[Profs doc] PMB ou autre logiciel de gestion gratuit ?

Bonjour aux docs du Forum.

Je suis arrivée dans un CDI misérable en 2016, et j'ai plus ou moins réussi à faire fonctionner BCDI3 qui était installé sur la bécane antédiluvienne, mais depuis deux ans, plus rien. Entre les interventions parcellaires de l'informaticien qui daigne parfois venir jusqu'à moi et oublie de réinstaller la base et le fait que personne n'a payé pour BCDI (alors que la comptable m'avait affirmé que c'était automatiquement renouvelé) depuis dix ans, j'ai laissé tomber et je fonctionne pour les prêts avec un vieux cahier, pour une dizaine d'élèves qui empruntent régulièrement, c'est bien assez (sur 59 cette année).

Par contre, j'aimerais faire un peu de ménage et remettre le fonds d'aplomb (les anciennes docs, pour la plupart non titulaires, ont fait n'importe quoi : 50 brochures-propagande EDF de 1970 enregistrées récemment, mais pas les quelques mangas ou specimen classiques des éditeurs récents par exemple!), et comme c'est assez limité, je n'en aurai pas pour trop longtemps et ça me donnera aussi une excuse pour rester au CDI et arrêter de courir partout à faire des projets et à m'occuper de tout en n'étant jamais remerciée. Ma CE a tendance à considérer mon rôle à géométrie variable : je suis quasi adjointe, gérant les HSE des projets culturels (que je rédige, conçoit et supervise de A à Z... elle se contente de signer et de récolter les lauriers) mais je me prend des remarques si je ne suis pas au CDI à toutes les récréations pour deux élèves qui y seraient aussi bien seules, ce qui m'empêche de fait de voir les collègues. Bref. Je ne suis pas la seule dans ce cas.

Qui connaît PMB? Est-ce facile de se l'approprier? Y en a-t-il d'autres également, peu chers ou gratuits? Je n'ai aucun abonnement et je n'achète quasiment rien, la ligne CDI sur le budget doit être à 100€, en gros les livres du prix des incos et un peu de plastique pour les couvrir! Je ne demande pas à en avoir, si je réclame, j'obtiens ce que je veux : quelques dicos de langue il y a deux ans, une série de BD en promo.... J'apporte aussi des livres que je trouve à la déchèterie (dans le local dédié, je ne repêche pas dans la benne!), ou des cartons à 1€ à La Croix Rouge ou Emmaüs. Cela suffit bien en fait pour l'usage que les élèves en font.

Merci d'avance de vos conseils!

PMB fonctionne bien, je l'ai déjà utilisé par le passé. L'interface du logiciel est beaucoup plus 'jeune' que BCDI et elle est accessible en ligne depuis n'importe où. Par contre, le portail documentaire était moins beau et pratique que e-sidoc mais peut-être que ça a changé.

Pour finir, avoir 100€ de budget c'est pour moi inconcevable. Tu devrais réclamer un vrai budget pour renouveler ton fonds qui a l'air vieillissant d'après ce que tu en dis.

ça va te paraître curieux mais je n'en ai pas besoin en fait... les élèves lecteurs sont ravis de lire tout ce qui traîne (y compris des vieux coucous en livre de poche jauni), et ceux qui ne lisent pas, eh bien, ils ne lisent pas. Quoi qu'on leur propose. On a quelques BD, plusieurs années de prix des incos, les specimen reçus... et rien à faire. Je ne crois pas une seconde à l'attrait des "jolis" livres. Un livre est un livre, surtout dans le milieu très simple dans lequel vivent la plupart de mes élèves, avec un CAP ouvrier agricole ou artisan comme objectif principal. Et si jamais, par miracle, une classe était un peu plus "éveillée" à la lecture (cette année, les 3è sont très demandeurs), on me défend de les "favoriser", de leur proposer des activités, voire même de les inscrire à des projets. "C'est trop intello, ça ne va pas plaire aux parents". Texto. Dans la bouche de la CE. Quand on a parlé d'aller à Guédelon. (le truc où on patauge dans la gadoue en faisant comme au Moyen-Age)... en rapport avec le projet comédie musicale et chevalerie de l'année...
Ceux dont les parents ne lisent pas, ne lisent pas! On essaie, bien sûr, mais malgré l'achat par le collège de livres qu'on leur donne, ça ne se transforme pas vraiment, sauf pour quelques uns, toujours les mêmes (ceux qui vont à la bibliothèque par exemple... et se font traiter d'intello). Par contre, je fais beaucoup de culturel. Ils pondent des haïkus comme un pommier fait des pommes, ils auront au cours de leur scolarité fréquenté la photographie (on a un vrai labo!), l'art contemporain, la chorégraphie, l'art video grâce aux artistes en résidence qu'on a depuis 3 ans. C'est l'intérêt d'être dans un coin paumé sous équipé où personne ne s'intéresse à l'art, quand on demande quelque chose le rectorat est ravi et nous le donne. Discrimination positive dont nous abusons allègrement et sans aucun scrupule. Je me dis qu'ils ne liront peut-être pas mais qu'ils auront assisté à des choses artistiques rares, écrit des livres, illustré, imprimé, photographié, etc. et que ça ne sera pas perdu pour tous.

