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- chainecJe viens de m'inscrire !
Bonjour à tous, je sais que le sujet a sûrement déjà été traité mais j'aimerais avoir mon propre avis sur la question. J'ai fait une licence LLCE espagnol et depuis toute petite j'ai toujours idéalisé le métier de prof pour tout ce qu'il apportait aux élèves au quotidien. J'ai fait un master REVI et j'ai passé le capes que j'ai obtenu. Malheureusement, j'ai démissionné après mon année de stage car j'avais une vision totalement erronée du métier. Je savais que les conditions des enseignants s'étaient dégradées (j'ai fait deux stages de 4 semaines avant le concours) mais je pensais pas que c'était à ce point. Bref, je me suis dit que peut-être, il valait mieux passer l'agrégation. J'ai longuement hésité et finalement, vue que je travaillais en parallèle de mes études dans une boutique prémium, on m'a proposé un poste de responsable dans ma ville que j'ai accepté directement. A 24 ans, je gérais un équipe, des responsabilités, un bon salaire, des avantages considérables (dotations, tickets restau, chèques cadoc, un cadre agréable, le statut cadre et pas de pbs liés à la mutation... Aujourd'hui, j'en ai 26 et je suis responsable d'une grande enseigne. Vous allez me demander "mais pourquoi vient-elle faire un poste si elle est si épanouie dans son travail?". Epanouie, je le suis sincèrement et je ne l'étais pas lorsque j'étais enseignante stagiaire mais j'ai gardé contact avec mon directeur de mémoire et il ne cesse de me dire que j'ai largement les capacités pour passer l'agrégation et que selon lui, c'est du gâchis. Quand je vois mes anciennes camarades qui ont passé le concours et qui aujourd'hui me demandent des conseils pour leur reconversion pro je m'interroge sur la sincérité de mon prof qui a toujours eu peur que l'agrégation disparaisse à l'université par faute du manque de candidats...
J'aimerais donc vous posez une seule question, si un jour on vous avait donné une opportunité (dans un autre domaine) est-ce que vous l'auriez saisie (avec l'expérience que vous avez maintenant)? J'insiste sur le fait que je ne regrette rien car je n'ai fait aucuns sacrifices comparé aux enseignants que je respecte énormément.
J'aimerais donc vous posez une seule question, si un jour on vous avait donné une opportunité (dans un autre domaine) est-ce que vous l'auriez saisie (avec l'expérience que vous avez maintenant)? J'insiste sur le fait que je ne regrette rien car je n'ai fait aucuns sacrifices comparé aux enseignants que je respecte énormément.
- amethysteDoyen
Oui, sans hésiter (même si j'aime toujours être en classe avec mes élèves, c'est la seule chose de positive qui reste).
- meevadeborahNiveau 8
Oui et parfois je me dis que même sans opportunité je vais finir par lâcher ce métier (18 ans d'ancienneté).
Cependant, il me semble qu'avec le temps, il est normal aussi d'en avoir marre d'un métier. Je veux dire, quel que soit le choix initial, il est possible qu'il y ait une usure, qu'on finisse par voir davantage les mauvais côtés que les bons. Il ne faut donc pas regretter totalement ses choix.
Mais j'ai des collègues plus vieux que moi, qui ont eux-mêmes côtoyer d'autres collègues plus vieux (aujourd'hui en retraite), qui me disent qu'ils n'ont pas connu au bout de 15 - 20 ans ce ras-le-bol que je connais. Ils me disent que ce ras-le-bol c'est aussi maintenant qu'ils le ressentent, mais eux étant plus proches de la retraite, ils tiendront (sûrement). J'en déduis que c'est donc bien les conditions qui provoquent ça chez moi.
Cependant, il me semble qu'avec le temps, il est normal aussi d'en avoir marre d'un métier. Je veux dire, quel que soit le choix initial, il est possible qu'il y ait une usure, qu'on finisse par voir davantage les mauvais côtés que les bons. Il ne faut donc pas regretter totalement ses choix.
Mais j'ai des collègues plus vieux que moi, qui ont eux-mêmes côtoyer d'autres collègues plus vieux (aujourd'hui en retraite), qui me disent qu'ils n'ont pas connu au bout de 15 - 20 ans ce ras-le-bol que je connais. Ils me disent que ce ras-le-bol c'est aussi maintenant qu'ils le ressentent, mais eux étant plus proches de la retraite, ils tiendront (sûrement). J'en déduis que c'est donc bien les conditions qui provoquent ça chez moi.
