- Theriakos96Habitué du forum
Bonsoir à tous,
J'ai vu qu'il y avait un autre sujet concernant la méthodologie des exercices à l'agrégation de lettres modernes, mais rien de spécifique pour l'étude littéraire (et surtout je passe en LC, donc c'est un concours différent [je m'entraîne à la rhétorique des exercices]). Il se trouve que je ne saisis pas très bien la nature de l'étude littéraire. Le rapport du jury de 2018 en Lettres Classiques dit ceci
"Même si de nombreuses réussites ont été appréciées cette année encore, l’exercice de l’étude littéraire semble dérouter plusieurs candidats : ni explication de texte (on s’interdira naturellement toute lecture linéaire du passage proposé), ni commentaire composé à grande échelle, l’étude littéraire peut sans doute s’appréhender comme une leçon sans libellé : le candidat est invité à définir lui-même les étapes et les enjeux du cheminement qu’il entreprendra pour éclairer le fragment long qui lui est soumis. Le jury attend donc de sa part une problématisation explicite et claire, comme pour la leçon."
Je ne comprends pas ce qu'il faut exactement faire. Ce n'est pas un commentaire mais ce n'est pas une leçon stricto sensu ; un de mes professeurs à Ulm nous a dit "l'étude littéraire c'est une leçon dont on détermine soi-même le sujet". Il a été nombreuses années au jury (de LM, il est vrai) et je pense qu'il connaît bien les exigences du concours, c'est pourquoi ses paroles m'ont troublé. Je ne sais à quel point il faut demeurer près du texte : a-t-on le droit de formuler une problématique qui rende conte d'un aspect principal du texte, sans forcément tirer parti dans le développement des remarques sur la structure du passage? Ou alors comment ne pas le faire devenir un commentaire composé?
Bref, je suis un peu perplexe.
Je laisse plus savant que moi répondre, merci beaucoup !
J'ai vu qu'il y avait un autre sujet concernant la méthodologie des exercices à l'agrégation de lettres modernes, mais rien de spécifique pour l'étude littéraire (et surtout je passe en LC, donc c'est un concours différent [je m'entraîne à la rhétorique des exercices]). Il se trouve que je ne saisis pas très bien la nature de l'étude littéraire. Le rapport du jury de 2018 en Lettres Classiques dit ceci
"Même si de nombreuses réussites ont été appréciées cette année encore, l’exercice de l’étude littéraire semble dérouter plusieurs candidats : ni explication de texte (on s’interdira naturellement toute lecture linéaire du passage proposé), ni commentaire composé à grande échelle, l’étude littéraire peut sans doute s’appréhender comme une leçon sans libellé : le candidat est invité à définir lui-même les étapes et les enjeux du cheminement qu’il entreprendra pour éclairer le fragment long qui lui est soumis. Le jury attend donc de sa part une problématisation explicite et claire, comme pour la leçon."
Je ne comprends pas ce qu'il faut exactement faire. Ce n'est pas un commentaire mais ce n'est pas une leçon stricto sensu ; un de mes professeurs à Ulm nous a dit "l'étude littéraire c'est une leçon dont on détermine soi-même le sujet". Il a été nombreuses années au jury (de LM, il est vrai) et je pense qu'il connaît bien les exigences du concours, c'est pourquoi ses paroles m'ont troublé. Je ne sais à quel point il faut demeurer près du texte : a-t-on le droit de formuler une problématique qui rende conte d'un aspect principal du texte, sans forcément tirer parti dans le développement des remarques sur la structure du passage? Ou alors comment ne pas le faire devenir un commentaire composé?
Bref, je suis un peu perplexe.
Je laisse plus savant que moi répondre, merci beaucoup !
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Je suis d'accord avec l'idée que c'est une leçon dont tu détermines la problématique. Pour moi c'est exactement ça.
La difficulté de l'EL, c'est qu'il faut à la fois considérer le texte dans sa globalité (donc s'intéresser évidemment à la progression qui le caractérise, aux sujets qu'il aborde, bref à la problématique qui selon toi doit être étudiée pour éclairer le texte), mais aussi savoir, pour illustrer tes propos, entrer dans le détail du style ou de moments précis. Une erreur serait de ne rester que trop général et de ne jamais plonger au coeur du texte, de ne jamais t'attarder sur telle ou telle formulation.
Il faut tout de même que ta problématique soit faite de telle sorte qu'elle permette d'expliquer globalement le passage, et la structure ou progression interviendra dans ton propos, à un moment, certainement ; mais elle n'est pas un enjeu en tant que telle puisque tu ne fais pas une étude linéaire ; je veux dire que tu ne vas pas fonder ta propre progression sur celle du texte.
Je ne sais pas si je suis très claire...
