Neo défi lecture 2021 - Ici, on papote !

J'ai lu La Reine du Silence de Marie Nimier pour le défi 7 (livre publié votre première année devant des élèves, soit 2004 pour moi). J'ai choisi au hasard dans les prix littéraires de cette année.
Prix Médicis 2004 pour ce roman qui m'a plutôt ennuyée. L'autrice évoque son père, mort à 36 ans dans un accident de voiture, essaie de reconstituer sa personnalité tout en s'auto analysant. J'ai trouvé ça nombriliste et pompeux. Ca ne me donne ni l'envie de lire le père ni l'envie de lire la fille !

Pointàlaligne a écrit:

gregforever a écrit:Désolée pour le doublon: question sur l'item 9 roman dans l'empire colonial. Est-ce obligatoire au niveau du genre? "roman" car on vient de m'offrir un magnifique livre sur Toussaint Louverture (une biographie).

Ton livre ne peut-il entrer plutôt dans les défis 8 ou 21 ?

Pour ajouter quelque chose à ton message, tu peux cliquer sur "éditer" (l'icône du crayon en haut et à droite du message).

Oui, pourquoi pas 8 ou 21.
Je ne voulais pas éditer car les 2 messages n'avient rien à voir l'un avec l'autre...
Cela dit ma question reste valable en général: le genre d'un livre (notamment "roman" car il y en a beaucoup dans la liste) est-il impérieux? On pourrait choisir une Bd sur le thème, une biographie etc....

gregforever a écrit:
Cela dit ma question reste valable en général: le genre d'un livre (notamment "roman" car il y en a beaucoup dans la liste) est-il impérieux? On pourrait choisir une Bd sur le thème, une biographie etc....

Je fais attention lorsque je propose un item en précisant roman ou livre. Cependant cette année seuls trois défis imposent des romans, quatre si on compte "polar historique", c'est peu, me semble-t-il, par rapport aux années précédentes.

nicole 86 a écrit:

gregforever a écrit:
Cela dit ma question reste valable en général: le genre d'un livre (notamment "roman" car il y en a beaucoup dans la liste) est-il impérieux? On pourrait choisir une Bd sur le thème, une biographie etc....

Je fais attention lorsque je propose un item en précisant roman ou livre. Cependant cette année seuls trois défis imposent des romans, quatre si on compte "polar historique", c'est peu, me semble-t-il, par rapport aux années précédentes.

Effectivement beaucoup de "livres" j'ai regardé trop vite. Bon j'ai collé ma BD Lucky Luke dans "Sud" défi 50 finalement puisque ça se passe dans les états du Sud (et qu'on lui reproche d'ailleurs de venir "du Nord" ce qui'il réfute, car il est "de l'Ouest".
J'ai trouvé ce récit anachronique: mettre les problématiques actuelles dans l'époque du farwest et des champs de coton... mais quelques clins d'oeil sympas sur les Daltons.

Bonsoir,
J'ai pour ma part rempli le défi 21 avec Ici n'est plus ici de Tommy Orange, récit choral qui évoque la difficile intégration des Indiens dans la société américaine qui les a privés de leur terre et qui prétend ensuite les accueillir.
Je n'ai pas été pleinement convaincue par ce livre. Comme la dernière fois, je vous mets la chronique que j'ai faite pour instagram :

Ce titre avait semble-t-il tout pour me plaire et j’avais furieusement envie de l’apprécier. J’aime tant, en effet, ces livres qui nous ouvrent les yeux sur la réalité qui nous entoure, qui nous bousculent dans le bon sens du terme, ne nous permettant plus d’ignorer ce qui se passe autour de nous.

Alors bien sûr, j’en ai appris un peu davantage sur la situation complexe des Indiens d’Amérique, sur leurs interrogations identitaires, sur leur difficulté à vivre dans un pays qui leur a volé leurs terres pour se développer et qui prétend les intégrer tout en les reléguant souvent dans ses marges.

