- PrezboGrand Maître
Sikelia a écrit:roxanne a écrit:Les étudiants doivent moins acheter aussi.
Malheureusement, la vie est horriblement chère à Paris : beaucoup d'étudiants doivent choisir entre se nourrir et se cultiver.
Que les étudiants soient fauchés et la vie chère à Paris, ce n'est pas nouveau. Ce qui l'est plus, c'est probablement que beaucoup d'étudiants n'achètent plus ou beaucoup moins de livres universitaires, et utilisent exclusivement des ressources trouvées sur internet. Même si je ne suis pas sûr que le papier soit prêt à disparaître, le numérique bouscule probablement fortement certains secteurs de l'édition, notamment de l'édition universitaire.
- SikeliaNiveau 10
zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv ou de participants à la tv, me choque.
Il y a quelqu'un qui considère comme "culture" connaître des célébrités de la télé ?
Sinon, ne pas connaître ou reconnaître un comédien me semble bien moins grave qu'ignorer les auteurs de théâtres et leurs pièces. Quand des gens citent tel comédien et te disent "Tu sais, il a joué dans une pièce de Chéplusqui", ça, c'est vraiment affligeant.
Et je survole sur certaines mises en scène théâtrales ou d'opéra qui dénaturent complètement les œuvres originales, sinon, on déborde du topic.
_________________
Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- zigmag17Guide spirituel
Sikelia a écrit:zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv ou de participants à la tv, me choque.
Il y a quelqu'un qui considère comme "culture" connaître des célébrités de la télé ?
Sinon, ne pas connaître ou reconnaître un comédien me semble bien moins grave qu'ignorer les auteurs de théâtres et leurs pièces. Quand des gens citent tel comédien et te disent "Tu sais, il a joué dans une pièce de Chéplusqui", ça, c'est vraiment affligeant.
Et je survole sur certaines mises en scène théâtrales ou d'opéra qui dénaturent complètement les œuvres originales, sinon, on déborde du topic.
Bien sûr! Mes élèves par exemple. Qui poussent des cris d'orfraie quand je leur dis que je ne connais pas tel ou tel rappeur à la mode ("Quouâââ???? Vous connaissez même pas çaaaaa?????")... les mêmes qui pensent que Molière est le nom d'une nouvelle série de sneakers lancée par Nike, et qui pour résumer ne connaissent que la culture TV - et pas les meilleures émissions du monde- , s'en repaissent, et pire encore, tiennent les autres pour des crétins finis, ce qui est le comble. Ca m'énerve.
En poussant un peu, ça donne ces épisodes hallucinants dans certains centres culturels, du style "Homer" cité plus haut.
- JennyMédiateur
zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv- ou de participants à la tv réalité-, me choque.
Oui enfin une serveuse qui ne reconnaît pas Julie Depardieu et un libraire qui ne sait pas écrire Camus, ce n’est pas la même chose.
Et puis je ne vais pas traiter d’ignare quelqu’un qui, par exemple, ne reconnaît pas Femi Kuti pour rester dans les « fils de » (brillant musicien et fils du grand Fela, inventeur de l’afrobeat). Je vais me dire que la personne n’est sans doute pas fan de musique africaine tout au plus. J’en voudrais plus à mon disquaire en revanche. :lol:
- Theriakos96Habitué du forum
zigmag17 a écrit:Sikelia a écrit:zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv ou de participants à la tv, me choque.
Il y a quelqu'un qui considère comme "culture" connaître des célébrités de la télé ?
Sinon, ne pas connaître ou reconnaître un comédien me semble bien moins grave qu'ignorer les auteurs de théâtres et leurs pièces. Quand des gens citent tel comédien et te disent "Tu sais, il a joué dans une pièce de Chéplusqui", ça, c'est vraiment affligeant.
Et je survole sur certaines mises en scène théâtrales ou d'opéra qui dénaturent complètement les œuvres originales, sinon, on déborde du topic.
Bien sûr! Mes élèves par exemple. Qui poussent des cris d'orfraie quand je leur dis que je ne connais pas tel ou tel rappeur à la mode ("Quouâââ???? Vous connaissez même pas çaaaaa?????")... les mêmes qui pensent que Molière est le nom d'une nouvelle série de sneakers lancée par Nike, et qui pour résumer ne connaissent que la culture TV - et pas les meilleures émissions du monde- , s'en repaissent, et pire encore, tiennent les autres pour des crétins finis, ce qui est le comble. Ca m'énerve.
