- lene75Prophète
La difficulté, c'est surtout que si on ne sait pas ce que l'enseignant dira, il est difficile d'expliquer soi-même ou de décrypter des réactions, surtout quand on a des années « de retard » parce que jusque-là les enfants ont eu des enseignants qui préféreraient préserver les enfants sur ces sujets, y compris lors des PPMS présentés comme des jeux (dans l'école de mes filles il s'agissait de faire une blague à la directrice en se cachant : la directrice nous avait dit que tant que ça ne viendrait pas des enfants, les enseignantes ne parleraient pas de terrorisme, et que le jour où il en serait question, les parents en seraient informés : ce jour n'est pas venu jusqu'en fin de CM1). Ce n'est pas un contenu de cours, dans la mesure où c'est un événement sur lequel on n'a pas de recul, c'est une réaction à chaud sur l'actualité qui concerne directement les enfants, parce que ça se passe maintenant, à quelques kilomètres de chez eux, comme, soit dit en passant, le meurtre de Magnanville, qui s'est déjà produit dans ce même département dans lequel on sait qu'il y a d'importants foyers de radicalisation.
Quand vous dites que vous partirez de ce que diront les enfants, est-ce que ça inclut de ne pas en parler s'ils n'en parlent pas ? Quand je lis que si la moitié d'une classe a vu une vidéo, alors on va partir de ce qu' « ils » savent, ça m'inquiète, d'une part parce qu'il me paraît irresponsable de la part de parents d'avoir montré cette vidéo à des enfants si jeunes, mais d'autre part parce qu'il reste une moitié de classe qui, elle, n'a pas vu cette vidéo, et dont on ne tient pas compte, voire dont on désapprouve l'ignorance en partant de ce que les autres savent comme si c'était là que se situait la normalité.
Edit : dans le secondaire, outre le fait que les chefs d'établissement communiquent avec les parents via l'ENT, nous sommes tenus d'inscrire le contenu de nos séances dans le cahier de textes électronique, les parents sont donc de facto tenus au courant du contenu de nos séances. Si je fais une séance sur la liberté d'expression s'appuyant sur des textes classiques, ils le sauront, si c'est une séance de débat à partir des réactions des élèves, ils le sauront aussi.
Quand vous dites que vous partirez de ce que diront les enfants, est-ce que ça inclut de ne pas en parler s'ils n'en parlent pas ? Quand je lis que si la moitié d'une classe a vu une vidéo, alors on va partir de ce qu' « ils » savent, ça m'inquiète, d'une part parce qu'il me paraît irresponsable de la part de parents d'avoir montré cette vidéo à des enfants si jeunes, mais d'autre part parce qu'il reste une moitié de classe qui, elle, n'a pas vu cette vidéo, et dont on ne tient pas compte, voire dont on désapprouve l'ignorance en partant de ce que les autres savent comme si c'était là que se situait la normalité.
Edit : dans le secondaire, outre le fait que les chefs d'établissement communiquent avec les parents via l'ENT, nous sommes tenus d'inscrire le contenu de nos séances dans le cahier de textes électronique, les parents sont donc de facto tenus au courant du contenu de nos séances. Si je fais une séance sur la liberté d'expression s'appuyant sur des textes classiques, ils le sauront, si c'est une séance de débat à partir des réactions des élèves, ils le sauront aussi.
- lene75Prophète
Cicyle, en fonction des choix que tu fais en classe, tu décides de facto et bien malgré toi de ce dont les parents doivent parler chez eux. Mettons que je fasse le choix de ne pas en parler et que ma fille rentre le soir en m'en parlant, ou qu'elle fasse une crise d'angoisse au milieu de la nuit, parce que sa maîtresse en aura parlé en classe. La PE aura bien décidé pour moi de ce dont je dois parler chez moi.
Comme Dalva, j'apprécierais de savoir à quoi m'en tenir pour pouvoir anticiper les choses.
