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- littleJulieNiveau 10
Je trouve ce genre de remarque de la part d'un IPR tellement grave que lorsque j'ai réussi les concours de la DGFiP, en pleine réforme du collège, j'ai envoyé un mail à cet IPR pour l'informer que je sècherai toutes les réunions pour préparer cette réforme dont je pensais le plus grand mal (j'ai préféré rabâcher des fondamentaux à mes élèves), et je lui ai écrit que cette réflexion avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase...Ajonc35 a écrit:littleJulie a écrit:Mais d'après le dernier IPR que j'ai vu, "ce n'est pas grave, ils ont toute la vie pour apprendre"....
Il n'y a pas que les énarques qui sont hors sol, ton IPR aussi. Je trouve cela gravissime.
Réponse "non, mais Mme LittleJulie, vous avez mal compris ma réponse"...
Et le boulanger qui met 1 kg de sel dans son pétrin à la place de 100g (ben quoi, c'est pareil, non ?), il n'est pas prêt de me revoir, sans parler du chauffagiste qui va régler le débit d'air et de gaz de ma chaudière (L et m3, même combat, et le monoxyde de carbone, c'est rien ça, il suffit de bien aérer...), ou tout simplement celui qui veut cuisiner lui-même et se retrouve désemparé devant une recette en cL quand son verre doseur est en mL : la liste serait sans fin...Ajonc35 a écrit:
Sauf que ces élèves font peut-être faire des études d'architecte, de géomètre, de chimie,... et qu'avant ça ils préparent un diplôme.
- Spoiler:
- Maintenant, quand je discute avec des comptables ou des chefs d'entreprise, ils racontent qu'ils ont du mal à recruter du personnel qualifié (on parle minimum de bac+2), et qui maîtriserait les pourcentages : passer du HT au TTC ou l'inverse, appliquer les taux de cotisations sur les salaires est un vrai problème...
- William FosterExpert
littleJulie a écrit:Réponse "non, mais Mme LittleJulie, vous avez mal compris ma réponse"...
Déjà entendu ça de la part d'IPR. Sauf que le P de IPR, c'est pour Pédagogique. Et un expert en pédagogie qui se fait mal comprendre, c'est soit un oxymore, soit un escroc.
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- IphigénieProphète
On a beaucoup entendu ces mêmes remarques pour l'orthographe, la grammaire, l'expression, la lecture: on a toute la vie pour apprendre...
Va y avoir du boulot à compléter toutes ces connaissances à la retraite des futures générations: ça devrait entrer en ligne de compte, je trouve.
Va y avoir du boulot à compléter toutes ces connaissances à la retraite des futures générations: ça devrait entrer en ligne de compte, je trouve.
- ThermoNiveau 7
Au niveau de la formation des nouveaux profs, au niveau du discours tenu aux élèves et aux parents, au niveau des consignes de la hiérarchie sur la manière d'organiser les cours, au niveau de la manière dont les chefs d'établissement traitent les conflits profs/élèves, au sujet des renvois d'élèves de classes .....quand j'étais à l'IUFM l'autorité était presque un gros mot, une hiérarchie réactionnaire d'un autre temps, il ne fallait jamais élevez la voix (échec de l'enseignant) mais "convaincre", "enseigner de manière démocratique".....Zagara a écrit:Je vois tout le temps cette phrase, y compris dans la bouche du ministre, "redonner de l'autorité aux professeurs". Ça ne mange pas de pain de la formuler en des termes aussi larges, c'en est presque démagogique. Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Vous pensez à quelles mesures, quels dispositifs, quels axes de réformes, quand vous dites "redonner de l'autorité aux professeurs" ?
Moi ça me fait surtout penser à ces phrases-valises qui pullulent en politique, qui sont conçues non pas pour faire avancer le bousin mais pour être irréfutables. C'est-à-dire que si tu questionnes la phrase, elle est conçue pour qu'on puisse te répondre : "t'es contre l'autorité c'est ça ? T'es anarchiste ? Irresponsable ? Va te cacher". Utilité politique zéro. C'est un mantra ; ce qui m'intéresserait ce serait qu'on m'explique sa déclinaison concrète.
