A quoi mène une prépa littéraire ?

Bonjour,
Ma nièce a besoin de conseils pour son orientation, et je connais peu les études littéraires donc je fais appel à vous.
Ses professeurs la poussent à envisager une prépa littéraire parce qu'elle est très bonne élève. Elle a pris les spé humanités (édit : oups... j'ai été trop vite hier) littérature et philo, et géopolitique. Elle-même ne sait pas trop ce qu'elle veut faire de sa vie : elle aime l'histoire, la socio, la psycho, songe aussi au journalisme, à science-po, elle a entendu parler de l'école des Chartes aussi... mais elle est dans le flou total.
Et sa question est " Hypokhâgne, ok, mais à quoi ça sert la prépa, ça mène où ? Je ne veux pas m'engager dans des études exigeantes et m'apercevoir que ça ne mène qu'à des choses qui ne me conviennent pas..."
Et là... je ne sais que lui répondre. Je ne connais que les prépas scientifiques et commerce
(Précision : elle ne veut pas devenir prof !)
Merci d'avance de vos lumières, collègues de lettres...

Je ne te répondrai pas pour la prépa littéraire en particulier, mais mon fils a choisi de suivre une prépa justement parce qu'il ne savait pas trop ce qu'il voulait faire et que la prépa lui laissait un peu de temps pour se décider. Ça lui a donné aussi de solides méthodes de travail et il en récolte les fruits cette année. Après, il était motivé, pour fiston n°2, c'était inenvisageable.

Les écoles de commerces également ont compris que la culture et la qualité d'expression étaient un atout certain, et ouvrent des places aux littéraires. Concours de journalisme, concours de traduction, sciences politiques, etc. En gros, elle pourra tout faire sauf le 100% scientifique (ingénieur ou médecin).

Et on peut préparer l'école des chartes en hypokhâgne aussi

Pat B a écrit:Bonjour,
Ma nièce a besoin de conseils pour son orientation, et je connais peu les études littéraires donc je fais appel à vous.
Ses professeurs la poussent à envisager une prépa littéraire parce qu'elle est très bonne élève (elle a pris les spé humanités et géopolitique). Elle-même ne sait pas trop ce qu'elle veut faire de sa vie : elle aime l'histoire, la socio, la psycho, songe aussi au journalisme, à science-po, elle a entendu parler de l'école des Chartes aussi... mais elle est dans le flou total.
Et sa question est " Hypokhâgne, ok, mais à quoi ça sert la prépa, ça mène où ? Je ne veux pas m'engager dans des études exigeantes et m'apercevoir que ça ne mène qu'à des choses qui ne me conviennent pas..."
Et là... je ne sais que lui répondre. Je ne connais que les prépas scientifiques et commerce
(Précision : elle ne veut pas devenir prof !)
Merci d'avance de vos lumières, collègues de lettres...

Ben malheureusement, quand je regarde autour de moi, beaucoup sont profs. Sinon ça  peut aussi préparer aux concours de la FP, à condition d'intégrer des écoles ou des instituts préparatoires  (IPAG) après, ou de bifurquer sur des  matières "utiles", comme le droit, l'économie. Ca ouvre aussi la filière lettres des écoles militaires (mais à l'issue, pas les armes techniques, plutôt l'infanterie que le génie...). Je crois que les débouchés sont limités, mais que dans cette palette restreinte, les bons littéraires ont de fortes chances de réussite, vu que ça se bouscule dans les filières scientifiques, et que parmi les littéraires, la plupart ont été choisis par les lettres plus qu'ils ne les ont choisies. Donc chez les aveugles...

Si ta ni§ce ne sait pas ce qu(elle veut étudier et qu'elle est brillante, une prépa "littéraire" semble plus indiquée que la fac, où elle devra se spécialiser dès la première année et s'ennuiera sans doute comme un rat mort en L1 à moins de s'inscrire en double-licence.

