- LonieNeoprof expérimenté
Bonsoir,
Je commence demain mon chapitre sur la poésie avec mes 6e. Comme d'habitude, quand j'ai annoncé le thème, j'ai eu droit à des "ah... la poésie, beurk...".
Alors, pour agrémenter un peu mon chapitre, je voudrais proposer un poème par jour (enfin un par cours) : l'idée serait que chaque élève pioche un texte (ils m'en faudrait 28), et qu'à tour de rôle, au début du cours, ils le lisent à la classe, expliquent ce qu'ils ont compris et petite discussion.
Bref, je cherche donc : 28 poèmes, adaptés à des 6e, pas trop durs et variés (des poèmes drôles, tristes, romantiques,...).
Encore une fois, le but, c'est de leur faire rencontrer plein de textes, de les faire parler sur ces-derniers (et non d'en faire une analyse).
Alors, je lance un appel : pourriez-vous m'aider à constituer ma liste de poèmes ?
Merci d'avance.
Pour entrer dans le projet, voici ce que je vais leur donner :
La poésie c’est comme des lunettes
On m’a souvent demandé : la poésie, à quoi ça sert ?
Avec l’air de dire, sourire en coin :
Mon pauvre Monsieur, ne vous donnez pas tant de mal,
avec la télévision, le cinéma, le foot et le loto, on a bien ce qu’il nous faut !
Et je ne savais pas que répondre
parce que la poésie pour moi a toujours été une chose naturelle
comme l’eau du ruisseau.
Mais j’ai beaucoup réfléchi, et aujourd’hui, je sais :
la poésie, c’est comme des lunettes.
C’est pour mieux voir.
Parce que nos yeux ne savent plus,
ils sont fatigués, usés.
Croyez-moi, tous ces gens autour de vous,
ils ont les yeux ouverts et pourtant petit à petit,
sans s’en rendre compte,
ils deviennent aveugles.
Il n’y a qu’une solution pour les sauver :
la poésie.
C’est le remède miracle :
un poème et les yeux sont neufs.
Comme ceux des enfants.
A propos des enfants d’ailleurs,
j’ai aussi un conseil à donner :
les vitamines A, B, C, D, ça ne suffit pas.
Si on ne veut pas qu’en grandissant
ils perdent leurs yeux magiques,
il faut leur administrer un poème par jour.
Au moins.
(Jean-Pierre Siméon)
Je commence demain mon chapitre sur la poésie avec mes 6e. Comme d'habitude, quand j'ai annoncé le thème, j'ai eu droit à des "ah... la poésie, beurk...".
Alors, pour agrémenter un peu mon chapitre, je voudrais proposer un poème par jour (enfin un par cours) : l'idée serait que chaque élève pioche un texte (ils m'en faudrait 28), et qu'à tour de rôle, au début du cours, ils le lisent à la classe, expliquent ce qu'ils ont compris et petite discussion.
Bref, je cherche donc : 28 poèmes, adaptés à des 6e, pas trop durs et variés (des poèmes drôles, tristes, romantiques,...).
Encore une fois, le but, c'est de leur faire rencontrer plein de textes, de les faire parler sur ces-derniers (et non d'en faire une analyse).
Alors, je lance un appel : pourriez-vous m'aider à constituer ma liste de poèmes ?
Merci d'avance.
Pour entrer dans le projet, voici ce que je vais leur donner :
La poésie c’est comme des lunettes
On m’a souvent demandé : la poésie, à quoi ça sert ?
Avec l’air de dire, sourire en coin :
Mon pauvre Monsieur, ne vous donnez pas tant de mal,
avec la télévision, le cinéma, le foot et le loto, on a bien ce qu’il nous faut !
Et je ne savais pas que répondre
parce que la poésie pour moi a toujours été une chose naturelle
comme l’eau du ruisseau.
Mais j’ai beaucoup réfléchi, et aujourd’hui, je sais :
la poésie, c’est comme des lunettes.
C’est pour mieux voir.
Parce que nos yeux ne savent plus,
ils sont fatigués, usés.
Croyez-moi, tous ces gens autour de vous,
ils ont les yeux ouverts et pourtant petit à petit,
sans s’en rendre compte,
ils deviennent aveugles.
Il n’y a qu’une solution pour les sauver :
la poésie.
C’est le remède miracle :
un poème et les yeux sont neufs.
Comme ceux des enfants.
A propos des enfants d’ailleurs,
j’ai aussi un conseil à donner :
les vitamines A, B, C, D, ça ne suffit pas.
Si on ne veut pas qu’en grandissant
ils perdent leurs yeux magiques,
il faut leur administrer un poème par jour.
Au moins.
