- InvitéInvité
Thomas Messias a écrit:C'est une fonction que j'exerce depuis mes débuts et dans laquelle je me suis toujours investi. Mais là, la coupe est pleine.Quand on m'a demandé d'être professeur principal, je n'ai pas hésité longtemps. C'était pendant l'été 2008, quelques semaines avant ma première rentrée en tant que professeur titulaire. Après une année en tant que stagiaire, je venais d'être nommé dans un collège picard, estampillé ZEP, à l'époque où cet acronyme existait encore.
En acceptant de devenir le référent d'une classe de cinquième, je n'avais pas réalisé à quel point je rendais un grand service à la cheffe d'établissement qui, je l'apprendrai un peu plus tard, s'était souvent arraché les cheveux face aux refus d'une grande partie des enseignant·es de mon nouvel établissement.J'ai toujours eu envie de ne pas me cantonner à un simple rôle de professeur de mathématiques.D'abord parce que ma discipline constitue souvent une source d'angoisse absolue pour un grand nombre d'élèves, et que malgré mes efforts de pédagogie et de dédramatisation, j'avais peur d'être uniquement vu comme un tortionnaire par mes collégien·nes.
Ensuite parce que j'ai toujours imaginé que créer un autre type de lien avec les élèves pourrait s'avérer utile. Tenter de leur offrir un suivi plus personnalisé, essayer d'influer positivement sur la dynamique de la classe, travailler ensemble sur leurs droits et devoirs, tout cela me semblait important et potentiellement passionnant.
Je savais que ce statut de prof principal ne serait pas de tout repos. Il allait falloir suivre les résultats des élèves, rester aux aguets face aux éventuelles baisses de moral ou de motivation, prendre des rendez-vous (une fois, deux fois, dix fois) avec certains parents pour parler discipline, orientation ou bien-être en milieu scolaire.
Est-ce que je faisais ça pour l'argent? Pas vraiment. À l'année, la fonction rapporte entre 906,24€, pour les classes de première et terminale des lycées généraux et technologiques, et 1425,84€, pour les classes de première et terminale des lycées professionnels comme pour celles de troisième et de seconde. Il s'agit d'une somme certes non négligeable, mais je peux vous assurer qu'en matière de tarif horaire, cela ne représente pas grand-chose.
▪ lien ▪
- PhoceaNiveau 6
Voici le genre d'auto-justifications qui m'agacent chez les collègues. Non, ce n'est pas une somme non négligeable, non il faut cesser de justifier à chaque fois l'obole qu'on nous donne, non il faut arrêter de donner le montant de cette obole en brut mais en net : soit 820 € et 1285 € environ.Will.T a écrit:Thomas Messias a écrit:C'est une fonction que j'exerce depuis mes débuts et dans laquelle je me suis toujours investi. Mais là, la coupe est pleine.Quand on m'a demandé d'être professeur principal, je n'ai pas hésité longtemps. C'était pendant l'été 2008, quelques semaines avant ma première rentrée en tant que professeur titulaire. Après une année en tant que stagiaire, je venais d'être nommé dans un collège picard, estampillé ZEP, à l'époque où cet acronyme existait encore.
En acceptant de devenir le référent d'une classe de cinquième, je n'avais pas réalisé à quel point je rendais un grand service à la cheffe d'établissement qui, je l'apprendrai un peu plus tard, s'était souvent arraché les cheveux face aux refus d'une grande partie des enseignant·es de mon nouvel établissement.J'ai toujours eu envie de ne pas me cantonner à un simple rôle de professeur de mathématiques.D'abord parce que ma discipline constitue souvent une source d'angoisse absolue pour un grand nombre d'élèves, et que malgré mes efforts de pédagogie et de dédramatisation, j'avais peur d'être uniquement vu comme un tortionnaire par mes collégien·nes.
Ensuite parce que j'ai toujours imaginé que créer un autre type de lien avec les élèves pourrait s'avérer utile. Tenter de leur offrir un suivi plus personnalisé, essayer d'influer positivement sur la dynamique de la classe, travailler ensemble sur leurs droits et devoirs, tout cela me semblait important et potentiellement passionnant.