La difficulté de l'EL, c'est qu'il faut à la fois considérer le texte dans sa globalité (donc s'intéresser évidemment à la progression qui le caractérise, aux sujets qu'il aborde, bref à la problématique qui selon toi doit être étudiée pour éclairer le texte), mais aussi savoir, pour illustrer tes propos, entrer dans le détail du style ou de moments précis. Une erreur serait de ne rester que trop général et de ne jamais plonger au coeur du texte, de ne jamais t'attarder sur telle ou telle formulation.
Il faut tout de même que ta problématique soit faite de telle sorte qu'elle permette d'expliquer globalement le passage, et la structure ou progression interviendra dans ton propos, à un moment, certainement ; mais elle n'est pas un enjeu en tant que telle puisque tu ne fais pas une étude linéaire ; je veux dire que tu ne vas pas fonder ta propre progression sur celle du texte.
Je ne sais pas si je suis très claire...
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Theriakos96Habitué du forum
Merci @FiresofPompeii, tes remarques me sont utiles dans la mesure où j'étais sur la bonne voie ; néanmoins, je continue de ne pas comprendre quel est l'équilibre alchimique qui règle la balance entre "globalité dissertative" et "précision de commentaire". Si le commentaire doit rendre compte d'un passage dans son intégralité en élucidant de manière précise son fonctionnement, la dissertation doit rendre compte d'un aspect précis et l'étudier précisément dans le texte, sans prétendre fournir une explication globale. Où situerait-on l'étude littéraire entre ces deux pôles? Plutôt côté commentaire ou plutôt côté "leçon sans libellé sur un texte plus court"? Si c'est ce dernier cas (comme il m'a semblé de comprendre), peut-on choisir un seul thème du texte pour l'élucider ? Quelle est la proportion de références au reste de l'œuvre que l'on peut mobiliser?
Merci encore!
Merci encore!
_________________
Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- Fires of PompeiiGuide spirituel
La précision doit intervenir au niveau de certains exemples que tu choisiras. Tu vas par exemple analyser tel point, mais ton illustration ne devra pas rester vague, les appuis sur le texte doivent être précis. Donc tu fournis une explication globale, mais à l'intérieur de cette explication globale, ton analyse de certains points doit être précise, avec des références pointues au texte que tu étudies, en laissant une part à l'analyse du style, quand tel ou tel phénomène précis te permet de mettre en relief un des aspects du texte.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
De plus de manière globale il te faut élucider les aspects principaux du texte (on ne peut pas épuiser le texte mais le découpage du texte devrait déjà te guider quant à ce que l'on attend), regroupés sous une problématique. Donc tu ne vas pas traiter que d'un seul thème, fatalement tu vas en aborder plusieurs mais leur articulation est importante. Enfin, les références au reste de l'oeuvre peuvent et doivent être faites, avec précaution tout de même.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- DeliaEsprit éclairé
Je me permets de rappeler un conseil cueilli dans un rapport de jury des Lettres classiques... du temps où les souris couraient moins vite. Il concerne l'explication de texte, mais je le troue assez universel. Il consiste en deux questions : pourquoi l'auteur a-t-il écrit ce passage ? pourquoi l'examinateur me le soumet-il ? Fonction du passage dans l'œuvre, intérêt littéraire du passage, tout est là...
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- DesolationRowEmpereur
Je souscris à tout ce qu'a écrit Fop.
- DeliaEsprit éclairé
Fop a l'imprimatur et le nihil obstat ! Joie, joie, pleurs de joie !
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- DesolationRowEmpereur
Tu emploies des termes que tu ne comprends visiblement pas - ce n'est pas très grave, mais ça vaut la peine de se renseigner tout de même.
- DeliaEsprit éclairé
Voilà qui m'apprendra à mettre Desolation Row sur le même pied que l'ordinaire du lieu !
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- DesolationRowEmpereur
Ah mais je n'y suis pour rien, moi mais ce sont des expressions qui ont un sens précis. Or je me suis contenté de dire que j'étais bien d'accord avec ce qu'écrit Fop. Je n'ai aucune autorité, aucune supériorité qui me permette de la féliciter ou de la condamner. Juste, je trouve qu'elle a très clairement expliqué les points essentiels d'un exercice difficile dans l'équilibre qu'il contraint le candidat à maintenir.
- DeliaEsprit éclairé
Tel était le sens de mon intervention : puisque tu n'as aucune autorité, dispense-toi de donner des bons points.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Fires of PompeiiGuide spirituel
- Spoiler quant au message de Delia:
- Delia, je crois que ton intervention est malvenue (en plus d'être peu amène) : DR ne me donne pas de bons points, il dit qu'il est d'accord - et quoi que tu en penses, cela est important : il côtoie plus d'agrégatifs que moi, alors je crois que ça rassure aussi de voir que ce que je dis à Theriakos n'est pas à côté de la plaque.
