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- KimberliteExpert
C'est marrant, ça ressemble un peu aux compétences que nos élèves de collège sont censés avoir... (pour les sciences de l'éduc, pas la peine de préciser...). Bien vague, fumeux...
En fait, je réalise qu'en croisant les compétences, je pense qu'un élève de 3ème est "capable" d'entrer en sciences de l'éduc. Tiens, une idée pour le gouvernement: intégration directe après le brevet! Economies incroyables...
En fait, je réalise qu'en croisant les compétences, je pense qu'un élève de 3ème est "capable" d'entrer en sciences de l'éduc. Tiens, une idée pour le gouvernement: intégration directe après le brevet! Economies incroyables...
- RogerMartinBon génie
La plupart des listes de compétences affichées sur les sites universitaires décrivant les formations sont imposées par un cadrage ministériel : c'est un des grands succès de l'autonomie des universités.
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- EleanorNiveau 5
Pauvre Martin a écrit:Il faut consulter ceux de l'excellent Luigi :
Source : https://www.laviemoderne.net/advocatus-diaboli/69-le-franc-succes-des-concours-de-l-enseignement
Pardon, mais je ne comprends pas le premier graphisme, comment peut-il y avoir plus de postes à pourvoir depuis 2010, que d'admis (alors que ça va à l'encontre du principe du concours)?
Je ne sais pas lire les données ou bien?
C'est pour caser la réserve de contractuels précaires qui coûteront moins cher que les stagiaires ou bien ce sont des abandons d'admis?
- RogerMartinBon génie
Non, certains jurys ne remplissent pas la liste complète d'admission, car ils trouvent le niveau trop bas le niveau monte.
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- EleanorNiveau 5
Ah. Tellement logique avec la pénurie de personnel dans l'enseignement...
(Je n'ose même pas demander si c'est légal)
(Je n'ose même pas demander si c'est légal)
- VoltigeurHabitué du forum
Non seulement c'est parfaitement légal (le jury est souverain) mais cela peut être vu comme normal, voire responsable, si le niveau du vivier est jugé manifestement insuffisant sur le plan qualitatif au moment des oraux.
Ne pas perdre de vue non plus que le tri qui n'est pas fait en amont, ou la barre qui n'est pas placée suffisamment haute, peuvent ensuite contribuer au taux de démission ou de radiation durant l'année de stage.
Ne pas perdre de vue non plus que le tri qui n'est pas fait en amont, ou la barre qui n'est pas placée suffisamment haute, peuvent ensuite contribuer au taux de démission ou de radiation durant l'année de stage.
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«Quand tout le monde pense la même chose, c'est que plus personne ne pense» (Walter Lippman)
- wilfried12Habitué du forum
Eleanor a écrit:Ah. Tellement logique avec la pénurie de personnel dans l'enseignement...
(Je n'ose même pas demander si c'est légal)
Tu préfères qu'on recrute des gens jugés inaptes par le jury?
- EleanorNiveau 5
Des gens "inaptes", mais qui ont quand même réussi les écrits!
Je connais beaucoup de suppléants qui ont loupé leur oraux car ils n'ont pas su plaire au jury.
Et le fait de balancer des contractuels à la place, sur les postes à pourvoir, on en parle?
Je connais beaucoup de suppléants qui ont loupé leur oraux car ils n'ont pas su plaire au jury.
Et le fait de balancer des contractuels à la place, sur les postes à pourvoir, on en parle?
- RogerMartinBon génie
Ils ne sont pas recrutés comme fonctionnaires, avec le traitement royal et la mirifique retraite afférents.
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- InvitéInvité
StevieRay a écrit:
Quelqu'un sait-il où trouver les données permettant de tracer ces graphiques ? J'aurais aimer actualiser les graphiques présents sur ce site, notamment pour permettre de communiquer auprès des parents. Ceux du monde ne remontent pas aussi loin, alors que c'est très intéressant.
