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- calistaNiveau 8
Bonsoir à tous,
Officiant au lycée, en ce moment, je me secoue les méninges sans que rien ne vienne...sur la relation entre La Fontaine et louis 14.
A priori, ils ne se côtoyaient pas ( affaire Fouquet 1661) et pourtant en 1668, La Fontaine dédicace ses fables au Dauphin... C'est un paradoxe qui me surprend à moins qu'il ne s'agisse d'humour / provocation pour montrer que le fils doit être mieux éduqué que son père?
Ci dessous un extrait de sa bio sur internet. Donc pourquoi dédicace-t-il son livre à celui-ci? Merci d'avance pour vos réponses ( je ne trouve rien non plus dans Lagarde et Michard)...
"Jean de La Fontaine perd son protecteur ( Fouquet) dont il prend la défense dans l'Elégie aux Nymphes de Vaux (1661) et dans l'Ode au Roi pour M. Fouquet (1663). Mais le Roi refuse l'indulgence. Nicolas Fouquet ne sortira jamais de prison et Jean de La Fontaine sera tenu à l'écart par Louis XIV qui ne pouvait admettre cette fidélité au "traître" Nicolas Fouquet.
Jean de La Fontaine doit se chercher un autre protecteur : ce fut Madame, la duchesse douairière d'Orléans. Jean de La Fontaine réside au palais du Luxembourg. Il compose, en 1665, Contes et Nouvelles en vers qui s'inspirent de Giovanni Boccaccio et Ludovico Ariosto.
Les Fables, qui feront sa renommée, paraissent en 1668. Ce premier volume, qui reçoit un accueil favorable, est dédié à Monseigneur le Dauphin, fils du roi."
Officiant au lycée, en ce moment, je me secoue les méninges sans que rien ne vienne...sur la relation entre La Fontaine et louis 14.
A priori, ils ne se côtoyaient pas ( affaire Fouquet 1661) et pourtant en 1668, La Fontaine dédicace ses fables au Dauphin... C'est un paradoxe qui me surprend à moins qu'il ne s'agisse d'humour / provocation pour montrer que le fils doit être mieux éduqué que son père?
Ci dessous un extrait de sa bio sur internet. Donc pourquoi dédicace-t-il son livre à celui-ci? Merci d'avance pour vos réponses ( je ne trouve rien non plus dans Lagarde et Michard)...
"Jean de La Fontaine perd son protecteur ( Fouquet) dont il prend la défense dans l'Elégie aux Nymphes de Vaux (1661) et dans l'Ode au Roi pour M. Fouquet (1663). Mais le Roi refuse l'indulgence. Nicolas Fouquet ne sortira jamais de prison et Jean de La Fontaine sera tenu à l'écart par Louis XIV qui ne pouvait admettre cette fidélité au "traître" Nicolas Fouquet.
Jean de La Fontaine doit se chercher un autre protecteur : ce fut Madame, la duchesse douairière d'Orléans. Jean de La Fontaine réside au palais du Luxembourg. Il compose, en 1665, Contes et Nouvelles en vers qui s'inspirent de Giovanni Boccaccio et Ludovico Ariosto.
Les Fables, qui feront sa renommée, paraissent en 1668. Ce premier volume, qui reçoit un accueil favorable, est dédié à Monseigneur le Dauphin, fils du roi."