Ma CM2 étant dans une cité scolaire, j'ai déjà un début d'info pour elle via le mail que nous a envoyé le proviseur. Je me fais peut-être des illusions, mais je m'attends à un mail de sa maîtresse avec plus de précisions, dans la mesure où jusqu'à présent elle l'a toujours fait pour des choses beaucoup moins importantes. Je m'attends également à un message de l'association de parents d'élèves. C'est aussi un levier que les parents ont dans le secondaire et pas en primaire : les représentants de parents peuvent contacter la direction pour soumettre des questions ou inquiétudes des parents.
Comme Dalva, j'apprécierais de savoir à quoi m'en tenir pour pouvoir anticiper les choses.
Ma CM2 étant dans une cité scolaire, j'ai déjà un début d'info pour elle via le mail que nous a envoyé le proviseur. Je me fais peut-être des illusions, mais je m'attends à un mail de sa maîtresse avec plus de précisions, dans la mesure où jusqu'à présent elle l'a toujours fait pour des choses beaucoup moins importantes. Je m'attends également à un message de l'association de parents d'élèves. C'est aussi un levier que les parents ont dans le secondaire et pas en primaire : les représentants de parents peuvent contacter la direction pour soumettre des questions ou inquiétudes des parents.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- mafalda16Modérateur
A titre perso, Lene, je trouve que tu en demandes beaucoup aux PE. Ils feront au mieux au moment venu.
Quoi qu’il en soit, on s’écarte un peu beaucoup du sujet ! Merci d’y revenir et de poursuivre éventuellement cette discussion en MP.
Quoi qu’il en soit, on s’écarte un peu beaucoup du sujet ! Merci d’y revenir et de poursuivre éventuellement cette discussion en MP.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- SeiGrand Maître
Dalva a écrit:C'est-à-dire que j'ai l'impression qu'à partir du collège, nous n'aurons pas le choix d'aborder officiellement la chose avec les élèves, puisqu'un cadrage national a été annoncé. Les parents seront donc au courant (et c'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à en parler à mon fils, et j'ai bien fait de le faire dès le début des vacances, car les maladresses pleuvent et il est à moitié obnubilé, donc il faut le temps que ça lui passe).
Mais je pense qu'on ne peut pas vous obliger à en parler comme ceci ou comme cela en primaire, surtout en maternelle, et que les parents pourraient donc ne pas s'attendre à ce que leur enfant y soit confronté.
Pour tout dire, je pense depuis vendredi à envoyer un message à mes élèves via l'ENT, ou à leurs parents, juste pour dire qu'on est là et qu'ils peuvent nous parler (en accord avec mes collègues, bien sûr). Mais je ne peux pas le faire tant que le CDE n'a pas d'abord dit quelque chose. Là, nous baignons dans le silence, qui ressemble à de l'indifférence (ou à la sidération, ou à l'incapacité de dire quelque chose parce qu'on ne saurait pas quoi dire), et ça me met mal à l'aise.
Dalva, rien ici non plus... ni du lycée, ni du rectorat. Ce silence est glaçant.
L'idée que ma fille (3,5 ans, en maternelle, sensible et se questionnant beaucoup sur la mort) soit informée de ce crime m'est difficilement tolérable.
Edit : désolée, Mafalda, je n'avais pas vu ton message... : /
- mafalda16Modérateur
Topic nettoyé d'une vidéo pour le moins hors-sujet.
Merci de rester dans le cadre fixé par le titre de ce fil. Nous ne souhaitons pas en arriver à devoir verrouiller ce fil, mais nous n'avons pas envie non plus de couper un message problématique tous les 5 messages.
Merci de rester dans le cadre fixé par le titre de ce fil. Nous ne souhaitons pas en arriver à devoir verrouiller ce fil, mais nous n'avons pas envie non plus de couper un message problématique tous les 5 messages.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- fanetteFidèle du forum
J'ai prévu d'afficher un message sur ma voiture (je l'avais déjà fait dans d'autres circonstances : Charlie, réforme du collège, etc.). Peut-être ce que j'ai actuellement en signature ici ? Qu'en pensez-vous ?
Je suis triste et furieuse parce que je reconnais que j'ai hésité, et que c'est la peur qui m'a fait hésiter. J'habite à une quinzaine de km de Conflans, dans une ville ordinaire, et hésiter à mettre ce message à la vue de tous, c'est déjà un signe du malaise de l'EN (et pourtant, je ne suis pas du genre à prendre des pincettes avec les sujets qui fâchent, plutôt du style à sauter à pieds joints dans le plat, mode bulldozer...)
