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- KangouNiveau 1
Bonjour à tous !
Je vais commencer par me présenter. Je suis actuellement un étudiant en M2 Microbiologie, dans un Master axé sur la recherche. Je vais ainsi bientôt commencer mon stage dans un laboratoire et entrer dans le monde de la recherche.
Lorsque je me suis inscrit dans ce Master, je voulais faire de la recherche, en particulier sur le microbiote, sujet que je trouve super intéressant. Mais plus le temps passe et plus je connais les expériences de mes prédécesseurs, et aussi de l'état de la recherche en France en ce moment. En faite, réaliser une thèse nécessite de la motivation, de l'endurance (pas de surprise) pour devenir chercheur... Et ensuite ? Je fais un, deux, trois contrats post-doctoraux, j'espère ensuite trouver un poste fixe pour commencer ma vie de famille ? Et ensuite, la carrière de chercheur n'est pas de tout repos, beaucoup d'administration, recherche de fonds... Je n'ai aucun recul par rapport aux métiers d'enseignement, et je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression qu'obtenir une agrégation (facile dit comme ca !) permet d'avoir une situation relativement stable et assez rapidement, en comparaison de la recherche, et qu'un professeur dispose de davantage de temps libre qu'un chercheur/enseignant-chercheur.
C'est cela enfaite qui pèse sur la balance à mes yeux. J'ai envie d'avoir une situation stable, et je crains de ne pouvoir être "posé" et d'avoir des enfants qu'à partir de 35 ans si je continue dans cette voie là (j'en ai bientôt 23). Cela me paraît très tard, et je commence à douter d'avoir la motivation de faire une thèse sachant à quel point le secteur est bouché ...
Du coup, on en vient à mon hésitation. J'ai déjà eu l'occasion de donner des cours particuliers, on m'a souvent fait la remarque que je suis assez pédagogue, et bien que je n'aie pas de "vocation" pour enseigner, je pense pas que je ferai un mauvais prof (encore une fois, je n'ai pas le recul nécessaire !). J'envisage donc de terminer mon M2 puis de préparer l'agrégation en sciences du vivant pendant un an ou deux, en fonction de ce qui est possible.
J'ai commencé à fouiller les forums, les sites officiels, les rapports concernant les sujets des années passées (de vraies mines d'information). Néanmoins, il m'est important d'avoir plus d'infos sur certains points, j'aimerai être le plus à même de faire la bonne décision, sachant que j'ai encore du temps.
D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
Ensuite, comment se fait cette préparation à l'agrégation ? Je suis assez naïf pour ce qui concerne les formations. D'après ce que je vois, si on a un dossier béton, on passe par l'ENS (ultra-sélectif, meilleur taux de réussite) ou par des ESPE le cas échéant (faible taux de réussite, ce qui me paraît étrange puisqu'une ESPE est sensée préparer à l'agrégation ?). Je remarque que les "étudiants hors ESPE" réussissent le mieux après ceux de l'ENS : ais-je loupé un truc? En somme, dois-je m'inscrire dans l'ESPE de ma ville (en master 1 puis 2 MEEF ? ou directement en M2 MEEF ?) ?
Dois-je tenter le CAPES en même temps que l'agrégation? Il me semble que le CAPES est bien plus accessible que l'agrégation, et que préparer cette dernière inclut la préparation au premier. Ou bien je me trompe ?
Concernant l'agrégation, si j'ai bien saisi il s'agit d'un concours avec un nombre de places qui est dépendant des postes disponibles ? En d'autres termes, une fois l'agrégation obtenue, nous avons une place nous permettant directement d'aller enseigner, il n'y a pas de recherche de poste disponible ?
Il y a beaucoup d'informations qui me manquent et des questions auxquelles je n'ai pas encore pensé, mais ce sont principalement ces informations qui me manquent.
En vous souhaitant une bonne soirée !
Je vais commencer par me présenter. Je suis actuellement un étudiant en M2 Microbiologie, dans un Master axé sur la recherche. Je vais ainsi bientôt commencer mon stage dans un laboratoire et entrer dans le monde de la recherche.
Lorsque je me suis inscrit dans ce Master, je voulais faire de la recherche, en particulier sur le microbiote, sujet que je trouve super intéressant. Mais plus le temps passe et plus je connais les expériences de mes prédécesseurs, et aussi de l'état de la recherche en France en ce moment. En faite, réaliser une thèse nécessite de la motivation, de l'endurance (pas de surprise) pour devenir chercheur... Et ensuite ? Je fais un, deux, trois contrats post-doctoraux, j'espère ensuite trouver un poste fixe pour commencer ma vie de famille ? Et ensuite, la carrière de chercheur n'est pas de tout repos, beaucoup d'administration, recherche de fonds... Je n'ai aucun recul par rapport aux métiers d'enseignement, et je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression qu'obtenir une agrégation (facile dit comme ca !) permet d'avoir une situation relativement stable et assez rapidement, en comparaison de la recherche, et qu'un professeur dispose de davantage de temps libre qu'un chercheur/enseignant-chercheur.
C'est cela enfaite qui pèse sur la balance à mes yeux. J'ai envie d'avoir une situation stable, et je crains de ne pouvoir être "posé" et d'avoir des enfants qu'à partir de 35 ans si je continue dans cette voie là (j'en ai bientôt 23). Cela me paraît très tard, et je commence à douter d'avoir la motivation de faire une thèse sachant à quel point le secteur est bouché ...
Du coup, on en vient à mon hésitation. J'ai déjà eu l'occasion de donner des cours particuliers, on m'a souvent fait la remarque que je suis assez pédagogue, et bien que je n'aie pas de "vocation" pour enseigner, je pense pas que je ferai un mauvais prof (encore une fois, je n'ai pas le recul nécessaire !). J'envisage donc de terminer mon M2 puis de préparer l'agrégation en sciences du vivant pendant un an ou deux, en fonction de ce qui est possible.
J'ai commencé à fouiller les forums, les sites officiels, les rapports concernant les sujets des années passées (de vraies mines d'information). Néanmoins, il m'est important d'avoir plus d'infos sur certains points, j'aimerai être le plus à même de faire la bonne décision, sachant que j'ai encore du temps.
D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
Ensuite, comment se fait cette préparation à l'agrégation ? Je suis assez naïf pour ce qui concerne les formations. D'après ce que je vois, si on a un dossier béton, on passe par l'ENS (ultra-sélectif, meilleur taux de réussite) ou par des ESPE le cas échéant (faible taux de réussite, ce qui me paraît étrange puisqu'une ESPE est sensée préparer à l'agrégation ?). Je remarque que les "étudiants hors ESPE" réussissent le mieux après ceux de l'ENS : ais-je loupé un truc? En somme, dois-je m'inscrire dans l'ESPE de ma ville (en master 1 puis 2 MEEF ? ou directement en M2 MEEF ?) ?
Dois-je tenter le CAPES en même temps que l'agrégation? Il me semble que le CAPES est bien plus accessible que l'agrégation, et que préparer cette dernière inclut la préparation au premier. Ou bien je me trompe ?
Concernant l'agrégation, si j'ai bien saisi il s'agit d'un concours avec un nombre de places qui est dépendant des postes disponibles ? En d'autres termes, une fois l'agrégation obtenue, nous avons une place nous permettant directement d'aller enseigner, il n'y a pas de recherche de poste disponible ?
Il y a beaucoup d'informations qui me manquent et des questions auxquelles je n'ai pas encore pensé, mais ce sont principalement ces informations qui me manquent.
En vous souhaitant une bonne soirée !
- User20159Esprit éclairé
Kangou a écrit:Du coup, on en vient à mon hésitation. J'ai déjà eu l'occasion de donner des cours particuliers, on m'a souvent fait la remarque que je suis assez pédagogue, et bien que je n'aie pas de "vocation" pour enseigner, je pense pas que je ferai un mauvais prof (encore une fois, je n'ai pas le recul nécessaire !). J'envisage donc de terminer mon M2 puis de préparer l'agrégation en sciences du vivant pendant un an ou deux, en fonction de ce qui est possible.
