Le numérique en milieu scolaire : une révolution à petits pas (rapport de N. Mons)

Cela date du début du mois de novembre mais il ne me semble pas l'avoir vu évoqué ici. Un très long article de l'Obs.

Le ministère de l’Education nationale, qui organisait en distanciel des états généraux du numérique ces 4 et 5 novembre, entend profiter de la crise du Covid-19 pour accélérer la numérisation du système scolaire. Reste à entraîner les profs dans cette grande révolution. Et ça n’est pas joué.
(...)On le pressentait mais la longue séquence d’enseignement à distance du printemps dernier est venue le confirmer :http://www.cnesco.fr/fr/numerique-et-apprentissages-scolaires/ le mythe du digital native n’est plus. La plupart des ados savent certes se débrouiller sur les interfaces hypersimplifiées d’Instagram ou Snapchat mais ils paniquent quand ils se retrouvent clavier en main face à un ordinateur. « On s’est rendu compte que des compétences de base, comme envoyer un e-mail, choisir un format de fichier ou attacher un document n’étaient pas maîtrisées », s’inquiète le proviseur, Alain Marty.

Source

Le rapport de la Dgesco, sponsorisé par la MAIF est là

Fruit de deux années de travail, ce dossier, a mobilisé une douzaine de chercheurs pluridisciplinaires. Une revue de plus de 300 références permet de dresser un constat inédit sur les apports réels du numérique selon les fonctions pédagogiques (rechercher de l’information, apprendre à distance…). Des études originales permettent de rendre compte de l’usage des outils numériques dans des disciplines particulières (français, mathématiques, géographie, langues vivantes)
Un état des lieux des équipements informatiques des établissements en 2019 a également été dressé.

Source

L’eau ça mouille, le feu ça brûle et les élèves ne savent pas utiliser les outils bureautiques de base... Comment on fait le petit chapeau (accent circonflexe) madame, sur l’ordinateur, m’a demandé un élève de 3e (élève moyen, sans problème d’apprentissage particulier) il y a peu . Exemple parfait de ce qui arrive à nos élèves : manque de vocabulaire et manque de technicité.

A force de considérer qu’ils sont « digital natives », on ne vérifie même pas si les bases sont là. Et jamais (sauf en section pro tertiaire, corrigez-moi si je me trompe) un enseignement n’a été envisagé : traitement de texte, tableur... ce sont pourtant deux éléments essentiels à maîtriser pour quasiment tous les métiers par la suite.

EdithW a écrit:L’eau ça mouille, le feu ça brûle et les élèves ne savent pas utiliser les outils bureautiques de base... Comment on fait le petit chapeau (accent circonflexe)  madame, sur l’ordinateur, m’a demandé un élève de 3e (élève moyen, sans problème d’apprentissage particulier) il y a peu . Exemple parfait de ce qui arrive à nos élèves : manque de vocabulaire et manque de technicité.

A force  de considérer qu’ils sont « digital natives », on ne vérifie même pas si les bases sont là. Et jamais (sauf en section pro tertiaire, corrigez-moi si je me trompe) un enseignement n’a été envisagé : traitement de texte, tableur... ce sont pourtant deux éléments essentiels à maîtriser pour quasiment tous les métiers par la suite.

Quand j'ai emmené mes 3e en salle info pour qu'ils avancent dans leur parcours Pix, la plupart a en effet bloqué sur l'exercice qui consiste à réécrire une phrase dans laquelle il y a un accent circonflexe ou un tréma.

EdithW a écrit:L’eau ça mouille, le feu ça brûle et les élèves ne savent pas utiliser les outils bureautiques de base... Comment on fait le petit chapeau (accent circonflexe)  madame, sur l’ordinateur, m’a demandé un élève de 3e (élève moyen, sans problème d’apprentissage particulier) il y a peu . Exemple parfait de ce qui arrive à nos élèves : manque de vocabulaire et manque de technicité.

A force  de considérer qu’ils sont « digital natives », on ne vérifie même pas si les bases sont là. Et jamais (sauf en section pro tertiaire, corrigez-moi si je me trompe) un enseignement n’a été envisagé : traitement de texte, tableur... ce sont pourtant deux éléments essentiels à maîtriser pour quasiment tous les métiers par la suite.