Si elle sait ce qu'elle veut étudier, alors plusieurs cas se présentent :
- soit la discipline qui l'intéresse existe uniquement à la fac (exemple : psycho, turc, vietnamien) ou en formation spécialisée (DUT/BTS, écoles d'art, ...), alors le choix est vite fait
- soit c'est une discipline "classique" de prépa (lettres, histoire, géo, langues non rares, philo, géopolitique, etc.), et autant qu'elle postule à la fois en prépa et en fac et décide en fin de terminale. La prépa la formera aussi bien voire mieux que la fac, et lui ouvrira plus de portes grâce à son côté pluridisciplinaire.
- soit c'est une discipline avec peu de prépas qui l'offrent (droit, économie, qui se font en prépa ENS, ou la prépa Chartes), et elle peut postuler aux deux pour se donner le choix, en se disant qu'elle a plus de chances d'être prise en fac.
- enfin, il y a le cas particulier de sciences po, et là ses enseignants de lycée sauront l'aiguiller.

Concernant les débouchés, elle en aura un peu plus en prépa ou en institut d'études politiques qu'en licence à la fac (sauf en droit), mais c'est sûr que les études littéraires ouvrent moins de débouchés immédiats que les études scientifiques ou les études professionnalisantes de type BTS/DUT.

Je dirais surtout que la prépa lui apportera une culture générale et des méthodes de travail qui l'aideront à mieux réussir la suite de ses études (que ce soit les concours d'entrée en écoles spécialisées à bac + 2, ou des masters) et le début de sa carrière, quitte à bifurquer sur une formation plus spécialisée ou sur la fac quand elle aura mûri son projet.

Swan a écrit:- soit c'est une discipline avec peu de prépas qui l'offrent (droit, économie, qui se font en prépa ENS, ou la prépa Chartres), et elle peut postuler aux deux pour se donner le choix, en se disant qu'elle a plus de chances d'être prise en fac.

Prépa Chartes, pas Chartres
Sur le fond, MP envoyé à Pat B, ne voulant pas trop détailler ma situation en public mais ayant potentiellement quelques éléments de réponse.

Oui tu as raison, je me trompe toujours... Ecole des chartes, qui mène à conservateur, monuments publics etc. (c'est ça ?)

Swan a écrit:Oui tu as raison, je me trompe toujours... Ecole des chartes, qui mène à conservateur, monuments publics etc. (c'est ça ?)

Ce n'est pas grave, j'ai juste l'habitude de le corriger quand je le vois Et oui, c'est cela notamment.

Le nom de cette école est tellement étrange que je n'arrive pas à me rentrer son nom dans le crâne ^_^

Il y a de l’art en prépa littéraire maintenant aussi : théâtre, cinéma, arts plastiques... et en 2e année, un concours commun à plusieurs écoles, la BEL (Banque d’Epreuves Littéraires), qui permet l’accès à pas mal de choses autres que l’enseignement (interprétariat - traduction, communication, écoles de commerce...). Et si on a un profil suffisamment scientifique, on peut choisir la prépa B/L avec des sciences sociales et des maths, qui ouvre également des portes. Selon moi, deux avantages à être en prépa : acquisition de méthodes et d’une culture générale de qualité qui permet de continuer ensuite des études solides et évitement des premières années de fac puisqu’on obtient une équivalence en L1 ou L2.

Swan a écrit:Le nom de cette école est tellement étrange que je n'arrive pas à me rentrer son nom dans le crâne ^_^

Les chartes sont des actes juridiques signés par plusieurs personnes pour définir un objectif (charte royale, charte de franchise ...). A l’Ecole des Chartes, on apprend la paléographie (entre autres), on déchiffre tous ces documents anciens. D’où le nom...

20 places par an aux Chartes, et la formation n'est pas du tout généraliste. À conseiller uniquement si la nièce est déjà convertie au latin, non ?

Il y a un concours B en Chartes avec moins ou pas de latin, il me semble (ou je me trompe complètement ? ).
Pour les prépa littéraires, il y a également les B/L qui aux matières classiques de prépa littéraires ajoutent les maths et les sciences sociales. Cela ouvre aux ENS, aux écoles de commerce, de communication (type CELSA) et aux IEP (pas en priorité : le concours de référence reste l’ENS) comme les autres khâgnes et il faut ajouter, pour les bons en maths, la possibilité de passer les concours ENSAE/ENSAI (écoles de stats qui permettent notamment de travailler à l’INSEE). Pour les B/L, les collègues recommandent au moins la spé maths, voire maths expertes.

