- InvitéInvité
Un seul exemple parmi d'autres, de mémoire, dans un article du Figaro : affirmer que la moitié des professeurs a regagné les établissements parce que, je cite en substance, "le ministère affiche une grande bienveillance à l'égard des professeurs" (ah bon ? première nouvelle ), "un chiffre très modeste, si on le compare à l’importante mobilisation des personnels de santé et des forces de l’ordre." (comme si tout était comparable...) ,"il s'agit de ne pas froisser les syndicats et les professeurs, très éruptifs (!)", "seuls 9% des professeurs ont pourtant des problèmes de santé liés au covid" (ah bon ? d'où sort-elle ce chiffre ? )... Bref, tout ici n'est que mensonge selon moi. Le terme "diffamation" est peut-être un peu fort, certes.
- micaschisteMonarque
Je viens de regarder l'extrait de l'émission de Pujadas d'hier qui évoque le sujet. Le reportage à la base du débat est aussi cet article du Figaro. La vidéo n'inclut pas le débat.maldoror1 a écrit:Un seul exemple parmi d'autres, de mémoire, dans un article du Figaro : affirmer que la moitié des professeurs a regagné les établissements parce que, je cite en substance, "le ministère affiche une grande bienveillance à l'égard des professeurs" (ah bon ? première nouvelle ), "un chiffre très modeste, si on le compare à l’importante mobilisation des personnels de santé et des forces de l’ordre." (comme si tout était comparable...) ,"il s'agit de ne pas froisser les syndicats et les professeurs, très éruptifs (!)", "seuls 9% des professeurs ont pourtant des problèmes de santé liés au covid" (ah bon ? d'où sort-elle ce chiffre ? )... Bref, tout ici n'est que mensonge selon moi. Le terme "diffamation" est peut-être un peu fort, certes.
https://www.lci.fr/education/video-deconfinement-les-enseignants-ont-ils-repris-le-chemin-de-l-ecole-2155439.html
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- Miss MessyNiveau 7
Je complète la réponse de Maldoror1, en ce qui concerne l'émission de Pujadas sur LCI hier. Il y a été dit :
- que la reprise des enseignants était sur le "volontariat" (ben oui, pas envie d'y aller, j'y vais pas :serge: ), qu'ils faisaient valoir leur droit de retrait et que, heureusement, les soignants n'avaient pas agi ainsi
- la collègue de Pujadas s'est appuyée sur un sondage fait fin avril (de mémoire, de Sud Education) pour affirmer le 2 juin que 61% des profs (de mémoire, encore, mon ordi refusant de lire le replay LCI) souhaitaient une reprise en septembre … euh, fin avril, c'est ce que bon nombre de français, ainsi que le Conseil Scientifique, pensait. Le même sondage aujourd'hui aurait peut-être une réponse tout autre.
- l'un des invités a dit que Jean-Rémi Girard ferait mieux de partager sa collection de la Pléiade avec ses élèves pendant le confinement (sous-entendu : plutôt que de vociférer à la télé) … [euh … comment l'aurait-il pu, si jamais il avait trouvé ça utile ?]. Cela a été dit une fois qu'il n'était plus en ligne, évidemment.
- un autre invité a dit que lorsque ses enfants étaient lycéens, il lui était impossible de connaitre leur emploi du temps, car il changeait tout le temps et que ce n'était pas acceptable (en gros)
- ils ont aussi dit que vu qu'on utilisait les espaces publics pour agrandir les terrasses des cafés, on pourrait aussi prendre sur l'espace public pour agrandir les écoles pour accueillir plus d'enfants
Là, j'ai vraiment cru que j'hallucinais, surtout que je regardais la redif à 2h du matin – peut-être ai-je mal compris !