(Jean-Pierre Siméon)
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- OudemiaBon génie
Très bonne idée, mais je mettrais quelques poèmes en plus, pour que le dernier ait l'impression d'avoir du choix.
En 6e j'avais appris, entre autres, un extrait du long poème de Du Bellay sur son chat Belaud :
Mon Dieu ! quel passetemps c'était
Quand ce Belaud virevoltait,
Folâtre au tout d'une pelote !
Il y a l'équivalent pour son chien, Peloton.
Et aussi, de Ronsard : Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère
et, ce qui devrait bien plaire :
J'ai l'esprit tout ennuyé
D'avoir trop étudié
Les phénomènes d'Arate ;
Il est temps que je m'ébatte
Et que j'aille aux champs jouer.
Bons Dieux ! qui voudrait louer
Ceux qui collés sur un livre,
N'ont jamais souci de vivre ?
Pourquoi n'ai-je pas eu l'idée de proposer ça à mes élèves !
Tu trouveras facilement les textes complets, dans le dernier il y a le menu d'un piquenique estival...
En 6e j'avais appris, entre autres, un extrait du long poème de Du Bellay sur son chat Belaud :
Mon Dieu ! quel passetemps c'était
Quand ce Belaud virevoltait,
Folâtre au tout d'une pelote !
Il y a l'équivalent pour son chien, Peloton.
Et aussi, de Ronsard : Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère
et, ce qui devrait bien plaire :
J'ai l'esprit tout ennuyé
D'avoir trop étudié
Les phénomènes d'Arate ;
Il est temps que je m'ébatte
Et que j'aille aux champs jouer.
Bons Dieux ! qui voudrait louer
Ceux qui collés sur un livre,
N'ont jamais souci de vivre ?
Pourquoi n'ai-je pas eu l'idée de proposer ça à mes élèves !
Tu trouveras facilement les textes complets, dans le dernier il y a le menu d'un piquenique estival...
- ipomeeGuide spirituel
Le moqueur moqué
Pierre Gamarra
Un escargot se croyant beau,
Se croyant gros, se moquait d'une coccinelle.
Elle était mince, elle était frêle !
Vraiment, avait-on jamais vu
un insecte aussi menu !
Vint à passer une hirondelle
Qui s'esbaudit du limaçon.
Quel brimborion,
s'écria-t-elle !
C'est le plus maigre du canton !
Vint à passer un caneton.
Cette hirondelle est minuscule,
Voyez sa taille ridicule !
Dit-il sur un ton méprisant.
Or, un faisan
aperçut le canard et secoua la tête :
Quelle est cette si minime bête
Au corps si drôlement bâti !
Un aigle qui planait leur jeta ces paroles :
Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?
Qui se moque du précédent
sera moqué par le suivant.
Celui qui d'un autre se moque
A propos de son bec, à propos de sa coque,
De sa taille ou de son caquet,
Risque à son tour d'être moqué !
Le temps des contes
Georges Jean
S'il était encore une fois
Nous partirions à l'aventure,
Moi, je serais Robin des Bois,
Et toi, tu mettrais ton armure.
Nous irions sur nos alezans
Animaux de belle prestance,
Nous serions armés jusqu'aux dents
Parcourant les forêts immenses.
S'il était encore une fois
Vers le château des contes bleus
Je serais le beau-fils du roi
Et toi tu cracherais le feu.
Nous irions trouver Blanche-neige
Dormant dans son cercueil de verre,
Nous pourrions croiser le cortège
De Malbrough revenant de guerre.
S'il était encore une fois
Au balcon de Monsieur Perrault,
Nous irions voir ma Mère l'Oye
Qui me prendrait pour un héros.
Et je dirais à ces gens-là :
Moi qui suis allé dans la lune,
Moi qui vois ce qu'on ne voit pas
Quand la télé le soir s'allume ;
Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,
Font encore rêver mes copains
Et mon grand-père le poète
Quand nous marchons main dans la main.
Pierre Gamarra
Un escargot se croyant beau,
Se croyant gros, se moquait d'une coccinelle.
Elle était mince, elle était frêle !
Vraiment, avait-on jamais vu
un insecte aussi menu !
Vint à passer une hirondelle
Qui s'esbaudit du limaçon.
Quel brimborion,
s'écria-t-elle !
C'est le plus maigre du canton !
Vint à passer un caneton.
Cette hirondelle est minuscule,
Voyez sa taille ridicule !
Dit-il sur un ton méprisant.
Or, un faisan
aperçut le canard et secoua la tête :
Quelle est cette si minime bête
Au corps si drôlement bâti !
Un aigle qui planait leur jeta ces paroles :
Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?
Qui se moque du précédent
sera moqué par le suivant.