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Loi du Management de Weiler : Rien n'est impossible pour celui qui n'a pas à le faire lui-même.
- NLM76Grand Maître
Ah... vraiment il y a des choses pour lesquelles nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, Elyas. Je pense qu'apprendre est un verbe transitif, et qu'il importe d'abord de ne pas apprendre des fadaises, mais de véritables connaissances structurées. Autrement dit, la question du contenu prime la question de la méthode de transmission. Je précise : si la question est importante, c'est que les contenus énoncés par les programmes actuels sont globalement ineptes — beaucoup plus ineptes que dans les programmes de 1923 pour le primaire, et que dans les années d'après-guerre pour le secondaire en mathématiques.Elyas a écrit:Il y a une solution pour faire monter le niveau : faire des cours qui font bosser et apprendre , c'est à dire tout ce qui n'est pas le cours classique / traditionnel qui n'a de classique / traditionnel que le nom mais est en réalité l'application des mantras des IUFM des années 1990. Avec moins de moyens et d'heures en plus.
On pourra faire tout ce qu'on veut; enseigner efficacement des inepties, ça ne donne pas grand-chose.
D'autre part, je ne vois pas l'intérêt de parler de cours "classique/traditionnel" qui n'est pas un cours "classique/traditionnel"... tout ça pour désigner de façon vague tout ce qui serait mauvais. J'ai idée que tu penses à une certaine forme de cours dialogué, même si je ne vois pas trop en quoi elle est liée aux années 1990.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- titus06Habitué du forum
Not a Panda a écrit:Zagara a écrit:Je vois tout le temps cette phrase, y compris dans la bouche du ministre, "redonner de l'autorité aux professeurs". Ça ne mange pas de pain de la formuler en des termes aussi larges, c'en est presque démagogique. Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Vous pensez à quelles mesures, quels dispositifs, quels axes de réformes, quand vous dites "redonner de l'autorité aux professeurs" ?
Moi ça me fait surtout penser à ces phrases-valises qui pullulent en politique, qui sont conçues non pas pour faire avancer le bousin mais pour être irréfutables. C'est-à-dire que si tu questionnes la phrase, elle est conçue pour qu'on puisse te répondre : "t'es contre l'autorité c'est ça ? T'es anarchiste ? Irresponsable ? Va te cacher". Utilité politique zéro. C'est un mantra ; ce qui m'intéresserait ce serait qu'on m'explique sa déclinaison concrète.
Première chose qui me vient à l'esprit : chercher du côté du conseil de classe et de son avis sur le passage en classe supérieur / orientation.
Cesser aussi de faire du mantra "l'élève au centre du systeme" l'alpha et l'oméga de l'Education nationale.
Et j'ajouterai laisser enseigner les professeurs comme ils le désirent (dans la limite des programmes) en cessant de leur imposer les dernieres lubies ou modes en matière de pédagogie.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Si on prend autorité au sens d'une qualité qui permet de se faire obéir sans persuasion ni violence, je ne suis vraiment pas sûr qu'il soit possible de la restaurer.
- titus06Habitué du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Si on prend autorité au sens d'une qualité qui permet de se faire obéir sans persuasion ni violence, je ne suis vraiment pas sûr qu'il soit possible de la restaurer.
Oh allez, il faut etre plus optimiste que ça.
Il faut simplement que cette autorité soit juste et impartiale.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ce n'est pas que je suis pessimiste, c'est que je ne vois pas comment faire. Donner du poids à l'avis du professeur en matière de passage et d'orientation, par exemple, n'accroîtrait en rien son autorité : il disposerait d'un nouveau moyen type carotte-bâton, mais précisément l'autorité n'est pas cela.
Mais peut-être qu'on entend par autorité, justement, tous les "moyens de vous faire parler".
Mais peut-être qu'on entend par autorité, justement, tous les "moyens de vous faire parler".