- nitescenceÉrudit
C'est pas compliqué : il doit se trouver un protecteur, il essaie avec le dauphin, en espérant qu'il aura plus de chance qu'avec le père, ce qui ne fut pas le cas
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- ElaïnaDevin
Les relations entre La Fontaine et le pouvoir royal sont très bien analysées par Marc Fumaroli dans Le poète et le roi, Jean de La Fontaine en son siècle. En gros, La Fontaine a connu une "traversée du désert" après l'affaire Fouquet, et par ailleurs il sent le soufre parce que c'est probablement un vilain mécréant, ce qui n'est pas super bien vu par quelqu'un comme Louis XIV, très pieux (La Fontaine change sur la fin de sa vie, cela dit). Mais il a besoin de sous et de protections. Et le Dauphin est alors jeune, nombre d'ouvrages lui sont dédiés, avec le but revendiqué de son édification morale.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- AnaxagoreGuide spirituel
On peut être très pieux lorsque le corollaire immédiat est que l'on est un monarque absolu de droit divin.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- DeliaEsprit éclairé
La Fontaine avait commencé par le séminaire de l'Oratoire. Dieu seul sonde les reins et les cœurs, nul ne peut savoir si La Fontaine était ou non mécréant.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- ElaïnaDevin
Delia a écrit:La Fontaine avait commencé par le séminaire de l'Oratoire. Dieu seul sonde les reins et les cœurs, nul ne peut savoir si La Fontaine était ou non mécréant.
Il me semble quand même que le choix de faire causer les animaux dans les Fables, c'est clairement s'inscrire dans la veine de Lucrèce et des épicuriens. La plupart des spécialistes de La Fontaine inclinent, me semble-t-il, à penser qu'à un moment de sa vie, il se rapprochait furieusement du matérialisme.
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- ZagaraGuide spirituel
Elaïna a écrit:Delia a écrit:La Fontaine avait commencé par le séminaire de l'Oratoire. Dieu seul sonde les reins et les cœurs, nul ne peut savoir si La Fontaine était ou non mécréant.
Il me semble quand même que le choix de faire causer les animaux dans les Fables, c'est clairement s'inscrire dans la veine de Lucrèce et des épicuriens. La plupart des spécialistes de La Fontaine inclinent, me semble-t-il, à penser qu'à un moment de sa vie, il se rapprochait furieusement du matérialisme.
Ha bon ? J'avais toujours cru que les animaux parlants étaient une continuation de la tradition littéraire médiévale (Renart et ses copaings). Enfin je croyais ça a priori, je ne connais pas bien La Fontaine.
- ElaïnaDevin
Zagara a écrit:Elaïna a écrit:Delia a écrit:La Fontaine avait commencé par le séminaire de l'Oratoire. Dieu seul sonde les reins et les cœurs, nul ne peut savoir si La Fontaine était ou non mécréant.
Il me semble quand même que le choix de faire causer les animaux dans les Fables, c'est clairement s'inscrire dans la veine de Lucrèce et des épicuriens. La plupart des spécialistes de La Fontaine inclinent, me semble-t-il, à penser qu'à un moment de sa vie, il se rapprochait furieusement du matérialisme.
Ha bon ? J'avais toujours cru que les animaux parlants étaient une continuation de la tradition littéraire médiévale (Renart et ses copaings). Enfin je croyais ça a priori, je ne connais pas bien La Fontaine.
La Renaissance est passée par là... le Moyen-âge c'est du caca pour les mecs du XVIIe siècle, vivent les Grecs et les Romains.
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- ZagaraGuide spirituel
Oui c'est vrai. Si je me souviens de mes cours d'hypokhâgne (wouhou), La Fontaine cite Ésope comme référence centrale de son art... peut-être aussi à propos de la "fantaisie" de faire parler les animaux (?).
- OudemiaBon génie
Mais chez Esope, et chez Phèdre, les animaux parlent aussi
Je ne pense pas que les Fables aient grand chose à voir avec les sentiments religieux de La Fontaine, et pas tellement plus avec ses opinions politiques.
"Il a pris des animaux pour ne pas dire directement au roi ce qu'il pensait de lui, c'est la maitresse qui l'a dit" dixit un 6e il y a quelque temps
Je ne pense pas que les Fables aient grand chose à voir avec les sentiments religieux de La Fontaine, et pas tellement plus avec ses opinions politiques.
