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Louise100
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médecine - De médecine à enseignante  Empty De médecine à enseignante

par Louise100 Mer 2 Déc 2020 - 12:28
Bonjour,
Je suis actuellement étudiante en deuxième année de médecine, après avoir réussi le fameux concours sélectif de PACES.
Cependant, je ne me sens vraiment pas épanouie dans ce cursus. J'aimerais vous expliquer mon problème.

Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours été très attachée à l'école, c'est un endroit où je me suis toujours sentie bien. Ayant des proches baignant dans le milieu de l'éducation nationale, j'ai pu apprendre à apprécier ce métier à sa juste valeur et à casser les préjugés de la société. Naturellement, j'ai donc à partir du collège souhaité devenir prof de maths. Arrivée au lycée, j'ai un peu déchanté en voyant le niveau de maths se complexifier (surtout en S haha). J'ai donc commencé à réfléchir à d'autres issues pour moi. Les SVT se sont petit à petit concrétisées, notamment la biologie que j'ai trouvé passionnante. Devenir prof de SVT s'est donc réfugié dans un coin de ma tête. Malheureusement, en parlant de ce projet à mon entourage (famille, amis), les réactions furent assez décevantes. On m'a rabâché pendant tout le lycée que je gâchais mon potentiel (j'étais une excellente élève qui pouvait aspirer à des études très sélectives), que c'était un métier sans reconnaissance, avec un salaire de misère, que j'allais le regretter. Au début, j'ai essayé d'ignorer ces remarques, mais petit à petit elles se sont imprégnées en moi et elles ont fini par avoir raison de moi. J'ai donc cherché une autre voie. Souhaitant poursuivre dans les sciences tout en gardant un aspect humain, social, l'idée de tenter médecine m'a effleurée l'esprit. En parlant de ce projet à mes parents, vous vous douterez bien qu'ils ont été ravis (être médecin pour eux, c'est l'apogée, le rêve de n'importe qui). Pourtant, je n'ai jamais réellement songé à ce milieu et j'ai du coup fait beaucoup de recherches.

Je me suis donc lancée en PACES. L'année a été éprouvante, très éprouvante même. Je faisais des semaines de 60h, je n'avais pas d'encadrement ce qui était très dur moralement. Et puis le doute s'est installé très rapidement. Je ne comprenais pas pourquoi je travaillais autant, pourquoi je faisais tant de sacrifices. Mes amis étaient très heureux d'être là, stimulés par la compétition, et surtout passionnés par la médecine. Je ne me reconnaissais pas en eux. Mes parents me rabâchaient tout au long de l'année que ce métier était fait pour moi, que j'avais le profil pour y être épanouie. Je m'accrochais à cet espoir (aussi pour les satisfaire) tout en sachant au fond que moi, ce que je voulais, ce n'était pas soigner, mais bien enseigner.

Malgré tout, j'ai réussi à obtenir le concours avec un bon classement. J'étais tellement lessivée que je n'ai même pas réussi à apprécier cette victoire... Sous les conseils avisés de mes proches, j'ai tout de même souhaité tenter la deuxième année pour voir les stages, les matières. Mais je ne me sens pas à ma place. En théorie, les matières me plaisent (on fait de l'immuno, de la cardio etc), mais en pratique, je ne veux pas être là. Le stage infirmier que j'ai effectué l'été avant la P2 a été un calvaire. J'avais une équipe très sympa mais je m'ennuyais littéralement : visiter des patients dans leurs chambres pour leur apporter des soins ne me stimulait pas. Résultat, je suis en burn out. Je n'ai pas touché aux cours du semestre, je pleure plusieurs fois par semaine, me sentant incomprise par le monde entier.

Alors je me pose la question de revenir aux sources. Lorsque je m'imagine médecin dans mon cabinet à faire un défilé de consultations, j'ai la nausée. Mais lorsque je m'imagine enseigner à des classes, aider des élèves en tentant de leur faire apprécier l'école, de déceler leur potentiel, ça me fait rêver. J'ai eu l'occasion de donner cours à des élèves qui souhaitaient venir en médecine (classes de 15 élèves), ce qui m'a conforté dans l'idée que j'aimais transmettre. Bien sûr, j'ai conscience que j'ai une vision très idéalisée du métier. Je connais les réalités : manque de moyens, salaire bas, pas de reconnaissance, élèves difficiles.

