Grève contre la réforme des retraites à partir du 05/12.

nc33 a écrit:Le gouvernement semble craindre les blocages de facs/lycées par des étudiants (surtout quand les exams approchent) ainsi que les pillages de jolies rues de Paris proches de Élysée, mais le reste... j'ai des doutes.

e-Wanderer a écrit:La question ne se posera sans doute même pas : les étudiants tiennent une AG demain et envisagent un blocage des bâtiments. Vu le climat social actuel et les tensions qu'il y a déjà eu ces dernières semaines dans différentes universités, je ne serais pas étonné que ce soit un mouvement assez dur…

Question : À quoi reconnaît-on un universitaire expérimenté ?

Réponse:

Et actuellement, la présidence de Paris 1 s'amuse à fermer tous les sites d'enseignement (sauf le Panthéon : ils ont mis des flics qui fouillent à l'entrée...) afin d'empêcher les étudiants de se réunir en AG et de décider, potentiellement, d'un blocage. Les agents sont donc appelés à rester chez eux, pour travailler, ou pas, on ne sait pas bien.
Je n'ai jamais vu une telle panique (bon, faut dire que Tolbiac avait mangé sévère avec Parcoursup) et une telle volonté d'empêcher les étudiants de se mettre en mouvement.

Pat B a écrit:Moi j'ai un collègue qui est totalement en accord avec cette réforme, qu'il juge plus juste puisque pour lui, c'est pas juste que ceux qui cotisent moins (à cause de carrière en dents de scie) gagnent autant que les autres à la retraite... Je précise que  je suis dans le privé, on compte actuellement les 25 meilleurs années. Vive la solidarité...
Et quand je lui fait remarquer que donc, il accepte de gagner moins, il me répond que de toute façon, on est forcés d'en arriver là, puisqu'il y a de plus en plus de retraités, il n'y a pas d'autre choix...
Et pourtant, on a une mobilisation exceptionnelle, à côté... mais j'ai visiblement quelques collègues qui sont d'irréductibles macroniens.
Donc il y a des profs qui ne font pas grève par idéologisme politique, ça existe... Certes, dans le privé.

Je rejoins parfaitement l'avis de ton collègue. En quoi est-ce grave? Chacun est libre de son opinion...

Ernst a écrit:SI j'ai bien compris, le PPCR est le nom donné à l'ensemble des outils d'évaluation et de promotion des employés de la fonction publique. Pour nous, donc, les échelons et toutes ces sortes de choses.
Fort bien.
D'une part, que j'ignore ce nouvel acronyme ne signifie pas que j'ignore ce chapitre de nos carrières. D'autre part, pourquoi me sentirais-je concerné par cela plus que de raison ? Mon employeur m'offrira la promotion qui lui sied. Si je suis l'objet d'une inspection, d'une évaluation ou d'un entretien "rendez-vous de carrière", je ferai de mon mieux pour donner satisfaction et partager ma façon de travailler ainsi que ma vision des choses. Au-delà de cela, qu'ai-je à y voir, à y faire, de plus ?

Énorme !

Cedric a écrit:

Pat B a écrit:Moi j'ai un collègue qui est totalement en accord avec cette réforme, qu'il juge plus juste puisque pour lui, c'est pas juste que ceux qui cotisent moins (à cause de carrière en dents de scie) gagnent autant que les autres à la retraite... Je précise que  je suis dans le privé, on compte actuellement les 25 meilleurs années. Vive la solidarité...
Et quand je lui fait remarquer que donc, il accepte de gagner moins, il me répond que de toute façon, on est forcés d'en arriver là, puisqu'il y a de plus en plus de retraités, il n'y a pas d'autre choix...
Et pourtant, on a une mobilisation exceptionnelle, à côté... mais j'ai visiblement quelques collègues qui sont d'irréductibles macroniens.
Donc il y a des profs qui ne font pas grève par idéologisme politique, ça existe... Certes, dans le privé.

Je rejoins parfaitement l'avis de ton collègue. En quoi est-ce grave? Chacun est libre de son opinion...

