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- User20159Esprit éclairé
pseudo-intello a écrit:Ceci étant, je ne sais pas si le fait d'être un homme ou une femme joue. Dans ma première affectation, ZEP très rurale, clairement, le chromosome aidait à faire accepter son autorité en classe, mais toutes les REP ne se ressemblent pas.
Euh non !
J'ai vu de grands types imposants se faire bordeliser, j'ai vu des femmes tenir leurs classes d'un simple coup d’œil...
RaptorWill a écrit:Enfin quelqu'un qui décrit la réalité !
Modéré
- mariama71Niveau 5
RaptorWill a écrit:pseudo-intello a écrit:Ha@_x a écrit:dita a écrit:Des collègues avaient ce que je nommerais le syndrome de Stockholm avec les élèves. C'est horrible d'accepter qu'un élève soit irrespectueux en classe et adorable au dehors. Cela renforce le comportement banlieue qui suppose que le professeur est un ennemi que, dans le fond, on aime bien. Pendant ce temps, à Stanislas et consorts, on sait qu'on maîtrise les codes et qu'on tirera assez facilement son épingle du jeu. Parce que tout, dans la vie, est question de code.
J'ai observé le même syndrome de Stockholm dans un de mes établissements de stage, fort bourgeois au demeurant, avec les profs installés qui te parlaient de classes de 4e absolument charmantes avec un grand sourire, alors que lesdites classes étaient horribles avec l'humble stagiaire....problème de perception je pense, valable dans tous les établissements, REP+ ou non...
En fait surtout une questionde fric....pardon, de classe sociale, de capital, culturel, social, toussa....dita a écrit:la "loi de la banlieue"
Encore un mythe, ça n'existe pas...en plus ou moins 10 ans de 93 dans les dents, toujours dans du sensible, le meilleur moyen de se faire respecter est de traiter ces élèves...comme les autres...étrange ? Non, pas du tout.
Mais il y a d'autres vécus, je l'admet bien volontiers.
En tout cas, c'est toujours intéressant à entendre, les différents sons de cloche.
Moi, j'avoue que les témoignages de mes collègues T1 m'avaient refroidie, enter celle qui galérait sur les séquences de mythologie latine parce que la réaction des élèves était un méprisant "ils vénéraient de idoles", et elle à qui il ne restait plus qu'un filet de voix et déplorait les remarques qu'elle se prenait quand elle faisait venir en jupe mi-longue (les jours de grève de train seulement, parce que les jrus de train, traverser la cité en jupe, elle avait essayé une fois, pas deux).
Bon, techniquement, j'ai une copine qui s'est épanouie dans la REP+ de té-ci... où elle a grandi. En classe, c'est la daronne.
Ceci étant, je ne sais pas si le fait d'être un homme ou une femme joue. Dans ma première affectation, ZEP très rurale, clairement, le chromosome aidait à faire accepter son autorité en classe, mais toutes les REP ne se ressemblent pas.
Enfin quelqu'un qui décrit la réalité !
Malheureusement, il s'agit toujours de témoignages de personnes n'ayant pas/très peu exercé dans ces établissements, relayant des infos/intox/exagérations, peu voire pas utiles, disponibles sur BFM...
- pseudo-intelloSage
Je trouve que ton message n'es tpas respectueux.
Moi, je trouve vos sons de cloches intéressants, parce qu'ils complètent d'autres témoignages que j'ai, et qui permettent de déduire qu'il y a des réalités bien différente, et que toutes existent. Parce que je prends le parti de vous prendre au sérieux, au lieu de dire "oulà, ces gens disent de trucs complètement différents de ce que racontaient mes copines, ils mythonnent forcément".
Nier les témoignages des personnels parce qu'ils ne sont pas conformes à ce que tu voudrais lire, c'est nier leur souffrance, leurs problèmes, leur vécu. Parce que c'est vrai. C'étaient des gens que je voyais deux fois par semaine en stage, puis une fois par mois en T1, peut-être moins, et avec qui je covoiturais sur de longues distances pour nous rendre dans le formations. Quand tu vois une nana devenir l'ombre d'elle-même, quand elle te raconte son quotidien (en jupe, puisque pour une fois, elle peut aller bosser en jupe sans se prendre des remarques déplaisantes), quand une autre te raconte ses difficulté à traiter son programme de latin dès que ça touche aux dieux, elles ne mentent pas. En fin de compte, elles ne sont effectivement pas restées longtemps là-bas, en tout cas celle dont j'ai continué à avoir des nouvelles n'est pas restée longtemps, puisqu'elles 'est barrée vite fait et que le turn-over de mon académie a permis, l'année suivante, un arrivage de néotits avec moins de points qui ont pris sa place.
