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- lapetitemuExpert
J'ai relu d'anciens sujets concernant l'étude du vocabulaire, mais non seulement ils ne sont plus actifs depuis un certain temps (je pense notamment à celui initié par Serge), et en outre ils ne répondent pas tout à fait à ma problématique.
Comment pallier le manque de vocabulaire, y compris basique et matériel, de nos élèves (en particulier les 6e, mais pas que) ??
Aujourd'hui, en soutien, je fais avec 5 élèves de 6e des exercices issus du manuel "Devenir lecteur", chez Nathan, que j'aime beaucoup. Il s'agit de "lire entre les lignes", cad de deviner un lieu, un objet... à partir des mots utilisés par un texte.
Ex : "Noémie, entre le rire et la peur, ferma les yeux et serra les dents. Le wagon se mit à descendre à toute allure, enchaina virage sur virage, remonté encore, dévala à nouveau les rails à une vitesse effrayante avant de s'immobiliser enfin."
Questions : "Madame, c'est quoi un "ouagon" ?", "Ca veut dire quoi, "les rails" ?
J'ai dû demander aux élèves de me dire quels moyens de transport ils avaient déjà utilisé dans leur vie, pour enfin leur faire comprendre que "wagon" et "rails" avaient rapport avec un train ; et encore, il restait une élève qui, même une fois que j'avais dit les mots "train" et "wagon", ne faisait pas le rapprochement.
Alors, de là à comprendre que le texte parlait d'un parc d'attractions !
Pourtant, ils m'ont tous dit ensuite qu'ils avaient déjà fait du grand 8 ou ce genre d'attractions. Mais à la lecture du texte, les mots ne leur avaient pas du tout parlé.
Donc : comment on fait pour apprendre à un enfant de 11 ans des mots comme "wagon", "rails", "le contre-jour", ce genre de choses ?
Est-ce qu'il faut passer par des imagiers ?
Faire lire des textes avec un dictionnaire à côté ?
Leur faire faire des listes ?
Je me rends compte que, sans ce vocabulaire, mes séances de soutien seront vaines, mais je ne sais pas comment m'y prendre !
Merci d'avance...
Comment pallier le manque de vocabulaire, y compris basique et matériel, de nos élèves (en particulier les 6e, mais pas que) ??
Aujourd'hui, en soutien, je fais avec 5 élèves de 6e des exercices issus du manuel "Devenir lecteur", chez Nathan, que j'aime beaucoup. Il s'agit de "lire entre les lignes", cad de deviner un lieu, un objet... à partir des mots utilisés par un texte.
Ex : "Noémie, entre le rire et la peur, ferma les yeux et serra les dents. Le wagon se mit à descendre à toute allure, enchaina virage sur virage, remonté encore, dévala à nouveau les rails à une vitesse effrayante avant de s'immobiliser enfin."
Questions : "Madame, c'est quoi un "ouagon" ?", "Ca veut dire quoi, "les rails" ?
J'ai dû demander aux élèves de me dire quels moyens de transport ils avaient déjà utilisé dans leur vie, pour enfin leur faire comprendre que "wagon" et "rails" avaient rapport avec un train ; et encore, il restait une élève qui, même une fois que j'avais dit les mots "train" et "wagon", ne faisait pas le rapprochement.
Alors, de là à comprendre que le texte parlait d'un parc d'attractions !
Pourtant, ils m'ont tous dit ensuite qu'ils avaient déjà fait du grand 8 ou ce genre d'attractions. Mais à la lecture du texte, les mots ne leur avaient pas du tout parlé.
Donc : comment on fait pour apprendre à un enfant de 11 ans des mots comme "wagon", "rails", "le contre-jour", ce genre de choses ?
Est-ce qu'il faut passer par des imagiers ?
Faire lire des textes avec un dictionnaire à côté ?
Leur faire faire des listes ?
Je me rends compte que, sans ce vocabulaire, mes séances de soutien seront vaines, mais je ne sais pas comment m'y prendre !
Merci d'avance...
- EdithWGrand sage
De la lecture (en espérant qu'ils s'arrêtent réellement sur les mots inconnus, ce qui n'est pas toujours le cas, surtout en avançant en âge), avec un adulte "savant" ou un dictionnaire à proximité... Ou alors, des livres pour les FLE, comme Le Mot et l'idée pour l'anglais, avec du vocabulaire thématique. Est-ce qu'ils ont envie d'apprendre et de s'améliorer, ou est-ce qu'ils s'en fichent?
Un exercice type "défi-voc" : chaque élève sélectionne les mots non compris dans le livre lu en ce moment, en cherche la définition, corrigée et expliquée par le prof si nécessaire, et le mot est ajouté à la liste de la classe (affichée au mur, ou sur un document numérique...). On peut corser l'exercice en faisant un challenge "celui qui utilise le mot (à bon escient) dans un texte ou à l'oral a un bonus". ça peut fonctionner avec des 6è.
Et le dictionnaire, toujours le dictionnaire (désolée, c'est mon dada depuis 20 ans et ça fonctionne toujours). Récupérer des petit Larousse ou Hachette (dictionnaire familial, avec les noms propres, les petits dicos "collège" sont trop succincts et on tombe toujours sur un mot qui n'est pas dedans ce qui invalide la séance!) dans un vide grenier, un Emmaüs (j'en ai eu 5 pour 4€ à la Croix Rouge juste avant le confinement) ou au CDI (le doc peut peut-être te donner les vieux, ça n'a aucune importance l'état et l'année), et les faire naviguer dedans, avec des listes de mots au début, puis seuls.. Eveil de la curiosité garanti, et enrichissement du vocabulaire + réactivation de l'ordre alphabétique + calme dans la classe (le dico vaut presque un valium dans certaines classes difficiles ).