Bonjour,
A part PMB, je ne connais pas d'autres interfaces. Je l'ai utilisé il y a longtemps et c'était plutôt simple de s'y retrouver.
Tu es dans quel coin (si ce n'est pas indiscret) ? Je pense que tu as tout à fait raison d'abuser du Rectorat s'il peut vous aider à équiper l'établissement !
Pour les livres il y a aussi les sites d'occasions du style LittleBookAdict qui est super !

Sud Auvergne. Le rectorat finance des projets, pas du matériel, malheureusement. J’en suis réduite à amener mon macbook pour bosser!

A oui...Je connais bien le délire, j'ai vécu dans le Limousin...
Je trouve quand-même que c'est pas normal cette différence entre les régions. Et je te souhaite bon courage avec PMB si tu te lances.

Pardon, mais je trouve un peu choquant de considérer que parce que tes élèves vivent dans un milieu simple et préparent des CAP il n'est pas utile de leur donner le goût de la lecture ... Je suis en lycée pro, mon établissement prépare entre autres des élèves à des CAP dans le bâtiment et pourtant mes collègues et moi essayons de les ouvrir un peu à la lecture ! Nous n'obtenons pas des résultats exceptionnels mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire ! Pour te donner deux exemples simples et très différents :
1. avec une collègue j'anime un club manga et nous participons notamment au prix Mangawa qui propose une sélection de 12 mangas de genres très différents ce qui donne l'occasion à chacun de trouver ce qu'il aime et montre aussi la variété d'un genre souvent décrié et méconnu (y compris par les élèves)
2. une fois par semaine, j'anime un club qui s'appelle "lire les yeux fermés" : les élèves se posent sur les fauteuils, sofas, par terre, etc et soit je leur lis une histoire (une nouvelle, un album ...) soit nous écoutons un livre audio (acheté d'occasion, emprunté à la médiathèque ...). Ce club marche super bien, je refuse du monde car je veux qu'ils soient en petit comité pour que l'écoute soit bonne.

Bref, de petites choses mais qui ouvrent modestement à la lecture, même et surtout avec un public qui n'a aps de livres à la maison !

Concernant PMB, désolée je ne l'ai jamais utilisé.

J'arrivais très bien à donner le goût de la lecture à mes élèves de CAP-BEP en LP... je faisais des clubs lecture, des cinéclubs, etc. Rien à voir avec l'ambiance d'un collège de l'hyper ruralité.

C'est TRES difficile là où je suis. Et on a beau leur proposer des tas de choses, rien à faire (pour les élèves qui ont décidé une fois pour toutes qu'ils n'aimaient pas lire). Ils sont partants pour les projets artistiques : fabriquer un livre , l'imprimer, écrire de la poésie, ça oui, sans problème, mais lire est trop lié à l'école et à la prof de français (pas pour tous heureusement). Nous avons chaque année deux jeux de livres du prix des Incos (un acheté par nous et un prêté par la médiathèque), la majorité n'en lit qu'un ou deux. Et encore parce qu'on met des créneaux dédiés dans l'emploi du temps. L'an dernier, une bonne moitié des quatre classes a poussé un soupir de soulagement quand on a arrêté de diviser la classe en deux sur un cours de français pour proposer un temps de lecture au CDI. Ils préféraient le cours de français " je préfère faire une dictée que lire un livre" m'a dit l'un d'eux.
Les futurs CAP agricole (en fait la plupart visent le bac pro) sont souvent intéressés par des livres qu'on aurait pas l'idée de leur proposer, mais que j'ai heureusement gardés dans mes rayonnages. Par exemple, on a 70 bouquins sur les champignons (vrai!), des guides sur la faune locale, des livres techniques sur les ponts, les tracteurs.... Les non lecteurs ne s'intéressent vraiment qu'à quelques sujets : nature, sport (j'ai acheté des bouquins chez Emmaüs sur la formule 1, en anglais, et ils le feuillettent). C'est des documentaires sur les vaches qui les passionneraient (sans rire... c'est vraiment essentiel ici).
On fait le quart d'heure lecture deux fois par semaine, quelques uns ne font même pas semblant de lire, ils regardent le plafond..  alors qu'ils ont le droit de choisir ce qu'ils veulent,  apporter quelque chose de chez eux, même un journal de foot ou un manga.