J'entends les témoignages, et les différents sons de cloches. Ils m'intéressent. Notamment, la réponse d'H@x. Moi, j'ai pas eu la ZEP (à l’époque, c'était ZEP) té-ci, j'ai eu la ZEP rurale, et dans ma ZEP rurale, les profs qui tenaient mieux leurs classes étaient les types baraques. Et avec celles qui comme moi cumulaient 1- être une fille, 2- être jeune 3- pas avoir l'accent du coin, on ramait sacrément aussi. Je me suis barrée assez rapidement aussi, et je sais qu'aujourd'hui encore, c'est très dur pour les profs et la vie sco là-bas. Mais différemment, sans doute, avec des problématiques différents. L'année où j'ai quitté ce bahut, la police a dû se déplacer plusieurs fois pour des problèmes racistes de petits zorchartes qui se essayaient de jouer aux néonazis.
Moi, je trouve vos sons de cloches intéressants, parce qu'ils complètent d'autres témoignages que j'ai, et qui permettent de déduire qu'il y a des réalités bien différente, et que toutes existent. Parce que je prends le parti de vous prendre au sérieux, au lieu de dire "oulà, ces gens disent de trucs complètement différents de ce que racontaient mes copines, ils mythonnent forcément".
Nier les témoignages des personnels parce qu'ils ne sont pas conformes à ce que tu voudrais lire, c'est nier leur souffrance, leurs problèmes, leur vécu. Parce que c'est vrai. C'étaient des gens que je voyais deux fois par semaine en stage, puis une fois par mois en T1, peut-être moins, et avec qui je covoiturais sur de longues distances pour nous rendre dans le formations. Quand tu vois une nana devenir l'ombre d'elle-même, quand elle te raconte son quotidien (en jupe, puisque pour une fois, elle peut aller bosser en jupe sans se prendre des remarques déplaisantes), quand une autre te raconte ses difficulté à traiter son programme de latin dès que ça touche aux dieux, elles ne mentent pas. En fin de compte, elles ne sont effectivement pas restées longtemps là-bas, en tout cas celle dont j'ai continué à avoir des nouvelles n'est pas restée longtemps, puisqu'elles 'est barrée vite fait et que le turn-over de mon académie a permis, l'année suivante, un arrivage de néotits avec moins de points qui ont pris sa place.
J'entends les témoignages, et les différents sons de cloches. Ils m'intéressent. Notamment, la réponse d'H@x. Moi, j'ai pas eu la ZEP (à l’époque, c'était ZEP) té-ci, j'ai eu la ZEP rurale, et dans ma ZEP rurale, les profs qui tenaient mieux leurs classes étaient les types baraques. Et avec celles qui comme moi cumulaient 1- être une fille, 2- être jeune 3- pas avoir l'accent du coin, on ramait sacrément aussi. Je me suis barrée assez rapidement aussi, et je sais qu'aujourd'hui encore, c'est très dur pour les profs et la vie sco là-bas. Mais différemment, sans doute, avec des problématiques différents. L'année où j'ai quitté ce bahut, la police a dû se déplacer plusieurs fois pour des problèmes racistes de petits zorchartes qui se essayaient de jouer aux néonazis.
- mariama71Niveau 5
pseudo-intello a écrit:Je trouve que ton message n'es tpas respectueux.
Moi, je trouve vos sons de cloches intéressants, parce qu'ils complètent d'autres témoignages que j'ai, et qui permettent de déduire qu'il y a des réalités bien différente, et que toutes existent. Parce que je prends le parti de vous prendre au sérieux, au lieu de dire "oulà, ces gens disent de trucs complètement différents de ce que racontaient mes copines, ils mythonnent forcément".