- Ajonc35Sage
Je ne sais que dire. J'ai 40 ans de carrière et j'aurais aimé resté un peu encore ( 6 mois de plus) mais franchement continuer de regarder le système se déliter sans que ceux de la base ne puissent vraiment y faire grand chose car quand ils essaient ce sont des conservateurs, des ringards, des fainéants, ou alors des innovateurs dont la presse se fait l'écho. mais les vrais, ceux qui ont envie de travailler comme avant ou différemment, mais de faire en sorte que les élèves s'en sortent sont plutôt bridés par la Grande Machine, d'autant plus bridés que les équipements dans beaucoup d'établissements sont défaillants et je le vis et je crois ce que je lis sur le forum. Je me demande et je ne suis pas la seule, si le système n'est pas fait pour favoriser les écoles hors contrat celles du supérieur qui vous promettent monts et merveilles avec un mastère, un bachelor et un bac plus 5 nébuleux.
Mais si tu te plais dans ta profession pourquoi tenter autre chose? Préparer l'agrégation n'est pas une mince affaire et sauf à prendre une disponibilité je ne vois pas, mais de là à enseigner et rester dans le système. Mais c'est mon avis! Tente si tu peux mais prend l'assurance d'une porte de sortie.
Mais si tu te plais dans ta profession pourquoi tenter autre chose? Préparer l'agrégation n'est pas une mince affaire et sauf à prendre une disponibilité je ne vois pas, mais de là à enseigner et rester dans le système. Mais c'est mon avis! Tente si tu peux mais prend l'assurance d'une porte de sortie.
- Ajonc35Sage
Je confirme. J'ai vécu de belles années avec des programmes que l'on pouvait faire, qui nous laissait le temps de faire avec des élèves (en LEP) qui avaient des qualités, avec aussi des CDE bienveillants ( quand on utilisait pas ce mot, on le pratiquait). Aujourd'hui, je tien car je suis au bout du chemin , un chemin que je vais cependant raccourcir tellement je suis au bout. Non il y a 15 ans, on était encore bien, mais depuis c'est la dégringolade. Niveaux des élèves en baisse - pour qui je ne peux rien -, exigence des parents en hausse, moyens insuffisants, injonctions de toutes parts , salaires en berne, conditions de travail déplorables avant la Covid alors depuis,.....Pour travailler autrefois il fallait des crayons ( peu couteux), maintenant il faut tablettes téléphone, PC, accès internet et j'en oublie car même vidéoprojecteur dans certains cas avec tes deniers, etc......J'ai des regrets mais je pars puisque j'ai ce luxemeevadeborah a écrit:Oui et parfois je me dis que même sans opportunité je vais finir par lâcher ce métier (18 ans d'ancienneté).
Cependant, il me semble qu'avec le temps, il est normal aussi d'en avoir marre d'un métier. Je veux dire, quel que soit le choix initial, il est possible qu'il y ait une usure, qu'on finisse par voir davantage les mauvais côtés que les bons. Il ne faut donc pas regretter totalement ses choix.
Mais j'ai des collègues plus vieux que moi, qui ont eux-mêmes côtoyer d'autres collègues plus vieux (aujourd'hui en retraite), qui me disent qu'ils n'ont pas connu au bout de 15 - 20 ans ce ras-le-bol que je connais. Ils me disent que ce ras-le-bol c'est aussi maintenant qu'ils le ressentent, mais eux étant plus proches de la retraite, ils tiendront (sûrement). J'en déduis que c'est donc bien les conditions qui provoquent ça chez moi.
- LokomazoutNiveau 9
J'en suis à ma 25ème rentrée ; comme Ajonc35, nostalgie des belles années, les premières en particulier. Pour faire court, depuis l'instauration du fameux ou fumeux PPCR ("Parcours Professionnels, Carrières et Rémunération) en 2016, ou comment faire rentrer dans la fonction publique les techniques managériales du privé SANS en donner les avantages (primes en particulier), la motivation en a pris une claque. Désagréable impression de faire du surplace. Et puis le peu de considération de ceux qui nous "gouvernent", flagrant ces derniers mois, ne laisse pas entrevoir la moindre embellie... Alors c'est vrai qu'entre les quatre murs de la classe, comme l'a déjà mentionné Améthyste, on peut encore trouver bien des satisfactions, mais question reconnaissance par l'institution, le compte n'y est plus depuis déjà un moment...
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je pense que ton prof est sincère en ce qui le concerne et quant au prestige qu'il attache lui à l'agrégation.
Il oublie de te dire qu'avec l'agrégation, tu feras le même métier que celui que tu faisais en tant que certifiée stagiaire, et probablement dans les mêmes conditions.
Tu n'exerceras pas dans les conditions dans lesquelles exerce ton directeur de mémoire. Il est possible que cet oubli biaisé son jugement....
Croire et dire que ne pas passer l'agrégation alors qu'on a les capacités de le faire est du gâchis me paraît être une vision ultra intellectuelle de la vie et du monde du travail. Or l'agrégation mène surtout à l'exercice d'un métier.
Ce que je trouve tragi-comique aussi, c'est que personne ne dit "vous avez la capacité de passer l'ENA et vous ne le faites pas, c'est du gâchis", parce qu'on n'attache pas le même prestige intellectuel à l'ENA. Dans les faits, il y a moins d'énarques en reconversion que d'enseignants qui cherchent une porte de sortie. C'est peut-être un signe que ce n'est pas le parchemin qui rend ou non heureux, mais bien le métier que l'on exerce.