Voici le lien si votre ordi ne refuse pas le (re)visionnage de telles âneries !
https://www.lci.fr/education/video-deconfinement-les-enseignants-ont-ils-repris-le-chemin-de-l-ecole-2155439.html
- que la reprise des enseignants était sur le "volontariat" (ben oui, pas envie d'y aller, j'y vais pas :serge: ), qu'ils faisaient valoir leur droit de retrait et que, heureusement, les soignants n'avaient pas agi ainsi
- la collègue de Pujadas s'est appuyée sur un sondage fait fin avril (de mémoire, de Sud Education) pour affirmer le 2 juin que 61% des profs (de mémoire, encore, mon ordi refusant de lire le replay LCI) souhaitaient une reprise en septembre … euh, fin avril, c'est ce que bon nombre de français, ainsi que le Conseil Scientifique, pensait. Le même sondage aujourd'hui aurait peut-être une réponse tout autre.
- l'un des invités a dit que Jean-Rémi Girard ferait mieux de partager sa collection de la Pléiade avec ses élèves pendant le confinement (sous-entendu : plutôt que de vociférer à la télé) … [euh … comment l'aurait-il pu, si jamais il avait trouvé ça utile ?]. Cela a été dit une fois qu'il n'était plus en ligne, évidemment.
- un autre invité a dit que lorsque ses enfants étaient lycéens, il lui était impossible de connaitre leur emploi du temps, car il changeait tout le temps et que ce n'était pas acceptable (en gros)
- ils ont aussi dit que vu qu'on utilisait les espaces publics pour agrandir les terrasses des cafés, on pourrait aussi prendre sur l'espace public pour agrandir les écoles pour accueillir plus d'enfants
Là, j'ai vraiment cru que j'hallucinais, surtout que je regardais la redif à 2h du matin – peut-être ai-je mal compris !
Voici le lien si votre ordi ne refuse pas le (re)visionnage de telles âneries !
https://www.lci.fr/education/video-deconfinement-les-enseignants-ont-ils-repris-le-chemin-de-l-ecole-2155439.html
- InvitéInvité
On a l'embarras du choix !
- VerduretteModérateur
J'ai aussi sur l'estomac l'un des participant qui dit 'on parle de décrocheurs en primaire, jamais on n'a vu de décrocheurs en primaire" et celui qui lève les yeux au ciel quand Rokhaya Diallo dit que les professeurs ne se sont jamais arrêtés de travailler.
Il faut que je re-visionne l'émission, je suis arrivée en cours de route après avoir lu les messages ici, et j'ai loupé le nom des intervenants.
Il faut que je re-visionne l'émission, je suis arrivée en cours de route après avoir lu les messages ici, et j'ai loupé le nom des intervenants.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je ne suis pas du tout expert en droit de la presse, mais je ne vois pas d'éléments qui pourraient servir de support à la diffamation.maldoror1 a écrit:Un seul exemple parmi d'autres, de mémoire, dans un article du Figaro : affirmer que la moitié des professeurs a regagné les établissements parce que, je cite en substance, "le ministère affiche une grande bienveillance à l'égard des professeurs" (ah bon ? première nouvelle ), "un chiffre très modeste, si on le compare à l’importante mobilisation des personnels de santé et des forces de l’ordre." (comme si tout était comparable...) ,"il s'agit de ne pas froisser les syndicats et les professeurs, très éruptifs (!)", "seuls 9% des professeurs ont pourtant des problèmes de santé liés au covid" (ah bon ? d'où sort-elle ce chiffre ? )... Bref, tout ici n'est que mensonge selon moi. Le terme "diffamation" est peut-être un peu fort, certes.
Le chiffre de 50% de professeurs en présentiel est assez plausible, le journaliste doit avoir une source pour cela.
50%<99%, ben c'est vrai. Alors la comparaison est discutable, mais elle n'est pas fausse.
Que le ministère négocie avec les syndicats et n'aime pas les grèves, ben, c'est aussi vrai.
Et 9% d'enseignants qui ont des problèmes de santé lié au Covid, c'est crédible.
J'ai l'impression que ce qui t'énerve c'est l'angle et l'interprétation du journaliste. En gros, il trouve que les enseignants se mobilisent moyennement pour rouvrir les établissements et il attribue cette situation à un état d'esprit des enseignants. Alors, que cette interprétation soit discutable, pourquoi pas, qu'il s'agisse d'une généralisation abusive, c'est très clair, mais que cela serve de support à une plainte contre le journaliste, j'en doute.
