Réforme du lycée, E3C, BNS... les associations de professeurs spécialistes reçues au Ministère

Le 13 décembre une délégation des associations de professeurs spécialistes membres de la Conférence a été reçue au ministère par le conseiller pédagogique du Ministre.
Compte-rendu de la réunion ci-dessous.
https://conferenceassociations.blogspot.com/2019/12/compte-rendu-de-laudience-avec-matthieu.html?m=1

Le compte-rendu donne l'impression que pour le ministère c'est « cause toujours », que la réforme est forcément bonne, que tout est sous contrôle et que si cela dysfonctionne c'est parce que certains sont malveillants.
Je me demande finalement si, pour ces associations (représentatives de quoi d'ailleurs ?), démissionner avec pertes et fracas ne serait pas plus « responsable » qu'assister à ces conférences-mascarades.

Démissionner de quoi ?? Nous sommes indépendantes.
On publie un CR informatif. Deux heures de réunion au cours de laquelle on a minutieusement exposé tout ce qui pose problème. Ce sont les associations qui vont au ministère défendre un certain nombre de points cruciaux pour nous. Ça ne marche pas à tous les coups, je te le concède bien volontiers. Mais en HG, pour ne prendre que cet exemple, si nous n'étions pas intervenus, nous ne serions peut-être pas dans le tronc commun, l'horaire serait à l'étiage et certains collègues sur deux établissements !

Et pour info ce n'est pas une conférence. Ce qui s'appelle la conférence c'est la réunion de toutes les associations disciplinaires qui la composent.

VinZT a écrit:Le compte-rendu donne l'impression que pour le ministère c'est « cause toujours », que la réforme est forcément bonne, que tout est sous contrôle et que si cela dysfonctionne c'est parce que certains sont malveillants.
Je me demande finalement si, pour ces associations (représentatives de quoi d'ailleurs ?), démissionner avec pertes et fracas ne serait pas plus « responsable » qu'assister à ces conférences-mascarades.

Ou que le ministère est adepte de la méthode Couhé. Ou plutôt de l'autisme volontaire : ce que je ne vois pas n'existe pas. On a l'impression de deux mondes parallèles : le monde du ministère où la réforme est "Un cadre souple mais sous contrôle."(sic!) et la réalité du terrain qui est tout sauf cadrée et encore moins sous contrôle. On se demande effectivement à quoi servent ces rencontres quand si visiblement le ministère est incapable d'entendre et ne sait répondre que par des platitudes. Un boycott serait plus efficace (ou en tout cas pas moins!). C'est désespérant...

Olympias a écrit:Démissionner de quoi ?? Nous sommes indépendantes.
On publie un CR informatif. Deux heures de réunion au cours de laquelle on a minutieusement exposé tout ce qui pose problème. Ce sont les associations qui vont au ministère défendre un certain nombre de points cruciaux pour nous. Ça ne marche pas à tous les coups, je te le concède bien volontiers. Mais en HG, pour ne prendre que cet exemple, si nous n'étions pas intervenus, nous ne serions peut-être pas dans le tronc commun, l'horaire serait à l'étiage et certains collègues sur deux établissements !

Et pour info ce n'est pas une conférence. Ce qui s'appelle la conférence c'est la réunion de toutes les associations disciplinaires qui la composent.

Merci aux collègues de L APSES et de l'APHG pour tout ce qu'ils font . :malaga:

Tout le monde : les syndicats profs et chefs d'établissement, les associations de profs, les chefs d'établissement, les parents d'élèves annoncent qu'on va vers un bazar garanti avec des risques nombreux mais non, tout va bien: on continue. Le pire est que si il y a des dysfonctionnements on les attribuera aux profs ou aux cde.
J'aime beaucoup l'annonce "tout fonctionnera bien d’ici le 20 janvier. " Ça tombe bien : les 3EC commencent à cette date dans mon lycée.