Nier les témoignages des personnels parce qu'ils ne sont pas conformes à ce que tu voudrais lire, c'est nier leur souffrance, leurs problèmes, leur vécu. Parce que c'est vrai. C'étaient des gens que je voyais deux fois par semaine en stage, puis une fois par mois en T1, peut-être moins, et avec qui je covoiturais sur de longues distances pour nous rendre dans le formations. Quand tu vois une nana devenir l'ombre d'elle-même, quand elle te raconte son quotidien (en jupe, puisque pour une fois, elle peut aller bosser en jupe sans se prendre des remarques déplaisantes), quand une autre te raconte ses difficulté à traiter son programme de latin dès que ça touche aux dieux, elles ne mentent pas. En fin de compte, elles ne sont effectivement pas restées longtemps là-bas, en tout cas celle dont j'ai continué à avoir des nouvelles n'est pas restée longtemps, puisqu'elles 'est barrée vite fait et que le turn-over de mon académie a permis, l'année suivante, un arrivage de néotits avec moins de points qui ont pris sa place.
J'entends les témoignages, et les différents sons de cloches. Ils m'intéressent. Notamment, la réponse d'H@x. Moi, j'ai pas eu la ZEP (à l’époque, c'était ZEP) té-ci, j'ai eu la ZEP rurale, et dans ma ZEP rurale, les profs qui tenaient mieux leurs classes étaient les types baraques. Et avec celles qui comme moi cumulaient 1- être une fille, 2- être jeune 3- pas avoir l'accent du coin, on ramait sacrément aussi. Je me suis barrée assez rapidement aussi, et je sais qu'aujourd'hui encore, c'est très dur pour les profs et la vie sco là-bas. Mais différemment, sans doute, avec des problématiques différents. L'année où j'ai quitté ce bahut, la police a dû se déplacer plusieurs fois pour des problèmes racistes de petits zorchartes qui se essayaient de jouer aux néonazis.
Je comprends ton témoignage et ne voulais pas te blesser. Il ne s'agit pas de nier le vécu de certains et les problématiques misogynes sont bien évidemment existantes. Cependant, pour ce qui est de réussir ou non à avoir de bonnes relations de travail avec les élèves, je pense qu'il s'agit avant tout d'une question d'expérience. Lorsqu'on est néotit c'est forcément difficile. "L'effet établissement" est tellement important aussi (j'ai fait plusieurs établissements dans le 93 en tant que PE en SEGPA avant d'avoir mon CAPES de Lettres modernes) les problématiques étaient très variées.
Je n'aime pas non plus l'idée qu'il faut :
- soit être un homme
- soit être issue du même milieu
pour pouvoir travailler avec ces élèves.
Voilà pourquoi j'ai évoqué BFM, ce "mythe" de la fracture sociale est malheureusement performatif. Il ne s'agissait pas de dénigrer ton propos, ni ton vécu.
- DoremNiveau 5
Ha@_x a écrit:RaptorWill a écrit:Enfin quelqu'un qui décrit la réalité !
Edité
Je pense qu'il faut être très compréhensifs avec les jeunes collègues qui ont des appréhensions quand ils sont affectés en banlieue parisienne, loin de chez eux.
- User20159Esprit éclairé
Dorem a écrit:Je pense qu'il faut être très compréhensifs avec les jeunes collègues qui ont des appréhensions quand ils sont affectés en banlieue parisienne, loin de chez eux.
J'ai toujours été très compréhensif avec les jeunes collègues qui ont des appréhensions
Je le suis beaucoup moins avec ceux qui assènent des certitudes.
- RaptorWillNiveau 9
Dorem a écrit:Ha@_x a écrit:RaptorWill a écrit:Enfin quelqu'un qui décrit la réalité !
Va te faire titulariser d'abord ! Ensuite tu pourras venir parler avec les grandes personnes....
et c'est très difficile de faire de l'humour face à des messages qui confinent au troll de bas étage.
Je pense qu'il faut être très compréhensifs avec les jeunes collègues qui ont des appréhensions quand ils sont affectés en banlieue parisienne, loin de chez eux.
Merci. Même si je ne réside plus dans le 93, j'ai fais toute ma scolarité de la maternelle au collège à Aubervilliers. Se faire accompagner par des plus grands pour éviter de se faire tabasser, rentrer dans son immeuble avec une porte brûlée et avec des dealers je connais. Et encore, à l'époque c'était calme par rapport à aujourd'hui.