Les journalistes qui subissent des plaintes en diffamation peuvent s'en sortir en utilisant soit l'exception de vérité (prouver leur dire), soit par leur bonne foi (prouver qu'ils avaient mené une enquête et de bonnes raisons de penser vrai ce qu'ils ont publié). Dans l'article que tu cites, je pense que l'auteur peut facilement invoquer les deux.
Quand des syndicats portent plainte pour diffamation, c'est pour des propos particulièrement outrageants, du type "Tous les policiers sont des r....". Je doute qu'on puisse gagner un procès en diffamation si le journaliste se contente de critiquer une profession, même avec des arguments fragiles. Je vois mal le président de l'Assemblée nationale attaquer un journaliste qui aurait écrit "Les députés en sont pas beaucoup engagés dans leur travail car ils ne sont pas tous présents tout le temps de l’hémicycle".
C'est juste mon opinion, peut-être qu'un avocat spécialiste en droit de la presse dirait autre chose.
Edit :
Après avoir vu le moment "Les indispensables" sur LCI, je pense qu'une plainte en diffamation serait très difficile. La journaliste a cité toutes ces sources. Elle a donné plusieurs fois la parole aux syndicats et l'intervention de JM Girard permet de dire que la présence de tous les enseignants en présentiel n'est ni possible ni utile. Les spectateurs ont tous les éléments pour se faire leur idée (dans les limites de l'exercice).
- VerduretteModérateur
C'est pourquoi je reviens au concept (que j'aime bien) de lettre ouverte, mais il faudrait trouver un support médiatique pour toucher le grand public.
- RaptorWillNiveau 9
Je peux me tromper mais dans aucun autre pays au monde, la population ne déteste autant ses profs. Je parle même pas des pays où ils sont "vénérés".
- zigmag17Guide spirituel
RaptorWill a écrit:Je peux me tromper mais dans aucun autre pays au monde, la population ne déteste autant ses profs. Je parle même pas des pays où ils sont "vénérés".
Un élève cette année venait me serrer la main à la fin du cours en me disant merci: il est Bengali, allophone, arrivé cette année en France. J'ai savouré toute l'année le fait de ne pas être considérée comme une pourvoyeuse de photocopies mais comme une "Vénérable". Pour lui c'était culturel, pas lié à ma personne (dommage!) J'espère qu'il mettra un peu de temps avant de se fondre dans le moule français...
- InvitéInvité
@ beaverforver : je n'y connais rien moi non plus, mais tout de même, affirmer que si les professeurs ne reviennent pas c'est parce qu'ils n'en ont pas envie, alors que c'est parce que la moitié des établissements n'a pas rouvert, c'est quand même bien déformer la réalité pour qu'elle entre dans l'idée qu'on se fait des professeurs ! Ce ne sont pas tant les faits ou les chiffres rapportés qui m'horripilent, mais les interprétations fausses qui en sont faites ! Mais je le redis, le terme " diffamation" ne convient pas. C'est seulement que je supporte de moins en moins tous ces mensonges.
- kensingtonEsprit éclairé
RaptorWill a écrit:Je peux me tromper mais dans aucun autre pays au monde, la population ne déteste autant ses profs. Je parle même pas des pays où ils sont "vénérés".
Tout à fait.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Si on regarde la séquence en entier, à la fin, le spectateur à tous les éléments pour comprendre la situation : 55% devant les élèves, 10% éloignés pour cause de covid et les 35% qui ne peuvent pas revenir ou qui doivent faire le distanciel.
Si j'étais le journaliste, je me défendrais en disant "J'ai laissé sous-entendre le lieu commun au début pour mieux le démonter à la fin, j'ai fait mon travail de journaliste".
Si j'étais le journaliste, je me défendrais en disant "J'ai laissé sous-entendre le lieu commun au début pour mieux le démonter à la fin, j'ai fait mon travail de journaliste".
- EsméraldaGrand sage
Quelqu'un aurait le lien vers l'ensemble du débat de LCI ??
- PaleoprofFidèle du forum
Sans oublier que nous continuons les cours en distanciel. Ne pas revenir en presentiel ne signifie pas se la couler douce. Et si les établissements peuvent accueillir trop peu d'élèves au goût de certains Français, c'est en raison des protocoles mis en place, non d'une pénurie d'enfainėants. Euh, d'enseignants, pardon, je finirais presque par m'identifier à l'image que ces médias donnent de ma profession .
