Juillet 2019 : le gel du point d'indice maintenu

Fonction publique : Olivier Dussopt affirme qu’il n’y aura pas de dégel ni de décorrélation du point d’indice

https://www.publicsenat.fr/article/politique/fonction-publique-olivier-dussopt-affirme-qu-il-n-y-aura-pas-de-degel-ni-de

A relire rétrospectivement :

« Il y aura une revalorisation du pouvoir d’achat des enseignants. » J.M. Blanquer, au séminaire de la réforme des lycées à l’université d’Orsay devant les proviseurs.

— NGUYEN DUC LONG Domy (@proviseurkarate) 20 septembre 2018

Jean-Michel Blanquer : "Je vais créer un observatoire du pouvoir d'achat des professeurs" via @franceinter https://t.co/B1yDZHRMJv

— Mehdi Thomas ALLAL (@MehdiAllal) 17 septembre 2018

Blanquer annonce aux #stylosrouges " une augmentation des prof via ⁦@Challenges⁩ mais ... « a cependant refusé de leur dévoiler leurs chiffres de travail avant juillet » #Greve9mai  https://t.co/fe8M2BSoQx

— Emile Lanoe (@EmileLanoe) 7 mai 2019

Oh! Quelle surprise...ou pas.

Olivier Dussopt a écrit:« Quand on augmente le point d’indice de 1%, cela coûte deux milliards d’euros de dépense publique et c’est 14 euros d’augmentation pour un agent de la fonction publique qui gagne moins de deux mille euros. C’est toujours bon à prendre mais c’est peu par rapport au coût collectif. »

:censure:

gauvain31 a écrit:

Olivier Dussopt a écrit:« Quand on augmente le point d’indice de 1%, cela coûte deux milliards d’euros de dépense publique et c’est 14 euros d’augmentation pour un agent de la fonction publique qui gagne moins de deux mille euros. C’est toujours bon à prendre mais c’est peu par rapport au coût collectif. »

:censure:

Et depuis qu'il est gelé, les euros perdus se sont additionnés...

En même temps, quand je vois la passivité des collègues lors de la grève du 17 juin dans mon bahut (seul gréviste pour 80 profs), je me dis que si j'étais à la place des gouvernants j'aurai les coudées franches pour continuer à précariser les fonctionnaires.

Tiens 2 milliards c'est à peu près le coût du SNU.
C'est rigolo.

C'est aussi 2 fois moins que la perte de recettes à cause de la fin de l'ISF, autant que celle due à la flat tax, 9 fois mois que les estimations de la dépense fiscale générée par la fin de la TH, 10 fois moins que le coût du CICE en année normale et 20 fois moins que le CICE 2019.

C'est vrai que c'est beaucoup trop cher.

Zagara a écrit:Tiens 2 milliards c'est à peu près le coût du SNU.
C'est rigolo.

C'est aussi 2 fois moins que la perte de recettes à cause de la fin de l'ISF, autant que celle due à la flat tax, 9 fois mois que les estimations de la dépense fiscale générée par la fin de la TH, 10 fois moins que le coût du CICE en année normale et 20 fois moins que le CICE 2019.

C'est vrai que c'est beaucoup trop cher.

Outre le coût, c'est surtout qu'une fois de plus on considère l'éducation nationale comme une entreprise (qui ne doit pas trop coûter) et non comme un service public qu'on doit rendre performant, quitte à ce que ça coûte, justement.

gauvain31 a écrit:

Olivier Dussopt a écrit:« Quand on augmente le point d’indice de 1%, cela coûte deux milliards d’euros de dépense publique et c’est 14 euros d’augmentation pour un agent de la fonction publique qui gagne moins de deux mille euros. C’est toujours bon à prendre mais c’est peu par rapport au coût collectif. »

:censure:

Il est vrai que la suppression de l'ISF cela fait moins gagne petit (presqu'un smic annuel en plus pour mes parents alors qu'ils étaient seulement dans la première tranche de l'ISF).
Sinon, je trouve ces phrases presque admirables : la maîtrise des sous-entendus pour avancer son programme est un art. 
Dans ces deux lignes, on comprend que pour 14 pauvres euros, les fonctionnaires sont prêt à dépouiller cette pauvre France de 2 milliards. Et en plus de faire passer les fonctionnaires pour des égoistes inconséquents, le ministre installe subtilement une conséquence d'une logique imparable : si l'on avait moins de fonctionnaires, ils seraient mieux payés.  

