- TangledingGrand Maître
Vous avez vu que dans l'infographie du gvt sur le plan de déconfinement, les écoles n'apparaissent pas (mais les camps et colo sont interdits en zone rouge et verte) :
Source :
https://www.lemonde.fr/planete/live/2020/05/02/coronavirus-en-direct-le-texte-prorogeant-l-etat-d-urgence-sanitaire-presente-en-conseil-des-ministres_6038440_3244.html
L'école ne fait pas partie de la vie quotidienne ?
Source :
https://www.lemonde.fr/planete/live/2020/05/02/coronavirus-en-direct-le-texte-prorogeant-l-etat-d-urgence-sanitaire-presente-en-conseil-des-ministres_6038440_3244.html
L'école ne fait pas partie de la vie quotidienne ?
- User20401Vénérable
Je suis la seule à être inquiète de la non parution du protocole définitif ? En plus du fait qu'il est donc impossible d'organiser la reprise…
Le projet a fait un tollé parce qu'inapplicable, et assez inhumain dans le premier degré. Ma crainte est qu'il soit grandement modifié pour être allégé, au mépris de la santé des enfants et des personnels… Bref, il me tarde la version définitive parce que ça m'inquiète.
Le projet a fait un tollé parce qu'inapplicable, et assez inhumain dans le premier degré. Ma crainte est qu'il soit grandement modifié pour être allégé, au mépris de la santé des enfants et des personnels… Bref, il me tarde la version définitive parce que ça m'inquiète.
- chmarmottineGuide spirituel
Tangleding a écrit:Vous avez vu que dans l'infographie du gvt sur le plan de déconfinement, les écoles n'apparaissent pas (mais les camps et colo sont interdits en zone rouge et verte) :
Source :
https://www.lemonde.fr/planete/live/2020/05/02/coronavirus-en-direct-le-texte-prorogeant-l-etat-d-urgence-sanitaire-presente-en-conseil-des-ministres_6038440_3244.html
L'école ne fait pas partie de la vie quotidienne ?
La faute aux dortoirs ?
Ce qui sous-entend que les internats vont restés fermés ?
Ou parce que les déplacements lointains sont interdits ?
- SphinxProphète
henriette a écrit:
Là, il reste 4 mois avant septembre, pas deux mois.
C'est maintenant qu'il faut les lancer, ces travaux - cela aurait déjà dû être lancé depuis qu'on a décidé du confinement.
Ce n'est pas en attendant juillet qu'on y arrivera.
Il faut des lavabos, des WC, des points d'eau supplémentaires, repenser complètement les salles et leur aération, la circulation dans les établissements, dans les cantines, les dotations en consommables, etc.
On va te dire qu'il n'y a pas d'argent pour les faire, les travaux. Dans mon établissement, on a fait un tollé en début d'année dernière car ils commençaient à nous imposer des classes à 30 (puis devant le bruit "ah non finalement ça sera 29" en refusant toutes les dérogations y compris celles des fratries, mais bon, 29 ou 30, dès que tu as un AVS ou deux...). On a fait venir des gens (représentants syndicaux dont un membre de la CHS départementale), on a montré les salles trop petites pour circuler entre les rangs quand les élèves sont assis, les tables et armoires bloquant en partie les issues de secours des salles, lesdites issues de secours qui sont en fait des portes de communication avec d'autres salles de classe, une seule issue de secours de classe donnant dehors au rez-de-chaussée... mais via une haute marche en béton (en plus on avait un élève en fauteuil à ce moment-là, ce qui ne nous arrive aps souvent). Le membre de la CHS a dit quelque chose du genre "ah ouais c'est pas cool, bon je vais faire un rapport, mais il y a beaucoup d'établissements comme ça vous savez". On n'en a plus eu de nouvelles.
Cette année, il y a des gens mandatés par je ne sais qui (conseil départemental ou DSDEN) qui sont venus tester la qualité de l'air dans les salles (un matin à 8h30 alors qu'on commence les cours à 8h10 mais bon). Dans les salles où il y avait du monde et où ils ont testé, on explosait les plafonds de CO2. Ils ont dit qu'il fallait bien ouvrir les fenêtres pour aérer... Alors qu'ils ont testé en première heure de cours, donc, et dans le cours d'une collègue qui était en train de faire cours fenêtres grandes ouvertes. Et après on a eu un petit questionnaire pour nous faire savoir si on aérait bien. (J'ai des collègues qui se plaignent régulièrement de maux de tête en sortant de cours).
Et je ne rentre pas dans les détails de l'opération coup de poing que j'ai dû mener pour que les nouveaux vidéoprojecteurs soient installés au plafond des salles de français, au lieu de remplacer les salles où il y en avait déjà. Une de mes collègues faisait cours dans une minuscule salle tout en longueur avec un vidéoprojecteur posé sur la table du premier rang à un mètre d'elle qui lui balançait sa lumière en plein dans les yeux (et elle s'étonnait d'avoir tous les jours des migraines, à en vomir à plusieurs reprises dans les toilettes de la direction). L'autre collègue et moi nous partagions un cube TICE avec un tout petit câble à brancher près de la porte à trois mètres de là, en travers du chemin et de la figure des élèves.
