Thèse et après

Bonjour à tous,

Je pense avoir des questions que vous voyez souvent, mais comme j'ai une situation différente, cela change un peu la donne.

Je suis en M2 Lettres modernes Recherche, et je compte faire une thèse l'année prochaine. J'ai bien compris que le mieux, c'est de passer l'agrégation avant, pour maximiser ses chances, sauf que je ne suis pas français. Je suis tunisien, et j'ai justement reçu une bourse pour le Master et le doctorat du gouvernement tunisien.

Déjà, j'aimerais avoir un contrat doctoral : pas tellement pour avoir de l'argent en plus, mais pour les opportunités professionnelles (Mais c'est sûr que c'est bien de cumuler les deux financements).

Mon encadreur a déjà accepté de m'encadrer pour la thèse : Ma thèse portera sur la suite de mon mémoire de recherche. Cependant, là où je suis, il y'a un seul contrat doctoral par an. Donc je voulais savoir si je pouvais tout simplement postuler partout en France, pour augmenter mes chances. Par ailleurs, devrais-je en parler à mon encadreur ? J'ai l'impression que le dire réduirait mes chances car il serait moins réceptif à m'encadrer /défendre mon dossier, etc (Je suppose, hein, je sais pas). Sinon, comment faire pour candidate partout en France ?

N'hésitez pas à être exhaustif, je pose plein de questions, mais je suis certain d'oublier des questions hyper importantes.

Deuxième problème : Je voulais savoir, après ma thèse, comment faire pour rester en France ? Je comprends bien que je ne pourrais pas avoir de poste universitaire dès les premiers mois (voire tout court), qu'est-ce que je pourrais faire pour rester, et idéalement rester dans le domaine de l'enseignement /recherche (il faut la nationalité pour passer le CAPES et l'agrégation)? Je vous avoue que le domaine de la recherche me passionné particulièrement, mais si ce n'est pas faisable, quels emplois je pourrais obtenir ? Comme bibliothécaire, etc (ça ne sont que des suppositions, je ne prétends pas quoi s'agit d'un emploi facile à obtenir).

Quoi qu'il en soit, je vous remercie vraiment de m'avoir lu, et je vous souhaite à tous une excellente journée !

Respectueusement,
Un futur doctorant.

Sans la nationalité française (ou de l'UE, de la Suisse, d'Andore…) tu ne peux effectivement pas candidater au CAPES, mais tu peux en revanche passer le CAFEP si le recteur t'accorde une dérogation à la condition de nationalité. Le CAFEP est constitué des mêmes épreuves que le CAPES mais permet d'enseigner dans les établissements privés sous contrat.

Mathador a écrit:Sans la nationalité française (ou de l'UE, de la Suisse, d'Andore…) tu ne peux effectivement pas candidater au CAPES, mais tu peux en revanche passer le CAFEP si le recteur t'accorde une dérogation à la condition de nationalité. Le CAFEP est constitué des mêmes épreuves que le CAPES mais permet d'enseigner dans les établissements privés sous contrat.

Je ne peux malheureusement pas passer de concours, puisque je suis boursier, et que je ne peux pas faire de "pause", entre le M2 et le doctorat, malheureusement, sauf si j'essaie de cumuler les deux. Mais merci pour l'information, c'est vraiment gentil !

Bonjour, futurdoctorant.

Tu ne peux malheureusement pas passer de concours de la fonction publique à moins d’avoir une nationalité de l’Union Européenne. Donc, avec la nationalité tunisienne, les seules possibilités que tu as dans le milieu de l’enseignement et de la recherche sont :

- être enseignant-chercheur ou chercheur dans le supérieur, mais sans avoir passé les concours CAPES et agrégation* (puisque tu n’es pas éligible). => Il faut demander à tes enseignants si cela leur semble possible. En théorie, rien ne t’oblige à avoir l’agrégation pour être chercheur ou enseignant-chercheur, mais c’est souvent demandé en lettres à cause du manque de postes, pour prouver ton niveau. En revanche, il faut un extrêmement bon dossier dans ce cas.
- être enseignant précaire dans le supérieur, le supérieur ou le secondaire (on parle d’enseignants contractuels) : salaires peu élevés, contrats temporaires, etc.
- être enseignant titulaire dans l’enseignement privé sous contrat (il s’agit souvent d’enseignement catholique, mais pas toujours, et on peut y enseigner quelle que soit sa religion), en passant le CAFEP (épreuves identiques au CAPES)
- bref, être précaire...