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Je construis ma suite......
- EsméraldaGrand sage
Esméralda a écrit:Quelqu'un aurait le lien vers l'ensemble du débat de LCI ??
C'est bon j'ai trouvé !
- HonchampDoyen
Pas simple. En dialoguant avec un élève de 3ème, je me suis rendu compte que sa famille attend plus d'informations pour le réinscrire.
Mais le collège attend de savoir combien d'élèves reviennent pour envoyer de plus amples informations...
Incompréhensions mutuelles.
Mais le collège attend de savoir combien d'élèves reviennent pour envoyer de plus amples informations...
Incompréhensions mutuelles.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- EsméraldaGrand sage
Mouais ... Chez moi cela fait une dizaine de jours que les parents ont eu les infos sur les modalités de la reprise - zone rouge mais tout avait été pensé en amont - nombreux sont ceux qui n'ont pas répondu au sondage, ou qui prétendent ne pas avoir eu les messages sur Pronotes ou sms ( et le chef a bien vu que ces gens se sont connectés...). Ah, et il paraît que certains enfants ne veulent pas revenir par peur des évaluations ? ! On s'attend un peu à ce que certains débarquent demain alors qu'ils ne sont pas inscrits ( ils étaient censés le faire ) C'est un peu la fête de la mauvaise foi de tous les côtés, on cherche la petite bête mais on sort des mensonges ...
Je viens de regarder le débat de LCi, la journaliste ( Rhokaya ?) m'a paru plus censé que le type brun qui a parlé des Pleiades de J-Rémy - et le prof je ne sais plus quoi qui y va de son anecdote perso. Mauvaise foi encore ... Mais d'où sortent-ils cette histoire de reprise sur la base du volontariat des enseignants ?? Savent-ils que nous ne décidons pas, nous, individuellement d'accueillir tant d'élèves ?? Pensent-ils que vraiment, cela nous réjouit de savoir qu'un certain nombre de nos élèves ont décroché et qu'on s'en tape pour parler familièrement ??
Je viens de regarder le débat de LCi, la journaliste ( Rhokaya ?) m'a paru plus censé que le type brun qui a parlé des Pleiades de J-Rémy - et le prof je ne sais plus quoi qui y va de son anecdote perso. Mauvaise foi encore ... Mais d'où sortent-ils cette histoire de reprise sur la base du volontariat des enseignants ?? Savent-ils que nous ne décidons pas, nous, individuellement d'accueillir tant d'élèves ?? Pensent-ils que vraiment, cela nous réjouit de savoir qu'un certain nombre de nos élèves ont décroché et qu'on s'en tape pour parler familièrement ??
- Pontorson50Fidèle du forum
Moonchild a écrit:Fesseur Pro a écrit:Je ne vois pas pourquoi les médias ne se lâcheraient pas sur les enseignants vu le peu de réaction qui s'ensuit de notre part et de ceux qui sont censés nous représenter.
On n'a que ce qu'on mérite.
Et ce n'est pas fini...
Mais, concrètement, quelle devrait être notre réaction ? Un bon vieux mouvement de grève massif ne ferait que conforter les critiques.
Quant à ceux qui sont censés nous représenter, je trouve que Jean Rémi Girard monte quand même au front et fait plutôt bien le boulot ; mais on ne peut pas dire que le format médiatique soit très favorable et il se retrouve souvent jeté en pâture à des chroniqueurs déchaînés qui lui laissent peu de place pour dérouler ses arguments.gnafron2004 a écrit:Passé les trois premières semaines où nous avions fait preuve d'adaptabilité et de réactivité louable, je vous rassure, le prof-bashing a repris de plus belle dans les commentaires de lecteurs des journaux régionaux...
Cela n'augure évidemment rien de bon pour la suite et la cause est toute trouvée pour ne pas revaloriser les enseignants, ce qui permettra de donner trois miettes aux soignants...