Bonjour,
évidemment que cela a déjà existé ... en technologie au collège : en gros, traitement de texte en 6è, tableur-grapheur en 5è, CFAO en 4è et PAO (diaporama, dessin) en 3ème, programmes de 1995, en vigueur jusqu'en 2006 pour la 6è et 2009 pour les 5è/4è et 3è.
Puis la pseudo démarche d'investigation est arrivée, a balayé tout ça, pour faire un gloubiboulga scientifique (et mieux supprimer des postes tout en rendant les profs polyvalents sans formation).
Les profs de techno (tout du moins leurs assos) ont bien essayé d'alerter mais en tant que sous-profs (bon pas autant que les docs mais sous-prof quand même - cf fil de la pétition), ils ne sont pas écoutés ni pris au sérieux.
TrucOuBidule

Personnellement, je mettais l'accent sur le traitement de texte, l'utilisation de tableurs, l'insertion d'images..quand j'avais des heures de MPS (méthodes et pratiques scientifiques), heures défuntes en seconde depuis la réforme du lycée, en AP, également disparues à tous les niveaux du lycée. Maintenant, c'est limité à quelques activités  numériques. Les besoins sont clairement là mais pas les heures. L'enseignement de SNT est une bonne intention mais je ne suis pas sûre qu'il soit adapté. En tout cas, je n'ai pas constaté d'amélioration avec mes premières cette année. L'enseignement à distance a également confirmé  ce besoin de formation, ne sera-ce pour envoyer un simple mail, pour certains élèves.

TrucOuBidule a écrit:

EdithW a écrit:L’eau ça mouille, le feu ça brûle et les élèves ne savent pas utiliser les outils bureautiques de base... Comment on fait le petit chapeau (accent circonflexe)  madame, sur l’ordinateur, m’a demandé un élève de 3e (élève moyen, sans problème d’apprentissage particulier) il y a peu . Exemple parfait de ce qui arrive à nos élèves : manque de vocabulaire et manque de technicité.

A force  de considérer qu’ils sont « digital natives », on ne vérifie même pas si les bases sont là. Et jamais (sauf en section pro tertiaire, corrigez-moi si je me trompe) un enseignement n’a été envisagé : traitement de texte, tableur... ce sont pourtant deux éléments essentiels à maîtriser pour quasiment tous les métiers par la suite.

Bonjour,
évidemment que cela a déjà existé ... en technologie au collège : en gros, traitement de texte en 6è, tableur-grapheur en 5è, CFAO en 4è et PAO (diaporama, dessin) en 3ème, programmes de 1995, en vigueur jusqu'en 2006 pour la 6è et 2009 pour les 5è/4è et 3è.
Puis la pseudo démarche d'investigation est arrivée, a balayé tout ça, pour faire un gloubiboulga scientifique (et mieux supprimer des postes tout en rendant les profs polyvalents sans formation).
Les profs de techno (tout du moins leurs assos) ont bien essayé d'alerter mais en tant que sous-profs (bon pas autant que les docs mais sous-prof quand même - cf fil de la pétition), ils ne sont pas écoutés ni pris au sérieux.
TrucOuBidule

Oui, tu as raison, désolée... je me souviens de profs de techno qui venaient au CDI avec des groupes pour faire ça, (j'étais en LP, c'était des 4è et 3è "d'insertion" à l'époque, dans les années 2002-2004 donc à la toute fin de la période dont tu parles), mais ça n'a pas tellement duré, et comme tu le dis justement, les profs de techno sont souvent la 5è roue du carrosse (la 6è étant les docs ). Personnellement, j'ai toujours essayé de le faire au maximum, dans les interstices, quand j'ai les élèves : avec moi (pendant les cours que je mène), le seul accès aux ordinateurs est justement l'accès à Open Office, pour taper au propre un texte rédigé à la main au préalable. Et je m'arrache les cheveux quand je les vois passer 20 minutes à choisir une couleur ou une taille de police avant de taper leur texte, voire à centrer tout "parce que c'est plus joli", etc... Un gros boulot de "redressage" de mauvaise habitudes. Savoir se servir de ces fonctionnalités basiques est un préalable à toute recherche internet pour moi. Dictionnaire, copie à la main, relecture du texte, copie à l'écran et après, si tout est impeccable, éventuellement, on va plus loin et on accède au Web.