D'après le site, c'était tiré de http://www.iufm.fr/applis/concours/index.php , qui "bizarrement" ne semble plus fonctionner
J'ai réussi à récupérer les données du site (grâce aux archives du web) et à compléter avec celles de devenirenseignant. Ça donne (à la va-vite) quelque chose comme ça :
- Mrs HobieGrand sage
C'est bien ce qu'on dit les autres : si le niveau n'est pas reconnu comme suffisant par le jury, qui est souverain, ils préfèrent ne pas pourvoir tous les postes. C'était déjà le cas au milieu des années 1990 au moins en mathématiques en tout cas : 2000 postes au concours environ, pour 1500/1600 admis (jusqu'à 1996, ensuite baisse brutale du nombre de postes à moins de 1200, avec annonce en janvier-février pour des écrits en mars, postes tous pourvus cette année là ...)Eleanor a écrit:Pardon, mais je ne comprends pas le premier graphisme, comment peut-il y avoir plus de postes à pourvoir depuis 2010, que d'admis (alors que ça va à l'encontre du principe du concours)?
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Et même que la marmotte, elle met les stylos-plumes dans les jolis rouleaux
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- MathadorEmpereur
La dernière fois que l'agrégation externe de mathématiques a pourvu tous ses postes, c'était en 2012…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- DaphnéDemi-dieu
Le fait de ne pas pourvoir tous les postes existait déjà quand j'étais étudiante, ça remonte à loin.
C'était vrai pour l'agrégation, il n'y avait pas d'agreg interne à cette époque.
C'était vrai pour l'agrégation, il n'y avait pas d'agreg interne à cette époque.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
scoubidoubidou a écrit:Mais qu'est-ce qui a bien pu causer cette chute brutale autour de 2010 ? Cela aurait-il il lien avec la réforme de la masterisation, pilotée par le DGESCO de l'époque, Jean-Michel Blanquer ?
Oui, avec des aspects techniques un peu plus compliqués. Tout d'abord, la “réforme” de 2009-2010 était en réalité la conséquence des accords de Bologne signés des années plus tôt: comme à leur habitude, les gouvernements n'ont ensuite rien fait, pour d'un seul coup tout faire à la hussarde (histoire d'être certains qu'il n'y aurait aucune négociation?). Ensuite, “l'intégration des IUFM aux Universités” s'est opérée sous la contrainte, dans une atmosphère de guerre civile universitaire (les U. étaient ravies d'hérités des crédits et moyens des IUFM, mais sans aucune volonté de faire quoi que ce soit). De plus, au moins jusqu'en 2013, les rectorats avaient pour feuille de route d'empêcher le plus possible que les IUFM puissent faire quoi que ce soit de constructif, en particulier sur la liaison entre stages et cours (au point de refuser des lieux de stages, etc.).
Et aussi: la réforme (suivante) de 2013 s'est faite sans faire aucun des choix qui auraient été à faire: refus de créer des filières enseignements en corrélant, à partir de la L2 des modules disciplinaires, des possibilités de stage et des possibilités de bourse (ça aurait été “tubulaire”: et ils font quoi après s'ils ratent le concours?). D'où la “solution” consistant à créer des masters totalement aberrants, avec une première année de prépa concours et une deuxième année de formation par stages — ce qui, d'une part, répétait en grande partie le modèle antécédent, d'autre part, faisait retomber exactement dans les mêmes ornières. Il aurait fallu trancher entre un concours situé après le master (et donc traiter la question du coût des études), ou une école professionnelle à partir du M1, avec un recrutement sélectif à l'entrée (sur un modèle d'école ou d'institut universitaire).
Évidemment, Peillon a tout simplement refusé de trancher. Il a procédé en lançant une grande “consultation”, qui a duré tout l'été, et l'on se demandait, à l'époque qui n'y participait pas: une véritable auberge espagnole, dans laquelle le premier venu voulait dicter le menu — de quoi a résulté un “cahier des charges” totalement baroque (avec encore moins d'unité et d'axes déterminés qu'auparavant: sait-on seulement que les ESPE n'ont strictement pas le choix d'exercer la moindre sélection à l'entrée et aucun poids dans la détermination des horaires et de leurs contenus, qui doivent se caler sur les prescriptions ministérielles sous peine de refus d'habilitation?).
