Retrouver de la crédibilité

Bonjour

Je suis professeur des écoles stagiaire.
Lorsque je suis arrivée dans mon école, la titulaire que je remplace à 1/4 temps a très mal pris le fait que je sois stagiaire : nos relations ont été très très tendues toute la première période, mais je pense avoir réussi à faire mes preuves auprès d'elle, nos relations sont plus apaisées, la communication est rétablie même si j'ai l'impression de ne pas être totalement légitime à ses yeux (elle aurait aimé quelqu'un d'aguerri pas une nouvelle entrante dans la profession : c'est ma première année d'enseignement, je suis partie de zéro, j'ai donc eu beaucoup de chemin à faire).
Par contre, ce n'est pas pareil avec mes élèves ... En début d'année, elle m'a complètement décrédibilisée auprès d'eux, en me présentant comme une "remplaçante", pas "une vraie maitresse", qu'il fallait qu'ils lui rapportent tout ce qui ne va pas avec moi ...
Alors que mes relations sont de nouveau sereines avec ma binôme, je n'arrive pas à retrouver de la crédibilité auprès de mes élèves : ils ne me respectent pas, me corrigent pensant avoir raison alors que non (!) "Maitresse, tu t'es trompée !", "Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire !" ... Ils remettent tout en doute, ne me croient pas, et ne me respectent pas. J'ai beau essayer d'imposer un cadre, sévir, les mots qui sortent de ma bouche n'ont aucun effet ! (alors que tout se passe bien dans la deuxième classe que j'ai à 1/4 temps !). Les punitions les font rigoler, je n'ai aucune emprise sur eux, tout glisse ... Ma PEMF qui est venue me voir en classe à 2 reprises me dit elle aussi que je pâtis encore du conflit avec la titulaire depuis le début d'année, et qu'effectivement ce que je mets en place ne fonctionne pas ...
Bientôt les vacance, et qui dit nouvelle période dit nouveau départ !
Que faire pour avoir de la crédibilité à leurs yeux ?
Merci de vos conseils

Tu en as discuté avec la fameuse titulaire ? Est-elle consciente des dégâts qu’elle a causés ?

Effarant ! Elle n'a jamais été débutante, elle ?

En effet, elle doit t'appuyer auprès des élèves pour réparer ce qu'elle a causé.
Je pense pouvoir t'assurer que cette attitude de ton "binôme" (hum hum) n'est pas, loin s'en faut, très répandue. Cela te fait une belle jambe et il va bien falloir terminer l'année dans les meilleures conditions possibles, mais il faut aussi voir plus loin.

Ce n'est pas une entrée dans le métier facile pour toi.

Kihya a écrit:Bonjour

Je suis professeur des écoles stagiaire.
Lorsque je suis arrivée dans mon école, la titulaire que je remplace à 1/4 temps a très mal pris le fait que je sois stagiaire : nos relations ont été très très tendues toute la première période, mais je pense avoir réussi à faire mes preuves auprès d'elle, nos relations sont plus apaisées, la communication est rétablie meme si j'ai l'impression de ne pas etre totalement légitime à ses yeux (elle aurait aimé quelqu'un d'aguerri pas une nouvelle entrante dans la profession : c'est ma première année d'enseignement, je suis partie de zéro, j'ai donc eu beaucoup de chemin à faire).

Tu es stagiaire, c'est comme ça. Elle peut parfaitement être déçue de ne pas avoir le binôme souhaité, mais elle ne peut pas faire peser sur toi le poids de sa déception. Par ailleurs, tu n'as pas à lui prouver ta légitimité: elle n'est pas ton supérieur hiérarchique.

il fallait qu'ils lui rapportent tout ce qui ne va pas avec moi ...

Quelle saleté...

Les punitions les font rigoler, je n'ai aucune emprise sur eux, tout glisse ...

Quelles sont tes relations avec les parents d'élève?

Ma PEMF qui est venue me voir en classe à 2 reprises me dit elle aussi que je pâtis encore du conflit avec la titulaire depuis le début d'année, et qu'effectivement ce que je met en place ne fonctionne pas ...

Et que compte-t-elle faire? Quels conseils te donne-t-elle?

J'ai bien conscience que je suis dans une relation exécrable avec la titulaire, mais pour le moment elle me tolère, et je ne suis pas sûre de pouvoir obtenir mieux :lol: Je n'envisage aucun geste de soutien de sa part ... Nous communiquons, elle ne me fait plus de coups bas, je m’estime heureuse, et j’attends avec impatience le mois de juillet pour partir de là :lol:

Ma PEMF a mis les pieds dans le plat avec ma collègue, c'est elle qui s'est posée comme médiatrice et qui a permis d'apaiser la situation. Nous sommes à un stade où la situation ne me semble pas pouvoir évoluer en mieux, même avec le temps. Nous avons conclu une trêve, elle me tolère et c'est déjà beaucoup vu d'où nous sommes parties.

Avec les parents, j'ai de très bons échos, apparemment les enfants m'aiment bien. Je n'ai eu aucune critique depuis le début de l'année de leur part (du moins je n'ai rien entendu).

