Réforme du lycée. L'affaire des 4 de Melle : ils sont sanctionnés

Patience et raison a écrit:Refuser d'appliquer une réforme décidée par le ministère peut être considérée par certains comme un refus d'obéissance, mais je confesse ne pas être spécialiste du sujet des "4 de Melle".

Ces quatre collègues étaient probablement grévistes au moment des faits, non ? Cela ne les déresponsabilise-t-il pas ?

En chinois on dit 杀鸡儆猴: tuer un coq pour tenir en respect le singe ou encore 杀一儆百: tuer une personne pour en tenir en respect cent autres.
Voilà l'idéologie du ministère...

Cette réforme est géniale, on la critique souvent mais franchement vous ne trouvez pas que c'est une réussite ? Je suis admiratif, elle divise les classes, les élèves et les profs c'est très fort. Les conseils de classes sont presques devenus inutiles pour la joie de certains et la tristesse des autres, pour casser le Bac S qui était plus général que scientifique, on a divisé les matières scientifiques tout en forçant ces mêmes profs a travailler ensemble dans l'enseignement scientifique c'est formidable ! Je suis d'accord avec kai002, on pense inévitablement à des oeuvres chinoises telle que l'art de la guerre, on peut aussi évoquer Machiavel.

Et nous sommes bien divisés sinon elle ne serait pas passée cette réforme, en plein épisode des gilets jaunes !!!

Dans une pseudo-classe de 35 élèves, il y a souvent plus de 20 emplois du temps différents, c'est incroyable mais Vrai !!! En terminale avec deux profs principaux, on peut réussir l'exploit d'avoir des élèves qui n'ont jamais cours avec aucun des deux !!! Certains emplois du temps sont délirants : 3 heures sur une journée dont une en première heure puis une pendant le repas qui sera donc expédié sur un créneau de 25 min, puis en 9ème heure car on a ajouté une heure en plus le soir. Mais cela ne concerne que 4 ou 5 élèves donc tout va bien. On va d'ailleurs innover aussi dans les proverbes :

On ne peut pas faire un EDT pourri pour mille élèves, mais on peut faire mille EDT pourris pour mille élèves.

On peut condamner les issues de secours pendant les E3C, euh non les EC, euh non les ...

Manu7 a écrit:Cette réforme est géniale, on la critique souvent mais franchement vous ne trouvez pas que c'est une réussite ? Je suis admiratif, elle divise les classes, les élèves et les profs c'est très fort. Les conseils de classes sont presques devenus inutiles pour la joie de certains et la tristesse des autres, pour casser le Bac S qui était plus général que scientifique, on a divisé les matières scientifiques tout en forçant ces mêmes profs a travailler ensemble dans l'enseignement scientifique c'est formidable ! Je suis d'accord avec kai002, on pense inévitablement à des oeuvres chinoises telle que l'art de la guerre, on peut aussi évoquer Machiavel.

Tu pourrais aussi dire qu'en maths par exemple, on supprime S et ES, on met tout le monde dans la même salle avec un programme monstrueux et après on dit qu'il faut...différencier

La plaie de notre institution, c'est qu'à aucun moment les hiérarques ne sont mis face à leurs responsabilités.

Cette rectrice s'est manifestement fait plaisir en sanctionnant arbitrairement nos collègues contre l'avis même de sa commission disciplinaire, qui a pourtant longuement disséqué le dossier. J'ose espérer qu'un recours au TA cassera cette sanction - je ne vois pas en quoi manifester son opposition un jour de grève serait illégal - mais je crains, notamment pour la mutation d'office, que certaines décisions soient rendues irréversibles par la sempiternelle "nécessité de service".

Seulement, quel sera l'impact de cette sanction sur nos collègues ? J'imagine comment je la vivrais à leur place : un profond sentiment d'injustice motivant une colère inextinguible, qui m'amènerait à mener une véritable guérilla administrative à coup de grève-inopinée-au-pire-moment, d'arrêts maladies en pointillés, de sabotages de tout ce qui peut être saboté (en toute légalité) dans l'établissement où l'on m'aurait muté injustement, et dont je ne reconnaîtrais pas les élèves comme miens. Tout cela, c'est le malheureux chef de l'établissement où l'on m'aurait muté qui aura à le gérer. Pas la rectrice, et c'est bien dommage.

Oui, condamnés pour avoir manifesté leur opposition un jour de grève, c'est inique.

Bénédicte Robert.
Ne pas oublier ce nom.