Je savais que ce statut de prof principal ne serait pas de tout repos. Il allait falloir suivre les résultats des élèves, rester aux aguets face aux éventuelles baisses de moral ou de motivation, prendre des rendez-vous (une fois, deux fois, dix fois) avec certains parents pour parler discipline, orientation ou bien-être en milieu scolaire.
Est-ce que je faisais ça pour l'argent? Pas vraiment. À l'année, la fonction rapporte entre 906,24€, pour les classes de première et terminale des lycées généraux et technologiques, et 1425,84€, pour les classes de première et terminale des lycées professionnels comme pour celles de troisième et de seconde. Il s'agit d'une somme certes non négligeable, mais je peux vous assurer qu'en matière de tarif horaire, cela ne représente pas grand-chose.▪ lien ▪
Sinon je n'ai pas lu le reste du texte trop long
- BalthazaardVénérable
PP c'est une charge, cela demande du boulot...ça doit être payé en regard. Si ce n'est pas assez rétribué on arrête...point final!!! C'est quand même une logique assez simple hors de toute considération morale ou autre, qui a cours dans tous les métiers, qui se suffit à elle même et que chacun peut comprendre ou partager. Pas besoin de plusieurs pages indigestes pour montrer que NOUS, profs sommes au dessus de ces basses considérations. Quand nous aurons compris ce point fondamental, je crois qu'il y aura un grand pas en avant et j'ai aussi la faiblesse de penser que la vision de notre métier n'en sortira pas amoindrie, bien au contraire.
- ysabelDevin
En effet, et en donnant la somme, il aurait aussi dû dire combien d'heures par mois il faut consacrer à cette tâche… pour bien montrer que non, ce n'est pas une somme non négligeable mais une somme ridicule, presque une aumône…
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ddalcatelNiveau 9
Ici il est écrit "à l'année". Sinon à chaque fois qu'on annonce une prime, une indemnité, une revalorisation etc... mes amis, cadres dans le privé pensent toujours qu'il s'agit de montants mensuels. Effectivementavec un employeur qui paye normalement, personne ne prend une lourde charge supplémentaire pour 800 ou 1000 € par an.
- ysabelDevin
C'est pour cela qu'il fau donner la somme mensuelle. Et rapportée à la charge de travail, la prime PP mensuelle est une piécette…
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- wilfried12Habitué du forum
Vous n'avez pas lu la fin de la phrase?
Il dit clairement que c'est très mal payé.
Il dit clairement que c'est très mal payé.
- PaleoprofFidèle du forum
La remarque de Phocea est très juste : sur tous les sites informatifs (syndicats, Julien Delmas…), accessibles à n'importe quel internaute, les montants des traitements et primes sont toujours en brut, et on ne précise jamais qu'ils le sont (j'ai souvent cherché la petite phrase qui le stipule, jamais trouvée; et si elle existe, elle ne doit vraiment pas être lisible). Cela m'a toujours étonnée.
En entreprise, personne ne parle de son salaire en montant brut: tout le monde compare en montant net. Donc quiconque accède à nos grilles de traitement doit penser "ils ne sont pas si mal payés, ces fainéants".
En entreprise, personne ne parle de son salaire en montant brut: tout le monde compare en montant net. Donc quiconque accède à nos grilles de traitement doit penser "ils ne sont pas si mal payés, ces fainéants".
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Je construis ma suite......
- ddalcatelNiveau 9
Paleoprof a écrit:La remarque de Phocea est très juste : sur tous les sites informatifs (syndicats, Julien Delmas…), accessibles par n'importe quel internaute, les montants des traitements et primes sont toujours en brut, et on ne précise jamais qu'ils le sont (j'ai souvent cherché la petite phrase qui le stipule, jamais trouvée; et si elle existe, elle ne doit vraiment pas être lisible). Cela m'a toujours étonnée.
En entreprise, personne ne parle de son salaire en montant brut: tout le monde compare en montant net. Donc quiconque accède à nos grilles de traitement doit penser "ils ne sont pas si mal payés, ces fainéants".