Néanmoins, je suis restée sur ma faim. Le dispositif choral employé par Tommy Orange ne m’a pas permis de m’attacher pleinement aux personnages car j’ai eu le sentiment que l’on passait trop vite de l’un à l’autre sans prendre réellement le temps de s’attarder sur aucun, si bien que la narration m’a semblé manquer de profondeur. Certes, la construction du récit est intelligente et nous recroisons les mêmes individus à plusieurs reprises tandis que leurs destins s’entremêlent aussi. Certes, c’était aussi sans doute un choix délibéré que de ne nous communiquer que quelques tranches de leur vie, répondant par là, non sans jeu métatextuel, au projet porté par Dene Oxendene dans le texte. Mais j’ai eu beau le comprendre intellectuellement, je dois avouer que cela m’a tenue à distance.

Je sais que beaucoup ont apprécié ce titre. Je suis toute disposée à concéder que la langue est belle, que Tommy Orange a su habilement varier les styles pour donner une voix à chacun de ces douze êtres esquissés. Toutefois, pour moi, le plaisir romanesque réside essentiellement dans l’immersion et la projection empathique qu’il permet. Et cela m’a manqué ici.

Déjà beaucoup d'échanges et de livres lus ici, c'est stimulant ! Ma PAL grandit de jour en jour, c'est terrible ...
J'ai hâte de m'y mettre pour de bon mais en attendant je vais passer le Réveillon en compagnie de Géralt de Riv (pour les connaisseurs) et je n'ai pas trop envie de le quitter !

J'ai vraiment détesté les derniers tomes, Eloah.

du Sorcelleur, Cléopatra ? J'en suis au début, fin du 1er tome (enfin dans ma version ce sont des tomes doubles donc fin du 2è livre en fait). Pour le moment ça me plaît.

Dernier livre de l'année pour moi (et une mauvaise pioche !) avec Cannibales de Régis Jauffret qui valide le défi 38 (Lettres).
Correspondance entre Noémie, une jeune peintre de 24 ans et Jeanne, la mère octogénaire de Geoffrey, que Noémie vient de quitter. Les deux femmes, de lettres assassines en lettres assassines, élaborent un plan : tuer Geoffrey et le dévorer.
Il est bien sûr plus question de cruauté psychologique que physique dans ce roman mais j'ai été vite lassée par ces échanges. J'espère entamer 2021 avec une lecture plus agréable !

15. Un livre dont le titre mentionne un astre. Terrienne de Jean-Claude Mourlevat

Couverture

Tout commence sur une route de campagne... Après avoir reçu un message de sa sœur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et passe de l'autre côté. Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables.

J’ai beaucoup apprécié ce roman estampillé jeunesse et qui, en définitive, convient tout aussi bien aux adultes !

Inventif, d’un style fluide et assez poétique, il débute comme un roman à l’atmosphère subtilement fantastique, avant de devenir peu à peu une dystopie (pas très fouillée, on est plus dans la fiction que dans la science-fiction).

On est vite happé, dommage tout de même que l’ensemble du roman ne soit pas à la hauteur du premier tiers (c’est tout de même très bon jusqu’à la fin). J’aurais aimé pénétrer plus en profondeur dans le récit, j’ai comme une impression de manque d’approfondissement du monde dépeint et des personnages (peut-être propre au roman jeunesse ?). Les relations entre les personnages auraient pu être davantage étoffées, par exemple. Je note aussi une grande pudeur concernant les aspects terrifiants de l’histoire, dont les détails nous sont épargnés, ce qui trahit le fait que le livre est destiné à un jeune public. Ce manque de « finesse », non dans l’écriture, mais concernant l’histoire elle-même, est la seule chose décevante pour moi.

Les différents points de vue narratifs sont intéressants, car ils apportent une force particulière au récit, qui, sans ces points de vue, aurait justement été trop superficiel.

C’est le premier livre de Mourlevat que je lis et c’est une belle découverte. J’ai eu l’impression de « lire un (bon) film », en quelque sorte, si bien que j’ai ouvert le livre et ne l’ai pas lâché jusqu’à la fin.