Voilà, j'en ai plein des exemples comme ça. La collègue de la petite salle tout en longueur a dit à la chef qu'on n'y rentrait certainement pas quinze élèves en respectant le mètre de distance, huit tout au plus (et je suis d'accord avec elle). Pour la chef, non, ça passe crème. Elle ne fera rien remonter quant à nos salles trop petites. Alors la possibilité de travaux, maintenant, dans tous les établissements, je n'y crois pas, mais alors tellement pas
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User20401Vénérable
Si, elles y sont. Il y a une partie "Ecoles et crèches".Tangleding a écrit:Vous avez vu que dans l'infographie du gvt sur le plan de déconfinement, les écoles n'apparaissent pas (mais les camps et colo sont interdits en zone rouge et verte) :
Source :
https://www.lemonde.fr/planete/live/2020/05/02/coronavirus-en-direct-le-texte-prorogeant-l-etat-d-urgence-sanitaire-presente-en-conseil-des-ministres_6038440_3244.html
L'école ne fait pas partie de la vie quotidienne ?
- *Ombre*Grand sage
Il est certain que l'absence d'organisation, voire la désorganisation totale qui préside à cette perspective de déconfinement, laisse bien mal augurer du déroulement des choses. C'est dommage, il y avait sans doute moyen de faire mieux.
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Cette période agit sur beaucoup comme un révélateur. Il n'y a qu'à lire le fil "Est-ce que les élèves vous manquent ?" (ou un autre titre dans ce genre) et voir le nombre de Néos qui déclarent que, merci bien, ils sont bien mieux chez eux. Beaucoup, au cours de cette période, et malgré les difficultés réelles liées à l'enfermement, l'isolement, l'inquiétude, malgré les deuils pour certains, ont enfin sorti la tête du guidon et pu souffler. C'est ce que j'entends le plus quand je parle à mes amis profs : "Je souffle enfin", voire "je revis". Le confinement, en nous coupant longtemps de notre travail, a révélé à quel point ce travail est devenu, pour beaucoup, une souffrance. Et ils n'ont pas envie d'y retourner, tout simplement. Encore une fois, je le dis sans porter de jugement (il est normal de ne pas avoir envie de retrouver la souffrance), en constatant avec tristesse à quel point notre métier a été détruit, vidé de son sens, au point de produire cela. Le Ministère récolte ce qu'il a semé : des professeurs usés, désinvestis, qui, il faut bien le dire, leur traitement étant maintenu, ne voient pas pourquoi ils se précipiteraient sous un joug qui les blesse tant. Quel immense gâchis.
Je pense sincèrement qu'il y a de cela, beaucoup, dans les réactions.
Bien sûr, il y a des craintes réelles, fondées.
Bien sûr, il y a vraiment des personnes à risques.
Bien sûr, il y a toujours (j'espère) des individus qui aiment leur métier.
Mais je crois qu'il y a bien trop de personnes abîmées par tout ce qu'on nous a fait pour qu'il reste une réelle motivation à l'idée de reprendre.
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que l'angoisse que suscite cette perspective finit par se confondre avec l'angoisse (parfaitement légitime) liée au virus.
Je n'ai pas de solution. À titre personnel, je ne sais même pas ce qui serait le mieux (enfin, je me dis que cette fichue reprise se présente tellement mal, au point que, comme l'ont souligné certains, on se demande si cela permettra seulement aux parents de reprendre le travail, que c'était bien la peine de fouler aux pieds les préconisations des médecins). Mais cette crise sanitaire révèle notre crise à nous.
La crise sanitaire va passer, d'une manière ou d'une autre.
Mais la nôtre ?
Quels gestes, quels protocoles pour nous tirer de cette souffrance-là et nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions ?
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Cette période agit sur beaucoup comme un révélateur. Il n'y a qu'à lire le fil "Est-ce que les élèves vous manquent ?" (ou un autre titre dans ce genre) et voir le nombre de Néos qui déclarent que, merci bien, ils sont bien mieux chez eux. Beaucoup, au cours de cette période, et malgré les difficultés réelles liées à l'enfermement, l'isolement, l'inquiétude, malgré les deuils pour certains, ont enfin sorti la tête du guidon et pu souffler. C'est ce que j'entends le plus quand je parle à mes amis profs : "Je souffle enfin", voire "je revis". Le confinement, en nous coupant longtemps de notre travail, a révélé à quel point ce travail est devenu, pour beaucoup, une souffrance. Et ils n'ont pas envie d'y retourner, tout simplement. Encore une fois, je le dis sans porter de jugement (il est normal de ne pas avoir envie de retrouver la souffrance), en constatant avec tristesse à quel point notre métier a été détruit, vidé de son sens, au point de produire cela. Le Ministère récolte ce qu'il a semé : des professeurs usés, désinvestis, qui, il faut bien le dire, leur traitement étant maintenu, ne voient pas pourquoi ils se précipiteraient sous un joug qui les blesse tant. Quel immense gâchis.
