- ycombeMonarque
Le twitter britannique est agité en ce moment par une entrevue de la shadow education secretary Kate Green qui déclare entre autres:
De telles vues ne pouvaient pas laisser sans réactions, réactions me semblent assez intéressantes en ce qu'elles résument efficacement le débat et en quoi il est vicié, en particulier pour la gauche. Pour simplifier, les électeurs du Labour veulent comme les autres, une école paisible qui enseigne le plus de connaissances qu'il est possible à leurs enfants et leur permette d'aller à l'université, pas une école de la joie dans laquelle ils n'apprennent pas grand chose.
La réaction de Ben Newmark:
Celle de Jonathan Simon:
https://www.tes.com/news/exclusive-teachers-need-end-joyless-curriculum
education “has become a bit joyless” as a result of a “narrow” national curriculum, which is “information-heavy and traditionalist”.
De telles vues ne pouvaient pas laisser sans réactions, réactions me semblent assez intéressantes en ce qu'elles résument efficacement le débat et en quoi il est vicié, en particulier pour la gauche. Pour simplifier, les électeurs du Labour veulent comme les autres, une école paisible qui enseigne le plus de connaissances qu'il est possible à leurs enfants et leur permette d'aller à l'université, pas une école de la joie dans laquelle ils n'apprennent pas grand chose.
La réaction de Ben Newmark:
https://bennewmark.wordpress.com/2020/11/20/dear-labour/
Twenty years ago saying pupils should work collaboratively in groups and be taught to be critical thinkers may have been fresh and interesting but the debate has moved on so far this argument now looks stale, at least without more context and explanation as to what specifically you mean.
It isn’t – of course – that schools don’t ultimately want to develop people who can work collaboratively or think critically. It’s just that the last attempt to make pupils do this through the methods you propose was a rather spectacular failure. It led to too much focus on form and not enough on substance, disempowered teachers, made behaviour much harder to manage and – along with bonkers accountability you rightly raise as a big problem – may have contributed to serious problems in the recruitment and retention of teachers.
Celle de Jonathan Simon:
https://medium.com/@jonathansimons1982/why-joyless-curriculum-is-bad-politics-61d7d1d6c83
So these voters — traditional Labour voters — just simply don’t talk in terms of a joyless curriculum, or about rote learning, or about punitive accountability. If anything, they tend the other way in terms of their support for what is painted through those words. But there’s two groups of people who do talk negatively about these things. Those are Labour activists, including and particularly those who work in education. And those are teacher trade unions.
And here’s the rub. These two groups are very available to Kate Green, and not shy about voicing their opinions. And nor should they be — doing so is part of the privilege of being a political activist, and literally the job of senior trade union officials. But it’s the job of a politician to separate out the counsel of vested interests, from an assessment of where voters are. To not fall victim to the availability heuristic and assume that the views of such groups are representative of public opinion. And on this one, Kate Green has simply got it politically wrong.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Lord StevenExpert
Intéressant merci.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- kensingtonEsprit éclairé
Ben Newmark résume bien les choses. Cette dame radote. Le Labour refuse une école de l'instruction, des connaissances, du savoir mais n'a rien d'autre à proposer de nouveau. Peut-être n'y a-t-il rien d'autre ?
- SimeonNiveau 10
On veut les mêmes en France !
Nous on en est toujours là:
Nous on en est toujours là:
Twenty years ago saying pupils should work collaboratively in groups and be taught to be critical thinkers may have been fresh and interesting but the debate has moved on so far this argument now looks stale
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Moui...
Je ne connais pas les programmes britanniques, mais si je me base sur les programmes du lycée français, ils me semblent marqués par plusieurs caractéristiques :
- une quantité démesurée d'éléments d'apprentissage par rapport aux horaires correspondant;
- des évaluations à enjeu (EC) régulières qui favorisent un apprentissage concentré;
- des évaluations finales (épreuves de spé) qui arrivent bien trop tôt dans l'année.
Le résultat n'est pas une école des connaissances et du savoir, mais une école du bachotage et de l'oubli. Cette structure de programme et d'évaluation maximise l'oubli des élèves. On peut le dire encore plus fort : on dépense 50 milliards d'euros par an pour forcer les élèves à oublier les connaissances scolaires.
