Visite scolaire Athènes

Bonjour à tous,

J’accompagne en novembre un groupe d’élèves lors d’un séjour à Athènes. Nous devions avoir un guide mais finalement c’est à moi qu’incombe la tâche de faire les visites. J’ai bien lu les fils antérieurs, et suis allée sur Arrêté ton char, mais j’avoue que je me sens un peu désarmée pour accompagner la découverte de l’Acropole, l’Agora etc...
Si certains d’entre vous ont du matériel à partager, je leur en serai extrêmement reconnaissante.

Un grand merci d’avance à vous,
Et bonnes vacances!

Ce n’est pas un professeur d’histoire ou de langues anciennes qui organise ce voyage ?

Même étonnement que Provence.
Tu n'as pas non plus précisé le niveau des élèves concernés. Or on n'aborde les choses de la même façon avec des collégiens qu'avec des lycéens.

Re- bonjour

Oui, Henriette, tu as raison. C’est un groupe de Spécialité Huma qui part, et donc avec moi ( Lettres Modernes).
Si j’ai lancé ce petit appel, c’est que je n’ai pas l’orgueil de penser que je sais faire aussi bien qu’un collègue de Lettres classiques, avec toute sa culture grecque qui plus est.
Je me suis procurée au CDI un bouquin de Jean Pierre Vernant, mais reste certaine que d’autres pistes pourraient m’être utiles.

Bien à vous,

On en arrive quand même à des concepts marrants, avec la dilapidation des professeurs de lettres classiques...

Dans ce cas, il me semble judicieux de préparer la visite en amont, en classe.
Tu peux par exemple partir du circuit de la fête des grandes Panathénées et de la symbolique du parcours, qui fait le lien entre agora et Acropole, et des monuments rencontrés. Allez-vous aussi au Céramique ?
En tout cas, ensuite, le site de l'agora, un peu "fouillis", sera beaucoup plus compréhensible pour les élèves.

EDIT : En effet, Iphigénie...

Si le voyage passe par un organisme scolaire, il y a toujours des documents fournis. Si c’est un voyage sans prof de LC et sans encadrement par un voyagiste expérimenté, bon courage !
Le guide bleu, surtout dans ses anciennes versions, est plutôt sérieux. Un manuel d’histoire de 6e peut être utile aussi et il y a des applications interactives assez réussis. Il faut aussi préparer un carnet de voyage pour que les élèves ne soient pas passifs et des lectures en amont. Comment apprécier le théâtre de Dionysos sans avoir en tête quelques pièces et le contexte politique ?

En novembre, dans deux à trois semaines donc ?
Tu ne vas sans doute rien pouvoir faire en classe avec les élèves avant le départ, et tes vacances vont être consacrées à la préparation...

Aux conseils donnés j'ajoute le repérage (les vues satellitaires de Google Maps sont précieuses).

Pour le Parthénon je me servais d'un site dont je n'ai plus les références, mais il y a ceci :
http://ww3.ac-poitiers.fr/hist_geo/ressources/panathe/dosfrise.htm
et le site du British Museum, par exemple :
https://blog.britishmuseum.org/an-introduction-to-the-parthenon-and-its-sculptures/  
N'hésite pas à multiplier les lectures différentes pour arriver à t'imprégner !

N’oublie pas d’aller ensuite au musée archéologique (qui est différent du musée de l’Acropole). Il est fabuleux.
Si tu peux le trouver à un prix correct (celui de Momox est bien trop cher), ce carnet peut t’aider :
https://m.momox-shop.fr/jean-michel-lambin-carnet-de-voyage-dans-la-grece-antique-hachette-education-taschenbuch-M02010170814.html?variant=UsedGood
L’app Mozaik acropolis peut t’être utile si tu as un smartphone.

Isachocolat a écrit:Re- bonjour

Oui, Henriette, tu as raison. C’est un groupe de Spécialité Huma qui part, et donc avec moi ( Lettres Modernes).
Si j’ai lancé ce petit appel, c’est que je n’ai pas l’orgueil de penser que je sais faire aussi bien qu’un collègue de Lettres classiques, avec toute sa culture grecque qui plus est.
Je me suis procurée au CDI un bouquin de Jean Pierre Vernant, mais reste certaine que d’autres pistes pourraient m’être utiles.

