Devenir enseignant dans le cadre d'une reconversion professionnelle

Bonjour à tous,

J'ai 29 ans et je suis le TRÈS MALHEUREUX récipiendaire d'un Master en Information-Communication. J'ai en effet passé 5 ans à absorber des insanités pseudo-intellectuelles qui m'ont permis de décrocher un emploi aliénant pour une bien maigre rémunération. Mes missions sont vides de sens et superficielles. Je précise également que je me suis fait éjecter de mon précédent emploi en raison de mon trop faible niveau d'expertise.

POUR RÉSUMÉ, j'ai détesté mes études ; je déteste tout ce qui a trait à ce domaine d'activité ; je déteste mon travail ; je suis démissionnaire.

CEPENDANT, je suis passionné d'histoire et de littérature au point de lire au travail dès que mes collègues ont le dos tourné. J'aime également parler et transmettre mes connaissances. Je souhaiterais enseigner dans le secondaire mais je n'ai pas obtenu les bons diplômes. Que me conseillez-vous pour changer de voie professionnelle sachant que je n'ai pas assez cotisé pour prendre un congé formation et que mes ressources financières sont très limitées ?
- Me faire une première expérience en tant qu'enseignant contractuel malgré mon parcours ? Est-ce faisable ? Je vis dans la région de Tours (Académie Orléans-Tours). Je suis mobile et je peux changer d'académie.
- Reprendre des études ? Si oui, repartir en L1 jusqu'à l'obtention du master MEEF ?
- Passer le concours en candidat libre avec l'appui d'une préparation dispensée par le CNED ? Est-ce atteignable ?

Les questions fourmillent dans ma tête.
Je vous remercie par avance pour les précieux conseils pour vous pourrez me prodiguer.

Bonne journée à tous.

Bonjour @Herzeleid,

Si tu veux devenir prof, je te conseille très fortement de devenir contractuel auparavant, pour te confronter aux réalités du métier, qui sont souvent très éloignées des fantasmes véhiculés par les médias et ton beauf' Jean-Claude : certains enseignants, surtout ceux qui ont travaillé avant comme cadres (et donc avec les conditions et le salaire assorti, même si apparemment ce n'est pas ton cas) tombent parfois de très haut quand ils découvrent le métier !
Par contre, si tu es motivé, oui, tu peux donc postuler comme contractuel au rectorat de ton académie (même maintenant : parfois ils recrutent justement au moment de la rentrée car manque de profs), mais si tu es recruté, ce sera probablement dans la matière que tu as étudiée, car tu te doutes qu'être "passionné d'histoire et de littérature" ne suffit pas pour être un prof compétent pour enseigner ces matières.
Si tu ne souhaites pas devenir contractuel, tu peux bien sûr tenter le concours, en candidat libre (avec ou sans le CNED) ou en t'inscrivant en master MEEF, mais là encore, il serait probablement souhaitable que tu recommences en L1 tes études en fait, car encore une fois lire beaucoup d'histoire et de romans ou autres ne suffit pas pour réussir le CAPES, surtout dans ces deux matières, où le concours est je crois assez sélectif ! Bon courage et j'espère que ton projet de reconversion pro se confirmera, si c'est vraiment ce que tu souhaites !

Puisque tu as travaillé 5 ans dans le privé, tu peux passer le CAPES 3ème voie. Il y a moins d'épreuves à préparer et il me semble qu'il y a un peu de reprise d'ancienneté. En revanche, il y a aussi moins de postes, il faut regarder si tu peux trouver des stats sur la pression inscrits/postes par rapport au concours externe (le classique).

Sans aucune formation universitaire, il te sera difficile de commencer au niveau des concours. Il faut acquérir des méthodes et une culture disciplinaire que tu n'as pas, même si tu aimes lire. Même si tu parvenais à obtenir un concours, il faut ensuite savoir quoi enseigner et comment enseigner aux élèves. Pour cela, une maîtrise disciplinaire est essentielle. Sais-tu par exemple faire une dissertation, un commentaire de documents, un croquis ? Reprendre en licence est donc plus indiqué - tu peux peut-être avoir une équivalence en L2 ou L3 avec ton diplôme. Attention, si tu veux te diriger vers l'histoire-géo, il te faudra aussi travailler la géo.