Un exercice type "défi-voc" : chaque élève sélectionne les mots non compris dans le livre lu en ce moment, en cherche la définition, corrigée et expliquée par le prof si nécessaire, et le mot est ajouté à la liste de la classe (affichée au mur, ou sur un document numérique...). On peut corser l'exercice en faisant un challenge "celui qui utilise le mot (à bon escient) dans un texte ou à l'oral a un bonus". ça peut fonctionner avec des 6è.
Et le dictionnaire, toujours le dictionnaire (désolée, c'est mon dada depuis 20 ans et ça fonctionne toujours). Récupérer des petit Larousse ou Hachette (dictionnaire familial, avec les noms propres, les petits dicos "collège" sont trop succincts et on tombe toujours sur un mot qui n'est pas dedans ce qui invalide la séance!) dans un vide grenier, un Emmaüs (j'en ai eu 5 pour 4€ à la Croix Rouge juste avant le confinement) ou au CDI (le doc peut peut-être te donner les vieux, ça n'a aucune importance l'état et l'année), et les faire naviguer dedans, avec des listes de mots au début, puis seuls.. Eveil de la curiosité garanti, et enrichissement du vocabulaire + réactivation de l'ordre alphabétique + calme dans la classe (le dico vaut presque un valium dans certaines classes difficiles ).
- frimoussette77Guide spirituel
Le dictionnaire est surtout méchant avec eux, les mots disparaissent subitement.EdithW a écrit: (le dico vaut presque un valium dans certaines classes difficiles ).
Dans "la vraie vie", s'ils sont curieux, ils utilisent le portable pour chercher un mot inconnu.
Dans le manuel Terres des lettres, il y a un exercice sur les animaux, les élèves doivent retrouver le nom du petit et le nom de la femelle.
L'année dernière, j'ai cru devenir folle. Il m'a fallu aménager l'ex et proposer les noms pour que les élèves replacent le mot au bon endroit.
J'ai donné la version aménagée cette année et j'ai eu des questions "c'est quoi un faon ? c'est quoi un poulain ? c'est quoi une louve ?"
Un élève a associé : cerf, chèvre, chevreau.
Je n'ai pas de conseils à te donner.
Mais quelle tristesse !
- EdithWGrand sage
frimoussette77 a écrit:Le dictionnaire est surtout méchant avec eux, les mots disparaissent subitement.EdithW a écrit: (le dico vaut presque un valium dans certaines classes difficiles ).
Dans "la vraie vie", s'ils sont curieux, ils utilisent le portable pour chercher un mot inconnu.
Dans le manuel Terres des lettres, il y a un exercice sur les animaux, les élèves doivent retrouver le nom du petit et le nom de la femelle.
L'année dernière, j'ai cru devenir folle. Il m'a fallu aménager l'ex et proposer les noms pour que les élèves replacent le mot au bon endroit.
J'ai donné la version aménagée cette année et j'ai eu des questions "c'est quoi un faon ? c'est quoi un poulain ? c'est quoi une louve ?"
Un élève a associé : cerf, chèvre, chevreau.
Je n'ai pas de conseils à te donner.
Mais quelle tristesse !
Si j'avais touché 1€ à chaque fois qu'un élève m'a dit "ça n'existe pas votre mot madame" je pourrais me racheter une voiture (en même temps, chercher Hugo à "victor" dans la partie "noms communs" du petit Larousse ne permet pas de trouver ses dates).
Un élève de primaire ou de début de collège, à qui on donne l'habitude de chercher dans le dictionnaire (et de trouver, plus vite et plus facilement les infos que son camarade qui se retrouve avec la page Wikipedia à lire en intégralité) continue à le faire, pas tout le temps (ce n'est pas le but), mais régulièrement. Je ne considère pas le dictionnaire comme une fin en soi, mais comme un entraînement, une "gym" du cerveau, comme un petit footing ou des assouplissements. Et on passe ensuite à internet de façon beaucoup plus efficace et concentrée, puisque, grâce au dictionnaire, ils ont déjà une idée de ce qu'ils cherchent. Ce n'est que mon expérience comme documentaliste... les (rares) profs avec qui j'ai travaillé ont été conquis. Mais il faut les amener au CDI. Maintenant, je le fais seule puisque j'ai les élèves très régulièrement (quand je ne suis pas en ASA comme vulnérable ) et j'ai pu constater que sur une même cohorte, soumise à ces exercices réguliers (à raison de 2 à 3h/semaine), les effets se font sentir notamment au niveau de la 3è. La cohorte suivante (pas eue en 6è ni en 4è pour des raisons d'EDT), même sociologie, mêmes familles, mêmes enseignants, a été plus compliquée et moins méthodique.
Le dictionnaire permet une chose que le web dans son entier ne permet pas encore : la digression sans rapport. Regarder trois mots avant celui qu'on cherche ou quatre mots après n'est pas possible sur internet. Et voir des gamins commencer à s'échanger des défis (parfois niveau Titeuf, parfois très sérieux), regarder les drapeaux, chercher le nom de leur patelin, ou des mots crus (un des grands plaisirs du garçon de 6è , les filles le font aussi mais plus discrètement), est une grande satisfaction...
Avec des plus âgés, je n'ai pu faire ça qu'avec des élèves de pro, conscients de leurs lacunes et ouverts à tout ce qui peut les aider à s'améliorer, séances très productives, préparées avec le prof d'HG pour le dossier bac ; avec les seconde générale, à oublier. Non seulement ils te regardent avec mépris, mais ne savent pas non plus chercher.
- EmeraldiaÉrudit
En ce qui me concerne, je fais au moins une séance de vocabulaire par séquence : ils apprécient ce genre d'exercices. Ces séances contiennent toujours des exercices d'écriture pour exploiter et employer ces mots, puis souvent, le but est de les intégrer à une rédaction (ex. le vocabulaire de la peur en 4ème dans une rédaction fantastique, etc.).
- liskayaNeoprof expérimenté
Des exercices (type TDL), une liste de mots à connaître qu'on enrichit au cours de l'année avec des petites interro rapides et surprises, des champs lexicaux imposés dans les rédac (quand j'y pense et quand le sujet s'y prête)...