J'ajoute que, dans ces conditions, l'idée même de créer des masters était totalement “hors sol”: un master sans licence en amont et sans troisième cycle en aval, on se demande encore ce que ça peut être, et surtout dans un contexte de “désamour” (pour dire le moins) entre composantes universitaires et IUFM/ESPE. Et, pour faire bonne mesure, les ESPE ont été “incitées” à “prendre appui” sur des structures de recherches (de type “fédération”, “structure fédérative de recherche”, etc. — le tout dans un contexte de retrait de l'Etat du financement des U.), ce qu'il était évidemment impossible de mettre au point (comment faire “accepter” aux différentes composantes ce qui ne pouvait pas ne pas être perçu comme un siphonnage des effectifs de leurs masters, lequel a effectivement eu lieu un peu partout?)…
Au passage, pour ceux qui continuent à imaginer que ce sont les vilaines “sciences de l'éducation” qui seraient aux commandes: n'étant pas en 70° (quoique enseignant en IUFM/ESPE/INSPE) mais y connaissant à la fois des “furieux” (dont l'inventeur de l'expression “référentiel rebondissant”) et des gens fort honorables (car la 70° comprend — ou plutôt comprenait: ils sont en train de resserrer les rangs! — des EC issus d'à peu près toutes les sections du CNU), ça me paraît une erreur de fond. La 70° est une section qui a toujours été “en péril”: il n'existe ni CAPES ni Agrég de sciences de l'éduc, ce qui a toujours été un fort handicap pour maintenir des départements de 70° (j'en connais tout de même pas mal qui “récupèrent” les étudiants dont on ne “veut pas” ailleurs — et que l'on retrouve ensuite… en IUFM/ESPE/INSPE). Il est vrai qu'ils ont tantôt trouvé un lieu dans les IUFM. Mais avec ce problème que les IUFM ne délivraient aucun diplôme, n'avaient pas le droit de consacrer quoi que ce soit à des travaux de recherche et ne possédaient aucun laboratoire, donc devaient recruter leurs EC pieds et poings liés (ceux-ci ayant ensuite à “gérer” un grand écart entre leurs enseignements et leurs labo, quand ils en avaient un!). C'est-à-dire au prix d'une concurrence malsaine entre les départements de sciences de l'éduc (ainsi que tous les autres départements!) et les IUFM (puis les ESPE, puis les INSPE).
Il y aurait encore bien des choses à dire là-dessus, mais je m'arrête à cette esquisse. Il est assez évident que la “mastérisation” a directement provoqué une crise de recrutement qui couvait auparavant. Et ça n'a rien d'étonnant: ceux qui, avant, passaient après une licence un concours de PE ou de CPE, en particulier, se voyaient menacés de l'ajout d'une année supplémentaire d'étude (si le concours avait été après le M2) et on exigeait d'eux un diplôme supplémentaire sans rien en échange…
Le fait qu'en 2013, Peillon ait négocié le concours entre le M1 et le M2 a un peu calmé le jeu puisque ça maintenait l'entrée dans le métier au même moment (stagiaire après le M1= stagiaire après licence + préparation du concours). Mais en laissant les ESPE dans une position de faiblesse: à la merci des présidences d'U. d'un côté, et des rectorats de l'autre, et sans avoir la main sur les contenus de diplôme (et encore moins sur la possibilité d'offrir à ceux qui ratent les concours d'autres portes de sortie). Et sans laboratoire d'appui, tout en devant désormais recruter plus d'EC, ne serait-ce que pour survivre et ne pas se retrouver transformées en services communs. Le tout avec énormément de rancœurs: là où les Masters second degrés ont été confiés entièrement aux ESPE (inscriptions des étudiants comprises, donc avec encore moins de crédits pour les autres composantes, même si ça n'est pas toujours le cas), les rapports avec les autres composantes sont un mélange de détestation et de mépris (et de mépris a priori: travailler en IUFM-ESPE-INSPE, c'est, pour beaucoup d'enseignants, du premier au supérieur en passant par le second degré, forcément être une “nullité”, voire une ordure qui “collabore” et “intrigue”) — ce qui, pour le moins, n'aide pas.