Par ailleurs, vu ton message, tu risques de fantasmer un peu le métier d'enseignant : un métier avec du sens, dans lequel on partage, on parle et les élèves écoutent... C'est un peu plus compliqué que cela. Pourquoi ne pas travailler en tant qu'AED (surveillant) pendant ta reprise d'études ? Ca pourrait te donner une première impression de ce qu'est réellement un établissement d'enseignement.

Sinon, et je suis très sérieuse, si tu veux "juste" reprendre au master, tu peux aussi passer le concours de CPE. Ce n'est pas enseigner, certes, mais ton master devrait t'être utile (enfin je me trompe peut-être je n'ai aucune idée de ce qu'on y fait en fait) et je trouve que c'est un métier qui a beaucoup de sens :
- management de l'équipe d'AED
- participation aux réunions de direction
- vision assez large des élèves
- projets...
- travail avec beaucoup de monde, tu ne t'ennuies jamais
- pas de boulot à la maison
Voilà. Pour un profil comme le tien, je pense que ça serait à prendre en compte. Honnêtement, c'est un métier que je pourrais exercer avec plaisir, mais j'y perdrais trop en traitement.

Ton master en sciences de l'information et de la communication ne te permet-il pas d'exercer en tant que professeur documentaliste ?

D'abord en tant que contractuel, puis en passant le concours ?

En effet, par rapport à tes études je trouve que le métier de professeur documentaliste est celui qui se rapproche le plus. Je suis prof doc donc n'hésite pas si tu as des questions.

Merci pour toutes vos réponses.

Je réalise en effet que je ne dispose pas de toutes les compétences méthodologiques qui incombent à l'enseignant. Sans doute me faudra-t-il reprendre une ou deux années d'études. Travailler en tant qu'assistant d'éducation peut être une solution provisoire en attendant de passer le concours ; cela me permettrait également de m'immerger dans l'environnement d'un établissement scolaire.
En revanche, je ne suis pas du tout intéressé par le métier de professeur-documentaliste ; mais merci de me l'avoir proposé.
Je vais peaufiner mon projet avec plus de rigueur.

Bon week-end à tous et encore merci.

Doc a écrit:En effet, par rapport à tes études je trouve que le métier de professeur documentaliste est celui qui se rapproche le plus. Je suis prof doc donc n'hésite pas si tu as des questions.

Pareil... prof doc permet de toucher à beaucoup de choses, si tu as un goût pour l’histoire, tu peux monter des projets avec les collègues de la discipline et chouchouter et enrichir le fonds histoire-géographie du CDI. Je ne connais pas l’état de ton académie en prof-doc, dans le privé, sur Clermont, il y a pas mal de postes non pourvus en ce moment.

Edit. Je n’avais pas vu ton message précédent. Essaie de voir quand même à quoi ressemble le métier aujourd’hui, et dans différents types d’établissement, on peut vraiment se faire plaisir et se concentrer sur ce qui nous intéresse. Sauf exception, le professeur-documentaliste ne passe pas sa vie à faire des étiquettes. Enfin, moi, non...

Bonjour Herzeleid,

Repartir en L1 me paraît fastidieux compte tenu du bagage général que tu as, et de ton goût pour la matière en autodidacte.
A contrario, se lancer tout de suite sur le concours est sans doute extrême. Quoique je connaisse plusieurs de cas de réussite pour des « reconvertis » plus ou moins autodidactes, y compris à l'agrégation, c'est surtout en lettres : les concours sont bien moins accessibles en HG de façon générale.

L'idéal, mais je ne sais pas dans quelle mesure c'est possible, serait de pouvoir obtenir une équivalence pour t'inscrire en master de préparation au concours. Car le CNED tout seul ça risque d'être un peu dur. C'est plus faisable pour re-préparer si on a déjà suivi une prépa concours.

Voilà des idées qu'ils valent ce qu'elles valent.
Essaye aussi d'être professeur contractuel, on ne sait jamais s'il y a des besoins ? On te l'a déjà conseillé plus haut, à raison je pense, car ça permet de voir les réalités du métier.

Courage pour ta reconversion en tout cas ! Ce n'est jamais simple de se lancer dans cette démarche.

Et puis renseigne-toi sur les affectations et les mutations : si tu as un.e conjoint.e, sache que tu risques très très très fortement d'être affecté loin dès l'année de stage.