J'utilise beaucoup internet pour les images, par exemple cette semaine pour du mimosas, un chacal vs une hyène, un fuseau...
Ça prend beaucoup de temps, mais c'est important.
J'utilise beaucoup internet pour les images, par exemple cette semaine pour du mimosas, un chacal vs une hyène, un fuseau...
Ça prend beaucoup de temps, mais c'est important.
- DalvaVénérable
Je pense, mais ça n'engage que moi, que de même qu'on apprend difficilement à lire sans écrire, on intègre difficilement le vocabulaire tant qu'on se contente de le rencontrer, et qu'il faut donc l'employer, voire avoir besoin de le chercher en vue de l'employer.
Je suppose donc qu'il faut :
- parler beaucoup (leur parler, les faire parler) ;
- lire beaucoup (les faire lire, leur lire des textes, et en parler) ;
- écrire beaucoup (les faire écrire, leur donner des sujets qui les obligent à sortir de leur si réduite "zone de confort", à aller chercher les mots dont ils ont besoin, éventuellement en les y préparant grâce à des pré-exercices d'écriture, à savoir de petits paragraphes qui pourront être insérés (ou pas, après tout) dans une plus grande rédaction, petits paragraphes qui auront été rédigés à l'aide de mots qui auront été cherchés ou donnés, listés, employés dans des phrases...).
Bien entendu, tout cela relève de la pure théorie, car ça demande du temps.
Dans la réalité, j'en suis toujours à faire lire quelques bouts de textes à mes sixièmes à haute voix, en les obligeant littéralement (j'ai dû hurler après avoir réitéré trois fois ma demande pour qu'un élève y consente) à suivre mot à mot les lignes avec le doigt, afin qu'il lisent ce qui est écrit et décryptent les mots de trois syllabes et plus, et je n'ai même pas encore pu faire une dictée. :|
Edit : par exemple, dans le cas évoqué, imaginons qu'on donne chaque semaine un petit travail d'écriture dont on ramasse seulement 5 exemplaires (impossible de corriger quatre classes par semaine), avec un nombre de lignes obligatoire, et un thème ouvert mais dont le champ lexical doit être décliné. Un sujet impliquant les trains ("Racontez un voyage en train, depuis la montée dans le wagon jusqu'à l'arrivée en gare. Evoquez l'ambiance dans la gare, les employés de la compagnie ferroviaire, les bruits, le paysage qui défile par la fenêtre."), un autre pour une attraction foraine, un autre pour tel ou tel métier, tel lieu, telle fête familiale, tel loisir... On peut proposer des "banques" de mots si nécessaire, des "mots en contexte"...
Je suppose donc qu'il faut :
- parler beaucoup (leur parler, les faire parler) ;
- lire beaucoup (les faire lire, leur lire des textes, et en parler) ;
- écrire beaucoup (les faire écrire, leur donner des sujets qui les obligent à sortir de leur si réduite "zone de confort", à aller chercher les mots dont ils ont besoin, éventuellement en les y préparant grâce à des pré-exercices d'écriture, à savoir de petits paragraphes qui pourront être insérés (ou pas, après tout) dans une plus grande rédaction, petits paragraphes qui auront été rédigés à l'aide de mots qui auront été cherchés ou donnés, listés, employés dans des phrases...).
Bien entendu, tout cela relève de la pure théorie, car ça demande du temps.
Dans la réalité, j'en suis toujours à faire lire quelques bouts de textes à mes sixièmes à haute voix, en les obligeant littéralement (j'ai dû hurler après avoir réitéré trois fois ma demande pour qu'un élève y consente) à suivre mot à mot les lignes avec le doigt, afin qu'il lisent ce qui est écrit et décryptent les mots de trois syllabes et plus, et je n'ai même pas encore pu faire une dictée. :|
Edit : par exemple, dans le cas évoqué, imaginons qu'on donne chaque semaine un petit travail d'écriture dont on ramasse seulement 5 exemplaires (impossible de corriger quatre classes par semaine), avec un nombre de lignes obligatoire, et un thème ouvert mais dont le champ lexical doit être décliné. Un sujet impliquant les trains ("Racontez un voyage en train, depuis la montée dans le wagon jusqu'à l'arrivée en gare. Evoquez l'ambiance dans la gare, les employés de la compagnie ferroviaire, les bruits, le paysage qui défile par la fenêtre."), un autre pour une attraction foraine, un autre pour tel ou tel métier, tel lieu, telle fête familiale, tel loisir... On peut proposer des "banques" de mots si nécessaire, des "mots en contexte"...
- CowabungaHabitué du forum
Le vocabulaire, c'est le nerf de la guerre... dans mon établissement, les élèves en ont très peu, et je me retrouve tout à fait dans la situation que tu décris. Une année, en lisant Vendredi ou la vie sauvage, j'ai percuté que les élèves ne connaissaient pas le vocabulaire de base d'un arbre : le tronc, l'écorce, personne ne savait. On est en pleine campagne, il y a une forêt à 500 m...
Maintenant, je fais une "chasse aux mots" (la chasse, ça leur parle) : je donne un thème, et la classe liste tout le vocabulaire connu sur le sujet ; puis on classe les noms, les verbes, les adjectifs, les adverbes. Après, texte libre, ils écrivent, ils utilisent ces mots chassés et classés. Et alors seulement, on peut lire le texte ; il reste des mots inconnus, qui sont souvent décomposés pour être compris ; des mots mal compris, qui sont cherchés dans le dictionnaire pour la polysémie : ils sont ajoutés à la liste de chasse.
Maintenant, je fais une "chasse aux mots" (la chasse, ça leur parle) : je donne un thème, et la classe liste tout le vocabulaire connu sur le sujet ; puis on classe les noms, les verbes, les adjectifs, les adverbes. Après, texte libre, ils écrivent, ils utilisent ces mots chassés et classés. Et alors seulement, on peut lire le texte ; il reste des mots inconnus, qui sont souvent décomposés pour être compris ; des mots mal compris, qui sont cherchés dans le dictionnaire pour la polysémie : ils sont ajoutés à la liste de chasse.