Toi seule sait si tu es plus heureuse maintenant et si ce bonheur est durable. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Je pense que si tu veux enseigner dans quelques années, l'espagnol ou le marketing, tu pourras le faire si tu t'en donnes les moyens et que l'expérience professionnelle que tu bâtis actuellement sera un atout.
Il oublie de te dire qu'avec l'agrégation, tu feras le même métier que celui que tu faisais en tant que certifiée stagiaire, et probablement dans les mêmes conditions.
Tu n'exerceras pas dans les conditions dans lesquelles exerce ton directeur de mémoire. Il est possible que cet oubli biaisé son jugement....
Croire et dire que ne pas passer l'agrégation alors qu'on a les capacités de le faire est du gâchis me paraît être une vision ultra intellectuelle de la vie et du monde du travail. Or l'agrégation mène surtout à l'exercice d'un métier.
Ce que je trouve tragi-comique aussi, c'est que personne ne dit "vous avez la capacité de passer l'ENA et vous ne le faites pas, c'est du gâchis", parce qu'on n'attache pas le même prestige intellectuel à l'ENA. Dans les faits, il y a moins d'énarques en reconversion que d'enseignants qui cherchent une porte de sortie. C'est peut-être un signe que ce n'est pas le parchemin qui rend ou non heureux, mais bien le métier que l'on exerce.
Toi seule sait si tu es plus heureuse maintenant et si ce bonheur est durable. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Je pense que si tu veux enseigner dans quelques années, l'espagnol ou le marketing, tu pourras le faire si tu t'en donnes les moyens et que l'expérience professionnelle que tu bâtis actuellement sera un atout.
- LizdarcyFidèle du forum
D'après ce que tu décris de ton travail, quelle idée saugrenue de penser à l'éducation nationale! Très franchement, il y a (heureusement) des moments qui font plaisir en classe, mais enfin,cela devient bien maigre au regard de la dégringolade des conditions de travail, de la déconsidération, du salaire médiocre et qui n'évolue pas etc... Personnellement, la période aidant, je l'ai vraiment mauvaise. (J'ai eu mon CAPES en 1995)
- zigmag17Guide spirituel
Je ne crois pas que Chainec songe à une reconversion, son post est plutôt là pour savoir s'il lui faut regretter d'avoir un jour abandonné l'idée de l'enseignement.
Ma réponse est celle des autre neo: non. Ne regrette rien: trop d'inconvénients désormais dans notre profession au regard des avantages.
Si j'en avais la possibilité aujourd'hui je m'orienterais vers un autre domaine, quitte à assouvir par ailleurs et en parallèle mon goût pour la pédagogie en donnant des cours particuliers ou en faisant du bénévolat pour aider des enfants en difficulté scolaire.
Ma réponse est celle des autre neo: non. Ne regrette rien: trop d'inconvénients désormais dans notre profession au regard des avantages.
Si j'en avais la possibilité aujourd'hui je m'orienterais vers un autre domaine, quitte à assouvir par ailleurs et en parallèle mon goût pour la pédagogie en donnant des cours particuliers ou en faisant du bénévolat pour aider des enfants en difficulté scolaire.
- VerduretteModérateur
Franchement, n'hésite pas une seconde, reste où tu es. Ton activité te plaît, elle est agréablement rémunératrice, alors ne sacrifie pas tout cela pour un métier où tu ne trouveras, à côté de quelques moments de plaisir d'enseigner très fugaces, qu'indifférence de la part d'élèves de plus en plus pénibles et mépris de la part des parents et de ta hiérarchie.
Si j'avais eu l'opportunité de partir depuis 10/12 ans, aucun doute que je l'aurais fait mais l'âge et les contraintes financières m'en ont empêchée.
Si j'avais eu l'opportunité de partir depuis 10/12 ans, aucun doute que je l'aurais fait mais l'âge et les contraintes financières m'en ont empêchée.
- Ramanujan974Érudit
Reste où tu es.
Si un jour tu te fais virer, tu pourras profiter de ta prime de licenciement pour passer un an en prépa agreg, si cette idée te taraude toujours.
Si un jour tu te fais virer, tu pourras profiter de ta prime de licenciement pour passer un an en prépa agreg, si cette idée te taraude toujours.
- Une passanteEsprit éclairé
Aucun regret à avoir, tu as essayé le métier, cela ne t'a pas convenu et tu es mieux où tu es ! Comme cela a été dit, certifiée ou agrégée, c'est le même métier !
Après presque 20 ans d'ancienneté (pourtant avec de bons moments souvent) et un salaire d'agrégé (obtenu en cours de route) je me dis souvent que j'aurais aimé savoir tout ce que je sais AVANT d'être prisonnière d'un système qui m'empêche de partir. C'est trop tard pour moi, et pour beaucoup, mais pas pour toi !