Je suis triste et furieuse parce que je reconnais que j'ai hésité, et que c'est la peur qui m'a fait hésiter. J'habite à une quinzaine de km de Conflans, dans une ville ordinaire, et hésiter à mettre ce message à la vue de tous, c'est déjà un signe du malaise de l'EN (et pourtant, je ne suis pas du genre à prendre des pincettes avec les sujets qui fâchent, plutôt du style à sauter à pieds joints dans le plat, mode bulldozer...)
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- RogerMartinBon génie
Je ne sais pas du tout quoi dire à mes groupes cette semaine. Et ce sont des adultes.Ergo a écrit:Je ne conseille rien, pour ma part, je rumine 2012 et 2015 et l'étendue de mes incertitudes associées... je n'ai pas de solution, encore moins de « bonne » solution -- ni, d'ailleurs, de conseils à donner en la matière.
Et je tente, sans grand succès, il faut bien l'avouer, de réfléchir à ce que je vais dire demain (alors même que j'ai des adultes face à moi, jeunes, certes, mais adultes). Un collègue n'a pas pris tant de précaution, envoyant ce soir un mail ahurissant à l'ensemble de la liste enseignante et me voilà à développer des trésors de modération pour ne pas répondre.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- User20401Vénérable
J'arrête là la discussion puisqu'elle est, semble-t-il, hors sujet (je ne comprends pas bien pourquoi puisqu'il est question de la façon de rendre hommage à Samuel Paty dans notre métier, et qu'on se questionne donc sur comment ça peut être reçu par les élèves…).
Je souhaitais juste répondre à Lene, sur la phrase
Bref, j'arrête là, mais tes propos me gênent vraiment, Lene. On dirait que les PE sont totalement irresponsables, et ne savent pas qui ils ont face à eux.
Sei, je crois qu'il n'a jamais été question d'en parler avec des maternelles. A titre personnel, je n'en parlerais pas si j'avais ce niveau, sauf en apparte, à un élève qui viendrait m'en parler ou semblerait tracassé par cela. Et je pense qu'il en est de même pour l'ensemble de mes collègues.
Et quant au détail des séances dans le cahier de texte sur l'ENT :
Je souhaitais juste répondre à Lene, sur la phrase
. Je te remercie pour la confiance dont tu fais preuve à notre égard. Je n'ai pas dit que, parce qu'une moitié de classe avait vu une vidéo, j'allais en parler et la détailler à l'ensemble de ma classe, loin de là. Dans la situation, j'aurais probablement proposé au groupe d'élève l'ayant vue d'en parler en aparté s'ils le souhaitent, et je ne l'aurais pas évoquée devant le groupe. J'ai d'ailleurs précisé il y a plusieurs messages que je ne comptais absolument pas entrer dans les explications sur l'acte en lui-même. Les élèves n'ont pas à le savoir, et ça n'apporte absolument rien.Quand je lis que si la moitié d'une classe a vu une vidéo, alors on va partir de ce qu' « ils » savent, ça m'inquiète, d'une part parce qu'il me paraît irresponsable de la part de parents d'avoir montré cette vidéo à des enfants si jeunes, mais d'autre part parce qu'il reste une moitié de classe qui, elle, n'a pas vu cette vidéo, et dont on ne tient pas compte
Bref, j'arrête là, mais tes propos me gênent vraiment, Lene. On dirait que les PE sont totalement irresponsables, et ne savent pas qui ils ont face à eux.
Sei, je crois qu'il n'a jamais été question d'en parler avec des maternelles. A titre personnel, je n'en parlerais pas si j'avais ce niveau, sauf en apparte, à un élève qui viendrait m'en parler ou semblerait tracassé par cela. Et je pense qu'il en est de même pour l'ensemble de mes collègues.
Et quant au détail des séances dans le cahier de texte sur l'ENT :
- fanetteFidèle du forum
RogerMartin a écrit:
Je ne sais pas du tout quoi dire à mes groupes cette semaine. Et ce sont des adultes.