_________________
"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- *Ombre*Grand sage
J'aurais pu écrire le message de Dalva.
Mes élèves aussi ont des carences crues en vocabulaire. Et des mots très simples, comme ceux qu'évoque Cowabunga. Alors depuis des années, le "nourrissement" en vocabulaire est devenu un de mes chevaux de bataille. On apprend des mots en amont de chaque texte. Et comme le dit Dalva, se bourrer le crâne ne suffit pas : il faut s'approprier ces mots, les employer. Donc je prends aussi le temps de donner des exercices de réemploi, de faire écrire.
Sur le papier, c'est efficace.
Mais voilà : en quatre heures par semaine, il faut faire de la grammaire 2 heures par semaine, sinon, on n'avance pas, et les élèves ont un besoin cru de progresser en analyse, en syntaxe, en orthographe, donc de travailler la langue. Ils ont aussi un besoin cru de lire, de fréquenter la langue écrite, souvent. Ils ont besoin, donc, de passer du temps sur le vocabulaire, l'expliquer, l'apprendre (ce qu'ils font si mal à la maison), l'utiliser. Ils ont besoin d'écrire, de travailler la syntaxe point par point, en classe, sous la houlette du professeur qui corrige, explique... Et moi, je ne sais pas faire tout ça en 4 heures et demie par semaine. Alors je boîte tantôt d'une jambe, tantôt de l'autre. Je néglige tour à tour la langue, ou la lecture, ou le vocabulaire, ou l'écriture, avec le sentiment consternant de toujours mal faire. Bon, je ne me flagelle pas non plus avec ça, mais je constate que nous ne pouvons plus répondre dans le temps qui nous est dévolu aux besoins accrus des élèves. C'est mission impossible. Je ne sais plus qui déshabiller pour habiller le vocabulaire. Le vocabulaire est un besoin cru. La lecture régulière, mère de tant de richesses, est un besoin cru - d'autant pus qu'elle recule dans la sphère privée. L'écriture est un besoin cru. Le travail de la langue est un besoin cru. Tout cela en quatre heures par semaine ?
La pédagogie, je sais faire. Les miracles non.
Mes élèves aussi ont des carences crues en vocabulaire. Et des mots très simples, comme ceux qu'évoque Cowabunga. Alors depuis des années, le "nourrissement" en vocabulaire est devenu un de mes chevaux de bataille. On apprend des mots en amont de chaque texte. Et comme le dit Dalva, se bourrer le crâne ne suffit pas : il faut s'approprier ces mots, les employer. Donc je prends aussi le temps de donner des exercices de réemploi, de faire écrire.
Sur le papier, c'est efficace.
Mais voilà : en quatre heures par semaine, il faut faire de la grammaire 2 heures par semaine, sinon, on n'avance pas, et les élèves ont un besoin cru de progresser en analyse, en syntaxe, en orthographe, donc de travailler la langue. Ils ont aussi un besoin cru de lire, de fréquenter la langue écrite, souvent. Ils ont besoin, donc, de passer du temps sur le vocabulaire, l'expliquer, l'apprendre (ce qu'ils font si mal à la maison), l'utiliser. Ils ont besoin d'écrire, de travailler la syntaxe point par point, en classe, sous la houlette du professeur qui corrige, explique... Et moi, je ne sais pas faire tout ça en 4 heures et demie par semaine. Alors je boîte tantôt d'une jambe, tantôt de l'autre. Je néglige tour à tour la langue, ou la lecture, ou le vocabulaire, ou l'écriture, avec le sentiment consternant de toujours mal faire. Bon, je ne me flagelle pas non plus avec ça, mais je constate que nous ne pouvons plus répondre dans le temps qui nous est dévolu aux besoins accrus des élèves. C'est mission impossible. Je ne sais plus qui déshabiller pour habiller le vocabulaire. Le vocabulaire est un besoin cru. La lecture régulière, mère de tant de richesses, est un besoin cru - d'autant pus qu'elle recule dans la sphère privée. L'écriture est un besoin cru. Le travail de la langue est un besoin cru. Tout cela en quatre heures par semaine ?
La pédagogie, je sais faire. Les miracles non.
- lapetitemuExpert
Et moi, *Ombre*, c'est ton message que j'aurais pu écrire... Moi non plus, dans nos nouveaux horaires riquiquis, je ne sais pas tout faire.
Merci pour vos commentaires, propositions, encouragements. Je vais reprendre tout ça.
J'aime bien la chasse aux mots (que je tenterais d'appeler autrement...) avec réutilisation.
Je pense aussi sincèrement passer par des livres illustrés pour enfants, des documentaires par exemple, des imagiers.
EdithW, tu as les élèves 2 à 3h par semaine au CDI ???
Merci pour vos commentaires, propositions, encouragements. Je vais reprendre tout ça.
J'aime bien la chasse aux mots (que je tenterais d'appeler autrement...) avec réutilisation.
Je pense aussi sincèrement passer par des livres illustrés pour enfants, des documentaires par exemple, des imagiers.
EdithW, tu as les élèves 2 à 3h par semaine au CDI ???
- EdithWGrand sage
lapetitemu a écrit:Et moi, *Ombre*, c'est ton message que j'aurais pu écrire... Moi non plus, dans nos nouveaux horaires riquiquis, je ne sais pas tout faire.
Merci pour vos commentaires, propositions, encouragements. Je vais reprendre tout ça.
J'aime bien la chasse aux mots (que je tenterais d'appeler autrement...) avec réutilisation.
Je pense aussi sincèrement passer par des livres illustrés pour enfants, des documentaires par exemple, des imagiers.
EdithW, tu as les élèves 2 à 3h par semaine au CDI ???