Après presque 20 ans d'ancienneté (pourtant avec de bons moments souvent) et un salaire d'agrégé (obtenu en cours de route) je me dis souvent que j'aurais aimé savoir tout ce que je sais AVANT d'être prisonnière d'un système qui m'empêche de partir. C'est trop tard pour moi, et pour beaucoup, mais pas pour toi !
- User12958Niveau 5
19 ans prof, puis la nouvelle réforme... incapable de pouvoir l'appliquer en conscience, j'ai démissionné en octobre 2019 sans avoir ce que je deviendrais, peu m'importait. J'ai été en arrêt maladie d'un gros mois pour me remettre, essayé des petits boulots pour vivre, rencontré plein de gens différents dans plusieurs secteurs professionnels, je me suis "posé la tête", et pour cette rentrée 2020/2021 je suis AED. La Vie Sco me plaît : je vais passer le concours de CPE, défendre mes valeurs, travailler dans l'enseignement, mais sans enseigner car je ne peux plus, le métier que je connaissais a disparu.
Je te répondrai en citant Dumas (Kean, Acte II) :
<< Oh ! vous ne savez donc pas ce que c’est que cette robe de Nessus qu’on ne peut arracher de dessus ses épaules qu’en déchirant sa propre chair : moi, quitter le théâtre, renoncer à ses émotions, à ses éblouissements, à ses douleurs ! moi, céder la place à Kemble et à Macready, pour qu’on m’oublie au bout d’un an, au bout de six mois, peut-être ! Mais rappelez-vous donc que l’acteur ne laisse rien après lui, qu’il ne vit que pendant sa vie, que sa mémoire s’en va avec la génération à laquelle il appartient, et qu’il tombe du jour dans la nuit… du trône dans le néant… Non ! non ! lorsqu’on a mis le pied une fois dans cette fatale carrière, il faut la parcourir jusqu’au bout…, épuiser ses joies et ses douleurs, vider sa coupe et son calice, boire son miel et sa lie… Il faut finir comme on a commencé, mourir comme on a vécu… mourir comme est mort Molière, au bruit des applaudissements, des sifflets et des bravos !… Mais lorsqu’il est encore temps de ne pas prendre cette route, lorsqu’on n’a pas franchi la barrière… il n’y faut pas entrer… croyez-moi, miss, sur mon honneur ! croyez-moi. >>
Je te répondrai en citant Dumas (Kean, Acte II) :
<< Oh ! vous ne savez donc pas ce que c’est que cette robe de Nessus qu’on ne peut arracher de dessus ses épaules qu’en déchirant sa propre chair : moi, quitter le théâtre, renoncer à ses émotions, à ses éblouissements, à ses douleurs ! moi, céder la place à Kemble et à Macready, pour qu’on m’oublie au bout d’un an, au bout de six mois, peut-être ! Mais rappelez-vous donc que l’acteur ne laisse rien après lui, qu’il ne vit que pendant sa vie, que sa mémoire s’en va avec la génération à laquelle il appartient, et qu’il tombe du jour dans la nuit… du trône dans le néant… Non ! non ! lorsqu’on a mis le pied une fois dans cette fatale carrière, il faut la parcourir jusqu’au bout…, épuiser ses joies et ses douleurs, vider sa coupe et son calice, boire son miel et sa lie… Il faut finir comme on a commencé, mourir comme on a vécu… mourir comme est mort Molière, au bruit des applaudissements, des sifflets et des bravos !… Mais lorsqu’il est encore temps de ne pas prendre cette route, lorsqu’on n’a pas franchi la barrière… il n’y faut pas entrer… croyez-moi, miss, sur mon honneur ! croyez-moi. >>
- ShajarVénérable
Agrégation ou CAPES, les élèves resteront les mêmes. Les professeurs d'université ont parfois tendance à placer leur propre intérêt et leur propre système de valeur avant ceux de leurs étudiants (je connais un cas un peu comme le vôtre : un ami avec un cancer, qui ne veut pas enseigner, est tanné par son directeur de mémoire pour passer l'agreg, "parce qu'il en a les moyens"). Vous vous sentiez mal dans l'EN et vous êtes bien dans votre travail : restez-y !!! D'autant que les prospectives ne sont vraiment pas encourageantes dans l'enseignement.
- HORAHabitué du forum
Quel beau passage, Hugues !
Effectivement il est déraisonnable (euphémisme) de prendre la voie de l'enseignement en France. Ce qui est désolant, c'est que lorsque le/la ministre ment, donc en temps ordinaire, l'opinion publique adhère très vite aux mensonges. Le prof bashing fonctionnant parfaitement dans ce pays, pourquoi les gouvernants chargés d'assécher les services publics pour les refiler privatisés aux copains se retiendraient ? Un exemple parmi tant d'autres : dans le projet notre pension de retraite sera celle qui subira une perte d'un tiers, qui dit "mieux"?
