- RomanoJe viens de m'inscrire !
Bonjour à toutes et à tous,
malgré des errances sur de sombres documents officiels et syndicaux, beaucoup de mes interrogations techniques restent sans réponses.
Tout d'abord, j'ai un profil un peu particulier (qui est la source de mes interrogations...). J'ai repris les études tard et obtenu le concours l'année dernière, je finis donc à 31 ans mon année de stage cette année. J'ai fait le nécessaire depuis mon master pour faire une thèse, Saint-Graal en histoire et il semble, que cela ait marché. J'attends une ultime confirmation, mais un labo de mon université devrait me fournir un contrat doctoral avec charge d'enseignement. C'est génial ! Mais...
Mais j'ai découvert un métier qui m'éclate vraiment... Même si la première année n'a pas été facile, une fois le "rythme de croisière" pris, c'était particulièrement enthousiasmant. De plus, j'ai eu, en T1 un poste fixe, dans un collège rep+ qui me plait énormément (classes Freinets, pas loin de chez moi, projet d'établissement suivi et ambitieux, équipe ultra motivée, etc.). Les conditions sont vraiment idéales.
Du coup j'en suis à me demander si je ne vais pas refuser une thèse qui me forcerait à abandonner ce poste. À cela s'ajoutent des arguments plus pragmatiques, de salaire (je vais être papa dans peu de temps...), d'avancement, de retraite... D'autant qu'étant "plus vieux" que la moyenne des T1, je me vois mal entrer véritablement dans le métier seulement à 35ans.
Donc dans ma quête de juger le "pour" et le "contre", j'ai atterri ici pour avoir des retours de personnes ayant posé une dispo pour recherche, des avantages et inconvénients pour la suite. Puis-je faire valoir ces années dans mes échelons ? Ces années sont-elles incluses dans l'ancienneté pour passer un concours interne ? Qu'en est-il des points au cours de ces années ? Est-ce que je serai obligé de repasser par le mouvement inter académique ou juste l'intra ? Mais aussi, qu'en pensent les profs et doctorants ici ?
En vous remerciant par avance pour vos lumières.
Belle soirée à toutes et à tous.
malgré des errances sur de sombres documents officiels et syndicaux, beaucoup de mes interrogations techniques restent sans réponses.
Tout d'abord, j'ai un profil un peu particulier (qui est la source de mes interrogations...). J'ai repris les études tard et obtenu le concours l'année dernière, je finis donc à 31 ans mon année de stage cette année. J'ai fait le nécessaire depuis mon master pour faire une thèse, Saint-Graal en histoire et il semble, que cela ait marché. J'attends une ultime confirmation, mais un labo de mon université devrait me fournir un contrat doctoral avec charge d'enseignement. C'est génial ! Mais...
Mais j'ai découvert un métier qui m'éclate vraiment... Même si la première année n'a pas été facile, une fois le "rythme de croisière" pris, c'était particulièrement enthousiasmant. De plus, j'ai eu, en T1 un poste fixe, dans un collège rep+ qui me plait énormément (classes Freinets, pas loin de chez moi, projet d'établissement suivi et ambitieux, équipe ultra motivée, etc.). Les conditions sont vraiment idéales.
Du coup j'en suis à me demander si je ne vais pas refuser une thèse qui me forcerait à abandonner ce poste. À cela s'ajoutent des arguments plus pragmatiques, de salaire (je vais être papa dans peu de temps...), d'avancement, de retraite... D'autant qu'étant "plus vieux" que la moyenne des T1, je me vois mal entrer véritablement dans le métier seulement à 35ans.
Donc dans ma quête de juger le "pour" et le "contre", j'ai atterri ici pour avoir des retours de personnes ayant posé une dispo pour recherche, des avantages et inconvénients pour la suite. Puis-je faire valoir ces années dans mes échelons ? Ces années sont-elles incluses dans l'ancienneté pour passer un concours interne ? Qu'en est-il des points au cours de ces années ? Est-ce que je serai obligé de repasser par le mouvement inter académique ou juste l'intra ? Mais aussi, qu'en pensent les profs et doctorants ici ?
En vous remerciant par avance pour vos lumières.
Belle soirée à toutes et à tous.
- ChoubidouhNiveau 8
Bonjour,
Alors, à mon sens l'aventure doctorale en contrat doc est quelque chose d'intense et génial. C'est trois années dans une bulle, avec des étudiants de haut niveau (en tout cas comparé au monde pre-bac). Le salaire est plus que decent (de mémoire 1400 sans charge d'enseignement,mais 1700 avec,en pplus éventuelle prime d'activité.