C'est d'ailleurs pour cela que je me retrouve dans un dilemme. Je ne sais pas quelle décision prendre. Plaquer médecine pour aller en licence tenter ma chance ? Ou bien rester en médecine en écoutant mes proches qui sont persuadés que j'y trouverai mon compte ? (même si pour le moment, tout ce que j'y trouve c'est un début de syndrome dépressif lol)
S'il-vous-plaît ne me rabâchez pas le discours médical typique du style "tu ne peux pas renoncer à un bon salaire et le prestige d'un médecin". Parce que d'une, le prestige, j'en ai rien à faire, c'est pas lui qui va m'aider à tenir mes années. Quant au salaire, vu les conditions d'exercice en tant qu'interne, ça fait pas rêver. Et même pour après. Avec la charge des cabinets, que ce soit les médecins généralistes ou même les pédiatres, le salaire est très loin d'être celui que veut nous faire croire la société. Quant à l'hôpital public, je ne préfère même pas en parler... Les médecins qui souhaitent un minimum de vie sociale sont loin, très loin de rouler sur l'or...  

J'ai donc besoin d'un avis très objectif, des solutions à m'apporter pour faire pencher la balance dans l'un ou dans l'autre domaine. Merci de m'avoir lu Smile
Jenny
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par Jenny Mer 2 Déc 2020 - 12:31
Si tu ne te vois pas médecin, autant changer de filière. Les études de médecine, l'internat et le métier de médecin sont difficiles. Alors si ça ne te tente plus, autant changer.
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Louise100
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par Louise100 Mer 2 Déc 2020 - 12:40
Jenny a écrit:Si tu ne te vois pas médecin, autant changer de filière. Les études de médecine, l'internat et le métier de médecin sont difficiles. Alors si ça ne te tente plus, autant changer.

C'est clair, sans avoir une solide motivation, c'est impossible de tenir ces études, du moins sans compromettre sa santé.
Maintenant, c'est plus facile à dire qu'à faire car j'ai déjà perdu trois ans après le bac. Je subis une énorme pression de la part de tout le monde "si tu quittes médecine, tu risques de faire la plus grosse erreur de ta vie", surtout que je ne suis pas sûre de ma porte de sortie.
menerve
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par menerve Mer 2 Déc 2020 - 12:40
Bonjour
Je ne veux pas te décevoir mais le métier de professeur est loin d'être un idéal.... Quant à faire aimer l'école aux élèves... Oui à quelques uns mais les autres sont noyés dans la masse des 30 par classe et tu risques de déchanter.
Aucun métier n'est parfait mais celui de prof se dégrade de jours en jours.
*Ombre*
*Ombre*
Grand sage

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par *Ombre* Mer 2 Déc 2020 - 12:47
Bonjour, Louise,

Ton témoignage me fait sourire. J'ai passé le concours de médecine il y a plus de 20 ans, sensiblement pour les mêmes raisons que toi (bonne élève, profil dit scientifique, poussée dans cette voie par tout mon entourage, y compris les professeurs, contre mon sentiment profond). Pour faire court, aujourd'hui, je suis professeur de... français ! Wink Je ne l'ai jamais regretté. Je suis pourtant la première à dénoncer les innombrables dégradation de nos conditions de travail, l'insuffisance du salaire, les frustrations liées aux injonctions intenables. Mais j'aime toujours être en classe avec les élèves. Je m'y sens profondément à ma place, utile, heureuse. Quand je me dis que la coupe est pleine et que j'essaie d'envisager autre chose, j'en conclus que, décidément non, c'est enseigner qui me plaît. Alors si c'est ce que tu ressens, fonce. Cela n'a rien d'absurde.
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calista
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médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par calista Mer 2 Déc 2020 - 12:56
Bonjour Louise,

Et médecin dans le milieu scolaire? Ou médecin dans les statistiques publiques: chercher une voie "sans patients"?
Concernant l'enseignement, agrégé de médecine, est-ce possible? ceux qui enseignent aux futurs médecins? (mais sans doute exercent ils?)

Je ne te conseille pas particulièrement l'enseignement dans l'EN, mais bon, après tout, c'est un choix possible. Essaye de prendre une dispo pour faire des vacations en tant que contractuelle, avant de faire une bêtise...(Pardon, ça m'a échappé). Disons que j'aurais dû faire cela il y a 13 ans en arrière, cela m'aurait évité une déconvenue.


