- SteredDoyen
Depuis quand annoter une copie veut dire la surnoter ?
Lors du DNB blanc, on a parfois des correcteurs qui mettent la note et c'est tout. Quel intérêt ? Comment l'élève peut-il savoir ce qui doit changer ? Est-ce un HS, un pb de mise en forme, de langue...
Lors du DNB blanc, on a parfois des correcteurs qui mettent la note et c'est tout. Quel intérêt ? Comment l'élève peut-il savoir ce qui doit changer ? Est-ce un HS, un pb de mise en forme, de langue...
- sifiÉrudit
Personnellement, c'est un joli article, qui rend hommage aux enseignants. On peut parfaitement concevoir que l'expérience racontée ici ne soit pas la même pour tout le monde. Je travaille beaucoup aussi, mais je priorise: il y a un temps pour la famille et un temps pour le travail.
J'apprécie simplement l'hommage, même si chaque expérience est différente.
J'apprécie simplement l'hommage, même si chaque expérience est différente.
- MaellerpÉrudit
dita a écrit: Très touchant, mais tout à fait invraisemblable. Les copies interminables , en rep ?
Par ailleurs, rester 25 ans en rep, c'est du masochisme hors compet.
Pffffffffff ... et ce genre d'affirmation c'est quoi ?
- Dadoo33Grand sage
angelxxx a écrit:Jenny a écrit:fifi51 a écrit:zigmag17 a écrit:
Je suis d'accord. Corriger ce genre de copie est é-prou-vant: comprendre ce que l'élève a voulu dire, déchiffrer, traduire la graphie et le sens, puis tout relire, puis donner des pistes d'amélioration. Les copies de ce type en LP sont légion, pas assez complètes pour faire le tour d'un sujet mais assez consistantes pour devenir "prise de tête" quand il s'agit de les décrypter.
Pourquoi chercher à comprendre ? Si ce n'est pas compréhensible, cela vaut entre 2 et 6.
Si on veut donner des pistes d’amélioration, ça prend plus de temps.
Quand les 3/4 du paquet sont difficilement compréhensible, on fait quoi ? On met 2 à toute la classe et c’est tout ?
Oui.
Êtes vous responsable du niveau des élèves qui arrivent ?
Êtes vous responsable des attendus à la fin de l'année/du cycle ?
Je note par rapport à ce qu'ils doivent savoir faire. Ils ne savent pas, tant pis. J'ai une classe de 3ième où je viens de mettre sept "zéro", la moyenne est de 5. J'ai demandais à ma collègue de mathématiques (parce que je pose quand même des questions, hein) et elle aussi : dix "zéro", une moyenne de 4.
On ne va quand même pas leur faire croire que c'est bien si c'est mauvais. On reprend tout du début, le tout assorti d'un gros coup de pied là où il faut.
Et si ça ne marche pas, tant pis, je ne peux pas faire de miracle, un âne que ne veut pas boire ne le fera pas.
Pardon mais annoter une copie ne va pas dire surnoter ou vous avez un petit pb de vocabulaire?
Des gamins qui essayent et qui se tapent 2 oui ça existe.
Des gamins qui ont 2, qui lisent les commentaires et qui progressent oui ça existe.
Et même si c’est pour au début passer de 2 à 4 je prends.
Par ailleurs, 1 copie illisible ne veut pas dire illisible en terme de soin.
Je ne corrige nullement une copie pas soignée. Cependant, un gamin qui a des défauts de syntaxe mais qui essaye oui je prends la peine de corriger, il aura la note qu’il mérite mais j’annote.
- LefterisEsprit sacré
Voilà,tout ce qui est dit existe malheureusement. C'est le cumul qui est peu crédible, toutes les vicissitudes de l'EN sur les mêmes têtes, et à vie. De plus, il y a des éléments, internes à la vie d'un établissement, ou relatifs aux relations professionnelles, qui ne peuvent provenir que de témoignages indirects. Ou alors il faut lire ce texte comme une lettre fictive de dénonciation de faits réels qui touchent toute une profession, et au-delà des individus, la société entière.Moonchild a écrit:
pris indépendamment chacun des points évoqués est parfaitement crédible, mais plusieurs d'entre eux sont tellement précis qu'on a du mal à croire que ce n'est pas un témoignage direct et leur cumul fait quand même penser à une compilation de plusieurs expériences différentes, le tout enrobé d'un ton très misérabiliste.
Exactement. La simple vérité, avec une partie seulement de ces difficultés, suffit déjà à montrer que les enseignants en font beaucoup, et trop, par rapport à l'idée qu'en ont certains autant que par rapport à leur traitement. Si je prends mon simple cas de "privilégié", autour de moi, les gens de bonne foi s'aperçoivent que ce n'est pas les vacances continues. Déjà, j'ai selon les semaines 33 à 34 heures d'amplitude horaire sur 5 jours pour 17 H00 de cours (lesquels pourraient suffire vu la pénibilité du "public" et le degré de fatigue dans lequel on sort). Ensuite, je corrige comme tout le monde, je prépare (beaucoup plus en fait que ce qui touche directement à tel ou tel cours, vu ma masse de lectures), je rentre les notes. Il y a les réunions contraintes (qui augmentent les amplitudes journalières) même si j'évite les autres, et rien que ça explose les 35 heures. Donc refuser de faire de l'extra-pro -que j'estime inutile en plus- ne fait pas de moi un glandeur, mais quelqu'un qui en fait déjà bien assez, et bien plus que ce que le péquin lambada se plaît à imaginer.Bouboule a écrit:Il doit probablement y avoir une certaine marge entre le "branleur" et celui qui bosse au point de ne pouvoir voir ses enfants, vacances comprises, non ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- JennyMédiateur
Une partie de mes élèves est de bonne volonté. On a des heures en demi groupes, j’essaie de les faire progresser.