Quant à Halix, j'ai décidé de l'ignorer donc il ne verra pas mon message.
_________________
"Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature, et cet homme, ce sera moi. " Rousseau
- ditaNeoprof expérimenté
ylm a écrit:
Ah mais dans le collège j'étais clairement une cible. Mais le même élève qui m'insultait et me menaçait en classe dans la journée protégeait ma voiture le soir même et me parlait avec le plus grand respect quand je jouais au foot dans le gymnase du quartier le soir quelques heures plus tard.
Ylm, tu dis que tu n'as jamais vu quelqu'un accepter un comportement que je décris dans un message qui suit (je ne sais pas faire de citations multiples, c'est ton message d'hier à 19h 38 dans lequel tu me cites. J'y parle du syndrome deStockholm, qui, à mon avis, fait qu'on en vient à accepter qu'un élève soit irrrespectueux en classe et adorable au-dehors. Tu avais répondu "je n'ai jamais vu aucun prof accepter ça pendant mes années là-bas"
Ben si. Sûrement bien malgré toi, d'ailleurs. La preuve : la citation de ton intervention que je fais dans ce message.
- VerduretteModérateur
Message supprimé.
Le ton employé par Ha@_x n'est pas tolérable ici. Vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez pas la même expérience, soit, ça ne justifie en rien un ton aussi méprisant. On n'est pas dans une cour de maternelle.
Le ton employé par Ha@_x n'est pas tolérable ici. Vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez pas la même expérience, soit, ça ne justifie en rien un ton aussi méprisant. On n'est pas dans une cour de maternelle.
- mafalda16Modérateur
Verdurette a écrit:Message supprimé.
Le ton employé par Ha@_x n'est pas tolérable ici. Vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez pas la même expérience, soit, ça ne justifie en rien un ton aussi méprisant. On n'est pas dans une cour de maternelle.
Petit ajout de modération.
RaptorWill, il est évident que l'on te demande également de pas chercher la provocation. Entends aussi que ton manque d'expérience professionnelle crispe les échanges quand tu te permets de te répandre en certitudes au fil des topics
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- ditaNeoprof expérimenté
Pour travailler en rep+ voici des conseils :
- si vous avez été l'aîné ou un aîné, dans votre fratrie / si vous avez la BAFA, si vous savez avoir la mentalité et l'attitude d'un chef scout, très bien.
- si vous avez les codes de la banlieue (être gentil = être faible, ne jamais négocier,par exemple,
- si vous avez vraiment confiance en vous,
- si vous êtes capable de penser qu'un élève lambda, ça peut être aussi un enfant qui ignore totalement une phrase correcte en 6è (je dis ça pour chaisplusqui,ici, qui m'a dit qu'il s'agit simplement de le traiter comme des élèves normaux. Oui, normaux, ils le sont, mais leur retard solaire, s'il n'est peut-être pas anormal, est alarmant),
- si vous n'êtes pas trop sensible : j'ai eu des élèves qui vivaient une vie terrifiante, il s'agit pas de pleurer tous les soirs,
peut-être que vous ne serez pas malheureux. peut-être même serez-vous bien.
- si vous avez été l'aîné ou un aîné, dans votre fratrie / si vous avez la BAFA, si vous savez avoir la mentalité et l'attitude d'un chef scout, très bien.
- si vous avez les codes de la banlieue (être gentil = être faible, ne jamais négocier,par exemple,
- si vous avez vraiment confiance en vous,
- si vous êtes capable de penser qu'un élève lambda, ça peut être aussi un enfant qui ignore totalement une phrase correcte en 6è (je dis ça pour chaisplusqui,ici, qui m'a dit qu'il s'agit simplement de le traiter comme des élèves normaux. Oui, normaux, ils le sont, mais leur retard solaire, s'il n'est peut-être pas anormal, est alarmant),
- si vous n'êtes pas trop sensible : j'ai eu des élèves qui vivaient une vie terrifiante, il s'agit pas de pleurer tous les soirs,
peut-être que vous ne serez pas malheureux. peut-être même serez-vous bien.