Je pense sincèrement qu'il y a de cela, beaucoup, dans les réactions.
Bien sûr, il y a des craintes réelles, fondées.
Bien sûr, il y a vraiment des personnes à risques.
Bien sûr, il y a toujours (j'espère) des individus qui aiment leur métier.
Mais je crois qu'il y a bien trop de personnes abîmées par tout ce qu'on nous a fait pour qu'il reste une réelle motivation à l'idée de reprendre.
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que l'angoisse que suscite cette perspective finit par se confondre avec l'angoisse (parfaitement légitime) liée au virus.
Je n'ai pas de solution. À titre personnel, je ne sais même pas ce qui serait le mieux (enfin, je me dis que cette fichue reprise se présente tellement mal, au point que, comme l'ont souligné certains, on se demande si cela permettra seulement aux parents de reprendre le travail, que c'était bien la peine de fouler aux pieds les préconisations des médecins). Mais cette crise sanitaire révèle notre crise à nous.
La crise sanitaire va passer, d'une manière ou d'une autre.
Mais la nôtre ?
Quels gestes, quels protocoles pour nous tirer de cette souffrance-là et nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions ?
- Isis39Enchanteur
Les forêts sont interdites ?! Je suis dans l'illégalité quand je sors de chez moi...
- MC311Niveau 10
Idem.Cicyle a écrit:Je suis la seule à être inquiète de la non parution du protocole définitif ? En plus du fait qu'il est donc impossible d'organiser la reprise…
Le projet a fait un tollé parce qu'inapplicable, et assez inhumain dans le premier degré. Ma crainte est qu'il soit grandement modifié pour être allégé, au mépris de la santé des enfants et des personnels… Bref, il me tarde la version définitive parce que ça m'inquiète.
- TangledingGrand Maître
@*Ombre* : je suis assez d'accord avec ton analyse, et quand je vois qu'une partie de la profession n'aborde cette reprise sur site que sous l'angle sanitaire, ou sous l'angle social, ou comme un moyen supplétif à la reprise économique, ça m'attriste réellement.
Pareil, je ne juge pas mais quel gâchis.
Pareil, je ne juge pas mais quel gâchis.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- EnaecoVénérable
Isis39 a écrit:Les forêts sont interdites ?! Je suis dans l'illégalité quand je sors de chez moi...
Certaines par arrêté préfectoral.
L'idée est surtout d'éviter les déplacements des gens vers ces zones afin de respecter le km max de déplacement autour du domicile qui s'applique partout. Pas d'embêter les riverains.
- Pontorson50Fidèle du forum
*Ombre* a écrit:Il est certain que l'absence d'organisation, voire la désorganisation totale qui préside à cette perspective de déconfinement, laisse bien mal augurer du déroulement des choses. C'est dommage, il y avait sans doute moyen de faire mieux.
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Cette période agit sur beaucoup comme un révélateur. Il n'y a qu'à lire le fil "Est-ce que les élèves vous manquent ?" (ou un autre titre dans ce genre) et voir le nombre de Néos qui déclarent que, merci bien, ils sont bien mieux chez eux. Beaucoup, au cours de cette période, et malgré les difficultés réelles liées à l'enfermement, l'isolement, l'inquiétude, malgré les deuils pour certains, ont enfin sorti la tête du guidon et pu souffler. C'est ce que j'entends le plus quand je parle à mes amis profs : "Je souffle enfin", voire "je revis". Le confinement, en nous coupant longtemps de notre travail, a révélé à quel point ce travail est devenu, pour beaucoup, une souffrance. Et ils n'ont pas envie d'y retourner, tout simplement. Encore une fois, je le dis sans porter de jugement (il est normal de ne pas avoir envie de retrouver la souffrance), en constatant avec tristesse à quel point notre métier a été détruit, vidé de son sens, au point de produire cela. Le Ministère récolte ce qu'il a semé : des professeurs usés, désinvestis, qui, il faut bien le dire, leur traitement étant maintenu, ne voient pas pourquoi ils se précipiteraient sous un joug qui les blesse tant. Quel immense gâchis.
Je pense sincèrement qu'il y a de cela, beaucoup, dans les réactions.
Bien sûr, il y a des craintes réelles, fondées.
Bien sûr, il y a vraiment des personnes à risques.
Bien sûr, il y a toujours (j'espère) des individus qui aiment leur métier.
Mais je crois qu'il y a bien trop de personnes abîmées par tout ce qu'on nous a fait pour qu'il reste une réelle motivation à l'idée de reprendre.
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que l'angoisse que suscite cette perspective finit par se confondre avec l'angoisse (parfaitement légitime) liée au virus.
