Messagerie ENT : les injonctions ou messages désagréables des parents.

Bonjour,

Je viens exposer ici une habitude des parents qui me pèse de plus en plus dans le métier : nous envoyer des messages pour réclamer des points sur une question, pour réagir de manière agressive à un message très poli de notre part, en sous-entendant que nous ne faisons pas correctement notre travail (surtout pour les élèves ayant un PAP).
Dernièrement, une mère m'annonce qu'elle a décidé de réorganiser tout le cahier de son fils à sa façon (si elle veut après tout), m'annonce que son fils sera absent à mon cours et me demande de lui transmettre les leçons de cette façon : ".............ne sera présent au cours de français a 11h rdv médical si possible de me transmettre le cours qui sera fait afin qu'il rentre en cours a jour".
Pas de s'il vous plait, ni de merci.
J'estime en plus remplir mon cahier de textes le mieux possible, les élèves ont des binômes. Ce n'est quand même pas à moi de transmettre directement le cours à l'élève!
Comment réagissez-vous face à ce genre d'injonctions?
Merci pour vos réponses!

J'explique ce que tu viens d'expliquer en rappelant que le RI demande d'éviter de prendre de RDV médicaux sur le temps scolaire.

Je réagirais par une réponse très brève mais polie, postée dans entre deux cours. Hors de question de le faire le soir après la journée de travail ou en week-end. Je ne donnerais évidemment pas mon cours et inviterais tout aussi poliment à consulter le cahier de textes en ligne. Et, si nécessaire dans certains cas, faire référence au contenu du PAP mis en place, histoire de montrer qu'il est bien respecté.

Kilmeny a écrit:J'explique ce que tu viens d'expliquer en rappelant que le RI demande d'éviter de prendre de RDV médicaux sur le temps scolaire.

Personnellement, je ne ferais pas cela ; ce serait prêter le flanc à la critique : "Parce que vous vous imaginez que je fais exprès de prendre rendez-vous sur le temps scolaire ?" On sait qu'à certains endroits, on doit prendre un rendez-vous des mois à l'avance chez le dentiste ou l'ophtalmo, et sans un choix de fou ; j'ai découvert le souci en passant de la région parisienne (où l'absence pour rendez-vous médical n'existait pas, dans mon collège en tout cas) à la campagne.

Simplement, tu as un argument en béton (s'il en fallait un au lieu de simplement considérer que l'enseignant n'a pas à fournir son cours, point) : les élèves ont des binômes. Que celui-ci s'adresse à son binôme, et consulte le cahier de textes pour les devoirs. Pas besoin de commentaire.

Et je ne répondrais pas entre deux cours (sauf si vraiment ça m'arrange moi), mais justement à la fin de la journée (mais rapidement bien sûr), histoire de ne pas donner l'impression que nous avons tout notre temps et sommes à disposition sur un claquement de doigts. Nous aussi, hein, nous avons une journée de travail.

Lédissé a écrit:

Kilmeny a écrit:J'explique ce que tu viens d'expliquer en rappelant que le RI demande d'éviter de prendre de RDV médicaux sur le temps scolaire.

Personnellement, je ne ferais pas cela ; ce serait prêter le flanc à la critique : "Parce que vous vous imaginez que je fais exprès de prendre rendez-vous sur le temps scolaire ?" On sait qu'à certains endroits, on doit prendre un rendez-vous des mois à l'avance chez le dentiste ou l'ophtalmo, et sans un choix de fou ; j'ai découvert le souci en passant de la région parisienne (où l'absence pour rendez-vous médical n'existait pas, dans mon collège en tout cas) à la campagne.

Simplement, tu as un argument en béton (s'il en fallait un au lieu de simplement considérer que l'enseignant n'a pas à fournir son cours, point) : les élèves ont des binômes. Que celui-ci s'adresse à son binôme, et consulte le cahier de textes pour les devoirs. Pas besoin de commentaire.

Et je ne répondrais pas entre deux cours (sauf si vraiment ça m'arrange moi), mais justement à la fin de la journée (mais rapidement bien sûr), histoire de ne pas donner l'impression que nous avons tout notre temps et sommes à disposition sur un claquement de doigts. Nous aussi, hein, nous avons une journée de travail.

Tout à fait d'accord avec ces préconisations

Reine des neiges a écrit:
Comment réagissez-vous face à ce genre d'injonctions?
Merci pour vos réponses!

La bonne réponse serait «lu et s'en moque», mais, évidemment, on ne peut pas.

Un sec «Veuillez vous organiser avec un camarade» me parait pas mal.

Lédissé a écrit:
Et je ne répondrais pas entre deux cours (sauf si vraiment ça m'arrange moi), mais justement à la fin de la journée (mais rapidement bien sûr), histoire de ne pas donner l'impression que nous avons tout notre temps et sommes à disposition sur un claquement de doigts. Nous aussi, hein, nous avons une journée de travail.