Collège 1 : 1h/ semaine pour chacune des 4 classes à l'EDT et 1h/quinzaine en demi-groupe pour les 6è-5è plus tous les trous où, si j'ai envie et quelque chose à leur faire faire, je remplace un prof absent, ou la CDE (souvent appelée ailleurs et comme elle enseigne 12h...), ou je co-interviens avec un collègue. J'ai demandé ces heures, on ne me les impose pas (il y en avait juste une en 6è quand je suis arrivée), et avec des petits effectifs (classe de 15), on peut faire du bon boulot, méthodologie, atelier d'écriture, travail sur le dictionnaire, haïkus, poésie, travail sur l'image ou la presse, sur l'orientation avec les 3è... J'avais même prévu (avant d'être mise en ASA comme vulnérable) de faire un club de grec ancien avec les volontaires de 5è. En gros, sur 15h de présence, j'en ai 5 ou 6 minimum en responsabilité avec les élèves.
Collège 2 : sur 6h de présence, j'en ai 3 avec les élèves : 1 atelier revue de presse, 1 atelier lecture de l'image et 1 sur l'EMI. Et quand le CDE est absent, je prends les 6è volontiers pour leur faire faire des recherches aussi.
Je me rends compte que j'ai de la chance (car c'est ce que j'aime faire, et que l'état indigent des mes deux CDI n'est pas si gênant que ça vu ce que je fais et les élèves qu'on a, pas de BCDI, pas de connexion depuis début octobre...) et que beaucoup de collègues ont bien du mal à avoir les élèves. Mais le revers de la médaille, c'est que je ne récupère pas toutes les heures (celles de collège 1, si, on a un arrangement avec la CDE, je récupère des jours pendant les vacances de mes enfants - académie différente - par exemple), mais dans collège 2, si je réclame, je ne viens quasiment plus!
Pour revenir au sujet du vocabulaire, j'aime bien faire chercher aux élèves des mots "savants" (septentrion, rombière, échalas, sylphide...) des mots qu'on peut rencontrer dans un livre un peu sophistiqué. Recherche dans le dictionnaire, copie de la définition, utilisation dans une phrase, puis un petit texte, et ensuite passage sur TTX pour écrire en corrigeant les fautes ; dernière phase : inventer des définitions fantaisistes crédibles (après s'être assuré que TOUS avaient bien compris le sens réel) et y mêler la vraie pour tester les camarades des autres classes. ça a très bien marché, mais ça demande 5 ou 6h de boulot, donc pas facile en cours de français.
C'est pour ça que le CDI est pratique et qu'il ne faut pas hésiter à solliciter le-la doc. On peut faire des demi-groupes, avancer en classe sur un cours et mettre l'autre moitié des élèves au CDI par exemple, si le CDE accepte et qu'on a suffisamment confiance dans le CDI et son occupant...
Je compatis vraiment... vivant avec un prof de LC qui a exactement les mêmes problématiques et se désole chaque jour des arbitrages constants et de l'insatisfaction que ça procure.
- MyjoNiveau 1
Je montre de plus en plus d'images à mes élèves pour comprendre les textes (Le loup et l'agneau : je montre un agneau- Renart et la mésange- je montre une mésange...). Internet et le vidéoprojecteur sont une aide précieuse.
Et comme je n'ai pas non plus le temps de tout faire j'accompagne au minimum chaque rédaction d'une séance de vocabulaire : je ne peux leur demander d'enrichir leurs textes que si je leur donne quelques outils pour cela, sinon ils ne comprennent pas où est le problème. Par exemple pour décrire un ogre, je donne des synonymes de "grand", des adjectifs pour qualifier des dents, des mains... Je leur fais écrire un premier jet, chacun lit son texte, on note les mots intéressants et je complète avec d'autres synonymes.
En revanche, à mon grand regret, je ne trouve jamais le temps de faire réutiliser plus tard.
Cette année j'essaie quelque chose de nouveau : en 5e j'ai fait coller au début du cahier des mots du vocabulaire des sensations (par exemple : le toucher : dur, rugueux,lisse...) et d'autres du vocabulaire des sentiments (des mots pour exprimer la joie...). Ils peuvent s'en servir à chaque rédaction.
Et comme je n'ai pas non plus le temps de tout faire j'accompagne au minimum chaque rédaction d'une séance de vocabulaire : je ne peux leur demander d'enrichir leurs textes que si je leur donne quelques outils pour cela, sinon ils ne comprennent pas où est le problème. Par exemple pour décrire un ogre, je donne des synonymes de "grand", des adjectifs pour qualifier des dents, des mains... Je leur fais écrire un premier jet, chacun lit son texte, on note les mots intéressants et je complète avec d'autres synonymes.
En revanche, à mon grand regret, je ne trouve jamais le temps de faire réutiliser plus tard.
Cette année j'essaie quelque chose de nouveau : en 5e j'ai fait coller au début du cahier des mots du vocabulaire des sensations (par exemple : le toucher : dur, rugueux,lisse...) et d'autres du vocabulaire des sentiments (des mots pour exprimer la joie...). Ils peuvent s'en servir à chaque rédaction.
- IrulanHabitué du forum
J'ai découvert il y a quelques jours un site gratuit proposant des séances de consolidation du vocabulaire, il s'agit de https://www.vocanet.fr/. Comme indiqué sur la page d'accueil, Nathan s'est apparemment très inspiré des méthodes du site, dont les principes sont les suivants :
Avez-vous déjà utilisé les outils proposés par le site ? Qu'en pensez-vous ?
vocanet a écrit:1) partir des mots et non pas des choses qu'ils représentent, ni d'un thème ni d'un texte (ne pas subordonner l'apprentissage du vocabulaire à la lecture); 2) partir du déjà su et connu; 3) priorité au verbe; 4) ne pas séparer le vocabulaire de la grammaire.
Avez-vous déjà utilisé les outils proposés par le site ? Qu'en pensez-vous ?
_________________
Ad augusta per angusta.