- GrypheMédiateur
Sans compter que si les formations sont calibrées avec un nombre de places précis pour tel et tel niveau, en voie générale et en voie pro, le conseil de classe pourra bien dire tout ce qu'il voudra, il n'y aura pas forcément les places correspondantes en regard. (Ce qui est encore un autre problème que la question de l'autorité.)Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Donner du poids à l'avis du professeur en matière de passage et d'orientation, par exemple, n'accroîtrait en rien son autorité
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- kensingtonEsprit éclairé
Ajonc35 a écrit:La liste de ce que je savais faire à la fin de mon primaire est longue. Mais j'appartiens à une époque où on engluait pas les enseignants dans des compétences qui n'ont de compétences que le nom. Je m'échine à dire que compétences = savoirs + savoirs faire et sans ces savoirs, les savoirs faire ont du mal à exister. Je suis une enseignante en fin de carrière, comme je vous l'écris à chaque fois, mais je suis aussi une grand mère attentive au travail de ses petits-ajoncs et je découvre avec l'ainée, en CE1, la bêtise de certains programmes comme celui de l'EMC où elle doit découvrir avec des exercices plutôt bien faits ce qu'il ne faut pas faire à la piscine. Cet EMC là, sans aller à la piscine, puisque j'appartiens à une autre époque, mais en allant à la plage, sur le terrain de foot ou encore de boules ou encore même à la maison, je n'ai pas eu besoin qu'on me l'apprenne cela s'appelait vivre ensemble, en famille, avec les amis de mes parents. Que la PE fasse ce travail ne me dérange pas car elle applique les programmes, mais à quel prix! Aujourd'hui combien d'enfants ne savent pas écrire, sur une ligne, en formant correctement les lettres? Combien ne lisent pas correctement car les bases de la lecture ne sont pas acquises et tout le reste. On a mis beaucoup de guirlandes sur le sapin, mais quid du sapin: est-il solide? est-il droit? va-t-il durer?gauvain31 a écrit:@NLM76 : Ne lui réponds-pas surtout NLM76 , il n'attend que ça , il en joue(it) même; il sait parfaitement que le niveau a baissé; il veut juste ne pas le reconnaître par pure provocation ou par déni de ce qui lui est insupportable : la faillite de l'institution qu'il sert.
Je suis en LEPA, de la 4ème au BTS et nous pouvons dire, y compris des enseignants en reconversion, que nous ne sommes pas satisfaits. Je peux aussi battre ma coulpe, car je note des devoirs très moyens en donnant des questions, des documents de plus en plus faciles.
On dit que les enseignants sont des grincheux qui n'arrêtent pas de dire que le niveau baisse. M Ajonc n'a qu'un BEP et bien je peux vous dire qu'avec son petit bagage intellectuel il en sait plus que beaucoup de BTS et même de licence pro que je côtoie aujourd'hui, et si sur certains points il est moins costaud il aurait les savoirs de base, le bon sens, les connaissances pour les acquérir. Je n'accable pas ces élèves, ces étudiants, mais je constate la dégringolade.
En LEP je suis aussi régulièrement en contact avec des professionnels. Autrefois ils embauchaient des élèves de CAP et BEP, aujourd'hui ils n'en veulent plus. Nos élèves poursuivent en bac pro, eh bien cela ne suffit toujours pas, trop de manques. Donc ils poursuivent en BTS mais là, ce sont nos élèves qui montrent leur mécontentement car avec un BTS, ils ont souvent le SMIC voire un peu plus. On leur a fait croire qu'ils étaient bons, qu'ils avaient le niveau. Des parents déçus (et pour certains un investissement), des jeunes déçus qui quittent assez vite le métier qu'ils ont préparé.
Quand je suis sortie de primaire, je maitrisais la phrase y compris complexe, je connaissais toutes les conjugaisons, je maitrisais toutes les opérations y compris en calculant mentalement ( moins vite que l'épicière du village), j'avais quelques bases en sciences, en Histoire-Géo, en musique que le cycle suivant m'a permis de développer. Les murs et le toit étaient solides; après j'ai meublé, décoré, engrangé du grenier au plafond.
Je sais, mon propos est un peu brouillon, mais je suis en colère quand j'entends dire que la dégringolade n'est dans la tête que de vieux grincheux . Quand au travers des appréciations trimestrielles, je vois toutes les fautes courantes écrites par mes jeunes collègues, je peux constater que le niveau grimpe et que ces jeunes enseignants (pas tous) sont très compétents . Au début je leur disais gentiment ( d'autres aussi) maintenant je m'en fous . J'espère que mes petits-ajoncs ne les rencontreront pas.