J'apprends qu'en LV il y a une demande pour permuter les deux sessions d'E3C "pour raisons programmatiques"

(Bien d'accord pour dire que la spé est trop littéraire, mais même nos IPR n'avaient pas voulu l'entendre : imposer deux lectures dans un programme limitatif ne leur posait pas de souci mais ils ne voyaient pas pourquoi la même chose pourrait être envisagée en civilisation).

Prosper de Barante a écrit:Tout le monde : les syndicats profs et chefs d'établissement, les associations de profs, les chefs d'établissement, les parents d'élèves annoncent qu'on va vers un bazar garanti avec des risques nombreux mais non, tout va bien: on continue. Le pire est que si il y a des dysfonctionnements on les attribuera aux profs ou aux cde.

C'est très logique : étant donné que de nombreux enseignants manifestaient leur désaccord avec cette réforme qu'ils estimaient vouée à l'échec, ils l'ont sabotée pour pouvoir dire six mois après "on vous l'avait bien dit"

Ajoute à cela une pincée de "fonctionnaires qui doivent fonctionner", une lichette de "syndicats qui craignent de perdre leur immense pouvoir", et une louche ou deux de "toufasson ce pays/l'EN/le mammouth est irréformable", et ta recette est prête.

Rosanette les collègues de LV pensaient que comme la préparation de CO est chronophage avec une épreuve contre-intuitive (résumer en français ce qu'on entend dans une autre langue), ce serait peut-être mieux de la passer en fin d'année. Mais je ne suis pas prof de langue.
Le verbatim de la réunion est bcp plus long mais le CR plus court. Forcément.

Dame Jouanne a écrit:

VinZT a écrit:Le compte-rendu donne l'impression que pour le ministère c'est « cause toujours », que la réforme est forcément bonne, que tout est sous contrôle et que si cela dysfonctionne c'est parce que certains sont malveillants.
Je me demande finalement si, pour ces associations (représentatives de quoi d'ailleurs ?), démissionner avec pertes et fracas ne serait pas plus « responsable » qu'assister à ces conférences-mascarades.

Ou que le ministère est adepte de la méthode Couhé. Ou plutôt de l'autisme volontaire : ce que je ne vois pas n'existe pas. On a l'impression de deux mondes parallèles : le monde du ministère où la réforme est "Un cadre souple mais sous contrôle."(sic!) et la réalité du terrain qui est tout sauf cadrée et encore moins sous contrôle. On se demande effectivement à quoi servent ces rencontres quand si visiblement le ministère est incapable d'entendre et ne sait répondre que par des platitudes. Un boycott serait plus efficace (ou en tout cas pas moins!). C'est désespérant...

Mais c'est nous qui avons demandé à être reçus ! Justement pour bien mettre le doigt sur ce qui pose problème.

Olympias a écrit:Rosanette les collègues de LV pensaient que comme la préparation de CO est chronophage avec une épreuve contre-intuitive (résumer en français ce qu'on entend dans une autre langue), ce serait peut-être mieux de la passer en fin d'année. Mais je ne suis pas prof de langue.
Le verbatim de la réunion est bcp plus long mais le CR plus court. Forcément.

Je suis comme Rosanette, fort surprise car rien n'a été demandé aux enseignants via L'APLV.
Pour ma part, ce n'est pas l'épreuve qui choque mais les éléments d'implicite dans des sujets qui n'en comprennent pas toujours mais le barème l'exige. Bah oui, il eu été pratique que les concepteurs de sujets eussent une idée de la grille d'évaluation au préalable !
Mais c'est la même chose pour l'épreuve de compréhension écrite. Aucun guidage, aucune question autre que "vous dégagez l'essentiel du document". Les élèves vont y aller au talent ou au doigt mouillé.
Si le MEN pouvait comprendre qu'à ce niveau là compréhension se guide un chouïa....