Aucun regret à ne pas avoir passé l'agrégation, non, il faut même probablement s'en réjouir.
Effectivement il est déraisonnable (euphémisme) de prendre la voie de l'enseignement en France. Ce qui est désolant, c'est que lorsque le/la ministre ment, donc en temps ordinaire, l'opinion publique adhère très vite aux mensonges. Le prof bashing fonctionnant parfaitement dans ce pays, pourquoi les gouvernants chargés d'assécher les services publics pour les refiler privatisés aux copains se retiendraient ? Un exemple parmi tant d'autres : dans le projet notre pension de retraite sera celle qui subira une perte d'un tiers, qui dit "mieux"?
Aucun regret à ne pas avoir passé l'agrégation, non, il faut même probablement s'en réjouir.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Juste un petit témoignage à titre personnel.
Je n’enseigne plus depuis novembre 2018 et suis en Congé Longue Maladie.
J’ai enseigné 11 ans.
J’ai fait 8 ans en banlieue parisienne et ai passé 6 ans dans un collège formidable où j’ai appris le métier avec des collègues formidables devenus comme ma seconde famille, Une chef au delà de l’exceptionnelle qui aimait son métier et faisait tout pour les enseignants.
J’ai mute en 2016 et suis arrivée dans un collège géré par un chefaillon tyrannique qui m’a « dégoûtée » du métier. J’aimais toujours enseigner mais quand tu le fais dans un climat anxiogène parce que la direction fait peser une ambiance négative sur les enseignants, les agents, les AED, les CPE et les élèves, ça pourrit sacrément l’ambiance.
Je ne supportais plus le stress de devoir gérer toujours plus d’administratifs divers et variés, de voir certains élèves malheureux d’aller en classe et d’avoir en permanence peur de me faire pourrir pour un truc anodin.
En échangeant avec de nombreux collègues de plusieurs établissements, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus d’établissements où des chefs managent sans prendre en compte le côté humain de ce travail et nous voient comme des machines servant juste à appliquer des réformes sans avoir l’autorisation de l’ouvrir.
Depuis 2 ans, je ne travaille donc plus.
La distance avec mon métier s’est creusée. C’est moche à dire mais je ne me sens plus concernée, ma sœur jumelle enseigne la même discipline que moi et quand je vois ce qu’elle me raconte, tout me parait si dérisoire... Je sais qu’avoir frôlée la mort et être devenue handicapée font forcément relativiser mais j’aimerais revenir ds ce métier uniquement si je ne faisais qu’enseigner.
Je réfléchis à ce que va devenir mon futur et avec un double master de recherche en arts plastiques et en sciences de l’éducation, je n’ai pas 20 000 solutions. Et c’est terriblement effrayant!!
Je serai ds ton cas, je resterai dans mon travail actuel qui paye bien, qui a l’air de te plaire et je n’écouterai pas les conseils d’un prof d’université qui ne doit sûrement plus avoir mis un pied en collège ou lycée depuis longtemps.
Moi aussi on m’en a dit des sornettes: « oh mais quand même, avoir le CAPES à 21 ans c’est rare! Passe l’agrégation! » (je ne l’ai pas fait); « selon votre rang de concours vous pourrez aller où vous voudrez et vos salaires seront plus élevés que ceux en fin de concours » (c’est faux! J’ai du quitter ma région pdt 8 ans, et mon salaire est le même que mes collègues bien que je sois sortie ds les premiers au CAPES); « vous pourrez obtenir un poste à l’université après ça » (complètement faux!)...
Je n’enseigne plus depuis novembre 2018 et suis en Congé Longue Maladie.
J’ai enseigné 11 ans.
J’ai fait 8 ans en banlieue parisienne et ai passé 6 ans dans un collège formidable où j’ai appris le métier avec des collègues formidables devenus comme ma seconde famille, Une chef au delà de l’exceptionnelle qui aimait son métier et faisait tout pour les enseignants.
J’ai mute en 2016 et suis arrivée dans un collège géré par un chefaillon tyrannique qui m’a « dégoûtée » du métier. J’aimais toujours enseigner mais quand tu le fais dans un climat anxiogène parce que la direction fait peser une ambiance négative sur les enseignants, les agents, les AED, les CPE et les élèves, ça pourrit sacrément l’ambiance.
Je ne supportais plus le stress de devoir gérer toujours plus d’administratifs divers et variés, de voir certains élèves malheureux d’aller en classe et d’avoir en permanence peur de me faire pourrir pour un truc anodin.
En échangeant avec de nombreux collègues de plusieurs établissements, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus d’établissements où des chefs managent sans prendre en compte le côté humain de ce travail et nous voient comme des machines servant juste à appliquer des réformes sans avoir l’autorisation de l’ouvrir.
Depuis 2 ans, je ne travaille donc plus.