- User20159Esprit éclairé
dita a écrit:- si vous avez été l'aîné ou un aîné, dans votre fratrie / si vous avez la BAFA, si vous savez avoir la mentalité et l'attitude d'un chef scout, très bien.
- si vous avez les codes de la banlieue (être gentil = être faible, ne jamais négocier,par exemple,
- si vous avez vraiment confiance en vous,
- si vous êtes capable de penser qu'un élève lambda, ça peut être aussi un enfant qui ignore totalement une phrase correcte en 6è (je dis ça pour chaisplusqui,ici, qui m'a dit qu'il s'agit simplement de le traiter comme des élèves normaux. Oui, normaux, ils le sont, mais leur retard solaire, s'il n'est peut-être pas anormal, est alarmant),
- si vous n'êtes pas trop sensible : j'ai eu des élèves qui vivaient une vie terrifiante, il s'agit pas de pleurer tous les soirs,
peut-être que vous ne serez pas malheureux. peut-être même serez-vous bien.
1- Il faut arrêter avec les "codes de la banlieue" , ça n'existe pas ! Au passage Neuilly-sur-Seine c'est aussi en banlieue. Et puis bon, de fait c'est un conseil valable pour tout le monde, le collègue qui négocie risque de se retrouver en difficulté dans tout établissement, non ?
2- C'est moi , c'est moi Oui les traiter comme des élèves normaux. Comme des élèves quoi. D'ailleurs à ce titre, s'ils se rendent compte, dans les établissements sensibles, que tu les considères comme des débiles illettrés, ils risquent de te le renvoyer dans la tronche puissance 10, j'en ai vu, quelques uns. Quant au retard scolaire et au désert culturel, oui faut pas se leurrer, il est généralement terrifiant dans les REP+ urbaines, et parfois pire, on me l'a dit dans les REP+ rurales (mais j'ai jamais pratiqué et je suis pas pressé de le faire).
3- Pleurer tous les soirs ? Non plus. Au début ça peut arriver, souvent. Quelques années plus tard ça arrive encore, car les histoires horribles sont légion. Ce qui permet une bonne transition : ce n'est pas tant les conditions de travail en zone sensible qui me posent problème, c'est la contemplation quotidienne de la misère crasse et de la violence (qui elle même est rarement dirigée contre nous). C'est aussi pour ça que beaucoup n'y terminent pas leur carrière. Aucun mal à ça. Y rester quand on en a l'énergie très bien, mais s'il faut en partir pour préserver sa santé mentale, c'est normal.
- JennyMédiateur
Ha@_x a écrit:3- Pleurer tous les soirs ? Non plus. Au début ça peut arriver, souvent. Quelques années plus tard ça arrive encore, car les histoires horribles sont légion. Ce qui permet une bonne transition : ce n'est pas tant les conditions de travail en zone sensible qui me posent problème, c'est la contemplation quotidienne de la misère crasse et de la violence (qui elle même est rarement dirigée contre nous). C'est aussi pour ça que beaucoup n'y terminent pas leur carrière. Aucun mal à ça. Y rester quand on en a l'énergie très bien, mais s'il faut en partir pour préserver sa santé mentale, c'est normal.
Je ne veux pas y rester à long terme pour cette raison alors que j’en resterais bien dans mon établissement actuel en tant que TZR. La dernière histoire glauque m’a dissuadée d’y demander un poste fixe.
Je ne pense pas avoir l’énergie encore longtemps.
- Lowpow29Fidèle du forum
Ha@_x a écrit:dita a écrit:- si vous avez été l'aîné ou un aîné, dans votre fratrie / si vous avez la BAFA, si vous savez avoir la mentalité et l'attitude d'un chef scout, très bien.
- si vous avez les codes de la banlieue (être gentil = être faible, ne jamais négocier,par exemple,
- si vous avez vraiment confiance en vous,
- si vous êtes capable de penser qu'un élève lambda, ça peut être aussi un enfant qui ignore totalement une phrase correcte en 6è (je dis ça pour chaisplusqui,ici, qui m'a dit qu'il s'agit simplement de le traiter comme des élèves normaux. Oui, normaux, ils le sont, mais leur retard solaire, s'il n'est peut-être pas anormal, est alarmant),
- si vous n'êtes pas trop sensible : j'ai eu des élèves qui vivaient une vie terrifiante, il s'agit pas de pleurer tous les soirs,
peut-être que vous ne serez pas malheureux. peut-être même serez-vous bien.