Les laisser surfer sans vérifier qu'ils savent taper un texte (je ne parle même pas de tableur, on en est loin avec la plupart des collégiens), équivaut à laisser quelqu'un qui sait à peine marcher se lancer dans un marathon : il arrivera peut-être au bout, mais pas en courant de façon rationnelle, il aura pris de mauvaises habitudes posturales, il se sera éventuellement abîmé l'organisme... et ne saura pas courir mieux à la fin, mais sera persuadé du contraire.

Je rejoins les différents constats lus ici.
A l'Université (surtout avec les L), la non-maitrise de la rédaction d'un courriel, d'un compte-rendu numérique, ... est une tannée sans nom !!
L'injonction, à faire à tous prix des visios, ne va pas hélas dans le sens d'une maitrise de ces "compétences" numériques de communication écrite.

Comme je le disais sur un autre fil : A'ment'donné, y-a un truc qui s'est barré en quenouille !

joebar69 a écrit:Je rejoins les différents constats lus ici.
A l'Université (surtout avec les L), la non-maitrise de la rédaction d'un courriel, d'un compte-rendu numérique, ... est une tannée sans nom !!
L'injonction, à faire à tous prix des visios, ne va pas hélas dans le sens d'une maitrise de ces "compétences" numériques de communication écrite.    

Comme je le disais sur un autre fil : A'ment'donné, y-a un truc qui s'est barré en quenouille !

Après, il faut voir aussi et surtout, la diminution des heures d'enseignement du français depuis tout ce temps... car le "numérique", ce n'est qu'un outil (je n'ai pas connu en tant qu'élève les programmes de techno de 95 mais j'ai connu l'époque où on devait avoir 5 ou 6 heures de français par semaine - sans compter le latin).
Même problème avec la calculatrice en maths.

Etant professeur de LP dans une discipline nécessitant la maîtrise de l'outil informatique, je dirais que cela ne s'améliore pas avec les années. A mes débuts, en 1994, les élèves n'avaient aucune difficulté avec les claviers. Aujourd'hui encore j'ai dû expliquer (avant de comprendre) que les "flèches droite et gauche" étaient en réalité les signes supérieur et inférieur... Ce n'est pas le numérique qui les bloque mais plutôt leurs défaillances du coté des connaissances générales.

Une nouveauté avec la génération que j'ai en face de moi : faire une recherche sur Internet ne se fait plus par écrit, mais oralement. Merci "OK Google" !

Je ne vous raconte pas les résultats obtenus quand un a exprimé la demande suivante : "Quel niveau de bit appliquer à l'entrée Q de 5 giga ohms ?"...

En début d'année j'ai vu un élève faire cette recherche par écrit sur google : "Quelle est la réponse à la question 2 de l'exercice de monsieur Pi? ?"

Quand j'ai montré ce fil à mon fils étudiant en BTS SNIR, il m'a dit que des familles ont chez elles des tablettes ou smartphones mais pas de PC, et que les enfants ne connaissent pas ces machines car ils ne les ont jamais vues, que pour eux le truc normal c'est l'écran tactile.

Ce qui d'ailleurs est une galère pour Pix, puisque certaines questions ne sont pas faisables sur tablette ou téléphone...

Pourquoi 3,14159 a écrit:Je ne vous raconte pas les résultats obtenus quand un a exprimé la demande suivante : "Quel niveau de bit appliquer à l'entrée Q de 5 ohms ?"...

Une entrée de 5 ohms ? Cela fait un sacré courant de fuite…

Quand j'étais en seconde, en 1998, la proviseur de mon bahut avait décrété que l'option informatique serait obligatoire pour tous les élèves de seconde, à raison de deux heures (d'affilée) par semaine pendant un trimestre.

Nous avons été classés en 3 groupes : élèves qui n'avaient pas ordinateur chez eux, élèves qui en avaient mais n'étaient pas vraiment familiarisés avec, et élèves déjà assez calés (groupes établis la semaine de la rentrée et donnés sur les déclarations des élèves, pour que ça tourne tout de suite).

On a vu Word, Excel, redimensionner une image j'étais dans le groupe des moyens). Et on a eu une séance de navigation libre sur Internet, ce qui était à l'époque le must du cool pour les trois quarts d'entre nous, qui ne l'avions pas encore à la maison. L'objectif final était de savoir refaire une lettre sous Word, qui contenait alinéas, marges, tableaux, ponctuation diverse et variée avec les espaces à insérer correctement...

