Questions diverses sur l'entrée dans le métier

Très bon!!

scu59 a écrit:

AmyR a écrit:Je n'aime pas trop me maquiller et pas du tout porter des talons hauts et je préfère le sac à dos pour les cours car mine de rien les affaires qu'on trimballe devienne vite lourde.
Quand j'ai débuté on me prenait souvent pour une élève, beaucoup moins maintenant mais ça m'est encore arrivé ce matin (deuxième fois depuis septembre).
Je me dis que c'est que je fais jeune et qu'il faut profiter tant que ça dure. Je préfère ça qu'être prise pour une mère d'élève par exemple. En général donc c'est surtout la personne qui s'est trompée qui est gênée.
Après c'est aussi une question d'attitude j'ai l'impression. La plupart des adolescents étant un peu gauches et timides, quand tu arrives en disant bonjour et en te sentant confiante/légitime (tu fais ton travail ni plus ni moins), les personnes en face comprennent plus facilement que tu n'es pas une élève.

Je portais un sac à dos aussi au début mais je suis finalement passé au sac à main et même comme ça j'ai apparemment l'air d'avoir 14 ans :o Après oui, c'est plutôt un compliment. La jeunesse étant associé à une bonne santé et généralement à une bonne condition physique. Je me rappelle lors de ma rentrée de CM1, la maîtresse était néo tit, c'était sa première année, elle devait avoir à peu près 25 ans et pourtant les gens lui en donnaient environ 40.
Je suis d'accord, l'attitude joue beaucoup. J'ajouterai aussi que beaucoup d'ados font plus vieux que leur âge. Il y en a certains à qui je donnerais facilement 17-18 ans.

Il faut dire que maintenant les ados utilisent souvent un sac à main comme cartable. En fait, de manière générale, beaucoup d'ados essayent de paraitre plus vieux que leur âge en imitant les adultes.

kai002 a écrit:Jury d'oraux de bac, je me pointe devant le lycée où je suis convoqué, la surveillante "ta convocation stp?"
cette année encore, jour de rentrée des secondes, la surveillante devant le lycée "salut, tu rentres en seconde? je vais te montrer la salle où tu dois aller"

Parfois j'en joue, aux oraux de bac, la salle où je devais faire passer les élèves n'avait pas encore été ouverte, je m'assois sur une des chaises dans le couloir, des élèves assis eux aussi attendent, j'entame la conversation: " vous passez quelle langue?" quand quelques minutes plus tard on m'ouvre enfin la porte: la tête des élèves qui comprennent que c'est moi le jury

Les pauvres

kai002 a écrit:Jury d'oraux de bac, je me pointe devant le lycée où je suis convoqué, la surveillante "ta convocation stp?"
cette année encore, jour de rentrée des secondes, la surveillante devant le lycée "salut, tu rentres en seconde? je vais te montrer la salle où tu dois aller"

Parfois j'en joue, aux oraux de bac, la salle où je devais faire passer les élèves n'avait pas encore été ouverte, je m'assois sur une des chaises dans le couloir, des élèves assis eux aussi attendent, j'entame la conversation: " vous passez quelle langue?" quand quelques minutes plus tard on m'ouvre enfin la porte: la tête des élèves qui comprennent que c'est moi le jury

Ah ouais quand même Je pense que le contexte joue beaucoup aussi. Là c'est parce que je suis dans un collège qu'on me prend pour une élève, mais en dehors on me donne rarement 10 ans de moins. Je fais plus jeune que mon âge et on me donne rarement l'âge juste mais bizarrement dans la rue, les magasins ou autre, on m'appelle le plus souvent madame et on me traîte comme une adulte.

Pas mal, ça a dû sacrément destabiliser les élèves ! Des fois j'ai presque envie de faire la même chose, je suis sure que si je m'assoie dans une cour de collège ou de lycée, des élèves viendront me parler, je pourrais carrément passer pour l'une des leurs, intégrer leur bande et revivre mon adolescence

@AmyR
Il faut dire que maintenant les ados utilisent souvent un sac à main comme cartable. En fait, de manière générale, beaucoup d'ados essayent de paraitre plus vieux que leur âge en imitant les adultes.