En poussant un peu, ça donne ces épisodes hallucinants dans certains centres culturels, du style "Homer" cité plus haut.
Alors qu'avec un peu de culture on pourrait reconnaître une citation (assez fine par endroits) de ce personnage de culture populaire au véritable Homère (pratique du récit enchâssé, prédilection pour les mensonges [pensons au traitement réservé par Lucien de Samosate au grand poète épique] et pour l'affabulations et, surtout, la volonté de parvenir au centre d'une forme de culture moderne). C'est affligeant!
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Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- zigmag17Guide spirituel
Jenny a écrit:zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv- ou de participants à la tv réalité-, me choque.
Oui enfin une serveuse qui ne reconnaît pas Julie Depardieu et un libraire qui ne sait pas écrire Camus, ce n’est pas la même chose.
Et puis je ne vais pas traiter d’ignare quelqu’un qui, par exemple, ne reconnaît pas Femi Kuti pour rester dans les « fils de » (brillant musicien et fils du grand Fela, inventeur de l’afrobeat). Je vais me dire que la personne n’est sans doute pas fan de musique africaine tout au plus. J’en voudrais plus à mon disquaire en revanche. :lol:
Roxanne évoquait une serveuse qui lui avait dit "Depardieu, cela ne me dit rien". C'est cela que je trouve pitoyable. Ce nom fait partie du patrimoine français. Ne jamais en avoir entendu parler me semble fou. (mais je sais: mes élèves ne sauraient pas non plus, hormis un ou deux par classe, j'en suis sûre). Après, ne pas reconnaître sa fille, ça passe
Pour le reste on est d'accord!
- SikeliaNiveau 10
zigmag17 a écrit:Sikelia a écrit:zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv ou de participants à la tv, me choque.
Il y a quelqu'un qui considère comme "culture" connaître des célébrités de la télé ?
Sinon, ne pas connaître ou reconnaître un comédien me semble bien moins grave qu'ignorer les auteurs de théâtres et leurs pièces. Quand des gens citent tel comédien et te disent "Tu sais, il a joué dans une pièce de Chéplusqui", ça, c'est vraiment affligeant.
Et je survole sur certaines mises en scène théâtrales ou d'opéra qui dénaturent complètement les œuvres originales, sinon, on déborde du topic.
Bien sûr! Mes élèves par exemple. Qui poussent des cris d'orfraie quand je leur dis que je ne connais pas tel ou tel rappeur à la mode ("Quouâââ???? Vous connaissez même pas çaaaaa?????")... les mêmes qui pensent que Molière est le nom d'une nouvelle série de sneakers lancée par Nike, et qui pour résumer ne connaissent que la culture TV - et pas les meilleures émissions du monde- , s'en repaissent, et pire encore, tiennent les autres pour des crétins finis, ce qui est le comble. Ca m'énerve.
En poussant un peu, ça donne ces épisodes hallucinants dans certains centres culturels, du style "Homer" cité plus haut.
Ah oui, j'oubliais les élèves ! Le pire, c'est que leurs parents sont souvent encore pire.
Il y a quatre ans, une élève de 2de m'avait demandé si je regardais "Les reines du shopping". Je lui ai répondu que je m'ennuyais déjà en faisant du shopping moi-même, alors regarder d'autres en faire, c'était même pas la peine. D'ailleurs, j'ai ajouté que je n'ai même pas de télé. La gamine, choquée, m'a dit : "Mais comment faites-vous pour survivre sans télé ?"
La même élève m'avait parlé du cambriolage d'une Kardashian (les élèves ont comblé mon ignorance sur cette famille d'intellectuels dont j'ignorais l'existence ) et me dit : "C'est terrible, madame !" Je lui avais répondu : "Est-ce qu'elle a été blessée ? Est-elle morte ? Non ? Alors, ça va !". Elle a dû convenir que j'avais raison et que ce n'était pas une chose si importante que ça.
Ce qui m'agace le plus, c'est d'entendre des formateurs ou des inspecteurs dire qu'il faut travailler sur l'horizon culturel des élèves, donc, parler téléréalité etc. Je suis désolée : notre rôle n'est pas de laisser les élèves ras-les-pâquerettes, mais de leur apporter de la vraie culture.