Si on n'a plus le droit de dire qu'on est d'accord avec un post, on peut supprimer le tiers des messages du forum entier. Non mais.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- LefterisEsprit sacré
Je ne suis pas savant, mais je me suis cogné trois oraux (deux de trop :pleurs: )) et deux fois l'EL . J'ai beaucoup lu sur le sujet, et ne m'en suis pas trop mal sorti à l'une d'elles.Theriakos96 a écrit:Bonsoir à tous,
J'ai vu qu'il y avait un autre sujet concernant la méthodologie des exercices à l'agrégation de lettres modernes, mais rien de spécifique pour l'étude littéraire (et surtout je passe en LC, donc c'est un concours différent [je m'entraîne à la rhétorique des exercices]). Il se trouve que je ne saisis pas très bien la nature de l'étude littéraire. Le rapport du jury de 2018 en Lettres Classiques dit ceci
"Même si de nombreuses réussites ont été appréciées cette année encore, l’exercice de l’étude littéraire semble dérouter plusieurs candidats : ni explication de texte (on s’interdira naturellement toute lecture linéaire du passage proposé), ni commentaire composé à grande échelle, l’étude littéraire peut sans doute s’appréhender comme une leçon sans libellé : le candidat est invité à définir lui-même les étapes et les enjeux du cheminement qu’il entreprendra pour éclairer le fragment long qui lui est soumis. Le jury attend donc de sa part une problématisation explicite et claire, comme pour la leçon."
Je ne comprends pas ce qu'il faut exactement faire. Ce n'est pas un commentaire mais ce n'est pas une leçon stricto sensu ; un de mes professeurs à Ulm nous a dit "l'étude littéraire c'est une leçon dont on détermine soi-même le sujet". Il a été nombreuses années au jury (de LM, il est vrai) et je pense qu'il connaît bien les exigences du concours, c'est pourquoi ses paroles m'ont troublé. Je ne sais à quel point il faut demeurer près du texte : a-t-on le droit de formuler une problématique qui rende conte d'un aspect principal du texte, sans forcément tirer parti dans le développement des remarques sur la structure du passage? Ou alors comment ne pas le faire devenir un commentaire composé?
Bref, je suis un peu perplexe.
Je laisse plus savant que moi répondre, merci beaucoup !
Donc, oui, c'est bien une leçon dont on détermine le sujet, la "problématique" comme on le lit souvent. Il faut se poser des tas de questions. Pourquoi ce segment de l'oeuvre a-t-il été choisi ? Quelle est sa spécificité , son originalité ? Y a-t-il un idée directrice ? est-ce une charnière dans l'oeuvre ? Une parenthèse ? etc. , la liste étant non limitative.
A partir de là, on ne fait pas une explication de texte, mais une leçon comme une autre, en développant une démonstration à partir du constat initial. Plutôt une dissertation orale, dont on aura créé le sujet à partir d'un support donné : par exemple on présente, on étaye le sujet, puis on développe , et enfin on interprète pour aboutir à l'intérêt de l'extrait. Du plus impersonnel au plus "interprétatif", du plus évident au moins évident.
Le texte est évidemment utilisé pour exemplifier son propos, mais on ne s'interdit pas, bien au contraire, de renvoyer au reste de l'oeuvre si nécessaire, voire à d'autres oeuvres ou à de faits historiques (pour ma part, je suis tombé à ma 2e EL sur un texte latin, où abondaient des faits historiques, des points de civilisation , qu'il ne fallait surtout pas rater, et le jury m'a d'ailleurs fait longuement approfondir ces aspects).
Les rapports que j'ai lus à l'époque étaient constants : l'EL (environ 20 % des sujets alors, selon les rapports) obtient globalement de moins bons résultats que le sujet "classique", qui dirige la problématique. Mon idée sur la question, d'expérience personnelle et en en discutant, est qu'il est beaucoup plus long de dégager une "problématique" et de construire un plan, on perd plus de temps au départ.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- DesolationRowEmpereur
Delia a écrit:Tel était le sens de mon intervention : puisque tu n'as aucune autorité, dispense-toi de donner des bons points.
Donc tu as cherché le sens de nihil obstat et imprimatur ou tu veux une aide à la traduction ?
- DeliaEsprit éclairé
Qu'est-ce qui te fait croire que j'ignore le sens de ces termes ? Tu n'étais pas encore né que je les connaissais déjà.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- DanskaProphète
Pour rappel, les différends entre Néo se règlent par MP : le forum n'est pas un ring de boxe. Et si vous ne pouvez pas vous supporter mutuellement, la fonction "ignoré" est là pour ça.
Merci par conséquent de revenir au sujet du topic.
Merci par conséquent de revenir au sujet du topic.
- certifiée lettres classiques souhaiterait tenter l'agreg interne lettres modernes...possible?
- Passer l'agreg interne de lettres modernes quand on est agrégé de lettres classiques
- Méthode des exercices (leçon, étude littéraire...)
- Méthode du commentaire d'un texte littéraire, 2020
- [Lettres] méthode introduction dissertation
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum