Grève dès la rentrée/ Grève du 9 janvier

Photo du 9 :


On n'a pas de retraite, mais on a de l'humour !

Pas grand monde ce matin, pourtant un grand soleil. Je n'arrive pas à comprendre cette absence de mobilisation.

Je suis terriblement inquiète pour la suite, moins pour nous que pour les cheminots d'ailleurs : comment tu reprends le boulot quand tu as perdu un mois de salaire sans "gagner" autre chose que le vrai-faux retrait du vrai-faux âge pivot avec lequel la CFDT sert la soupe à Macron? mais comment, au bout d'un moment, avec un mouvement qui se délite (c'est la loi du genre, personne ne peut rester mobilisé pendant un temps aussi long), tu peux ne pas reprendre le boulot?

Macron se la joue Thatcher. Il vise la disparition du syndicalisme de lutte, jubile d'un conflit long qui va laisser les plus mobilisés à genoux, ayant perdu beaucoup d'argent et d'énergie, "prouvant" au bon peuple que s'organiser, débattre, gréver et résister ne sert à rien. Et favorisant les amertumes corpos, "nous on a tenu mais pas les profs", "le public a bougé mais pas le privé", "y'en a marre de se battre pour les autres…" etc etc

Moi, ça va, j'aurai fait les deux grandes grèves pour m'opposer à la contre-réforme des retraites, celle de Juppé (l'année où j'étais stagiaire) et celle de Macron (là maintenant). J'ai la chance d'avoir une culture syndicale et politique qui me permet de digérer les défaites et préparer la prochaine lutte qui sera victorieuse demain… mais je mesure à quel point l'échec, quand on y a cru, quand on beaucoup donné, peut laisser un sentiment d'amertume qui empêchera de se re-mobiliser avant longtemps.

J'espère de tout cœur que mon pessimisme sera démenti dans la réalité…

Je l'espère aussi mais ne le crois pas.
Il sait qu'il gagnera et se moque éperdument de ce que les gens ont perdu, perdent et perdront. Ce n'est pas son problème. Président de tous les Français, mais surtout de certains.

Je suis malheureusement totalement d'accord avec tes analyses et projections, ee.

Mathador a écrit:

pogonophile a écrit:Pourquoi les gouvernements successifs ont-ils "acheté" les fonctionnaires avec des primes (j'inclus l'ISAE bien légitime dedans) alors que le but est de faire des économies ? D'une part bien sûr, parce que ça revient bien moins cher que de toucher le point d'indice, mais aussi parce qu'une prime, une fois fixée, elle n'a plus besoin de bouger, donc perd de sa valeur avec le temps, et qu'en plus on peut toujours l'ôter ; alors qu'un point d'indice qui évolue régulièrement, ça ne peut pas être dévalué comme ça.

Et il y a un autre facteur à prendre en compte, c'est que les indemnités standard ne comptent pas pour les retraites. Rappelons que dans le régime actuel 74,28% du traitement sont versés par l'employeur pour équilibrer le compte d'affectation spéciale dédié aux pensions civiles et militaires, et que ce sont 74,28% que l'État ne paye pas lorsque l'argent est versé comme indemnité.

pogonophile a écrit:Enfin, simple question de logique : vous ne voulez pas qu'on vous rajoute du boulot ? C'est pourtant très facile de conditionner une prime à une mission en plus. Alors que le point d'indice, il correspond à ce que vous faites déjà.

C'est aussi très facile de faire une indemnité bidon comme @Graisse-Boulons en a déjà donné des exemples (indemnité mensuelle de technicité, indemnité de sujétion spéciale non spécifiée).

On pourrait augmenter considérablement celles qui existent: doubler (ou même tripler) l'isoe ou la prime de PP serait un bon début.
Sincèrement 100 euros/mois pour préparer les conseils de classe, organiser les heures de vie de classe, rencontrer les parents, se farcir les PAI, les suivis de cas; l'orientation etc.. c'est juste prendre les gens pour des c... Je crois que Pogonophile en conviendra.
Cela fait cinq ans que je fuis cette mission. Cinq ans que je me sens beaucoup plus tranquille.

Pour en revenir au sujet, je n'arrive pas à savoir si on en sortira victorieux. 2003 est encore dans ma mémoire. Je débutais: le mouvement était dur, hyper suivi (certains collègues ont perdu un tiers de leur traitement pendant des mois) et n'a pas abouti. Sera-ce le cas de celui-ci ?

ee a écrit:Je suis terriblement inquiète pour la suite, moins pour nous que pour les cheminots d'ailleurs : comment tu reprends le boulot quand tu as perdu un mois de salaire sans "gagner" autre chose que le vrai-faux retrait du vrai-faux âge pivot avec lequel la CFDT sert la soupe à Macron? mais comment, au bout d'un moment, avec un mouvement qui se délite (c'est la loi du genre, personne ne peut rester mobilisé pendant un temps aussi long), tu peux ne pas reprendre le boulot?