Soit, tu es libre de ton opinion. Mais plus tard il sera peut-être trop tard. Si la réforme passe, tu pleureras au moment de la retraite et tu n'auras sans doute aucun regret de ne pas avoir perdu quelques jours de 30e pour grève.
J'ai fait grève en 2003 pour la réforme Fillon. En vain, mais je garde la tête haute.

@Cedric : Absolument. Il est juste que nous ayons une retraite bien inférieure à celle d'un *insérez ici une profession grassement payée* à 10 000 euros par mois, puisque nous cotisons moins que lui. Songez : si nous avions la même retraite, ce pauvre homme verrait son train de vie diminuer considérablement ! Il serait peut-être obligé de revendre sa maison secondaire, ou de la louer un ou deux mois par an ! Alors que le prof, lui, est habitué à vivre de peu : la différence sera à peine visible (surtout qu'ayant travaillé jusqu'à 64 ans pour gratter le moindre euro, il sera sûrement devenu à moitié fou et ne se rendra plus compte de rien). Ce serait gâché de lui donner de quoi dîner au Fouquet's alors qu'il ne sait apprécier que le pot-au-feu, comme M. Loisel.
Enfin, sauf s'il a pris beaucoup d'heures supp au lieu de glander : à ce moment, plus gros salaire, plus grosse cotisation, plus grosse retraite. Ce n'est que justice.
Et puis on est libre de placer nos économies intelligemment pour se ménager un complément de retraite si on veut. Arrêtez de râler un peu.
Et soyez réalistes : il y a de plus en plus de retraités, donc tout le monde doit se serrer la ceinture, c'est comme ça. Ce n'est pas comme si la France était un pays riche.

"si quelqu'un te giffle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre." ...
(Matthieu 5, 38-42).

Thalia de G a écrit:
J'ai fait grève en 2003 pour la réforme Fillon. En vain, mais je garde la tête haute.

J'irai manifester demain mais j'ai toujours été persuadée que d'ici à mon éventuelle retraite, il y aura encore d'autres réformes des retraites: 2003, c'était il n'y a pas si longtemps. 1995 non plus. Donc dans les trente prochaines années, il y a le temps de se passer des choses...

Pour le coup chacun est libre de son opinion, et je ne pense pas que vilipender nos collègues en désaccord soit productif, par contre il y a une chose dont Cédric ne parle pas, c'est l'injustice de changer un contrat de façon unilatéral alors qu'il est trop tard pour changer de carrière pour certains, et j'aimerais bien avoir son point de vue la dessus.
Personnellement je suis aussi dans le privé et la réforme ne m'impactera pas énormément non plus, je ferais plus grève par idéologie que par nécessité.

Lédissé a écrit:@Cedric :
Enfin, sauf s'il a pris beaucoup d'heures supp au lieu de glander : à ce moment, plus gros salaire, plus grosse cotisation, plus grosse retraite. Ce n'est que justice.

Sauf erreur de ma part, les heures sup n'étant plus fiscalisées, elles ne donnent pas lieu à cotisation ?

Phylia a écrit:

Lédissé a écrit:@Cedric :
Enfin, sauf s'il a pris beaucoup d'heures supp au lieu de glander : à ce moment, plus gros salaire, plus grosse cotisation, plus grosse retraite. Ce n'est que justice.

Sauf erreur de ma part, les heures sup n'étant plus fiscalisées, elles ne donnent pas lieu à cotisation ?

EXACT !

Bonjour ! Vivement la journée de demain.

Question annexe : je suis vacataire en fac, et celle-ci va être bloquée à partir de demain. Savez-vous si les cours que je dois assurer et qui seront annulés me seront quand même payés ? Ça me semblerait parfaitement logique, mais vu ce qu'on voit aujourd'hui...

Lokomazout a écrit:"si quelqu'un te giffle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre." ...
(Matthieu 5, 38-42).

".... tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure." (Exode 21,23-25)

Je préfère en définitive..

Tonio Kröger a écrit:Bonjour ! Vivement la journée de demain.

Question annexe : je suis vacataire en fac, et celle-ci va être bloquée à partir de demain. Savez-vous si les cours que je dois assurer et qui seront annulés me seront quand même payés ? Ça me semblerait parfaitement logique, mais vu ce qu'on voit aujourd'hui...