Sans verser dans le complotisme outrancier, je constate que cette nouvelle vague de prof-bashing arrive opportunément pour stopper une éventuelle contagion des revalorisations qui vont toucher les personnels médicaux et qui risqueraient de s'étendre aux enseignants. On pourrait y voir une sorte de geste barrière pour protéger la santé de Bercy.
Il n'y a jamais eu de mouvement de grève massif, c'est à dire impliquant au moins les 3/4 des collègues. Pas seulement chez les profs d'ailleurs
-La part des revenus consacrée au logement, le coût ahurissant des conséquences économiques du divorce de masse, le 4° âge ou les étudiants et jeunes précaires à financer, notamment, empêchent l'écrasante majorité des gens (pas que les profs) de se mettre en grève massivement, l'endettement pèse sur des revenus pourtant suffisants en apparence pour supporter une grève.
- La grève par ailleurs ne peut rien contre un gouvernement ferme, les manifs encore moins (cf la résistance victorieuse face à 3 millions de manifestants par le pourtant très mou Hollande dans l'affaire de l'extension du mariage aux couples de même sexe).
- Les grèves contre un patron menacent son entreprise et ses biens personnels parfois, en aucune façon un chef de gouvernement ou un président n'est dans cette situation face aux grévistes, même si, durant longtemps, ils ont cru devoir céder au nombre (effet de loupe de tous les mouvements de rue dans les médias). Pire, la grève rapporte à l'État employeur.
-Last but not least, la division des enseignants est consubstantielle à la massification de leurs effectifs, une culture professionnelle commune est très compliquée avec plus de un million de personnes, d'autant que la massification du second degré et du supérieur a multiplié les sortes de prof et, partant,différencié leur positionnement social ou politique ou pédagogique (je prends souvent l'exemple de la culture économique et politique des profs de SES en lycée général qui n'est pas du tout celle des profs d'éco-gestion dans un BTS force de vente ou assurances). Une culture commune du métier suppose une certaine rareté du métier. La paie commune des certifiés PLP et PE n'a pas suffi à créer cette culture (le SGEN-CFDT qui a bataillé ferme sur ce point a péché par optimisme).
Par ailleurs, en croissance zéro structurelle par habitant, il est parfaitement impossible d'augmenter les enseignants alors que les hôpitaux vont forcément voir leur budget grimper vite. En cela, le confinement en soi a des effets catastrophiques sur les revenus de la fonction publique hors-soignants par la suite. Le PPCR, qui augmente les enseignants de quelques centaines d'euros par mois sur la durée de la carrière de base, permettra de maintenir la déflation sans que la grogne devienne une colère.
Pour moi la première revendication viable serait de réclamer une hausse massive des salaires des directeurs d'école du premier degré et des professeurs principaux du second degré, mon travail a diminué de près du tiers depuis que je ne suis plus PP, je ne peux pas dire que 100 euros de plus par mois constitue une augmentation d'un tiers de la paie de mes collègues PP. Et c'est à cette occasion du télétravail que cette situation a été encore plus folle. Pour assurer cette revendication, il ne serait pas nécessaire de faire une grève coûteuse (grève pour demander des sous? il vaut mieux laisser les autres faire grève), il faudrait refuser toute charge de professeur principal. Rien dans le service en effet n'oblige à accepter cette mission contrairement aux heures supplémentaires. Il faudrait à chaque fois que le juge administratif impose le choix du chef d'établissement dans l'intérêt du service, et cela finirait par encombrer fortement les tribunaux administratifs. Pour organiser ce genre de mouvement, il faut des syndicats ayant des juristes, unanimes et très virulents dans ce domaine. Tout salarié peut comprendre que 100 euros par mois pour un quasi doublement de la charge de travail est invraisemblable. Les parents voient largement que le PP et le directeur d'école sont vraiment au four et au moulin.
Dans la mesure où les profs principaux et les directeurs d'école seraient plus nombreux à demander à l'être en étant payés de retour, on peut même in fine obtenir de soulager certains collègues qui voudraient arrêter mais ne le veulent pas par conscience professionnelle et rempilent chaque année faute de relais.