Je n'ai pas de solution. À titre personnel, je ne sais même pas ce qui serait le mieux (enfin, je me dis que cette fichue reprise se présente tellement mal, au point que, comme l'ont souligné certains, on se demande si cela permettra seulement aux parents de reprendre le travail, que c'était bien la peine de fouler aux pieds les préconisations des médecins). Mais cette crise sanitaire révèle notre crise à nous.
La crise sanitaire va passer, d'une manière ou d'une autre.
Mais la nôtre ?
Quels gestes, quels protocoles pour nous tirer de cette souffrance-là et nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions ?
C'est un message très beau. Pas comme les petits coeurs de Blanquer, non, vraiment beau. Et il y a beaucoup de vrai.
- NLM76Grand Maître
Voilà.*Ombre* a écrit:Il est certain que l'absence d'organisation, voire la désorganisation totale qui préside à cette perspective de déconfinement, laisse bien mal augurer du déroulement des choses. C'est dommage, il y avait sans doute moyen de faire mieux.
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Cette période agit sur beaucoup comme un révélateur. Il n'y a qu'à lire le fil "Est-ce que les élèves vous manquent ?" (ou un autre titre dans ce genre) et voir le nombre de Néos qui déclarent que, merci bien, ils sont bien mieux chez eux. Beaucoup, au cours de cette période, et malgré les difficultés réelles liées à l'enfermement, l'isolement, l'inquiétude, malgré les deuils pour certains, ont enfin sorti la tête du guidon et pu souffler. C'est ce que j'entends le plus quand je parle à mes amis profs : "Je souffle enfin", voire "je revis". Le confinement, en nous coupant longtemps de notre travail, a révélé à quel point ce travail est devenu, pour beaucoup, une souffrance. Et ils n'ont pas envie d'y retourner, tout simplement. Encore une fois, je le dis sans porter de jugement (il est normal de ne pas avoir envie de retrouver la souffrance), en constatant avec tristesse à quel point notre métier a été détruit, vidé de son sens, au point de produire cela. Le Ministère récolte ce qu'il a semé : des professeurs usés, désinvestis, qui, il faut bien le dire, leur traitement étant maintenu, ne voient pas pourquoi ils se précipiteraient sous un joug qui les blesse tant. Quel immense gâchis.
Je pense sincèrement qu'il y a de cela, beaucoup, dans les réactions.
Bien sûr, il y a des craintes réelles, fondées.
Bien sûr, il y a vraiment des personnes à risques.
Bien sûr, il y a toujours (j'espère) des individus qui aiment leur métier.
Mais je crois qu'il y a bien trop de personnes abîmées par tout ce qu'on nous a fait pour qu'il reste une réelle motivation à l'idée de reprendre.
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que l'angoisse que suscite cette perspective finit par se confondre avec l'angoisse (parfaitement légitime) liée au virus.
Je n'ai pas de solution. À titre personnel, je ne sais même pas ce qui serait le mieux (enfin, je me dis que cette fichue reprise se présente tellement mal, au point que, comme l'ont souligné certains, on se demande si cela permettra seulement aux parents de reprendre le travail, que c'était bien la peine de fouler aux pieds les préconisations des médecins). Mais cette crise sanitaire révèle notre crise à nous.
La crise sanitaire va passer, d'une manière ou d'une autre.
Mais la nôtre ?
Quels gestes, quels protocoles pour nous tirer de cette souffrance-là et nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions ?
Et ce n'est pas que chez nous.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- cléliaFidèle du forum
La crise de l'enseignement est aussi une crise de la confiance : sans vivre ce métier comme une souffrance, on peut avoir perdu la confiance en l'institution et la hiérarchie, ce qui n'aide pas à se projeter sereinement dans les semaines à venir.
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- DanskaProphète
*Ombre* a écrit:Il est certain que l'absence d'organisation, voire la désorganisation totale qui préside à cette perspective de déconfinement, laisse bien mal augurer du déroulement des choses. C'est dommage, il y avait sans doute moyen de faire mieux.
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Je suis assez d'accord avec ce constat. Pas entièrement, je crois, parce que malgré tout - et malgré ce qu'en pensent certains intervenants, heureusement pas réguliers, sur ce forum - on a quand même fait beaucoup pour raccrocher nos élèves, du jour au lendemain, avec notre matériel et dans des conditions loin d'être au top.
C'est un peu HS par rapport au sujet du fil, mais pour ma part en tout cas, ce qui me lasse, c'est de voir qu'on nous balance des consignes contradictoires d'une journée sur l'autre, que notre propre ministre n'est pas fichu de nous écrire plutôt que de nous laisser traquer les infos dans les actualités du jour, qu'il est plus occupé à envoyer des petits coeurs sur Twitter qu'à prendre une position claire et digne dans cette crise, que des ministres du gouvernement sont capables de dire que les enseignants ne travaillent pas depuis la fermeture des établissements ou que les semaines de confinement ont été des "semaines perdues"... Ca oui, au-delà de la situation sanitaire, ça me lasse. Et quand je dis "nous", j'entends les enseignants, mais aussi tout le personnel de l'EN, des Atsems aux CDE en parlant par les directeurs et directrices du primaire, méchamment malmenés par cette "reprise".
