Faire une thèse en étant prof en collège

Bonjour à tous,
je suis nouvelle sur ce forum.
Je viens vous demander des infos que je ne trouve nul part ailleurs.

je suis prof en collège, avec des enfants, dans le Nord.
J'ai la possibilité de faire une thèse de doctorat avec une université parisienne.

J'adorerai le faire mais j'hésite car je me demande si cela est concrètement possible. J'ai deux questions principales (j'en pose une ici et l'autre dans un autre post).

- Combien de fois doit-on se déplacer pour assister à colloques, séminaires etc?. Combien de temps "en présentiel" doit-on assurer à la fac?

Je ne voudrais pas être tout le temps "absente" au collège, et je pense également à mes enfants qui ne sont pas encore autonomes.

Merci pour vos réponses.

Yuca

Bonjour,

Voici ma seconde question !!

Je suis prof dans un collège et j'ai l'occasion de faire une thèse de doctorat dans une université parisienne.

Comment cela se passe-t-il pour faire une thèse sans financement / autonome, avec éventuellement des bourses d'un organisme?

Je sens que c'est une question bête mais tant pis.

Merci pour vos réponses

Yuca

Merci Poupoutch!
J'ai de plus fait une bêtisé en posant d'abord les questions sur un mauvais topic... j'en suis désolée.
Ici c'est la bonne!
Merci encore!

Aucun problème, la modération sert aussi à ça

Pour ta première question, ça dépend sans doute pas mal des formations. du temps où je faisais ma thèse, il n'y avait que quelques séminaires à suivre la première année, donc peu de présentiel obligatoire (hormis les rendez-vous avec le directeur de thèse). Les universités sont souvent ouvertes durant les petites vacances et Paris est dans une autre zone, donc il y a aussi moyen de profiter des vacances scolaires pour caler les rendez-vous.

Pour ce qui est du non-financement, on peut tout à fait faire une thèse sans financement.

Ok cette question de zones de vacances est une bonne idée en effet

Bonjour Yuca,

J'avais posté une réponse, mais elle a dû disparaître lors de la fusion des 2 sujets.

Je te disais que les conditions financières et l'organisation variaient a priori d'une fac à l'autre et même d'une UFR à l'autre. Donc le mieux est de poser toutes ces question à ton ou ta future directrice de thèse.

En revanche, sur ce forum quelqu'un pourra sans doute te dire si tu as le droit ou non à t'absenter exceptionnellement du collège.

Enfin, je disais que, si tu ne souhaites pas trop t'éloigner de tes enfants, as-tu pensé aux solutions suivantes ?
- le plus simple : chercher un directeur de thèse dans une université proche de chez toi (mais si tu as un projet très précis, ce n'est pas toujours adapté)
- sinon, demandé à être en co-tutelle : un directeur plus spécialisé à Paris, et un autre dans la fac de ton coin, à laquelle tu serais rattaché(e) pour les séminaires
- suivre les séminaires à distance (par exemple en demandant à un autre étudiant d'enregistrer le cours ou en étant carrément "en direct" par téléphone ou visio)
- et peut-être y a-t-il d'autres possibilités encore

Bon courage !

Salut Yuca,

Je me pose les mêmes questions que toi ! Je suis en train de terminer mon année de stage, et j'aimerais m'inscrire en thèse l'année prochaine. Comme toi, j'ai des enfants. N'ayant pas réussi à boucler mon dossier de demande de contrat, l'idée est de faire ma thèse sans financement, mais j'hésite, j'ai peur de glisser vers une situation ingérable, après deux années déjà très très lourdes (concours + stage).

J'ai eu l'idée de contacter un des doctorants de mon directeur de thèse potentiel, lui aussi (le doctorant, pas le directeur !) n'ayant pas de bourse et enseignant dans le secondaire, pour me faire une idée des conditions de travail. Son retour était plutôt encourageant, mais je n'ai pas encore pris ma décision. Peut-être que tu pourrais toi aussi te rapprocher des doctorants de ton directeur/ta directrice de thèse pour avoir plus d'éléments ?