Répondre à ce genre de message ne peut pas être considéré comme étant en dehors de notre journée de travail. Comme notre travail c'est préparer les cours les dispenser puis les évaluer et que nous n'avons pas de secrétariat, les messages devraient attendre qu'on ait un peu de temps: ne pas hésiter à laisser passer quelques jours avant de répondre (et ne pas hésiter non plus à ne pas répondre).

Clecle78 a écrit:

Lédissé a écrit:

Kilmeny a écrit:J'explique ce que tu viens d'expliquer en rappelant que le RI demande d'éviter de prendre de RDV médicaux sur le temps scolaire.

Personnellement, je ne ferais pas cela ; ce serait prêter le flanc à la critique : "Parce que vous vous imaginez que je fais exprès de prendre rendez-vous sur le temps scolaire ?" On sait qu'à certains endroits, on doit prendre un rendez-vous des mois à l'avance chez le dentiste ou l'ophtalmo, et sans un choix de fou ; j'ai découvert le souci en passant de la région parisienne (où l'absence pour rendez-vous médical n'existait pas, dans mon collège en tout cas) à la campagne.

Simplement, tu as un argument en béton (s'il en fallait un au lieu de simplement considérer que l'enseignant n'a pas à fournir son cours, point) : les élèves ont des binômes. Que celui-ci s'adresse à son binôme, et consulte le cahier de textes pour les devoirs. Pas besoin de commentaire.

Et je ne répondrais pas entre deux cours (sauf si vraiment ça m'arrange moi), mais justement à la fin de la journée (mais rapidement bien sûr), histoire de ne pas donner l'impression que nous avons tout notre temps et sommes à disposition sur un claquement de doigts. Nous aussi, hein, nous avons une journée de travail.

Tout à fait d'accord avec ces préconisations

J'attendrais même un peu plus car nos journées sont parfois longues. Réunions, cc, formation en ligne, la liste est longue. Oups je n'avais pas lu la réponse de ledisse et ycombe. Donc en accord avec eux.

Je réponds toujours rapidement aux messages des parents parce que
- sinon j'oublie
- cela peut m'être reproché si la situation s'envenime
Donc je réponds soit le jour même, généralement avant la fin de la journée, parfois jusqu'à 20h si je suis sur ma messagerie, soit le lundi si le message a été reçu le week-end (c'est-à-dire en dehors des heures d'ouverture du lycée).

Ce message n’attend pas de réponse. Je ne répondrais pas compte tenu du ton employé.

Provence a écrit:Ce message n’attend pas de réponse. Je ne répondrais pas compte tenu du ton employé.

+1. J'ai décidé d'arrêter cette année de répondre quand le message n'est pas poli.

Notre CDE a bloqué la possibilité pour les parents de nous envoyer des messages. Et ceux qui passent par la messagerie de leurs enfants pour nous écrire qu'ils sont "énervés" reçoivent un courrier du chef qui leur explique les règles de politesse.
Oui je sais, mon CDE est extra !

granitza_ a écrit:

Provence a écrit:Ce message n’attend pas de réponse. Je ne répondrais pas compte tenu du ton employé.

+1. J'ai décidé d'arrêter cette année de répondre quand le message n'est pas poli.

Je ne répondrais pas non plus. Je réponds aux messages polis. Je ne suis pas commerciale, les parents d'élèves ne sont pas mes clients.

Je ne réponds pas à un message de ce genre.

J'en ai reçu un, poli, cela dit, samedi soir pour me demander de supprimer la note d'un gamin ou au moins d'organiser une nouvelle évaluation pour lui, sachant qu'il s'agissait déjà d'un rattrapage parce qu'il était en « autoconfinement » le jour du contrôle.
Ça devient en effet une habitude, ce genre de demande.
Je me suis fait violence pour ne pas répondre avant aujourd'hui parce que tant que je ne réponds pas ça me trotte dans la tête.

Quant à fournir les cours aux absents, c'est malheureusement souvent l'administration qui nous le demande. De sorte que quand on refuse (ce que je fais ne serait-ce que parce que je n'ai rien de présentable à envoyer), on a l'impression de mal faire son boulot.

On dirait que des mots manquent au message.

Merci pour vos réponses.

Je n'ai donc pas répondu à ce message. J'ai uniquement mis sur Pronote le cours que j'avais dans mes dossiers.

Il faut dire que, depuis la reprise, j'ai l'impression d'être harcelée par cette mère qui m'a envoyé de nombreux messages alors que je lui avais juste signalé un conte non lu par son fils (que je n'ai d'ailleurs pas puni!).

Je n'ai même plus envie d'en parler à mes CDE car j'ai toujours l'impression qu'ils sont du côté des parents, car l'élève concerné a un PAP.

On m'a conseillé d'appeler cette maman, mais je n'en ai aucune envie, quand je vois de quelle façon elle s'adresse à moi à l'écrit!