Donner un cours particulier et donner un cours à une classe sont deux choses totalement différentes mais je pense que tu le sais déjà. Il ne faut pas nécessairement avoir la vocation, mais aimer transmettre est essentiel.
Kangou a écrit:D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
L'agrégation et le CAPES sont des concours de recrutement du second degré, leur obtention permet bien sûr une stabilité plus immédiate que le circuit universitaire (je me suis posé la même question il y a une quinzaine d'années, devant l'horizon bouché de l'histoire contemporaine, le choix fut vite fait). Encore faut-il passer sous les fourches caudines de l'année de stage.
Kangou a écrit:Ensuite, comment se fait cette préparation à l'agrégation ? Je suis assez naïf pour ce qui concerne les formations. D'après ce que je vois, si on a un dossier béton, on passe par l'ENS (ultra-sélectif, meilleur taux de réussite) ou par des ESPE le cas échéant (faible taux de réussite, ce qui me paraît étrange puisqu'une ESPE est sensée préparer à l'agrégation ?). Je remarque que les "étudiants hors ESPE" réussissent le mieux après ceux de l'ENS : ais-je loupé un truc? En somme, dois-je m'inscrire dans l'ESPE de ma ville (en master 1 puis 2 MEEF ? ou directement en M2 MEEF ?) ?
Dois-je tenter le CAPES en même temps que l'agrégation? Il me semble que le CAPES est bien plus accessible que l'agrégation, et que préparer cette dernière inclut la préparation au premier. Ou bien je me trompe ?
Il n'y a plus de prépa CAPES/Agreg' dans les facs ? C'est soit ESPE soit ENS ? Le monde a bien changé... Ce que j'en sais, c'est que l'ESPE c'est tout de même lourd, les meilleurs étudiants au concours sont généralement des titulaires de M2 recherche (ils sont bien plus solides disciplinairement) qui passent les concours en candidats libres.
Sinon les programmes sont généralement similaires, autant passer les deux en même temps. La différence généralement entre les deux, c'est le nombre de postes et les exigences. Mais les deux restent des concours.
Kangou a écrit:Concernant l'agrégation, si j'ai bien saisi il s'agit d'un concours avec un nombre de places qui est dépendant des postes disponibles ? En d'autres termes, une fois l'agrégation obtenue, nous avons une place nous permettant directement d'aller enseigner, il n'y a pas de recherche de poste disponible ?
Idem pour le CAPES. Le nombre de poste offert est dépendant du nombre de postes à pourvoir. Après il y a aussi (en voie de disparition dans pas mal de zones) des postes de titulaires sur zone de remplacement.(TZR).
- MarxouHabitué du forum
Bonjour,
Je trouve ta question ( parfaitement légitime par ailleurs ) assez terrible tant elle révèle l'état désastreux de la recherche en France: chercheurs sous-payés après un parcours du combattant, manque hallucinant de postes, de perspective de carrière... et tous ces "cerveaux" résignés à enseigner dans le secondaire, car censé offrir (paradoxalement) plus de sécurité et de "confort" financier.
Kangou, je ne sais que te conseiller, et désolé d'être aussi "plombant", mais sache que les conditions d'enseignement au collège et au lycée se dégradent aussi à vitesse V.
Je trouve ta question ( parfaitement légitime par ailleurs ) assez terrible tant elle révèle l'état désastreux de la recherche en France: chercheurs sous-payés après un parcours du combattant, manque hallucinant de postes, de perspective de carrière... et tous ces "cerveaux" résignés à enseigner dans le secondaire, car censé offrir (paradoxalement) plus de sécurité et de "confort" financier.
Kangou, je ne sais que te conseiller, et désolé d'être aussi "plombant", mais sache que les conditions d'enseignement au collège et au lycée se dégradent aussi à vitesse V.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Alors il y a pas mal de choses à aborder.
L'agrégation est un poste dans l'enseignement secondaire - ou supérieur (en théorie) -, comme le CAPES (uniquement pour le secondaire en gros mais je schématise). Le CAPES est en général bien plus accessible que l'agreg, sauf disciplines comme la philosophie où, si je ne m'abuse, le CAPES est aussi sélectif.
Pour la prépa agreg, une formation universitaire et un travail acharné sont de mise. L'ENS, on y rentre après une classe préparatoire donc comme tu es déjà en master ça ne se pose pas (sauf en auditeur libre, mais je ne sais pas si on peut assister comme ça à des cours).
L'ESPE, tu y passeras après ta réussite au concours (ou pendant si tu t'inscris en master MEEF), quand tu seras stagiaire. Je te déconseille le master MEEF qui ne vaut rien. Continue en master recherche, et si tu vises l'agreg la question ne se pose même pas.
Pour l'hésitation recherche-enseignement, je serais bien en peine de te conseiller, je fais les deux.
L'agrégation est un poste dans l'enseignement secondaire - ou supérieur (en théorie) -, comme le CAPES (uniquement pour le secondaire en gros mais je schématise). Le CAPES est en général bien plus accessible que l'agreg, sauf disciplines comme la philosophie où, si je ne m'abuse, le CAPES est aussi sélectif.
Pour la prépa agreg, une formation universitaire et un travail acharné sont de mise. L'ENS, on y rentre après une classe préparatoire donc comme tu es déjà en master ça ne se pose pas (sauf en auditeur libre, mais je ne sais pas si on peut assister comme ça à des cours).
L'ESPE, tu y passeras après ta réussite au concours (ou pendant si tu t'inscris en master MEEF), quand tu seras stagiaire. Je te déconseille le master MEEF qui ne vaut rien. Continue en master recherche, et si tu vises l'agreg la question ne se pose même pas.
Pour l'hésitation recherche-enseignement, je serais bien en peine de te conseiller, je fais les deux.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- muonNiveau 6
Partir à l'etranger pour faire sa thèse et y rester?
- RogerMartinBon génie
Il est possible dans les matières littéraires de poser un dossier d'auditeur libre à l'ENS Ulm. pour assister à la préparation à l'agrégation, ça se fait très en amont (printemps ?). Je ne sais pas s'il y a la même possibilité en sciences dans les différentes ENS.
Les préparations disciplinaires à l'agrégation à ma connaissance se font à l'université, pas à l'INSPE, mais l'EN never disappoints, je peux tout à fait me tromper.
Les préparations disciplinaires à l'agrégation à ma connaissance se font à l'université, pas à l'INSPE, mais l'EN never disappoints, je peux tout à fait me tromper.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
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User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- User20159Esprit éclairé
Marxou a écrit:Je trouve ta question ( parfaitement légitime par ailleurs ) assez terrible tant elle révèle l'état désastreux de la recherche en France: chercheurs sous-payés après un parcours du combattant, manque hallucinant de postes, de perspective de carrière... et tous ces "cerveaux" résignés à enseigner dans le secondaire, car censé offrir (paradoxalement) plus de sécurité et de "confort" financier.
8 ans d'études de bio' ou de géol' pour aller faire des volcans de papier-mâché avec des 6e, ou encore 6 ans d'archéo ou d'histoire pour aller corriger des copies de 5e en histoire "médiévale", truffées de fautes de syntaxe et d'orthographe, c'est le lot de nombre d'entre nous....
Le problème de la recherche en France c'est qu'il faut :
1- Etre bon.
2- Si dans une matière à agreg', avoir l'agreg'.
3- Avoir fait l'ENS c'est mieux, même si on peut s'en sortir sans.
4- Porter la valise d'un grand ponte.
5- Avoir des copains et un réseau.
Sinon l'université, ben c'est bouché.
Faire de la recherche en France c'est beaucoup d'efforts pour un salaire à peine supérieur à prof' dans le secondaire.