Totalement d'accord, moi je suis adulte, mais j'essaie quand même d'imiter les adultes Il y a des vêtements que je vais carrément bannir pour aller au collège je pense, pour essayer de "limiter" les confusions

Il faut te faire connaître des autres adultes (enseignants, cpe, surveillants, etc.) et donc aller les voir et discuter avec eux.

Quand j'étais stagiaire, j'étais la plus jeune du collège (même les surveillants étaient plus âgés), mais comme la salle des profs était à l'étage et les élèves dans la cour en bas, on ne me prenait jamais pour une élève. En même temps on devait être 20 profs.
Quand j'étais néotit, j'ai fait un remplacement au lycée, et là je me suis vieillie comme je pouvais, mais les élèves me taxaient quand même des clopes devant le lycée, et je disais : hmmm jeune homme je suis prof! Les salles fumeurs venaient d'être fermées (souvenirs souvenirs). Après j'ai été en collège et on ne m'a plus confondue, mais j'ai longtemps fait plus jeune que mon âge. Actuellement je dois paraître pile mon âge, mais je ne me maquille pas et j'ai des cheveux blancs. Néanmoins, l'autre jour, je montais les escaliers, et de dos quelqu'un m'a prise pour une élève, et m'a dit que j'avais l'apparence juvénile (sac à dos, chaussures plates, jean et queue de cheval). Bon de dos pourquoi pas!  
Après, il est vrai que ça peut décrédibiliser, mais je pense que c'est plus un état d'esprit qu'une réalité. Si tu penses que tu es l'adulte, les élèves te considèreront comme telle.

Tout pareil. Et moi je suis en collège en plus...

Le jour où je passais le capes, c’était en même temps les inscriptions en seconde. Je l’ignorais. Je me suis présentée à la loge qui m’a indiquée en me tutoyant... la salle d’inscription des secondes.

scu59 a écrit:

kai002 a écrit:Jury d'oraux de bac, je me pointe devant le lycée où je suis convoqué, la surveillante "ta convocation stp?"
cette année encore, jour de rentrée des secondes, la surveillante devant le lycée "salut, tu rentres en seconde? je vais te montrer la salle où tu dois aller"

Parfois j'en joue, aux oraux de bac, la salle où je devais faire passer les élèves n'avait pas encore été ouverte, je m'assois sur une des chaises dans le couloir, des élèves assis eux aussi attendent, j'entame la conversation: " vous passez quelle langue?" quand quelques minutes plus tard on m'ouvre enfin la porte: la tête des élèves qui comprennent que c'est moi le jury

Ah ouais quand même Je pense que le contexte joue beaucoup aussi. Là c'est parce que je suis dans un collège qu'on me prend pour une élève, mais en dehors on me donne rarement 10 ans de moins. Je fais plus jeune que mon âge et on me donne rarement l'âge juste mais bizarrement dans la rue, les magasins ou autre, on m'appelle le plus souvent madame et on me traîte comme une adulte.  

Pas mal, ça a dû sacrément destabiliser les élèves ! Des fois j'ai presque envie de faire la même chose, je suis sure que si je m'assoie dans une cour de collège ou de lycée, des élèves viendront me parler, je pourrais carrément passer pour l'une des leurs, intégrer leur bande et revivre mon adolescence

Ah oui, il y a surement ça aussi. Dans un établissement scolaire si tu vois une personne jeune que tu ne connais pas tu as beaucoup moins de chance de te tromper en supposant que c'est un élève que l'inverse. C'est un peu comme le "frite/cola ?" qu'on te propose au fast-food, le caissier a moins de chance de se tromper qu'avec un "salade/thé glacé ?" et au final on gagne du temps.