1- Il faut arrêter avec les "codes de la banlieue" , ça n'existe pas ! Au passage Neuilly-sur-Seine c'est aussi en banlieue. Et puis bon, de fait c'est un conseil valable pour tout le monde, le collègue qui négocie risque de se retrouver en difficulté dans tout établissement, non ?
2- C'est moi , c'est moi Oui les traiter comme des élèves normaux. Comme des élèves quoi. D'ailleurs à ce titre, s'ils se rendent compte, dans les établissements sensibles, que tu les considères comme des débiles illettrés, ils risquent de te le renvoyer dans la tronche puissance 10, j'en ai vu, quelques uns. Quant au retard scolaire et au désert culturel, oui faut pas se leurrer, il est généralement terrifiant dans les REP+ urbaines, et parfois pire, on me l'a dit dans les REP+ rurales (mais j'ai jamais pratiqué et je suis pas pressé de le faire).
3- Pleurer tous les soirs ? Non plus. Au début ça peut arriver, souvent. Quelques années plus tard ça arrive encore, car les histoires horribles sont légion. Ce qui permet une bonne transition : ce n'est pas tant les conditions de travail en zone sensible qui me posent problème, c'est la contemplation quotidienne de la misère crasse et de la violence (qui elle même est rarement dirigée contre nous). C'est aussi pour ça que beaucoup n'y terminent pas leur carrière. Aucun mal à ça. Y rester quand on en a l'énergie très bien, mais s'il faut en partir pour préserver sa santé mentale, c'est normal.
Moi je suis d'accord avec l'idée de code de la banlieue. Et je suis une pure roubaisienne, élève puis prof.
Élève j'ai appris qu'un simple regard dans le vide pouvait en provoquer plus d'un. J'ai appris à avoir l'air dure et à afficher un côté "banlieue" pour arrêter d'être harcelée. Et j'ai grandi avec cette nécessité d'être sans cesse sur le qui vive. Peut-être que pour certains, comme toi, ça n'est pas nécessaire. Mais clairement, pour moi, ça a été très utile et m'a évité de faire partie des profs auxquels on volait les clés ou dégommait la voiture. Le fait de connaître le jargon local roubaisien a fait que je comprenais les élèves quand ils pensaient pouvoir se moquer entre eux, et le fait de montrer de réagir imposait le respect parce que les élèves comprenaient que oui moi aussi je viens d'ici. Et je peux montrer un autre exemple.
Et oui, la REP+, c'est dur. Sincèrement, la REP+ de banlieue parisienne avec 19 classes en néo-titulaire a eu raison de ma santé. Je suis pourtant revenue en REP+ à Roubaix mais c'était différent puisque c'est chez moi. Donc oui, tout facteur psychologique joue.
Et le fait d'enseigner maintenant dans un établissement où les enfants ont tout simplement une éducation calme, sont polis et n'ont pas incessamment besoin de tester les limites me montrent à quel point c'est vraiment une autre vie. Mais à force de rester en REP+ (surtout si on y a toujours enseigner), on peut aussi totalement oublier ce que c'était d'enseigner sans tout ce poids de la violence sociale, physique, psychique et même professionnelle.
Alors d'accord, il ne faut pas noircir le tableau, et je suis la première à dire qu'il ne faut pas avoir peur de ces villes qui sont beaucoup trop diabolisées.
Mais nier que les conditions d'enseignement sont souvent indignes empêche tout simplement de prendre la mesure de la catastrophe et d'apporter des solutions. La plupart de mes collègues étaient au bout du rouleau et ça ne s'est pas amélioré. Beaucoup de PE des environs étaient en dépression (ou démission) en tout début de carrière. Je préfère "avouer" que oui, c'est dur, et que malheureusement les choses ne vont pas dans le bon sens pour proposer une école de qualité dans les quartiers. Si nous ne tirons pas la sonnette d'alarme, qui le fera ?