Les miens sont collégiens. Je crois que je leur dirai en substance ceci :
"Je suis extrêmement triste parce qu'un innocent, un père de famille, un prof qui faisait simplement son métier avec beaucoup de professionnalisme, un prof qui ressemblait à ceux que vous côtoyez tous les jours ici, a été massacré.
Mais je suis surtout dans une colère noire, parce qu'il a été lâchement assassiné pour avoir tenté d'apprendre à des collégiens comme vous, à réfléchir, à raisonner, à se poser des questions. Cela fait partie de notre métier, former des citoyens responsables, c'est-à-dire vous apprendre à ne pas vous laisser manipuler par les médias, les publicitaires, les politiques, les religieux... En France, nous avons la liberté de croire ou de ne pas croire. Vous pouvez être chrétien, musulman, juif, hindou, bouddhiste, animiste, athée, agnostique (expliquer un peu de vocabulaire ne fait jamais de mal ) : je m'en fiche ! Réalisez-vous la chance que vous avez ? Vous êtes libres. Et certains fous furieux voudraient vous priver, nous priver, de cette liberté. Ils voudraient que vous ne réfléchissiez pas, parce que si vous réfléchissez, vous pourrez décider tous seuls de votre opinion, au lieu de gober bêtement tout ce que l'on vous raconte et de suivre n'importe qui. Le jeune assassin, croyez-vous qu'il était libre de penser ? L'extrémisme, c'est comme une secte : on est manipulé de façon à ne plus avoir de libre-arbitre, c'est-à-dire à être incapable de prendre du recul sur ce que l'on nous impose. La religion, quelle qu'elle soit, se présente comme une quête de spiritualité, c'est-à-dire une volonté de s'élever, et de devenir un meilleur humain. On ne devient pas un meilleur humain en massacrant ses semblables.
Alors nous continuerons, nous, les profs, malgré tout, à faire de notre mieux pour que vous soyez, vous, les décideurs de demain, de meilleurs humains, libres de vivre et de penser. Les extrémistes de tout bord détestent l'école, parce qu'ils savent bien qu'elle est le meilleur moyen de les combattre. Soyez fiers de ce que vous êtes, montrez à tous que ce ne sont pas quelques barbares méprisables qui vont décider de votre avenir.
Et donc, puisque le respect de nos valeurs passe d'abord par l'instruction et l'éducation, prenez votre livre page 24 ... "
Bon, j'ai écrit cela d'un seul jet, peut-être que je le dirai différemment, mais c'est ce qui m'est venu spontanément
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- Clecle78Bon génie
Pas mal pour un premier jet !
- Ajonc35Sage
Bicycle, tu as raison. Pour exposer notre travail, rien ne nous contraint à tout dire sur ce cahier de textes en dehors du temps que cela demande ou pas. On peut se contenter d'un plan de cours, d'un titre,.... Si les familles sont un peu curieuses, intéressées ; si les jeunes veulent montrer leur travail, en discuter, il y a le cahier, le cours.Cicyle a écrit:J'arrête là la discussion puisqu'elle est, semble-t-il, hors sujet (je ne comprends pas bien pourquoi puisqu'il est question de la façon de rendre hommage à Samuel Paty dans notre métier, et qu'on se questionne donc sur comment ça peut être reçu par les élèves…).
Je souhaitais juste répondre à Lene, sur la phrase
. Je te remercie pour la confiance dont tu fais preuve à notre égard. Je n'ai pas dit que, parce qu'une moitié de classe avait vu une vidéo, j'allais en parler et la détailler à l'ensemble de ma classe, loin de là. Dans la situation, j'aurais probablement proposé au groupe d'élève l'ayant vue d'en parler en aparté s'ils le souhaitent, et je ne l'aurais pas évoquée devant le groupe. J'ai d'ailleurs précisé il y a plusieurs messages que je ne comptais absolument pas entrer dans les explications sur l'acte en lui-même. Les élèves n'ont pas à le savoir, et ça n'apporte absolument rien.Quand je lis que si la moitié d'une classe a vu une vidéo, alors on va partir de ce qu' « ils » savent, ça m'inquiète, d'une part parce qu'il me paraît irresponsable de la part de parents d'avoir montré cette vidéo à des enfants si jeunes, mais d'autre part parce qu'il reste une moitié de classe qui, elle, n'a pas vu cette vidéo, et dont on ne tient pas compte
Bref, j'arrête là, mais tes propos me gênent vraiment, Lene. On dirait que les PE sont totalement irresponsables, et ne savent pas qui ils ont face à eux.