Apprendre vraiment demande du temps, de la répétition et de l'approfondissement. Remplir à ras bord un programme d'objets d'apprentissage ne le garantit pas, voire l'empêche. Donc se demander s'il n'y aurait pas trop d'éléments dans un programme me semble un bon début de réflexion.
Je ne connais pas les programmes britanniques, mais si je me base sur les programmes du lycée français, ils me semblent marqués par plusieurs caractéristiques :
- une quantité démesurée d'éléments d'apprentissage par rapport aux horaires correspondant;
- des évaluations à enjeu (EC) régulières qui favorisent un apprentissage concentré;
- des évaluations finales (épreuves de spé) qui arrivent bien trop tôt dans l'année.
Le résultat n'est pas une école des connaissances et du savoir, mais une école du bachotage et de l'oubli. Cette structure de programme et d'évaluation maximise l'oubli des élèves. On peut le dire encore plus fort : on dépense 50 milliards d'euros par an pour forcer les élèves à oublier les connaissances scolaires.
Apprendre vraiment demande du temps, de la répétition et de l'approfondissement. Remplir à ras bord un programme d'objets d'apprentissage ne le garantit pas, voire l'empêche. Donc se demander s'il n'y aurait pas trop d'éléments dans un programme me semble un bon début de réflexion.
- ycombeMonarque
Le lycée français a quel statut ? Établissement privé? Il me semble que les établissement privés là-bas sont plus ou moins libres de leur curriculum, non?beaverforever a écrit:Moui...
Je ne connais pas les programmes britanniques, mais si je me base sur les programmes du lycée français, ils me semblent marqués par plusieurs caractéristiques :
- une quantité démesurée d'éléments d'apprentissage par rapport aux horaires correspondant;
- des évaluations à enjeu (EC) régulières qui favorisent un apprentissage concentré;
- des évaluations finales (épreuves de spé) qui arrivent bien trop tôt dans l'année.
Le résultat n'est pas une école des connaissances et du savoir, mais une école du bachotage et de l'oubli. Cette structure de programme et d'évaluation maximise l'oubli des élèves. On peut le dire encore plus fort : on dépense 50 milliards d'euros par an pour forcer les élèves à oublier les connaissances scolaires.
Apprendre vraiment demande du temps, de la répétition et de l'approfondissement. Remplir à ras bord un programme d'objets d'apprentissage ne le garantit pas, voire l'empêche. Donc se demander s'il n'y aurait pas trop d'éléments dans un programme me semble un bon début de réflexion.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- CasparProphète
ycombe a écrit:Le lycée français a quel statut ? Établissement privé? Il me semble que les établissement privés là-bas sont plus ou moins libres de leur curriculum, non?beaverforever a écrit:Moui...
Je ne connais pas les programmes britanniques, mais si je me base sur les programmes du lycée français, ils me semblent marqués par plusieurs caractéristiques :
- une quantité démesurée d'éléments d'apprentissage par rapport aux horaires correspondant;
- des évaluations à enjeu (EC) régulières qui favorisent un apprentissage concentré;
- des évaluations finales (épreuves de spé) qui arrivent bien trop tôt dans l'année.
Le résultat n'est pas une école des connaissances et du savoir, mais une école du bachotage et de l'oubli. Cette structure de programme et d'évaluation maximise l'oubli des élèves. On peut le dire encore plus fort : on dépense 50 milliards d'euros par an pour forcer les élèves à oublier les connaissances scolaires.
Apprendre vraiment demande du temps, de la répétition et de l'approfondissement. Remplir à ras bord un programme d'objets d'apprentissage ne le garantit pas, voire l'empêche. Donc se demander s'il n'y aurait pas trop d'éléments dans un programme me semble un bon début de réflexion.
Non je pense que les écoles privées suivent le National Curriculum comme tout le monde.
- ycombeMonarque
https://en.wikipedia.org/wiki/Academy_(English_school)Caspar a écrit:Non je pense que les écoles privées suivent le National Curriculum comme tout le monde.ycombe a écrit:Le lycée français a quel statut ? Établissement privé? Il me semble que les établissement privés là-bas sont plus ou moins libres de leur curriculum, non?beaverforever a écrit:Moui...