D'ailleurs, en général les élèves sont contents quand on leur fait découvrir quelque chose.
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(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- SikeliaNiveau 10
zigmag17 a écrit:Jenny a écrit:zigmag17 a écrit:Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv- ou de participants à la tv réalité-, me choque.
Oui enfin une serveuse qui ne reconnaît pas Julie Depardieu et un libraire qui ne sait pas écrire Camus, ce n’est pas la même chose.
Et puis je ne vais pas traiter d’ignare quelqu’un qui, par exemple, ne reconnaît pas Femi Kuti pour rester dans les « fils de » (brillant musicien et fils du grand Fela, inventeur de l’afrobeat). Je vais me dire que la personne n’est sans doute pas fan de musique africaine tout au plus. J’en voudrais plus à mon disquaire en revanche. :lol:
Roxanne évoquait une serveuse qui lui avait dit "Depardieu, cela ne me dit rien". C'est cela que je trouve pitoyable. Ce nom fait partie du patrimoine français. Ne jamais en avoir entendu parler me semble fou. (mais je sais: mes élèves ne sauraient pas non plus, hormis un ou deux par classe, j'en suis sûre). Après, ne pas reconnaître sa fille, ça passe
Pour le reste on est d'accord!
Si la serveuse est étrangère (d'un pays extra UE), comme c'est souvent le cas, elle peut ne pas connaître Depardieu père. Si elle est française ou européenne, en effet, ça fait bizarre.
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(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- CeladonDemi-dieu
Pour en revenir aux librairies, il n'y a pas qu'elles...
https://www.lefigaro.fr/culture/les-dessous-de-la-fermeture-surprise-du-cinema-ugc-george-v-sur-les-champs-elysees-20200602
https://www.lefigaro.fr/culture/les-dessous-de-la-fermeture-surprise-du-cinema-ugc-george-v-sur-les-champs-elysees-20200602
Fermé depuis le 15 mars à cause de la pandémie, l'UGC George-V sur les Champs-Élysées, ne rouvrira pas ses portes comme les 2000 autres cinémas de France, le lundi 22 juin. Le rideau est tombé sur ce fleuron historique qui venait de fêter ses 82 ans. Selon nos informations, la direction d'UGC doit rendre les clés le 30 juin au propriétaire des murs, Groupama. L'assureur a la volonté de rénover intégralement son immeuble pour le transformer notamment en un hôtel. UGC en était locataire et a reçu de la part de l'assureur un congé sans offre de renouvellement. Il part en échange d'indemnités.
- SikeliaNiveau 10
Celadon a écrit:Pour en revenir aux librairies, il n'y a pas qu'elles...
https://www.lefigaro.fr/culture/les-dessous-de-la-fermeture-surprise-du-cinema-ugc-george-v-sur-les-champs-elysees-20200602
Fermé depuis le 15 mars à cause de la pandémie, l'UGC George-V sur les Champs-Élysées, ne rouvrira pas ses portes comme les 2000 autres cinémas de France, le lundi 22 juin. Le rideau est tombé sur ce fleuron historique qui venait de fêter ses 82 ans. Selon nos informations, la direction d'UGC doit rendre les clés le 30 juin au propriétaire des murs, Groupama. L'assureur a la volonté de rénover intégralement son immeuble pour le transformer notamment en un hôtel. UGC en était locataire et a reçu de la part de l'assureur un congé sans offre de renouvellement. Il part en échange d'indemnités.
Un hôtel pour milliardaires...
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- CeladonDemi-dieu
J'imagine que sur les Champs, ce n'est pas pour ouvrir une auberge de jeunesse, en effet...
- Thalia de GMédiateur
C'était quoi le sujet, déjà ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- SikeliaNiveau 10
On revient au sujet, @Thalia de G
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Sikelia
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(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- JennyMédiateur
Article plus optimiste :
https://www.lefigaro.fr/sortir-paris/ces-irreductibles-libraires-du-quartier-latin-20200614
Le Figaro a écrit:Le quartier Latin serait-il devenu le nouveau « village gaulois » d'Uderzo et Goscinny habité par d'irréductibles libraires résistants ?