J'ai aussi lu à plusieurs reprises, dans ce fil et dans d'autres, que certains collègues faisaient tout pour faire capoter la reprise des écoles et que heureusement que les soignants n'ont pas fait uniquement leurs heures et rien de plus. Mais je pense sincèrement que plus on en fera et plus on nous en demandera : tant que le système tient encore, pourquoi recruter ? Pourquoi revaloriser les salaires ? Pourquoi faire des travaux dans les bâtiments pourris et vétustes si finalement ça va encore ? Ca marche comme ça avec les enseignants depuis des années, ça marche aussi avec l'hôpital. Je ne dis pas que les soignants devraient refuser de faire des heures supplémentaires, je ne vois pas comment ce serait possible en leur âme et conscience en sachant que des gens meurent, mais je ne suis pas sûre qu'on rende service à la fonction publique et à l'EN en général en acceptant de les imiter alors que le dilemme moral est beaucoup moins dur pour nous que pour eux.
- MathadorEmpereur
*Ombre* a écrit:Mais je crois qu'il y a bien trop de personnes abîmées par tout ce qu'on nous a fait pour qu'il reste une réelle motivation à l'idée de reprendre.
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que l'angoisse que suscite cette perspective finit par se confondre avec l'angoisse (parfaitement légitime) liée au virus.
Je n'ai pas de solution. À titre personnel, je ne sais même pas ce qui serait le mieux (enfin, je me dis que cette fichue reprise se présente tellement mal, au point que, comme l'ont souligné certains, on se demande si cela permettra seulement aux parents de reprendre le travail, que c'était bien la peine de fouler aux pieds les préconisations des médecins). Mais cette crise sanitaire révèle notre crise à nous.
La crise sanitaire va passer, d'une manière ou d'une autre.
Mais la nôtre ?
Quels gestes, quels protocoles pour nous tirer de cette souffrance-là et nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions ?
Pour ta dernière question, je n'ai malheureusement pas de réponse. À part quitter ce ministère, mais ce ne peut être qu'une réponse individuelle (on voit bien à quel point les « problèmes de recrutement » leur touchent l'une sans faire bouger l'autre), pas une réponse collective.
Je souhaite bien du courage à tous ceux d'entre vous qui comptent faire la prochaine rentrée de septembre dans ce ministère.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- pseudo-intelloSage
Ombre, je me reconnais parfaitement dans le portrait que tu dresses.
Ceci étant, la lassitude n'ôte en rien mes vraies craintes ; je suis née trop tard pour avoir connu des guerres, des famines ou des épidémies sue le territoire de mon pays. J'ai entendu parler en février d'une gripounette qui prenait quelques lignes dans les actualités, au milieu des feux australiens, des manifestations, des réformes des retraites... et qui trois semaines plus tard, a engendré le message "on ferme les écoles. On ferme tout, tout de suite. Restez chez vous."
J'ai lu avec horreur l'addition macabre quotidienne. J'ai grandi dans un village de 450 âmes. Tous les soirs, c'était l'équivalent de mon village natal qui s'était évanoui. Six semaines plus tard, le bilan a baissé mais il reste lourd.
Dans ma région natale, deux les pages funéraire du quotidien local sont devenues 6...
Les soignants doivent réutiliser leurs protections jetables, la hiérarchie leur a dit qu'elle avait trouvé un moyen miracle de les laver pour s'en resservir. On nous a dit que celui qui l'avait chopé été immunisé, et puis en fait peut-être pas. On nous a dit que les enfants ne craignaient rien, mais finalement, crtains sont en réa pour un syndrome sérieux, qui est minimisé dans plusieurs médias, exactement comme le Covid au début de cette histoire.
Les néos qui témoignent avoir chopé le Covid affirment que deux mois plus tard, ils ne s'en sont toujours pas remis.
J'ai deux enfants en maternelle, que je vois mal observer les gestes barrières en continu, même s'ils sont plutôt obéissants, et un troisième qui est aussi dans l'âge tout indiqué pour ce syndrome infantile. Je veux continuer en télétravail, parce que je sais que mes élèves ne respecteront pas les gestes barrières, mais surtout parce que je veux pouvoir garder mes enfants à la maison.
Ceci étant, la lassitude n'ôte en rien mes vraies craintes ; je suis née trop tard pour avoir connu des guerres, des famines ou des épidémies sue le territoire de mon pays. J'ai entendu parler en février d'une gripounette qui prenait quelques lignes dans les actualités, au milieu des feux australiens, des manifestations, des réformes des retraites... et qui trois semaines plus tard, a engendré le message "on ferme les écoles. On ferme tout, tout de suite. Restez chez vous."
J'ai lu avec horreur l'addition macabre quotidienne. J'ai grandi dans un village de 450 âmes. Tous les soirs, c'était l'équivalent de mon village natal qui s'était évanoui. Six semaines plus tard, le bilan a baissé mais il reste lourd.