Malaga
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médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par Malaga Mer 2 Déc 2020 - 12:59
Ta réussite en première année de médecine ne peut-elle pas te permettre de ne pas reprendre une licence à zéro mais plutôt d'obtenir une équivalence qui te permettrait d'être directement en deuxième année de licence ? Cela te permettrait de ne pas avoir ce sentiment de recommencer à zéro. Bon courage à toi.

_________________
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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Louise100
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par Louise100 Mer 2 Déc 2020 - 13:12
menerve a écrit:Bonjour
Je ne veux pas te décevoir mais le métier de professeur est loin d'être un idéal.... Quant à faire aimer l'école aux élèves... Oui à quelques uns mais les autres sont noyés dans la masse des 30 par classe et tu risques de déchanter.
Aucun métier n'est parfait mais celui de prof se dégrade de jours en jours.

Oui, j'ai conscience que des classes surchargées c'est loin d'être l'idéal pour faire ce métier convenablement... Quand tu parles de la dégradation du métier de prof, pourrais-tu être plus précis ? Est-ce à cause des attentes niveau programme, des générations de plus en plus difficiles... ? Ou autre même ?
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Louise100
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par Louise100 Mer 2 Déc 2020 - 13:16
*Ombre* a écrit:Bonjour, Louise,

Ton témoignage me fait sourire. J'ai passé le concours de médecine il y a plus de 20 ans, sensiblement pour les mêmes raisons que toi (bonne élève, profil dit scientifique, poussée dans cette voie par tout mon entourage, y compris les professeurs, contre mon sentiment profond). Pour faire court, aujourd'hui, je suis professeur de... français ! Wink Je ne l'ai jamais regretté. Je suis pourtant la première à dénoncer les innombrables dégradation de nos conditions de travail, l'insuffisance du salaire, les frustrations liées aux injonctions intenables. Mais j'aime toujours être en classe avec les élèves. Je m'y sens profondément à ma place, utile, heureuse. Quand je me dis que la coupe est pleine et que j'essaie d'envisager autre chose, j'en conclus que, décidément non, c'est enseigner qui me plaît. Alors si c'est ce que tu ressens, fonce. Cela n'a rien d'absurde.

Oh, ça fait super plaisir de voir que je ne suis pas la seule à avoir vécu ce genre de situation !
Ce que tu me dis, c'est vraiment rassurant. Moi aussi, m'imaginer dans ma classe avec mes élèves, ça me donne envie... Comment as-tu fait pour trouver le courage d'affronter ton entourage ? Et comment savoir si ce métier est réellement fait pour moi ? J'ai tellement peur de déchanter face à des élèves compliqués.
Jenny
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par Jenny Mer 2 Déc 2020 - 13:20
Malaga a écrit:Ta réussite en première année de médecine ne peut-elle pas te permettre de ne pas reprendre une licence à zéro mais plutôt d'obtenir une équivalence qui te permettrait d'être directement en deuxième année de licence ? Cela te permettrait de ne pas avoir ce sentiment de recommencer à zéro. Bon courage à toi.
Il doit effectivement être possible d'obtenir une équivalence.
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Louise100
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par Louise100 Mer 2 Déc 2020 - 13:23
Malaga a écrit:Ta réussite en première année de médecine ne peut-elle pas te permettre de ne pas reprendre une licence à zéro mais plutôt d'obtenir une équivalence qui te permettrait d'être directement en deuxième année de licence ? Cela te permettrait de ne pas avoir ce sentiment de recommencer à zéro. Bon courage à toi.

Alors effectivement, si je valide ma P2 et ma D1 (mes deuxième et troisième années en gros), je peux obtenir l'équivalent d'une licence.
De ce fait, je pourrai postuler en master MEEF. Cependant, je me dis que les études de médecine ne préparent pas du tout au CPRE et encore moins au CAPES de SVT par exemple... Du coup je ne sais pas si c'est une bonne idée.
Jenny
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par Jenny Mer 2 Déc 2020 - 13:24
Une licence ne prépare pas non plus aux concours.
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Louise100
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par Louise100 Mer 2 Déc 2020 - 13:30
Jenny a écrit:Une licence ne prépare pas non plus aux concours.

Pourtant les matières de la licence sont communes aux concours. Je vois pas comment quelqu'un en licence de français pourrait passer le CAPES de maths sans avoir fait une licence de maths au préalable. En plus il existe des licences faites spécialement pour ça. Par exemple je connais un ami en licence de biologie géologie enseignement.
Jenny
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par Jenny Mer 2 Déc 2020 - 13:36
Certes. Mais ça ne prépare pas directement aux épreuves des concours.
En histoire géo, on peut avoir fait très peu de géo ou d'histoire avant la préparation aux concours.
Pour le CRPE, une licence ne prépare pas à la totalité des matières enseignées.