Merci Zagara de faire le travail de la presse en rappelant les ordres de grandeurs des autres dépenses et que rien ne va de soit en politique, ce sont toujours des choix qui sont à l'oeuvre.

almuixe a écrit:

gauvain31 a écrit:

Olivier Dussopt a écrit:« Quand on augmente le point d’indice de 1%, cela coûte deux milliards d’euros de dépense publique et c’est 14 euros d’augmentation pour un agent de la fonction publique qui gagne moins de deux mille euros. C’est toujours bon à prendre mais c’est peu par rapport au coût collectif. »

:censure:

Il est vrai que la suppression de l'ISF cela fait moins gagne petit (presqu'un smic annuel en plus pour mes parents alors qu'ils étaient seulement dans la première tranche de l'ISF).
Sinon, je trouve ces phrases presque admirables : la maîtrise des sous-entendus pour avancer son programme est un art. 
Dans ces deux lignes, on comprend que pour 14 pauvres euros, les fonctionnaires sont prêt à dépouiller cette pauvre France de 2 milliards. Et en plus de faire passer les fonctionnaires pour des égoistes inconséquents, le ministre installe subtilement une conséquence d'une logique imparable : si l'on avait moins de fonctionnaires, ils seraient mieux payés.  

Merci Zagara de faire le travail de la presse en rappelant les ordres de grandeurs des autres dépenses et que rien ne va de soit en politique, ce sont toujours des choix qui sont à l'oeuvre.

+1000 et merci à toi Zagara

L'urgence, c'est la formation des profs, pas la rémunération. On ne va tout de même pas mieux payer ces tocards infoutus de faire correctement leur boulot et de préserver dans leurs classes une ambiance propice au travail.

Hi ! Hi !

La justification est évidemment grotesque. Mais je n'attends pas d'un tel gouvernement qu'il dégèle le point d'indice : un salaire lié au grade et non au travail, cela va contre leur idéologie. Il n'augmentera les professeurs qu'avec de l'argent lié au travail : des primes... Son rêve est sans doute qu'on finisse par oublier le point d'indice, pour voir progressivement ce salaire lié au grade constituer une part toujours moins importante du salaire.

gauvain31 a écrit:

Olivier Dussopt a écrit:« Quand on augmente le point d’indice de 1%, cela coûte deux milliards d’euros de dépense publique et c’est 14 euros d’augmentation pour un agent de la fonction publique qui gagne moins de deux mille euros. C’est toujours bon à prendre mais c’est peu par rapport au coût collectif. »

:censure:

Même réaction. Outre le fait qu'il convient de mettre ce coût en perspective, ce qui n'est jamais fait, merci Zagara, il apparaît clairement qu'avec pareil raisonnement, on peut augmenter ad libitum les salaires des mieux payés, au hasard ceux de Bercy, et d'une manière générale de la frange de population la plus favorisée au prétexte qu'ils sont moins nombreux, et non en regard du travail fourni ou du service rendu. Joli et équitable. Et en plus, c'est franchement revendiqué !

Demandred a écrit:

Zagara a écrit:Tiens 2 milliards c'est à peu près le coût du SNU.
C'est rigolo.

C'est aussi 2 fois moins que la perte de recettes à cause de la fin de l'ISF, autant que celle due à la flat tax, 9 fois mois que les estimations de la dépense fiscale générée par la fin de la TH, 10 fois moins que le coût du CICE en année normale et 20 fois moins que le CICE 2019.

C'est vrai que c'est beaucoup trop cher.

Outre le coût, c'est surtout qu'une fois de plus on considère l'éducation nationale comme une entreprise (qui ne doit pas trop coûter) et non comme un service public qu'on doit rendre performant, quitte à ce que ça coûte, justement.

Je trouve que c'est surtout révélateur de ce que l'on recherche de l'EN là-haut: de la garderie et des diplômes en toc. On achète la paix sociale, et comme cela coûte un pognon de dingue on la fournit en qualité Leader Price.
Si l'instruction publique était une priorité, on remonterait les payes des enseignants à des montants qui estompent les problèmes de recrutement, et on s'occuperait sérieusement des problèmes posés par les non-élèves, car cela améliorerait la qualité de l'instruction, alors que de tels efforts sont inutiles pour augmenter le taux de réussite aux examens, le bidonnage des barèmes ayant un ROI nettement meilleur.
Pour comparaison, je cite ci-dessous les payes à Paris d'une administration que le gouvernement considère comme importante, à la sortie de l'école, tirées de son site de recrutement:
-officier de police (grade équivalent aux certifiés de classe normale): 2384 euros mensuels;
-commissaire de police (équivalent aux agrégés de classe normale): 3162 euros mensuels.