Dans ma région natale, deux les pages funéraire du quotidien local sont devenues 6...
Les soignants doivent réutiliser leurs protections jetables, la hiérarchie leur a dit qu'elle avait trouvé un moyen miracle de les laver pour s'en resservir. On nous a dit que celui qui l'avait chopé été immunisé, et puis en fait peut-être pas. On nous a dit que les enfants ne craignaient rien, mais finalement, crtains sont en réa pour un syndrome sérieux, qui est minimisé dans plusieurs médias, exactement comme le Covid au début de cette histoire.
Les néos qui témoignent avoir chopé le Covid affirment que deux mois plus tard, ils ne s'en sont toujours pas remis.
J'ai deux enfants en maternelle, que je vois mal observer les gestes barrières en continu, même s'ils sont plutôt obéissants, et un troisième qui est aussi dans l'âge tout indiqué pour ce syndrome infantile. Je veux continuer en télétravail, parce que je sais que mes élèves ne respecteront pas les gestes barrières, mais surtout parce que je veux pouvoir garder mes enfants à la maison.
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- *Ombre*Grand sage
Danska a écrit:*Ombre* a écrit:Il est certain que l'absence d'organisation, voire la désorganisation totale qui préside à cette perspective de déconfinement, laisse bien mal augurer du déroulement des choses. C'est dommage, il y avait sans doute moyen de faire mieux.
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Je suis assez d'accord avec ce constat. Pas entièrement, je crois, parce que malgré tout - et malgré ce qu'en pensent certains intervenants, heureusement pas réguliers, sur ce forum - on a quand même fait beaucoup pour raccrocher nos élèves, du jour au lendemain, avec notre matériel et dans des conditions loin d'être au top.
Bien sûr, Danska, je ne dis pas le contraire. Il n'y aurait pas de souffrance si nous devenions des Jean-foutre. C'est même cela, qui ajoute à la souffrance : malgré toutes les avanies, presque tous les professeurs que j'ai côtoyés restent extrêmement consciencieux, au prix de leur santé (et je ne parle pas du covid).
- MinaNiveau 10
*Ombre* a écrit:Il est certain que l'absence d'organisation, voire la désorganisation totale qui préside à cette perspective de déconfinement, laisse bien mal augurer du déroulement des choses. C'est dommage, il y avait sans doute moyen de faire mieux.
Et cette gabegie rencontre un phénomène terrible, sur lequel je ne porte aucun jugement, parce que je considère que notre ministère l'a créé de toutes pièces, lentement mais sûrement, année après année (et je ne parle pas seulement de Blanquer, mais d'un laminage obstiné depuis des décennies) : la lassitude des enseignants.
Cette période agit sur beaucoup comme un révélateur. Il n'y a qu'à lire le fil "Est-ce que les élèves vous manquent ?" (ou un autre titre dans ce genre) et voir le nombre de Néos qui déclarent que, merci bien, ils sont bien mieux chez eux. Beaucoup, au cours de cette période, et malgré les difficultés réelles liées à l'enfermement, l'isolement, l'inquiétude, malgré les deuils pour certains, ont enfin sorti la tête du guidon et pu souffler. C'est ce que j'entends le plus quand je parle à mes amis profs : "Je souffle enfin", voire "je revis". Le confinement, en nous coupant longtemps de notre travail, a révélé à quel point ce travail est devenu, pour beaucoup, une souffrance. Et ils n'ont pas envie d'y retourner, tout simplement. Encore une fois, je le dis sans porter de jugement (il est normal de ne pas avoir envie de retrouver la souffrance), en constatant avec tristesse à quel point notre métier a été détruit, vidé de son sens, au point de produire cela. Le Ministère récolte ce qu'il a semé : des professeurs usés, désinvestis, qui, il faut bien le dire, leur traitement étant maintenu, ne voient pas pourquoi ils se précipiteraient sous un joug qui les blesse tant. Quel immense gâchis.
Je pense sincèrement qu'il y a de cela, beaucoup, dans les réactions.
Bien sûr, il y a des craintes réelles, fondées.
Bien sûr, il y a vraiment des personnes à risques.
Bien sûr, il y a toujours (j'espère) des individus qui aiment leur métier.
Mais je crois qu'il y a bien trop de personnes abîmées par tout ce qu'on nous a fait pour qu'il reste une réelle motivation à l'idée de reprendre.
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que l'angoisse que suscite cette perspective finit par se confondre avec l'angoisse (parfaitement légitime) liée au virus.
Je n'ai pas de solution. À titre personnel, je ne sais même pas ce qui serait le mieux (enfin, je me dis que cette fichue reprise se présente tellement mal, au point que, comme l'ont souligné certains, on se demande si cela permettra seulement aux parents de reprendre le travail, que c'était bien la peine de fouler aux pieds les préconisations des médecins). Mais cette crise sanitaire révèle notre crise à nous.
La crise sanitaire va passer, d'une manière ou d'une autre.
Mais la nôtre ?