Le gros plus c'est la liberté de faire. Cela dépend des charges d'enseignement, mais dans mon cas on m'a laissé construire mon cours de A à Z. Et côté recherche, c'est également une sensation de agréable (ex : j'ai complètement redéfini mon sujet au milieu de ma thèse sans soucis,tu géres tes déplacements en colloque et terrain...).
Par contre,nonobstant l'aventure intellectuelle, il ne faut pas oublier que les postes après un doctorat sont très rares en France. Il faut partir en post doc et/ou à l'étranger pour être embauché/reconnu. Donc mon avis : à faire si cela fait sens pour toi (envie de contribuer à la recherche, objectif de vie, visée d'un poste spécifique ou le doctorat aide...).
Mon cas est spécifique car j'ai fais mon contrat doc avant d'entrer dans L'EN. Donc je te donne les dispositions dans ce cas :
Le contrat doc est un contrat de droit public. Il t'ouvre donc les concours internes. Il est également pris en compte pour le reclassement pour moitié (18 mois) en cas de recrutement, je ne sais pas en dispo.
Alors, à mon sens l'aventure doctorale en contrat doc est quelque chose d'intense et génial. C'est trois années dans une bulle, avec des étudiants de haut niveau (en tout cas comparé au monde pre-bac). Le salaire est plus que decent (de mémoire 1400 sans charge d'enseignement,mais 1700 avec,en pplus éventuelle prime d'activité.
Le gros plus c'est la liberté de faire. Cela dépend des charges d'enseignement, mais dans mon cas on m'a laissé construire mon cours de A à Z. Et côté recherche, c'est également une sensation de agréable (ex : j'ai complètement redéfini mon sujet au milieu de ma thèse sans soucis,tu géres tes déplacements en colloque et terrain...).
Par contre,nonobstant l'aventure intellectuelle, il ne faut pas oublier que les postes après un doctorat sont très rares en France. Il faut partir en post doc et/ou à l'étranger pour être embauché/reconnu. Donc mon avis : à faire si cela fait sens pour toi (envie de contribuer à la recherche, objectif de vie, visée d'un poste spécifique ou le doctorat aide...).
Mon cas est spécifique car j'ai fais mon contrat doc avant d'entrer dans L'EN. Donc je te donne les dispositions dans ce cas :
Le contrat doc est un contrat de droit public. Il t'ouvre donc les concours internes. Il est également pris en compte pour le reclassement pour moitié (18 mois) en cas de recrutement, je ne sais pas en dispo.
- bobdomNiveau 8
Bonjour !
Je pense que ça dépend vraiment des profils. Tu as déjà dû faire un master 2. As-tu été passionné par ton travail de recherche ? Pour ma part, j'ai commis l'erreur de me lancer dans une thèse sans avoir vraiment la flamme, contrairement à d'autres camarades. J'avoue avoir vécu de façon assez sombre ces années de contrat doctoral. À l'inverse, j'ai beaucoup apprécié mes années de lycée, où j'ai noué des relations très positives avec les collègues, en raison d'un climat de travail plus détendu (moins de comparaison, de pression pour les postes). Il est vrai que j'ai obtenu un poste dans un lycée relativement agréable. Et j'aurais sans doute vécu moins bien les choses dans un collège difficile. Bref, si c'était à refaire, je prendrais immédiatement mon poste dans le secondaire et je m'épargnerais ce détour.
Concernant le concours interne, oui je pense que le contrat doctoral compte. Pour la reprise d'ancienneté, je ne suis pas sûr, il faut voir. J'imagine que oui mais avec l'EN... mieux vaut vérifier.
Mon avis diffère aussi sur le salaire « plus que décent » évoqué par Choubidouh pour 1400 euros (1650/1700 certes si on a une charge de cours). Franchement, je trouve que c'est très peu, surtout si c'est pour vivre avec un enfant en région parisienne. Il n'y a aucune possibilité d'heures sup. Il est vrai que mon point de comparaison est un salaire d'agrégé. (À ce propos, si tu envisages un poste dans le supérieur en HG, je crois qu'il faut privilégier l'agrégation externe à l'interne, même si ce n'est pas une condition absolue, c'est fortement recommandé).
Voilà, je pense que l'on ne peut pas établir de règle absolue, car il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte, y compris tes attentes, ton goût et ton tempérament. Mais malgré toutes ces réserves, si tu aimes ça et si tu as peur de regretter de n'avoir pas été jusqu'au bout, alors il faut y aller.