De toute façon, même avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas faire de coin lecture, ni même exposer un livre dans mon CDI, qui est une salle de classe de 30 m2 à tout casser, couverte de rayonnages tous différents, peints en violet crasseux, sans aucun espace libre pour mettre une affiche ou poser un livre sauf à condamner des tables, dont j'ai besoin pour accueillir les élèves (15 maxi, après, ça déborde). Le dessous des rayonnages est rempli de cartons de livres désherbés que je ne sais pas où mettre (parfois de très jolies choses, brochures anciennes, albums de voyages du 19è, trop fragiles et complètement obsolètes, mais pas du tout pertinentes dans un CDI, j'ai même trouvé des romans limite grivois, donnés dans un carton sans doute par un ancien prof qui débarrassait sa bibliothèque ).

Par ailleurs, nous avons une médiathèque très moderne et sympa à 10 minutes, mais on n'y va pas "parce qu'il faut pas oublier qu'elle (l'employée municipale-bibliothécaire) nous met pas sa fille". TEXTO.  ça donne une idée de la place du livre pour notre CE. Elle veut bien que les élèves lisent, mais pas qu'ils aillent à la bibliothèque, chez cette méchante femme qui met sa fille au collège public. na na nère.

EdithW a écrit:
Les futurs CAP agricole (en fait la plupart visent le bac pro) sont souvent intéressés par des livres qu'on aurait pas l'idée de leur proposer, mais que j'ai heureusement gardés dans mes rayonnages. Par exemple, on a 70 bouquins sur les champignons (vrai!), des guides sur la faune locale, des livres techniques sur les ponts, les tracteurs.... Les non lecteurs ne s'intéressent vraiment qu'à quelques sujets : nature, sport (j'ai acheté des bouquins chez Emmaüs sur la formule 1, en anglais, et ils le feuillettent). C'est des documentaires sur les vaches qui les passionneraient (sans rire... c'est vraiment essentiel ici).

C'est bien je trouve ! Moi j'ai beaucoup de mal à leur faire ouvrir un livre documentaire, même dans leur spécialité ...

EdithW a écrit:
De toute façon, même avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas faire de coin lecture, ni même exposer un livre dans mon CDI, qui est une salle de classe de 30 m2 à tout casser, couverte de rayonnages tous différents, peints en violet crasseux, sans aucun espace libre pour mettre une affiche ou poser un livre sauf à condamner des tables, dont j'ai besoin pour accueillir les élèves (15 maxi, après, ça déborde). Le dessous des rayonnages est rempli de cartons de livres désherbés que je ne sais pas où mettre (parfois de très jolies choses, brochures anciennes, albums de voyages du 19è, trop fragiles et complètement obsolètes, mais pas du tout pertinentes dans un CDI, j'ai même trouvé des romans limite grivois, donnés dans un carton sans doute par un ancien prof qui débarrassait sa bibliothèque ).

Pourquoi gardes-tu ces cartons ?

EdithW a écrit:
Par ailleurs, nous avons une médiathèque très moderne et sympa à 10 minutes, mais on n'y va pas "parce qu'il faut pas oublier qu'elle (l'employée municipale-bibliothécaire) nous met pas sa fille". TEXTO.  ça donne une idée de la place du livre pour notre CE. Elle veut bien que les élèves lisent, mais pas qu'ils aillent à la bibliothèque, chez cette méchante femme qui met sa fille au collège public. na na nère.

C'est n'importe quoi ... Il n'y a pas un collègue de Lettres pour s'associer à toi et organiser cette sortie ?
Et que dit l'inspection de cette situation ??