RogerMartin a écrit:Les préparations disciplinaires à l'agrégation à ma connaissance se font à l'université, pas à l'INSPE, mais l'EN never disappoints, je peux tout à fait me tromper.
C'est effectivement bien ce qui me semble, mais ça a peut-être changé ?
- KangouNiveau 1
Tout d'abord, merci pour vos réponses aussi rapides, et complètes !
D'accord ! Merci pour ces éléments de réponse
On est d'accord sur le premier paragraphe. C'est vraiment terrifiant d'entendre cela de la part des doctorants, chercheurs de mon entourage. Concernant le second paragraphe ... Oui, l'enseignement (enfaite, tous les services publics) sont à la dérive, mais j'ai le sentiment que la situation est plus favorable (pour ce que je recherche, du moins : la stabilité) si je deviens enseignant que chercheur.
Merci pour ta réponse ! Donc, l'idée est de passer le concours en candidat libre après mon M2? C'est-à-dire bosser dans mon coin pendant toute l'année jusqu'au concours ? Est-ce efficace si il n'y a pas de formation, de concours blancs, etc ?
C'est une possibilité. La recherche est bien plus valorisée dans d'autres pays, et je suis particulièrement intéressé par les pays scandinaves. C'est une piste de réflexion à creuser, en effet.
Par rapport à ma réponse deux citations au dessus : c'est avec ces cours à l'université qu'on a cette préparation, ces concours blancs ? Ainsi, l'INSPE est l'institut dans lequel on suit la formation une fois le concours obtenu, et c'est à l'université qu'on se prépare à l'agrégation ? C'est le principal point que j'ai du mal à saisir : comment s'appelle la section de l'université qui assure cette préparation ?
Et donc, l'EN serait la voie d'or pour réussir l'agrégation. Je vais me renseigner sur les inscriptions, merci !
Ha@_x a écrit:Kangou a écrit:Du coup, on en vient à mon hésitation. J'ai déjà eu l'occasion de donner des cours particuliers, on m'a souvent fait la remarque que je suis assez pédagogue, et bien que je n'aie pas de "vocation" pour enseigner, je pense pas que je ferai un mauvais prof (encore une fois, je n'ai pas le recul nécessaire !). J'envisage donc de terminer mon M2 puis de préparer l'agrégation en sciences du vivant pendant un an ou deux, en fonction de ce qui est possible.
Donner un cours particulier et donner un cours à une classe sont deux choses totalement différentes mais je pense que tu le sais déjà. Il ne faut pas nécessairement avoir la vocation, mais aimer transmettre est essentiel.Kangou a écrit:D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
L'agrégation et le CAPES sont des concours de recrutement du second degré, leur obtention permet bien sûr une stabilité plus immédiate que le circuit universitaire (je me suis posé la même question il y a une quinzaine d'années, devant l'horizon bouché de l'histoire contemporaine, le choix fut vite fait). Encore faut-il passer sous les fourches caudines de l'année de stage.Kangou a écrit:Ensuite, comment se fait cette préparation à l'agrégation ? Je suis assez naïf pour ce qui concerne les formations. D'après ce que je vois, si on a un dossier béton, on passe par l'ENS (ultra-sélectif, meilleur taux de réussite) ou par des ESPE le cas échéant (faible taux de réussite, ce qui me paraît étrange puisqu'une ESPE est sensée préparer à l'agrégation ?). Je remarque que les "étudiants hors ESPE" réussissent le mieux après ceux de l'ENS : ais-je loupé un truc? En somme, dois-je m'inscrire dans l'ESPE de ma ville (en master 1 puis 2 MEEF ? ou directement en M2 MEEF ?) ?
Dois-je tenter le CAPES en même temps que l'agrégation? Il me semble que le CAPES est bien plus accessible que l'agrégation, et que préparer cette dernière inclut la préparation au premier. Ou bien je me trompe ?
Il n'y a plus de prépa CAPES/Agreg' dans les facs ? C'est soit ESPE soit ENS ? Le monde a bien changé... Ce que j'en sais, c'est que l'ESPE c'est tout de même lourd, les meilleurs étudiants au concours sont généralement des titulaires de M2 recherche (ils sont bien plus solides disciplinairement) qui passent les concours en candidats libres.
Sinon les programmes sont généralement similaires, autant passer les deux en même temps. La différence généralement entre les deux, c'est le nombre de postes et les exigences. Mais les deux restent des concours.Kangou a écrit:Concernant l'agrégation, si j'ai bien saisi il s'agit d'un concours avec un nombre de places qui est dépendant des postes disponibles ? En d'autres termes, une fois l'agrégation obtenue, nous avons une place nous permettant directement d'aller enseigner, il n'y a pas de recherche de poste disponible ?
Idem pour le CAPES. Le nombre de poste offert est dépendant du nombre de postes à pourvoir. Après il y a aussi (en voie de disparition dans pas mal de zones) des postes de titulaires sur zone de remplacement.(TZR).
D'accord ! Merci pour ces éléments de réponse
Bonjour,
Je trouve ta question ( parfaitement légitime par ailleurs ) assez terrible tant elle révèle l'état désastreux de la recherche en France: chercheurs sous-payés après un parcours du combattant, manque hallucinant de postes, de perspective de carrière... et tous ces "cerveaux" résignés à enseigner dans le secondaire, car censé offrir (paradoxalement) plus de sécurité et de "confort" financier.
Kangou, je ne sais que te conseiller, et désolé d'être aussi "plombant", mais sache que les conditions d'enseignement au collège et au lycée se dégradent aussi à vitesse V.
On est d'accord sur le premier paragraphe. C'est vraiment terrifiant d'entendre cela de la part des doctorants, chercheurs de mon entourage. Concernant le second paragraphe ... Oui, l'enseignement (enfaite, tous les services publics) sont à la dérive, mais j'ai le sentiment que la situation est plus favorable (pour ce que je recherche, du moins : la stabilité) si je deviens enseignant que chercheur.
Alors il y a pas mal de choses à aborder.
L'agrégation est un poste dans l'enseignement secondaire - ou supérieur (en théorie) -, comme le CAPES (uniquement pour le secondaire en gros mais je schématise). Le CAPES est en général bien plus accessible que l'agreg, sauf disciplines comme la philosophie où, si je ne m'abuse, le CAPES est aussi sélectif.
Pour la prépa agreg, une formation universitaire et un travail acharné sont de mise. L'ENS, on y rentre après une classe préparatoire donc comme tu es déjà en master ça ne se pose pas (sauf en auditeur libre, mais je ne sais pas si on peut assister comme ça à des cours).
L'ESPE, tu y passeras après ta réussite au concours (ou pendant si tu t'inscris en master MEEF), quand tu seras stagiaire. Je te déconseille le master MEEF qui ne vaut rien. Continue en master recherche, et si tu vises l'agreg la question ne se pose même pas.
Pour l'hésitation recherche-enseignement, je serais bien en peine de te conseiller, je fais les deux.
Merci pour ta réponse ! Donc, l'idée est de passer le concours en candidat libre après mon M2? C'est-à-dire bosser dans mon coin pendant toute l'année jusqu'au concours ? Est-ce efficace si il n'y a pas de formation, de concours blancs, etc ?
Partir à l'etranger pour faire sa thèse et y rester?
C'est une possibilité. La recherche est bien plus valorisée dans d'autres pays, et je suis particulièrement intéressé par les pays scandinaves. C'est une piste de réflexion à creuser, en effet.
Il est possible dans les matières littéraires de poser un dossier d'auditeur libre à l'ENS Ulm. pour assister à la préparation à l'agrégation, ça se fait très en amont (printemps ?). Je ne sais pas s'il y a la même possibilité en sciences dans les différentes ENS.
Les préparations disciplinaires à l'agrégation à ma connaissance se font à l'université, pas à l'INSPE, mais l'EN never disappoints, je peux tout à fait me tromper.