- MyjoNiveau 1
Je ne sais pas encore utiliser les citations (j'y travaille...) mais pour répondre à Mara-Jade à propos du site Vocanet, je m'inspire beaucoup, dans mon travail sur le vocabulaire, du dictionnaire de Jacqueline Picoche/ Jean-Claude Rolland, membres de l'équipe du site.
Ce dictionnaire est le Dictionnaire du français usuel chez De Boeck-Duculot. C'est un investissement (68€) mais je m'en sers régulièrement (et j'aime les dictionnaires...). Il y a 442 articles seulement pour un index de 15000 mots. On peut s'en faire une idée sur le site Vocanet. Je ne peux pas encore mettre de lien internet mais il suffit d'aller voir sur le site les pages "Les mots vedettes".
Les articles de mon dictionnaire ressemblent beaucoup au PDF que l'on peut ouvrir sur le côté des pages ("pour aller plus loin" article Vocalire)
Je précise que je n'ai aucun lien ni avec les auteurs ni avec le site.
Ce dictionnaire est le Dictionnaire du français usuel chez De Boeck-Duculot. C'est un investissement (68€) mais je m'en sers régulièrement (et j'aime les dictionnaires...). Il y a 442 articles seulement pour un index de 15000 mots. On peut s'en faire une idée sur le site Vocanet. Je ne peux pas encore mettre de lien internet mais il suffit d'aller voir sur le site les pages "Les mots vedettes".
Les articles de mon dictionnaire ressemblent beaucoup au PDF que l'on peut ouvrir sur le côté des pages ("pour aller plus loin" article Vocalire)
Je précise que je n'ai aucun lien ni avec les auteurs ni avec le site.
- lapetitemuExpert
Merci pour les nouvelles réponses.
Oui, EdithW, je trouve ça génial que tu puisses avoir autant d'heures avec les élèves. Mais tu me fais prendre conscience que je devrais en effet organiser plus de séances en coopération avec ma collègue prof-doc.
Mara-Jade, j'ai jeté un oeil à Vocanet, mais il faudra que je prenne plus de temps pour explorer, je n'ai pas tout à fait compris comment cela fonctionnait. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que cela ne m'aidera pas sur mon cas précis, car il me semble indispensable de passer par l'image --> en cela, Myjo, je te rejoins totalement. Je ne sais pas si je suis rassurée ou non de savoir que je ne suis pas la seule à montrer ce qu'est un agneau...
Je retrouve ces élèves-là demain, je n'ai pas encore trouvé une solution satisfaisante, pour l'instant j'ai imprimé des planches ou fiches voca illustrées d'école primaire, voire maternelle, sur les thèmes du transport, puis des animaux (pour varier).
En fait, j'ai surtout du mal à cibler ce qui pourra être utile aux élèves. Comment connaître l'étendue de leurs lacunes ?...
L'activité que tu suggères, EdithW, est très intéressante, je la garde en tête pour mon travail en classe entière ou demi-groupe, mais c'est encore bien trop éloigné des besoins de ces quatre élèves que j'ai en soutien.
Oui, EdithW, je trouve ça génial que tu puisses avoir autant d'heures avec les élèves. Mais tu me fais prendre conscience que je devrais en effet organiser plus de séances en coopération avec ma collègue prof-doc.
Mara-Jade, j'ai jeté un oeil à Vocanet, mais il faudra que je prenne plus de temps pour explorer, je n'ai pas tout à fait compris comment cela fonctionnait. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que cela ne m'aidera pas sur mon cas précis, car il me semble indispensable de passer par l'image --> en cela, Myjo, je te rejoins totalement. Je ne sais pas si je suis rassurée ou non de savoir que je ne suis pas la seule à montrer ce qu'est un agneau...
Je retrouve ces élèves-là demain, je n'ai pas encore trouvé une solution satisfaisante, pour l'instant j'ai imprimé des planches ou fiches voca illustrées d'école primaire, voire maternelle, sur les thèmes du transport, puis des animaux (pour varier).
En fait, j'ai surtout du mal à cibler ce qui pourra être utile aux élèves. Comment connaître l'étendue de leurs lacunes ?...
L'activité que tu suggères, EdithW, est très intéressante, je la garde en tête pour mon travail en classe entière ou demi-groupe, mais c'est encore bien trop éloigné des besoins de ces quatre élèves que j'ai en soutien.
- EdithWGrand sage
J'ai aussi fait (en LP mais tout à fait déclinable en collège) un atelier "etymologie" avec un tableau à trous à compléter, et les mots en français qui en sont issus (suffixes, préfixes...), hippo, potamos, iatros - psychè, kinè., philo- , dendron, zoo, logos...etc... je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Il faudrait que je remette la main dessus et que je le refasse à l'occasion. C'est faisable avec un peu de concentration, aucun besoin d'autre outil, juste de la déduction, donc ça permet aux faibles de réussir et aux forts d'aller vite et ensuite d'aider les autres. Tout bénef!
- EdithWGrand sage
lapetitemu a écrit:Merci pour les nouvelles réponses.
Oui, EdithW, je trouve ça génial que tu puisses avoir autant d'heures avec les élèves. Mais tu me fais prendre conscience que je devrais en effet organiser plus de séances en coopération avec ma collègue prof-doc.
Mara-Jade, j'ai jeté un oeil à Vocanet, mais il faudra que je prenne plus de temps pour explorer, je n'ai pas tout à fait compris comment cela fonctionnait. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que cela ne m'aidera pas sur mon cas précis, car il me semble indispensable de passer par l'image --> en cela, Myjo, je te rejoins totalement. Je ne sais pas si je suis rassurée ou non de savoir que je ne suis pas la seule à montrer ce qu'est un agneau...
Je retrouve ces élèves-là demain, je n'ai pas encore trouvé une solution satisfaisante, pour l'instant j'ai imprimé des planches ou fiches voca illustrées d'école primaire, voire maternelle, sur les thèmes du transport, puis des animaux (pour varier).
En fait, j'ai surtout du mal à cibler ce qui pourra être utile aux élèves. Comment connaître l'étendue de leurs lacunes ?...