La deuxième urgence est de despécialiser, du moins en collège. (En lycée, on ne peut que demander les allègements d'effectifs par classe, ils sont un empêchement à travailler correctement):
-un travail d'équipe à 4 est déjà lourd, mais une rareté absolue à 8.
-manager moins d'élèves allégerait considérablement la tâche ; cela suppose d'enseigner plusieurs matières pour pouvoir ne gérer que deux classes. Toute la pédagogie d'individualisation des élèves vient du premier degré, et c'est logique, ils ont une trentaine d'élèves maxi à l'année, certains profs du second degré dispensant une heure par classe en ont plus de 400 (18 classes de 25 élèves ça fait 450).
-la plupart de mes collègues sous-estiment leur instruction initiale et leur aptitude à s'instruire rapidement ailleurs. Tous les profs de langue sont aptes à enseigner deux langues, tous les profs de français peuvent faire de l'HG et inversement, et je ne crois pas une seconde que physiciens et matheux soient deux univers distincts à ce point. Je ne vois pas en quoi techno et arts plastiques sont contradictoires, il s'agit bel et bien de créer et façonner des objets. Normalement tout enseignant quelle que soit sa matière a une maîtrise suffisante de la langue française réclamée aux collégiens, et a une aptitude arithmétique de base permettant de comprendre le calcul fractionnel et les quelques formules de mesure géométrique. Je ne sache pas que les PLP ne parviennent pas à la bivalence. Je pense que la suppression des PEGC a été une régression immense des conditions de travail, elle a été faite sur la base de la nécessité d'être à Bac + 3 pour avoir une paie meilleure. Il n'est pas possible aujourd'hui de compter simplement un nombre d'années d'études après le bac comme critère quasi exclusif du montage d'une grille de salaire. La valorisation des acquis est passée par là et c'est légitime. On ne me fera pas croire qu'un non titulaire inspecté cinq fois en cinq ans et agréé par l'institution n'a pas les aptitudes du lauréat du concours à enseigner même s'il ne parvient pas à l'obtenir, le plus souvent faute de temps.
-les personnels de direction et les inspecteurs ont intérêt à ne pas crouler sous la masse des effectifs à contrôler. Il est donc probable qu'une telle revendication plairait fortement au moins à la hiérarchie intermédiaire et dans les administrations des personnels enseignants, et certains recteurs (ou leur secrétaire général) y seraient dès lors sensibles.
Moins d'élèves par prof, et une vraie paie pour double travail d'enseignement et de suivi réel des élèves, je crois que la gestion par l'EN du coronavirus a montré que c'était loin d'être incompréhensible à l'extérieur. Des collègues PP et directeurs d'école, en travaillant avec acharnement, ont beaucoup fait pour rendre cette double revendication défendable.
- Clecle78Bon génie
Personnellement n'être plus pp le donne l'impression d'être en vacances (j'exagère un peu bien sûr...)
Je souhaite ne plus jamais exercer cette fonction que j'occupais depuis trente ans !
Je souhaite ne plus jamais exercer cette fonction que j'occupais depuis trente ans !
- HocamSage
RaptorWill a écrit:Je peux me tromper mais dans aucun autre pays au monde, la population ne déteste autant ses profs. Je parle même pas des pays où ils sont "vénérés".
C'est rarement une bonne idée de commencer une phrase par « La France est le seul pays où », « Il n'y a aucun autre pays du monde où » ou encore « La France est championne du monde de... ». Il se passe tellement de choses dans le monde que c'est au minimum imprudent de se lancer dans des affirmations pareilles, à moins d'avoir fait des recherches assez poussées.
En l'occurrence, je ne me fais aucune illusion sur l'estime dans laquelle nous sommes globalement tenus en France, mais je n'ai pas l'impression que les choses soient fondamentalement différentes en Italie, où j'ai entendu les pires choses qui soient sur les enseignants et où les conditions d'exercice et de titularisation font parfois peine à voir. Les sites des journaux ont d'ailleurs souvent les mêmes commentaires que ce qu'on peut lire en bas des articles du Figaro. Les récits que me font des amis expatriés aux États-Unis ne font guère envie non plus, ils sont parfois traités absolument comme des moins-que-rien par des familles d'une extrême virulence, mais cela dépend beaucoup de l'État et du type d'établissement dans lequel ils sont.