On m'a longtemps prise pour une élève dans le collège où je travaille depuis mon année de stage. Une année, je me suis fait disputer par les surveillants parce que je venais dans leur bureau pendant les heures de cours. J'ai aussi entendu des élèves se demander si j'étais une prof ou une élève de 3e. Pourtant, j'étais habillée "comme une adulte", pas en jean basket (contrairement à maintenant !).
Quand j'étais étudiante, j'ai eu droit à des moments très comiques. Une fois, je faisais les courses avec ma mère et un représentant pour une société qui vend des livres nous a arrêtées. J'ai eu droit à " pour la demoiselle, on a des livres très bien pour la tranche 12-15 ans" (j'en avais 22...). Idem pour les sondeurs qui travaillaient dans la rue et qui cochaient systématiquement "moins de 18 ans" alors que j'étais à la fac.

Je n'ai plus ce problème maintenant (on m'appelle "madame" partout et j'ai des cheveux blancs)

Je rejoins Cléopatra : tu es l'adulte, considère-toi comme telle et ça passera au niveau des élèves.

Aahah ça m'est arrivé aussi. Une fois, je me suis fait vertement rabroué par le cuistot de la cantine parce que " tu prends les assiettes avec les 2 mains parce que si tu fais tout tomber c'est moi qui ramasse" avec un ton extrêmement désagréable. Je l'ai remis à sa place celui-là... il ne savait plus où se mettre quand il a compris que je n'étais pas une élève, et j'en ai rajouté une couche en lui disant que quand bien même, c'était scandaleux de parler aux élèves sur ce ton.
Bon sinon, pour ton problèmen, une technique qui marche, c'est de se promener avec le trousseau de clés à la main.

Rien à voir, mais dans les méprises, j'ai eu un moment intéressant où une proviseur a cru que j'étais la rectrice de l'académie

Très drôle !

Au restau avec mes parents alors que nous fêtions mon agreg, je demande une boisson alcoolisée, la personne regarde mes parents, gênée: "Elle a droit?" Elle me donnait quatorze ans!

En tout cas, le coup de l'alliance, ça doit rarement être efficace.

Je fais jeune apparemment, bon, de moins en moins sans doute, mais il y a quatre ans environ, j'avais 34 ans, me voilà à la surveillance du bac comme tous les ans. Je sors pour me rendre aux toilettes et là une dame sûrement impliquée et investie me demande :
- Comment se fait- il que vous alliez aux toilettes seule?
J'ai pris mon air le plus ingénu et je lui ai rétorqué en souriant :
- Pourquoi ? Vous voulez venir avec moi?

Elle a compris son erreur et était mortifiée, quand je suis allée en SDP prendre un café, elle était justement en train de raconter ses exploits.

gluche a écrit:Au restau avec mes parents alors que nous fêtions mon agreg, je demande une boisson alcoolisée, la personne regarde mes parents, gênée: "Elle a droit?" Elle me donnait quatorze ans!

Un grand classique !

Encore une fois, tout est dans le titre. Comment ne pas prendre les choses (trop) personnellement?
Par exemple quand des élèves ont un comportement général qui ne pose pas de problèmes particuliers mais qu'avec vous ils font preuve d'insolence et de mauvaise fois, quand certains vous prennent pour leur copine ou grande sœur alors qu'ils ne se le permettraient pas avec d'autres, quand globalement ils se permettent beaucoup de choses avec vous qu'ils ne se permettraient pas avec d'autres... Je sais d'avance que certains vont me répondre que c'est une question de posture, d'autorité, que ça se construit au fil des années etc mais quand on commence dans le métier, on fait comment pour gérer tout ça ?

