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- BrindIfFidèle du forum
Complètement d'accord avec ça !Prezbo a écrit:Les lycées d'aujourd'hui n'arrivent pas à suivre une explication de façon continue s'ils ne sont pas occupés, ils décrochent et bavardent.
La prise de note en cours reste un outil puissant pour obliger à l'attention, développer les capacité de synthèse et réécriture, donner des habitudes de rédaction...
J'aimerais aussi avoir des sources plus solides.
Mon raisonnement ci-dessus s'appuyait sur deux discours entendus, mais je n'ai pas la référence :
- un prof à l'IUFM qui nous avait résumé des méthodes pédagogiques diverses à travers l'histoire, et qui disait qu'à certaines époques, prendre des notes était considéré comme moins bien (mais c'est très loin tout ça, et si ça se trouve il pipotait ?)
- une collègue de Neoprof spécialisée en écriture qui a régulièrement des élèves incapables de savoir ce qu'ils sont en train d'écrire.
Ma conviction perso, c'est qu'on apprend les méthodes de maths en les appliquant, ie en faisant les exos. C'est ma priorité en cours, faire en sorte que les élèves fassent les exos. Par réaction, ils sont très très demandeurs de cours magistraux et de jolis exos corrigés à recopier bien proprement dans leurs cahiers
Pour autant je fais aussi un cours avec les définitions, les règles essentielles et les méthodes, mais aussi court que possible.
- MathadorEmpereur
Cela me fait penser aux échos que j'ai eus d'un amphi en ESPE sur la pédagogie de projet où un intervenant exposait l'histoire de la démarche projet… et se serait fait laminer sur l'exactitude historique du contenu par les stagiaires d'histoire-géographieBrindIf a écrit:- un prof à l'IUFM qui nous avait résumé des méthodes pédagogiques diverses à travers l'histoire, et qui disait qu'à certaines époques, prendre des notes était considéré comme moins bien (mais c'est très loin tout ça, et si ça se trouve il pipotait ?)
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Badiste75Habitué du forum
Je ne suis pas prof ESPE ou IUFM mais je suis assez d'accord que "faire du cours entièrement recopié au tableau" reste davantage un outil de gestion de classe qu'autre chose. Se faisant, on relègue les exercices encore plus à la maison et là pas de prof pour orienter. Je pense que c'est exactement le genre de pratiques qui visent à augmenter les inégalités. Si je faisais à mes élèves d'un lycée public du 9-3 les cours magistraux de mon prof de 1S d'il y a vingt ans dans mon lycée privé et sélectif d'un coin tranquille du Nord de la France, j'aurais le feu dans la classe. Et des résultats abominables aux examens. Evidemment que la mise en activité est beaucoup plus difficile à gérer que le cours magistral : mais c'est comme tout, ils finissent par comprendre que c'est dans leur intérêt. En ce sens le travail avec les familles est primordial. Maintenant, encore une fois si j'avais 10h par semaine pour faire le programme de 1G vu les lacunes abyssales de beaucoup, j'opterais peut-être pour la solution cours entièrement recopié. Mais je n'ai que 4h!
- MoonchildSage
Prezbo a écrit:BrindIf a écrit:Cela n'a pas toujours été une évidence. L'usage d'un bon manuel, la mémorisation par coeur et le suivi attentif d'une démonstration n'étaient-ils pas considérés comme de meilleures méthodes à d'autres époques ?Badiste75 a écrit:C’est une évidence que c’est mieux de tout faire écrire.
J'ai parfois l'impression de faire tout écrire faute de mieux pour canaliser l'attention de mes élèves, et que de toutes façons certains recopient sans aucune intelligence des mots écrits.
Je ne suis pas tout à fait d'accord... Quand j'étais au lycée puis en prépa (fin années 80, début 90), le cours était systématiquement recopié au tableau. Pas de fiches et encore moins de fiches à trou. Pourtant les manuels de l'époque étaient plutôt de meilleures qualité que ceux d'aujourd'hui, on aurait tout aussi bien pu nous dire "allez y lire le cours"...
A l'époque, l'idée qu'il fallait suivre le cours, le reformuler et le prendre en note ne faisant pas vraiment débat. Il a fallu que j'arrive en 5/2 pour que la prise de note deviennent facultative.
A tel point que quand j'ai été titularisé prof en 2002 (sans jamais être passé par un IUFM mais chut) je ne savais même pas vraiment qu'il existait d'autres méthodes.
J'ai aussi connu comme élève cette période fin années 80/début 90 durant laquelle on recopiait des cours entièrement écrits au tableau mais je n'analyserais pas forcément l'omniprésence de cette pratique comme la preuve qu'à l'époque "on savait qu'écrire le cours était la meilleure manière d'apprendre les maths".
J'écarte tout de suite l'option "le cours est dans le manuel, allez le lire" car je crois que finalement peu de profs de maths arrivent à se satisfaire d'un cours qu'ils n'ont pas eux-même mis en forme et intégré à leur progression. Et même si, à l'époque, le public du lycée était plus solide, en maths il est quand même plus efficace d'expliquer le cours en classe en soulignant des points clés que d'adopter un format de classe inversée qui, dans un premier temps, laisse les élèves assez démunis devant la découverte de notions nouvelles ; ça peut certainement marcher avec un public qui a un niveau de connaissance suffisant et une certaine autonomie intellectuelle mais, sauf quelques cas exceptionnels, pour ma génération j'aurais placé cette étape plutôt entre bac+1 et bac+3.
Cependant, je ne suis pas du tout sûr que le débat "cours copié à la main vs polycopiés complétés ou commentés en classe" ait été à l'époque tranché pour des raisons de "bon sens pédagogique" ; je pense plutôt que la question ne se posait pas car les enseignants de lycée ne disposaient pas des moyens d'édition et de reprographie qui se sont développés au cours de la décennie suivante et ont permis de mettre en place les "autres méthodes" que nous avons découvertes par la suite en tant qu'enseignants. En dépit de l'inégalable charme de leur odeur alcoolisée, les polycopiés stencils de ma jeunesse n'offraient pas un support d'une très grande qualité ; et même à l'université, j'ai pu constater l'évolution typographique entre les polys de cours qui étaient distribués ou vendus quand j'étais en DEUG et ceux rédigés quelques années plus tard alors que je traînais en troisième cycle et que je sévissais comme vacataire en TD.
Quant à l'idée qu'il "fallait suivre le cours, le reformuler et le prendre en note", je me demande si elle n'est pas un peu idéalisée car, même si au lycée j'arrivais encore à suivre et à comprendre le cours en "direct live" (ça c'est gâté par la suite ; je n'étais pas fait pour les rythmes plus soutenus), je n'ai pas vraiment le souvenir de l'avoir reformulé : je recopiais mot-à-mot, y compris lorsque j'avais un petit passage à vide, mais ce n'était pas vraiment ce qu'on appelle de la prise de note telle que je devais la pratiquer en français ou en histoire.
Je ne me prononcerai pas pour le collège où, quelle que soit la discipline, il est peut-être encore nécessaire de faire écrire les élèves tout simplement pour qu'ils acquièrent une certaine rapidité d'exécution, mais en ce qui concerne les maths au lycée, je persiste à penser que la question de la copie du cours en temps réel en classe n'est pas du tout primordiale. Comme je l'ai déjà écrit dans un message qui se trouve encore en page 1 de ce fil, au lycée il y a suffisamment de matière à "faire écrire des maths" avec les corrections d'exercices pour qu'on puisse adopter d'autres modalités pour la partie cours.
- Badiste75Habitué du forum
Complètement d’accord avec Moonchild.
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