Ah j'y ai eu droit aussi. Une mère me reproche, en substance, d'avoir calculé la moyenne du premier trimestre sur la base des notes dont je dispose, c'est-à-dire 1 DS et 1 DM. Les autres élèves ont 2 DS et 1 DM, mais Choupinette n'a pas bien réussi le premier DS et était absente au second, donc elle n'a pas pu remonter sa moyenne. J'aurais dû, selon la mère, faire rattraper le DS "à distance comme ça se fait en français", ou à l'oral, ou faire une autre évaluation spéciale Choupinette. Evidemment, ma décision "incompréhensible" et "injuste" met en péril l'avenir de Choupinette en "nuisant à la qualité de son dossier Parcoursup" et en la "démotivant", ouin ouin bla bla bla...

Toujours respirer un grand coup et faire autre chose pendant au moins une heure avant de se coltiner la réponse.

En l'occurrence il s'agit d'enseignement scientifique de première (dont tout le monde se fout en post-bac), je n'ai la classe qu'une heure par semaine (je me trouve déjà limite héroïque d'avoir trois notes dans le trimestre) et mes notes sont fusionnées avec celles de la PC puisqu'on se partage l'enseignement scientifique. Il est hors de question que je me prenne la tête pour faire rattraper un devoir de cette mascarade inutile qu'est l'enseignement scientifique. Et surtout : Choupinette a grosso modo 11 en maths, 12 en spéPC, 12 en spéSVT, 12 en enseignement scientifique, donc le message de la mère prétendant que je pourris le dossier est tout simplement délirant. Sa fille vaut 12, pas 19, que ce soit avec moi ou dans n'importe quelle matière. Il suffit de le rappeler pour remettre Madame à sa place.

Mais on peut écrire tout cela de manière trèèèèès hypocrite diplomatique, et terminer en affirmant que le très grand sérieux de Choupinette lui permettra certainement de progresser et d'exprimer tout son potentiel au prochain trimestre.
(sauf que dernièrement ses notes ont plutôt plongé... )

lene75 a écrit:
Quant à fournir les cours aux absents, c'est malheureusement souvent l'administration qui nous le demande. De sorte que quand on refuse (ce que je fais ne serait-ce que parce que je n'ai rien de présentable à envoyer), on a l'impression de mal faire son boulot.

+1 Cas le plus extrême : l'an dernier un élève a été exclu du collège fin septembre. En décembre au conseil de classe on apprend que les parents font appel, et donc exigent (mais ils ne l'auraient pas dit avant, hein, en plus) qu'on fasse rattraper les cours puisque l'élève n'a pas été scolarisé entre temps. Réaction de la chef : ah ben oui, c'est vrai, on doit assurer la continuité pédagogique (déjà, je n'en suis pas sûre, et puis de toutes façons si on n'est pas prévenus... ?), les professeurs fourniront donc tous les cours qui ont été faits depuis septembre.

A ce type de demande, ma réponse est systématiquement la même : le cours se construit en classe, je peux envoyer les documents prévus pour les élèves mais je n'ai rien d'autre à fournir ; pour le cours complet, voir avec un camarade. Et j'ai la nette impression que ces demandes se multiplient depuis le premier confinement, et pas seulement pour des élèves qui ont de bonnes raisons d'être absents (cas contact notamment)

Aucun de mes cours n'est rédigé. C'est une coconstruction donc je n'aurais rien eu à fournir ...

Tous les élèves réclament le cours par mail à la moindre absence. Mais ils ne font rien pendant leur "tour" à la maison.
Je réponds toujours que je n'ai pas de cours utilisable par un élève et qu'ils doivent voir avec un camarade et faire photocopier à la vie scolaire.
Pour les parents, je réponds même si le mail est impoli, même si le mail n'attend pas explicitement de réponse car il est certain qu'à un moment donné ça se retournera contre moi si je ne réponds pas. Au pire, je transfère parfois au chef.
Ces derniers temps, j'ai des mails cordiaux.

sand a écrit:Notre CDE a bloqué la possibilité pour les parents de nous envoyer des messages. Et ceux qui passent par la messagerie de leurs enfants pour nous écrire qu'ils sont "énervés" reçoivent un courrier du chef qui leur explique les règles de politesse.
Oui je sais, mon CDE est extra !

Je veux le même! Je ne savais même pas que ça existait :|

Depuis le confinement, je reçois des messages pour rien. Cela va de l'élève qui pose une question qui aurait facilement pu attendre le cours suivant, une mère m'informe qu'elle n'a pas eu le temps d'acheter le livre mais ira le lendemain. Quelle perte de temps ! Lorsque j'envoie un cours manqué, l'élève revient en classe en arborant fièrement la feuille collée dans son cahier (sans avoir pris le temps de lire ce qu'il y a dessus !)

Danska a écrit:A ce type de demande, ma réponse est systématiquement la même : le cours se construit en classe, je peux envoyer les documents prévus pour les élèves mais je n'ai rien d'autre à fournir ; pour le cours complet, voir avec un camarade. Et j'ai la nette impression que ces demandes se multiplient depuis le premier confinement, et pas seulement pour des élèves qui ont de bonnes raisons d'être absents (cas contact notamment)

Je réponds comme toi mais les demandes se multiplient et c'est pénible. Heureusement quand les parents abusent on adresse le mail au PA qui répond sur un ton peu cordial et ils sont calmés