Un extrait:

Mara-Jade, Mourlevat est un auteur que j'aime beaucoup. Je te conseille Le combat d'hiver (qui convient pour le défi 8 : Résister / se soumettre) et Le chagrin du roi mort (pour les défis 12 et 39 : le Grand Nord et la guerre) ainsi qu'un très bon recueil de nouvelles, Silhouette. D'autre part, il a écrit avec Anne-Laure Bondoux (écrivaine que j'aime beaucoup également) Et je danse aussi, un ouvrage plus léger (et qui conviendrait pour le défi 38 : Lettres).

Deuxième lecture pour moi : pour le défi 12 (un livre évoquant le Grand Nord), Petite de Sarah Gysler (2018).
Le Grand Nord, on n’y est que dans les derniers chapitres, mais c’est le but du voyage entrepris par l’auteur : le Cap Nord en Laponie. Elle va s’y rendre seule depuis la Suisse, sans argent, à 19 ans. La première partie du livre raconte comment elle en est arrivée à cette décision, et la deuxième partie son périple sur la route, qui est depuis devenu un mode de vie. Un livre sympathique.

J'aime beaucoup La Rivière à l'envers de Mourlevat qui rencontre tous les ans un grand succès auprès de mes 6e et j'avais beaucoup aimé Le Combat d'hiver, nettement moins Terrienne et pas du tout les livres écrits avec Anne-Laure Bondoux dont j'adore par ailleurs quelques titres, comme Pépites ou Tant que nous serons vivants.

Pour ma part, j'ai lu Le Contrat de mariage de Balzac,conseillé par Ombre. Un bon Balzac avec des personnages-types, un dandy qui va se faire plumer, une mère arriviste qui veut s'approprier la fortune de son futur gendre, deux notaires de province, un ami aux conseils avisés et cyniques... Bref, j'ai préféré ce Balzac dont je ne connaissais même pas le titre à La Femme de trente ans.

J'ai aussi lu La Femme gelée d'Annie Ernaux conseillé par Lulu et je dois dire que c'est le premier Annie Ernaux que j'apprécie vraiment. D'habitude je n'aime pas son écriture plate mais j'ai l'impression d'avoir lu un autre auteur avec ce récit à l'écriture parfois poétique, souvent marquante dans sa concision lapidaire. Je le classe dans le défi "Se soumettre / résister", l'auteur racontant son parcours, de petite fille à l'âge adulte, et sa confrontation aux archétypes féminins.

Je suis à plus de la moitié de Laure au bout du monde qu'une Neo a conseillé sur ce fil pour les montagnes françaises. Je ne connaissais pas du tout Pierre Magnan. C'est vraiment de la littérature de terroir mais je trouve ça bien écrit et j'apprécie cette lecture facile que je finirai ce soir.

J'aime beaucoup Mourlevat, surtout Le Combat d'hiver et Le chagrin du roi mort évoqués plus haut et, pour les plus jeunes, La troisième revanche de Robert Poutifard. En revanche, je n'ai pas trop aimé Terrienne ni La ballade de Cornebique et pas du tout aimé celui co-écrit avec Anne-Laure Bondoux.

Première lecture de l'année pour moi : Saturne de Sarah Chiche pour le défi 15 (un livre dont le titre mentionne un astre) mais qui pourrait convenir aussi pour les défis 22 (vie familiale), 47 (le personnage principal est psychologue mais ce n'est qu'anecdotique dans ce roman).
Le roman s'ouvre sur l'agonie d'Harry, 34 ans, qui meurt d'une leucémie, laissant une femme et une petite fille. 30 ans plus, tard, la petite fille a grandi et essaie de reconstruire la figure de ce père dont elle n'a gardé aucun souvenir.
J'ai trouvé l'écriture très belle même si le sujet est sombre (l'autrice raconte les deuils qui ont marqué son enfance, ses envies suicidaires, sa profonde dépression...).

On est vraiment en phase sur Mourlevat, Lulu!

Bien d'accord sur Mourlevat : c'est le haut de gamme de la littérature jeunesse (avec Bottero, selon moi), avec une belle écriture.