L'activité que tu suggères, EdithW, est très intéressante, je la garde en tête pour mon travail en classe entière ou demi-groupe, mais c'est encore bien trop éloigné des besoins de ces quatre élèves que j'ai en soutien.
Si je peux me permettre, tout travail qui les fait chercher dans le dictionnaire remplit un besoin, même pour des élèves très faibles (encore plus...). S'ils sont volontaires et bosseurs, malgré leurs difficultés, quel que soit le mot cherché, ça leur apportera quelque chose. Et ensuite, à toi de voir ce que tu veux faire pour continuer. Ma proposition a été suivie avec des élèves de collège au niveau très hétérogène, certains en 6è avaient un niveau de lecture de CE1 à peine. Raison de plus pour leur proposer des choses qui les tirent vers le haut. Avec peu d'élèves, on peut aussi faire un challenge de rapidité, concours de vitesse pour trouver un mot et aller écrire la définition au tableau sans erreur par exemple (ordre alphabétique, lecture, mémorisation et écriture, tu coches toutes les cases et ça les fait bouger en prime).
- *Ombre*Grand sage
Mara-Jade a écrit:J'ai découvert il y a quelques jours un site gratuit proposant des séances de consolidation du vocabulaire, il s'agit de https://www.vocanet.fr/. Comme indiqué sur la page d'accueil, Nathan s'est apparemment très inspiré des méthodes du site, dont les principes sont les suivants :vocanet a écrit:1) partir des mots et non pas des choses qu'ils représentent, ni d'un thème ni d'un texte (ne pas subordonner l'apprentissage du vocabulaire à la lecture); 2) partir du déjà su et connu; 3) priorité au verbe; 4) ne pas séparer le vocabulaire de la grammaire.
Avez-vous déjà utilisé les outils proposés par le site ? Qu'en pensez-vous ?
J'ai regardé rapidement...
Il y a des choses intéressantes. Après, je ne suis pas certaine qu'on puisse toujours tout construire à partir des connaissances des élèves, même mutualisées.
Et puis surtout, la démarche a l'air très chronophage.
Déjà, j'ai dû revoir mes ambitions à la baisse : avant, je faisais systématiquement chercher dans le dictionnaire les mots à apprendre pour préparer la lecture des textes. Mais la correction en classe (qu'il faut noter) + les indispensables exercices de réemploi, ça faisait trop. Je n'avançais pas. Maintenant, je donne les définitions moi-même, les élèves n'ont qu'à les recopier (chez eux) sur leur fiche de vocabulaire, et en classe, je me concentre sur les exercices de réemploi, pour mobiliser et fixer le lexique.
Quand je lis que la méthode Picoche demande "4 à 6 séances par semaine, d'une vingtaine de minutes", je me dis que ce n'est pas pour le secondaire. Nous ne pouvons pas consacrer la moitié de notre temps à l'enseignement du vocabulaire.
J'en reviens à ce que je disais plus haut. La pédagogie, je pense que je l'ai. Je sais faire chercher les mots, inventer des exercices, organiser les révisions, créer des fiches thématiques avec exercices avant une rédaction, faire écrire en imposant des mots... Les ressources purement pédagogiques pour enrichir le vocabulaire, je les ai. Ce que je n'ai pas, c'est le temps. Ou alors, je ne peux le prendre qu'en amputant un autre domaine du français.
Franchement, on ne s'en sort plus.
- EdithWGrand sage
[/b]*Ombre* a écrit:Mara-Jade a écrit:J'ai découvert il y a quelques jours un site gratuit proposant des séances de consolidation du vocabulaire, il s'agit de https://www.vocanet.fr/. Comme indiqué sur la page d'accueil, Nathan s'est apparemment très inspiré des méthodes du site, dont les principes sont les suivants :vocanet a écrit:1) partir des mots et non pas des choses qu'ils représentent, ni d'un thème ni d'un texte (ne pas subordonner l'apprentissage du vocabulaire à la lecture); 2) partir du déjà su et connu; 3) priorité au verbe; 4) ne pas séparer le vocabulaire de la grammaire.
Avez-vous déjà utilisé les outils proposés par le site ? Qu'en pensez-vous ?
J'ai regardé rapidement...
Il y a des choses intéressantes. Après, je ne suis pas certaine qu'on puisse toujours tout construire à partir des connaissances des élèves, même mutualisées.
Et puis surtout, la démarche a l'air très chronophage.
Déjà, j'ai dû revoir mes ambitions à la baisse : avant, je faisais systématiquement chercher dans le dictionnaire les mots à apprendre pour préparer la lecture des textes. Mais la correction en classe (qu'il faut noter) + les indispensables exercices de réemploi, ça faisait trop. Je n'avançais pas. Maintenant, je donne les définitions moi-même, les élèves n'ont qu'à les recopier (chez eux) sur leur fiche de vocabulaire, et en classe, je me concentre sur les exercices de réemploi, pour mobiliser et fixer le lexique.
Quand je lis que la méthode Picoche demande "4 à 6 séances par semaine, d'une vingtaine de minutes", je me dis que ce n'est pas pour le secondaire. Nous ne pouvons pas consacrer la moitié de notre temps à l'enseignement du vocabulaire.
J'en reviens à ce que je disais plus haut. La pédagogie, je pense que je l'ai. Je sais faire chercher les mots, inventer des exercices, organiser les révisions, créer des fiches thématiques avec exercices avant une rédaction, faire écrire en imposant des mots... Les ressources purement pédagogiques pour enrichir le vocabulaire, je les ai. Ce que je n'ai pas, c'est le temps. Ou alors, je ne peux le prendre qu'en amputant un autre domaine du français.
Franchement, on ne s'en sort plus.