La distance avec mon métier s’est creusée. C’est moche à dire mais je ne me sens plus concernée, ma sœur jumelle enseigne la même discipline que moi et quand je vois ce qu’elle me raconte, tout me parait si dérisoire... Je sais qu’avoir frôlée la mort et être devenue handicapée font forcément relativiser mais j’aimerais revenir ds ce métier uniquement si je ne faisais qu’enseigner.
Je réfléchis à ce que va devenir mon futur et avec un double master de recherche en arts plastiques et en sciences de l’éducation, je n’ai pas 20 000 solutions. Et c’est terriblement effrayant!!
Je serai ds ton cas, je resterai dans mon travail actuel qui paye bien, qui a l’air de te plaire et je n’écouterai pas les conseils d’un prof d’université qui ne doit sûrement plus avoir mis un pied en collège ou lycée depuis longtemps.
Moi aussi on m’en a dit des sornettes: « oh mais quand même, avoir le CAPES à 21 ans c’est rare! Passe l’agrégation! » (je ne l’ai pas fait); « selon votre rang de concours vous pourrez aller où vous voudrez et vos salaires seront plus élevés que ceux en fin de concours » (c’est faux! J’ai du quitter ma région pdt 8 ans, et mon salaire est le même que mes collègues bien que je sois sortie ds les premiers au CAPES); « vous pourrez obtenir un poste à l’université après ça » (complètement faux!)...
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- EdithWGrand sage
Je ne continue que parce que je peux être vraiment libre dans ce que je fais (au prix de beaucoup de km, de pas mal d'heures - bénévoles- en plus de mon ORS et grâce à une décharge syndicale qui allège mon quotidien mais me donne aussi du travail et sans horaire fixe), et me sentir encore un chouïa utile. Mais autour de moi, quasiment tous les profs ou sont partis, ou songent à le faire. Ne regrette pas, et il y a probablement moyen d'enseigner l'espagnol (formation continue, soutien scolaire...) si vraiment ça te manque, sans abandonner ton boulot actuel qui semble te convenir. Au vu du nombre de reconversions pro vers l'enseignement en seconde carrière (et de ton âge), rien n'est figé de toute façon.
Je confirme qu'il ne faut pas écouter les universitaires. Une proche, prof de fac, chercheuse de haut niveau, harcèle régulièrement mon conjoint pour qu'il arrête de perdre son temps en collège, et passe l'agreg, alors que c'est ce qui lui plaît. Cette année, il découvre avec bonheur les 6è, et pense que le supérieur ou le lycée le déprimeraient profondément au vu de ce que cette même proche lui raconte des candidats à l'agreg ou des Master presque illettrés qu'elle a.
Moi-même, j'ai subi un "ta matière ne vaut rien puisqu'il n'y a pas d'agreg"... de la part d'une agrégée de ma famille, mariée à un prof de fac.
Je confirme qu'il ne faut pas écouter les universitaires. Une proche, prof de fac, chercheuse de haut niveau, harcèle régulièrement mon conjoint pour qu'il arrête de perdre son temps en collège, et passe l'agreg, alors que c'est ce qui lui plaît. Cette année, il découvre avec bonheur les 6è, et pense que le supérieur ou le lycée le déprimeraient profondément au vu de ce que cette même proche lui raconte des candidats à l'agreg ou des Master presque illettrés qu'elle a.
Moi-même, j'ai subi un "ta matière ne vaut rien puisqu'il n'y a pas d'agreg"... de la part d'une agrégée de ma famille, mariée à un prof de fac.
- JennyMédiateur
Shajar a écrit:Agrégation ou CAPES, les élèves resteront les mêmes. Les professeurs d'université ont parfois tendance à placer leur propre intérêt et leur propre système de valeur avant ceux de leurs étudiants (je connais un cas un peu comme le vôtre : un ami avec un cancer, qui ne veut pas enseigner, est tanné par son directeur de mémoire pour passer l'agreg, "parce qu'il en a les moyens"). Vous vous sentiez mal dans l'EN et vous êtes bien dans votre travail : restez-y !!! D'autant que les prospectives ne sont vraiment pas encourageantes dans l'enseignement.
+1. Avoir l'agrégation améliore le salaire et diminue un peu le nombre de classes, mais le métier reste le même.
- Ajonc35Sage
Marcelle Duchamp, ce que tu dis est tellement vrai et presque poignant. Je quitte bientôt le métier mais avec une porte de sortie qui s'appelle la retraite, donc je suis triste pour toi, car pour te lire depuis 2 ans, je sais que tu aimais ce que tu faisais.Marcelle Duchamp a écrit:Juste un petit témoignage à titre personnel.
Je n’enseigne plus depuis novembre 2018 et suis en Congé Longue Maladie.
J’ai enseigné 11 ans.
J’ai fait 8 ans en banlieue parisienne et ai passé 6 ans dans un collège formidable où j’ai appris le métier avec des collègues formidables devenus comme ma seconde famille, Une chef au delà de l’exceptionnelle qui aimait son métier et faisait tout pour les enseignants.