A votre place, je réfléchirais à un choix de concours. Ensuite, vous pourrez regarder quelles sont vos lacunes et y remédier.
Refaire une licence de SVT après 3 ans de médecine, ça me paraît être une perte de temps. Vous pouvez peut être refaire une L3 directement.
bobdom
bobdom
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par bobdom Mer 2 Déc 2020 - 13:41
Une suggestion qui vaut ce qu'elle vaut car j'ignore tout du fonctionnement des facultés de médecine : l'enseignement à l'université en médecine ne vous tenterait-il pas ? J'imagine que les places doivent être chères, mais j'y verrais un moyen de concilier votre cursus actuel et vos aspirations...

Je crois que la plupart sont à la fois praticiens et enseignants, mais il y a peut-être des enseignants à temps plein ?

Même si le métier d'enseignant-chercheur comporte une dimension pédagogique moins prononcée que dans le secondaire, il y a aussi d'autres aspects intéressants.


Dernière édition par bobdom le Mer 2 Déc 2020 - 13:47, édité 2 fois
Mathador
Mathador
Empereur

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par Mathador Mer 2 Déc 2020 - 13:45
Louise100 a écrit:
Jenny a écrit:Une licence ne prépare pas non plus aux concours.

Pourtant les matières de la licence sont communes aux concours. Je vois pas comment quelqu'un en licence de français pourrait passer le CAPES de maths sans avoir fait une licence de maths au préalable. En plus il existe des licences faites spécialement pour ça. Par exemple je connais un ami en licence de biologie géologie enseignement.

Il n'y a aucune obligation d'avoir suivi une licence spécifique pour passer les concours enseignants (sauf pour le CAPEPS et l'agrégation d'EPS). J'ai moi-même été lauréat du CAPES d'une discipline pour laquelle je n'ai aucun diplôme du supérieur.

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
*Ombre*
*Ombre*
Grand sage

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par *Ombre* Mer 2 Déc 2020 - 13:50
Il ne m'a pas fallu spécialement de courage, ma famille n'était pas obtuse : elle pensait sincèrement que le domaine médical serait mieux pour moi. Quand j'ai dit mon ennui, mon regret des Lettres, cela n'a pas posé problème. (D'ailleurs, mon fils m'a fait la même en couleur l'année dernière. Je lui ai dit que ce n'était pas grave, ça arrive à des gens très bien  Razz .)
(Et je veux pas balancer, mais je connais au moins une autre personne, bien connue sur ce forum, qui est devenue prof de Lettres après une année de médecine : non, tu n'es pas seule.)
Pour tes études, et le fait de ne pas "perdre 3 ans" (si tant est que ce soit perdu quand on s'oriente vers ce qu'on aime), si tu envisages une poursuite en fac de bio, tu dois pouvoir obtenir des équivalences. Tu as travaillé très dur, appris beaucoup, réussi un concours très sélectif : il doit forcément exister des passerelles. Tu peux te renseigner auprès des facs auxquelles tu penses.
Comment savoir si tu ne seras pas déçue de l'enseignement ? On ne peut jamais savoir à l'avance. C'est toujours un pari sur l'avenir, mais je crois qu'il faut faire confiance à son instinct, cette voix intérieure qui est peut-être une vocation. Si tu étais plus âgée, je te conseillerais de faire quelques vacations pour te frotter à la réalité du métier, mais en début d'études, cela me paraît inadéquat. Sans doute pourras-tu le faire plus tard. De toute façon, la biologie, ce n'est pas un secteur fermé. Quand tu te lances dans les études de Lettres, il y a peu de débouchés : en gros, prof, journaliste, bibliothécaire, prof, prof et prof. Avec de la bio, ce sera plus ouvert. Tu pourras faire des vacations plus tard et aviser : si cela te plaît, dont acte. Et sinon, il y a plein de masters qui ouvrent sur des tas de métiers différents : tu pourras trouver un débouché dans le secteur que tu affectionnes. Si tu veux avoir un aperçu de la situation, n'hésite pas à te rendre dans un CIO et à prendre RV avec un conseiller d'orientation. J'ai fait ça pour mon fils, l'an dernier, et la personne que nous avons rencontrée était très bien. Elle a su le cerner, lui montrer les diverses voies (issues d'études en biologie), il en a élu une qui l'intéresse particulièrement mais sait qu'il a des alternatives.
Tu es toute jeune : prends le temps de bien préparer la suite. Ce ne sera pas du temps perdu.