Je pense que ça dépend vraiment des profils. Tu as déjà dû faire un master 2. As-tu été passionné par ton travail de recherche ? Pour ma part, j'ai commis l'erreur de me lancer dans une thèse sans avoir vraiment la flamme, contrairement à d'autres camarades. J'avoue avoir vécu de façon assez sombre ces années de contrat doctoral. À l'inverse, j'ai beaucoup apprécié mes années de lycée, où j'ai noué des relations très positives avec les collègues, en raison d'un climat de travail plus détendu (moins de comparaison, de pression pour les postes). Il est vrai que j'ai obtenu un poste dans un lycée relativement agréable. Et j'aurais sans doute vécu moins bien les choses dans un collège difficile. Bref, si c'était à refaire, je prendrais immédiatement mon poste dans le secondaire et je m'épargnerais ce détour.
Concernant le concours interne, oui je pense que le contrat doctoral compte. Pour la reprise d'ancienneté, je ne suis pas sûr, il faut voir. J'imagine que oui mais avec l'EN... mieux vaut vérifier.
Mon avis diffère aussi sur le salaire « plus que décent » évoqué par Choubidouh pour 1400 euros (1650/1700 certes si on a une charge de cours). Franchement, je trouve que c'est très peu, surtout si c'est pour vivre avec un enfant en région parisienne. Il n'y a aucune possibilité d'heures sup. Il est vrai que mon point de comparaison est un salaire d'agrégé. (À ce propos, si tu envisages un poste dans le supérieur en HG, je crois qu'il faut privilégier l'agrégation externe à l'interne, même si ce n'est pas une condition absolue, c'est fortement recommandé).
Voilà, je pense que l'on ne peut pas établir de règle absolue, car il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte, y compris tes attentes, ton goût et ton tempérament. Mais malgré toutes ces réserves, si tu aimes ça et si tu as peur de regretter de n'avoir pas été jusqu'au bout, alors il faut y aller.
- ShajarVénérable
La question, c'est pourquoi tu veux faire une thèse. Si c'est la thèse pour la thèse, plaisir de la recherche, etc. as-tu vraiment besoin d'un contrat doctoral ? Peux-tu envisager mener de front la thèse et le secondaire (et l'enfant, ce qui veut dire quand même un grosse charge) ? Dans ce cas, tu ne seras pas à plein temps sur la thèse, mais tu as droit à 6 ans au lieu des 3 normaux.
Si c'est une thèse pour avoir un poste dans le sup, le contrat doctoral est préférable, mais mesure bien tes chances avant de commencer : directeur, sujet, domaine... il faut quelqu'un qui pourra te pousser et un sujet qui soit suffisamment consensuel pour rentrer dans les cases universitaires (oublier, par exemple, l'extra-européen et éviter la contempo) tout en ayant un côté novateur et séduisant pour un futur recrutement (vive l'histoire environnementale), traitable en 3-4 ans (tout en assurant une charge de cours, qui est forcément lourde => sources pas trop loin et sujet pas énorme). Dis-toi aussi que l'allocation de contrat doctoral n'est pas énorme, donc avec un bébé, il faut que ta compagne ait un salaire stable. Enfin, il faut avoir l'agreg externe (si tu es normalien ou chartiste, c'est un plus), en histoire, c'est quasiment obligatoire, sauf domaines très spécifiques. Même ainsi, tes chances d'accéder au sup, à la CPGE ou à un PRAG restent minimes (mais nulle si tu ne fais rien - 100% des gagnants ont tenté leur chance ). A toi de sentir si tu veux te lancer dans l'aventure.
Pour les questions techniques sur les mutations, désolée, j'ai pris une dispo sans contrat, donc ce n'était pas la même situation.
Attention aussi aux gens qui te promettent des contrats facilement... ce n'est jamais joué d'avance.
Si c'est une thèse pour avoir un poste dans le sup, le contrat doctoral est préférable, mais mesure bien tes chances avant de commencer : directeur, sujet, domaine... il faut quelqu'un qui pourra te pousser et un sujet qui soit suffisamment consensuel pour rentrer dans les cases universitaires (oublier, par exemple, l'extra-européen et éviter la contempo) tout en ayant un côté novateur et séduisant pour un futur recrutement (vive l'histoire environnementale), traitable en 3-4 ans (tout en assurant une charge de cours, qui est forcément lourde => sources pas trop loin et sujet pas énorme). Dis-toi aussi que l'allocation de contrat doctoral n'est pas énorme, donc avec un bébé, il faut que ta compagne ait un salaire stable. Enfin, il faut avoir l'agreg externe (si tu es normalien ou chartiste, c'est un plus), en histoire, c'est quasiment obligatoire, sauf domaines très spécifiques. Même ainsi, tes chances d'accéder au sup, à la CPGE ou à un PRAG restent minimes (mais nulle si tu ne fais rien - 100% des gagnants ont tenté leur chance ). A toi de sentir si tu veux te lancer dans l'aventure.