Par rapport à ma réponse deux citations au dessus : c'est avec ces cours à l'université qu'on a cette préparation, ces concours blancs ? Ainsi, l'INSPE est l'institut dans lequel on suit la formation une fois le concours obtenu, et c'est à l'université qu'on se prépare à l'agrégation ? C'est le principal point que j'ai du mal à saisir : comment s'appelle la section de l'université qui assure cette préparation ?
Et donc, l'EN serait la voie d'or pour réussir l'agrégation. Je vais me renseigner sur les inscriptions, merci !
- RogerMartinBon génie
Oui, les (des, en tout cas !) concours blancs sont organisés dans les préparations universitaires à l'agrégation. Certaines affichent leur taux de réussite. Il faut bien vérifier qu'il y a "suffisamment" de cours, TD, TP, etc. dans la formation.
Les ENS ont de très bons taux de réussite parce que les élèves et étudiants y sont d'un très bon niveau, et que les auditeurs libres extérieurs sont triés sur le volet, mais cela ne veut pas dire qu'il n'est pas possible de réussir l'agrégation en préparant ailleurs, c'est juste une garantie de sérieux.
Les ENS ont de très bons taux de réussite parce que les élèves et étudiants y sont d'un très bon niveau, et que les auditeurs libres extérieurs sont triés sur le volet, mais cela ne veut pas dire qu'il n'est pas possible de réussir l'agrégation en préparant ailleurs, c'est juste une garantie de sérieux.
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- RogerMartinBon génie
(quand je disais "l'EN never disappoints", pardon, je voulais dire que vu le degré de délire auquel l'Education Nationale est arrivée, il n'est pas impossible que des INSPE se mêlent de préparer à l'agrégation).
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- KangouNiveau 1
RogerMartin a écrit:(quand je disais "l'EN never disappoints", pardon, je voulais dire que vu le degré de délire auquel l'Education Nationale est arrivée, il n'est pas impossible que des INSPE se mêlent de préparer à l'agrégation).
Ah, merci d'avoir précisé, j'avais en tête que l'Ecole Normale c'est le must have
Je vais me renseigner sur ces formations universitaires.
Merci pour toutes vos réponses
- RogerMartinBon génie
Je connais surtout les départements de lettres. Dans les ENS la préparation à l'agrégation, pour ces départements, c'est "le cœur de métier", mais il y a de bonnes préparations en fac, et je pense que c'est pareil en science.
Surtout en bio j'insiste, bien vérifier qu'il y a des créneaux de labo. J'avais entendu parler (de mon temps, donc à la préhistoire ) d'une fac un peu fauchée qui ne proposait quasiment aucun horaire de manipulation -- c'était pour l'agrégation de chimie.
Surtout en bio j'insiste, bien vérifier qu'il y a des créneaux de labo. J'avais entendu parler (de mon temps, donc à la préhistoire ) d'une fac un peu fauchée qui ne proposait quasiment aucun horaire de manipulation -- c'était pour l'agrégation de chimie.
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Si tu t'inscris dans une université pour préparer ton agreg, tu auras évidemment des concours blancs et des devoirs de préparation.
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- SimeonNiveau 10
Pourquoi ne pas faire autre chose ? Tu n'as l'air convaincu par aucune des deux solutions.
Il n'y a pas d'ingénieur de recherche dans ta discipline ou alors des M2 pro ?
Tu as un contrôle limité sur l'endroit où tu iras travailler tout de même. Les 5 premières années ont des chances de ne pas être stable non plus dans l'enseignement. Et je n'opposerais pas thèse et agrégation, avoir une thèse peut ouvrir pas mal de porte dans l'éducation nationale.
Et la situation se détériore de plus en plus dans l'éducation nationale, ça me parait de plus en plus compliqué de faire ce choix même avec l'agrégation.
Il n'y a pas d'ingénieur de recherche dans ta discipline ou alors des M2 pro ?
D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
Tu as un contrôle limité sur l'endroit où tu iras travailler tout de même. Les 5 premières années ont des chances de ne pas être stable non plus dans l'enseignement. Et je n'opposerais pas thèse et agrégation, avoir une thèse peut ouvrir pas mal de porte dans l'éducation nationale.
Et la situation se détériore de plus en plus dans l'éducation nationale, ça me parait de plus en plus compliqué de faire ce choix même avec l'agrégation.
- KangouNiveau 1
RogerMartin a écrit:Je connais surtout les départements de lettres. Dans les ENS la préparation à l'agrégation, pour ces départements, c'est "le cœur de métier", mais il y a de bonnes préparations en fac, et je pense que c'est pareil en science.
Surtout en bio j'insiste, bien vérifier qu'il y a des créneaux de labo. J'avais entendu parler (de mon temps, donc à la préhistoire ) d'une fac un peu fauchée qui ne proposait quasiment aucun horaire de manipulation -- c'était pour l'agrégation de chimie.
Oui effectivement, les travaux pratiques doivent constituer une bonne part de la préparation. Ah, les coupes végétales transversales m'avaient manquées !
Si tu t'inscris dans une université pour préparer ton agreg, tu auras évidemment des concours blancs et des devoirs de préparation.
Merci pour la confirmation, je vais me renseigner sur ce qui est proposé dans ma région.
Pourquoi ne pas faire autre chose ? Tu n'as l'air convaincu par aucune des deux solutions.
Il n'y a pas d'ingénieur de recherche dans ta discipline ou alors des M2 pro ?
D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
Tu as un contrôle limité sur l'endroit où tu iras travailler tout de même. Les 5 premières années ont des chances de ne pas être stable non plus dans l'enseignement. Et je n'opposerais pas thèse et agrégation, avoir une thèse peut ouvrir pas mal de porte dans l'éducation nationale.
Et la situation se détériore de plus en plus dans l'éducation nationale, ça me parait de plus en plus compliqué de faire ce choix même avec l'agrégation.
Oui, j'ai notamment cru comprendre que l'enseignement, avec une agrégation, dans les prépas nécessite souvent une thèse. Donc, finalement, il peut être judicieux de réaliser un doctorat avant de s'arrêter et de se reconvertir. Je pense que c'est mon stage de M2 qui déterminera si mon choix va se porter sur la thèse ou non.
Autrement, oui il est possible d'être ingénieur de recherche, et c'est plus facile de l'être avec une thèse. Mais sinon, non, mon Master ne prépare qu'aux métiers de la recherche.
Enfin, j'ai bien conscience que l'éducation nationale est, comme je dis souvent à l'oral, en PLS. Néanmoins, le métier de professeur en lycée notamment conviendrait davantage à ce que je veux pour les dix prochaines années que le métier de chercheur ...
Et je ne dirai pas ne pas être emballé ni par l'un, ni par l'autre. Je pense que si je savais exactement ce qu'impliquais l'un ou l'autre, j'aurai déjà plus d'enthousiasme à choisir. Mais je n'ai pas vraiment de recul, et c'est notamment pour cela que ce stage de M2 sera décisif. Néanmoins, je sais que j'aime transmettre mes connaissances, expliquer, réexpliquer, et discuter.
- Une passanteEsprit éclairé
Tu es à Brest, région extrêmement demandée. Pense aussi au fait qu'obtenir un concours de l'enseignement national (capes ou agrég, peu importe), c'est être ensuite dans l'obligation de participer au grand jeu des mutations, qui font que tu peux être envoyé très loin de chez toi (petite précision concernant ton désir de stabilité.... )
Et quand on passe un concours du secondaire, on ne peut pas franchement choisir si on est envoyé en collège ou en lycée (excepté pour les disciplines n'existant qu'en lycée, comme la philo ou les SES).
En fait, quand tu obtiens un concours, tu deviens fonctionnaire, on t'envoie où on a besoin de toi, et tes demandes sont prises en compte de manière toute relative (situation familiale, nombre d'enfants...)
Et quand on passe un concours du secondaire, on ne peut pas franchement choisir si on est envoyé en collège ou en lycée (excepté pour les disciplines n'existant qu'en lycée, comme la philo ou les SES).