Bien à vous,

Je pige pas : tu seras la seule enseignante ? :| Était-il obligatoire de se lancer dans cette aventure ?

Montrer la Grèce à des élèves ne m'effraierait pas, mais je n'en suis pas à mon premier Vernant. À ta place, si je devais les emmener voir des trucs que je ne connais pas très bien, et que j'avais deux mois devant moi, je mangerais tout ce qu'Internet fournit sur les sites au menu.

Je me permets de renvoyer à ce fil pour ne pas répéter des informations déjà données :
https://www.neoprofs.org/t122005-voyage-en-grece-carnet-de-bord-vous-pouvez-m-aider

Transmission des humanités à des élèves qui n’y connaissent rien par un enseignant qui n’est pas formé dans ce domaine: voyage pédagogique, quoi.
Je n’ai rien contre la bonne volonté de la collègue, mais bien tout contre l’absurdité croissante du système et de ses modes. Pour la collègue au contraire, je la remercie de montrer cette incurie du système, et aussi de son désir de bien faire malgré tout: mais il y a bien un vide avec la disparition des formations classiques: cqfd.
Les futurs Vernant s’appuieront sur Wikipedia?

Pour parer au plus pressé, un  guide bleu bien potassé, des questionnaires établis sur la base de ce qui est dedans. Voilà une roue de secours. Et  faire le circuit "classique", qui se trouve dans un espace limité à Athènes : Musée de l'Acropole, Acropole, Agora et descente vers le Céramique.  Musée d'Athènes bien entendu. S'il y a d l'argent, prendre sur place des guides, qui ne manquent pas.
Prévoir quelques pauses Ouzo entre les quartiers d'Anaphiotika et Monastiraki  pour tenir le coup.

Iphigénie a écrit:Transmission des humanités à des élèves qui n’y connaissent rien par un enseignant qui n’est pas formé dans ce domaine: voyage pédagogique, quoi.
Je n’ai rien contre la bonne volonté de la collègue, mais bien tout contre l’absurdité croissante du système et de ses modes. Pour la collègue au contraire, je la remercie de montrer cette incurie du système, et aussi de son désir de bien faire malgré tout: mais il y a bien un vide avec la disparition des formations classiques: cqfd.
Les futurs Vernant s’appuieront sur Wikipedia?

Répète mille fois le mantra  : "Tout le savoir est sur internet".

Isachocolat a écrit: je n’ai pas l’orgueil de penser que je sais faire aussi bien qu’un collègue de Lettres classiques

Iphigénie a écrit:Transmission des humanités à des élèves qui n’y connaissent rien par un enseignant qui n’est pas formé dans ce domaine: voyage pédagogique, quoi.
Je n’ai rien contre la bonne volonté de la collègue, mais bien tout contre l’absurdité croissante du système et de ses modes. Pour la collègue au contraire, je la remercie de montrer cette incurie du système, et aussi de son désir de bien faire malgré tout: mais il y a bien un vide avec la disparition des formations classiques: cqfd.
Les futurs Vernant s’appuieront sur Wikipedia?

Entre l'humilité étouffante d'une enseignante de lettres modernes qui ose emmener des élèves en Grèce et l'étonnement d'une enseignante de lettres classiques qui semble croire à l'exclusivité du savoir, je reste perplexe... ne sachant pas si je dois trouver cet échange un tantinet comique ou terriblement triste.

Bah c'est-à-dire que l'humilité étouffante, c'est mignon comme manière de décrire quelqu'un qui se rend compte que dans trois semaines elle emmène des élèves dans un monde auquel elle ne connaît rien.

Il existe une documentation photographique sur Athènes : https://www.documentationphotographique.fr/documentation-photographique-n8111-xml-366-861.html
Ca va vite à lire.