Au DNB, dans ma matière, le gros problème, ce sont les élèves qui ne tentent même pas le développement construit. Alors quand des 5e ou des 4e me rendent une demi-page ou une page pour un récit, même si c’est mal rédigé, je n’ai pas envie de leur mettre 2 et mal rédigé, ce qui va les décourager à coup sûr. Je mets quelques objectifs, pas trop pour que ça soit réalisable, et je leur demande de les appliquer lors de la réécriture ou la prochaine fois. Certains le font. Ce n’est pas miraculeux, mais progressivement, c’est un peu mieux.
Je note sec quand même mais notre travail, c’est aussi de leur expliquer pourquoi ce n’est pas bon et comment ils peuvent progresser.
@Stered et @Dadoo33 :
Au DNB, dans ma matière, le gros problème, ce sont les élèves qui ne tentent même pas le développement construit. Alors quand des 5e ou des 4e me rendent une demi-page ou une page pour un récit, même si c’est mal rédigé, je n’ai pas envie de leur mettre 2 et mal rédigé, ce qui va les décourager à coup sûr. Je mets quelques objectifs, pas trop pour que ça soit réalisable, et je leur demande de les appliquer lors de la réécriture ou la prochaine fois. Certains le font. Ce n’est pas miraculeux, mais progressivement, c’est un peu mieux.
Je note sec quand même mais notre travail, c’est aussi de leur expliquer pourquoi ce n’est pas bon et comment ils peuvent progresser.
@Stered et @Dadoo33 :
- angelxxxÉrudit
Ce n'est pas ce que je voulais dire. J'annote aussi les copies quand il y a de la bonne volonté.
Mais une copie du genre "car la selle et ainvissible d'en lo ont le voi pa" alors que je sais que l'élève est capable d'écrire correctement, non ça ne me va pas. Il écrit à nouveau et je corrige.
Mais une copie du genre "car la selle et ainvissible d'en lo ont le voi pa" alors que je sais que l'élève est capable d'écrire correctement, non ça ne me va pas. Il écrit à nouveau et je corrige.
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- BalthazaardVénérable
Lefteris a écrit:Voilà,tout ce qui est dit existe malheureusement. C'est le cumul qui est peu crédible, toutes les vicissitudes de l'EN sur les mêmes têtes, et à vie. De plus, il y a des éléments, internes à la vie d'un établissement, ou relatifs aux relations professionnelles, qui ne peuvent provenir que de témoignages indirects. Ou alors il faut lire ce texte comme une lettre fictive de dénonciation de faits réels qui touchent toute une profession, et au-delà des individus, la société entière.Moonchild a écrit:
pris indépendamment chacun des points évoqués est parfaitement crédible, mais plusieurs d'entre eux sont tellement précis qu'on a du mal à croire que ce n'est pas un témoignage direct et leur cumul fait quand même penser à une compilation de plusieurs expériences différentes, le tout enrobé d'un ton très misérabiliste.
Je ne suis pas emballé pour les mêmes raisons, ce texte ne décrit absolument pas mon quotidien et si sincèrement certains vivent cela je les plains tout en me disant qu'ils sont peut-être quelque part un peu coupables.
Toutes, je dis bien toutes mes demi journées de liberté, depuis que je travaille sont consacrées à mes loisirs, ma fille, ou mes animaux. Toutes mes soirées jusqu'à une heure tardive aussi. Le corollaire est que je me couche toujours très tard, vers une heure ou deux heures, mon métabolisme me le permet (très long entrainement depuis mes 18 ans...) c'est un choix que j'assume pleinement étant au top de mon activité mentale à ces heures là. Je n'ai jamais travaillé un we sauf très tard le dimanche soir. Si on compte bien cela fait quand même entre 2 et 4 h de plus chaque jour, ce qui fait un total relativement honorable....Ceux qui ne peuvent faire autrement que travailler, leurs demi journées + leurs WE+ se coucher vers 1h et 2h, j'avoue que, mis à part un débutant qui récupère 5 ou six niveau, si cette situation perdure, il y a un réel problème.
Par contre, c'est vrai, je n'ai jamais l'esprit totalement libre, mais ayant travaillé dans l'industrie, quand on a un projet à terminer et que le délai vous talonne un peu, il est difficile de passer un WE serein sans y penser...
- KilmenyEmpereur
Elaïna a écrit:Je trouve aussi ce témoignage complètement exagéré. Mes deux parents étaient profs, mon père agrégé, ma mère certifiée, les deux à plein temps avec hsa, pp et compagnie, et ils se sont bien occupés de leurs trois enfants, même quand ils travaillaient loin - quand j'étais gamine ma mère enseignait à plus d'une heure de route, dans un bahut bien pourri.