De sorte que, personne n'ayant traité la crise du recrutement, il n'est pas étonnant que celle-ci se poursuive. OK, après la crise économique majeure de 2008-2010, il est assez naturel que le nombre de candidats ait à nouveau “augmenté” (en fait, il serait plus juste de dire que la crise de recrutement a un peu marqué le pas): ça n'était pas la première fois qu'on observait le phénomène (même si, auparavant, c'était moins fort). Du coup, les gouvernements successifs se sont dit que le problème était à peu près réglé — et c'était en gros le discours officiel entre 2012 et 2017. Je pense que c'était une erreur. Là, depuis 2 ans, le phénomène est relancé, et je pense que ça n'est qu'un début: lorsque les étudiants qui envisagent encore de s'engager dans ce métier auront compris que l'entrée dans l'année de stage (donc dans la “carrière”) recule d'une année, le tout avec des salaires merdiques, des conditions de travail merdiques et une carrière merdique préludant une retraite merdique, ils s'en détourneront encore plus. Ce qui se comprend aisément.
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Si tu vales valeo.
- LefterisEsprit sacré
Sujet abordé sur France inter ce matin, le chroniqueur parle "d'échec du ministre".
vers 44' du 7-9
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-17-janvier-2020
vers 44' du 7-9
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-17-janvier-2020
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- JacqGuide spirituel
Le problème est qu'ils peuvent toujours essayer de "réformer", les grimpions qui polluent les ministères en pondant réforme sur réforme restent dans la même optique. Donc chacune est pire que celle d'avant. Reconnaître leurs erreurs serait déjà un premier pas (même si le seul pas salutaire serait de tous les virer) mais non, ils feront pire, toujours pire ! Et dans leur système un mauvais technocrate qui n'a servi à rien dans toute sa carrière est reconnu, promu.... il termine même parfois ministre de l'Education nationale !
- DerMaxHabitué du forum
En soit le problème est simple, une charge de travail qui s'est alourdie, un passage à bac+5 sans réelle augmentation de salaire.
- Mrs HobieGrand sage
Tu peux retirer le réelle et dire sans augmentation de salaireDerMax a écrit:En soit le problème est simple, une charge de travail qui s'est alourdie, un passage à bac+5 sans réelle augmentation de salaire.
L'autre jour, j'ai pris ma première feuille de paye en euros :
Juillet 2001, échelon 4, brut 1780 €
Avec l'inflation, en décembre 2019 ce brut devrait être d'environ 2300 €, alors qu'il n'est que de 2150 €.
Il faut regarder entre le 6ème et le 7ème échelon pour se retrouver aux alentours de 2300 €.
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- ArminGNiveau 4
Lefteris a écrit:Sujet abordé sur France inter ce matin, le chroniqueur parle "d'échec du ministre".
vers 44' du 7-9
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-17-janvier-2020
Le terme de ‘signal faible’ est à la mode. Ce taux de candidature est un ‘signal fort’ de l’état de notre société... Une preuve tangible de l’échec d’une politique depuis longtemps et de l’échec d’un ministre de l’Education qui était pourtant arrivé auréolé d’une réputation avantageuse dans l’opinion.
- IlonaHabitué du forum
J'ai fait le même calcul que toi et je suis arrivée à la conclusion qu'en 15 ans, mon pouvoir d'achat mensuel n'avait pas augmenté de 100 euros dans l'intervalle.Mrs Hobie a écrit:Tu peux retirer le réelle et dire sans augmentation de salaireDerMax a écrit:En soit le problème est simple, une charge de travail qui s'est alourdie, un passage à bac+5 sans réelle augmentation de salaire.