Et en plus en oubliant de préciser que ce montant tombe souvent 13 ou 14 fois par an !
- PhoceaNiveau 6
Paleoprof a écrit:La remarque de Phocea est très juste : sur tous les sites informatifs (syndicats, Julien Delmas…), accessibles à n'importe quel internaute, les montants des traitements et primes sont toujours en brut, et on ne précise jamais qu'ils le sont (j'ai souvent cherché la petite phrase qui le stipule, jamais trouvée; et si elle existe, elle ne doit vraiment pas être lisible). Cela m'a toujours étonnée.
En entreprise, personne ne parle de son salaire en montant brut: tout le monde compare en montant net. Donc quiconque accède à nos grilles de traitement doit penser "ils ne sont pas si mal payés, ces fainéants".
C'est ce qui permet au ministre d'affirmer sans mentir qu'un professeur débutant touche 2000 € (brut il le dit dans sa tête) et tout l'auditoire entend 2000 € NET
Ah bah ça va alors.... ils ne sont pas si mal lotis ces fainéants... en plus sur nos impôts et tout et tout..
Ce que bon nombre de collègues ne savent pas c'est que ces "primes" (PP ; ISOE part fixe et ZEP) sont indexées sur la valeur du point d'indice, cela veut dire que si le point d'indice augmente de 1% tes primes augmentent de 1 % mais nous concernant depuis 2010 maintenant, ces primes augmentent de 0% (si on ne compte pas l'augmentation en deux étapes de 0,6 % en 2016 et 2017)
Donc on a je ne sais pas comment, à la création de ces primes, eu la bonne idée de les indexer sur la valeur du point d'indice dont seul le gouvernement à la main dessus ! comment dire ?!... C'est la double peine. Non seulement le traitement indiciaire principal n'augmente pas à cause du gel du point d'indice, mais ce gel emporte avec lui l'accessoire à savoir les primes.
En 2010, le montant brut de la prime annoncée par le collègue à 1425,84 € était de 1408 € environ.
Si nous avions eu une augmentation de 1% de cette prime depuis cette date et ce chaque année, elle vaudrait en septembre 2019 environ 1540 € brut soit 1392 € net environ après retrait des charges soit 105 € environ de plus que sa valeur actuelle. C'est pas grand chose me diriez-vous ? Mais c'est toujours cela non ?
- VerduretteModérateur
Récemment je me suis étouffée en entendant un gugusse (je ne sais pas qui c'était) déclarer à la TV qu'un PE gagnait en moyenne 2400 euros par mois. Après 25 ans de bons et loyaux services j'en suis loin ...
- MathadorEmpereur
D'un autre côté, le reste (ISAE, IMP) n'est pas indexé du tout: autrement dit, même lorsque le point d'indice augmente (de 0,6%, LOL) ces indemnités ne sont pas revalorisées du tout.Phocea a écrit:Donc on a je ne sais pas comment, à la création de ces primes, eu la bonne idée de les indexer sur la valeur du point d'indice dont seul le gouvernement à la main dessus ! comment dire ?!... C'est la double peine. Non seulement le traitement indiciaire principal n'augmente pas à cause du gel du point d'indice, mais ce gel emporte avec lui l'accessoire à savoir les primes.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- LefterisEsprit sacré
Aussi simple que ça. Il faut en finir avec le bénévolat (ou la rémunération symbolique) intégré dans ce que certains croient être le métier.Balthazaard a écrit:PP c'est une charge, cela demande du boulot...ça doit être payé en regard. Si ce n'est pas assez rétribué on arrête...point final!!! C'est quand même une logique assez simple hors de toute considération morale ou autre, qui a cours dans tous les métiers, qui se suffit à elle même et que chacun peut comprendre ou partager. Pas besoin de plusieurs pages indigestes pour montrer que NOUS, profs sommes au dessus de ces basses considérations. Quand nous aurons compris ce point fondamental, je crois qu'il y aura un grand pas en avant et j'ai aussi la faiblesse de penser que la vision de notre métier n'en sortira pas amoindrie, bien au contraire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CatalunyaExpert spécialisé
Je ne comprends jamais quand j'entends les moyennes de salaires évoquées à la télé, c'est tellement loin de ce que je touche.Verdurette a écrit:Récemment je me suis étouffée en entendant un gugusse (je ne sais pas qui c'était) déclarer à la TV qu'un PE gagnait en moyenne 2400 euros par mois. Après 25 ans de bons et loyaux services j'en suis loin ...