Ajonc, quel triste mais beau message.
Nous sommes tellement nombreux à faire le même constat là où l'on se trouve.
Faillite de l'institution en effet, comme l'écrit gauvain.
Ce qui m'effraie le plus, c'est de voir, dès l'entrée en 6e, tant d'élèves en situation d'échec. Même si le système va plus ou moins arriver à le masquer.
- User17095Érudit
NLM76 a écrit:Ah tiens. Pourquoi ? (C'est une question sérieuse.)pogonophile a écrit:
Je n'ai guère d'affection pour le GRIP et ses propositions
Je ne partage pas tout à fait son analyse du problème, et donc pas son idée des priorités pour les solutions.
En revanche comme je le disais plus haut, le fait d'en chercher est infiniment plus intéressant que se limiter à rouspéter ou rejeter la faute sur les autres. Il y a un vrai travail, fruit d'une réflexion pédagogique, qui a par nature le mérite d'exister.
J'espère avoir répondu, je ne rentrerai pas dans le détail, le sujet ce n'est pas le GRIP ni ce que j'en pense.
Phocea a écrit:Je commence à me demander si pogonophile a déjà été enseignant une fois dans sa vie comme il le prétend.
C'est compliqué de répondre sans être vulgaire.
Je peux essayer de répondre que le sujet ce n'est pas moi, et que tes interrogations on s'en balance ?
- pseudo-intelloSage
Zagara a écrit:Je vois tout le temps cette phrase, y compris dans la bouche du ministre, "redonner de l'autorité aux professeurs". Ça ne mange pas de pain de la formuler en des termes aussi larges, c'en est presque démagogique. Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Vous pensez à quelles mesures, quels dispositifs, quels axes de réformes, quand vous dites "redonner de l'autorité aux professeurs" ?
Moi ça me fait surtout penser à ces phrases-valises qui pullulent en politique, qui sont conçues non pas pour faire avancer le bousin mais pour être irréfutables. C'est-à-dire que si tu questionnes la phrase, elle est conçue pour qu'on puisse te répondre : "t'es contre l'autorité c'est ça ? T'es anarchiste ? Irresponsable ? Va te cacher". Utilité politique zéro. C'est un mantra ; ce qui m'intéresserait ce serait qu'on m'explique sa déclinaison concrète.
Un pitt-bull ou un taser, ça m'irait. :lol:
Sinon :
- arrêter de fermer les structures pour les élèves qui en ont besoin, afin de ne pas se retrouver en classe avec des élèves incapables de se comporter en classe (et qui donnent à leur insu de mauvaises idées aux autres, en plus)
- avoir un système de retenues très rapide pour l'élève qui t'enquiquine la journée (tu fais ton insolent à 17h37, tu es retenu de 17h à 18h le soir-même)
- engager comme surveillants des jeunes qui font des études pour être enseignants, comme quand j'étais ado OU en faire un vrai métier, avec formation sérieuse
- plus largement, étant donné que la fatigue compte dans notre manière de nous tenir, de rebondir et d'être au taquet, qu'on supprime les tâches inutiles et ça sera un plus également
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- ZagaraGuide spirituel
Donc si je comprends les réponses apportées, l'autorité de l'enseignant serait modulée par deux facteurs :
1. La capacité décisionnelle du conseil de classe (pour l'orientation) ; d'accord, mais du coup c'est une "autorité" indirecte, ou du moins collégiale, non ? Et ça ne s'applique pas pour le lycée, puisque les élèves y choisissent leurs spécs et que l'orientation se fait par parcoursup. Du coup ça amène la question : comment "restaurer l'autorité" au lycée ?
2. Un problème de communication (avec les parents, avec l'administration, avec les ipr, avec la vie scolaire, etc). Mais tout ça, ça ne concerne qu'indirectement ce qu'il se passe en classe, non ? Et ça voudrait dire que l'autorité de l'enseignant reposerait sur le soutien que lui apportent des tiers et non sa valeur propre ?