L'autre jour, j'ai pris ma première feuille de paye en euros :
Juillet 2001, échelon 4, brut 1780 €
Avec l'inflation, en décembre 2019 ce brut devrait être d'environ 2300 €, alors qu'il n'est que de 2150 €.
Il faut regarder entre le 6ème et le 7ème échelon pour se retrouver aux alentours de 2300 €.
Sacrée carrière.
- Mrs HobieGrand sage
Et là je viens de calculer que tous les efforts que j'ai faits pour faire baisser ma facture d'énergie va me permettre de compenser le gel du point d'indice : la baisse de ma mensualité correspond à peu près à ce que j'aurais dû avoir en plus si le point d'indice suivait l'inflation ...Ilona a écrit:J'ai fait le même calcul que toi et je suis arrivée à la conclusion qu'en 15 ans, mon pouvoir d'achat mensuel n'avait pas augmenté de 100 euros dans l'intervalle.
Sacrée carrière.
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- KimberliteExpert
Personnellement, je n'ai pourtant pas eu l'impression que les sciences de l'éducation étaient en péril quand, par curiosité, j'ai regardé la liste des postes d'enseignants-chercheurs à pourvoir lors de la dernière campagne. Dans les sections où j'ai, autrefois, pu postuler, une misère sans nom en termes de nombre de postes. D'autant plus choquant que l'on nous bassine sans arrêt dans les médias sur la disparition de la biodiversité, les problèmes d'écologie... les gouvernements successifs font mine de s'en préoccuper. Sauf que les postes pour faire de la recherche dans le domaine, il n'y en avait quasiment pas (beaucoup beaucoup moins qu'à mon époque). Par contre, j'ai découvert avec un effarement total le nombre de postes ouvert en sciences de l'éducation, nettement supérieur à celui des postes relevant du très très large champs de l'évolution-écologie-génétique des populations... (en écrivant ceci, je sens de la colère remonter en moi... et j'avoue que la lecture des intitulés des postes m'avait difficilement permis de considérer autrement ce domaine que comme de l'imposture intellectuelle).epekeina.tes.ousias a écrit:Au passage, pour ceux qui continuent à imaginer que ce sont les vilaines “sciences de l'éducation” qui seraient aux commandes: n'étant pas en 70° (quoique enseignant en IUFM/ESPE/INSPE) mais y connaissant à la fois des “furieux” (dont l'inventeur de l'expression “référentiel rebondissant”) et des gens fort honorables (car la 70° comprend — ou plutôt comprenait: ils sont en train de resserrer les rangs! — des EC issus d'à peu près toutes les sections du CNU), ça me paraît une erreur de fond. La 70° est une section qui a toujours été “en péril”: il n'existe ni CAPES ni Agrég de sciences de l'éduc, ce qui a toujours été un fort handicap pour maintenir des départements de 70° (j'en connais tout de même pas mal qui “récupèrent” les étudiants dont on ne “veut pas” ailleurs — et que l'on retrouve ensuite… en IUFM/ESPE/INSPE). Il est vrai qu'ils ont tantôt trouvé un lieu dans les IUFM. Mais avec ce problème que les IUFM ne délivraient aucun diplôme, n'avaient pas le droit de consacrer quoi que ce soit à des travaux de recherche et ne possédaient aucun laboratoire, donc devaient recruter leurs EC pieds et poings liés (ceux-ci ayant ensuite à “gérer” un grand écart entre leurs enseignements et leurs labo, quand ils en avaient un!). C'est-à-dire au prix d'une concurrence malsaine entre les départements de sciences de l'éduc (ainsi que tous les autres départements!) et les IUFM (puis les ESPE, puis les INSPE).