En fait, quand tu obtiens un concours, tu deviens fonctionnaire, on t'envoie où on a besoin de toi, et tes demandes sont prises en compte de manière toute relative (situation familiale, nombre d'enfants...)
- AurevillyHabitué du forum
C'est bien de sortir un peu le nez du guidon pour savoir où on va. Les enseignants de l'université qui laissent les étudiants arriver en M2 dans un tel état de méconnaissance de leur avenir professionnel ne font pas leur travail. On pourrait penser à une année de pause (en Erasmus) pour réfléchir à la question ? Juste un petit détail, on écrit "en fait". Bon courage pour tes recherches, toutes !
- ZagaraGuide spirituel
Ben si les enseignants-chercheurs font bien leur boulot, puisque l'orientation ne fait pas partie de leurs attributions statutaires et que les étudiants sont des adultes qui doivent construire leur vie par eux-mêmes, être proactifs dans leur orientation (se renseigner, aller au bureau d'orientation, tester des trucs [le stage est une bonne idée], etc). EC, c'est déjà deux métiers : enseignant et chercheur ; merci de ne pas en coller un troisième : chargé d'orientation.
Concernant les questions :
L'agrégation permet d'éviter la précarité, en retombant dans le secondaire lorsque la carrière universitaire foire, au lieu de tomber dans le chômage ou les vacations. Cependant, c'est bien avant tout un concours du second degré et non de recherche. Cela étant, la plupart des disciplines recrutent en priorité des agrégés-docteurs, parce que l'agrégation est un gage de sérieux.
La formation se fait en université. Si tu veux viser l'agreg, e va pas te perdre en MEEF et en INSPE, ça ne prépare pas à l'agrégation mais au CAPES. Sinon effectivement tu peux demander à être auditeur libre à l'ENS.
Oui le CAPES est plus accessible que l'agrégation. C'est à toi de voir. Cependant, préparer 2 concours en même temps n'est pas donné à tout le monde, et c'est le risque de ne pas assez préparer l'un ou l'autre (pas du tout les mêmes épreuves et attendus). J'ai connu pas mal de gens qui ont préparé uniquement l'agrégation mais se sont inscrits au CAPES en "back up", et ont obtenu les deux (il y a des programmes communs aux deux concours, donc même sans avoir préparé le CAPES à fond, on peut sauver les meubles si on comprend la logique de ses épreuves).
Oui. Les postes sont attribués par le rectorat de manière plus ou moins opaque. Tu peux faire des vœux, mais au final c'est le rectorat qui décide où tu vas. Enseigner c'est être mobile.
Concernant les questions :
Kangou a écrit:
D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
L'agrégation permet d'éviter la précarité, en retombant dans le secondaire lorsque la carrière universitaire foire, au lieu de tomber dans le chômage ou les vacations. Cependant, c'est bien avant tout un concours du second degré et non de recherche. Cela étant, la plupart des disciplines recrutent en priorité des agrégés-docteurs, parce que l'agrégation est un gage de sérieux.
Kangou a écrit:Ensuite, comment se fait cette préparation à l'agrégation ? Je suis assez naïf pour ce qui concerne les formations. D'après ce que je vois, si on a un dossier béton, on passe par l'ENS (ultra-sélectif, meilleur taux de réussite) ou par des ESPE le cas échéant (faible taux de réussite, ce qui me paraît étrange puisqu'une ESPE est sensée préparer à l'agrégation ?). Je remarque que les "étudiants hors ESPE" réussissent le mieux après ceux de l'ENS : ais-je loupé un truc? En somme, dois-je m'inscrire dans l'ESPE de ma ville (en master 1 puis 2 MEEF ? ou directement en M2 MEEF ?) ?
La formation se fait en université. Si tu veux viser l'agreg, e va pas te perdre en MEEF et en INSPE, ça ne prépare pas à l'agrégation mais au CAPES. Sinon effectivement tu peux demander à être auditeur libre à l'ENS.
Kangou a écrit:Dois-je tenter le CAPES en même temps que l'agrégation? Il me semble que le CAPES est bien plus accessible que l'agrégation, et que préparer cette dernière inclut la préparation au premier. Ou bien je me trompe ?
Oui le CAPES est plus accessible que l'agrégation. C'est à toi de voir. Cependant, préparer 2 concours en même temps n'est pas donné à tout le monde, et c'est le risque de ne pas assez préparer l'un ou l'autre (pas du tout les mêmes épreuves et attendus). J'ai connu pas mal de gens qui ont préparé uniquement l'agrégation mais se sont inscrits au CAPES en "back up", et ont obtenu les deux (il y a des programmes communs aux deux concours, donc même sans avoir préparé le CAPES à fond, on peut sauver les meubles si on comprend la logique de ses épreuves).
Kangou a écrit:Concernant l'agrégation, si j'ai bien saisi il s'agit d'un concours avec un nombre de places qui est dépendant des postes disponibles ? En d'autres termes, une fois l'agrégation obtenue, nous avons une place nous permettant directement d'aller enseigner, il n'y a pas de recherche de poste disponible ?
Oui. Les postes sont attribués par le rectorat de manière plus ou moins opaque. Tu peux faire des vœux, mais au final c'est le rectorat qui décide où tu vas. Enseigner c'est être mobile.
- RuthvenGuide spirituel
Kangou a écrit: préparer l'agrégation en sciences du vivant
Il y a aussi une partie Sciences de la Terre et de l'univers à l'agrég. de SVT (1 épreuve sur 3 pour l'admissibilité ; 1 épreuve sur 4 au moins pour l'oral d'admission)
- RGDNiveau 3
Kangou a écrit: préparer l'agrégation en sciences du vivant
Il existe également une agrégation de biochimie - génie biologique qui pourrait te correspondre, compte tenu de ton profil de microbiologiste (et un CAPET Biotechnologie). https://www.neoprofs.org/t105198-capet-biotech-ou-capes-svt
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Aurevilly a écrit:Les enseignants de l'université qui laissent les étudiants arriver en M2 dans un tel état de méconnaissance de leur avenir professionnel ne font pas leur travail.
Et les enseignants chercheurs qui expliquent à leurs étudiants que les études sont fort difficiles, qu'il ne va absolument pas de soi, même en obtenant un diplôme, d'en tirer quelque chose sur le marché du travail, et encore moins de devenir “enseignant-chercheur” se heurtent le plus souvent à une incompréhension forte, parfois à certaines formes d'animosité… Et encore, c'est sans compter que bien malin serait celui qui pourrait réellement faire des prédictions avérées en la matière et que, comme le dit Zagara, ça n'est pas du tout leur métier (je ne suis ni “orientateur” ni “coach” ni conseiller pour la jeunesse, n'en déplaise à ceux qui rêveraient d'y assigner les universitaires)…
En dehors de cela: il y a, actuellement, 50700 enseignants chercheurs (MCF+PR), 12900 enseignants du secondaire détachés dans le supérieur, et 22200 enseignants non permanents (doctorants contractuels, ATER…) — pour ~71160 doctorants (en 2018) inscrits dans 280 écoles doctorales (chiffres du RERS 2019), et 14000 docteurs diplômés (en 2018)… Le nombre des doctorants a beau avoir considérablement diminué depuis une dizaine d'années (ils étaient environ 22000 en 2010), on devine (même si nombre de thésards se dirigent vers autre chose que l'enseignement en université) que faire une thèse pour devenir EC n'est pas évident (d'autant qu'en lettres, un peu plus de 50% des enseignants sont EC, alors qu'ils sont un peu plus de 70+ en sciences, et que les enseignants détachés du secondaire sont plus nombreux en lettres qu'en sciences). Et pour les tendances longues: le nombre d'EC a augmenté de 15/20% entre 97 et 2007/2009 — depuis 2009/2010, il tend à se stabiliser (voire, depuis 2 ans, à diminuer).