"Il a pris des animaux pour ne pas dire directement au roi ce qu'il pensait de lui, c'est la maitresse qui l'a dit" dixit un 6e il y a quelque temps
- DeliaEsprit éclairé
Le animaux parlent chez Ésope, bien avant la naissance de Lucrèce. Sans oublier l'ânesse de Balaam...
P.S. Grillée par Oudemia.
P.S. Grillée par Oudemia.
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- DesolationRowEmpereur
Elaïna a écrit:Zagara a écrit:Elaïna a écrit:Delia a écrit:La Fontaine avait commencé par le séminaire de l'Oratoire. Dieu seul sonde les reins et les cœurs, nul ne peut savoir si La Fontaine était ou non mécréant.
Il me semble quand même que le choix de faire causer les animaux dans les Fables, c'est clairement s'inscrire dans la veine de Lucrèce et des épicuriens. La plupart des spécialistes de La Fontaine inclinent, me semble-t-il, à penser qu'à un moment de sa vie, il se rapprochait furieusement du matérialisme.
Ha bon ? J'avais toujours cru que les animaux parlants étaient une continuation de la tradition littéraire médiévale (Renart et ses copaings). Enfin je croyais ça a priori, je ne connais pas bien La Fontaine.
La Renaissance est passée par là... le Moyen-âge c'est du cacapour les mecs du XVIIe siècle, viventles Grecs etles Romains.
Hop, c'est corrigé.
- ZagaraGuide spirituel
DesolationRow a écrit:Elaïna a écrit:Zagara a écrit:Elaïna a écrit:
Il me semble quand même que le choix de faire causer les animaux dans les Fables, c'est clairement s'inscrire dans la veine de Lucrèce et des épicuriens. La plupart des spécialistes de La Fontaine inclinent, me semble-t-il, à penser qu'à un moment de sa vie, il se rapprochait furieusement du matérialisme.
Ha bon ? J'avais toujours cru que les animaux parlants étaient une continuation de la tradition littéraire médiévale (Renart et ses copaings). Enfin je croyais ça a priori, je ne connais pas bien La Fontaine.
La Renaissance est passée par là... le Moyen-âge c'est du cacapour les mecs du XVIIe siècle, viventles Grecs etles Romains.
Hop, c'est corrigé.
- DeliaEsprit éclairé
A noter que La Fontaine, esprit libre, se délectait de littérature médiévale, notamment des fabliaux. Pour lui, ce n'est pas caca du tout.
Savoir aussi que les dédicaces étaient rémunératrices : si le dédicataire appréciait l'œuvre, il ouvrait sa bourse. D'où le choix du Dauphin.
Savoir aussi que les dédicaces étaient rémunératrices : si le dédicataire appréciait l'œuvre, il ouvrait sa bourse. D'où le choix du Dauphin.
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Amadou Hampaté Ba
- calistaNiveau 8
Bonjour,
Merci pour vos réponses et je comprends mieux le paradoxe du départ.
Et si je fais une synthèse au lycée sur Courtisan ou opposant, finalement, il n'y aura pas grand chose à dire côté "Courtisan' sauf à vouloir toucher un éventuel fond de pension de la part du dauphin en lui dédicaçant un livre, n'est-ce pas?
Merci pour vos réponses et je comprends mieux le paradoxe du départ.
Et si je fais une synthèse au lycée sur Courtisan ou opposant, finalement, il n'y aura pas grand chose à dire côté "Courtisan' sauf à vouloir toucher un éventuel fond de pension de la part du dauphin en lui dédicaçant un livre, n'est-ce pas?
- nitescenceÉrudit
N'oublie pas qu'il était courtisan, mais du côté de Fouquet...
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- ElaïnaDevin
Non mais c'est un faux problème en fait. Tous les auteurs sont courtisans à cette époque, car il n'est pas vraiment possible de vivre de sa plume. Il n'y a pas de droits d'auteur (il faut attendre le XVIIIe siècle bien entamé !). Un auteur, d'ailleurs, n'est pas seulement auteur, il a souvent un autre métier s'il n'est pas noble : maître des eaux et forêts pour La Fontaine, historiographe du roi pour Racine, etc. Ceux qui s'en sortent le mieux font partie de la ménagerie du roi, d'un prince ou d'un grand commis de l'Etat, dont ils tirent pensions, avantages en nature, etc.