Sinon l'idée proposée par Swan de faire une co-tutelle me semble une piste à creuser pour effectivement limiter les déplacements (même si j'ai entendu dire que c'est lourd au niveau administratif).

Petite précision : l’on parle de cotutelle seulement si la thèse se fait entre deux universités qui se trouvent dans deux pays différents, autrement on parle de codirection!

Oui, tu as raison !

Ma réponse a totalement disparu.

Je suis professeur en collège à  temps plein, je fais une thèse à côté, et j'ai eu un enfant quand j'étais en 2e année de thèse, il y a quatre ans donc (je suis en train de terminer). Je peux apporter quelques éclairages, je pense.

Alors je commence par le financement : ici, je paye mon inscription chaque année, de ma poche. Comme beaucoup de doctorants en sciences humaines, je ne suis pas financée.

Pour les séminaires et obligations, en fait ça dépend : la fac où j'ai commencé ma thèse imposait des heures de formation à suivre (sur ce qu'on voulait parmi les séminaires proposés). Concrètement j'étais stagiaire donc j'ai suivi ce qui coïncidait avec mon EDT, des trucs qui parfois n'avaient rien à voir juste pour remplir les heures. Mais j'ai changé de fac (pour suivre mon directeur de thèse) et la fac où je suis maintenant ne demande rien de tout ça et ne fait attention qu'à la thèse pour délivrer le diplôme (ce qui me paraît en réalité normal mais bon il peut y avoir des pressions du ministère pour la formation des doctorants, d'où les exigences de certaines facs ; c'est à voir avec l'université que tu vises).

Concernant les colloques et séminaires, comme tu le sais peut-être, aucune autorisation de droit n'existe pour les suivre. Sauf si tu as un chef hyper sympa, tu ne pourras pas assister à grand-chose, et participer encore moins. En tout cas c'est ce que j'ai vécu : je vais participer à un colloque bientôt, mon premier en 6 ans de thèse, parce que je devais être au collège la semaine + faire ma thèse et que même si on enlève mon enfant de l'équation, je ne pouvais pas rater les cours de collège pour aller à des colloques. C'est le seul truc que je vis un peu mal, en fait : le sentiment d'isolement qui va avec le fait d'être seul dans sa recherche et de ne jamais rencontrer d'autres gens. En ça, j'envie un peu les gens qui ont un contrat doctoral (mais gagnent moins bien leur vie que moi, on ne peut pas tout avoir), parce que leur recherche connaît un cadre que la mienne n'a pas.

Toutefois, ce sentiment d'isolement est fugace. J'ai un directeur vraiment extraordinaire, ce qui m'amène à mon point suivant : choisis bien ton DR. Surtout que tu ne fais pas ta thèse à temps plein, alors il faut qu'il soit dans un juste équilibre pour t'aider sans te bousculer, te motiver quand tu as un coup de mou ou de gros doutes. Bref c'est crucial. Avoir de chouettes amis aussi Tout ça aide à rompre cet isolement du doctorant auto-financé et qui bosse à côté.

Ton directeur, tu peux le voir en vrai mais ce n'est pas forcé non plus : je communique avec le mien via Skype, Zoom, mails, téléphone, et même parfois SMS en cas de situation urgente. Je suis assez proche de mon université mais je ne peux pas y aller (à cause du boulot au collège et de ma vie de famille), et lui habite loin (le lot de beaucoup de PR/MCF) donc n'est pas forcément là les jours où je pourrais y être. Donc pas d'angoisse sur la relation avec ton DR, tu peux le voir régulièrement sans que ce soit fréquent et sans pour autant perdre le contact ou que le contact soit désincarné. Je n'ai jamais manqué de suivi de la part de mon directeur.

En fait tu n'as pas besoin de te rendre dans l'université où tu es inscrite, dans l'absolu : ton boulot se fera en biblio (celle de ton université, ou la BNF par exemple), chez toi, mais rien ne t'impose la présence sur les lieux.

Je suis disponible pour d'autres questions si tu en as besoin (gestion thèse + collège + enfant, ça me connaît).

J'ajoute seulement que l'écriture de ma thèse, en plus d'un stress non négligeable (à cause de la conjonction des trois facteurs nommés ci-dessus), m'apporte une joie immense.