Je ne connais pas les programmes britanniques, mais si je me base sur les programmes du lycée français, ils me semblent marqués par plusieurs caractéristiques :
- une quantité démesurée d'éléments d'apprentissage par rapport aux horaires correspondant;
- des évaluations à enjeu (EC) régulières qui favorisent un apprentissage concentré;
- des évaluations finales (épreuves de spé) qui arrivent bien trop tôt dans l'année.
Le résultat n'est pas une école des connaissances et du savoir, mais une école du bachotage et de l'oubli. Cette structure de programme et d'évaluation maximise l'oubli des élèves. On peut le dire encore plus fort : on dépense 50 milliards d'euros par an pour forcer les élèves à oublier les connaissances scolaires.
Apprendre vraiment demande du temps, de la répétition et de l'approfondissement. Remplir à ras bord un programme d'objets d'apprentissage ne le garantit pas, voire l'empêche. Donc se demander s'il n'y aurait pas trop d'éléments dans un programme me semble un bon début de réflexion.
They do not have to follow the National Curriculum, but do have to ensure that their curriculum is broad and balanced, and that it includes the core subjects of mathematics and English. They are subject to inspection by Ofsted.
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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Est-ce que tu sous-entends par là que les lycées privés britanniques peuvent apprendre plus de connaissances à leurs élèves car ils ont plus de liberté sur le programme ? (Vraie question, je ne suis pas sûr d'avoir compris le sens de ta phrase.)ycombe a écrit:Le lycée français a quel statut ? Établissement privé? Il me semble que les établissement privés là-bas sont plus ou moins libres de leur curriculum, non?
- Lord StevenExpert
Globalement en anglais nous sommes aussi assez libres en France vous ne trouvez pas? Certes il y a le programme limitatif de spé édicté par des gens qui ne connaissent manifestement rien à la littérature, mais sinon les axes, les thèmes, c'est on ne peut plus flou et nous sommes relativement libres de traiter ce qu'on veut, d'autant que l'indigence des EC permet d'éviter le bachotage.
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- MathadorEmpereur
Je pense qu'@ycombe a interprété ton message précédent comme parlant des lycées français au RU plutôt que des lycées du système scolaire français.beaverforever a écrit:Est-ce que tu sous-entends par là que les lycées privés britanniques peuvent apprendre plus de connaissances à leurs élèves car ils ont plus de liberté sur le programme ? (Vraie question, je ne suis pas sûr d'avoir compris le sens de ta phrase.)ycombe a écrit:Le lycée français a quel statut ? Établissement privé? Il me semble que les établissement privés là-bas sont plus ou moins libres de leur curriculum, non?
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CasparProphète
ycombe a écrit:https://en.wikipedia.org/wiki/Academy_(English_school)Caspar a écrit:Non je pense que les écoles privées suivent le National Curriculum comme tout le monde.ycombe a écrit:Le lycée français a quel statut ? Établissement privé? Il me semble que les établissement privés là-bas sont plus ou moins libres de leur curriculum, non?beaverforever a écrit:Moui...
Je ne connais pas les programmes britanniques, mais si je me base sur les programmes du lycée français, ils me semblent marqués par plusieurs caractéristiques :
- une quantité démesurée d'éléments d'apprentissage par rapport aux horaires correspondant;
- des évaluations à enjeu (EC) régulières qui favorisent un apprentissage concentré;
- des évaluations finales (épreuves de spé) qui arrivent bien trop tôt dans l'année.
Le résultat n'est pas une école des connaissances et du savoir, mais une école du bachotage et de l'oubli. Cette structure de programme et d'évaluation maximise l'oubli des élèves. On peut le dire encore plus fort : on dépense 50 milliards d'euros par an pour forcer les élèves à oublier les connaissances scolaires.
Apprendre vraiment demande du temps, de la répétition et de l'approfondissement. Remplir à ras bord un programme d'objets d'apprentissage ne le garantit pas, voire l'empêche. Donc se demander s'il n'y aurait pas trop d'éléments dans un programme me semble un bon début de réflexion.
They do not have to follow the National Curriculum, but do have to ensure that their curriculum is broad and balanced, and that it includes the core subjects of mathematics and English. They are subject to inspection by Ofsted.
Bon ok j'avoue que je ne suis plus de très près l'actualité éducative en GB depuis un certain temps mais là tu cites les academies, qui ne sont pas vraiment des écoles privées, contrairement aux plus traditionnelles public schools et autres independent schools....
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