Au bout d'un moment ça va bien le misérabilisme. Non, tous les profs ne font pas des corrections tous les soirs jusqu'à 2h du matin. Et d'ailleurs quand c'est le cas il faut urgemment se poser la question de son organisation... Ce genre de témoignage dessert largement notre cause par son exagération.
Quand on a 4 ou 5 classes de première de 35 à 38 élèves, quand un commentaire prend entre 15 et 30 minutes de correction par élève (et qu'il faut aussi travailler la dissertation, l'oral, l'essai, la contraction de textes, la grammaire, les exercices d'appropriation, les études de textes, les LC), qu'il va falloir préparer de nouveaux cours chaque année car on va nous renouveler sans cesse le programme, comment s'organise-t-on pour ne pas travailler au-delà de 18h ni les week-ends ?
Si quelqu'un à la réponse, qu'il me la donne urgemment !
Et puis, j'oublie les réunions, les conseils de classe, etc, etc...
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- zigmag17Guide spirituel
Si je devais évaluer mes élèves dans l'absolu, la plupart auraient zéro ou deux à tous les coups ; en effet, hélas, 90% d'entre eux sont fâchés avec le système scolaire et n'ont pas le niveau requis pour prétendre à une seconde pro (quant au bac n'en parlons pas). Mais ils sont là, et je dois les amener à affronter un examen final dans trois ans. Alors je fais au mieux pour 1) leur montrer que le français ce n'est pas le Mal (je ne parle pas des dégâts que font les 0/20 en dictée qu'ils ont récoltés durant toute leur scolarité) et 2) leur donner des pistes pour progresser, en fonction des objectifs attendus.
Je suis la première à defendre une langue de qualité et je ne plaisante pas avec la syntaxe ni l'orthographe. Mais je dois composer avec les élèves que j'ai devant moi en classe. Que dit-on à un élève sourd par exemple, pour qui l'écrit est un problème, qui ne sait pas bâtir des phrases grammaticalement correctes, mais dont les idées sont pertinentes et dont le raisonnement est fin? Que dit-on à un élève allophone qui fait de son mieux? J'élabore des stratégies pour ne pas les "perdre", et maintenant je mets une double notation sur les copies: la notation relative à la compréhension (et/ou l'effort), et la notation dans l'absolu, relative à ce que l'on attend de l'élève pour un examen par exemple. Je ne veux pas les leurrer non plus. Mais je sais à qui j'ai affaire, le paresseux qui n'aura rien produit ou mal produit par simple manque d'investissement aura une mauvaise note méritée c'est sûr, mais hors de question que je décourage celui qui y met tout son coeur et a juste besoin de temps pour assimiler.
Toutes ces annotations prennent du temps et n'aboutissent pas nécessairement à des résultats extraordinaires (ex: moyenne de classe en term bac pro pour l'instant: 09/20). Je sais très bien que la densité d'une copie en bac pro est très relative, si j'obtiens les 40 lignes d'argumentation demandées - et bien rédigées- je suis bien contente, ce sont toutes ces tentatives de remédiation individuelle qui prennnent du temps.
La seule question à se poser est: qu'est-ce qu'un système qui permet à un élève illettré de franchir tranquillement tous les paliers pour finir par obtenir un diplôme qui sur le marché de l'emploi n'aura pas de valeur? (je parle du bac pro: les tuteurs sont fous quand ils voient les lacunes des élèves: stagiaires on en veut bien, les salarier non).
Je suis la première à defendre une langue de qualité et je ne plaisante pas avec la syntaxe ni l'orthographe. Mais je dois composer avec les élèves que j'ai devant moi en classe. Que dit-on à un élève sourd par exemple, pour qui l'écrit est un problème, qui ne sait pas bâtir des phrases grammaticalement correctes, mais dont les idées sont pertinentes et dont le raisonnement est fin? Que dit-on à un élève allophone qui fait de son mieux? J'élabore des stratégies pour ne pas les "perdre", et maintenant je mets une double notation sur les copies: la notation relative à la compréhension (et/ou l'effort), et la notation dans l'absolu, relative à ce que l'on attend de l'élève pour un examen par exemple. Je ne veux pas les leurrer non plus. Mais je sais à qui j'ai affaire, le paresseux qui n'aura rien produit ou mal produit par simple manque d'investissement aura une mauvaise note méritée c'est sûr, mais hors de question que je décourage celui qui y met tout son coeur et a juste besoin de temps pour assimiler.
Toutes ces annotations prennent du temps et n'aboutissent pas nécessairement à des résultats extraordinaires (ex: moyenne de classe en term bac pro pour l'instant: 09/20). Je sais très bien que la densité d'une copie en bac pro est très relative, si j'obtiens les 40 lignes d'argumentation demandées - et bien rédigées- je suis bien contente, ce sont toutes ces tentatives de remédiation individuelle qui prennnent du temps.
La seule question à se poser est: qu'est-ce qu'un système qui permet à un élève illettré de franchir tranquillement tous les paliers pour finir par obtenir un diplôme qui sur le marché de l'emploi n'aura pas de valeur? (je parle du bac pro: les tuteurs sont fous quand ils voient les lacunes des élèves: stagiaires on en veut bien, les salarier non).