Cela vient au fur et à mesure: relativiser en se disant qu'ils sont énervés et s'en prennent à vous oui mais:
-parce qu'ils sont énervés du devoir de maths qui précède
-parce qu'ils en veulent à l'institution (que vous représentez)
-parce qu'ils ont des contentieux entre eux et qu'ils les règlent devant/avec vous
et plein d'autres raisons qui font que vous n'êtes pas au centre de ce qui se passe. Ou pas personnellement même si c'est à vous qu'ils s'en prennent à ce moment-là.
Plus facile à dire qu'à intégrer, ça prend du temps.

galibier a écrit:Aahah ça m'est arrivé aussi. Une fois, je me suis fait vertement rabroué par le cuistot de la cantine parce que " tu prends les assiettes avec les 2 mains parce que si tu fais tout tomber c'est moi qui ramasse"  avec un ton extrêmement désagréable. Je l'ai remis à sa place celui-là... il ne savait plus où se mettre quand il a compris que je n'étais pas une élève, et j'en ai rajouté une couche en lui disant que quand bien même, c'était scandaleux de parler aux élèves sur ce ton.
Bon sinon, pour ton problèmen,  une technique qui marche, c'est de se promener avec le trousseau de clés à la main.

Rien à voir, mais dans les méprises, j'ai eu un moment intéressant où une proviseur a cru que j'étais la rectrice de l'académie

Soit on te prend pour une ado, soit pour la rectrice ? Je suis vraiment curieuse là
j'ai déjà essayé la technique des clés, je pense que ça a dû marcher. J’envie presque les pays où les élèves portent des uniformes, au moins là bas je n'aurais pas ce problème

gluche a écrit:Au restau avec mes parents alors que nous fêtions mon agreg, je demande une boisson alcoolisée, la personne regarde mes parents, gênée: "Elle a droit?" Elle me donnait quatorze ans!

En tout cas, le coup de l'alliance, ça doit rarement être efficace.

14 ans ?? Alors que tu avais en réalité autour de 25 ans je suppose ?

Les élèves ne savent pas vraiment ce que c'est une alliance à cette âge là. Et puis bon, je ne suis ni mariée ni fiancée donc pas grand intérêt

capucine42 a écrit:Je fais jeune apparemment, bon, de moins en moins sans doute, mais il y a quatre ans environ, j'avais 34 ans, me voilà à la surveillance du bac comme tous les ans. Je sors pour me rendre aux toilettes et là une dame sûrement impliquée et investie me demande :
- Comment se fait- il que vous alliez aux toilettes seule?
J'ai pris mon air le plus ingénu et je lui ai rétorqué en souriant :
- Pourquoi ? Vous voulez venir avec moi?

Elle a compris son erreur et était mortifiée, quand je suis allée en SDP prendre un café, elle était justement en train de raconter ses exploits.

Je n'ose même pas imaginer sa tête quand elle a com^pris son erreur. ça devait être épique !

Hermiony a écrit:On m'a longtemps prise pour une élève dans le collège où je travaille depuis mon année de stage. Une année, je me suis fait disputer par les surveillants parce que je venais dans leur bureau pendant les heures de cours. J'ai aussi entendu des élèves se demander si j'étais une prof ou une élève de 3e. Pourtant, j'étais habillée "comme une adulte", pas en jean basket (contrairement à maintenant !).
Quand j'étais étudiante, j'ai eu droit à des moments très comiques. Une fois, je faisais les courses avec ma mère et un représentant pour une société qui vend des livres nous a arrêtées. J'ai eu droit à " pour la demoiselle, on a des livres très bien pour la tranche 12-15 ans" (j'en avais 22...). Idem pour les sondeurs qui travaillaient dans la rue et qui cochaient systématiquement "moins de 18 ans" alors que j'étais à la fac.

Je n'ai plus ce problème maintenant (on m'appelle "madame" partout et j'ai des cheveux blancs)

Je rejoins Cléopatra : tu es l'adulte, considère-toi comme telle et ça passera au niveau des élèves.