J’ai mute en 2016 et suis arrivée dans un collège géré par un chefaillon tyrannique qui m’a « dégoûtée » du métier. J’aimais toujours enseigner mais quand tu le fais dans un climat anxiogène parce que la direction fait peser une ambiance négative sur les enseignants, les agents, les AED, les CPE et les élèves, ça pourrit sacrément l’ambiance.
Je ne supportais plus le stress de devoir gérer toujours plus d’administratifs divers et variés, de voir certains élèves malheureux d’aller en classe et d’avoir en permanence peur de me faire pourrir pour un truc anodin.
En échangeant avec de nombreux collègues de plusieurs établissements, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus d’établissements où des chefs managent sans prendre en compte le côté humain de ce travail et nous voient comme des machines servant juste à appliquer des réformes sans avoir l’autorisation de l’ouvrir.
Depuis 2 ans, je ne travaille donc plus.
La distance avec mon métier s’est creusée. C’est moche à dire mais je ne me sens plus concernée, ma sœur jumelle enseigne la même discipline que moi et quand je vois ce qu’elle me raconte, tout me parait si dérisoire... Je sais qu’avoir frôlée la mort et être devenue handicapée font forcément relativiser mais j’aimerais revenir ds ce métier uniquement si je ne faisais qu’enseigner.
Je réfléchis à ce que va devenir mon futur et avec un double master de recherche en arts plastiques et en sciences de l’éducation, je n’ai pas 20 000 solutions. Et c’est terriblement effrayant!!
Je serai ds ton cas, je resterai dans mon travail actuel qui paye bien, qui a l’air de te plaire et je n’écouterai pas les conseils d’un prof d’université qui ne doit sûrement plus avoir mis un pied en collège ou lycée depuis longtemps.
Moi aussi on m’en a dit des sornettes: « oh mais quand même, avoir le CAPES à 21 ans c’est rare! Passe l’agrégation! » (je ne l’ai pas fait); « selon votre rang de concours vous pourrez aller où vous voudrez et vos salaires seront plus élevés que ceux en fin de concours » (c’est faux! J’ai du quitter ma région pdt 8 ans, et mon salaire est le même que mes collègues bien que je sois sortie ds les premiers au CAPES); « vous pourrez obtenir un poste à l’université après ça » (complètement faux!)...
Ce que tu écris aujourd'hui va dans le sens de la lettre que j'ai déjà écrite dans la perspective de mon départ. Aujourd'hui nos directions ne s’intéressent pas à l'enseignement ni aux conditions de l'enseignement. Cela a commencé à se dégrader pour moi avec les compétences en collège et la réforme du bac pro. Nos collégiens et donc les miens valident des compétences qu'ils n'ont pas, au prix d'un travail supplémentaire ( surtout ua début, on ne savait pas comment prendre le bidule, aujourd'hui non plus et donc chacun fait ce qu'il peut dans certains collèges). Pour mes bac pro, rares sont ceux qui sont motivés, ils se sont motivés parfois car le lycée n'en voulait vraiment pas et je les comprends au vu des élèves qui ont fait une seconde générale et entre dans mon lep en première. Cela m'attriste.
Ma Direction est plus préoccupée par les évalutions en 2nde sans nous donner les moyens de remédier aux difficultés après, mais le Ministère a dit. Des heures de cours perdues, une débauche d'énergie inutile et stressante car notre réseau va mieux mais ce sont les PC qui ne tiennent pas ( il y en a un qui a cramé en plein cours en début d'année), les portes ouvertes ( il faut passer du temps à mettre la poussière sous le tapis), les projets qui parfois n'aboutissent à rien, des heures transformées en projet pour aider les élèves à rédiger leur dossier de stage à en dégouter ceux qui font ces heures. Aujourd'hui des injonctions pour mettre nos cours en ligne sans vraie construction pédagogique derrière et sans moyens techniques ni pour nous, ni pour les élèves.Les formations, les vraies celles qui vous enrichissent, vous boostent et donc dynamisent vos cours, vous apprennent à travailler différemment, sont réduites à peau de chagrin.
Et tu as raison Marcelle Duchamp, j'en ai connu des Directions bienveillantes ( quand ce mot n'était pas utilisé dans le vocabulaire mais était pratiqué). En mettant de la concurrence entre les établissements, les directions accélèrent la dégradation de nos conditions de travail sans améliorer celle des élèves. Les Directions que j'ai connu, existent encore, mais sont de plus en plus rares.
Une petite anecdote . Nous faisons des journées "spéciales" au cours de l'année et je ne me suis pas inscrite à une de ces journées pour préparer ( visite, conférences, venues de professionnels, d'associations,etc....) et je viens de me faire rappeler à l'ordre. Mon Cde adjoint ne sait pas, a oublié que je partais et il est hors de question que je m'implique. Mais je DOIS m'inscrire. Il oublie que certaines années, je me suis impliquée plus que nécessaire.