- DalvaVénérable
Pourrais-tu modifier ton titre, Celadon ?Celadon a écrit:https://blogs.mediapart.fr/mariwenn/blog/081119/lettre-cri-dune-enfant-de-profs
Parce qu’avoir un père et une mère profs, c’est avant tout apprendre. Apprendre à vivre avec des personnes physiquement présentes mais mentalement absentes. Apprendre à vivre avec des parents qui rentrent à 17, 18 heures le soir, mais ne passent que peu de temps avec nous, coincés entre préparation de cours et correction de copies. Apprendre à leur pardonner cette incapacité à tomber la blouse et le sac, à parler d’autre chose que de leur travail. Apprendre à s’endormir avec la lumière de leur bureau, les entendre travailler, jusqu’à 1 heure, 2 heures du matin. Savoir qu’ils seront quand même là le lendemain, à 8 heures devant leur classe de 35 élèves. Se souvenir des week-ends occupés par les préparations de conseil de classe, de réunions d’harmonisation, des réponses aux mails des collègues, de l’administration, des élèves, des professeurs, quand ces week-ends ne sont pas grignotés par des réunions parents-profs, des journées portes ouvertes, le spectacle du club théâtre (« on est pas obligés d’y aller mais quand même c’est bien de montrer aux élèves qu’on les soutient »). Apprendre par coeur et de tout coeur la définition des mots « générosité », « don de soi », « abnégation ». Apprendre la remise en question permanente et les doutes incessants. Apprendre le goût de l’excellence et du travail bien fait. Apprendre que nous ne sommes pas égaux face aux enfants de cadres du privé. Apprendre que, comme les cordonniers, les professeurs sont souvent les plus mal chaussés. Apprendre que, comme les professions libérales, ils doivent payer eux-mêmes leurs fournitures, de la craie aux photocopies en passant par leurs manuels et leur repas de cantine. Apprendre aussi, malgré tout, à aimer leur regard brillant lorsqu’ils trouvent une « nouvelle activité pour intéresser les élèves » (cette phrase résonne comme un tube incontournable pour qui a des parents profs). Apprendre à reconnaître l’odeur de l’herbier, la période des conseils de classe et celle des inspections. Apprendre à se moquer, comme eux, des leçons d’un énième chercheur en sciences de l’éducation leur expliquant par A+B le B-A-BA de l’enseignement, à eux qui ont plus de vingt-cinq ans de ZEP (pardon, REP) dans le rétroviseur. Apprendre que ces chercheurs n’ont pour la plupart jamais enseigné, ou pas longtemps. Retenir leur dédain de premiers de classe, eux qui donnent aux cancres incorrigibles que sont mes parents et leurs collègues des leçons de pédagogie. Apprendre que ces chercheurs font et défont les programmes scolaires, eux qui seraient pourtant infoutus de rester plus de 10 minutes dans une classe du 93 sans quitter la salle en courant.
Ce témoignage est certes émouvant mais certainement pas "terrible". Quand un tel sujet côtoie un étudiant immolé, Adèle Haenel et les suicides des collègues, c'est un peu déroutant.
- BalthazaardVénérable
Kilmeny a écrit:Elaïna a écrit:Je trouve aussi ce témoignage complètement exagéré. Mes deux parents étaient profs, mon père agrégé, ma mère certifiée, les deux à plein temps avec hsa, pp et compagnie, et ils se sont bien occupés de leurs trois enfants, même quand ils travaillaient loin - quand j'étais gamine ma mère enseignait à plus d'une heure de route, dans un bahut bien pourri.
Au bout d'un moment ça va bien le misérabilisme. Non, tous les profs ne font pas des corrections tous les soirs jusqu'à 2h du matin. Et d'ailleurs quand c'est le cas il faut urgemment se poser la question de son organisation... Ce genre de témoignage dessert largement notre cause par son exagération.
Quand on a 4 ou 5 classes de première de 35 à 38 élèves, quand un commentaire nous prend entre 20 et 30 minutes de correction par élève (et qu'il faut aussi travailler la dissertation, l'oral, l'essai, la contraction de textes, la grammaire, les exercices d'appropriation, les études de textes, les LC), qu'il va falloir préparer de nouveaux cours chaque année car on va nous renouveler sans cesse le programme, comment s'organise-t-on pour ne pas travailler au-delà de 18h ni les week-ends ?
Si quelqu'un à la réponse, qu'il me la donne urgemment !
Concernant les corrections, je ne peux mettre en doute un témoignage personnel, mais je te fais quand même part d'une expérience perso que je trouve assez probante pour moi. J'ai été souvent appelé à des corrections (série techno le plus souvent) où tout le monde corrigeait ensembles dans une grande salle avec de paquets de copie réparties entre collègues. Je pense être relativement rapide (très efficace en lecture rapide...plus lent en écriture...) eh bien je ne finis jamais le premier mais souvent dans le denier quart (à volume de copies égal) et bien pire, quand il y a covoiturage, très souvent mes collègues d'autres matières, langues, physique ou techno m'attendent (et parfois me le font remarquer) pour repartir.
Comme tout le monde je pense, les corrections sont un pensum, mais Je n'ai jamais été submergé comme je l'entends souvent de la part de certains. Sans nier que cela peut exister, l’expérience que je te relate me laisse douter de la généralisation...