Pour les questions techniques sur les mutations, désolée, j'ai pris une dispo sans contrat, donc ce n'était pas la même situation.
Attention aussi aux gens qui te promettent des contrats facilement... ce n'est jamais joué d'avance.
- ChoubidouhNiveau 8
Après l'obtention d'un concours, le contrat doctoral est repris pour l'ancienneté, pour 50%. Par contre, concernant la retraite, les allocataires dépendent du régime des vacataires/contractuels (je n'ai plus le nom), qui différe du régime des titulaires. Il me semble qu'il faut faire un rachat ou un truc du genre après, mais de toute façon j'imagine que toit cela évoluera avec la nouvelle ancienne réforme des retraites.
Concernant le niveau de salaire, c'est vrai : j'ai toujours fait en sorte de m'établir loin de la capitale et des grandes villes... Et les niveaux de rémunération pour une vie décente sont bien entendu très différents. À comparer avec la situation antérieure et surtout la situation des personnes non allocataires, c'est tout de même enviable. Il faut également ajouter à ce salaire une ligne de crédit parfois concédée par le labo aux docs pour financer leurs déplacements/logiciels. J'ai également bénéficié d'un contrat de recherche qui m'a équipé en informatique. Bref on bricole... Malheureusement.
Plus généralement, je suis d'accord avec mon voisin du dessus : la perception de l'aventure doctorale est très liée à notre pyramide des besoins, notre situation actuelle et nos attentes. Et d'ailleurs il ne faut pas attendre trop d'un doctorat en matière pro. Il est un avantage/pré-requis pour certains postes/concours, mais peut être pénalisant par ailleurs (années de retard, difficulté à revenir à des enseignements basiques après avoir exploré les limites d'une discipline, perception des docteurs...)
En revanche, faire un doctorat en formation continue me semble complexe. Les collègues dans cette situation n'arrivaient à avancer qu'au prix de gros sacrifices. Même les ATER et contrat doc chargés de TD ont du mal à avancer malgré une charge d'enseignement limitée (96h ETD annuelles de mémoire) dans mon labo. Les thèses ne peuvent plus s'étendre sur 10 ans comme auparavant. Une thèse à mi-temps (avec un boulot à côté) doit être finalisee en 6 ou 7 ans... Et une grosse majorité abandonne avant ce terme en sciences molles.
Dernier point : j'abonde sur le choix du sujet si tu compte te diriger vers le sup. Pour être MCF il faut être qualifié après un doctorat, et cette qualification n'est pas accordée à tous les docteurs. Cela dépend des sections CNU j'imagine, mais être ne dehors du mainstream peut être délétère.
Concernant le niveau de salaire, c'est vrai : j'ai toujours fait en sorte de m'établir loin de la capitale et des grandes villes... Et les niveaux de rémunération pour une vie décente sont bien entendu très différents. À comparer avec la situation antérieure et surtout la situation des personnes non allocataires, c'est tout de même enviable. Il faut également ajouter à ce salaire une ligne de crédit parfois concédée par le labo aux docs pour financer leurs déplacements/logiciels. J'ai également bénéficié d'un contrat de recherche qui m'a équipé en informatique. Bref on bricole... Malheureusement.
Plus généralement, je suis d'accord avec mon voisin du dessus : la perception de l'aventure doctorale est très liée à notre pyramide des besoins, notre situation actuelle et nos attentes. Et d'ailleurs il ne faut pas attendre trop d'un doctorat en matière pro. Il est un avantage/pré-requis pour certains postes/concours, mais peut être pénalisant par ailleurs (années de retard, difficulté à revenir à des enseignements basiques après avoir exploré les limites d'une discipline, perception des docteurs...)
En revanche, faire un doctorat en formation continue me semble complexe. Les collègues dans cette situation n'arrivaient à avancer qu'au prix de gros sacrifices. Même les ATER et contrat doc chargés de TD ont du mal à avancer malgré une charge d'enseignement limitée (96h ETD annuelles de mémoire) dans mon labo. Les thèses ne peuvent plus s'étendre sur 10 ans comme auparavant. Une thèse à mi-temps (avec un boulot à côté) doit être finalisee en 6 ou 7 ans... Et une grosse majorité abandonne avant ce terme en sciences molles.
Dernier point : j'abonde sur le choix du sujet si tu compte te diriger vers le sup. Pour être MCF il faut être qualifié après un doctorat, et cette qualification n'est pas accordée à tous les docteurs. Cela dépend des sections CNU j'imagine, mais être ne dehors du mainstream peut être délétère.
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