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- Tem-toGrand sage
Jean de La Fontaine (1621-1695) : Une vie, une oeuvre.
58'42'' sur France Culture pour en savoir plus :
https://www.youtube.com/watch?v=EnQyCsUzvRc
58'42'' sur France Culture pour en savoir plus :
https://www.youtube.com/watch?v=EnQyCsUzvRc
- VivivavaNiveau 10
Je ne vois pas ce qui pourrait faire dire qu'il a été un opposant. Le contexte de l'absolutisme et de la discipline des arts (cf Fumaroli) permet-il d'ailleurs d'être un opposant ?calista a écrit:Bonjour,
Merci pour vos réponses et je comprends mieux le paradoxe du départ.
Et si je fais une synthèse au lycée sur Courtisan ou opposant, finalement, il n'y aura pas grand chose à dire côté "Courtisan' sauf à vouloir toucher un éventuel fond de pension de la part du dauphin en lui dédicaçant un livre, n'est-ce pas?
- MUTISExpert
Elaïna a écrit:Les relations entre La Fontaine et le pouvoir royal sont très bien analysées par Marc Fumaroli dans Le poète et le roi, Jean de La Fontaine en son siècle. En gros, La Fontaine a connu une "traversée du désert" après l'affaire Fouquet, et par ailleurs il sent le soufre parce que c'est probablement un vilain mécréant, ce qui n'est pas super bien vu par quelqu'un comme Louis XIV, très pieux (La Fontaine change sur la fin de sa vie, cela dit). Mais il a besoin de sous et de protections. Et le Dauphin est alors jeune, nombre d'ouvrages lui sont dédiés, avec le but revendiqué de son édification morale.
Très juste. En fait Louis XIV l'a tenu à l'écart du cercle privilégié des auteurs honorés et subventionnés (comme Molière ou Racine par exemple). Et les courtisans qui vivent de leurs flatteries et de leurs titres sont souvent moqués dans les fables. Il est impossible de faire de La Fontaine un simple courtisan quémandant les faveurs de Louis XIV. Je ne sais pas si on peut parler d'"opposant" au sens moderne car ce serait un anachronisme selon moi, mais son discours est subtilement critique à l'égard des flatteurs et d'un roi lion qui contemple sa puissance dans ce miroir.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- EuthyphronNiveau 6
Personnellement, sous le mot "opposant" je vois l'idée d'une personne favorable à un changement de gouvernement, voire de régime.
Or, les fables politiques de La Fontaine ne vont pas spécialement dans ce sens.
D'une part, et c'est ce qui fait son charme, les leçons qu'on croit tirer de ses fables ne sont pas unilatérales. D'autre part, s'il fallait dégager une sorte de pensée politique de La Fontaine, elle irait plutôt dans le sens de la prise de distance en mode épicurien. Une sorte d'anarchisme conservateur désabusé, en quelque sorte.
Mais bien entendu ce n'est pas parce que le mot "opposant" convient mal que le mot "courtisan" doive le remplacer.
Or, les fables politiques de La Fontaine ne vont pas spécialement dans ce sens.
D'une part, et c'est ce qui fait son charme, les leçons qu'on croit tirer de ses fables ne sont pas unilatérales. D'autre part, s'il fallait dégager une sorte de pensée politique de La Fontaine, elle irait plutôt dans le sens de la prise de distance en mode épicurien. Une sorte d'anarchisme conservateur désabusé, en quelque sorte.
Mais bien entendu ce n'est pas parce que le mot "opposant" convient mal que le mot "courtisan" doive le remplacer.