Tout dépend de la mesquinerie de la structure qui vous emploie... Il n'y a pas de règle, et j'ai vu les deux pratiques : ne pas payer les heures non faites lorsqu'elles sont annulées, ou bien les régler.

Merci ! Je m'en doutais un peu... On va déjà attendre de voir ce que ça donne sur le terrain.

Certains ont tort de prendre mon fatalisme pour de la soumission. Je refuse précisément d'exercer en France pour minimiser le risque de conflit, entre autres avec des CdE abusifs... Je suis aussi tristement connu pour ma tendance, disons, à l'emportement.
Ce que je veux dire n'a rien à voir avec la soumission ou autre forme de larbinisme (A. Césaire). Bien au contraire, je me réserve le droit de claquer la porte, de poser mes conditions, droit non légal mais moral que j'ai au demeurant déjà exercé. Je me suis tracé une ligne rouge, en termes de respect à mon endroit, de rémunérations, de conditions de travail, etc. Je comprends tout à fait que certains collègues puissent vivre un enfer, en général provoqué par des comportements abusifs de la part de l'institution, parfois aussi de nos élèves et des familles.

Je sais très bien à quoi servent les échelons, j'ai déjà participé au mouvement (intra). Je connais ce jeu de chaises musicales, divertissant cette cynique gérontocratie qu'est l'Éducation Nationale.
La réforme du PPCR ? Et alors ? Renseignements pris, cela ne me semble pas changer radicalement les choses. N'ayant jamais été inspecté (hors année de stage évidemment), je ne peux qu'accueillir avec curiosité toute proposition de changement.

Dans un sens, je trouve si souvent inique et absurde le fonctionnement de l'Éducation Nationale que je me réjouis de tout coup de pied dans la fourmilière, sans me poser trop de questions sur le reste !

Ce qui peut vous paraître une adhésion (à qui ? à mes supérieurs ? au macronisme ? à un parti ? je ne suis militant d'aucune sorte !), n'est qu'un pragmatisme. Mes conditions de travail me conviennent. La retraite n'a jamais rien représenté pour moi, comme le résume un autre membre, je fais partie de cette génération qui n'y a jamais vraiment cru. Je ne suis pas idiot, je vois bien que les conditions de notre métier se dégradent à grande vitesse mais, pour l'heure, j'y trouve encore mon compte. Le jour où j'estimerai insupportables les efforts que je consacre à ce travail au vu de la rémunération, je prendrai une feuille blanche, un stylo, et merci bonsoir !
Chacun fixe sa limite.

@Ernst : je crois que je voyais les choses comme toi il y a encore peu de temps. Je ne suis pas parti à l'étranger. Et j'ai changé d'avis, lors de la réforme du collège.
Profite tant que c'est possible

Ernst, tu crois qu'à 40 ans avec peut-être une famille et des prêts sur le dos, tu ne seras pas pris au piège ?

gauvain31 a écrit:

Condorcet a écrit:

almuixe a écrit:Je le comprends comme "Ils abandonneront le projet" (ou alors ils ne tiendront plus les forces de l'ordre )

"On ne tiendra pas" : on devra lâcher du lest.
Cela fait un bon moment que les forces de l'ordre sont en roue libre.

Et tonton Christophe va leur offrir de beaux joujoux pour Noël

L'Obs a écrit:Deux PME françaises ont remporté ce mercredi 27 novembre l’appel d’offres lancé fin 2018 par le ministère de l’Intérieur pour la fourniture de plusieurs centaines de lanceurs de balles de défense (LBD).

Un premier marché, d’une valeur de 727 450 euros, a été attribué au groupe Rivolier pour la fourniture d’un lanceur à six coups, selon le bulletin officiel des annonces des marchés publics. Cela inclut 180 LBD et leur équipement.

Le second marché a été remporté par Alsetex, qui devra fournir 1 280 lanceurs de balles de défense mono-coup, apprend-on sur BFMTV, pour 1,638 million d’euros. L’usine sarthoise produira aussi 270 lanceurs à quatre coups et 180 lanceurs à six coups, selon « Ouest-France ».