Swan a écrit:Oui tu as raison, je me trompe toujours... Ecole des chartes, qui mène à conservateur, monuments publics etc. (c'est ça ?)

Conservateurs d'archives et de bibliothèques, de musées, monuments historiques etc.
Un certain nombre de chartistes passent l'agrégation chaque année (coucou).
Certains partent vers d'autres horizons : ENA, etc. J'ai des confrères entrés dans la banque...

Ceux qui passent par la prépa sans intégrer vont massivement en fac d'histoire et finissent parfois par passer l'institut du patrimoine (il y a une prépa intégrée) mais ils trouvent aussi du boulot dans des services d'archives pince genre de choses s'ils ne passent pas les concours de l'enseignement.

Laverdure a écrit:Il y a un concours B en Chartes avec moins ou pas de latin, il me semble (ou je me trompe complètement ? ).

Oui, au concours B le latin est facultatif.

Mathilde Artémis a écrit:

Laverdure a écrit:Il y a un concours B en Chartes avec moins ou pas de latin, il me semble (ou je me trompe complètement ? ).
Pour les prépa littéraires, il y a également les B/L qui aux matières classiques de prépa littéraires ajoutent les maths et les sciences sociales. Cela ouvre aux ENS, aux écoles de commerce, de communication (type CELSA) et aux IEP (pas en priorité : le concours de référence reste l’ENS) comme les autres khâgnes et il faut ajouter, pour les bons en maths, la possibilité de passer les concours ENSAE/ENSAI (écoles de stats qui permettent notamment de travailler à l’INSEE). Pour les B/L, les collègues recommandent au moins la spé maths, voire maths expertes.

Oui, au concours B le latin est facultatif.

Mais il me semble qu'il y a moins de candidats pris sur le concours B que sur le concours A (et il vaut mieux être quand même au point en latin pour l'école des chartes).

Je confirme pour être passée par la prépa il y a déjà quelques années ( pour ne pas dire plus). On s'avalaiit tout le lexique Cotton pour pouvoir traduire sans dictionnaire. Mais ça a changé peut-être.

En A le concours comporte toujours la version latine sans dictionnaire. Pas en b.

Merci pour vos réponses, je transmets !
(et petite erreur dans le premier post : elle a pris les spé littérature-philo, et histoire-géo-géopolitique... j'était fatiguée hier...)

Il n'y a plus l'épreuve de latin sans dictionnaire à l'oral du concours d'Ulm ? J'avoue que je ne me suis pas tenu au courant des réformes depuis qu'il y a le système de banque d'épreuves communes… J'étais en prépa au moment de la création du concours B de l'école des Chartes, et j'aurais davantage redouté les épreuves d'histoire (puisque j'étais en option lettres) que l'épreuve de latin.

Pat B a écrit:Merci pour vos réponses, je transmets !
(et petite erreur dans le premier post : elle a pris les spé littérature-philo, et histoire-géo-géopolitique... j'était fatiguée hier...)

Non, tu ne t'es pas trompée : la spé s'appelle «Humanités, Littérature, Philosophie».

Il existe aussi la prépa D1 (droit/éco) et la prépa D2 (éco/gestion/maths), elles sont souvent peu connues par les élèves et les enseignants.

Laverdure a écrit:Il y a un concours B en Chartes avec moins ou pas de latin, il me semble (ou je me trompe complètement ? ).
Pour les prépa littéraires, il y a également les B/L qui aux matières classiques de prépa littéraires ajoutent les maths et les sciences sociales. Cela ouvre aux ENS, aux écoles de commerce, de communication (type CELSA) et aux IEP (pas en priorité : le concours de référence reste l’ENS) comme les autres khâgnes et il faut ajouter, pour les bons en maths, la possibilité de passer les concours ENSAE/ENSAI (écoles de stats qui permettent notamment de travailler à l’INSEE). Pour les B/L, les collègues recommandent au moins la spé maths, voire maths expertes.

Plus précisément l'INSEE recrute directement des attachés en sortie de prépa (MP, B/L et D2), pour lesquels la période de stage est constituée de 2 ans de scolarité à l'ENSAI. Les non-fonctionnaires de l'ENSAI préparent quant à eux un diplôme d'ingénieur en 3 ans.