Olympias a écrit:Rosanette les collègues de LV pensaient que comme la préparation de CO est chronophage avec une épreuve contre-intuitive (résumer en français ce qu'on entend dans une autre langue), ce serait peut-être mieux de la passer en fin d'année. Mais je ne suis pas prof de langue.
Le verbatim de la réunion est bcp plus long mais le CR plus court. Forcément.

En terminale, c'est déjà la première épreuve à passer, sur des modalités identiques (et je connais de plus en plus de collègues de collège qui tendent à évaluer la CO de cette manière, avec un CR libre en français).

Pour le coup je ne saisis effectivement pas la logique, même avec tes explications (mais merci beaucoup malgré tout). Les élèves font souvent beaucoup plus de CO que d'expression écrite, à la limite j'aurais compris que cette dernière soit présentée comme chronophage (il est dur de les faire rédiger en phase d'entraînement car ça demande beaucoup de l'autonomie et beaucoup de différenciation).

Olympias a écrit:

Dame Jouanne a écrit:

VinZT a écrit:Le compte-rendu donne l'impression que pour le ministère c'est « cause toujours », que la réforme est forcément bonne, que tout est sous contrôle et que si cela dysfonctionne c'est parce que certains sont malveillants.
Je me demande finalement si, pour ces associations (représentatives de quoi d'ailleurs ?), démissionner avec pertes et fracas ne serait pas plus « responsable » qu'assister à ces conférences-mascarades.

Ou que le ministère est adepte de la méthode Couhé. Ou plutôt de l'autisme volontaire : ce que je ne vois pas n'existe pas. On a l'impression de deux mondes parallèles : le monde du ministère où la réforme est "Un cadre souple mais sous contrôle."(sic!) et la réalité du terrain qui est tout sauf cadrée et encore moins sous contrôle. On se demande effectivement à quoi servent ces rencontres quand si visiblement le ministère est incapable d'entendre et ne sait répondre que par des platitudes. Un boycott serait plus efficace (ou en tout cas pas moins!). C'est désespérant...

Mais c'est nous qui avons demandé à être reçus ! Justement pour bien mettre le doigt sur ce qui pose problème.

Oui, je m'en rend compte maintenant... Comment ai-je pu imaginer un seul instant que le ministère souhaiterai avoir une réunion pour entendre comment la base vit sa magnifique réforme?

Merci pour le compte rendu. C'est à se taper la tête contre les murs.

Olympias a écrit:Démissionner de quoi ?? Nous sommes indépendantes.
On publie un CR informatif. Deux heures de réunion au cours de laquelle on a minutieusement exposé tout ce qui pose problème. Ce sont les associations qui vont au ministère défendre un certain nombre de points cruciaux pour nous. Ça ne marche pas à tous les coups, je te le concède bien volontiers. Mais en HG, pour ne prendre que cet exemple, si nous n'étions pas intervenus, nous ne serions peut-être pas dans le tronc commun, l'horaire serait à l'étiage et certains collègues sur deux établissements !

Et pour info ce n'est pas une conférence. Ce qui s'appelle la conférence c'est la réunion de toutes les associations disciplinaires qui la composent.

C'est ce qui arrive à des collègues d'autres disciplines. Que leur a-t-il manqué pour ne pas être écoutés ? Peut-on se satisfaire d'une lutte d'influence entre associations disciplinaires ? (la mienne y participe, je le comprends, mais sur le fond ça me déprime car nous perdons tous collectivement).Plus généralement, que faut-il faire à présent puisque le ministère continue de faire la sourde oreille comme le montre ce CR ?

Merci Olympias pour ce compte-rendu même si le contenu est plutôt déprimant. Cela donne vraiment 'impression que tout ça tourne en rond. On a beau faire remonter du terrain nos expériences pour dire que cela ne va pas, on nous répond : "Je sais bien mais quand même". Je laisse tomber, ça me fatigue. C'est sans doute "trop intelligent, trop subtil, trop technique" pour le béotien que je suis.
En espérant que 2020 commence sous de meilleurs auspices. Bon réveillon à tous et à l'année prochaine !