De mon côté, j'ai terminé L'Homme qui rit. Mais quelle écriture ! J'ai passé le récit du naufrage accrochée aux coussins. Hugo est un sacré prosateur. Par contre, j'ai été déçue par la fin. J'explique en caché pour ne pas dévoiler cette fin à ceux qui n'ont pas encore lu le roman.

Oudemia, passe ton chemin !:

Enfin, c'est une simple réserve : j'ai tout de même fort apprécié cette lecture.

lulucastagnette a écrit:J'aime beaucoup Mourlevat, surtout Le Combat d'hiver et Le chagrin du roi mort évoqués plus haut et, pour les plus jeunes, La troisième revanche de Robert Poutifard. En revanche, je n'ai pas trop aimé Terrienne ni La ballade de Cornebique et pas du tout aimé celui co-écrit avec Anne-Laure Bondoux.

Pour ma part j'ai trouvé Et je danse aussi plaisant, mais pas du tout du même niveau que les autres (c'est pour cela que je parlais d'ouvrage "plus léger").
Je n'ai pas parlé de Terrienne parce que je ne me souviens plus de ce que j'en avais pensé ; qu'il ne m'ait pas marqué n'est sans doute pas bon signe. Je ne conseillerais pas non plus Mes amis devenus, assez quelconque.
J'avais oublié La troisième vengeance de Robert Poutifard ! C'est un style très différent mais ça m'avait bien fait rire.
Quelqu'un a lu L'homme à l'oreille coupée ?

J'ai lu La Machine Ernetti de Portiche: j'aurais pu le classer dans "polar historique" mais je l'ai mis dans "c'est la guerre", parce que sur fond de guerre froide, d'affrontements au sein de l'Eglise, de guerre entre vérité et dissimulation; j'ai aimé le côté véridique/scientifique (avec des notes pour m'éclairer) et le côté fictionnel (expliqué dès le départ).
Un polar agréable, un peu dans la veine des Dan Brown. C'est distrayant pour els vacances.

gregforever a écrit:

nicole 86 a écrit:

gregforever a écrit:
Cela dit ma question reste valable en général: le genre d'un livre (notamment "roman" car il y en a beaucoup dans la liste) est-il impérieux? On pourrait choisir une Bd sur le thème, une biographie etc....

Je fais attention lorsque je propose un item en précisant roman ou livre. Cependant cette année seuls trois défis imposent des romans, quatre si on compte "polar historique", c'est peu, me semble-t-il, par rapport aux années précédentes.

Effectivement beaucoup de "livres" j'ai regardé trop vite. Bon j'ai collé ma BD Lucky Luke dans "Sud" défi 50 finalement puisque ça se passe dans les états du Sud (et qu'on lui reproche d'ailleurs de venir "du Nord" ce qui'il réfute, car il est "de l'Ouest".
J'ai trouvé ce récit anachronique: mettre les problématiques actuelles dans l'époque du farwest et des champs de coton... mais quelques clins d'oeil sympas sur les Daltons.

Je suis d'accord avec toi mais j'ai trouvé les Dalton sous-exploités. Pour moi, cet épisode est une triple déception: 1- Les Daltons sous-exploités, donc; 2- la lutte contre le racisme anachronique d'une part et cousue de fil blanc; 3- sous-exploitation également du marshall Bass Reeves à qui l'ouvrage prétend rendre hommage alors qu'il n'est qu'un second rôle. Il aurait mieux valu lui consacrer un tome complet.

Merci pour les conseils, je pense effectivement découvrir d'autres Mourlevat, d'autant plus que je n'ai apparemment pas, à vous lire, commencé par son meilleur roman !

Ah, L'Homme qui rit... Pour ma part, j'ai peu goûté les nombreuses énumérations de lords, de possessions...quel ennui... J'ai également trouvé Hugo trop présent (il prend naturellement de la place, il faut dire, même s'il délègue de sa majesté à Ursus), il n'a pas selon moi laissé assez de champ à Gwynplaine étrangement, encore moins à Déa, qui est de surcroît très éthérée. C'est pourquoi je n'ai pas été déçue par la fin, simple et belle (avec Homo, qui n'est également pas assez mis en valeur d'ailleurs). Les autres personnages, hormis Ursus et Barkilphedro n'ont pas eu non plus, malgré la longueur du roman, suffisamment d'espace.