Heureusement que les surveillants me connaissent et m'ont identifié dès mon premier jour, sinon je crois que j'aurais des anecdotes comme ça à la pelle !
Tu as raison, le plus important reste l'attitude je pense.

gregforever a écrit:Cela vient au fur et à mesure: relativiser en se disant qu'ils sont énervés et s'en prennent à vous oui mais:
-parce qu'ils sont énervés du devoir de maths qui précède
-parce qu'ils en veulent à l'institution (que vous représentez)
-parce qu'ils ont des contentieux entre eux et qu'ils les règlent devant/avec vous
et plein d'autres raisons qui font que vous n'êtes pas au centre de ce qui se passe. Ou pas personnellement même si c'est à vous qu'ils s'en prennent à ce moment-là.
Plus facile à dire qu'à intégrer, ça prend du temps.

Je pense que ça va me prendre du temps, pas facile à gérer, ni de dissocier le "moi de tous le jours" et le "moi prof". Ce que je trouve le plus dur à "digérer" et à accepter, c’est le changement d’attitude que peuvent avoir certains élèves selon la matière, le prof. Certains élèves ont un comportement général assez problématique, dans la plupart des matières, mais d'autres semblent choisir "leurs têtes".

Première chose : on n'est jamais vraiment sûr qu'ils ne posent pas problème ailleurs… je me souviens quand j'ai commencé de ces collègues qui m'ont tellement bien aidée en me disant «ah non, avec moi ça va…» sans te proposer le moindre soutien… et parfois tu découvres après coup qu'il y a tout de même une petite part de déni là-dedans…

De solutions concrètes, je crains de ne pas en avoir. À part tenir ta place et leur rappeler la leur…

Mais dis-toi bien que, même si tu as droit à un traitement «de faveur», ce n'est toujours pas toi qui es ciblée : c'est quelque chose que tu représentes, peut-être la jeune prof avec laquelle on peut tester, peut-être autre chose… qui sait ce qu'ils peuvent avoir dans la tête ? Dis-toi (et peut-être même dis-leur) que leur attitude leur appartient, et qu'elle révèle avant tout des choses sur eux (le besoin de tester, le besoin de limites, peut-être même quelque chose comme une recherche affective, de proximité, de connivence, quand tu te sens traitée comme une grande sœur ou une copine…).
Tous les élèves se comportent-ils comme ça ? sûrement non. Donc ceux qui le font ont des raisons personnelles de le faire (quand je dis qu'ils ont des raisons, je ne dis pas qu'ils ont raison !!!), et ce n'est pas en lien avec toi. Tu n'es qu'un réceptacle, parce que tu te trouves là et que c'est bien pratique, de quelque chose qui est à eux, qui relève d'eux, et pas de toi.
À toi de veiller à ta posture, à ton positionnement, et effectivement cela peut prendre un peu de temps (je sais de quoi je parle ) ; mais à eux de veiller à la leur. La tienne consiste entre autre à leur rappeler la leur, mais d'un simple point de vue de la règle. Par exemple, tu peux essayer de formuler des phrases sans dire «je» : vous devez respecter vos professeurs ; cette familiarité est déplacée dans le cadre scolaire… dépersonnalise au maximum, si cela peut t'aider à prendre de la distance…

Dédramatise : dis-toi qu'on est toujours le pingouin du milieu, comme on dit dans le théâtre Turak, et qu'ils peuvent bien te prendre pour une idiote… sans doute sont-ils eux aussi les idiots de quelqu'un ! Si tu arrives à prendre du recul et à accepter que leur regard sur toi diffère de ce que tu voudrais qu'il soit… eh bien d'une part tu vivras les choses plus tranquillement, et d'autre part, il existe une chance que le détachement que cela te donnera finisse par décourager leur attitude.

Une autre piste, peut-être celle qui m'a été le plus profitable (mais peut-être tombera-t-elle à plat pour toi ?), c'est de ne pas tout attendre d'eux et de ton métier. De veiller à ce que ta vie personnelle soit riche, épanouie, satisfaisante, et surtout de te le rappeler : tu as une existence en dehors d'eux. Ce n'est pas aux élèves de valider le fait que tu es une adulte, c'est toi, avec ce que tu fais de ta vie, tes choix, toi seule qui peux te rendre toi-même légitime dans cette position d'adulte vis à vis des élèves, peut-être même d'adulte tout court. Se sentir exister, se sentir consistante, déjà cela donne de l'assurance et cela facilite cette fameuse autorité.