*NB : Plus précisément, rien ne t’empêche de te présenter au concours de l’agrégation, mais, même si tu es bien classé, tu seras recalé après les résultats en raison de ta nationalité.

Désolée pour ces mauvaises nouvelles.

PS : attention, on parle d’encadrant, et non d’encadreur.

Bonjour

Agrégation et capes sont réservés aux ressortissants français ou européens malheureusement.
Seuls les concours de maitre de conférence et chargé de recherche au CNRS te seront ouverts mais comme tu le sais ils sont horriblement sélectifs.

Je ne comprends pas bien ce que tu dis : ton gouvernement t'a-t-il attribué une bourse de doctorat oui ou non ? Cette bourse est-elle accompagnée de conditions spécifiques ?

Si tu as déjà un financement il te suffit de toquer à la porte d'un enseignant chercheur en disant que tu as une bourse, et si tu trouves quelqu'un qui accepte de t'encadrer, tu auras un contrat doctoral. La difficulté n'est pas d'avoir un CONTRAT doctoral, la difficulté est d'obtenir un FINANCEMENT. Si tu as déjà ton financement, tu devrais parvenir à signer un contrat doctoral. J'avais obtenu une bourse d'une fondation privée, il avait été un peu long de mettre en place une convention entre la fondation en question et l'université afin de pouvoir mettre en place le contrat doctoral, mais les services juridiques de mon université avaient réussi et j'ai signé mon contrat. A l'époque (c'était l'année de la création du contrat doctoral 2012, donc il faut voir si cela a changé depuis), l'argent devait être versé à l'université par l'organisme payeur, puis l'université te rémunère et est ton employeur officiel. Il faudra voir si ton gouvernement accepte ce genre d'arrangements.

Je ne sais pas si je suis hors-sujet...

Être boursier ne t’empêche pas de passer des concours. Il s’agit de concours de recrutement : tu as des épreuves écrites puis des épreuves orales. Tu peux préparer ces concours en candidat libre, ou t’inscrire à une préparation à l’université ou à distance (CNED, par exemple). Tu peux très bien faire cela pendant ta thèse, par exemple.

Pour ce qui est d’obtenir une bourse de thèse en lettres modernes, si c’est comme en langues étrangères, le seul moyen est de faire tes preuves en M2 et d’être considéré par ton encadrant comme extrêmement brillant et promis à un avenir d’enseignant-chercheur ou de chercheur. Tu peux toujours contacter des enseignants dans d’autres universités, mais tu as très peu de chances que cela aboutisse, puisqu’ils ne te connaîtront pas. A moins d’être recommandé par ton encadrant et d’avoir une très bonne raison de changer d’université (raisons familiales t’obligeant à changer de région, spécialité de ton futur encadrant collant parfaitement à ton sujet de thèse, etc.)

Enfin, tu peux aller sur le site des thèses CIFRE, qui sont des thèses financées par des entreprises. Elles sont généralement dans des domaines plus appliqués, mais ont l’avantage de te garantir un revenu pendant 3 ans par rapport à faire une thèse non financer. Pour le coup, tu peux candidater à autant de thèses CIFRE que tu veux, et ton encadrant comprendra très bien que tu le fasses pour assurer tes arrière en cas de non-obtention d’une bourse du ministère.

Quant au contrat doctoral, il est lié à l'école doctorale où tu fais ta thèse, tu ne peux donc pas candidater partout en France mais dans l'école doctorale où tu vas t'inscrire en thèse.

Si tu ne l'obtiens pas, tu peux postuler pour des vacations à l'université, cela te permettra d'avoir un petit retour objectif, au-delà du discours du directeur de thèse, sur la possibilité d'avoir un poste dans le supérieur.

Athanor a écrit:Bonjour

Agrégation et capes sont réservés aux ressortissants français ou européens malheureusement.
Seuls les concours de maitre de conférence et chargé de recherche au CNRS te seront ouverts mais comme tu le sais ils sont horriblement sélectifs.