Quels gestes, quels protocoles pour nous tirer de cette souffrance-là et nous permettre de reprendre dans de bonnes conditions ?
Je te remercie, Ombre, d'avoir mis en mots, et de manière mesurée (comme souvent dans tes messages,d'ailleurs) ce que je ressens et dont je fais également le constat qui peut être étendu à la fonction publique dans son ensemble. C'est un système de valeurs qui est en crise, et les réactions des uns et des autres ici sont le symptômes de cette autre crise. Ajoutons à cela le mépris, le peu de cas que semble faire le ministre de notre situation, et la coupe est pleine. Quand on discute avec des parents d'élèves qui nous demandent des informations, des précisions, nous n'avons rien à leur dire, car nous apprenons les choses en même temps qu'eux, dans les médias, dans la précipitation.
J'édite pour ajouter que je partage également le point de vue de Danska, que j'ai formulé un peu plus maladroitement:
je cite: "pour ma part en tout cas, ce qui me lasse, c'est de voir qu'on nous balance des consignes contradictoires d'une journée sur l'autre, que notre propre ministre n'est pas fichu de nous écrire plutôt que de nous laisser traquer les infos dans les actualités du jour, qu'il est plus occupé à envoyer des petits coeurs sur Twitter qu'à prendre une position claire et digne dans cette crise, que des ministres du gouvernement sont capables de dire que les enseignants ne travaillent pas depuis la fermeture des établissements ou que les semaines de confinement ont été des "semaines perdues"... Ca oui, au-delà de la situation sanitaire, ça me lasse. Et quand je dis "nous", j'entends les enseignants, mais aussi tout le personnel de l'EN, des Atsems aux CDE en parlant par les directeurs et directrices du primaire, méchamment malmenés par cette "reprise". " car je suis complètement d'accord avec ça.
- DanskaProphète
*Ombre* a écrit:Bien sûr, Danska, je ne dis pas le contraire. Il n'y aurait pas de souffrance si nous devenions des Jean-foutre. C'est même cela, qui ajoute à la souffrance : malgré toutes les avanies, presque tous les professeurs que j'ai côtoyés restent extrêmement consciencieux, au prix de leur santé (et je ne parle pas du covid).
Je sais, je suis bien d'accord avec toi ; c'était un constat plus général, c'est tout
- *Ombre*Grand sage
pseudo-intello a écrit:Ombre, je me reconnais parfaitement dans le portrait que tu dresses.
Ceci étant, la lassitude n'ôte en rien mes vraies craintes.
Non seulement elle n'ôte en rien les craintes réelles et fondées, mais, comme ne cesse de le répéter mon mari (en psychiatrie) : la souffrance psychique est une vraie souffrance. Ce n'est pas un truc sur lequel on peut s'asseoir comme si c'était pas grave.
Là, tout converge pour que ça se passe mal.
- AudreyOracle
Je partage totalement ton analyse, Ombre... Même si le travail a été intense, et épuisant les premiers jours (semaines?) à distance, ma foi, pour la première fois, on n'a pas eu de réunions qui ne servaient à rien, les conseils de classe ont été parfaitement et rapidement gérés à distance via mail et téléphone, et j'ai pu avoir un rythme de vie incluant le travail qui me correspondait (je ne suis pas du matin, commencer à 10h devant mon ordi m'allait très bien...). Je me suis posée sur mon balcon tous les jours où il a fait beau durant une heure pour commencer la journée... j'ai pu aller aux toilettes quand j'en avais envie...prendre le temps de manger correctement sans speeder parce que je sors de ma salle seulement à 12h10 et reprends à 12h55 pour mes cours de latin ou grec... faire une pause quand mon cerveau saturait...les jours où j'étais épuisée, ou patraque, je pouvais bosser un peu moins et rééquilibrer sur la semaine... bref, c'était crevant au début, mais au fil des semaines, j'ai trouvé un rythme plus en accord avec mon bien-être. Quitter ça en septembre, ça va faire bizarre, et pourtant je n'ai pas à travailler dans un collège avec une direction débilitante ou des élèves ingérables.
Si je voulais qu'on garde une chose de tout ça, ce serait la suppression de ces grands-messes devenues chambres d'enregistrement que sont les conseils de classe. Là, j'ai préparé mes synthèses, les ai soumises à mes collègues via pronote. J'ai échangé avec l'équipe par mail pendant 3 jours pour affiner, tranquillou, et transmis au chef qui a validé, et zou! Moi, ça ne m'a pris plus de temps que d'habitude, j'ai échappé à des tas d'heures perdues chaque soir ou presque durant 15 jours pour juste dire que je suis d'accord avec des synthèses faites par les collègues...soyons honnêtes, la présence de parents délégués (quand il y en a) ou celle des élèves délégués n'ont jamais rien changé à la synthèse qu'on propose sur un bulletin (à moins d'avoir mis des trucs délirants qui font réagir tout le monde...). Alors oui, si on pouvait continuer comme ça pour les conseils de classe, ça nous soulagerait grandement la vie, je trouve.