C'est un chef d’œuvre imparfait comme je les aime. J'espère que je vais intéresser mes 4e avec la version très abrégée, ce n'est pas gagné...

En revanche, le film d'Améris est horrible. Il ne respecte presque rien du livre, de l'histoire. Hugo lui offre sur un plateau de sublimes mots à faire dire tels quels aux personnages, eh bien non, il vaut mieux écrire des dialogues convenus. Le tout donne un conte de fées étrange et raté. N'est pas Burton qui veut. On voit quand même que c'est un roman difficile à adapter, de par le caractère sublime de personnages difficiles à rendre tangibles.

Mara-Jade a écrit:

C'est un chef d’œuvre imparfait comme je les aime. J'espère que je vais intéresser mes 4e avec la version très abrégée, ce n'est pas gagné...
.

J'ai donné plusieurs fois en cursive la version très abrégée des éditions Lire c'est partir qui se concentre sur l'histoire d'amour et ça a toujours très bien fonctionné.
J'adore ce roman malgré les longueurs.

Oui, c'est vrai qu'il y a des longueurs. J'ai sauté sans vergogne les énumérations de lords, ce genre de choses. Par contre, j'ai enfin pleinement compris ce qu'est un pair (pour moi, c'était juste un noble membre d'une chambre élective). Je vais pouvoir relire Chateaubriand de façon plus éclairée...

20. Merveille. La Presqu'île, Julien Gracq
Il s'agit en fait d'un recueil regroupant trois récits : La Route (fragment d'un roman avorté, mais dont je viens de voir qu'il a finalement été publié à titre posthume), La Presqu'île et Le Roi Cophetua. C'est toujours assez étrange quand je lis cet auteur : a priori, je ne suis pas une grande fan des descriptions interminables, et pourtant, alors qu'il ne se passe que peu de choses dans ses récits et que c'est vraiment essentiellement descriptif, la magie opère. C'est particulièrement vrai pour La Route, qui s'enlise dans une description qui s'étend tellement qu'elle semble paralyser les potentialités narratives du texte (je suis d'ailleurs curieuse de voir ce que donne le roman inachevé) , mais que je trouve absolument fabuleuse, avec des passages rédigés dans une langue qui m'émerveille. Je ne résiste pas à l'envie de glisser un petit passage à titre d'exemple : "Non, ce qui engourdissait ces campagnes peuplées de mauvais rêves, ce n’était pas la griffe appesantie d’un fléau, c’était plutôt un retrait souffreteux, une espèce de veuvage triste ; l’homme avait commencé à assujettir ces étendues vagues, puis il s’était lassé d’y mordre, et maintenant même le goût de maintenir sa prise avait pourri ; il s’était fait partout un reflux, un repli chagrin. Les coupes dans les forêts, qu’on apercevait de loin en loin, avaient perdu leurs angles vifs, leurs entailles nettes : maintenant une broussaille hirsute y menait son sabbat dans le plein jour des clairières, cachant les troncs nus jusqu’aux premières branches. Les taches cultivées se résorbaient, à la manière d’un étang qu’on vide par le fond, abandonnant autour d’elles les anciennes clôtures sombrées dans l’herbe haute...".
En bref, pas le type de lecture qu'on dévore, mais je trouve ça terriblement beau.

31. Un polar historique. Death comes as the end, Agatha Christie
Une curiosité : un "whodunnit" à l'époque des pharaons. L'intrigue est un peu longue à se mettre en place, et, même si le mystère est assez bien construit, j'ai modérément accroché. Il manque le côté "so british" et un peu suranné qui a toujours fait le charme des Agatha Christie à mes yeux.