J'ai l'impression que pour le moment, ce sont des réponses intéressantes, qui pointent de vraies situations, mais tangentes à la question de l'autorité enseignante. D'ailleurs, qu'entend-on par "autorité de l'enseignant" ? Moi je comprends : parvenir à faire cours dans le calme et sans contestation, en emportant une adhésion des élèves sans avoir à faire preuve de coercition (j'imagine que ce dernier point sera débattu).
EDIT- Pseudo-intello apporte d'autres réponses, également intéressantes. Plusieurs sont tout aussi indirectes que les points précédents : par exemple, augmenter le nombre de surveillants ou s'assurer que la vie scolaire fonctionne quand on exclut/colle... c'est vraiment au centre de l'autorité de l'enseignant ?
1. La capacité décisionnelle du conseil de classe (pour l'orientation) ; d'accord, mais du coup c'est une "autorité" indirecte, ou du moins collégiale, non ? Et ça ne s'applique pas pour le lycée, puisque les élèves y choisissent leurs spécs et que l'orientation se fait par parcoursup. Du coup ça amène la question : comment "restaurer l'autorité" au lycée ?
2. Un problème de communication (avec les parents, avec l'administration, avec les ipr, avec la vie scolaire, etc). Mais tout ça, ça ne concerne qu'indirectement ce qu'il se passe en classe, non ? Et ça voudrait dire que l'autorité de l'enseignant reposerait sur le soutien que lui apportent des tiers et non sa valeur propre ?
J'ai l'impression que pour le moment, ce sont des réponses intéressantes, qui pointent de vraies situations, mais tangentes à la question de l'autorité enseignante. D'ailleurs, qu'entend-on par "autorité de l'enseignant" ? Moi je comprends : parvenir à faire cours dans le calme et sans contestation, en emportant une adhésion des élèves sans avoir à faire preuve de coercition (j'imagine que ce dernier point sera débattu).
EDIT- Pseudo-intello apporte d'autres réponses, également intéressantes. Plusieurs sont tout aussi indirectes que les points précédents : par exemple, augmenter le nombre de surveillants ou s'assurer que la vie scolaire fonctionne quand on exclut/colle... c'est vraiment au centre de l'autorité de l'enseignant ?
- Ajonc35Sage
Merci Kengsington. Finalement pas si brouillon que ça mon propos.
Moi aussi je suis triste de tout ce gâchis. Et je le constate aussi autour de moi car j'ai des neveux très vieux (bon niveau) et le petit dernier est encore étudiant (niveau en-dessous)
Je souhaite qu'avant que mes petits-ajoncs entrent au collège, la barre soit redressée. Mais j'ai peur pour eux car la barre est tellement basse ,ce qui explique que mes enfants ont déjà pris les devants et les stimulent constamment, mais sont aussi attentifs à tout ce qui est "merveilles de l'informatique" qui ne sont finalement que des outils. Mais là je vais encore être trop longue et c'est déjà sur un autre post et, là aussi, l'institution nous traite de grincheux. Devons nous nous taire ou dire que cela ne fonctionne pas et pire que ça dégringole?
Moi aussi je suis triste de tout ce gâchis. Et je le constate aussi autour de moi car j'ai des neveux très vieux (bon niveau) et le petit dernier est encore étudiant (niveau en-dessous)
Je souhaite qu'avant que mes petits-ajoncs entrent au collège, la barre soit redressée. Mais j'ai peur pour eux car la barre est tellement basse ,ce qui explique que mes enfants ont déjà pris les devants et les stimulent constamment, mais sont aussi attentifs à tout ce qui est "merveilles de l'informatique" qui ne sont finalement que des outils. Mais là je vais encore être trop longue et c'est déjà sur un autre post et, là aussi, l'institution nous traite de grincheux. Devons nous nous taire ou dire que cela ne fonctionne pas et pire que ça dégringole?
- titus06Habitué du forum
Zagara a écrit:Donc si je comprends les réponses apportées, l'autorité de l'enseignant serait modulée par deux facteurs :
1. La capacité décisionnelle du conseil de classe (pour l'orientation) ; d'accord, mais du coup c'est une "autorité" indirecte, ou du moins collégiale, non ? Et ça ne s'applique pas pour le lycée, puisque les élèves y choisissent leurs spécs et que l'orientation se fait par parcoursup. Du coup ça amène la question : comment "restaurer l'autorité" au lycée ?