Celui qui d'un autre se moque
A propos de son bec, à propos de sa coque,
De sa taille ou de son caquet,
Risque à son tour d'être moqué !
Le temps des contes
Georges Jean
S'il était encore une fois
Nous partirions à l'aventure,
Moi, je serais Robin des Bois,
Et toi, tu mettrais ton armure.
Nous irions sur nos alezans
Animaux de belle prestance,
Nous serions armés jusqu'aux dents
Parcourant les forêts immenses.
S'il était encore une fois
Vers le château des contes bleus
Je serais le beau-fils du roi
Et toi tu cracherais le feu.
Nous irions trouver Blanche-neige
Dormant dans son cercueil de verre,
Nous pourrions croiser le cortège
De Malbrough revenant de guerre.
S'il était encore une fois
Au balcon de Monsieur Perrault,
Nous irions voir ma Mère l'Oye
Qui me prendrait pour un héros.
Et je dirais à ces gens-là :
Moi qui suis allé dans la lune,
Moi qui vois ce qu'on ne voit pas
Quand la télé le soir s'allume ;
Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,
Font encore rêver mes copains
Et mon grand-père le poète
Quand nous marchons main dans la main.
- *Ombre*Grand sage
Je faisais ça il y a trèèèèèèèèèèèès longtemps, Lonie, au temps où le temps nous était moins compté : chaque jour, un élève récitait un poème. En gros, je faisais passer toute la classe en une période, et on recommençait.
Les élèves avaient à disposition un classeur de poésie, sur le bureau, dans lequel ils pouvaient piocher. Il avaient aussi la possibilité de chercher un poème par eux-même, à condition de me le soumettre avant (pour, entre autres, écarter les poésies apprises l'année précédente...). Ils avaient un grand nombre de textes, de longueur et de difficulté variée (mais je gardais les poèmes les plus courts pour les élèves en réelle difficulté d'apprentissage). Il faudrait que je farfouille : j'ai peut-être toujours ce classeur quelque part. De mémoire, il y avait :
- plusieurs fables de La Fontaine (quand elles étaient longues, ils pouvaient réciter à deux, voire à trois. J'ai eu des choses super, théâtralisées) ;
- Dans les textes courts et faciles : Sensation de Rimbaud, Le chat et le soleil et d'autres textes de Maurice Carême qui passent encore bien en 6e ;
- Quelques Heredia : La Sieste et Soleil couchant
- Quelques poèmes abordables de Baudelaire, notamment sur les animaux : Le chat, Les hiboux...
- Quelques Verlaine : Soleil couchant, Le ciel est par-dessus les toits...
- Le Jaguar, de Leconte de Lisle
- Anna de Noailles, Le jardin et la maison
- des pièces courtes d'Hugo comme Voici que la saison décline
- le célèbre rondeau de Charles d'Orléans
J'essaierai de compléter si je retrouve mes documents.
Les élèves avaient à disposition un classeur de poésie, sur le bureau, dans lequel ils pouvaient piocher. Il avaient aussi la possibilité de chercher un poème par eux-même, à condition de me le soumettre avant (pour, entre autres, écarter les poésies apprises l'année précédente...). Ils avaient un grand nombre de textes, de longueur et de difficulté variée (mais je gardais les poèmes les plus courts pour les élèves en réelle difficulté d'apprentissage). Il faudrait que je farfouille : j'ai peut-être toujours ce classeur quelque part. De mémoire, il y avait :
- plusieurs fables de La Fontaine (quand elles étaient longues, ils pouvaient réciter à deux, voire à trois. J'ai eu des choses super, théâtralisées) ;
- Dans les textes courts et faciles : Sensation de Rimbaud, Le chat et le soleil et d'autres textes de Maurice Carême qui passent encore bien en 6e ;
- Quelques Heredia : La Sieste et Soleil couchant
- Quelques poèmes abordables de Baudelaire, notamment sur les animaux : Le chat, Les hiboux...
- Quelques Verlaine : Soleil couchant, Le ciel est par-dessus les toits...
- Le Jaguar, de Leconte de Lisle
- Anna de Noailles, Le jardin et la maison
- des pièces courtes d'Hugo comme Voici que la saison décline
- le célèbre rondeau de Charles d'Orléans
J'essaierai de compléter si je retrouve mes documents.
- LonieNeoprof expérimenté
Merci beaucoup...
Je ne vais pas le leur demander d'apprendre (je préfère qu'ils apprennent, au choix, l'un des textes que l'on aura travaillé), là, c'est avant tout un travail de lecture à voix haute et de partage du sens.
Je ne vais pas le leur demander d'apprendre (je préfère qu'ils apprennent, au choix, l'un des textes que l'on aura travaillé), là, c'est avant tout un travail de lecture à voix haute et de partage du sens.
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
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