Alors que la vente en ligne semble gagner du terrain sur toute une corporation de libraires depuis la crise sanitaire, ils sont une poignée à faire de la résistance. En pratiquant leur métier à l'ancienne, ces éternels idéalistes veulent perpétuer une certaine idée d'un art de vivre à la française, condamnée à une mort certaine.
https://www.lefigaro.fr/sortir-paris/ces-irreductibles-libraires-du-quartier-latin-20200614
- SikeliaNiveau 10
Jenny a écrit:Article plus optimiste :Le Figaro a écrit:Le quartier Latin serait-il devenu le nouveau « village gaulois » d'Uderzo et Goscinny habité par d'irréductibles libraires résistants ?
Alors que la vente en ligne semble gagner du terrain sur toute une corporation de libraires depuis la crise sanitaire, ils sont une poignée à faire de la résistance. En pratiquant leur métier à l'ancienne, ces éternels idéalistes veulent perpétuer une certaine idée d'un art de vivre à la française, condamnée à une mort certaine.
https://www.lefigaro.fr/sortir-paris/ces-irreductibles-libraires-du-quartier-latin-20200614
Merci @Jenny d'avoir partagé cet article. L'intention de la journaliste est certainement bonne, mais lire "Abbé book" au lieu d'Abebooks...
Je me réjouis que des libraires du Quartier Latin résistent, mais je trouve lamentable le cynisme de la libraire qui dit
Encore un peu, et elle allait dire qu'elle est contente d'avoir moins de concurrence.« J'aimerais que l'on arrête de pleurer sur nous. On ne parle que des librairies qui ferment, mais moi je suis toujours là par exemple. »
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- JennyMédiateur
Ce n’est pas la seule faute : Pain levé pour Painlevé aussi.
- SikeliaNiveau 10
Ah oui ! Je l'avais corrigée automatiquement dans ma tête en lisant. Il est dommage qu'ils fassent des économies sur les correcteurs.
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- bas-médiévisteNiveau 9
Peut-être bien que la cause première de l'agonie des librairies tient à la paupérisation des deux principaux lectorats, celui des étudiants (qui n'ont certes jamais été bien riches) et celui des enseignants (ces nouveaux intellectuels pauvres)...
Je dis ça, je ne dis rien.
Je dis ça, je ne dis rien.
_________________
"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- LefterisEsprit sacré
Ca joue peut-être en effet, pour une part. Mais il y a sans doute d'autres paramètres : le rythme de vie, qui laisse moins le temps de lire et encore moins de flâner. La lecture, qui passe pour une activité ringarde. Les enseignants , qui ne sont plus tous des intellectuels, les étudiants qui n'aiment plus lire (même en lettres). Moi-même, assez gros lecteur (et bien avant d'être enseignant) , j'achète beaucoup moins de livres, presque plus même, estimant d'une part être encombré dans mon appartement, et d'autre part utilisant souvent la liseuse. Mais le facteur économique joue certainement. Quand je regarde juste à côté de moi en ce moment simplement les deux rayons de mes "usuels" (dictionnaires, grammaires, syntaxes ouvrages spécialisés... ) je me dis qu'il y en a pour une petite fortune, accumulée au fil des ans, dont un étudiant préparant un concours ou un jeune enseignant aurait besoin sans toujours pouvoir se les procurer.bas-médiéviste a écrit:Peut-être bien que la cause première de l'agonie des librairies tient à la paupérisation des deux principaux lectorats, celui des étudiants (qui n'ont certes jamais été bien riches) et celui des enseignants (ces nouveaux intellectuels pauvres)...
Je dis ça, je ne dis rien.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SikeliaNiveau 10
Lefteris a écrit:Ca joue peut-être en effet, pour une part. Mais il y a sans doute d'autres paramètres : le rythme de vie, qui laisse moins le temps de lire et encore moins de flâner. La lecture, qui passe pour une activité ringarde. Les enseignants , qui ne sont plus tous des intellectuels, les étudiants qui n'aiment plus lire (même en lettres). Moi-même, assez gros lecteur (et bien avant d'être enseignant) , j'achète beaucoup moins de livres, presque plus même, estimant d'une part être encombré dans mon appartement, et d'autre part utilisant souvent la liseuse. Mais le facteur économique joue certainement. Quand je regarde juste à côté de moi en ce moment simplement les deux rayons de mes "usuels" (dictionnaires, grammaires, syntaxes ouvrages spécialisés... ) je me dis qu'il y en a pour une petite fortune, accumulée au fil des ans, dont un étudiant préparant un concours ou un jeune enseignant aurait besoin sans toujours pouvoir se les procurer.bas-médiéviste a écrit:Peut-être bien que la cause première de l'agonie des librairies tient à la paupérisation des deux principaux lectorats, celui des étudiants (qui n'ont certes jamais été bien riches) et celui des enseignants (ces nouveaux intellectuels pauvres)...