Oui, il y a des pays où l'enseignant est encore une vraie figure respectable, mais on peut au moins avoir l'humilité de supposer que la France n'est pas nécessairement le seul pays où les enseignants ne sont pas extrêmement bien vus.
Une étude de la fondation Varkey relayée par le Forum économique mondial, qui vaut ce qu'elle vaut : https://www.weforum.org/agenda/2018/12/teachers-where-most-and-least-respected/
The findings reveal that teachers enjoy the highest status in China, where they score a perfect 100. The profession is also held in high regard in Malaysia.
But teachers in Japan, which has a score of below 40, are much less respected than their peers in the other Asian economies surveyed.
The situation is far worse, however, in Brazil and Israel, where the teaching profession gets status marks of just 1 and 6.5 respectively.
Enfin, comme dit plus haut, ce sont surtout plus généralement les phrases du type « On est le seul pays où ... » qui me donnent de l'urticaire.
- User20159Esprit éclairé
Pontorson50 a écrit:Pour moi la première revendication viable serait de réclamer une hausse massive des salaires des directeurs d'école du premier degré et des professeurs principaux du second degré, mon travail a diminué de près du tiers depuis que je ne suis plus PP
Tout dépend, un PP de 5e ou de 4e ou de 1ére n'a pas grand chose à faire, comparé à un PP de 6e (maman/papa bis), un PP de 3e (premier orientateur et guillotineur), un PP de seconde (guillotineur chef), ou de terminale (orientateur névrosé qui se demande si parcoursup est pire qu'affelnet ou inversement).
Pontorson50 a écrit:-la plupart de mes collègues sous-estiment leur instruction initiale et leur aptitude à s'instruire rapidement ailleurs. Tous les profs de langue sont aptes à enseigner deux langues, tous les profs de français peuvent faire de l'HG et inversement, et je ne crois pas une seconde que physiciens et matheux soient deux univers distincts à ce point.
Euh......non !
Prof d'HG, je suis parfois incapable d'expliquer certaines règles de grammaire, donc je ne vais pas m'improviser prof de français, et perso', comme beaucoup de collègues je suis déjà bivalent (et ma bivalence en géo n'est pas terrible en tant qu'historien alors bon )
Non et non, ça c'est du discours limite ministériel....et puis allons y : les profs sont des adultes, ils peuvent faire
Hocam a écrit:Les récits que me font des amis expatriés aux États-Unis ne font guère envie non plus, ils sont parfois traités absolument comme des moins-que-rien par des familles d'une extrême virulence, mais cela dépend beaucoup de l'État et du type d'établissement dans lequel ils sont.
C'est souvent ignoré en France, mais être prof du secondaire aux US (secondaire public qui scolarise à la louche près de 80% des élèves), c'est presque pire qu'en France, niveau mépris et salaire.
- RaptorWillNiveau 9
[quote="Pontorson50"][quote="Moonchild"]
Qu'est-ce qu'il faut pas lire...
Je suis pas mauvais en physique mais je suis loin d'avoir le recul et la pédagogie nécessaires pour l'enseigner.
Je suis nul en chimie, matière que j'ai jamais apprécié et SURTOUT je suis incapable de faire une expérience en PC. Je pense pas être le seul matheux dans ce cas.
Vous pensez toujours que je peux enseigner la PC ?
Fesseur Pro a écrit:
je ne crois pas une seconde que physiciens et matheux soient deux univers distincts à ce point.
Qu'est-ce qu'il faut pas lire...
Je suis pas mauvais en physique mais je suis loin d'avoir le recul et la pédagogie nécessaires pour l'enseigner.
Je suis nul en chimie, matière que j'ai jamais apprécié et SURTOUT je suis incapable de faire une expérience en PC. Je pense pas être le seul matheux dans ce cas.
Vous pensez toujours que je peux enseigner la PC ?
- DanskaProphète
Ha@_x a écrit:Pontorson50 a écrit:-la plupart de mes collègues sous-estiment leur instruction initiale et leur aptitude à s'instruire rapidement ailleurs. Tous les profs de langue sont aptes à enseigner deux langues, tous les profs de français peuvent faire de l'HG et inversement, et je ne crois pas une seconde que physiciens et matheux soient deux univers distincts à ce point.