Mathador a écrit:

Pourquoi 3,14159 a écrit:Je ne vous raconte pas les résultats obtenus quand un a exprimé la demande suivante : "Quel niveau de bit appliquer à l'entrée Q de 5 ohms ?"...

Une entrée de 5 ohms ? Cela fait un sacré courant de fuite…

Oups ! Giga ohms

Oui les élèves manquent de compétences numériques de base.
Mais c'était aussi le cas lorsque l'étude de ces outils était au programme: de nombreux travaux de recherche mettent en évidence que les élèves avaient aussi du mal à verbaliser et à généraliser.
A mon sens le problème vient du mode d'enseignement de ces outils.

Si c'est pour apprendre des procédures manipulatoires toutes faites, ou envisager des cas d'utilisation trop particuliers, c'est inutile de s'attarder dessus, les élèves n'en retireront que des savoir-faire périssables.
Il faut insister sur la conceptualisation et là on en arrive au fait qu'il est nécessaire de faire appel à des profs spécialisés en informatique et de créer une nouvelle discipline. Un prof de techno, un prof doc, un prof de maths, même avec une connaissance poussée de ces outils aura très souvent une vision particulière qui n'est pas forcément adaptée à la transmission des concepts fondamentaux.

ProfMI a écrit:Oui les élèves manquent de compétences numériques de base.
Mais c'était aussi le cas lorsque l'étude de ces outils était au programme: de nombreux travaux de recherche mettent en évidence que les élèves avaient aussi du mal à verbaliser et à généraliser.
A mon sens le problème vient du mode d'enseignement de ces outils.

Bonjour,
Enseignement de quoi ? Des usages de ces outils ? De leur fonctionnement seul ? De leur fonctionnement en réseau ?
Et puis, quels outils ?

ProfMI a écrit:Si c'est pour apprendre des procédures manipulatoires toutes faites, ou envisager des cas d'utilisation trop particuliers, c'est inutile de s'attarder dessus, les élèves n'en retireront que des savoir-faire périssables.

Mais il me semble que vu l'entrisme gafamesque, cela fait bien longtemps que les savoir-faire périssables sont pléthore (euh... c'est pas un peu le but, de ne faire que des générations presse-boutons ?). Nous ne sommes pas libres de choisir les outils en question, ce sont les collectivités territoriales (et franchement, parmi d'autres chose, les ENT pour des gamins de 12 ans, à part pour développer un business ??).

ProfMI a écrit:Il faut insister sur la conceptualisation et là on en arrive au fait qu'il est nécessaire de faire appel à des profs spécialisés en informatique et de créer une nouvelle discipline . Un prof de techno, un prof doc, un prof de maths, même avec une connaissance poussée de ces outils aura très souvent une vision particulière qui n'est pas forcément adaptée à la transmission des concepts fondamentaux.

Je me gausse (oui, avec un e). Il n'y a déjà plus les profs de maths en collège pour leur enseigner les notions les plus élémentaires (genre la proportionnalité, c'est pas mal, comme concept de base aussi) mais il en faudrait en info ?
Il y a des profs de techno, à qui on fait semblant de faire faire des Sciences de l'Ingé mais les former pour qu'ils aient eux-mêmes cette conceptualisation, ça c'est pas possible ?
On parle du collège là et on mélange usage, représentation de ces usages (presque socialement situés) et technique.
Quelqu'un qui comprend ou rédige mal un texte sur papier, fera de même sur ordi etc. Rien à voir avec l'informatique.

En tous les cas, je te souhaite bien du courage si un jour tu croises une classe de collégiens...

TrucOuBidule

ProfMI a écrit:Un prof de techno, un prof doc, un prof de maths, même avec une connaissance poussée de ces outils aura très souvent une vision particulière qui n'est pas forcément adaptée à la transmission des concepts fondamentaux.