_________________
Si tu vales valeo.
- KangouNiveau 1
Une passante a écrit:Tu es à Brest, région extrêmement demandée. Pense aussi au fait qu'obtenir un concours de l'enseignement national (capes ou agrég, peu importe), c'est être ensuite dans l'obligation de participer au grand jeu des mutations, qui font que tu peux être envoyé très loin de chez toi (petite précision concernant ton désir de stabilité.... )
Et quand on passe un concours du secondaire, on ne peut pas franchement choisir si on est envoyé en collège ou en lycée (excepté pour les disciplines n'existant qu'en lycée, comme la philo ou les SES).
En fait, quand tu obtiens un concours, tu deviens fonctionnaire, on t'envoie où on a besoin de toi, et tes demandes sont prises en compte de manière toute relative (situation familiale, nombre d'enfants...)
Effectivement, je me doute qu'il y aura toujours une phase assez peu stable durant le début, avec les mutations. Cependant, j'ai l'impression que cette instabilité est davantage stable que celle d'un chercheur !
Concernant le choix du collège ou lycée, j'ai l'impression que l'agrégation augmente significativement les chances d'être envoyé en lycée ?
Concernant les demandes de mutation, aboutissent-elles ? Faut-il attendre un, deux ans, davantage ? Est-ce que la situation familiale est réellement prise en compte, quel est le barème?
C'est bien de sortir un peu le nez du guidon pour savoir où on va. Les enseignants de l'université qui laissent les étudiants arriver en M2 dans un tel état de méconnaissance de leur avenir professionnel ne font pas leur travail. On pourrait penser à une année de pause (en Erasmus) pour réfléchir à la question ? Juste un petit détail, on écrit "en fait". Bon courage pour tes recherches, toutes !
Merci et merci, je prend note
On est plutôt bien informés, l'état de la recherche en France est un sujet majeur de discussion (réduction d'un douzième du temps d'enseignement à Brest par exemple). Néanmoins, on a souvent tendance à se dire qu'il suffit de sortir du lot et qu'on aura pas de problèmes par la suite. Mais finalement, je préfère être moins optimiste.
Ben si les enseignants-chercheurs font bien leur boulot, puisque l'orientation ne fait pas partie de leurs attributions statutaires et que les étudiants sont des adultes qui doivent construire leur vie par eux-mêmes, être proactifs dans leur orientation (se renseigner, aller au bureau d'orientation, tester des trucs [le stage est une bonne idée], etc). EC, c'est déjà deux métiers : enseignant et chercheur ; merci de ne pas en coller un troisième : chargé d'orientation.
Concernant les questions :
@Kangou a écrit:
D'abord, est-ce que je me trompe quand je pense que l'agrégation permet une situation plus stable que la thèse et poursuite dans la recherche?
L'agrégation permet d'éviter la précarité, en retombant dans le secondaire lorsque la carrière universitaire foire, au lieu de tomber dans le chômage ou les vacations. Cependant, c'est bien avant tout un concours du second degré et non de recherche. Cela étant, la plupart des disciplines recrutent en priorité des agrégés-docteurs, parce que l'agrégation est un gage de sérieux.
@Kangou a écrit:
Ensuite, comment se fait cette préparation à l'agrégation ? Je suis assez naïf pour ce qui concerne les formations. D'après ce que je vois, si on a un dossier béton, on passe par l'ENS (ultra-sélectif, meilleur taux de réussite) ou par des ESPE le cas échéant (faible taux de réussite, ce qui me paraît étrange puisqu'une ESPE est sensée préparer à l'agrégation ?). Je remarque que les "étudiants hors ESPE" réussissent le mieux après ceux de l'ENS : ais-je loupé un truc? En somme, dois-je m'inscrire dans l'ESPE de ma ville (en master 1 puis 2 MEEF ? ou directement en M2 MEEF ?) ?
La formation se fait en université. Si tu veux viser l'agreg, e va pas te perdre en MEEF et en INSPE, ça ne prépare pas à l'agrégation mais au CAPES. Sinon effectivement tu peux demander à être auditeur libre à l'ENS.
@Kangou a écrit:
Dois-je tenter le CAPES en même temps que l'agrégation? Il me semble que le CAPES est bien plus accessible que l'agrégation, et que préparer cette dernière inclut la préparation au premier. Ou bien je me trompe ?
Oui le CAPES est plus accessible que l'agrégation. C'est à toi de voir. Cependant, préparer 2 concours en même temps n'est pas donné à tout le monde, et c'est le risque de ne pas assez préparer l'un ou l'autre (pas du tout les mêmes épreuves et attendus). J'ai connu pas mal de gens qui ont préparé uniquement l'agrégation mais se sont inscrits au CAPES en "back up", et ont obtenu les deux (il y a des programmes communs aux deux concours, donc même sans avoir préparé le CAPES à fond, on peut sauver les meubles si on comprend la logique de ses épreuves).
@Kangou a écrit:
Concernant l'agrégation, si j'ai bien saisi il s'agit d'un concours avec un nombre de places qui est dépendant des postes disponibles ? En d'autres termes, une fois l'agrégation obtenue, nous avons une place nous permettant directement d'aller enseigner, il n'y a pas de recherche de poste disponible ?
Oui. Les postes sont attribués par le rectorat de manière plus ou moins opaque. Tu peux faire des vœux, mais au final c'est le rectorat qui décide où tu vas. Enseigner c'est être mobile.
C'est bien ce que je pensais. La thèse est un plus, et d'ailleurs il y a l'agrégation externe spéciale pour les docteurs. J'ai aussi entendu que pas mal de thésards se réorientent finalement dans l'enseignement après avoir été "dégoutés" de la recherche.
Concernant la formation, je viens de trouver, pour l'exemple de Rennes, une formation à l'agrégation (c'est exactement ce que je cherchais).
Pour l'inscription, un niveau L3 en géologie est nécessaire. Je vais me renseigner si il est possible de rattraper ces lacunes avec de bons ouvrage, mais j'ai au moins une idée claire de comment passer l'agrégation à présent. A noter que ce Master propose un régime spécial pour les docteurs, où ce sont justement des ouvrages recommandés qui permettent de compenser les diverses lacunes.
Donc finalement, se concentrer sur l'agrégation, et le CAPES serait un plus. Je prend note, je vais aussi regarder à quoi ressemblent les épreuves du CAPES.Oui le CAPES est plus accessible que l'agrégation. C'est à toi de voir. Cependant, préparer 2 concours en même temps n'est pas donné à tout le monde, et c'est le risque de ne pas assez préparer l'un ou l'autre (pas du tout les mêmes épreuves et attendus). J'ai connu pas mal de gens qui ont préparé uniquement l'agrégation mais se sont inscrits au CAPES en "back up", et ont obtenu les deux (il y a des programmes communs aux deux concours, donc même sans avoir préparé le CAPES à fond, on peut sauver les meubles si on comprend la logique de ses épreuves).
Oui. Les postes sont attribués par le rectorat de manière plus ou moins opaque. Tu peux faire des vœux, mais au final c'est le rectorat qui décide où tu vas. Enseigner c'est être mobile.
Je pense que vous connaissez tous bien plus de profs que moi. Cette période de mobilité s'élève à combien de temps, selon vos diverses expériences ?
Il y a aussi une partie Sciences de la Terre et de l'univers à l'agrég. de SVT (1 épreuve sur 3 pour l'admissibilité ; 1 épreuve sur 4 au moins pour l'oral d'admission)
Justement, j'ai l'impression que tout le monde prépare les sections A, B et C de la préadmissibilité. J'adore la géologie (j'ai eu un excellent prof en L1) et ca donne envie de se replonger dedans !