Sei, je crois qu'il n'a jamais été question d'en parler avec des maternelles. A titre personnel, je n'en parlerais pas si j'avais ce niveau, sauf en apparte, à un élève qui viendrait m'en parler ou semblerait tracassé par cela. Et je pense qu'il en est de même pour l'ensemble de mes collègues.
Et quant au détail des séances dans le cahier de texte sur l'ENT :
- PuckVénérable
Je tiens absolument au mot « professeur » en entier et reprends les élèves quand ils utilisent l’abréviation. Je pense que cela s’impose encore plus pour Samuel Paty.
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- fanetteFidèle du forum
Je suppose que c'est à moi que cela s'adresse ?Puck a écrit:Je tiens absolument au mot « professeur » en entier et reprends les élèves quand ils utilisent l’abréviation. Je pense que cela s’impose encore plus pour Samuel Paty.
Et sur le fond ?
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- HélipsProphète
Ce qui est hors sujet dans cette discussion, ce n'est pas le question des PE sur ce qu'ils peuvent dire ou pas, ce sont les parents qui expliquent aux PE quoi ne pas dire. Nous demandons à tous de se positionner en tant que professeurs, et de débattre sur la fort délicate question du quoi dire/quoi taire en partant du principe que celui d'en face réfléchit.Cicyle a écrit:J'arrête là la discussion puisqu'elle est, semble-t-il, hors sujet (je ne comprends pas bien pourquoi puisqu'il est question de la façon de rendre hommage à Samuel Paty dans notre métier, et qu'on se questionne donc sur comment ça peut être reçu par les élèves…). [...]
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- RogerMartinBon génie
Merci Fanette d'avoir partagé ton texte. Le fait que nos étudiantes et étudiants ne soient plus collégiens depuis longtemps ajoute en effet à la difficulté pour s'adresser à eux.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
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User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- DanskaProphète
Puck a écrit:Je tiens absolument au mot « professeur » en entier et reprends les élèves quand ils utilisent l’abréviation. Je pense que cela s’impose encore plus pour Samuel Paty.
Je suis entièrement d'accord et sur ce point, et sur le texte proposé par Fanette (avec cette unique modification, donc).
- SeiGrand Maître
Cicyle a écrit:Sei, je crois qu'il n'a jamais été question d'en parler avec des maternelles. A titre personnel, je n'en parlerais pas si j'avais ce niveau, sauf en apparte, à un élève qui viendrait m'en parler ou semblerait tracassé par cela. Et je pense qu'il en est de même pour l'ensemble de mes collègues.
J'avais lu un post ambigu sur la question, et il m'avait saisie. Tu me rassures.
À la rentrée, je ne sais pas très bien encore ce que je ferai, mais comme je travaillerai Tartuffe, je travaillerai probablement sur les dangers de l'hypocrisie, la vraie, quand celui qui manie bien la parole à des fins criminelles se laisse beaucoup moins bien démasquer qu'un directeur de conscience bedonnant et au teint vermeil. Je préfère partir de là où je suis le plus à l'aise, de la littérature. Je suis maladroite pour réfléchir les questions de société. En 2015, j'avais donné des clés de compréhension, mais aussi proposé le discours du prix Nobel Gao Xingjian.
- PuckVénérable
Ah non. Pas du tout. C’est sur l’ensemble et cela ne s’adresse pas particulièrement au forum où l’on est entre nous et où cela ne me choque pas. Mais que les journaleux et que tous les media ne sachent nous designer que comme ça, ça m’énerve prodigieusement.fanette a écrit:Je suppose que c'est à moi que cela s'adresse ?Puck a écrit:Je tiens absolument au mot « professeur » en entier et reprends les élèves quand ils utilisent l’abréviation. Je pense que cela s’impose encore plus pour Samuel Paty.
Et sur le fond ?