- PhoceaNiveau 6
Mathador a écrit:D'un autre côté, le reste (ISAE, IMP) n'est pas indexé du tout: autrement dit, même lorsque le point d'indice augmente (de 0,6%, LOL) ces indemnités ne sont pas revalorisées du tout.Phocea a écrit:Donc on a je ne sais pas comment, à la création de ces primes, eu la bonne idée de les indexer sur la valeur du point d'indice dont seul le gouvernement à la main dessus ! comment dire ?!... C'est la double peine. Non seulement le traitement indiciaire principal n'augmente pas à cause du gel du point d'indice, mais ce gel emporte avec lui l'accessoire à savoir les primes.
Oui, on est perdant sur tous les fronts mais bon, certains collègues tout près de la retraite diront : "Tu sais je ne me plains pas, j'ai un salaire correct... c'est pire ailleurs..."
Réponse : oui ! pour moi c'est pire !
- Philomène87Grand sage
Catalunya a écrit:Je ne comprends jamais quand j'entends les moyennes de salaires évoquées à la télé, c'est tellement loin de ce que je touche.Verdurette a écrit:Récemment je me suis étouffée en entendant un gugusse (je ne sais pas qui c'était) déclarer à la TV qu'un PE gagnait en moyenne 2400 euros par mois. Après 25 ans de bons et loyaux services j'en suis loin ...
Parce que dans cette moyenne pèsent les agrégés, ceux qui font des HSA (parfois outre mesure), ceux qui reçoivent des IMP... Et les journalistes qui racontent ça à la TV ou à la radio ne font que répéter une information captée au hasard de leurs lectures, sans le moindre recul.
- PhoceaNiveau 6
Il font des HSA surtout par besoin plus que part plaisir. A force de payer si peu les enseignants, le coût de la vie augmentant, 1 HSA devient 2 puis 3 puis 4 puis .....Philomène87 a écrit:Catalunya a écrit:Je ne comprends jamais quand j'entends les moyennes de salaires évoquées à la télé, c'est tellement loin de ce que je touche.Verdurette a écrit:Récemment je me suis étouffée en entendant un gugusse (je ne sais pas qui c'était) déclarer à la TV qu'un PE gagnait en moyenne 2400 euros par mois. Après 25 ans de bons et loyaux services j'en suis loin ...
Parce que dans cette moyenne pèsent les agrégés, ceux qui font des HSA (parfois outre mesure), ceux qui reçoivent des IMP... Et les journalistes qui racontent ça à la TV ou à la radio ne font que répéter une information captée au hasard de leurs lectures, sans le moindre recul.
Je ne les incrimine pas ces collègues et je n'adhère pas au leurre des syndicats qui ont lutté pour les créations de postes, culpabilisant de façon agressive les collègues qui prenaient des HSA au motif que cela tuait des postes sans jamais se soucier des conditions salariales
Le vote favorable à la suppression de la prime de 500 € pour 3 HSA en est un exemple
Je ne connais pas de syndicat digne de ce nom qui voterait une baisse de salaire pour ceux qu'il représente
- Philomène87Grand sage
J'expliquais juste pourquoi les moyennes des salaires étaient souvent éloignées de ce qu'on touche vraiment : ce sont des moyennes, et qui incluent toutes les primes et les heures supp'.