Si on pouvait se recentrer dans notre travail sur ce qui en est le coeur, à savoir le travail face aux élèves, et avoir moins de paperasses/blablas à endurer, ça améliorerait déjà considérablement notre qualité de vie professionnelle et personnelle.
Si je voulais qu'on garde une chose de tout ça, ce serait la suppression de ces grands-messes devenues chambres d'enregistrement que sont les conseils de classe. Là, j'ai préparé mes synthèses, les ai soumises à mes collègues via pronote. J'ai échangé avec l'équipe par mail pendant 3 jours pour affiner, tranquillou, et transmis au chef qui a validé, et zou! Moi, ça ne m'a pris plus de temps que d'habitude, j'ai échappé à des tas d'heures perdues chaque soir ou presque durant 15 jours pour juste dire que je suis d'accord avec des synthèses faites par les collègues...soyons honnêtes, la présence de parents délégués (quand il y en a) ou celle des élèves délégués n'ont jamais rien changé à la synthèse qu'on propose sur un bulletin (à moins d'avoir mis des trucs délirants qui font réagir tout le monde...). Alors oui, si on pouvait continuer comme ça pour les conseils de classe, ça nous soulagerait grandement la vie, je trouve.
Si on pouvait se recentrer dans notre travail sur ce qui en est le coeur, à savoir le travail face aux élèves, et avoir moins de paperasses/blablas à endurer, ça améliorerait déjà considérablement notre qualité de vie professionnelle et personnelle.
- VerduretteModérateur
Sphinx a écrit: On a fait venir des gens (représentants syndicaux dont un membre de la CHS départementale), on a montré les salles trop petites pour circuler entre les rangs quand les élèves sont assis, les tables et armoires bloquant en partie les issues de secours des salles, lesdites issues de secours qui sont en fait des portes de communication avec d'autres salles de classe, une seule issue de secours de classe donnant dehors au rez-de-chaussée... mais via une haute marche en béton (en plus on avait un élève en fauteuil à ce moment-là, ce qui ne nous arrive pas souvent). Le membre de la CHS a dit quelque chose du genre "ah ouais c'est pas cool, bon je vais faire un rapport, mais il y a beaucoup d'établissements comme ça vous savez". On n'en a plus eu de nouvelles.
Un jour il y aura un drame comme à Pailleron, ça fera la une des journaux pendant une semaine, tout le monde versera sa larme de crocodile en apportant des petits mots et des ours en peluche, on trouvera bien un lampiste qui sera responsable, on pondra une loi en disant "plus jamais ça" la main sur le coeur, et rien ne changera.
Ca fait des lustres que c'est comme ça, et je n'ai plus aucun espoir que cela change.
et si ce n'était que dans les établissements scolaires ...
Donc je ne suis pas plus optimiste qu'Ombre et Sphinx. Même le coronavirus ne fera rien changer. On vous a tout de même livré deux flacons de gel hydroalcoolique, de quoi vous plaignez-vous ?
- NLM76Grand Maître
Il y a de fortes chances que je l'aie chopé quelques jours avant la fermeture des classes (fort rhume, mal de gorge, fièvre + déjà eu la grippe en décembre). Il m'arrive encore de tousser sans que je sache trop d'où ça vient (allergie, anxiété, covid (?)...) Objectivement, il semble que j'en sois remis. Même si je ne puis être sûr qu'il s'agissait du Covid 19.pseudo-intello a écrit:
Les néos qui témoignent avoir chopé le Covid affirment que deux mois plus tard, ils ne s'en sont toujours pas remis.
Juste pour dire qu'il n'est pas sûr que le tableau soit si noir.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- leliseurNiveau 5
Dans l'entretien au Figaro, il insiste sur le fait que, dès le 11 mai "«La majorité des écoles rouvrira partout sur le territoire»
Et puis... plus loin comme un début de recul...
Et puis... plus loin comme un début de recul...
Justement, après le Royaume-Uni, l’hôpital Necker, à Paris, a alerté sur le cas d’enfants malades du Covid-19 et présentant des symptômes inflammatoires graves…
Cette situation extrêmement récente est en cours d’analyse par les pédiatres notamment pour établir le lien avec le Covid- 19. Nous sommes très attentifs. C’est typiquement le genre de sujet qui pourrait nous amener à réviser notre montée en puissance. Tout peut être toujours remis en cause. C’est cela s’adapter à une situation, dans une société où le virus continue à circuler. C’est accepter d’être souple pour avancer, mais parfois aussi de s’adapter avec humilité devant le réel.
- Thalia de GMédiateur
leliseur, un lien stp ?
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- leliseurNiveau 5
Thalia de G a écrit:leliseur, un lien stp ?
Désolé, c'est le même lien que celui déjà posté plus haut (à moins que je confonde)
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https://www.lefigaro.fr/politique/jean-michel-blanquer-nous-sommes-en-train-d-inventer-un-systeme-20200501
- Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Education Nationale
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