2. Un problème de communication (avec les parents, avec l'administration, avec les ipr, avec la vie scolaire, etc). Mais tout ça, ça ne concerne qu'indirectement ce qu'il se passe en classe, non ? Et ça voudrait dire que l'autorité de l'enseignant reposerait sur le soutien que lui apportent des tiers et non sa valeur propre ?
J'ai l'impression que pour le moment, ce sont des réponses intéressantes, qui pointent de vraies situations, mais tangentes à la question de l'autorité enseignante. D'ailleurs, qu'entend-on par "autorité de l'enseignant" ? Moi je comprends : parvenir à faire cours dans le calme et sans contestation, en emportant une adhésion des élèves sans avoir à faire preuve de coercition (j'imagine que ce dernier point sera débattu).
EDIT- Pseudo-intello apporte d'autres réponses, également intéressantes. Plusieurs sont tout aussi indirectes que les points précédents : par exemple, augmenter le nombre de surveillants ou s'assurer que la vie scolaire fonctionne quand on exclut/colle... c'est vraiment au centre de l'autorité de l'enseignant ?
Pour la crédibilité de celui-ci et de l'établissement, oui. Les élèves comprennent très vite ce qui va ou ne va pas dans un établissement et certains en jouent habilement. Si tu donnes une retenue et qu'elle n'est pas réalisée, ou si tu fais un rapport d'incident sans effet derrière, ça risque sérieusement te décrédibiliser ainsi que toute l'équipe. Quand un établissement dysfonctionnent, cela a des conséquences sur l'autorité du professeur. Indépendamment de cela, chacun a bien sur son propre "rayonnement" dans la classe et la façon d'enseigner joue aussi au niveau de l'autorité.
- ZagaraGuide spirituel
Oui je suis d'accord avec ça, mais ce que je voulais demander c'était surtout : est-ce que l'autorité de l'enseignant s'impose, en première instance, par sa capacité à coller et exclure de manière efficace ?
- pseudo-intelloSage
Zagara a écrit:Donc si je comprends les réponses apportées, l'autorité de l'enseignant serait modulée par deux facteurs :
1. La capacité décisionnelle du conseil de classe (pour l'orientation) ; d'accord, mais du coup c'est une "autorité" indirecte, ou du moins collégiale, non ? Et ça ne s'applique pas pour le lycée, puisque les élèves y choisissent leurs spécs et que l'orientation se fait par parcoursup. Du coup ça amène la question : comment "restaurer l'autorité" au lycée ?
2. Un problème de communication (avec les parents, avec l'administration, avec les ipr, avec la vie scolaire, etc). Mais tout ça, ça ne concerne qu'indirectement ce qu'il se passe en classe, non ? Et ça voudrait dire que l'autorité de l'enseignant reposerait sur le soutien que lui apportent des tiers et non sa valeur propre ?
J'ai l'impression que pour le moment, ce sont des réponses intéressantes, qui pointent de vraies situations, mais tangentes à la question de l'autorité enseignante. D'ailleurs, qu'entend-on par "autorité de l'enseignant" ? Moi je comprends : parvenir à faire cours dans le calme et sans contestation, en emportant une adhésion des élèves sans avoir à faire preuve de coercition (j'imagine que ce dernier point sera débattu).
EDIT- Pseudo-intello apporte d'autres réponses, également intéressantes. Plusieurs sont tout aussi indirectes que les points précédents : par exemple, augmenter le nombre de surveillants ou s'assurer que la vie scolaire fonctionne quand on exclut/colle... c'est vraiment au centre de l'autorité de l'enseignant ?
1- Ça arrive, notamment quand tu es nouveau dans le bahut, donc testé. Dans un collège où j'avais hérité de "la classe la plus difficile" (pour un collège globalement pas très difficile, j'avoue) pour un complément de service, jusqu'à la Toussaint, à chaque fois que j'ai puni un gamin, le pp remettait un mot ou une punition derrière. Au début, si un nombre croissant d'élèves de sont bien tenus, c'était grâce à un "autorité de procuration", qui a finalement déteint sur moi au fil de semaines. Après la Toussaint, bossait qui bossait, mais les cours étaient clame, et jamais un glandouilleur n'a empêché un sérieux de suivre et ni le cours d'avancer.