14. Une pièce de théâtre écrite par une femme. Manque, Sarah Kane
Pièce très courte, dont les personnages (nommés A, B, C et M) échangent des bribes de discours, plus ou moins décousu, autour de thématiques particulièrement noires. Je ne sais pas trop quoi en penser, honnêtement. J'avais lu la première pièce de cette auteur, connue pour avoir fait scandale, mais je ne m'en souviens guère. Il faudrait que je la relise. C'est sans doute un genre de théâtre qui passe mieux sur scène, de toute manière (ne serait-ce que pour mieux identifier ce qui relève du discours de chacun des personnages).

7. Un livre publié votre première année devant des élèves. The Road, Cormac Mc Carthy
Il s'agit d'un genre de dystopie intimiste qui relate le trajet d'un père et son fils (jeune enfant) dans une Amérique dévastée, où trouver à manger est presque impossible et où le pire des dangers qu'on doit affronter est l'homme. On ne s'intéresse pas du tout aux causes de la dévastation du monde, et l'intrigue est resserrée sur la relation du père et du fils, qui est vraiment très belle. Je ne saurais que le conseiller. C'est vraiment une lecture prenante.

Petite question. Pour l'item "sorcières", peut-on lire un ouvrage qui ne traite que d'une sorcière ? Je n'ai jamais lu la Médée de Corneille...

Adumbrate, bonne question! Comme ça, je serais tentée de te dire oui...
Pour ma part, j'ai voulu remplir le défi 19 (titre à l'infinitif) avec A crier dans les ruines d'Alexandra Koszelyk. Je trouvais le titre prometteur et le résumé me plaisait, d'autant que j'ai peu lu sur Tchernobyl. Mais j'ai abandonné au bout d'une trentaine de pages, j'avais l'impression de lire une rédaction d'élève, avec répétitions et références plaquées.
Je vais donc sans doute me laisser tenter par Mauvignier avec Apprendre à finir!

J'aime beaucoup La mort n'est pas une fin d'Agatha Chrstie. L'ambiance égyptienne me ravit toujours.
Pour ma part je lirai un roman de Lindsay Davis qui écrit des romans historiques se passant dans la Rome antique avec un héros détective privé un peu miteux (enfin sa toge). J'ai beaucoup apprécié les premiers de la série.
Je viens de finir mon roman dans le sud (ouest). Meurtres dans le Médoc. Je ne conseille pas. Mal écrit, intrigue bancale, j'ai eu du mal à finir.

Je pioche dans les livres non lus de ma bibliothèque pour débuter le défi. Ce qui me permet de valider:
- 19: un livre dont le titre comporte un infinitif: En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis. Je ne l'avais pas encore lu car je ne suis pas forcément adepte de ces romans qui assènent une vision du monde très sombre, comme un coup de poing dans la figure du lecteur - j'avais ainsi eu beaucoup de mal à finir Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, que j'avais trouvé très froid dans son rapport aux personnages et sa construction. Je ne dirais pas que j'ai totalement aimé la lecture d'Eddy Bellegueule, mais j'ai apprécié la force de l'écriture, et la profondeur avec laquelle le thème de la construction de l'identité (sexuelle, mais pas que...) à la fois dans et contre le modèle familial est traité. Contente de l'avoir lu, au final; pas totalement à mon goût, mais c'est indubitablement un livre qui marque. Il peut bien sûr aussi servir pour les items "romans sur la famille" et "se soumettre/se révolter".

Et comme je sens que le début d'année 2021 ne va guère laisser plus de disponibilité mentale pour la lecture que la fin d'année 2020, j'admets céder à la très grande facilité en validant:
- 16:  un livre qui comporte un secret: je me dis que tout policier doit forcément rentrer dans cette catégorie. J'y fais donc figurer L'Ecorchée de Donato Carrisi, une histoire de disparus qui reviennent commettre des crimes, et qui finit par recouper l'intrigue du Chuchoteur. Bon... rien de mémorable et rien de très littéraire, mais comme toujours avec cet auteur italien, un sacré sens de l'intrigue et des fausses pistes à foison. Une lecture passe-temps plutôt plaisante.

Je profite du message pour vous souhaiter à toutes/tous un bon début d'année et de belles découvertes dans ou hors de ce défi.