Je dis ça, je ne dis rien.
L'encombrement est LE problème des lecteurs vivant dans les cagibis parisiens.
Je n'arrive toujours pas à me convertir à la liseuse - j'aime trop le livre papier - mais j'avoue qu'il m'arrive d'emprunter des livres plutôt que de les acheter, car je n'ai pas assez de place chez moi ; j'achète uniquement les livres de poche et un beau livre d'art de temps en temps, mais tant que je n'aurai pas un logement plus spacieux, impossible de faire des emplettes.
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Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- bas-médiévisteNiveau 9
J'ai surtout l'impression que le livre - comme objet - est démonétisé aux yeux de beaucoup. Les boîtes à livres installées aux quatre coins de ma ville font partie des rares éléments du mobilier urbain qui ne sont jamais vandalisés ou volés. De même, je ne compte plus les fois où j'ai vu des bibliothèques entières jetées sur le trottoir par les personnes se débarrassant des biens d'un proche décédé.
Sinon, je suis d'accord avec toi @Lefteris, le phénomène de disparition des librairies est multifactoriel.
Sinon, je suis d'accord avec toi @Lefteris, le phénomène de disparition des librairies est multifactoriel.
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- CeladonDemi-dieu
Tu peux installer des étagères en hauteur au-dessus des portes, Sikelia.Sikelia a écrit:Lefteris a écrit:Ca joue peut-être en effet, pour une part. Mais il y a sans doute d'autres paramètres : le rythme de vie, qui laisse moins le temps de lire et encore moins de flâner. La lecture, qui passe pour une activité ringarde. Les enseignants , qui ne sont plus tous des intellectuels, les étudiants qui n'aiment plus lire (même en lettres). Moi-même, assez gros lecteur (et bien avant d'être enseignant) , j'achète beaucoup moins de livres, presque plus même, estimant d'une part être encombré dans mon appartement, et d'autre part utilisant souvent la liseuse. Mais le facteur économique joue certainement. Quand je regarde juste à côté de moi en ce moment simplement les deux rayons de mes "usuels" (dictionnaires, grammaires, syntaxes ouvrages spécialisés... ) je me dis qu'il y en a pour une petite fortune, accumulée au fil des ans, dont un étudiant préparant un concours ou un jeune enseignant aurait besoin sans toujours pouvoir se les procurer.bas-médiéviste a écrit:Peut-être bien que la cause première de l'agonie des librairies tient à la paupérisation des deux principaux lectorats, celui des étudiants (qui n'ont certes jamais été bien riches) et celui des enseignants (ces nouveaux intellectuels pauvres)...
Je dis ça, je ne dis rien.
L'encombrement est LE problème des lecteurs vivant dans les cagibis parisiens.
Je n'arrive toujours pas à me convertir à la liseuse - j'aime trop le livre papier - mais j'avoue qu'il m'arrive d'emprunter des livres plutôt que de les acheter, car je n'ai pas assez de place chez moi ; j'achète uniquement les livres de poche et un beau livre d'art de temps en temps, mais tant que je n'aurai pas un logement plus spacieux, impossible de faire des emplettes.
- LefterisEsprit sacré
Je ne vis pas dans un cagibi, mais je compte quand même l'espace. On n'utilise pas tous ses livres tous les jours, mais eux occupent la place tous les jours.Sikelia a écrit:
L'encombrement est LE problème des lecteurs vivant dans les cagibis parisiens.
Je n'arrive toujours pas à me convertir à la liseuse - j'aime trop le livre papier - mais j'avoue qu'il m'arrive d'emprunter des livres plutôt que de les acheter, car je n'ai pas assez de place chez moi ; j'achète uniquement les livres de poche et un beau livre d'art de temps en temps, mais tant que je n'aurai pas un logement plus spacieux, impossible de faire des emplettes.