Enfin, ton projet me paraît tout sauf saugrenu. Maintenant, je ne veux pas te vendre du rêve. Il faut choisir ce métier en toute connaissance de cause, sinon, la déception risque d'être violente. L'année de stage est souvent très éprouvante, pour tout un tas de raisons qu'il serait trop long de développer ici. Les démissions sont très nombreuses l'année de stage ou l'année qui suit. Le sort fait aux jeunes professeurs est décourageant : ils sont envoyés loin de chez eux, souvent face à un public difficile (j'ai débuté à Saint-Denis...), noyés sous un travail colossal (bien loin des clichés sur les profs toujours en vacances : tu passeras la plupart de tes vacances à travailler pendant quelques années), tout ça pour une paye de misère ou presque, qui rend difficile la vie en région parisienne où l'on se retrouve souvent muté. Cela ne dure qu'un temps, heureusement. Mais ce qui ne change pas, c'est la "gestion des élèves" (et de leurs parents) de plus en plus clientéliste, le manque de soutien de la hiérarchie qui peut s'avérer redoutable. Nous ne sommes pas là pour "faire aimer l'école", ni même notre discipline (même si on peut travailler dans la bonne humeur et la complicité). Nous sommes là pour enseigner, ce qui passe par la contrainte : contraindre à apprendre, à faire des efforts, à se tenir correctement, à sortir de son confort. Il faut pouvoir endosser cette posture sans états d'âme et sans conflit, et nous n'y sommes pas toujours aidés. L'effet de groupe de certaines classes peut être redoutable. Les contradictions entre les programmes d'une part, et nos horaires et le niveau réel des élèves d'autre part, les injonctions incessantes à adapter notre pédagogie, la valse non moins incessante des lubies pédagogiques, tout cela est épuisant. Bref, le monde de l'EN est très éloigné du royaume des Bisounours. Mais au milieu de toutes ces avanies, il y a de petits miracles sans cesse renouvelés : la complicité avec certaines classes, le plaisir de faire découvrir des oeuvres, des personnes, et de susciter l'enthousiasme ou l'émotion, la stimulation intellectuelle que représente le fait de faire accéder de jeunes esprits à tel ou tel concept un peu ardu, la joie qui allume un regard quand un élève s'écrie "J'ai compris", la fierté du petit bonhomme tellement en difficulté en début d'année et qui progresse lentement mais sûrement... C'est mon trésor de chaque jour, la raison pour laquelle je me lève chaque matin et retourne au collège avec plaisir (malgré mes 4E imbuvables), et celle pour laquelle je n'échangerais ce métier pour aucun autre, même mieux rémunéré.
On peut encore vivre cela aujourd'hui. C'est tout ce que je te souhaite.

Bonne chance pour la suite, quel que soit ton choix.
Caute
Caute
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médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par Caute Mer 2 Déc 2020 - 14:05
Bonjour,
Quel courage de te poser la question, félicitations!
Mon ressenti ne se fonde que sur mon expérience. J'étais avocat, je n'étais pas à l'aise dans un métier «épousé» (quel horreur avec le recul) pour de mauvaises raisons: les reconnaissances familiale et sociale. Je me suis planté en beauté. Je suis aujourd'hui enseignant de Lettres depuis 4 ans, c est un bonheur. Évidemment, même si je ne te le souhaite pas, cette réorientation ne devrait pas se faire sans une certaine introspection et un courage sans faille pour traverser des zones de tempête (si tu n'as pas choisi cette voie au départ, il y a des raisons...). En France, les passerelles sont nombreuses et ton cursus initial sera toujours valorisé, c'est agréable.
Marcelle Duchamp
Marcelle Duchamp
Expert spécialisé

médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par Marcelle Duchamp Mer 2 Déc 2020 - 14:08
Je n’ai pas tout lu car c’est trop long pour moi mais je vais juste te raconter un truc.