Bien pire, avec les 4 collègues avec qui je travaille, je reste le seul à noter de 0 à 20 les devoirs à la maison , le reste notant A ,B, C D E...court et pratique. Je fais presque figure de stakhanoviste...alors que dire des autres...?
- Dadoo33Grand sage
angelxxx a écrit:Ce n'est pas ce que je voulais dire. J'annote aussi les copies quand il y a de la bonne volonté.
Mais une copie du genre "car la selle et ainvissible d'en lo ont le voi pa" alors que je sais que l'élève est capable d'écrire correctement, non ça ne me va pas. Il écrit à nouveau et je corrige.
Pas de pb
Alors là par contre c’est moi qui vous trouve sympa, je ne lui fais rien recopier du tout.
Il a sa note et il se débrouille.
Edit: + 1 Jenny, Zigmag et Stered
- zigmag17Guide spirituel
Balthazaard a écrit:Kilmeny a écrit:Elaïna a écrit:Je trouve aussi ce témoignage complètement exagéré. Mes deux parents étaient profs, mon père agrégé, ma mère certifiée, les deux à plein temps avec hsa, pp et compagnie, et ils se sont bien occupés de leurs trois enfants, même quand ils travaillaient loin - quand j'étais gamine ma mère enseignait à plus d'une heure de route, dans un bahut bien pourri.
Au bout d'un moment ça va bien le misérabilisme. Non, tous les profs ne font pas des corrections tous les soirs jusqu'à 2h du matin. Et d'ailleurs quand c'est le cas il faut urgemment se poser la question de son organisation... Ce genre de témoignage dessert largement notre cause par son exagération.
Quand on a 4 ou 5 classes de première de 35 à 38 élèves, quand un commentaire nous prend entre 20 et 30 minutes de correction par élève (et qu'il faut aussi travailler la dissertation, l'oral, l'essai, la contraction de textes, la grammaire, les exercices d'appropriation, les études de textes, les LC), qu'il va falloir préparer de nouveaux cours chaque année car on va nous renouveler sans cesse le programme, comment s'organise-t-on pour ne pas travailler au-delà de 18h ni les week-ends ?
Si quelqu'un à la réponse, qu'il me la donne urgemment !
Concernant les corrections, je ne peux mettre en doute un témoignage personnel, mais je te fais quand même part d'une expérience perso que je trouve assez probante pour moi. J'ai été souvent appelé à des corrections (série techno le plus souvent) où tout le monde corrigeait ensembles dans une grande salle avec de paquets de copie réparties entre collègues. Je pense être relativement rapide (très efficace en lecture rapide...plus lent en écriture...) eh bien je ne finis jamais le premier mais souvent dans le denier quart (à volume de copies égal) et bien pire, quand il y a covoiturage, très souvent mes collègues d'autres matières, langues, physique ou techno m'attendent (et parfois me le font remarquer) pour repartir.
Comme tout le monde je pense, les corrections sont un pensum, mais Je n'ai jamais été submergé comme je l'entends souvent de la part de certains. Sans nier que cela peut exister, l’expérience que je te relate me laisse douter de la généralisation...
Bien pire, avec les 4 collègues avec qui je travaille, je reste le seul à noter de 0 à 20 les devoirs à la maison , le reste notant A ,B, C D E...court et pratique. Je fais presque figure de stakhanoviste...alors que dire des autres...?
Cela ne me choque pas que l'on corrige beaucoup plus vite les copies d'examen que celles que l'on reçoit de nos élèves pendant l'année, puisque pour l'examen il s'agit d'une note-sanction, dans le sens je sanctionne ce qui doit être acquis depuis X temps, alors que pendant l'année on est dans l'apprentissage.
Dans mon lycée nous avons gardé le système des notes, et c'est très bien ainsi!
- henrietteMédiateur
Lefteris a écrit:Voilà,tout ce qui est dit existe malheureusement. C'est le cumul qui est peu crédible, toutes les vicissitudes de l'EN sur les mêmes têtes, et à vie. De plus, il y a des éléments, internes à la vie d'un établissement, ou relatifs aux relations professionnelles, qui ne peuvent provenir que de témoignages indirects. Ou alors il faut lire ce texte comme une lettre fictive de dénonciation de faits réels qui touchent toute une profession, et au-delà des individus, la société entière.Moonchild a écrit:
pris indépendamment chacun des points évoqués est parfaitement crédible, mais plusieurs d'entre eux sont tellement précis qu'on a du mal à croire que ce n'est pas un témoignage direct et leur cumul fait quand même penser à une compilation de plusieurs expériences différentes, le tout enrobé d'un ton très misérabiliste.
Pour en revenir au sujet du fil, oui, je vois ce que tu veux dire, et je partage ces réticences : tout cela est parlant, tout cela existe, mais cela semble être davantage une synthèse qu'une expérience vécue par une seule personne, d'où l'impression de caricature que ressentent certains.