Je te trouve sévère sur les profs de techno. Je trouve que les collègues de cette matière ont une bonne vision : à la fois de la bureautique comme objet d'étude et comme outil, de l'ordinateur également.
Ce qu'il faudrait à mon avis, c'est un programme cohérent et progressif, au service des usages dans les différentes matières. En primaire ou au début du collège apprendre les bases : allumer, éteindre, ce qu'est un fichier, un dossier, un programme. Et surtout utiliser le clavier. Au collège prendre du recul et analyser l'ordinateur et son fonctionnement. Et aussi approfondir l'utilisation d'un traitement de texte, du tableur, du navigateur. Ensuite, chaque matière pourrait s'appuyer sur ces bases.
Actuellement, chaque enseignant fait son truc dans son coin, sans aucune cohérence. J'appréhende d'utiliser le tableur tellement ils n'y comprennent rien et perdent du temps. Même ouvrir ou enregistrer un fichier, ce n'est pas acquis en 5ème...

Une chose qui me désole particulièrement dans la partie "outil", c'est qu'ils ne connaissent aucun raccourci clavier. Même pas les trucs de base : utiliser les touches Tab, Entrée, les flèches pour se déplacer, Ctrl C Cltr V pour copier. Ils perdent un temps monstrueux avec la souris (surtout quand c'est le pad tout pourri d'un portable bon marché et vieux). Chaque fois que je prends leur clavier ils me regardent comme si j'avais des super pouvoirs .

Flo44 a écrit:

ProfMI a écrit:Un prof de techno, un prof doc, un prof de maths, même avec une connaissance poussée de ces outils aura très souvent une vision particulière qui n'est pas forcément adaptée à la transmission des concepts fondamentaux.

Je te trouve sévère sur les profs de techno. Je trouve que les collègues de cette matière ont une bonne vision : à la fois de la bureautique comme objet d'étude et comme outil, de l'ordinateur également.
Ce qu'il faudrait à mon avis, c'est un programme cohérent et progressif, au service des usages dans les différentes matières. En primaire ou au début du collège apprendre les bases : allumer, éteindre, ce qu'est un fichier, un dossier, un programme. Et surtout utiliser le clavier. Au collège prendre du recul et analyser l'ordinateur et son fonctionnement. Et aussi approfondir l'utilisation d'un traitement de texte, du tableur, du navigateur. Ensuite, chaque matière pourrait s'appuyer sur ces bases.
Actuellement, chaque enseignant fait son truc dans son coin, sans aucune cohérence. J'appréhende d'utiliser le tableur tellement ils n'y comprennent rien et perdent du temps. Même ouvrir ou enregistrer un fichier, ce n'est pas acquis en 5ème...

Une chose qui me désole particulièrement dans la partie "outil", c'est qu'ils ne connaissent aucun raccourci clavier. Même pas les trucs de base : utiliser les touches Tab, Entrée, les flèches pour se déplacer, Ctrl C Cltr V pour copier. Ils perdent un temps monstrueux avec la souris (surtout quand c'est le pad tout pourri d'un portable bon marché et vieux). Chaque fois que je prends leur clavier ils me regardent comme si j'avais des super pouvoirs .

Ils m'ont regardé comme une magicienne l'autre jour car je fais apparaître le bureau avec le clavier...

Isis39 a écrit:

Flo44 a écrit:

ProfMI a écrit:Un prof de techno, un prof doc, un prof de maths, même avec une connaissance poussée de ces outils aura très souvent une vision particulière qui n'est pas forcément adaptée à la transmission des concepts fondamentaux.

Je te trouve sévère sur les profs de techno. Je trouve que les collègues de cette matière ont une bonne vision : à la fois de la bureautique comme objet d'étude et comme outil, de l'ordinateur également.
Ce qu'il faudrait à mon avis, c'est un programme cohérent et progressif, au service des usages dans les différentes matières. En primaire ou au début du collège apprendre les bases : allumer, éteindre, ce qu'est un fichier, un dossier, un programme. Et surtout utiliser le clavier. Au collège prendre du recul et analyser l'ordinateur et son fonctionnement. Et aussi approfondir l'utilisation d'un traitement de texte, du tableur, du navigateur. Ensuite, chaque matière pourrait s'appuyer sur ces bases.
Actuellement, chaque enseignant fait son truc dans son coin, sans aucune cohérence. J'appréhende d'utiliser le tableur tellement ils n'y comprennent rien et perdent du temps. Même ouvrir ou enregistrer un fichier, ce n'est pas acquis en 5ème...