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- User20159Esprit éclairé
Lowpow29 a écrit:Peut-être que pour certains, comme toi, ça n'est pas nécessaire. Mais clairement, pour moi, ça a été très utile et m'a évité de faire partie des profs auxquels on volait les clés ou dégommait la voiture. Le fait de connaître le jargon local roubaisien a fait que je comprenais les élèves quand ils pensaient pouvoir se moquer entre eux, et le fait de montrer de réagir imposait le respect parce que les élèves comprenaient que oui moi aussi je viens d'ici. Et je peux montrer un autre exemple.
Et oui, la REP+, c'est dur. Sincèrement, la REP+ de banlieue parisienne avec 19 classes en néo-titulaire a eu raison de ma santé. Je suis pourtant revenue en REP+ à Roubaix mais c'était différent puisque c'est chez moi. Donc oui, tout facteur psychologique joue.
L'idée selon laquelle il faut venir du même milieu ou du même secteur que les élèves pour enseigner dans certaines zones sensibles me déplaît énormément, même si les vécus sont divers.
Pour faire de la caricature bien grossière, il est certain qu'un jeune homme ou une jeune femme de classe moyenne, fraîchement émoulu de son IUFM de province, nanti de son concours, et ex-bon élève, débarquant pour son année de néo-tit à Stains ou dans le bassin minier, risque de s'en prendre plein la g..... (mais dans pas mal de matières c'est comme ça que ça se passe, même si les IUFMs ont changé de nom déjà deux fois, et qu'au simple fait de taper IUFM, je me sens de plus en plus proche de la date de péremption).
Je le répète il n'y a pas de code de banlieue (c'est quoi la banlieue ?), dans un coin friqué des Yvelines, si tes élèves de 4e, te demandent à la veille des vacances de février si tu pars au ski, t'as intérêt à avoir du répondant et à dire : "mais bien sûr, à Saint-Moritz comme tous les ans" , et à Clichy sous Bois, tu as vite intérêt à apprendre que le mot wesh est un élément de ponctuation orale, et que le tchip imperceptible qui s'échappe de la bouche de tel ou tel élève n'est pas nécessairement la marque absolue du respect.
Des codes donc, pas un code. Et les codes ça s'apprend. La sociologie de l'endroit où l'on enseigne, ça aussi, ça s'apprend. C'est d'ailleurs hyper utile pour faire son métier correctement.
Sur le côté, dur, sur le qui vive, ne pas être harcelé : mais j'ai l'impression que l'on décrit là les années collège de tant de gamins (à commencer par les miennes, et je n'ai ni grandi à Roubaix, ni dans le 93). Et c'est toujours ce que me disent certains, même si je ne suis pas le PP le plus attentif à ce genre de choses et d'ailleurs je m'en veux en permanence.
Lowpow29 a écrit:Mais nier que les conditions d'enseignement sont souvent indignes empêche tout simplement de prendre la mesure de la catastrophe et d'apporter des solutions. La plupart de mes collègues étaient au bout du rouleau et ça ne s'est pas amélioré. Beaucoup de PE des environs étaient en dépression (ou démission) en tout début de carrière. Je préfère "avouer" que oui, c'est dur, et que malheureusement les choses ne vont pas dans le bon sens pour proposer une école de qualité dans les quartiers. Si nous ne tirons pas la sonnette d'alarme, qui le fera ?
Ce ne sont pas nos conditions d'enseignement qui sont indignes, ce sont les conditions d'enseignement de tous les profs de France qui sont indignes (mis à part les rares niches ultra-privilégiées où n'enseignent que de vieux collègues agrégés en fin de carrière, et encore.... )
La plus grande indignité en REP+, c'est la misère que vivent les gamins que l'on a en face de soi, la violence qu'ils subissent, leurs vies de m.... que l'on apprend, et ça oui c'est totalement déprimant. Certains connaissent : les chaussures trouées, les fringues qui sentent mauvais, "monsieur mon cahier est fini" [deux semaines plus tard], "monsieur vous n'auriez pas une feuille" ? Le gamin de 6e élevé seul par sa mère, qui a un cancer en phase terminale, la gamine de 5e qui, en 5e, en est à 55 demi-journées d'absence pour son premier trimestre, ....on pourrait faire la liste.....