Il existe également une agrégation de biochimie - génie biologique qui pourrait te correspondre, compte tenu de ton profil de microbiologiste (et un CAPET Biotechnologie). https://www.neoprofs.org/t105198-capet-biotech-ou-capes-svt
Je vais me renseigner sur cette agrégation et ses épreuves. Edit : effectivement, cette agrégation se rapproche beaucoup de ce que j'ai étudié ces trois dernières années !
Et les enseignants chercheurs qui expliquent à leurs étudiants que les études sont fort difficiles, qu'il ne va absolument pas de soi, même en obtenant un diplôme, d'en tirer quelque chose sur le marché du travail, et encore moins de devenir “enseignant-chercheur” se heurtent le plus souvent à une incompréhension forte, parfois à certaines formes d'animosité… Et encore, c'est sans compter que bien malin serait celui qui pourrait réellement faire des prédictions avérées en la matière et que, comme le dit Zagara, ça n'est pas du tout leur métier (je ne suis ni “orientateur” ni “coach” ni conseiller pour la jeunesse, n'en déplaise à ceux qui rêveraient d'y assigner les universitaires)…
En dehors de cela: il y a, actuellement, 50700 enseignants chercheurs (MCF+PR), 12900 enseignants du secondaire détachés dans le supérieur, et 22200 enseignants non permanents (doctorants contractuels, ATER…) — pour ~71160 doctorants (en 2018) inscrits dans 280 écoles doctorales (chiffres du RERS 2019), et 14000 docteurs diplômés (en 2018)… Le nombre des doctorants a beau avoir considérablement diminué depuis une dizaine d'années (ils étaient environ 22000 en 2010), on devine (même si nombre de thésards se dirigent vers autre chose que l'enseignement en université) que faire une thèse pour devenir EC n'est pas évident (d'autant qu'en lettres, un peu plus de 50% des enseignants sont EC, alors qu'ils sont un peu plus de 70+ en sciences, et que les enseignants détachés du secondaire sont plus nombreux en lettres qu'en sciences). Et pour les tendances longues: le nombre d'EC a augmenté de 15/20% entre 97 et 2007/2009 — depuis 2009/2010, il tend à se stabiliser (voire, depuis 2 ans, à diminuer).
Oui, ca rejoint ce que je disais. Merci pour les infos chiffrées !
Je répète, merci pour vos réponses
Edit : J'ai sérieusement regardé le rapport de jury de 2018 et 2019 de l'agrégation en biochimie. Les sujets sont assez proches de ce que j'étudie depuis la L3. De plus, 1/8 d'admission comparé au 1/9 des STUV : on reste dans le même ordre de grandeur. Il y a aussi le fait qu'il y a pas d'enseignement en collège avec cette agrégation.
Je pense que je vais partir sur une thèse, si mon stage de M2 se passe bien et me donne envie de continuer. Pendant la thèse, je commencerai à préparer l'agrégation, de manière régulière. J'aurai aussi du monitorat pour "préparer le terrain". J'intègrerai ensuite une prépa à cette agrégation, et finalement je passerai le concours.
Bon, après il est tout à fait possible que suite à ma thèse je trouve quelque chose de génial, ou que je change d'avis, etc. Mais en tout cas, le fait d'avoir réfléchi en amont me conforte grandement.
Vos interventions étaient toutes constructives, et le débat n'est pas clos ! C'est en tout cas toujours compliqué de savoir ce qu'on veut faire du restant de sa vie ...
- SimeonNiveau 10
Je parlais de refaire un M2 mais pro après le M2 recherche. (même si j'ai bien compris que tu n'allais pas dans ce sens désormais)
- KangouNiveau 1
Bonjour tout le monde !
Cela fait bientôt deux ans que je suis venu sur ce forum pour obtenir des réponses.
J'ai donc obtenu mon M2. Mon stage de M2 a été super agréable pour la première moitié - la moitié sur place, avec du travail de paillasse - et tout aussi agréable pour la moitié analyse de données depuis chez moi faute à la pandémie.
Comme je l'avais indiqué, je comptais décider de ma poursuite dans la recherche en fonction de mon expérience lors du stage. J'ai adoré, et par conséquent j'ai trouvé un sujet de thèse passionnant (portant sur le microbiote intestinal et son implication dans les pathologies hépatiques) avec un encadrant parfait. Comme le veut la coutume, j'ai défendu ma candidature devant un jury d'école doctorale puisqu'il faut un financement pour une thèse en STEM. Malheureusement, j'ai été surclassé. Je n'ai donc pas pu commencer mon doctorat à la rentrée 2020. J'ai donc passé plusieurs mois à la recherche d'autres financements. Finalement, ce financement a été obtenu en mars dernier : j'étais alors assuré de débuter ma thèse en octobre 2021 ; et entre temps j'ai trouvé un poste de technicien pour mener des PCR ciblant le SARS-CoV-2. En ce sens, merci la pandémie pour m'avoir permis de renflouer mes caisses.
J'ai donc débuté ma thèse il y a bientôt un mois. Comme lors de mon stage de M2, et lors de mon stage de M1, je m'éclate. La recherche est réellement stimulante, j'adore maniper - même si je suis gauche au début et je manque de confiance en moi - et il y a toute la partie bibliographie où je deviens maître de mon sujet. Accumuler des connaissances, comprendre the big picture est très satisfaisant.
J'ai aussi pu faire de nouvelles rencontres. J'ai notamment le plaisir de travailler avec un post-doctorant, ayant soutenu en 2018 et depuis lors maintenu dans le laboratoire (au moins jusqu'en 2025), ainsi qu'une doctorante, actuellement en 4 ème année de thèse. Les deux ont eu leur premier enfant lors de leur seconde année de thèse. J'ai réellement été surpris d'apprendre cela : je pensais jusqu'alors que c'était dangereux de faire des enfants avant d'avoir un poste de MCU ! Cela dit, dans leurs deux cas c'est en effet impactant pour leur carrière : le premier ne peut pas se déplacer à l'étranger pour acquérir de l'expérience, et la seconde a décidé, pour les mêmes raisons que j'ai présenté il y a deux ans, de passer l'agrégation dans quelques mois. Faire cinq-six ans de contrats post-doctoraux en Chine, en Inde puis au Canada se fait difficilement avec des enfants.
Apprendre cela m'a aussi perturbé, parce que j'y vois une confirmation de mes craintes : il n'y a pas d'avenir dans la recherche. Ou, plus précisément, il y a beaucoup trop de candidats que de postes disponibles, ce qui résulte en une faible chance d'avoir une situation stable, sauf après avoir passé quelques temps outre-Atlantique. Cela ne me dérangerai pas si j'étais célibataire, mais ce n'est pas ce que je souhaite actuellement.
C'est notamment cette discussion avec l'actuelle doctorante qui m'a refait pensé à mes précédents projets. J'avais en effet acheté plusieurs ouvrages pour préparer l'agrégation de biochimie - la plus proche de mes connaissances. Je ne les ai toujours pas ouvert. Je n'exclus pas de le faire un jour. Je pense, toutefois, attendre ma seconde année de thèse pour décider de cela. Lorsque j'aurai des missions d'enseignement, je pourrai réellement vérifier si j'ai envie de transmettre mes connaissances et si je pourrai en faire un métier.
Autre point important, je n'avais jusqu'à récemment pas réellement considéré une carrière post-doctorale en milieu industriel. Comme certains de mes enseignants le soulignaient, il y a des entreprises proposant des postes en R&D en microbiologie, et avec le boum que représente le microbiote intestinal (vous mangez des fibres j'espère ?) je peux peut-être me trouver une place dans ce milieu. Je n'ai pas de statistiques permettant de vérifier combien d'emplois sont disponibles en industrie après un doctorat par rapport au milieu académique, mais cela reste une piste.
Enfin, je pourrai partir à l'étranger après ma thèse, et essayer de convaincre ma partenaire de venir avec moi. La Scandinavie vend du rêve, et de manière générale le doctorat est mieux valorisé à l'étranger. C'est un peu stressant d'imaginer construire ma vie ailleurs, mais au fond c'est peut-être la meilleure solution si je veux réellement en profiter.