Macron se la joue Thatcher. Il vise la disparition du syndicalisme de lutte, jubile d'un conflit long qui va laisser les plus mobilisés à genoux, ayant perdu beaucoup d'argent et d'énergie, "prouvant" au bon peuple que s'organiser, débattre, gréver et résister ne sert à rien. Et favorisant les amertumes corpos, "nous on a tenu mais pas les profs", "le public a bougé mais pas le privé", "y'en a marre de se battre pour les autres…" etc etc

Moi, ça va, j'aurai fait les deux grandes grèves pour m'opposer à la contre-réforme des retraites, celle de Juppé (l'année où j'étais stagiaire) et celle de Macron (là maintenant). J'ai la chance d'avoir une culture syndicale et politique qui me permet de digérer les défaites et préparer la prochaine lutte qui sera victorieuse demain… mais je mesure à quel point l'échec, quand on y a cru, quand on beaucoup donné, peut laisser un sentiment d'amertume qui empêchera de se re-mobiliser avant longtemps.

J'espère de tout cœur que mon pessimisme sera démenti dans la réalité…

Même génération que toi et mêmes luttes... mais j'en ai aussi connu des victorieuses après 1995 ( Grève du 93 en 1998..., grève pour classer mon établissement en ZEP en Guyane,... ).
Il me semble que cette année a été un véritable réveil pour les générations suivantes et que, donc, il y a de l'espoir.
La réaction de la CFDT (et de l'UNSA) va aussi en faire déciller plus d'un sur la réalité du paysage syndical !

Manif cet après-midi dans petite préfecture de province: mobilisation correcte mais quand même ! C'est samedi, ça ne coûte pas un jour de grève... il faisait beau, les gens sont allés au ski ou faire les soldes. Je suis lasse.

Allez, haut les coeurs ! Oui, la mobilisation n'est pas au niveau qu'on le souhaiterait (et qu'elle devrait être, tout le monde est concerné), mais pour manifester dans une ville bourgeoise, il y a eu du monde dans les rues à plusieurs reprises pendant les vacances, jeudi, hier et aujourd'hui encore. Il y a déjà des actions prévues pour mardi et mercredi) c'est du jamais vu ici. De même dans les autres préfectures, ça bouge régulièrement. Sans compter les lycées qui commencent à voir arriver les E3C. Il y a des coins où ça bouge plus que d'autres, c'est parfois démoralisant, mais on ne lâche rien.

amethyste a écrit:On n'a pas de retraite, mais on a de l'humour !

Il faudrait pouvoir avoir les deux !
Une très chouette animation dans la manif parisienne d'aujourd'hui, de manifestantes d'ATTAC :

Leclochard a écrit:Pour en revenir au sujet, je n'arrive pas à savoir si on en sortira victorieux. 2003 est encore dans ma mémoire. Je débutais: le mouvement était dur, hyper suivi (certains collègues ont perdu un tiers de leur traitement pendant des mois) et n'a pas abouti. Sera-ce le cas de celui-ci ?

On n'a pas tout perdu en 2003... Les collègues qui ont pu partir à la retraite depuis avec un calcul sur les 6 derniers mois ont pu apprécier...

Leclochard a écrit:

On pourrait augmenter considérablement celles qui existent: doubler (ou même tripler) l'isoe ou la prime de PP serait un bon début. 

Sincèrement 100 euros/mois pour préparer les conseils de classe, organiser les heures de vie de classe, rencontrer les parents, se farcir les PAI, les suivis de cas; l'orientation etc.. c'est juste prendre les gens pour des c... Je crois que Pogonophile en conviendra.
Cela fait cinq ans que je fuis cette mission. Cinq ans que je me sens beaucoup plus tranquille.

Pour en revenir au sujet, je n'arrive pas à savoir si on en sortira victorieux. 2003 est encore dans ma mémoire. Je débutais: le mouvement était dur, hyper suivi (certains collègues ont perdu un tiers de leur traitement pendant des mois) et n'a pas abouti. Sera-ce le cas de celui-ci ?

+1. Le montant de la prime PP est un scandale.
On pourrait aussi revaloriser significativement l’indemnité de résidence et payer les HS comme dans le privé.

Voilà, voilà : La révélation d’une liste noire de grévistes jette un froid à la fac de Toulouse

L’université Jean-Jaurès de Toulouse est secouée par la récente révélation d'un échange de courriels internes datant de 2018 invitant à pénaliser des personnels engagés dans le mouvement de grève. Une authentique « liste noire » qui pose la question du fichage politique et celle de la mainmise technologique exercée sur les personnels de la fac.    

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Tivinou a écrit:Manif cet après-midi dans petite préfecture de province: mobilisation correcte mais quand même ! C'est samedi, ça ne coûte pas un jour de grève... il faisait beau, les gens sont allés au ski ou faire les soldes. Je suis lasse.