J’ai 35 ans, je suis prof d’arts plastiques en congé longue maladie suite à un AVC qui m’a laissée handicapée.
Depuis 2 ans que je vis entre la rééducation et l’hôpital, je côtoie des médecins régulièrement: ce sont des MPR. Le premier est PH et donne des cours à la fac mais aussi en école d’infirmières, d’aide soignante et d’orthophonie. Il faut du 50% / 50% entre l’hôpital, les cours et la recherche. Il est très stimulé par toutes ces activités.
Le deuxième est MPR chef de clinique assistant et fait également de la recherche et des cours à la fac.

Est ce que ce côté là, de transmission, ne te plairait pas plus?
Évidemment il faut connaître le terrain et se former continuellement mais être au contact d’étudiants de filières variées ne te stimulerait pas plus?

C’est drôle parce que mon 2e médecin arrête pas de me dire qu’il est persuadé que je vais finir par passer le PACES vu combien je suis intéressée par ma pathologie et que je me documente bcp dessus. Je ferai donc le chemin inverse de toi! Sauf que passer de prof d’arts à médecin, il y a plus qu’un fossé, c’est la fosse des Mariannes!!!


_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! Very Happy
lene75
lene75
Prophète

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par lene75 Mer 2 Déc 2020 - 14:09
bobdom a écrit:Une suggestion qui vaut ce qu'elle vaut car j'ignore tout du fonctionnement des facultés de médecine : l'enseignement à l'université en médecine ne vous tenterait-il pas ? J'imagine que les places doivent être chères, mais j'y verrais un moyen de concilier votre cursus actuel et vos aspirations...

Je crois que la plupart sont à la fois praticiens et enseignants, mais il y a peut-être des enseignants à temps plein ?

Même si le métier d'enseignant-chercheur comporte une dimension pédagogique moins prononcée que dans le secondaire, il y a aussi d'autres aspects intéressants.

J'y ai pensé aussi, mais peut-être dans des filières plus courtes pour ne pas se payer toutes les études de médecine, qui vont être douloureuses sans motivation.
Une connaissance que j'ai perdue de vue avait fait kiné et enseignait à côté de son exercice, dans des conditions bien meilleures que les nôtres (petits groupes, élèves motivés, bien meilleur salaire, pas de mutation lointaine, etc.). Il y a peut-être moyen de bifurquer vers quelque chose comme ça sans recommencer à 0.
Et sinon, pourquoi pas le paramédical : orthophoniste, etc. ? Là pour le coup les progrès se voient et on aide vraiment les gens de façon visible.

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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
Theriakos96
Theriakos96
Habitué du forum

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par Theriakos96 Mer 2 Déc 2020 - 14:17
Louise100 a écrit:Bonjour,
[...]
S'il-vous-plaît ne me rabâchez pas le discours médical typique du style "tu ne peux pas renoncer à un bon salaire et le prestige d'un médecin". Parce que d'une, le prestige, j'en ai rien à faire, c'est pas lui qui va m'aider à tenir mes années. Quant au salaire, vu les conditions d'exercice en tant qu'interne, ça fait pas rêver. Et même pour après. Avec la charge des cabinets, que ce soit les médecins généralistes ou même les pédiatres, le salaire est très loin d'être celui que veut nous faire croire la société. Quant à l'hôpital public, je ne préfère même pas en parler... Les médecins qui souhaitent un minimum de vie sociale sont loin, très loin de rouler sur l'or...  
[...]
Tout de même, as-tu regardé la grille des salaires? La plupart des enseignants, Professeurs des Ecoles et Certifiés qui ne passeraient pas Hors Classe, ne toucheront jamais les 3000€ nets par mois ; je ne dis pas qu'on ne puisse pas vivre décemment avec moins, évidemment, mais songeant au salaire de n'importe quel médecin, on arrive à toucher, à un moment ou à un autre de sa carrière, au moins 4000€ nets par mois. Quand on est jeune – je le suis aussi, mais un peu moins – on ne songe pas à construire de manière globale sa carrière, mais quand on commence à avoir un peu de recul, l'on comprend que l'argent compte aussi. Cela est d'autant plus vrai que, comme tu as pu le voir, beaucoup sur ce forum se plaignent du fait que, non seulement l'EN paye peu, mais cela en échange d'un métier souvent dégradé dont les conditions d'exercice s'empirent d'année en année, de réforme en réforme...
Par simple curiosité, je te conseille de lire ce post qui pourrait fournir d'autres réponses à tes questions...