Bon, je n'ai pas de question particulière pour cette fois, je tenais simplement à mettre une petite update à ce topic. Il me faut davantage de temps pour décider de ce que je ferai par la suite. Merci à cette communauté, en tout cas, pour les réponses qui me furent apportées !
Cela fait bientôt deux ans que je suis venu sur ce forum pour obtenir des réponses.
J'ai donc obtenu mon M2. Mon stage de M2 a été super agréable pour la première moitié - la moitié sur place, avec du travail de paillasse - et tout aussi agréable pour la moitié analyse de données depuis chez moi faute à la pandémie.
Comme je l'avais indiqué, je comptais décider de ma poursuite dans la recherche en fonction de mon expérience lors du stage. J'ai adoré, et par conséquent j'ai trouvé un sujet de thèse passionnant (portant sur le microbiote intestinal et son implication dans les pathologies hépatiques) avec un encadrant parfait. Comme le veut la coutume, j'ai défendu ma candidature devant un jury d'école doctorale puisqu'il faut un financement pour une thèse en STEM. Malheureusement, j'ai été surclassé. Je n'ai donc pas pu commencer mon doctorat à la rentrée 2020. J'ai donc passé plusieurs mois à la recherche d'autres financements. Finalement, ce financement a été obtenu en mars dernier : j'étais alors assuré de débuter ma thèse en octobre 2021 ; et entre temps j'ai trouvé un poste de technicien pour mener des PCR ciblant le SARS-CoV-2. En ce sens, merci la pandémie pour m'avoir permis de renflouer mes caisses.
J'ai donc débuté ma thèse il y a bientôt un mois. Comme lors de mon stage de M2, et lors de mon stage de M1, je m'éclate. La recherche est réellement stimulante, j'adore maniper - même si je suis gauche au début et je manque de confiance en moi - et il y a toute la partie bibliographie où je deviens maître de mon sujet. Accumuler des connaissances, comprendre the big picture est très satisfaisant.
J'ai aussi pu faire de nouvelles rencontres. J'ai notamment le plaisir de travailler avec un post-doctorant, ayant soutenu en 2018 et depuis lors maintenu dans le laboratoire (au moins jusqu'en 2025), ainsi qu'une doctorante, actuellement en 4 ème année de thèse. Les deux ont eu leur premier enfant lors de leur seconde année de thèse. J'ai réellement été surpris d'apprendre cela : je pensais jusqu'alors que c'était dangereux de faire des enfants avant d'avoir un poste de MCU ! Cela dit, dans leurs deux cas c'est en effet impactant pour leur carrière : le premier ne peut pas se déplacer à l'étranger pour acquérir de l'expérience, et la seconde a décidé, pour les mêmes raisons que j'ai présenté il y a deux ans, de passer l'agrégation dans quelques mois. Faire cinq-six ans de contrats post-doctoraux en Chine, en Inde puis au Canada se fait difficilement avec des enfants.
Apprendre cela m'a aussi perturbé, parce que j'y vois une confirmation de mes craintes : il n'y a pas d'avenir dans la recherche. Ou, plus précisément, il y a beaucoup trop de candidats que de postes disponibles, ce qui résulte en une faible chance d'avoir une situation stable, sauf après avoir passé quelques temps outre-Atlantique. Cela ne me dérangerai pas si j'étais célibataire, mais ce n'est pas ce que je souhaite actuellement.
C'est notamment cette discussion avec l'actuelle doctorante qui m'a refait pensé à mes précédents projets. J'avais en effet acheté plusieurs ouvrages pour préparer l'agrégation de biochimie - la plus proche de mes connaissances. Je ne les ai toujours pas ouvert. Je n'exclus pas de le faire un jour. Je pense, toutefois, attendre ma seconde année de thèse pour décider de cela. Lorsque j'aurai des missions d'enseignement, je pourrai réellement vérifier si j'ai envie de transmettre mes connaissances et si je pourrai en faire un métier.
Autre point important, je n'avais jusqu'à récemment pas réellement considéré une carrière post-doctorale en milieu industriel. Comme certains de mes enseignants le soulignaient, il y a des entreprises proposant des postes en R&D en microbiologie, et avec le boum que représente le microbiote intestinal (vous mangez des fibres j'espère ?) je peux peut-être me trouver une place dans ce milieu. Je n'ai pas de statistiques permettant de vérifier combien d'emplois sont disponibles en industrie après un doctorat par rapport au milieu académique, mais cela reste une piste.
Enfin, je pourrai partir à l'étranger après ma thèse, et essayer de convaincre ma partenaire de venir avec moi. La Scandinavie vend du rêve, et de manière générale le doctorat est mieux valorisé à l'étranger. C'est un peu stressant d'imaginer construire ma vie ailleurs, mais au fond c'est peut-être la meilleure solution si je veux réellement en profiter.
Bon, je n'ai pas de question particulière pour cette fois, je tenais simplement à mettre une petite update à ce topic. Il me faut davantage de temps pour décider de ce que je ferai par la suite. Merci à cette communauté, en tout cas, pour les réponses qui me furent apportées !
- Dr RaynalHabitué du forum
Salut collègue !
Si tu veux l'avis de quelqu'un qui a été contraint d'abandonner la recherche pour l'enseignement, après une thèse non financée (il y a... longtemps), ma recommandation sera : fuis !
Pars faire de la recherche dans les pays qui engagent et payent (réellement) des chercheurs : regarde les annonces de Nature ou Science, ou autres revues. Tente ta chance aux US, en Angleterre, en Chine, en Suède ou en Norvège, n'oublie pas la Suisse.
Dans l'enseignement, ta thèse n'aura aucune valeur.
Dans l'enseignement, tu seras affecté n'importe où, et de toute façon tu devras déménager, alors...
Dans l'enseignement, tu enseignera à niveau élémentaire (le plus probable) 30 % du temps au mieux. Le reste, ce sera discipline ou administration. Au bout de quelques années, tu auras régressé intellectuellement, et loin de la recherche, tu seras "out" au niveau des techniques et autres, en quelques années. C'est un voyage sans retour.
Dans l'enseignement, tu auras une paie de misère, et comme tu commencera tard, tout espoir de retraite à taux "plein" sera illusoire : tu aura le minimum vieillesse, ou pas loin, et tu ne gagneras pas assez pour capitaliser.
Bref, j'ai assez fait mon Hollande : fuis l'enseignement comme la peste. Agrégation ou pas, c'est sans intérêt et sans espoir.
Bonne route !
Si tu veux l'avis de quelqu'un qui a été contraint d'abandonner la recherche pour l'enseignement, après une thèse non financée (il y a... longtemps), ma recommandation sera : fuis !
Pars faire de la recherche dans les pays qui engagent et payent (réellement) des chercheurs : regarde les annonces de Nature ou Science, ou autres revues. Tente ta chance aux US, en Angleterre, en Chine, en Suède ou en Norvège, n'oublie pas la Suisse.
Dans l'enseignement, ta thèse n'aura aucune valeur.
Dans l'enseignement, tu seras affecté n'importe où, et de toute façon tu devras déménager, alors...
Dans l'enseignement, tu enseignera à niveau élémentaire (le plus probable) 30 % du temps au mieux. Le reste, ce sera discipline ou administration. Au bout de quelques années, tu auras régressé intellectuellement, et loin de la recherche, tu seras "out" au niveau des techniques et autres, en quelques années. C'est un voyage sans retour.
Dans l'enseignement, tu auras une paie de misère, et comme tu commencera tard, tout espoir de retraite à taux "plein" sera illusoire : tu aura le minimum vieillesse, ou pas loin, et tu ne gagneras pas assez pour capitaliser.
Bref, j'ai assez fait mon Hollande : fuis l'enseignement comme la peste. Agrégation ou pas, c'est sans intérêt et sans espoir.
Bonne route !
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