L’utilisation de lanceurs de balles de défense par les forces de l’ordre est régulièrement dénoncée depuis le début des manifestations des « gilets jaunes ». Plusieurs manifestants ont porté plainte pour des violences commises dans ce cadre-là.

https://www.nouvelobs.com/societe/20191128.OBS21695/l-etat-commande-de-nouveaux-lbd-a-deux-pme-francaises.html

Avatar des Abysses a écrit:

Phylia a écrit:

Lédissé a écrit:@Cedric :
Enfin, sauf s'il a pris beaucoup d'heures supp au lieu de glander : à ce moment, plus gros salaire, plus grosse cotisation, plus grosse retraite. Ce n'est que justice.

Sauf erreur de ma part, les heures sup n'étant plus fiscalisées, elles ne donnent pas lieu à cotisation ?

EXACT !

Non, il y a toujours cotisation RAFP, remboursée par l'employeur, et sans la limite des 5%

almuixe a écrit:Ernst, tu crois qu'à 40 ans avec peut-être une famille et des prêts sur le dos, tu ne seras pas pris au piège ?

Attention, ne faites pas de votre mode de vie une généralité ou une forme d'accomplissement applicable à tous.
De plus, vous ne connaissez ni mon âge ni mon mode de vie, auquel cas vous sauriez que vos clichés ne me concernent pas.

Clichés... Clichés...
Quand tu hésites à allumer ton chauffage, quand tu limites tes déplacements le week-end (je ne parle même pas de sorties, juste de déplacement d'un point A à un point B), crois-moi, ce n'est pas du cliché.

Belle grève chez nous. Beaucoup de monde à la manifestation.Il y avait très longtemps que je n'avais pas vu cela.

Communiqué du SNES-FSU:

5 décembre 2019 : une grève historique

75% des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation, AESH, sont en grève aujourd’hui. Même s’il reste fidèle à la manipulation habituelle des chiffres, le ministère de l’éducation nationale est obligé d’annoncer une grève majoritaire dans le second degré. Ce niveau de mobilisation est historique. Il illustre la colère et la détermination des personnels.

Colère devant un projet qui organise une baisse systématique des pensions pour toutes et tous.

Colère devant les propos du ministre de l’éducation qui promet des revalorisations : comment y croire quand le Président de la République a lui même écarté cette possibilité à Rodez ?

Colère devant les perspectives avancées par le Ministre qui conditionne toute revalorisation des salaires à un alourdissement de la charge de travail et un allongement de la carrière.

Colère devant le mépris d’un ministre qui affirme que les personnels ne comprennent pas tout et ne répond à aucune de leurs revendications depuis son arrivée rue de Grenelle.

Le projet de réforme des retraites du gouvernement, fondé sur l’individualisation, met fin à toutes les solidarités et ne donnerait plus aucune visibilité sur le montant des pensions. La mobilisation des personnels du second degré est donc aussi celle de la défense d’un modèle social avec le droit à une retraite digne pour toutes et tous, ce qui implique un autre partage des richesses.

Le SNES-FSU apporte dès maintenant son soutien aux reconductions qui auront été décidées collectivement, appelle à tenir des assemblées générales et heures d’informations syndiales dès le 6 décembre afin de débattre des suites du mouvement. D’ores et déjà, le SNES-FSU appelle à un nouveau temps fort national de grève le 10 décembre.

https://www.snes.edu/5-decembre-2019-une-greve-historique.html

MAIS POURQUOI LE SNES-FSU N'APPELLE PAS A UNE GREVE RECONDUCTIBLE ? Lutin de Brodel, quand vont-ils enfin bouger ? On est 75% à être en grève ! Ils sont majoritaires ! Ils attendent quoi ? 110% de grévistes ?
Une grève perlée ? Mais ils ont vu ce que cela donnait à la SNCF ?
Je suis en colère !

+1.
Je ne comprends pas.

D'après France Bleu Normandie, à Rouen ce matin entre 10000 et 15000 manifestants, 10000 au Havre, près de 3000 à Dieppe (chiffres de la police).