C'est dommage car alors ce texte, qui dénonce des situations sans aucun doute tout à fait réelles prises individuellement, peut passer pour un fake grossier.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- KilmenyEmpereur
Balthazaard a écrit:Kilmeny a écrit:Elaïna a écrit:Je trouve aussi ce témoignage complètement exagéré. Mes deux parents étaient profs, mon père agrégé, ma mère certifiée, les deux à plein temps avec hsa, pp et compagnie, et ils se sont bien occupés de leurs trois enfants, même quand ils travaillaient loin - quand j'étais gamine ma mère enseignait à plus d'une heure de route, dans un bahut bien pourri.
Au bout d'un moment ça va bien le misérabilisme. Non, tous les profs ne font pas des corrections tous les soirs jusqu'à 2h du matin. Et d'ailleurs quand c'est le cas il faut urgemment se poser la question de son organisation... Ce genre de témoignage dessert largement notre cause par son exagération.
Quand on a 4 ou 5 classes de première de 35 à 38 élèves, quand un commentaire nous prend entre 20 et 30 minutes de correction par élève (et qu'il faut aussi travailler la dissertation, l'oral, l'essai, la contraction de textes, la grammaire, les exercices d'appropriation, les études de textes, les LC), qu'il va falloir préparer de nouveaux cours chaque année car on va nous renouveler sans cesse le programme, comment s'organise-t-on pour ne pas travailler au-delà de 18h ni les week-ends ?
Si quelqu'un à la réponse, qu'il me la donne urgemment !
Concernant les corrections, je ne peux mettre en doute un témoignage personnel, mais je te fais quand même part d'une expérience perso que je trouve assez probante pour moi. J'ai été souvent appelé à des corrections (série techno le plus souvent) où tout le monde corrigeait ensembles dans une grande salle avec de paquets de copie réparties entre collègues. Je pense être relativement rapide (très efficace en lecture rapide...plus lent en écriture...) eh bien je ne finis jamais le premier mais souvent dans le denier quart (à volume de copies égal) et bien pire, quand il y a covoiturage, très souvent mes collègues d'autres matières, langues, physique ou techno m'attendent (et parfois me le font remarquer) pour repartir.
Comme tout le monde je pense, les corrections sont un pensum, mais Je n'ai jamais été submergé comme je l'entends souvent de la part de certains. Sans nier que cela peut exister, l’expérience que je te relate me laisse douter de la généralisation...
Bien pire, avec les 4 collègues avec qui je travaille, je reste le seul à noter de 0 à 20 les devoirs à la maison , le reste notant A ,B, C D E...court et pratique. Je fais presque figure de stakhanoviste...alors que dire des autres...?
Je ne comprends pas le but de ton message, car en cours d'année, on a les cours à assurer et les trajets maison-lycée : aucune journée entière n'est dévolue à la correction. Noter de 0 à 20 quand on prépare au bac est essentiel. Ce n'est pas noter la copie qui prend du temps mais la lire et l'annoter correctement. C'est facile de la parcourir en 2 secondes et de dire " c'est bien, c'est pas bien", mais ce n'est pas ce qui va faire progresser l'élève. Noter un examen et une copie en cours de formation n'a rien à voir.
Tu es professeur de mathématiques. J'ai donné les chiffres, je te laisse faire les calculs (5 classes, 36 élèves par classe, 15-20 à 30 minutes pour corriger un commentaire en français et bien sûr, on n'en donne pas qu'un seul par an !).
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- DalvaVénérable
Eh bien sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, je ne suis ni en maths, ni en techno, ni en physique chimie, ni en langues vivantes, et je suis toujours submergée par les copies. Et bizarrement, je n'ai jamais entendu une de mes six collègues de lettres en collège, ou un des mes collègues de lettres, histoire ou philo en lycée parler avec légèreté de ses copies, ou prétendre qu'il n'est pas submergé, même si on n'est pas forcément débordé.
Lorsque nous corrigeons le brevet, certains collègues partent plus tôt que d'autres, mais une chose est sûre, même le premier à partir en français part après le dernier à partir dans les autres matières.
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
Par ailleurs, j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'instituteurs dans le message d'origine, et je n'ai pas connu d'instituteurs ayant beaucoup de temps libre pour leurs enfants, quand ils en ont, des enfants.
Lorsque nous corrigeons le brevet, certains collègues partent plus tôt que d'autres, mais une chose est sûre, même le premier à partir en français part après le dernier à partir dans les autres matières.
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
Par ailleurs, j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'instituteurs dans le message d'origine, et je n'ai pas connu d'instituteurs ayant beaucoup de temps libre pour leurs enfants, quand ils en ont, des enfants.
- liroxNiveau 6
Dalva a écrit:Eh bien sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, je ne suis ni en maths, ni en techno, ni en physique chimie, ni en langues vivantes, et je suis toujours submergée par les copies. Et bizarrement, je n'ai jamais entendu une de mes six collègues de lettres en collège, ou un des mes collègues de lettres, histoire ou philo en lycée parler avec légèreté de ses copies, ou prétendre qu'il n'est pas submergé, même si on n'est pas forcément débordé.
Lorsque nous corrigeons le brevet, certains collègues partent plus tôt que d'autres, mais une chose est sûre, même le premier à partir en français part après le dernier à partir dans les autres matières.
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
Un exemple très concret: pour le bac en français j'ai 7 jours pour corriger 70 copies de séries techno. Mon collègue de physique-chimie en fait 130 en même pas 2 jours. CQFD.