Oxford a écrit:Oui, condamnés pour avoir manifesté leur opposition un jour de grève, c'est inique.

Bénédicte Robert.
Ne pas oublier ce nom.

+1

Je n'oublierai pas non plus. Inique en effet.

Lagomorphe a écrit:La plaie de notre institution, c'est qu'à aucun moment les hiérarques ne sont mis face à leurs responsabilités.

Cette rectrice s'est manifestement fait plaisir en sanctionnant arbitrairement nos collègues contre l'avis même de sa commission disciplinaire, qui a pourtant longuement disséqué le dossier. J'ose espérer qu'un recours au TA cassera cette sanction - je ne vois pas en quoi manifester son opposition un jour de grève serait illégal - mais je crains, notamment pour la mutation d'office, que certaines décisions soient rendues irréversibles par la sempiternelle "nécessité de service".

Seulement, quel sera l'impact de cette sanction sur nos collègues ? J'imagine comment je la vivrais à leur place : un profond sentiment d'injustice motivant une colère inextinguible, qui m'amènerait à mener une véritable guérilla administrative à coup de grève-inopinée-au-pire-moment, d'arrêts maladies en pointillés, de sabotages de tout ce qui peut être saboté (en toute légalité) dans l'établissement où l'on m'aurait muté injustement, et dont je ne reconnaîtrais pas les élèves comme miens. Tout cela, c'est le malheureux chef de l'établissement où l'on m'aurait muté qui aura à le gérer. Pas la rectrice, et c'est bien dommage.

Je crois qu'une injustice pareille provoque un divorce définitif d'avec l'institution. La rage domine, la volonté de vengeance, on  peut jamais oublier une chose pareille.  Il s'agit ici d'un exemple type du management brutal qui est la marque de fabrique de ce gouvernement, avec son refus de toute contestation,  et de ses suppôts, pour qui les fonctionnaires (entre autres) ne méritent que d'être surveillés, humiliés,  battus. Il suffit de voir les décrets  qui peu à peu détruisent le statut, la fin des CAP, qui prépare le même arbitraire pour tout : mutations, avancements, sanctions, recrutement.
Il s'agit bien de faire peur aux autres, et la rectrice se pose du même coup en  bon élève du ministre qui l'a nommée, et attendant sans doute une gamelle encore meilleure.
Plus que jamais, le terme "confiance" est l'étendard du cynisme des ces gens.

Pour répondre au post de Lagomorphe plus haut
: dans mon académie, la mutation d'office d'une collègue suite à un conflit avec le cde a été annulée et la collègue a pu rester dans son établissement donc c'est possible. J'espère que ce sera aussi le cas pour Sylvie Contini.

Caspar a écrit:Pour répondre au poste Lagomorphe plus haut
: dans mon académie, la mutation d'office d'une collègue suite à un conflit avec le cde a été annulée et la collègue a pu rester dans son établissement donc c'est possible. J'espère que ce sera aussi le cas pour Sylvie Contini.

Etait-ce un déplacement d'office suite à une sanction disciplinaire officielle, ou une mutation dans l'intérêt du service ?

Lefteris a écrit:

Caspar a écrit:Pour répondre au poste Lagomorphe plus haut
: dans mon académie, la mutation d'office d'une collègue suite à un conflit avec le cde a été annulée et la collègue a pu rester dans son établissement donc c'est possible. J'espère que ce sera aussi le cas pour Sylvie Contini.

Etait-ce un déplacement d'office suite à une sanction disciplinaire officielle,  ou une mutation dans l'intérêt du service ?

Je ne suis plus sûr, c'est peut-être le.deuxieme cas effectivement.

Caspar a écrit:

Lefteris a écrit:

Caspar a écrit:Pour répondre au poste Lagomorphe plus haut
: dans mon académie, la mutation d'office d'une collègue suite à un conflit avec le cde a été annulée et la collègue a pu rester dans son établissement donc c'est possible. J'espère que ce sera aussi le cas pour Sylvie Contini.

Etait-ce un déplacement d'office suite à une sanction disciplinaire officielle,  ou une mutation dans l'intérêt du service ?

Je ne suis plus sûr, c'est peut-être le.deuxieme cas effectivement.