Par contre, j'aimerais vraiment trouver quelque chose pour montrer aux élèves que quoi qu'il se dise dans mon dos, je tiens la route et que je suis une "vraie maîtresse", donc qu'ils m'acceptent et se comportent comme des élèves avec moi.
Faut il que je sois plus intransigeante ? Boulot-boulot-boulot, aucun répit ? Jusqu’où aller dans les sanctions lorsque tout glisse sur eux ? J'ai essayé l'isolement du groupe (être assis sur une chaise dans un coin), passer la récré à coté de moi, arrêter les activités qui partent dans tous les sens (j'ai interrompu la musique, les séances d'anglais ...), en parler aux parents à la sortie ... Rien n'a d'impact !
Ou au contraire les prendre à contre-pied et essayer de trouver des activités sympa qu'ils ne pratiquent pas avec l'autre maîtresse ? (je pensais les faire participer à un concours)
J'aimerais trouver une solution "électrochoc" en quelque sorte qui me permette de forcer leur respect et d'avoir de la crédibilité auprès d'eux, indépendamment de ce qui peut se dire à l'extérieur.

Bonsoir,
Je ne suis pas PE, mais à te lire, il me semble que tu dois faire attention à faire la part des choses: une partie des comportements que tu décris ne sont, je pense, pas à mettre sur le compte d'un manque de crédibilité pour les élèves. Je ne pense pas qu'ils aient en permanence à l'esprit ce que leur a dit ta "binôme". Il me semble plutôt probable que tu aies affaire à des comportements de gamins pas très bien élevés (pas nécessairement méchants), comme il y en a malheureusement plein.
Quel(s) niveau(x) as-tu?

Si, de plus, tu as de très bons échos de la part des parents, il me semble qu'il ne faut pas te faire de bile, et te concentrer sur comment corriger les comportements problématiques sans t'interroger plus que ça sur une perte possible de crédibilité.

Des collègues professeurs des écoles pourront t'apporter plus de lumières que moi, certainement...

Bonsoir,

J'ai fait face à une situation comparable à certains points de vue (une classe de 1re difficile à cause de propos malveillants). Quelques conseils d'après cette expérience.
Je crois qu'il ne faut pas essayer d'être autre chose que ce que tu es ou de faire autrement : aie l'indulgence qui est la tienne habituellement, fais des projets "sympas" si ça te convient effectivement, etc. Surtout ne te pose pas en concurrence avec l'autre maîtresse (m^me si c'est elle qui a initié la situation)car c'est un peu ce qu'on lit en filigramme quand tu parles de faire des activités sympas qu''ils n'en font pas avec elle.
En classe, prends le temps de leur montrer qu'avec toi ils apprennent des choses, qu'ils progressent, montre-leur que tu es une bonne enseignante. Parle-leur aussi de tes autres élèves. Je te suggère de prendre un temps avec eux avant les vacances pour faire un petit bilan et éventuellement rétablir certaines vérités: "Certains ont cru que je n'étais pas une vraie maîtresse, etc", évidemment sans mettre en cause ta collègue. Cela te permettra de repartir sur des bases plus saines à la rentrée.
Personnellement, j'ai cru que mon travail parlerait pour moi, mais ça n'a pas été suffisant. C'est une collègue qui m'a conseillé de leur dire qu'effectivement je savais préparer les élèves au bac, de mettre en valeur mes qualités professionnelles. Parler avec les élèves aussi a aidé.
Avec ma classe, ça va mieux, je ne sens plus l'hostilité de début d'année, mais ils restent bavards, peu autonomes... comme avec mes collègues. Donc, comme le dit Kimberlite, il y a des comportements qui trouvent certainement leur explication ailleurs que dans le dénigrement que tu as subi de la part de ta collègue.

Bon courage!

Kihya a écrit:
Faut il que je sois plus intransigeante ? Boulot-boulot-boulot, aucun répit ? Jusqu’où aller dans les sanctions lorsque tout glisse sur eux ? J'ai essayé l'isolement du groupe (être assis sur une chaise dans un coin), passer la récré à coté de moi, arrêter les activités qui partent dans tous les sens (j'ai interrompu la musique, les séances d'anglais ...), en parler aux parents à la sortie ... Rien n'a d'impact !
Ou au contraire les prendre à contre-pied et essayer de trouver des activités sympa qu'ils ne pratiquent pas avec l'autre maîtresse ? (je pensais les faire participer à un concours)
J'aimerais trouver une solution "électrochoc" en quelque sorte qui me permette de forcer leur respect et d'avoir de la crédibilité auprès d'eux, indépendamment de ce qui peut se dire à l'extérieur.

À mon avis, une solution électrochoc, avec des enfants et dans ce contexte, ça n'existe pas. En revanche, un équilibre entre intransigeance (en choisissant sur quoi tu seras intransigeante: tels et tels comportements toujours en relation avec le travail et la vie en collectivité) et activités sympas, qu'il s'agit de présenter comme telles (un concours, c'est pas mal, mais dans ce cas, en trouver une ou deux autres en AP ou en EPS peut renforcer le dispositif). Et de ce point de vue, proposer des récompenses (lecture offerte de ta part, des jeux libres en échange d'un comportement impeccables, des videos ou des diffusions d'images soit en collectif, soit en individuel si tu as un coin informatique — bref, la liste est infinie: évidemment ne pas “tout faire”, mais choisir un nombre raisonnable de choses qui correspondent à leurs intérêt), ça peut avoir un effet, en les instaurant en échange du comportement et du travail attendus, et en créant un contraste entre les offrir et les retirer. C'est à manier avec doigté, évidemment, en évitant que ça soit perçu comme un chantage pour que cela soit compris comme un échange, et en s'arrangeant (éventuellement via contrat) pour que les plus difficiles puissent en recevoir en faisant des progrès (ça n'est pas la carotte et le bâton, plutôt la carotte et l'absence de carotte).