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- Spoiler:
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Kimberlite a écrit:
Personnellement, je n'ai pourtant pas eu l'impression que les sciences de l'éducation étaient en péril quand, par curiosité, j'ai regardé la liste des postes d'enseignants-chercheurs à pourvoir lors de la dernière campagne. Dans les sections où j'ai, autrefois, pu postuler, une misère sans nom en termes de nombre de postes. D'autant plus choquant que l'on nous bassine sans arrêt dans les médias sur la disparition de la biodiversité, les problèmes d'écologie... les gouvernements successifs font mine de s'en préoccuper. Sauf que les postes pour faire de la recherche dans le domaine, il n'y en avait quasiment pas (beaucoup beaucoup moins qu'à mon époque). Par contre, j'ai découvert avec un effarement total le nombre de postes ouvert en sciences de l'éducation, nettement supérieur à celui des postes relevant du très très large champs de l'évolution-écologie-génétique des populations... (en écrivant ceci, je sens de la colère remonter en moi... et j'avoue que la lecture des intitulés des postes m'avait difficilement permis de considérer autrement ce domaine que comme de l'imposture intellectuelle).
Il est assez évident que les ouvertures de postes, depuis 4/5 ans sont extrêmement “orientées” au sens politique du terme — ceci avec la bénédiction de la CPU, qui accompagne le mouvement de “comuïsation” et de “redéploiement” des financements et des “pôles” avec une bonne volonté exemplaire (ça en est même touchant!). Et donc, oui, il se crée des postes en 70° (MCF et PU) — probablement en prévision de la reprise en main de la formation des maîtres. Avec un donnant-donnant assez évident à la clef, la 70° section tendant à abandonner son pluridisciplinarisme d'avant pour se resserrer autour de didactique + psycho.
Mais là encore, derrière l'apparence, c'est une recomposition de fond: ce ne sont plus du tout les sciences de l'éduc des années 80-90, mais une orientation très scientiste et très techno-administrative. (Et je ne dis évidemment pas ça pour les défendre — ni d'ailleurs pour les accuser — vu que ça ne me concerne que très très peu: de mon point de vue, je trouve également qu'il y a très peu de postes en 17°).
Car, de même, les créations de postes de MCF comme de PU sont en berne depuis une dizaine d'années, en particulier quand on les met en regard de l'augmentation des effectifs. Et ça, ça n'a strictement rien à voir avec la 70° section du CNU (qui a bon dos, certes, mais quand même). Ça a à voir avec la démultiplication du recours aux PRAG entre 1995/2000 et 2010/2012, puis avec celle des contractuels, y compris des MCF contractuels: c'est à la fois plus rentable et plus souple… Évidemment, c'est en contradiction totale avec les propos de la ministre Vidal sur la nécessité de “valoriser les docteurs” et “d'environner les chercheurs positivement”: mais encore faudrait-il croire que ce qu'elle dit a un sens… Nombre de docteurs qui a d'ailleurs l'air de régresser depuis un an ou deux, ce qui n'est pas étonnant. À mon avis, la prochaine loi sur les universités achèvera d'éliminer les obstacles qui subsistent au “modèle” vers lequel ça tend depuis dix ans — à mon grand regret, mais…
En revanche, je reste assez étonné de la méconnaissance de ces transformations — en particulier parce qu'elles auront forcément des effets importants (et pas forcément “positifs”, s'il est besoin de le dire).
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- CeladonDemi-dieu
https://www.marianne.net/societe/profession-smicardisee-meprisee-etouffee-par-l-administratif-quand-enseigner-fait-fuir-les
La machine est enrayée et ce mouvement de chute intégré. C’est peu de le dire : le métier de professeur n’a plus la cote. En 2020, dans le premier degré, le concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) enregistre une baisse des inscrits d’un peu plus de 3%. Dans le second degré, la chute est encore plus spectaculaire : -8% pour le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) et… -40% pour le Certificat d'aptitude au professorat de lycée professionnel (Caplp). Des chiffres qui s’expliquent : dévalorisation de la fonction, paupérisation de la profession, charge de travail administratif trop importante, pression de la hiérarchie, solitude face aux parents tout-puissants… Autant de travers que les jeunes générations veulent s’éviter. Conséquence directe : les personnes recrutées pour faire classe ne sont pas forcément les meilleures. Alors, le niveau des professeurs baisse, inéluctablement. Aux élèves d’en payer le prix.