- KilmenyEmpereur
Tout à fait et ce n'est pas parce qu'on ne sait pas s'organiser!lirox a écrit:Dalva a écrit:Eh bien sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, je ne suis ni en maths, ni en techno, ni en physique chimie, ni en langues vivantes, et je suis toujours submergée par les copies. Et bizarrement, je n'ai jamais entendu une de mes six collègues de lettres en collège, ou un des mes collègues de lettres, histoire ou philo en lycée parler avec légèreté de ses copies, ou prétendre qu'il n'est pas submergé, même si on n'est pas forcément débordé.
Lorsque nous corrigeons le brevet, certains collègues partent plus tôt que d'autres, mais une chose est sûre, même le premier à partir en français part après le dernier à partir dans les autres matières.
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
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- mafalda16Modérateur
lirox a écrit:Dalva a écrit:Eh bien sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, je ne suis ni en maths, ni en techno, ni en physique chimie, ni en langues vivantes, et je suis toujours submergée par les copies. Et bizarrement, je n'ai jamais entendu une de mes six collègues de lettres en collège, ou un des mes collègues de lettres, histoire ou philo en lycée parler avec légèreté de ses copies, ou prétendre qu'il n'est pas submergé, même si on n'est pas forcément débordé.
Lorsque nous corrigeons le brevet, certains collègues partent plus tôt que d'autres, mais une chose est sûre, même le premier à partir en français part après le dernier à partir dans les autres matières.
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
Un exemple très concret: pour le bac en français j'ai 7 jours pour corriger 70 copies de séries techno. Mon collègue de physique-chimie en fait 130 en même pas 2 jours. CQFD.
Si ce sont des premières, ce sont des demies copies vu que l'autre partie est corrigée par le collègue de SVT.
- liroxNiveau 6
mafalda16 a écrit:lirox a écrit:Dalva a écrit:Eh bien sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, je ne suis ni en maths, ni en techno, ni en physique chimie, ni en langues vivantes, et je suis toujours submergée par les copies. Et bizarrement, je n'ai jamais entendu une de mes six collègues de lettres en collège, ou un des mes collègues de lettres, histoire ou philo en lycée parler avec légèreté de ses copies, ou prétendre qu'il n'est pas submergé, même si on n'est pas forcément débordé.
Lorsque nous corrigeons le brevet, certains collègues partent plus tôt que d'autres, mais une chose est sûre, même le premier à partir en français part après le dernier à partir dans les autres matières.
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
Un exemple très concret: pour le bac en français j'ai 7 jours pour corriger 70 copies de séries techno. Mon collègue de physique-chimie en fait 130 en même pas 2 jours. CQFD.
Si ce sont des premières, ce sont des demies copies vu que l'autre partie est corrigée par le collègue de SVT.
C'est des terminale techno. Ça ne fonctionne pas comme ça. C'est des copies de physique-chimie du début et jusqu'à la fin.
- LefterisEsprit sacré
C'est la situation d'énonciation qui est trouble. Si ça se trouve, l'auteur a précisément voulu en faire une dénonciation générale accumulant des faits réalistes, derrière une expérience personnelle supposée et augmentée de sa réflexion sur les faits (ce que je crois). Mais ça n'apparaît pas clairement.henriette a écrit:
Pour en revenir au sujet du fil, oui, je vois ce que tu veux dire, et je partage ces réticences : tout cela est parlant, tout cela existe, mais cela semble être davantage une synthèse qu'une expérience vécue par une seule personne, d'où l'impression de caricature que ressentent certains.
C'est dommage car alors ce texte, qui dénonce des situations sans aucun doute tout à fait réelles prises individuellement, peut passer pour un fake grossier.
Il est vrai qu'en lettres, la situation est particulièrement difficile, surtout avec l'augmentation du nombre de classes par enseignant en raison des réductions d'horaires. Raison de plus pour ne pas compenser ces carences organisées par les décideurs au prix de santé et de son temps. Il faut se décider , à chaque aggravation, à jeter peu à peu quelque chose. Espacer les devoirs, en donner moins, corriger plus vite, ne plus accepter aucune mission extra-pro, etc. Ce sont des choix difficiles, j'en conviens, mais je ne vois aucune autre solution pur survivre, surtout en ce moment où l'on a moins la tête au travail avec la question des retraites, du saccage du lycée qui suit celui du collège, de la guerre déclarée aux enseignants par la loi cyniquement appelée "confiance".Dalva a écrit:
Peut-être donc qu'il faut relativiser les impressions de chacun en fonction de la matière, du niveau d'enseignement et du public corrigé.
Par ailleurs, j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'instituteurs dans le message d'origine, et je n'ai pas connu d'instituteurs ayant beaucoup de temps libre pour leurs enfants, quand ils en ont, des enfants.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthazaardVénérable
Kilmeny a écrit:Balthazaard a écrit:Kilmeny a écrit:Elaïna a écrit:Je trouve aussi ce témoignage complètement exagéré. Mes deux parents étaient profs, mon père agrégé, ma mère certifiée, les deux à plein temps avec hsa, pp et compagnie, et ils se sont bien occupés de leurs trois enfants, même quand ils travaillaient loin - quand j'étais gamine ma mère enseignait à plus d'une heure de route, dans un bahut bien pourri.