Une chose qui me désole particulièrement dans la partie "outil", c'est qu'ils ne connaissent aucun raccourci clavier. Même pas les trucs de base : utiliser les touches Tab, Entrée, les flèches pour se déplacer, Ctrl C Cltr V pour copier. Ils perdent un temps monstrueux avec la souris (surtout quand c'est le pad tout pourri d'un portable bon marché et vieux). Chaque fois que je prends leur clavier ils me regardent comme si j'avais des super pouvoirs .

Ils m'ont regardé comme une magicienne l'autre jour car je fais apparaître le bureau avec le clavier...

Tu as soulevé le clavier, c'est ça ?

TrucOuBidule a écrit:

Isis39 a écrit:

Flo44 a écrit:

ProfMI a écrit:Un prof de techno, un prof doc, un prof de maths, même avec une connaissance poussée de ces outils aura très souvent une vision particulière qui n'est pas forcément adaptée à la transmission des concepts fondamentaux.

Je te trouve sévère sur les profs de techno. Je trouve que les collègues de cette matière ont une bonne vision : à la fois de la bureautique comme objet d'étude et comme outil, de l'ordinateur également.
Ce qu'il faudrait à mon avis, c'est un programme cohérent et progressif, au service des usages dans les différentes matières. En primaire ou au début du collège apprendre les bases : allumer, éteindre, ce qu'est un fichier, un dossier, un programme. Et surtout utiliser le clavier. Au collège prendre du recul et analyser l'ordinateur et son fonctionnement. Et aussi approfondir l'utilisation d'un traitement de texte, du tableur, du navigateur. Ensuite, chaque matière pourrait s'appuyer sur ces bases.
Actuellement, chaque enseignant fait son truc dans son coin, sans aucune cohérence. J'appréhende d'utiliser le tableur tellement ils n'y comprennent rien et perdent du temps. Même ouvrir ou enregistrer un fichier, ce n'est pas acquis en 5ème...

Une chose qui me désole particulièrement dans la partie "outil", c'est qu'ils ne connaissent aucun raccourci clavier. Même pas les trucs de base : utiliser les touches Tab, Entrée, les flèches pour se déplacer, Ctrl C Cltr V pour copier. Ils perdent un temps monstrueux avec la souris (surtout quand c'est le pad tout pourri d'un portable bon marché et vieux). Chaque fois que je prends leur clavier ils me regardent comme si j'avais des super pouvoirs .

Ils m'ont regardé comme une magicienne l'autre jour car je fais apparaître le bureau avec le clavier...

Tu as soulevé le clavier, c'est ça ?

micaschiste a écrit:Cela date du début  du mois de novembre mais il ne me semble pas l'avoir vu évoqué ici. Un très long article de l'Obs.

 Le ministère de l’Education nationale, qui organisait en distanciel des états généraux du numérique ces 4 et 5 novembre, entend profiter de la crise du Covid-19 pour accélérer la numérisation du système scolaire. Reste à entraîner les profs dans cette grande révolution. Et ça n’est pas joué.
(...)On le pressentait mais la longue séquence d’enseignement à distance du printemps dernier est venue le confirmer :http://www.cnesco.fr/fr/numerique-et-apprentissages-scolaires/ le mythe du digital native n’est plus. La plupart des ados savent certes se débrouiller sur les interfaces hypersimplifiées d’Instagram ou Snapchat mais ils paniquent quand ils se retrouvent clavier en main face à un ordinateur. « On s’est rendu compte que des compétences de base, comme envoyer un e-mail, choisir un format de fichier ou attacher un document n’étaient pas maîtrisées », s’inquiète le proviseur, Alain Marty.  

Source

Le rapport de la Dgesco, sponsorisé par la MAIF est là

Fruit de deux années de travail, ce dossier, a mobilisé une douzaine de chercheurs pluridisciplinaires. Une revue de plus de 300 références permet de dresser un constat inédit sur les apports réels du numérique selon les fonctions pédagogiques (rechercher de l’information, apprendre à distance…). Des études originales permettent de rendre compte de l’usage des outils numériques dans des disciplines particulières (français, mathématiques, géographie, langues vivantes)
Un état des lieux des équipements informatiques des établissements en 2019 a également été dressé.
 

Source

Ce n'est pas Franck Lepage qui te contredira chez Taddeï :
https://www.youtube.com/watch?v=oI98z-p2ctY

Je rajoute l'excellente analyse de @Luigi_B sur ce thème, pour ceux qui l'auraient loupée.
"Une école si distante"