Et je trouve très bien ton post Fanette. En fait, j’ai posté après avoir encore entendu à la radio le terme « prof » encore une fois et mon post est arrivé derrière le tien.
Les media ne disent pas systématiquement les toubibs ou les flics ou autres. Nous, nous avons droit systématiquement à ce terme « prof » ! Ras le bol.
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- fanetteFidèle du forum
Merci pour ces précisions
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- lene75Prophète
Sei a écrit:Cicyle a écrit:
Sei, je crois qu'il n'a jamais été question d'en parler avec des maternelles. A titre personnel, je n'en parlerais pas si j'avais ce niveau, sauf en apparte, à un élève qui viendrait m'en parler ou semblerait tracassé par cela. Et je pense qu'il en est de même pour l'ensemble de mes collègues.
J'avais lu un post ambigu sur la question, et il m'avait saisie. Tu me rassures.
J'avais compris la même chose que Sei.
En tant que prof de lycée et exclusivement de lycée, maintenant, comme Sei, je ne sais pas encore exactement ce que je ferai, ne serait-ce que parce qu'il faut attendre les consignes nationales et celles du CDE. Mais a priori je partirai aussi du cours. J'ai la chance d'être en plein dans mon cours sur la démocratie, à la rentrée j'en serai au passage sur la vie politique et la liberté d'expression, donc je devrais pouvoir m'épargner la séance de psychothérapie collective pour laquelle je ne me sens aucune compétence ni aucune légitimité. En général au lycée les choses sont facilitées par le fait qu'on nous propose l'appui de l'infirmière pour les élèves qui ont besoin d'en parler, donc a priori nous n'avons pas besoin de le faire par nous-mêmes et nous pouvons nous consacrer aux enjeux "philosophiques".
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- amourExpert
J'ose espérer que la journée de rentrée sera organisée, sur consigne du MEN, de manière à ce que les élèves n'aient pas à subir 6 ou 7 heures de cours au cours desquelles chaque enseignant y va de son avis. Une ou deux heures banalisées dans la journée comme cela avait été le cas en 2015 me semblent appropriées, et des réponses ponctuelles ensuite en fonction des interrogations des élèves, pourquoi pas. Ce que l'on doit aux élèves ce sont quand même des cours, y compris des cours sur la liberté d'expression et le cadre de la liberté de la presse si nos matières nous y invitent. Donc je crois que nous n'aurons pas tous à peaufiner un discours ou même à évoquer les événements avec nos groupes ou nos classes.
- fanetteFidèle du forum
En ce qui me concerne, il est hors de question que je n'aborde pas le sujet avec mes classes. Je suis prof dans ce collège depuis trente ans, certains parents ont été mes élèves, et très modestement, je crois que ma parole ne sera pas inaudible. Comment exprimer aux élèves toute la révolte que nous inspire ce crime si seuls quelques profs prennent la parole ? Nous nous sommes tus depuis si longtemps que nous avons laissé la place à la parole des autres, à ceux qui ne veulent pas de cette liberté d'expression qui nous est si chère... Et si les élèves se tapent 7h de cours qui commencent avec un hommage à Samuel, eh bien, ils seront peut-être saoulés, mais ils comprendront probablement que c'est grave et important ! Enfin, ce n'est que mon avis, hein ...amour a écrit: Donc je crois que nous n'aurons pas tous à peaufiner un discours ou même à évoquer les événements avec nos groupes ou nos classes.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- amourExpert
fanette a écrit:En ce qui me concerne, il est hors de question que je n'aborde pas le sujet avec mes classes. Je suis prof dans ce collège depuis trente ans, certains parents ont été mes élèves, et très modestement, je crois que ma parole ne sera pas inaudible. Comment exprimer aux élèves toute la révolte que nous inspire ce crime si seuls quelques profs prennent la parole ? Nous nous sommes tus depuis si longtemps que nous avons laissé la place à la parole des autres, à ceux qui ne veulent pas de cette liberté d'expression qui nous est si chère... Et si les élèves se tapent 7h de cours qui commencent avec un hommage à Samuel, eh bien, ils seront peut-être saoulés, mais ils comprendront probablement que c'est grave et important ! Enfin, ce n'est que mon avis, hein ...amour a écrit: Donc je crois que nous n'aurons pas tous à peaufiner un discours ou même à évoquer les événements avec nos groupes ou nos classes.