Il y a quand même une solution évidente à laquelle le gouvernement n'a pas encore pensé (je suppose...)
Pour diviser le nombre de profs par 2, il suffit de diviser le nombre d'élèves par 2.
On augmente les profs de 50 %, ça reste toujours de l'argent dans les caisses.
Le seul détail est de trouver la moitié des enfants à ne pas scolariser.

Le problème, c'est qu'en procédant ainsi on ne peut faire miroiter un master à toutes les familles. Quel nouvel opium du peuple proposes-tu à la place ?

Mathador a écrit:Le problème, c'est qu'en procédant ainsi on ne peut faire miroiter un master à toutes les familles. Quel nouvel opium du peuple proposes-tu à la place ?

Faire miroiter un master à 50 % des familles suffit largement pour être élu, voir 25 % si on se fie au score du 1er tour de la présidentielle.

Il faudrait calculer si l'argent économisé par les salaires de la moitié des profs suffit à filer le RSA et 2-3 babioles à ceux qui ne vont pas à l'école.

Mais pourquoi on augmenterait de 1%? Inflation de 2018: environ 1,8%, pour un salaire de 2000€ ça fait une augmentation de 36€, ça fait quand même quelques paquets de pâtes.

Waterlily a écrit:Mais pourquoi on augmenterait de 1%? Inflation de 2018: environ 1,8%, pour un salaire de 2000€ ça fait une augmentation de 36€, ça fait quand même quelques paquets de pâtes.

Il ne s'agit pas de mégoter pour 1 ou 2 %.

- Il nous manque 30 % par rapport aux cadres A ;
- L'inflation cumulée depuis 2010 est environ 10 %.

Ce n'est pas avec le point d'indice qu'on rattrapera le premier point.

Mathador a écrit:Le problème, c'est qu'en procédant ainsi on ne peut faire miroiter un master à toutes les familles. Quel nouvel opium du peuple proposes-tu à la place ?

Des jeux et du pain.

Ramanujan974 a écrit:

Waterlily a écrit:Mais pourquoi on augmenterait de 1%? Inflation de 2018: environ 1,8%, pour un salaire de 2000€ ça fait une augmentation de 36€, ça fait quand même quelques paquets de pâtes.

Il ne s'agit pas de mégoter pour 1 ou 2 %.

- Il nous manque 30 % par rapport aux cadres A ;
- L'inflation cumulée depuis 2010 est environ 10 %.

Ce n'est pas avec le point d'indice qu'on rattrapera le premier point.

+1. C'est ridicule 1 ou 2 %...

Une solution qui préserverait la santé mentale et ne nécessiterait que de maintenir le salaire actuel sans qu'il soit question d'augmentation du point d'indice ou de primes :
http://www.slate.fr/story/178689/emploi-duree-temps-travail-une-journee-semaine-risque-sante-mentale-bien-etre

Les sociologues britanniques ont même suggéré plusieurs options en vue de ce scénario: être en week-end cinq jours sur sept, travailler deux heures par jour ou augmenter drastiquement la durée des congés annuels, de quelques semaines à plusieurs mois.

Ben, c'est mal parti. On nous impose 5 jours de formation sur le temps de "vacances".

On a tout faux depuis trop longtemps. Errare humanum est etc.

Alors que le mois de juin est supposé être marqué par des grèves à répétition exprimant notre colère, on nous annonce ça. C'est dire si on leur fait peur.

Et les profs en demandent encore !!!
Certains semblent content que l'indice soit gelé, que des jours de vacances sont supprimés .... étant donné qu'ils ne vont pas faire grève.
Merci quand même de ne pas trop râler aux corrections devant le surplus de copies pour se faire bien voir de l ipr !

profs:( a écrit:
Certains semblent content que l'indice soit gelé, que des jours de vacances sont supprimés .... étant donné qu'ils ne vont pas faire grève.

Supposer qu'il y a un lien entre les deux parties de la phrase me semble assez douteux...