Ca change pas mal la procédure, même si je n'"ai pas mis le nez dans ce genre de choses depuis longtemps. Dans les deux cas, c'est un recours en excès de pouvoir, mais dans le premier il faut faire jouer des tas de moyens : inexistence des faits, ou faits non incriminables, donc disproportion des la sanction, erreurs d'appréciation. Tout se discute dans des mémoires interminables et je pense que le référé est très difficile à obtenir. Dans le second cas, la sanction disciplinaire déguisée peut être plus rapidement établie et la mesure annulée rapidement.

En tout cas, il vient d’y avoir quatre exemples.

Edit : j’emploie le mot exemple à dessein...

Le tribunal administratif de Poitiers a ordonné la réintégration dans son établissement d'une enseignante de Melle (Deux-Sèvres) sanctionnée par une mutation pour avoir perturbé des épreuves du contrôle continu du nouveau baccalauréat, a indiqué mercredi 23 décembre le comité de soutien des enseignants.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/deux-sevres-la-justice-annule-la-sanction-d-une-enseignante-opposee-au-nouveau-baccalaureat-20201223

Cela concerne un collègue sur les quatre qui ont été diversement sanctionnés.

Par contre évitez de lire les commentaires si vous souhaitez garder votre calme.

C'est une info qui est passée inaperçue et pourtant elle a son importance :

"Le Conseil d’État désavoue Jean-Michel Blanquer face aux quatre profs de Melle en Deux-Sèvres" (Ouest-France du lundi 26 Avril dernier) :

https://www.ouest-france.fr/politique/jean-michel-blanquer/deux-sevres-le-conseil-d-etat-desavoue-jean-michel-blanquer-face-aux-quatre-profs-de-melle-5f8f00ca-a667-11eb-8212-52cb95481cd2

Lokomazout a écrit:C'est une info qui est passée inaperçue et pourtant elle a son importance :

"Le Conseil d’État désavoue Jean-Michel Blanquer face aux quatre profs de Melle en Deux-Sèvres" (Ouest-France du lundi 26 Avril dernier) :

https://www.ouest-france.fr/politique/jean-michel-blanquer/deux-sevres-le-conseil-d-etat-desavoue-jean-michel-blanquer-face-aux-quatre-profs-de-melle-5f8f00ca-a667-11eb-8212-52cb95481cd2

Merci, je voulais justement le signaler, mais leur combat n'est pas terminé, ils doivent être réintégrés totalement. Et ce ne sera pas simple. C'est le lycée où j'ai passé mon bac, je suis l'affaire du mieux possible. C'est vraiment un cas scandaleux quand on pense que des élèves sont rentrés dans les salles d'exam sous la menace des matraques et que des issues de secours étaient condamnées... Et l'histoire de l'élève diabétique qui fait un malaise dans les toilettes retrouvé par sa mère, les surveillants n'arrivaient pas à le retrouver car des portes étaient bloquées par des sangles !!! En temps normal, le CDE aurait du être viré, mais là comme c'était pour les E3C et bien on pouvait faire n'importe quoi !!!

Bon courage à eux 4.

nicole 86 a écrit:

Le tribunal administratif de Poitiers a ordonné la réintégration dans son établissement d'une enseignante de Melle (Deux-Sèvres) sanctionnée par une mutation pour avoir perturbé des épreuves du contrôle continu du nouveau baccalauréat, a indiqué mercredi 23 décembre le comité de soutien des enseignants.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/deux-sevres-la-justice-annule-la-sanction-d-une-enseignante-opposee-au-nouveau-baccalaureat-20201223

Cela concerne un collègue sur les quatre qui ont été diversement sanctionnés.

Par contre évitez de lire les commentaires si vous souhaitez garder votre calme.

Elle avait retrouvé son poste mais avec un salaire de contractuel à la place de son salaire de certifié, donc le combat est loin d'être terminé. Aucune sanction n'était valable, et elle tomberont toutes certainement, mais le but est de faire peur aux profs qui voudraient suivre leur exemple.

Les recours déposés par deux des collègues de Melle contre les sanctions iniques infligées par le rectorat vont enfin être jugés au TA !
Rdv pour celles et ceux qui peuvent à 9h mardi 22 novembre devant le TA de Poitiers pour les soutenir et protester contre la répression antisyndicale !
Informez vos collègues en sdp, diffusez les infos, parlez-en dans vos heures d'info syndicale !


https://www.sudeducation.org/communiques/soutien-a-sylvie-et-aladin-du-lycee-de-melle-79-mobilise%c2%b7es-devant-le-ta-de-poitiers-mardi-22-novembre-communique-sud-cgt-fo-snes-fsu/