La sonnette d'alarme ça fait quand même un certain temps qu'on la tire non ? Casser les ghettos, plus de mixité etc....mais bon....tiens encore un autre sujet déprimant
- pseudo-intelloSage
Ça me déplaît aussi. Dire que ça existe ne revient pas à dire que ça me plaît.Ha@_x a écrit:
L'idée selon laquelle il faut venir du même milieu ou du même secteur que les élèves pour enseigner dans certaines zones sensibles me déplaît énormément, même si les vécus sont divers.
Mais c'est un principe qui se révèle vrai pour une partie des personnels, notamment pour la prof la plus à l'aise que j'ai rencontré, à Argenteuil, où elle avait grandi. Pour le coup, elle était femme, donc, petite, blonde et pâle, et no problemo. Parfois, ça amrche quand même pas, et parfois, ça marche sans, heureusement.
J'ai expérimenté ça en ZEP rurale, d'ailleurs, donc dans un cadre très différent que celui de la banlieue 93 cliché. Pas avoir l'accent du coin, c'était déjà être un estranger.
Et puis il y a plein d'endroits, même dans des banlieues mixtes, où il n'y a pas spécialement de codes.Je le répète il n'y a pas de code de banlieue (c'est quoi la banlieue ?), dans un coin friqué des Yvelines, si tes élèves de 4e, te demandent à la veille des vacances de février si tu pars au ski, t'as intérêt à avoir du répondant et à dire : "mais bien sûr, à Saint-Moritz comme tous les ans" , et à Clichy sous Bois,
Du coup, je suis mal barrée, je sais même pas ce que c'est, un tchip.tu as vite intérêt à apprendre que le mot wesh est un élément de ponctuation orale, et que le tchip imperceptible qui s'échappe de la bouche de tel ou tel élève n'est pas nécessairement la marque absolue du respect.
Il y a des élèves harcelés dans tous les collèges, malheureusement, mais pas forcément beaucoup (en gros un par classe quand j'étais collégienne), et pas forcément au point d'avoir intérêt à être accompagné par un plus grand.Sur le côté, dur, sur le qui vive, ne pas être harcelé : mais j'ai l'impression que l'on décrit là les années collège de tant de gamins (à commencer par les miennes, et je n'ai ni grandi à Roubaix, ni dans le 93). Et c'est toujours ce que me disent certains, même si je ne suis pas le PP le plus attentif à ce genre de choses et d'ailleurs je m'en veux en permanence.
Les conditions matérielles, sans doutes.Ce ne sont pas nos conditions d'enseignement qui sont indignes, ce sont les conditions d'enseignement de tous les profs de France qui sont indignes (mis à part les rares niches ultra-privilégiées où n'enseignent que de vieux collègues agrégés en fin de carrière, et encore.... )
Les condition d'enseignement, ça se dégrade, mais justement pendant mes années ZEP (et après), j'ai découvert les meilleures conditions qui soient, dans un collège très, très prolo (le fils du prof était le sommet de l'échelle sociale de la classe, les gens qui avaient un minimum de thunes mettaient plutôt leurs gamins dans le privé, mais les profs qui avaient enseigné dans ce petit collège inconnu et sans prétention voulaient y rester). Certains élèves avaient une vie très compliquée, mais ils restaient gentils, disciplinés, et bossaient, au moins un peu. Mon mari, actuellement dans une ZEP rurale, y trouve une tranquillité inespérée en classe.
Personnellement, mes pires souvenirs d'enseignement, mes craquages et mes crises de larmes, je les ai connus dans un collège pas-REP. Comme quoi, il y a tant de situations différentes...
Absolument d'accord.La plus grande indignité en REP+, c'est la misère que vivent les gamins que l'on a en face de soi, la violence qu'ils subissent, leurs vies de m.... que l'on apprend, et ça oui c'est totalement déprimant. Certains connaissent : les chaussures trouées, les fringues qui sentent mauvais, "monsieur mon cahier est fini" [deux semaines plus tard], "monsieur vous n'auriez pas une feuille" ? Le gamin de 6e élevé seul par sa mère, qui a un cancer en phase terminale, la gamine de 5e qui, en 5e, en est à 55 demi-journées d'absence pour son premier trimestre, ....on pourrait faire la liste.....
La sonnette d'alarme ça fait quand même un certain temps qu'on la tire non ? Casser les ghettos, plus de mixité etc....mais bon....tiens encore un autre sujet déprimant
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