Bon courage en tout cas !

Pas très cool de la part des collègues effectivement... Mais c'est vrai que l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.

Au final je pense que le plus gros problème que j'ai, ça peut paraitre dingue, je sais, mais c'est que j'ai dû mal à m'approprier mon rôle. Je suis une adulte, certes, mais je ne suis pas officiellement enseignante, j'ai différentes missions et j'ai parfois l'impression qu'à force d’avoir plusieurs rôles et casquettes, je finis par ne plus m'y retrouver. J'accompagne quelques heures des gamins en classe, là j'ai un rôle qui se rapproche de celui d'AVS, j'assure quelques heures de perm, là je suis plus ou moins aed et la moitié du temps je suis en classe et j'assiste une enseignante spécialisée, ce qui se rapproche du rôle d’assistante pédagogique. Tout ça pour dire que je ne peux pas mettre de sanctions, je ne peux pas prendre de carnet, avec tout ce que cela implique. J'ai souvent les élèves en petit groupe, élèves qui présentent souvent des problématiques familiales, comportementales et sociales assez complexes (je suis en REP+) d'où le danger de tomber dans l'affect très vite. Comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises, physiquement je fais plus jeune que mon âge et pourrait passer pour l'une de leurs.

J'essaie néanmoins de dédramatiser comme je peux, au début les attitudes "problématiques" ne me touchaient pas autant, mais avec le temps je me dis "mais ça va être comme ça toute l'année!?"
Je pense même que c'est essentiel de garder une vie à côté, savoir être le "vrai soi" et ôter son costume une fois sortie du contexte du travail.

Ma première année dans mon collège fut un véritable désastre! (On m'avait donné les 5èmes C D les 4èmes C D & les 3ème C D - c'est à dire les classes anglais LV1 espagnol LV2 sans latin. A l'époque, le top c'était allemand LV1 anglais LV2 latin et anglais renforcé. Mais ça je l'ai découvert une fois sur place.)

La seconde année s'est mieux passée... Et de mémoire, la 3ème année, l'on m'a donné 3 classes de 6ème et des classes A ou B. Dès lors, les choses se sont nettement améliorées.

Il faut tout simplement le temps que les élèves apprennent à s'habituer à toi et toi à eux.

Ceci étant dit, même avec 20 rentrée au compteur dans le même collège, on n'est jamais à l'abri d'une classe terrible une année. Il y a des grands "crus" et d'autres nettement moins bons.

Courage!

scu59 a écrit:
Soit on te prend pour une ado, soit pour la rectrice ? Je suis vraiment curieuse là
j'ai déjà essayé la technique des clés, je pense que ça a dû marcher. J’envie presque les pays où les élèves portent des uniformes, au moins là bas je n'aurais pas ce problème

Le coup de la rectrice, c'était au téléphone. Il se trouve que j'ai le même nom de famille que la rectrice qui venait d'arriver dans l'académie. Et je suis dans la foulée convoquée comme coordo de l'oral du bac. Je prends donc le téléphone pour appeler la proviseur de l'établissement où j'allais faire passer la session pour organiser la réunion de coordination avec les collègues gues. Je tombe sur la secrétaire et je commence ma phrase par " allô, bonjour, je suis madame Machin, je voudrais avoir la proviseur". Or la proviseur avait justement une casserole sur le feu avec le rectorat, et sa secrétaire lui a donc dit "ya la rectrice au téléphone". Elle prend l'appel : "oui, bonjour madame la rectrice"...
J'aurais pu pousser le vice pour exiger des petits fours à la réunion de coordination, mais je n'ai pas eu cette présence d'esprit

Un jour, on nous prendra pour les grands-parents de nos élèves ou des petits vieux échappés de la maison de retraite.