J'ai été un temps hostile à la liseuse, mais j'ai changé d'avis. Il y a des livres que j'ai lus par simple curiosité, parce que j'avais une liseuse, ou que je n'aurais jamais achetés. Ceci dit, ça ne remplace pas totalement le livre papier, indispensable pour travailler une oeuvre par exemple, avec retour en arrière facile, marque -pages, introductions et notes. La liseuse est parfaite pour les lectures "cursives" comme on dit dans l'EN. Pour le logement spacieux, vraiment spacieux à Paris, bon courage !
Je l'ai partiellement fait, ça dépanne, mais ça ne suffit pas.Céladon a écrit:Tu peux installer des étagères en hauteur au-dessus des portes, Sikelia.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SikeliaNiveau 10
Lefteris a écrit:Je ne vis pas dans un cagibi, mais je compte quand même l'espace. On n'utilise pas tous ses livres tous les jours,Sikelia a écrit:
L'encombrement est LE problème des lecteurs vivant dans les cagibis parisiens.
Je n'arrive toujours pas à me convertir à la liseuse - j'aime trop le livre papier - mais j'avoue qu'il m'arrive d'emprunter des livres plutôt que de les acheter, car je n'ai pas assez de place chez moi ; j'achète uniquement les livres de poche et un beau livre d'art de temps en temps, mais tant que je n'aurai pas un logement plus spacieux, impossible de faire des emplettes.
J'ai été un temps hostile à la liseuse, mais j'ai changé d'avis. Il y a des livres que j'ai lus par simple curiosité, parce que j'avais une liseuse, ou que je n'aurais jamais achetés. Ceci dit, ça ne remplace pas totalement le livre papier, indispensable pour travailler une oeuvre par exemple, avec retour en arrière facile, marque -pages, introductions et notes. La liseuse est parfaite pour les lectures "cursives" comme on dit dans l'EN. Pour le logement spacieux, vraiment spacieux à Paris, bon courage !
Merci Lefteris. J'aimerais partir en proche banlieue, mais difficile de bouger tant que je ne serai pas en poste fixe. Pour la liseuse, qui sait, je changerai peut-être d'avis moi aussi, un jour, du moins pour les livres que je veux lire par curiosité, sans passion particulière.
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Sikelia
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(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- LefterisEsprit sacré
Poste fixe en italien, bon courage aussi. Sans blaguer, au rectorat, où je suis allé à titre syndical, quand on aborde le sort des collègues d'italien (entre autres ) on entend désormais parler de "langue rare" . Il y a des CDE qui font le forcing pour les faire disparaître et récupérer des heures.Sikelia a écrit:
Merci Lefteris. J'aimerais partir en proche banlieue, mais difficile de bouger tant que je ne serai pas en poste fixe. Pour la liseuse, qui sait, je changerai peut-être d'avis moi aussi, un jour, du moins pour les livres que je veux lire par curiosité, sans passion particulière.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SikeliaNiveau 10
Lefteris a écrit:Poste fixe en italien, bon courage aussi. Sans blaguer, au rectorat, où je suis allé à titre syndical, quand on aborde le sort des collègues d'italien (entre autres ) on entend désormais parler de "langue rare" . Il y a des CDE qui font le forcing pour les faire disparaître et récupérer des heures.Sikelia a écrit:
Merci Lefteris. J'aimerais partir en proche banlieue, mais difficile de bouger tant que je ne serai pas en poste fixe. Pour la liseuse, qui sait, je changerai peut-être d'avis moi aussi, un jour, du moins pour les livres que je veux lire par curiosité, sans passion particulière.
Merci pour ton encouragement @Lefteris.
Hélas, je vis les contradictions d'enseigner une "langue rare" qui fait pourtant rêver beaucoup d'élèves : on dit que l'italien n'intéresse personne, alors que beaucoup d'élèves aimeraient en faire, s'il était proposé dans leur collège ou lycée.
Le forcing des CDE, je connais :
- Spoiler:
- la nouvelle CDE du bahut que je quitte s'est mise à réduire à peau de chagrin mon service et celui de la collègue de portugais en fusionnant des classes aux niveaux totalement différents pour récupérer des heures et créer une classe STMG supplémentaire que le Rectorat lui avait refusée.
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Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
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