Dernière édition par Theriakos96 le Mer 2 Déc 2020 - 14:19, édité 1 fois

_________________
Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.

– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
berzeko
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médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par berzeko Mer 2 Déc 2020 - 14:18
*Ombre* a écrit:Il ne m'a pas fallu spécialement de courage, ma famille n'était pas obtuse : elle pensait sincèrement que le domaine médical serait mieux pour moi. Quand j'ai dit mon ennui, mon regret des Lettres, cela n'a pas posé problème. (D'ailleurs, mon fils m'a fait la même en couleur l'année dernière. Je lui ai dit que ce n'était pas grave, ça arrive à des gens très bien  Razz .)
(Et je veux pas balancer, mais je connais au moins une autre personne, bien connue sur ce forum, qui est devenue prof de Lettres après une année de médecine : non, tu n'es pas seule.)
Pour tes études, et le fait de ne pas "perdre 3 ans" (si tant est que ce soit perdu quand on s'oriente vers ce qu'on aime), si tu envisages une poursuite en fac de bio, tu dois pouvoir obtenir des équivalences. Tu as travaillé très dur, appris beaucoup, réussi un concours très sélectif : il doit forcément exister des passerelles. Tu peux te renseigner auprès des facs auxquelles tu penses.
Comment savoir si tu ne seras pas déçue de l'enseignement ? On ne peut jamais savoir à l'avance. C'est toujours un pari sur l'avenir, mais je crois qu'il faut faire confiance à son instinct, cette voix intérieure qui est peut-être une vocation. Si tu étais plus âgée, je te conseillerais de faire quelques vacations pour te frotter à la réalité du métier, mais en début d'études, cela me paraît inadéquat. Sans doute pourras-tu le faire plus tard. De toute façon, la biologie, ce n'est pas un secteur fermé. Quand tu te lances dans les études de Lettres, il y a peu de débouchés : en gros, prof, journaliste, bibliothécaire, prof, prof et prof. Avec de la bio, ce sera plus ouvert. Tu pourras faire des vacations plus tard et aviser : si cela te plaît, dont acte. Et sinon, il y a plein de masters qui ouvrent sur des tas de métiers différents : tu pourras trouver un débouché dans le secteur que tu affectionnes. Si tu veux avoir un aperçu de la situation, n'hésite pas à te rendre dans un CIO et à prendre RV avec un conseiller d'orientation. J'ai fait ça pour mon fils, l'an dernier, et la personne que nous avons rencontrée était très bien. Elle a su le cerner, lui montrer les diverses voies (issues d'études en biologie), il en a élu une qui l'intéresse particulièrement mais sait qu'il a des alternatives.
Tu es toute jeune : prends le temps de bien préparer la suite. Ce ne sera pas du temps perdu.

Enfin, ton projet me paraît tout sauf saugrenu. Maintenant, je ne veux pas te vendre du rêve. Il faut choisir ce métier en toute connaissance de cause, sinon, la déception risque d'être violente. L'année de stage est souvent très éprouvante, pour tout un tas de raisons qu'il serait trop long de développer ici. Les démissions sont très nombreuses l'année de stage ou l'année qui suit. Le sort fait aux jeunes professeurs est décourageant : ils sont envoyés loin de chez eux, souvent face à un public difficile (j'ai débuté à Saint-Denis...), noyés sous un travail colossal (bien loin des clichés sur les profs toujours en vacances : tu passeras la plupart de tes vacances à travailler pendant quelques années), tout ça pour une paye de misère ou presque, qui rend difficile la vie en région parisienne où l'on se retrouve souvent muté. Cela ne dure qu'un temps, heureusement. Mais ce qui ne change pas, c'est la "gestion des élèves" (et de leurs parents) de plus en plus clientéliste, le manque de soutien de la hiérarchie qui peut s'avérer redoutable. Nous ne sommes pas là pour "faire aimer l'école", ni même notre discipline (même si on peut travailler dans la bonne humeur et la complicité). Nous sommes là pour enseigner, ce qui passe par la contrainte : contraindre à apprendre, à faire des efforts, à se tenir correctement, à sortir de son confort. Il faut pouvoir endosser cette posture sans états d'âme et sans conflit, et nous n'y sommes pas toujours aidés. L'effet de groupe de certaines classes peut être redoutable. Les contradictions entre les programmes d'une part,  et nos horaires et le niveau réel des élèves d'autre part, les injonctions incessantes à adapter notre pédagogie, la valse non moins incessante des lubies pédagogiques, tout cela est épuisant. Bref, le monde de l'EN est très éloigné du royaume des Bisounours. Mais au milieu de toutes ces avanies, il y a de petits miracles sans cesse renouvelés : la complicité avec certaines classes, le plaisir de faire découvrir des oeuvres, des personnes, et de susciter l'enthousiasme ou l'émotion, la stimulation intellectuelle que représente le fait de faire accéder de jeunes esprits à tel ou tel concept un peu ardu, la joie qui allume un regard quand un élève s'écrie "J'ai compris", la fierté du petit bonhomme tellement en difficulté en début d'année et qui progresse lentement mais sûrement... C'est mon trésor de chaque jour, la raison pour laquelle je me lève chaque matin et retourne au collège avec plaisir (malgré mes 4E imbuvables), et celle pour laquelle je n'échangerais ce métier pour aucun autre, même mieux rémunéré.
On peut encore vivre cela aujourd'hui. C'est tout ce que je te souhaite.