Je ne comprends pas bien ce que tu dis : ton gouvernement t'a-t-il attribué une bourse de doctorat oui ou non ? Cette bourse est-elle accompagnée de conditions spécifiques ?

Si tu as déjà un financement il te suffit de toquer à la porte d'un enseignant chercheur en disant que tu as une bourse, et si tu trouves quelqu'un qui accepte de t'encadrer, tu auras un contrat doctoral. La difficulté n'est pas d'avoir un CONTRAT doctoral, la difficulté est d'obtenir un FINANCEMENT. Si tu as déjà ton financement, tu devrais parvenir à signer un contrat doctoral. J'avais obtenu une bourse d'une fondation privée, il avait été un peu long de mettre en place une convention entre la fondation en question et l'université afin de pouvoir mettre en place le contrat doctoral, mais les services juridiques de mon université avaient réussi et j'ai signé mon contrat. A l'époque (c'était l'année de la création du contrat doctoral 2012, donc il faut voir si cela a changé depuis), l'argent devait être versé à l'université par l'organisme payeur, puis l'université te rémunère et est ton employeur officiel. Il faudra voir si ton gouvernement accepte ce genre d'arrangements.

Je ne sais pas si je suis hors-sujet...

Ah bon? En ayant une bourse, je suis garanti d'avoir un contrat doctoral ? Mais.. C'est trop bien, comment ça se fait ?

Sinon, ma bourse, c'est la bourse nationale, et j'ai 800e par mois pendant le Master et le doctorat. Je ne pense pas qu'il existe des arrangements..

Si j'ai bien compris, obtenir un financement augmente beaucoup mes chances d'avoir un contrat doctoral ?

Swan a écrit:Être boursier ne t’empêche pas de passer des concours. Il s’agit de concours de recrutement : tu as des épreuves écrites puis des épreuves orales. Tu peux préparer ces concours en candidat libre, ou t’inscrire à une préparation à l’université ou à distance (CNED, par exemple). Tu peux très bien faire cela pendant ta thèse, par exemple.

Pour ce qui est d’obtenir une bourse de thèse en lettres modernes, si c’est comme en langues étrangères, le seul moyen est de faire tes preuves en M2 et d’être considéré par ton encadrant comme extrêmement brillant et promis à un avenir d’enseignant-chercheur ou de chercheur. Tu peux toujours contacter des enseignants dans d’autres universités, mais tu as très peu de chances que cela aboutisse, puisqu’ils ne te connaîtront pas. A moins d’être recommandé par ton encadrant et d’avoir une très bonne raison de changer d’université (raisons familiales t’obligeant à changer de région, spécialité de ton futur encadrant collant parfaitement à ton sujet de thèse, etc.)

Enfin, tu peux aller sur le site des thèses CIFRE, qui sont des thèses financées par des entreprises. Elles sont généralement dans des domaines plus appliqués, mais ont l’avantage de te garantir un revenu pendant 3 ans par rapport à faire une thèse non financer. Pour le coup, tu peux candidater à autant de thèses CIFRE que tu veux, et ton encadrant comprendra très bien que tu le fasses pour assurer tes arrière en cas de non-obtention d’une bourse du ministère.

Merci énormément pour toutes ces précisions !

Swan a écrit:Bonjour, futurdoctorant.

Tu ne peux malheureusement pas passer de concours de la fonction publique à moins d’avoir une nationalité de l’Union Européenne. Donc, avec la nationalité tunisienne, les seules possibilités que tu as dans le milieu de l’enseignement et de la recherche sont :

- être enseignant-chercheur ou chercheur dans le supérieur, mais sans avoir passé les concours CAPES et agrégation* (puisque tu n’es pas éligible). => Il faut demander à tes enseignants si cela leur semble possible. En théorie, rien ne t’oblige à avoir l’agrégation pour être chercheur ou enseignant-chercheur, mais c’est souvent demandé en lettres à cause du manque de postes, pour prouver ton niveau. En revanche, il faut un extrêmement bon dossier dans ce cas.
- être enseignant précaire dans le supérieur, le supérieur ou le secondaire (on parle d’enseignants contractuels) : salaires peu élevés, contrats temporaires, etc.
- être enseignant titulaire dans l’enseignement privé sous contrat (il s’agit souvent d’enseignement catholique, mais pas toujours, et on peut y enseigner quelle que soit sa religion), en passant le CAFEP (épreuves identiques au CAPES)
- bref, être précaire...