Même sentiment que toi. Manifestation dans une ville de province, avec des manifestations très pacifiques, du monde sans plus. La perte d'une journée de salaire n'est pas un argument un samedi pourtant. Chacun choisit ses priorités (soldes, foot du petit...). Certains comptent profiter du combat des autres, d'autres s'en fichent et ne s'informent pas. Une part d'entre eux râlera quand il sera trop tard.
Par contre, voir des retraités en manif réchauffe un peu le coeur.

Ah c'est sûr qu'à Marseille si toute la foule des soldeurs avaient participé à la manif, c'était le Grand Soir et la barbe du premier ministre virait illico au blanc immaculé.

En grève demain pour ma part.

Demain aussi, jeudi sûrement, mercredi pas sur.

demain pas grève — mais versement

Mon conjoint fait grève mardi et mercredi, donc je ne fais pas grève demain (on tourne, pour gérer les finances... :| ). Je mettrai de l'argent dans la caisse de grève de mon syndicat à la place. Personne ne fait grève dans mon collège demain. Personne. J'ai honte.

En grève demain. Je ne pense pas qu'on sera nombreux dans mon collège.

En grève demain et nous serons au moins 60 %.

Une idée: l'Etat reverse à tous les syndiqués les crédits d'impots concernant notament les cotisations syndicales mercredi 15... il faudrait lancer un grand mouvement de "re-collecte" vers les caisses de grèves ou les syndicats en lutte: cela serait un bon moyen pour les syndiqués déçus d'appuyer les syndicats qui les défendent vraiment !

Je prends trop de retard dans le programme et ça me culpabilise.
Faire grève, c'est très mal vu dans le privé : un jour ou deux ça passe, mais si ça dure, c'est mauvais pour le niveau des élèves, donc je nuis à l'image de l'établissement donc je risque de nous faire perdre des élèves... je sens cette pression très forte de la part de certains de mes collègues. On n'est plus que deux à faire grève sur les 19 du premier jour. Donc considérés comme extrémistes radicaux.
Mais ne pas faire grève, dans un moment aussi crucial, ça me culpabilise aussi.
Donc j'ai tranché : je bosse demain, je transforme mes cours de SNT en cours de maths pour limiter la casse, et je grève jeudi (y'a manif')...

En grève demain et jeudi (et moi aussi, ça me pose problème, je ne vois certaines classes que le jeudi, inutile de dire que j'ai pris un retard phénoménal, j'essaierai de rattraper des cours plus tard dans l'année).

Pat B a écrit:Je prends trop de retard dans le programme et ça me culpabilise.
Faire grève, c'est très mal vu dans le privé : un jour ou deux ça passe, mais si ça dure, c'est mauvais pour le niveau des élèves, donc je nuis à l'image de l'établissement donc je risque de nous faire perdre des élèves... je sens cette pression très forte de la part de certains de mes collègues. On n'est plus que deux à faire grève sur les 19 du premier jour. Donc considérés comme extrémistes radicaux.
Mais ne pas faire grève, dans un moment aussi crucial, ça me culpabilise aussi.
Donc j'ai tranché : je bosse demain, je transforme mes cours de SNT en cours de maths pour limiter la casse, et je grève jeudi (y'a manif')...

Je te comprends parfaitement (j'ai fait sauter des mardis avec des classes que je n'ai que le mardi et je suis dans un lycée qui se mobilise peu...) : mais sache que tu peux participer aussi au mouvement même si tu es présent en classe : en donnant à une caisse de grève par exemple; je viens de donner au pot commun de la CGT. Depuis que Philippe Martinez nous défend très bien sur les plateaux TV , je trouve tout d'un coup sa moustache très séduisante  . Plus sérieusement :
-Primo, dis-toi qu'à chaque don, tu finances un jour de grève d'un salarié qui sera bien content de voir sa baisse de salaire amortie
-Deuzio, il faut envisager la lutte sur un temps long, car d'ici juin il aura beaucoup de motifs pour faire grève entre l'organisation du bac et le projet de modification du statut du métier d'enseignant qui va vite arriver . Il faut savoir appréhender un combat sur la longue durée : la simple grève ne suffira pas, il va falloir être inventifs et trouver des modes d'actions originaux (et légaux bien sûr).

Voici le lien pour la caisse de grève de la CGT: https://www.lepotsolidaire.fr/pot/solidarite-financiere

J'hésite à faire grève jeudi, ce serait mon 5ème jour, côté finances ça commence à être chaud mais je me dis que c'est maintenant qu'il faut mettre encore davantage de pression.

Pour info : le SE-UNSA Lille appelle à la grève jeudi.

J'ai une petite question qui a déjà été posée mais je ne trouve plus la réponse... Je suis gréviste aujourd'hui et je n'ai pas cours demain. Est-ce que deux jours de salaire vont m'être retirés ?

Non.