Le directeur de thèse est à mon sens un enjeu essentiel. Mon mari en avait un, qui ne l’a pas poussé lorsqu’il le fallait, faisait plus attention à ses affaires qu’à ses étudiants. Beaucoup de « ses » étudiants ont abandonné leur thèse. Mon mari également. Il se sentait seul, sans guide.

Merci beaucoup pour tous vos éclairages. Et oui pour l'isolement qui doit être le point crucial. Y a-t-il beaucoup de colloques? Combien de temps durent-ils?

Mon mari fait un thèse, en enseignant à temps plein.
Nous avons trois enfants en bas-âge.

Je suis à temps partiel parental, ce qui permet que je prenne une plus rosse part de tâches domestiques et de ce fait le libère un peu.

Il paie son inscription chaque année, et sa directrice, dans un premier temps à 1h30-2h de ches nous est désormais à 4h30-5h. La présence n'est pas requise, en tout cas vraiment pas souvent.

Je dirais que c'est jouable si tu n'as pas d'enfants ou si ton conjoint est très disponible pour eux. Si, comme certains collègues sur le forum, tu es conjoint de cadre avec de gros horaires et souvent en déplacement, et que tu es le "parent présent" de la maison, c’est plus compliqué... sauf si les émoluments du conjoint en question de permettent de diminuer ta quotité de travail.

Pour les colloques ça dépend il faut regarder les appels, c'est aussi une veille qui prend du temps et clairement en enseignant à temps plein on ne peut pas : c'est rédaction de thèse avant tout.

Sur l'organisation il faut en effet que le conjoint fasse sa part. Nous on arrive à trouver un équilibre et je fais quand même la moitié des tâches mais  c'est clair qu'il faut un conjoint qui fait sa part, et qui est prêt à faire plus que sa part parfois.

J'ai un jour plein sans cours pour bosser ma thèse, ça aussi c'est important, on a besoin de longues plages de travail pour se concentrer. Il y a des choses plus menues qui se font sur une courte plage (lire un article, etc.), mais quand tu travailles sur ta thèse, le temps de te remettre dedans etc., il faut des plages assez importantes.

Je confirme tout ce qu'a dit Fop.
J'ai été en thèse tout en enseignant en lycée avec deux petits enfants (j'ai commencé avant leur naissance en 2009 et soutenu en 2015 quand l'aîné avait trois ans et le petit 18 mois).
On ne m'a jamais imposé une présence à un séminaire après le M2. Par contre il est vrai que c'est souhaitable de pouvoir assister à un séminaire, au moins celui de son directeur de thèse.

Pour la participation à des colloques : clairement, il n'y a rien de prévu pour ça. Ce sera à la discrétion et à la bonne volonté de ton chef d'établissement. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu de problème pour demander et obtenir une absence, mais ce n'est pas tous les mois non plus. C'est au pire deux jours par an. Et il faut se débrouiller pour rattraper les heures, ce qui peut être parfois un vrai casse-tête, surtout si ton chef est pointilleux. Après s'il est coulant, ça peut être parfois relativement facile. Il y a deux ans par exemple, j'ai manqué deux jours en avril, et le rattrapage était une galère sans nom, notamment pour deux heures de terminale. J'ai demandé à la proviseur adjointe si elle était d'accord pour que je rattrape sous forme d'heures de surveillance en plus pour le bac, ce qui a été accepté (et dans la pratique, je n'ai pas fait le comptage mais je ne suis même pas sûre qu'elle me les ait mises en plus, ces heures de surveillance).
Ce que tu peux tenter, c'est de demander un emploi du temps sur trois jours pour te libérer au maximum des plages horaires pour bosser - ou autre chose qui t'arrange : j'ai une copine par exemple qui demandait un edt avec cours seulement le matin pour être tranquille l'après-midi : elle faisait dans la semaine deux AM cours/copies et deux AM thèse. Moi ça m'arrangeait d'avoir mon vendredi pour aller le matin au séminaire de mon DR et l'après-midi aux archives ou à la BnF.