Bonne chance pour la suite, quel que soit ton choix.

Rien à rajouter sur la réalité du métier, bravo. Vous allez passer votre temps à "faire le méchant" et parfois cela vous pèsera très lourd. Sans parler des programmes qui semblent avoir été conçus par un total néophyte vu le niveau RÉEL des classes
bobdom
bobdom
Niveau 8

médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par bobdom Mer 2 Déc 2020 - 14:23
lene75 a écrit:
bobdom a écrit:Une suggestion qui vaut ce qu'elle vaut car j'ignore tout du fonctionnement des facultés de médecine : l'enseignement à l'université en médecine ne vous tenterait-il pas ? J'imagine que les places doivent être chères, mais j'y verrais un moyen de concilier votre cursus actuel et vos aspirations...

Je crois que la plupart sont à la fois praticiens et enseignants, mais il y a peut-être des enseignants à temps plein ?

Même si le métier d'enseignant-chercheur comporte une dimension pédagogique moins prononcée que dans le secondaire, il y a aussi d'autres aspects intéressants.

J'y ai pensé aussi, mais peut-être dans des filières plus courtes pour ne pas se payer toutes les études de médecine, qui vont être douloureuses sans motivation.
Une connaissance que j'ai perdue de vue avait fait kiné et enseignait à côté de son exercice, dans des conditions bien meilleures que les nôtres (petits groupes, élèves motivés, bien meilleur salaire, pas de mutation lointaine, etc.). Il y a peut-être moyen de bifurquer vers quelque chose comme ça sans recommencer à 0.
Et sinon, pourquoi pas le paramédical : orthophoniste, etc. ? Là pour le coup les progrès se voient et on aide vraiment les gens de façon visible.

Oui, très bonne suggestion lene75. J'y pensais aussi même si je ne l'avais pas indiqué dans mon message.
bobdom
bobdom
Niveau 8

médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par bobdom Mer 2 Déc 2020 - 14:26
Theriakos96 a écrit:Tout de même, as-tu regardé la grille des salaires? La plupart des enseignants, Professeurs des Ecoles et Certifiés qui ne passeraient pas Hors Classe, ne toucheront jamais les 3000€ nets par mois ; je ne dis pas qu'on ne puisse pas vivre décemment avec moins, évidemment, mais songeant au salaire de n'importe quel médecin, on arrive à toucher, à un moment ou à un autre de sa carrière, au moins 4000€ nets par mois. Quand on est jeune – je le suis aussi, mais un peu moins – on ne songe pas à construire de manière globale sa carrière, mais quand on commence à avoir un peu de recul, l'on comprend que l'argent compte aussi. Cela est d'autant plus vrai que, comme tu as pu le voir, beaucoup sur ce forum se plaignent du fait que, non seulement l'EN paye peu, mais cela en échange d'un métier souvent dégradé dont les conditions d'exercice s'empirent d'année en année, de réforme en réforme...
Par simple curiosité, je te conseille de lire ce post qui pourrait fournir d'autres réponses à tes questions...

Très juste, Theriakos. C'était d'ailleurs, en substance, l'objet de nos derniers échanges à ce propos.
Il y a là une vraie question, qui oriente de façon assez décisive le chemin d'une vie.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

médecine - De médecine à enseignante  Empty Re: De médecine à enseignante

par Clecle78 Mer 2 Déc 2020 - 14:29
Mon fils, jeune anesthésiste de 32 ans, gagne en moyenne 5000 euros par mois avec ses gardes ... Il pourrait se faire quasiment le double s'il choisissait l'intérim. Voilà, voilà ...
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