Vraiment ton post m'a touché et je mesure la chance que j'ai eue de vivre une belle histoire ( avec des Directions, des collègues, des élèves et même des familles au temps où on pouvait encore vraiment aider leurs enfants) qui se termine mal car je pars amère. Ce que je raconte sur les Directions l'est aussi pour les collègues et je constate ( je ne juge pas) que les nouveaux ( parfois en reconversion) sont moins impliqués parce qu'ils voient vite que le système ne fonctionne pas bien et malgré l'investissement de certains ne fonctionnent pas mieux. Et pour les élèves plus d'état d'âme, il faut leur donner leur diplôme, je donne ( il suffit de faire des évaluations faciles ou de noter sur 22, 23, 24 pour une note finale sur 20, et autres astuces comme préparer le devoir ( comme une dictée préparée), après tout les correcteurs reçoivent ce genre d'injonctions lors des examens).
Mais j'ai bien conscience que dans les autres secteurs, la vie n'est pas rose non plus.
On voudrai démontrer que nous ne servons plus à grand chose, les ministères successifs ne s'y seraient pas pris autrement.
- LefterisEsprit sacré
Exactement. Le ratio paie/heures est meilleur, quoique inférieur de toute manière à un vrai cadre A de la Fonction publique. Mais la dégradation du métier, les coups reçus continuellement, l'ennui, l'inintérêt restent les mêmes. On ne déroule pas un tapis rouge aux agrégés contrairement à ce que semblent laisser croire des universitaires. J'ose même dire que parfois, on leur met des bâtons dans les roues. Si j'avais pu prévoir la succession des quatre derniers ministres depuis Chatel, sous lesquels la situation s'est brutalement aggravée (et irrémédiablement pour ma discipline) je serais resté où j'étais. J'ai débuté en fin de carrière (ce n'est pas une faute de frappe) donc je termine pour ne pas tout perdre, mais franchement, je préfèrerais faire autre chose, et si l'on me proposait le poste du factotum en me laissant mon statut , je le prendrais.Jenny a écrit:
+1. Avoir l'agrégation améliore le salaire et diminue un peu le nombre de classes, mais le métier reste le même.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Ce que je trouve aussi inquiétant, c'est que le message de ton directeur de mémoire implique que tu te gâches, que ton métier actuel est "du gâchis". Le mépris n'est jamais rassurant, et, de la part d'un universitaire, est ici inquiétant. Il forme des gens qui feront le choix d'une carrière hors enseignement, et qui seront utiles et intellectuellement et socialement performants, si je puis dire.
Je suppose que tu fais bien ton métier, dans toutes ses dimensions, très variées.
Ce monsieur ne fait jamais de courses ?
Je suppose que tu fais bien ton métier, dans toutes ses dimensions, très variées.
Ce monsieur ne fait jamais de courses ?
- Ajonc35Sage
Tellement vrai.CarmenLR a écrit:Ce que je trouve aussi inquiétant, c'est que le message de ton directeur de mémoire implique que tu te gâches, que ton métier actuel est "du gâchis". Le mépris n'est jamais rassurant, et, de la part d'un universitaire, est ici inquiétant. Il forme des gens qui feront le choix d'une carrière hors enseignement, et qui seront utiles et intellectuellement et socialement performants, si je puis dire.
Je suppose que tu fais bien ton métier, dans toutes ses dimensions, très variées.
Ce monsieur ne fait jamais de courses ?
- EdithWGrand sage
Ajonc35 a écrit:Tellement vrai.CarmenLR a écrit:Ce que je trouve aussi inquiétant, c'est que le message de ton directeur de mémoire implique que tu te gâches, que ton métier actuel est "du gâchis". Le mépris n'est jamais rassurant, et, de la part d'un universitaire, est ici inquiétant. Il forme des gens qui feront le choix d'une carrière hors enseignement, et qui seront utiles et intellectuellement et socialement performants, si je puis dire.
Je suppose que tu fais bien ton métier, dans toutes ses dimensions, très variées.
Ce monsieur ne fait jamais de courses ?
Les profs de fac que je connais (ceux auxquels je pense sont au sommet de la pyramide, pas vacataires à tirer le diable par la queue, je ne généralise pas!) ont une vie bien confortable, pas d'enfants, des voyages, un budget livres et sorties illimité (en ce moment, ils râlent car tous les bars et restaus habituels ne sont pas ouverts et les colloques se raréfient... pauvres chéris) et ignorent totalement ce qu'est la vie d'une famille avec deux parents profs de collège (ou travailleurs lambda) et plusieurs enfants. ça les dépasse qu'on soit trop fatigués le week end pour sortir ou aller voir les grands-parents à 2h de route (et puis les grands-parents en ce moment, c'est moyen). Comment pensent-ils que leurs élèves sont arrivés là où ils peuvent leur enseigner de "grandes choses"? Par miracle??? Il a bien fallu des maîtres de primaire, de collège et de lycée pour commencer le boulot...
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