Autre exemple, dans un autre complément : le premier cours dure deux heures. Au bout d'une heure et demie, l'adjoint frappe, et demande si tout se passe bien, si les élèves sont calmes. Je réponds que oui, sauf celui-là, qui a été insolent. L'élève s'est pris une belle beuglante. Message transmis : la direction soutient et soutiendra ses profs.
2- Oui, normalement, l'autorité, c'est ça : ni force ni persuasion. Partant de là, je dirais que ton autorité sur l'élève va pas mal dépendre de son éducation. Le remède : ne pas avoir peur d'une phase coercitive ("dressage", si on veut caricaturer), parce qu'on fine, pour que le gamin respecte ton autorité de prof, de sachant (qui passe par ton savoir et ta qualité de prof, puisque c'est ton CAPES ou agreg qui t'a placé là), ben autant qu'il commence par entendre, donc écouter ce que tu as à lui apporter. Et la réussite de la phase de coercition dépend pas mal de la direction et de la vie scolaire : ne par ergoter sur les profs "qui collent trop" et qu'ils doivent être mauvais, hein, s'ils ont besoin de coller autant. Ne pas faire traîner le délai entre le méfait et la sanction. Avoir une perme tenue, et un encadrement qui permette de faire vraiment effectuer la punition au môme (pour éviter le "j'ai rien fait, j'ai pas compris"). Ne pas remonter en classe un élève exclu. Ne pas gaver les profs pour les persuader de prendre leurs collés dans leur cours et ainsi "soulager la permanence".
Un climat propice et des tâches pas trop nombreuses permettent aussi de jouer sur des facteurs importants, comme la fatigue, la lassitude, la perte d'estime de soi et la le sentiment de perte de sens de ton métier, c'est donc vital. Un prof au but du rouleau est clairement moins à même de faire preuve d'autorité.
3- Clairement. Un élève la ramène moins au cours suivant s'il sort d'une heure de colle où il a dû bosser, sans excuses , que s'il a joyeusement bordellé la perme avec ses potes, et pas fait le boulot (ou torché), o discuté avec un pion facilement dans le copain-copain, et qui en l'occurrence, a force de voir to collé en colles répétées, s'est attaché à lui, parce que, "pris tout seul, il est adorable". Idéalement, la vis scolaire serait assez fournie en personnel pour effectuer des tâches pertinentes telles que "recoller l'élève automatiquement s'il n'a pas fait / pas fini pare que glandé le boulot, ou rendu un torchon.
Exemple : chez nous, ton élève sèche sa colle, la vie sco le reconvoque, en doublant la mise. S'il re-sèche, la voe sco te remet le bulletin de colle dans ton casier, avec un post-it pour te mettre au jus, et à toi et à toi de régler les choses.
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- ThermoNiveau 7
Une autorité s'apprécie à son efficacité, à ses résultats, pas aux moyens choisis/employés (tant qu'ils restent dans le cadre de la loi).Zagara a écrit:Oui je suis d'accord avec ça, mais ce que je voulais demander c'était surtout : est-ce que l'autorité de l'enseignant s'impose, en première instance, par sa capacité à coller et exclure de manière efficace ?
Les méthodes mises en oeuvre dépendent des situations et du caractère de l'enseignant. Personnellement si je dois coller en permanence je ne suis pas satisfait (surtout vu le nombre d'élèves que j'ai) mais si, vraiment au pire, il n'y a pas d'autres manières pour parvenir à la mise en place du cadre de travail et de la progression des élèves et bien, tant pis pour le "pédagogiquement correct".
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- isabeNiveau 8
Kengsington, Ajonc35, je partage votre ressenti.
Je suis longtemps montée au créneau pour défendre mes idées.
Maintenant, je rêve presque d'une EN où chaque enseignant pourrait postuler dans un collège qui correspond à ses idées...
Je suis longtemps montée au créneau pour défendre mes idées.
Maintenant, je rêve presque d'une EN où chaque enseignant pourrait postuler dans un collège qui correspond à ses idées...