Malheureusement non, mais c'est ce qu'il faudrait faire (dans un monde idéal, je ne dis pas que vous DEVEZ le faire avec la misère d'heures que vous avez, cela va sans dire). Au moins. Et pareil en maths sur les bases du calcul. Et en géo sur les repères spaciaux, et en histoire, etc etc. on est pas sortis de l'auberge, je vous dis. C'est franchement déprimant de SAVOIR ce qu'il faudrait faire et de ne simplement pas POUVOIR le faire. Quel déchirement au quotidien pour vous tous (je me sens un peu moins concernée, n'ayant pas de "programme" ni de contenus à transmettre).
- *Ombre*Grand sage
Le problème, c'est qu'il faudrait consacrer aussi la moitié de notre temps à la lecture fluide, qui fasse sens ; et la moitié au travail de la syntaxe et de la grammaire ; et la moitié à l'orthographe (je ne parle pas de règles pointues, mais des accords de base, qui participent du sens) ; et encore la moitié à la rédaction.
Vous noterez qu'avant même d'aborder le programme de littérature, ça fait beaucoup de moitiés...
Vous noterez qu'avant même d'aborder le programme de littérature, ça fait beaucoup de moitiés...
- IrulanHabitué du forum
J'ai encore beaucoup à apprendre en ce qui concerne la pédagogie, mais je suis confrontée à un gros problème qui ne dépend pas de moi : le manque d'heures ! Je veux bien faire des choix, mais que privilégier ? Pour l'instant le plus important semble l'orthographe et le vocabulaire, mais aussi la grammaire...et la rédaction... ah oui, mais en lien avec tout cela et respecter le programme il faut faire de la lecture......
_________________
Ad augusta per angusta.
- DalvaVénérable
Oui ben c'est bon, on a nos problèmes en français, on laisse leurs problèmes aux collègues de maths !*Ombre* a écrit:Le problème, c'est qu'il faudrait consacrer aussi la moitié de notre temps à la lecture fluide, qui fasse sens ; et la moitié au travail de la syntaxe et de la grammaire ; et la moitié à l'orthographe (je ne parle pas de règles pointues, mais des accords de base, qui participent du sens) ; et encore la moitié à la rédaction.
Vous noterez qu'avant même d'aborder le programme de littérature, ça fait beaucoup de moitiés...
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Dalva a écrit:Oui ben c'est bon, on a nos problèmes en français, on laisse leurs problèmes aux collègues de maths !*Ombre* a écrit:Le problème, c'est qu'il faudrait consacrer aussi la moitié de notre temps à la lecture fluide, qui fasse sens ; et la moitié au travail de la syntaxe et de la grammaire ; et la moitié à l'orthographe (je ne parle pas de règles pointues, mais des accords de base, qui participent du sens) ; et encore la moitié à la rédaction.
Vous noterez qu'avant même d'aborder le programme de littérature, ça fait beaucoup de moitiés...
à ce stade (on en est bien à cinq ou six moitiés, non ?) je me demande si le problème n'est pas carrément métaphysique…
- EdithWGrand sage
uneodyssée a écrit:Dalva a écrit:Oui ben c'est bon, on a nos problèmes en français, on laisse leurs problèmes aux collègues de maths !*Ombre* a écrit:Le problème, c'est qu'il faudrait consacrer aussi la moitié de notre temps à la lecture fluide, qui fasse sens ; et la moitié au travail de la syntaxe et de la grammaire ; et la moitié à l'orthographe (je ne parle pas de règles pointues, mais des accords de base, qui participent du sens) ; et encore la moitié à la rédaction.
Vous noterez qu'avant même d'aborder le programme de littérature, ça fait beaucoup de moitiés...
à ce stade (on en est bien à cinq ou six moitiés, non ?) je me demande si le problème n'est pas carrément métaphysique…
Mais ça dépend de la grosseur des moitiés voyons...
- henrietteMédiateur
J'ai pensé à toi, @lapetitemu, quand je suis tombée sur la présentation de cet outil d'apprentissage du vocabulaire, qui peut peut-être t'intéresser :lapetitemu a écrit:J'ai relu d'anciens sujets concernant l'étude du vocabulaire, mais non seulement ils ne sont plus actifs depuis un certain temps (je pense notamment à celui initié par Serge), et en outre ils ne répondent pas tout à fait à ma problématique.
Comment pallier le manque de vocabulaire, y compris basique et matériel, de nos élèves (en particulier les 6e, mais pas que) ??
Aujourd'hui, en soutien, je fais avec 5 élèves de 6e des exercices issus du manuel "Devenir lecteur", chez Nathan, que j'aime beaucoup. Il s'agit de "lire entre les lignes", cad de deviner un lieu, un objet... à partir des mots utilisés par un texte.
Ex : "Noémie, entre le rire et la peur, ferma les yeux et serra les dents. Le wagon se mit à descendre à toute allure, enchaina virage sur virage, remonté encore, dévala à nouveau les rails à une vitesse effrayante avant de s'immobiliser enfin."
Questions : "Madame, c'est quoi un "ouagon" ?", "Ca veut dire quoi, "les rails" ?
J'ai dû demander aux élèves de me dire quels moyens de transport ils avaient déjà utilisé dans leur vie, pour enfin leur faire comprendre que "wagon" et "rails" avaient rapport avec un train ; et encore, il restait une élève qui, même une fois que j'avais dit les mots "train" et "wagon", ne faisait pas le rapprochement.
Alors, de là à comprendre que le texte parlait d'un parc d'attractions !
Pourtant, ils m'ont tous dit ensuite qu'ils avaient déjà fait du grand 8 ou ce genre d'attractions. Mais à la lecture du texte, les mots ne leur avaient pas du tout parlé.
Donc : comment on fait pour apprendre à un enfant de 11 ans des mots comme "wagon", "rails", "le contre-jour", ce genre de choses ?
Est-ce qu'il faut passer par des imagiers ?
Faire lire des textes avec un dictionnaire à côté ?
Leur faire faire des listes ?
Je me rends compte que, sans ce vocabulaire, mes séances de soutien seront vaines, mais je ne sais pas comment m'y prendre !
Merci d'avance...
https://outilstice.com/2020/05/leximage-realiser-un-dictionnaire-en-images/
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
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