- Une passanteEsprit éclairé
Pour moi, La Fontaine agit en "moraliste", il observe, analyse et s'amuse, parfois en critiquant, des hommes et du fonctionnement de la société, plus particulièrement de la Cour.
- calistaNiveau 8
Bonjour,
Merci à tous pour vos contributions. Je vois mieux les limites de mon questionnement. Je vais reprendre mon travail à la lumière de vos réponses! Encore merci et bonne journée!!!
Merci à tous pour vos contributions. Je vois mieux les limites de mon questionnement. Je vais reprendre mon travail à la lumière de vos réponses! Encore merci et bonne journée!!!
- IphigénieProphète
Je pense que la question de départ: "courtisan ou opposant " ne correspond pas au XVIIe siècle: il est les deux, mon général. Il y a l'homme écrivant qui ne peut exister, comme dit plus haut très justement, en dehors des cercles de grands protecteurs: de Madame de la Sablière aux Condés, du cercle de Madame de la Fayette à celui de Madame, duchesse d'Orléans, tous ces gens n'ont d'ailleurs pas un rapport simple à l'autorité royale. De là à voir dans LF un ancêtre du Ché, ou même de Zola, il y a une très grande distance.
Et puis il y a l'écrivain qui peaufine son art et, qui, redécouvre avec Esope et quelques autres, un genre qui, de la même façon que le fait La Bruyère avec Théophraste et ses portraits , convient parfaitement à l'époque: ici c'est la fable qui permet la critique des défauts humains, à visée universelle, et qui permet donc de viser tout le monde et personne en particulier, si bien que les œuvres ont un grand succès, chez ceux-là même qu'elle critique, chacun découvrant la paille dans l’œil du voisin.
Les moralistes, c'est la forme antérieure et nécessaire à la critique politique, qui l'a certainement permise, petit à petit, mais qui ne dépasse pas au XVIIe la visée de la morale individuelle encore.
Il me semble.
Et puis il y a l'écrivain qui peaufine son art et, qui, redécouvre avec Esope et quelques autres, un genre qui, de la même façon que le fait La Bruyère avec Théophraste et ses portraits , convient parfaitement à l'époque: ici c'est la fable qui permet la critique des défauts humains, à visée universelle, et qui permet donc de viser tout le monde et personne en particulier, si bien que les œuvres ont un grand succès, chez ceux-là même qu'elle critique, chacun découvrant la paille dans l’œil du voisin.
Les moralistes, c'est la forme antérieure et nécessaire à la critique politique, qui l'a certainement permise, petit à petit, mais qui ne dépasse pas au XVIIe la visée de la morale individuelle encore.
Il me semble.
- Tem-toGrand sage
Iphigénie a écrit:Je pense que la question de départ: "courtisan ou opposant " ne correspond pas au XVIIe siècle: il est les deux, mon général. Il y a l'homme écrivant qui ne peut exister, comme dit plus haut très justement, en dehors des cercles de grands protecteurs: de Madame de la Sablière aux Condés, du cercle de Madame de la Fayette à celui de Madame, duchesse d'Orléans, tous ces gens n'ont d'ailleurs pas un rapport simple à l'autorité royale. De là à voir dans LF un ancêtre du Ché, ou même de Zola, il y a une très grande distance.
Et puis il y a l'écrivain qui peaufine son art et, qui, redécouvre avec Esope et quelques autres, un genre qui, de la même façon que le fait La Bruyère avec Théophraste et ses portraits , convient parfaitement à l'époque: ici c'est la fable qui permet la critique des défauts humains, à visée universelle, et qui permet donc de viser tout le monde et personne en particulier, si bien que les œuvres ont un grand succès, chez ceux-là même qu'elle critique, chacun découvrant la paille dans l’œil du voisin.
Les moralistes, c'est la forme antérieure et nécessaire à la critique politique, qui l'a certainement permise, petit à petit, mais qui ne dépasse pas au XVIIe la visée de la morale individuelle encore.
Il me semble.
Tout à fait d'accord.
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