- ThermoNiveau 7
un vertige me saisit......Elyas a écrit:Il y a une solution pour faire monter le niveau : faire des cours qui font bosser et apprendre , c'est à dire tout ce qui n'est pas le cours classique / traditionnel qui n'a de classique / traditionnel que le nom mais est en réalité l'application des mantras des IUFM des années 1990. Avec moins de moyens et d'heures en plus.
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Loi du Management de Weiler : Rien n'est impossible pour celui qui n'a pas à le faire lui-même.
- fifi51Fidèle du forum
Ce n'est pas l'autorité que tu décris mais le charisme.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Si on prend autorité au sens d'une qualité qui permet de se faire obéir sans persuasion ni violence, je ne suis vraiment pas sûr qu'il soit possible de la restaurer.
Thermo a écrit:
Une autorité s'apprécie à son efficacité, à ses résultats, pas aux moyens choisis/employés (tant qu'ils restent dans le cadre de la loi).
Oui.
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- ZeSandmanFidèle du forum
pseudo-intello a écrit:
- avoir un système de retenues très rapide pour l'élève qui t'enquiquine la journée (tu fais ton insolent à 17h37, tu es retenu de 17h à 18h le soir-même)
Il faudra avoir recours à des precogs alors !
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- gauvain31Empereur
Thermo a écrit:un vertige me saisit......Elyas a écrit:Il y a une solution pour faire monter le niveau : faire des cours qui font bosser et apprendre , c'est à dire tout ce qui n'est pas le cours classique / traditionnel qui n'a de classique / traditionnel que le nom mais est en réalité l'application des mantras des IUFM des années 1990. Avec moins de moyens et d'heures en plus.
Idem : c'est quoi un cours "classique /traditionnel" ?
- NLM76Grand Maître
On peut en parler sur un autre fil ? J'essaie de trouver un titre adéquat.pogonophile a écrit:NLM76 a écrit:Ah tiens. Pourquoi ? (C'est une question sérieuse.)pogonophile a écrit:
Je n'ai guère d'affection pour le GRIP et ses propositions
Je ne partage pas tout à fait son analyse du problème, et donc pas son idée des priorités pour les solutions.
En revanche comme je le disais plus haut, le fait d'en chercher est infiniment plus intéressant que se limiter à rouspéter ou rejeter la faute sur les autres. Il y a un vrai travail, fruit d'une réflexion pédagogique, qui a par nature le mérite d'exister.
J'espère avoir répondu, je ne rentrerai pas dans le détail, le sujet ce n'est pas le GRIP ni ce que j'en pense.
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- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- MathadorEmpereur
Si l'on suit cette logique, ce n'est pas grave si on dégage d'un coup de pied au luc (et sans réaffectation) les « élèves » saboteurs de plus de 16 ans. Cela soulagerait bien certains lycées.littleJulie a écrit:Quand après avoir martelé
- dans 1 g il y a 1000 MILLIgrammes
- dans 1 L il y a 1000 MILLIlitres
- dans 1 m il y a 1000 MILLImètres
les élèves répondent "100" à la question "combien de milliampères dans 1 ampère ?"
Oui il y a un problème...
Mais d'après le dernier IPR que j'ai vu, "ce n'est pas grave, ils ont toute la vie pour apprendre"....
Ce problème est relativement simple à résoudre: au lieu de considérer les seuls vœux d'orientation « 1ère G », « 1ère STL », etc. on précise les vœux 1ère G par les spécialités souhaitées: ainsi le conseil pourrait s'opposer à un vœu « 1ère G + maths + PC + SVT » à un élève bon dans le pôle littéraire mais qui a 5 en maths, 6 en PC et laborieusement 11 en SVT, alors qu'il n'est actuellement pas raisonnable de s'opposer au vœu « 1ère G » non spécifié.Zagara a écrit:Donc si je comprends les réponses apportées, l'autorité de l'enseignant serait modulée par deux facteurs :
1. La capacité décisionnelle du conseil de classe (pour l'orientation) ; d'accord, mais du coup c'est une "autorité" indirecte, ou du moins collégiale, non ? Et ça ne s'applique pas pour le lycée, puisque les élèves y choisissent leurs spécs et que l'orientation se fait par parcoursup. Du coup ça amène la question : comment "restaurer l'autorité" au lycée ?
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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