Eloah a écrit:

EdithW a écrit:
Les futurs CAP agricole (en fait la plupart visent le bac pro) sont souvent intéressés par des livres qu'on aurait pas l'idée de leur proposer, mais que j'ai heureusement gardés dans mes rayonnages. Par exemple, on a 70 bouquins sur les champignons (vrai!), des guides sur la faune locale, des livres techniques sur les ponts, les tracteurs.... Les non lecteurs ne s'intéressent vraiment qu'à quelques sujets : nature, sport (j'ai acheté des bouquins chez Emmaüs sur la formule 1, en anglais, et ils le feuillettent). C'est des documentaires sur les vaches qui les passionneraient (sans rire... c'est vraiment essentiel ici).

C'est bien je trouve ! Moi j'ai beaucoup de mal à leur faire ouvrir un livre documentaire, même dans leur spécialité ...

EdithW a écrit:
De toute façon, même avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas faire de coin lecture, ni même exposer un livre dans mon CDI, qui est une salle de classe de 30 m2 à tout casser, couverte de rayonnages tous différents, peints en violet crasseux, sans aucun espace libre pour mettre une affiche ou poser un livre sauf à condamner des tables, dont j'ai besoin pour accueillir les élèves (15 maxi, après, ça déborde). Le dessous des rayonnages est rempli de cartons de livres désherbés que je ne sais pas où mettre (parfois de très jolies choses, brochures anciennes, albums de voyages du 19è, trop fragiles et complètement obsolètes, mais pas du tout pertinentes dans un CDI, j'ai même trouvé des romans limite grivois, donnés dans un carton sans doute par un ancien prof qui débarrassait sa bibliothèque ).

Pourquoi gardes-tu ces cartons ?

Disons que les mettre à la benne me fait un peu mal au coeur, tout le fatras type brochure "apprendre l'internet" datant des années 90, les disquettes molles, les docs EDF ou Air France années 70, je bazarde, les atlas du 19è ou les jolis documents pédagogiques des années 30, c'est déjà moins simple et je n'ai pas de réserve. Je ne me vois pas les embarquer et les revendre (c'est ce qu'il faudrait faire mais je ne veux pas, même en donnant l'argent, ça me retomberait dessus), la CE a dit qu'on les mettrait à un vide grenier, mais ça dure depuis 5 ans. Une salle est bourrée de vieux livres de poche des années 60, à jeter, mais ceux là, c'est interdit d'y toucher et elle est fermée à clé,  "on sait jamais" "ça peut prendre de la valeur" Frison-Roche, Hervé Bazin et Gilbert Cesbron ...

Remarque, quand on voit les collections de classiques qui dorment dans un placard de la salle d'études (Scapin 1971... en 50 exemplaires, tout mités), on se dit c'est un peu pathologique dans cet établissement... comme dans beaucoup d'ailleurs. Chaque désherbage est vraiment personnel. Un autre doc aurait jeté les bouquins sur les champignons et les vieux albums de vignettes historiques(celles qu'on découpait pour nos exposés) peut-être... et gardé Hervé Bazin ou les biographies de Sadi Carnot ou Pierre Messmer!

EdithW a écrit:
Par ailleurs, nous avons une médiathèque très moderne et sympa à 10 minutes, mais on n'y va pas "parce qu'il faut pas oublier qu'elle (l'employée municipale-bibliothécaire) nous met pas sa fille". TEXTO.  ça donne une idée de la place du livre pour notre CE. Elle veut bien que les élèves lisent, mais pas qu'ils aillent à la bibliothèque, chez cette méchante femme qui met sa fille au collège public. na na nère.

C'est n'importe quoi ... Il n'y a pas un collègue de Lettres pour s'associer à toi et organiser cette sortie ?
Et que dit l'inspection de cette situation ??

L'inspecteur me soutient (c'est même devenu un copain, on se tutoie et on s'appelle régulièrement, il me raconte pas mal de choses et moi aussi, on est à peu près aussi désespérés par la situation de délabrement de l'Ecole tous les deux), mais il ne peut rien faire. Il a réussi à me mettre excellent et à m'avancer d'un an dans ma progression de carrière, mais ce qu'il a à dire n'intéresse absolument pas ma CE. Pire, il a osé lui dire que je devais avoir plus de responsabilités, elle a hoché la tête et me sacque depuis. C'est du privé! La collègue de lettres est nouvelle (dans l'établissement), pas très rebelle et un peu épuisée, donc pas de soutien possible. et puis j'en ai assez de me bagarrer. J'ai dit à la CE que, sauf si je suis enfin référent culture, je me mettrais en retrait et je ne gèrerais pas les projets culturels (ou à minima). Et je vais refaire ma base et m'initier à PMB. Na!