- Ajonc35Sage
J'ai fait toute ma carrière en LP( de l'agri) et je ne conseillerai pas à une jeune de passer le CAPLP et c'est fort regrettable. Fort regrettable, car j'y ai passé de belles années et fait de belles rencontres, mais elles sont plus moches depuis quelques temps. La dégringolade continue. Après le passage du bac pro (bep + bac pro) 4 ans en bac pro 3 ans, elle a vraiment accéléré. Les élèves ne redoublent plus donc les plus en difficulté ( très nombreuses) se retrouvent chez nous. Dans mon LP ils sont sympa mais c'est difficile de les amener à un vrai bac pro de qualité ce qui est frustrant. Depuis quelques années, la formation ( celle des enseignants) de qualité s'est réduite à peau de chagrin et le plus souvent à l'intérieur de nos murs, bref un sentiment d'enfermement. Aujourd'hui on nous parle d'enseigner utile autant dire qu'en lycée pro toutes ces disciplines générales n'ont aucun intérêt puisque d'aucune utilité professionnelle. Les référentiels seront à terme rédiger par filière donc par des professionnels qui n'ont que faire de ce qui n'est pas immédiatement opérationnel. Et puis arrive la nouvelle grande idée : la mixité des publics. Si nos collègues pro vont sauver leur peau au début, à terme ils ne seront plus soient ils seront remplacés par des formateurs ( statut moins favorable) soient ils opteront pour le devenir. Sans compter que cette mixité dégradera non seulement les conditions de travail des enseignants/formateurs mais aussi de l'accueil des élèves et des apprentis. Avec des statuts différents, des temps d'apprentissage différents les publics de l'un ou de l'autre ne s'y retrouveront pas non plus. Dans le nord (source syndicale) un lycée applique ce système et l'emploi du temps des enseignants changent de période en période ( période = semaine ou quinzaine, je n'ai pas l'info). L'enseignement pro se tire des balles dans le pied depuis des années. L'Etat veut se désengager et les professions veulent récupérer avec les régions ( qui s'occupent déjà des apprentis).Celadon a écrit:https://www.marianne.net/societe/profession-smicardisee-meprisee-etouffee-par-l-administratif-quand-enseigner-fait-fuir-les
La machine est enrayée et ce mouvement de chute intégré. C’est peu de le dire : le métier de professeur n’a plus la cote. En 2020, dans le premier degré, le concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) enregistre une baisse des inscrits d’un peu plus de 3%. Dans le second degré, la chute est encore plus spectaculaire : -8% pour le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) et… -40% pour le Certificat d'aptitude au professorat de lycée professionnel (Caplp). Des chiffres qui s’expliquent : dévalorisation de la fonction, paupérisation de la profession, charge de travail administratif trop importante, pression de la hiérarchie, solitude face aux parents tout-puissants… Autant de travers que les jeunes générations veulent s’éviter. Conséquence directe : les personnes recrutées pour faire classe ne sont pas forcément les meilleures. Alors, le niveau des professeurs baisse, inéluctablement. Aux élèves d’en payer le prix.
Et je rappelle ici les interventions de d'autres néos qui évoquaient le tri des élèves/ apprentis: la formation initiale récupérera ceux donc les entreprises ne veulent pas ou ne veulent plus, sans compter les allers et retours entre les deux types de formation et ce ne sera pas l'apprenant qui s'adaptera mais l'enseignant/formateur.
Il est certain que cela se dégrade, comment avoir envie de s'inscrire à ce concours sauf à vouloir sauver le monde?
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