Au bout d'un moment ça va bien le misérabilisme. Non, tous les profs ne font pas des corrections tous les soirs jusqu'à 2h du matin. Et d'ailleurs quand c'est le cas il faut urgemment se poser la question de son organisation... Ce genre de témoignage dessert largement notre cause par son exagération.
Quand on a 4 ou 5 classes de première de 35 à 38 élèves, quand un commentaire nous prend entre 20 et 30 minutes de correction par élève (et qu'il faut aussi travailler la dissertation, l'oral, l'essai, la contraction de textes, la grammaire, les exercices d'appropriation, les études de textes, les LC), qu'il va falloir préparer de nouveaux cours chaque année car on va nous renouveler sans cesse le programme, comment s'organise-t-on pour ne pas travailler au-delà de 18h ni les week-ends ?
Si quelqu'un à la réponse, qu'il me la donne urgemment !
Concernant les corrections, je ne peux mettre en doute un témoignage personnel, mais je te fais quand même part d'une expérience perso que je trouve assez probante pour moi. J'ai été souvent appelé à des corrections (série techno le plus souvent) où tout le monde corrigeait ensembles dans une grande salle avec de paquets de copie réparties entre collègues. Je pense être relativement rapide (très efficace en lecture rapide...plus lent en écriture...) eh bien je ne finis jamais le premier mais souvent dans le denier quart (à volume de copies égal) et bien pire, quand il y a covoiturage, très souvent mes collègues d'autres matières, langues, physique ou techno m'attendent (et parfois me le font remarquer) pour repartir.
Comme tout le monde je pense, les corrections sont un pensum, mais Je n'ai jamais été submergé comme je l'entends souvent de la part de certains. Sans nier que cela peut exister, l’expérience que je te relate me laisse douter de la généralisation...
Bien pire, avec les 4 collègues avec qui je travaille, je reste le seul à noter de 0 à 20 les devoirs à la maison , le reste notant A ,B, C D E...court et pratique. Je fais presque figure de stakhanoviste...alors que dire des autres...?
Je ne comprends pas le but de ton message, car en cours d'année, on a les cours à assurer et les trajets maison-lycée : aucune journée entière n'est dévolue à la correction. Noter de 0 à 20 quand on prépare au bac est essentiel. Ce n'est pas noter la copie qui prend du temps mais la lire et l'annoter correctement. C'est facile de la parcourir en 2 secondes et de dire " c'est bien, c'est pas bien", mais ce n'est pas ce qui va faire progresser l'élève. Noter un examen et une copie en cours de formation n'a rien à voir.
Tu es professeur de mathématiques. J'ai donné les chiffres, je te laisse faire les calculs (5 classes, 36 élèves par classe, 15-20 à 30 minutes pour corriger un commentaire en français et bien sûr, on n'en donne pas qu'un seul par an !).
1) Montrer que ce quotidien n'est pas, pour mon expérience, et autour de moi, pour ce que je vois, une généralité.
2) A aucun moment je n'ai mis en cause mon travail ni celui de mes collègues, c'est une limite à ne pas franchir. je dis seulement qu'en situation analogue (correction de copies d'exams) 3/4 vont plus vite que moi, donc qu'à priori (non certain, mais comme je dis souvent à mes élèves contestataire en proba, tout peut arriver mais si vous avez 1000 euros à parier quel choix faites vous?) cette situation a pas mal de chance de se reproduire dans les copies en cours d'année..
3) Que je te dis que cela fait entre deux et 4h de travail en plus chaque jour...donc au pire 28 heures 28+15=43 ce qui n'est pas rien mais épargne mes semaines et mes we...donc si en 43 heures (46 pour un certifié) certains n'arrivent pas à tout caser...je pense qu'il y a matière à réflexion. Je n'ai aucun conseil à donner mais plusieurs dans mon esprit. Ma matière est peut-être très particulière... je ne juge pas les autres mais je vois aussi des collègues de maths jouer la même rengaine...
- KilmenyEmpereur
Balthazaard a écrit:Que je te dis que cela fait entre deux et 4h de travail en plus chaque jour...donc au pire 28 heures 28+15=43 ce qui n'est pas rien mais épargne mes semaines et mes we...donc si en 43 heures (46 pour un certifié) certains n'arrivent pas à tout caser...je pense qu'il y a matière à réflexion. Je n'ai aucun conseil à donner mais plusieurs dans mon esprit. Ma matière est peut-être très particulière... je ne juge pas les autres mais je vois aussi des collègues de maths jouer la même rengaine...
4 heures de travail en plus par jour : en arrivant chez soi à 19h, avec des trous partout dans l'emploi du temps et un établissement où le travail en salle des profs est impossible... je te laisse imaginer ce que cela donne.
En plus, 4h de plus par jour, c'est bien peu par rapport aux données fournies...
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- PointàlaligneExpert
Avec ses maladresses, le texte a tout de même le mérite de donner la parole aux enfants d'enseignants, témoins "privilégiés", avec nos conjoints, de notre engagement et de ce que les dégradations des conditions de travail des vingt dernières années ont comme retentissement sur notre vie de famille et notre santé.
Les propos tenus n'auraient pas été les mêmes à la génération précédente.
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