Mais je suis d'accord avec toi, puisque c'est ça qui a l'air de transparaître dans ton message, quand on fait des HSA (plus de 2 désormais) il vaut mieux éviter de le dire ici
Mais je suis d'accord avec toi, puisque c'est ça qui a l'air de transparaître dans ton message, quand on fait des HSA (plus de 2 désormais) il vaut mieux éviter de le dire ici
- SphinxProphète
Pour information, l'article ne traite en aucune façon du salaire des enseignants, et il serait bon de le lire en entier avant de réagir, fin de ne pas être hors sujet.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Thomas Messlas a écrit:Est-ce que je faisais ça pour l'argent? Pas vraiment. À l'année, la fonction rapporte entre 906,24€, pour les classes de première et terminale des lycées généraux et technologiques, et 1425,84€, pour les classes de première et terminale des lycées professionnels comme pour celles de troisième et de seconde. Il s'agit d'une somme certes non négligeable, mais je peux vous assurer qu'en matière de tarif horaire, cela ne représente pas grand-chose.
D'une certaine manière, je ne trouve pas scandaleux cette attitude désintéressée. Nous ne devrions pas avoir à travailler pour l'argent. Ce n'est pas le but de notre travail mais ce qui nous permet de le faire. Notre traitement est lié à ce que nous sommes réputés savoir faire, non au travail concret. Il devrait être suffisant pour nous permettre de travailler au mieux sans avoir à nous soucier d'argent. La charge de professeur principal ne devrait pas être pensée comme un travail en plus qui offre une prime, et donc un moyen d'arrondir les fins de mois. Je verrais mieux une décharge d'une heure ou deux, ou trois, avec maintien d'un traitement plus élevé pour tout le monde.
Thomas Messias a écrit:Rentrée après rentrée, on m'a confié cette responsabilité pour des classes de seconde. Durant ces cinq années, j'ai parfois rêvé d'être une pieuvre: neuf cerveaux et huit tentacules n'auraient pas été de trop. Il faut gérer l'administratif, l'émotionnel, les conflits, l'orientation, et tenter de préserver un peu de temps pour assurer les cours de sa matière.
Je comprends. Aucune envie de recommencer.
Tout à fait d'accord avec la fin de l'article.
- OrlandaFidèle du forum
Je suis PP, mais uniquement en première S. J’estime que pour le montant de la prime, c’est la charge de travail correcte. Pour les autres niveaux, c’est nous voler.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- PoupoutchModérateur
Être PP sur un niveau à orientation, c'est infernal. J'ai testé seconde (et encore, c'était avant les spécialités) et terminale avec l'usine à gaz parcoursup. Et les circulaires, d'année en année, exigent davantage de travail sur l'orientation de la part des PP, sans pour autant augmenter la charge, le pompon étant la terminale, avec tout ce temps perdu ou investi en dehors des cours pour une prime équivalente à celle du PP de première...
Cette année, j'ai clairement refusé de m'investir au point où le réclame chaque infolettre de Parcoursup, et je l'ai clairement dit. Encore il y a une semaine, "le professeur principal recevra individuellement chaque élève n'ayant pas de solution pour la rentrée prochaine afin de préparer ses vœux pour le second tour"... Je suis en corrections de bac, j'habite à 1h du lycée, les élèves sont en oraux... Et j'ai déjà pris le temps de les conseiller. Seulement, quand à 8 de moyenne on ne demande que 2 BTS ultra sélectifs, ou quand en L on demande PACES, moi je ne peux plus rien faire pour eux...
Cette année, j'ai clairement refusé de m'investir au point où le réclame chaque infolettre de Parcoursup, et je l'ai clairement dit. Encore il y a une semaine, "le professeur principal recevra individuellement chaque élève n'ayant pas de solution pour la rentrée prochaine afin de préparer ses vœux pour le second tour"... Je suis en corrections de bac, j'habite à 1h du lycée, les élèves sont en oraux... Et j'ai déjà pris le temps de les conseiller. Seulement, quand à 8 de moyenne on ne demande que 2 BTS ultra sélectifs, ou quand en L on demande PACES, moi je ne peux plus rien faire pour eux...
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je trouve l'article assez pédagogique. C'est très difficile d'être audible sur cette réforme, et le fait de poser clairement les choses au début quitte à être un peu long permet de comprendre pourquoi cette réforme a des effets néfastes, c'est bien l’enjeu de cet article et non la question de la rémunération.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- ElaïnaDevin
J'apprécie souvent les articles de Thomas Messias, que je trouve très très intéressants.