*NB : Plus précisément, rien ne t’empêche de te présenter au concours de l’agrégation, mais, même si tu es bien classé, tu seras recalé après les résultats en raison de ta nationalité.

Désolée pour ces mauvaises nouvelles.

PS : attention, on parle d’encadrant, et non d’encadreur.

Pas de souci, j'ai l'habitude de ce genre de mauvaises nouvelles

Ruthven a écrit:Quant au contrat doctoral, il est lié à l'école doctorale où tu fais ta thèse, tu ne peux donc pas candidater partout en France mais dans l'école doctorale où tu vas t'inscrire en thèse.

Si tu ne l'obtiens pas, tu peux postuler pour des vacations à l'université, cela te permettra d'avoir un petit retour objectif, au-delà du discours du directeur de thèse, sur la possibilité d'avoir un poste dans le supérieur.

Merci énormément pour cette suggestion !

Malheureusement, 800 euros ne couvriront pas un financement de contrat doctoral (qui est au-dessus du SMIC). Mais cela signifie néanmoins que tu pourras être financé pendant ta thèse, en complétant avec quelques vacations d’enseignement à l’université (à la fois pour l’aspect financier et pour ton CV).

T’es-tu renseigné concernant les perspectives d’emploi en Tunisie après une thèse ? Peut-être pourrais-tu postuler à des postes dans le supérieur dans ton pays afin d’augmenter tes chances ?

En effet, en France tu n’as que les possibilités énoncées plus haut ainsi que travailler dans le secteur privé, mais les employeurs ne se bousculent pas pour recruter des docteurs en lettres, malheureusement.

Swan a écrit:Malheureusement, 800 euros ne couvriront pas un financement de contrat doctoral (qui est au-dessus du SMIC). Mais cela signifie néanmoins que tu pourras être financé pendant ta thèse, en complétant avec quelques vacations d’enseignement à l’université (à la fois pour l’aspect financier et pour ton CV).

T’es-tu renseigné concernant les perspectives d’emploi en Tunisie après une thèse ? Peut-être pourrais-tu postuler à des postes dans le supérieur dans ton pays afin d’augmenter tes chances ?

En effet, en France tu n’as que les possibilités énoncées plus haut ainsi que travailler dans le secteur privé, mais les employeurs ne se bousculent pas pour recruter des docteurs en lettres, malheureusement.

Alors oui, j'ai la possibilité de travailler dans le supérieur en Tunisie, mais ce n'est pas quelque chose qui me tente.

Effectivement, si je ne trouve vraiment rien, c'est ce que je ferai.

Bonjour à tous,

En me replongeant dans les concours pour passer dans l'enseignement privé , j'ai quelques questions bêtes.

En ayant le cafep, peut on faire une thèse dans l'université publique , la valider ?

Est il possible d'enseigner à l'université après ? (Utopiiiiie)

Merci

Impossible, il faut enseigner dans le service public d'éducation pour s'dresser à un Professeur des Universités.
Non, je rigole. Il n'y a aucun lien, la seule condition pour s'inscrire en thèse est d'avoir le diplôme requis (niveau master). Semblablement, seuls le diplôme de doctorat et la qualification de la CNU sont nécessaires pour devenir maître de conférences.
Après, il y a la réalité, qui change selon la fac, la discipline, le moment, la personne. Beaucoup de directeurs de thèse, surtout dans des disciplines non scientifiques ?, demandent aux doctorands un concours notamment pour a) ne pas créer des docteurs qui a 30 ans et avec 2 postdocs seront hyperspécialisés et... sans revenus ; b) augmenter ou donner des chances d'être pris au moment voulu pour un poste dans le supérieur.

D'acc, merci ! Je voulais juste m'en assurer car je sais que le cafep m'ouvre les portes de la tranquillité mais m'en ferme certaines (l'aefe notamment.)

Après, je viens d'y penser, pour être PRCE il faut en effet être certifié dans le public.