Euh......non !
Prof d'HG, je suis parfois incapable d'expliquer certaines règles de grammaire, donc je ne vais pas m'improviser prof de français, et perso', comme beaucoup de collègues je suis déjà bivalent (et ma bivalence en géo n'est pas terrible en tant qu'historien alors bon )
Non et non, ça c'est du discours limite ministériel....et puis allons y : les profs sont des adultes, ils peuvent fairecours/garderie/enseigner n'importe quoi...., la reprise actuelle le montre....
Allons, tu y mets de la mauvaise foi ! Pour ma part, j'envisage de passer le Capes de maths demain et celui d'HG la semaine prochaine, vu que ces deux disciplines sont proches de la mienne. Que veux-tu, je m'ennuie entre deux cueillettes de fraises
@Hocam, mille fois d'accord avec toi sur les phrases qui commencent par "Il n'y a qu'en France que", en général ça augure mal de la suite
- User20159Esprit éclairé
Danska a écrit:Allons, tu y mets de la mauvaise foi ! Pour ma part, j'envisage de passer le Capes de maths demain et celui d'HG la semaine prochaine, vu que ces deux disciplines sont proches de la mienne. Que veux-tu, je m'ennuie entre deux cueillettes de fraises
Nan mais c'est vrai, après tout je donne aussi des notions d'économies et de socio' à mes 4e et mes 3e, donc dès demain je serai en mesure de remplacer un prof de SES devant sa terminale ES....oups, m..de, ça n'existe plus....
à sarcasme, sarcasme et demi.
Non mais le pire c'est que certains collègues en lycée me narrent les discours ipresques les incitant à piétiner les collègues de SES....
Je reste en collège, bon le mien (d'IPR), n'a pas apprécié, mais qu'il aille se faire décorer ailleurs....
- PrezboGrand Maître
Pontorson50 a écrit:[
-la plupart de mes collègues sous-estiment leur instruction initiale et leur aptitude à s'instruire rapidement ailleurs. Tous les profs de langue sont aptes à enseigner deux langues, tous les profs de français peuvent faire de l'HG et inversement, et je ne crois pas une seconde que physiciens et matheux soient deux univers distincts à ce point. Je ne vois pas en quoi techno et arts plastiques sont contradictoires, il s'agit bel et bien de créer et façonner des objets. Normalement tout enseignant quelle que soit sa matière a une maîtrise suffisante de la langue française réclamée aux collégiens, et a une aptitude arithmétique de base permettant de comprendre le calcul fractionnel et les quelques formules de mesure géométrique. Je ne sache pas que les PLP ne parviennent pas à la bivalence.
Je ne comprends pas très bien ce qu'est une "formule de mesure géométrique", mais je vous assure qu'il y a plus d'un collègue à que je ne ferais pas confiance pour expliquer le calcul fractionnel. Enfin, tant que la techno et les arts plastiques se limitent à "créer et faconner des objets", j'imagine qu'on peut se dire que tous les machins qu'on apprend à l'école c'est un peu pareil.
Ce n'est pas que le reste de votre message ne contienne pas des réflexions intéressantes, mais ce paragraphe décrédibilise un peu l'ensemble, je trouve.
- argos59Niveau 1
Pontorson50 a écrit:
la plupart de mes collègues sous-estiment leur instruction initiale et leur aptitude à s'instruire rapidement ailleurs. Tous les profs de langue sont aptes à enseigner deux langues, tous les profs de français peuvent faire de l'HG et inversement, et je ne crois pas une seconde que physiciens et matheux soient deux univers distincts à ce point. Je ne vois pas en quoi techno et arts plastiques sont contradictoires, il s'agit bel et bien de créer et façonner des objets. Normalement tout enseignant quelle que soit sa matière a une maîtrise suffisante de la langue française réclamée aux collégiens, et a une aptitude arithmétique de base permettant de comprendre le calcul fractionnel et les quelques formules de mesure géométrique.
merci pour ce bon moment de rigolade
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