Il me semble qu'une plénière, suivie d'une ou deux heures consacrées et comme je le précisais plus hauts, de disponibilité ensuite de notre part en fonction des questions (et oui, je te rejoins sur ce point, les élèves auront peut-être tendance à s'adresser davantage à un de leurs enseignants qu'à un autre) sont appropriées.
Les collègues qui ont donné cours Samedi matin ont témoigné ici de leur étonnement face à certaines classes qui ayant abordé le sujet lors de l'heure de cours précédente avaient ensuite préféré ne plus en parler du tout lors de l'heure suivante alors que ces mêmes collègues avaient passé la nuit à peaufiner leur manière de parler de cet attentat terroriste.
De toutes façons tout débat sur le sujet est pour le moment inutile puisque nous recevrons des consignes.
J'imagine bien que personne n'envisage de ne pas dire quelques mots, mais il s'agit bien de continuer à servir nos valeurs et de s'adapter à la temporalité complexe de réactions des élèves, sans rabâcher des platitudes entendues partout et qui sonneraient comme un discours vide et banalisé, et ça ne va pas être facile.
- ErgoDevin
Oui, voilà.RogerMartin a écrit:Merci Fanette d'avoir partagé ton texte. Le fait que nos étudiantes et étudiants ne soient plus collégiens depuis longtemps ajoute en effet à la difficulté pour s'adresser à eux.
Je crois que mon idée était surtout de ne pas faire comme si de rien n'était; je me contente alors aujourd'hui de dire que c'est compliqué et difficile, et ma voix chevrotante fait le reste. Ce sont des étudiants que j'ai beaucoup eus en cours, avec lesquels j'ai aussi beaucoup échangé pendant le confinement, je ne crois pas avoir besoin de grands discours pour l'instant. Mais je ne voulais surtout pas faire « comme si », comme si je n'étais pas effondrée alors que je le suis. J'ai 4h cet après-midi, nous verrons bien.
La question habituelle « ça va ? » m'a paru tellement incongrue que sur le coup, je crois que les trois collègues croisés qui me l'ont posée n'ont pas compris immédiatement pourquoi je fondais en larmes au lieu de répondre -- et ça m'a aussi paru totalement incongru qu'ils aient besoin d'une explication. Mais ils ont pris le temps de rester discuter, avec les silences que ça suppose et qui font aussi du bien, finalement.
Le président a envoyé un mail que j'ai apprécié (en plus de l'échange privé que nous avons eu ce week-end).
Il annonce quelque chose pour mercredi ici aussi, en concertation avec les composantes.
- amethysteDoyen
Mon fils, étudiant, est allé en cours ce matin, le sujet n'a pas du tout été abordé, ils ont eu cours "normalement". J'avoue que cela me choque, une simple phrase pour penser à Samuel Paty m'aurait semblé un minimum.
- JennyMédiateur
amour a écrit:J'ose espérer que la journée de rentrée sera organisée, sur consigne du MEN, de manière à ce que les élèves n'aient pas à subir 6 ou 7 heures de cours au cours desquelles chaque enseignant y va de son avis. Une ou deux heures banalisées dans la journée comme cela avait été le cas en 2015 me semblent appropriées, et des réponses ponctuelles ensuite en fonction des interrogations des élèves, pourquoi pas. Ce que l'on doit aux élèves ce sont quand même des cours, y compris des cours sur la liberté d'expression et le cadre de la liberté de la presse si nos matières nous y invitent. Donc je crois que nous n'aurons pas tous à peaufiner un discours ou même à évoquer les événements avec nos groupes ou nos classes.
+1. C'est mon hésitation, je ne travaille pas le lundi matin...
Avec un niveau, je suis en train de travailler sur les réseaux sociaux, les fake news, le complotisme... donc il est évident qu'on va en parler et continuer à travailler sur ces thématiques. Pour mes autres classes, je ne sais pas si prendre une heure pour en discuter a vraiment une utilité si un ou plusieurs collègues le font le matin.
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