Après, dans celui-ci, il y a de quoi confirmer ce que je pense du rôle de PP : il y a un moment où je trouve que certains PP en font clairement beaucoup trop en terme d'apostolat... Franchement, 10 RDV parent pour un gamin qui pose problème ? "Guetter les baisses de motivation" ? Et puis quoi encore, aller vérifier qu'ils prennent leur petit déjeuner chez eux et qu'ils ne jouent pas à la console jusqu'à 3h du matin ? Ben oui mais non. On n'est ni travailleurs sociaux, ni curés, ni médecins, ni éducateurs spécialisés. Ni les parents, d'ailleurs.
Quand on m'a bombardée (j'avais dit non) PP de seconde, j'ai dit OK. Je me suis toujours refusée à remplir le rôle des parents, de la vie scolaire et des CDE. J'utilise les heures de vie de classe et l'AP du PP, pas une minute de plus ou de moins pour faire mon boulot de PP. Pour les RDV parents, c'est sur mes heures de trou. Et pas ad nutum non plus. Je ramasse les papiers, j'en distribue, je fais passer les infos, je reçois en entretien individuel chaque élève 2 ou 3 fois par an, j'orchestre les conseils de classe, et basta. Le gamin qui a une baisse de motivation, pardon mais c'est à ses parents de se débrouiller avec. Et, pardon d'être une infâme sans coeur mais... l'orientation, je peux pas la choisir/décider/élaborer à la place de l'élève. C'est le boulot des parents ça aussi. Et si vraiment ils s'en contrecarrent, je vais pas m'en occuper à leur place (j'ai déjà mes propres mioches à gérer).
Evidemment, si on fait le boulot des parents, des PsyEn, de la vie sco, du médecin, du conseiller conjugal des parents, on ne s'en sort pas. Si on refuse de jouer les curés, tout de suite ça va mieux.
(bon, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit hein, je ne suis pas un monstre, quand on me fait part de problèmes précis j'écoute et j'essaie de trouver des solutions, mais il y a un moment où il fait mettre des barrières).
Après, dans celui-ci, il y a de quoi confirmer ce que je pense du rôle de PP : il y a un moment où je trouve que certains PP en font clairement beaucoup trop en terme d'apostolat... Franchement, 10 RDV parent pour un gamin qui pose problème ? "Guetter les baisses de motivation" ? Et puis quoi encore, aller vérifier qu'ils prennent leur petit déjeuner chez eux et qu'ils ne jouent pas à la console jusqu'à 3h du matin ? Ben oui mais non. On n'est ni travailleurs sociaux, ni curés, ni médecins, ni éducateurs spécialisés. Ni les parents, d'ailleurs.
Quand on m'a bombardée (j'avais dit non) PP de seconde, j'ai dit OK. Je me suis toujours refusée à remplir le rôle des parents, de la vie scolaire et des CDE. J'utilise les heures de vie de classe et l'AP du PP, pas une minute de plus ou de moins pour faire mon boulot de PP. Pour les RDV parents, c'est sur mes heures de trou. Et pas ad nutum non plus. Je ramasse les papiers, j'en distribue, je fais passer les infos, je reçois en entretien individuel chaque élève 2 ou 3 fois par an, j'orchestre les conseils de classe, et basta. Le gamin qui a une baisse de motivation, pardon mais c'est à ses parents de se débrouiller avec. Et, pardon d'être une infâme sans coeur mais... l'orientation, je peux pas la choisir/décider/élaborer à la place de l'élève. C'est le boulot des parents ça aussi. Et si vraiment ils s'en contrecarrent, je vais pas m'en occuper à leur place (j'ai déjà mes propres mioches à gérer).
Evidemment, si on fait le boulot des parents, des PsyEn, de la vie sco, du médecin, du conseiller conjugal des parents, on ne s'en sort pas. Si on refuse de jouer les curés, tout de suite ça va mieux.
(bon, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit hein, je ne suis pas un monstre, quand on me fait part de problèmes précis j'écoute et j'essaie de trouver des solutions, mais il y a un moment où il fait mettre des barrières).
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