La Fontaine - Courtisan ou opposant ?

On attend l'opinion de Madame Anastasie.
Puisque tout est affaire d'opinion...

Iphigénie a écrit:J'inverserais toutefois I et II, pour la fluidité logique

Pas très bienveillant de votre part. Madame ipomee a dit que mon plan était irréfutable. C'était mieux d'ailleurs avec Madame ipomee.  

Iphigénie a écrit:et j'ajouterais une ouverture:
Mais  on se demandera si la censure de l'Unsa ne peut-elle être bénéfique pour la création?

Ben j'hésitais. J'avais : on se demandera-t-on si l'Unsa est-il une fable ? Ou alors faire un lien avec "Unsa, qui voudrait votre beau nom tourner" de Ronsard, mais j'ai peur de choquer le correcteur.

Mais vous faites pas du HS tous là ?

JPhMM a écrit:On attend l'opinion de Madame Anastasie.
Puisque tout est affaire d'opinion...

Madame Anastasie dit que pour La Fontaine, tant qu'il respecte la charte, ça va, mais que vous autres, il ne faut pas trop forcer sur le flood non plus

JPhMM a écrit:On attend l'opinion de Madame Anastasie.
Puisque tout est affaire d'opinion...

Faut-il citer l'inspecteur Harry?

En relisant Fumaroli, je m'aperçois qu'il utilise plusieurs fois le mot de "résistance" à propos de La Fontaine et pour qualifier ses rapports à l'absolutisme de Louis XIV. En revanche il n'est jamais qualifié de courtisan. Fumaroll oppose d'ailleurs Racine qui "accepte la dictature royale" à La Fontaine qui la refuse....C'est une petite contribution au débat.
Un exemple ou deux : "Sa résistance intérieure à la servitude politique n’est pas seulement, comme celle de Port-Royal et de Pascal, l’affirmation de la primauté de Dieu sur les rois qu’il donne aux peuples pour le châtier, elle se nourrit aussi de cet idéal de « liberté française » que Montaigne (…) tenait pour son bien le plus cher, que les mémorialistes de l’opposition à Richelieu et de la fronde invoquaient.  C’est cet idéal moral, philosophique, politique, qu' a soutenu toute sa vie Saint-Evremond, exilé en Angleterre depuis 1661, un des plus proches amis de La Fontaine, idéal libéral au cœur de la politique de Fénelon, qui admirait La Fontaine. "
"L’Etat réformé par Louis XIV et Colbert, après 1661, impose une « crainte » plus intimidante encore que celle qu’inspirait la police de Richelieu, et une discipline de la parole beaucoup plus rigoureuse, car maintenant tous les foyers de résistance et d’indépendance (sauf pour quelques décennies, Port-Royal) étaient durement domptés. La « diversité » qui est la « devise » de La Fontaine, est un choix littéraire mais aussi politique, en profonde discordance avec la volonté centralisatrice et autoritaire du nouveau régime. Elle refuse une unité contre nature. Elle est fidèle à l’esprit de liberté qui animait la résistance au régime de fer inauguré sous Louis XIII."
Il y a bien une résistance à la propagande royale et à l'absolutisme de Louis XIV selon Fumaroli, une écriture qui échappe définitivement au contrôle de la Cour et à ses jeux d'influence. Un refus absolu de la servitude courtisane qui règne autour de Colbert et Louis XIV.
"Le second recueil est animé par une force comique secrètement vengeresse contre la cour du roi Lion. Le chêne et le Roseau marquait cependant (livre I) et avec une autorité biblique, la supériorité spirituelle du poète, la résistance flexible mais fidèle de sa parole, au regard de la force matérielle, bombant le torse mais vaine, des puissances de la terre."

Merci Mutis! On était en forme en 2018 sur ce fil !