Pinocchio a écrit:

Isachocolat a écrit: je n’ai pas l’orgueil de penser que je sais faire aussi bien qu’un collègue de Lettres classiques

Iphigénie a écrit:Transmission des humanités à des élèves qui n’y connaissent rien par un enseignant qui n’est pas formé dans ce domaine: voyage pédagogique, quoi.
Je n’ai rien contre la bonne volonté de la collègue, mais bien tout contre l’absurdité croissante du système et de ses modes. Pour la collègue au contraire, je la remercie de montrer cette incurie du système, et aussi de son désir de bien faire malgré tout: mais il y a bien un vide avec la disparition des formations classiques: cqfd.
Les futurs Vernant s’appuieront sur Wikipedia?

Entre l'humilité étouffante d'une enseignante de lettres modernes qui ose emmener des élèves en Grèce et l'étonnement d'une enseignante de lettres classiques qui semble croire à l'exclusivité du savoir, je reste perplexe... ne sachant pas si je dois trouver cet échange un tantinet comique ou terriblement triste.

Ce qui est triste c’est que tu n’as absolument pas compris le sens de mon message. La collègue est victime d’une aberration du système, dont d’aucuns en réalité se réjouissent puisqu’ils l’ont vivement souhaitée, ne serait-ce que pour renforcer leur légitimité . Je ne vais pas refaire hors sujet tout l’historique.

DesolationRow a écrit: quelqu'un qui se rend compte que dans trois semaines elle emmène des élèves dans un monde auquel elle ne connaît rien.

Iphigénie a écrit: La collègue est victime d’une aberration du système

On parle toujours d'une enseignante qui emmène des élèves en Grèce dans le cadre d'un voyage scolaire ?

Je suis un ardent défenseur de l'enseignant du latin et du grec ancien, et je comprends le désarroi des collègues de lettres classiques face à la situation des langues anciennes en France. Cela dit, il faut savoir rester raisonnable dans son jugement, et je dois avouer que parmi les commentaires que l'on peut lire sur ce fil, il y en a plus d'un qui me semble manquer cruellement d'équilibre.

La collègue de lettres modernes qui s'exprime ici ne demande pas de l'aide pour faire un cours sur les valeurs de l'aoriste en grec ou sur le fonctionnement du système hypothétique en latin. Elle parle d'un voyage scolaire en Grèce ! Faut-il donc être professeur de lettres classiques ou d'histoire pour ne pas être totalement ignorant de ce qu'est le Parthénon ? Faut-il avoir la culture de Jean-Pierre Vernant pour avoir la légitimité nécessaire à l'organisation d'un voyage scolaire en Grèce et ne pas être vu comme la "victime d'une aberration du système" ?

Disons qu'il est bien dommage qu'un tel voyage, dans le cadre de la Spé Humanités, Littérature et Philosophie, soit organisé sans qu'un enseignant LC, ou un enseignant d'histoire ayant sérieusement étudié l'Antiquité, puisse prendre en charge ces deux visites, qui, tout de même, ne sont pas des moindres, et qu'on refile le bébé à Isachocolat...

Et je pense aussi que pour que quelques ruines vous parlent il faut une longue imprégnation : sinon il reste le tourisme certes.

Je n'emmène plus en voyage d'élèves non hellénistes ou non latinistes sur les sites antiques. Ils décrochent vite car ils n'ont pas été formés. (l'imprégnation dont parle Iphigénie)

Une lecture sympa pour préparer les ados à la visite d'Athènes, c'est le tome 3 de Titus Flaminius : Le Mystère d'Eleusis. Testé sur mes ados cet été, et franc succès (et du coup ça nous a poussés à aller visiter le site d'Eleusis, qu'on a adoré !).

Une autre lecture sympa pour préparer les ados à la visite d'Athènes, ce sont les pages consacrées à la Grèce dans l'Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand. On y appréciera la façon dont le rapport aux sites antiques varie notamment en fonction de la situation du pays dans lequel ils se trouvent, et l'on pourra se demander si l'on peut espérer faire l'expérience de la Grèce antique quand plus de 2000 ans nous séparent de ceux qui l'ont incarnée, alors même qu'une simple distance de 200 ans nous empêche de partager pleinement l'expérience d'un voyageur qui nous ressemble peut-être plus que les Grecs de l'Antiquité. Qui plus est, comment comprendre qu'un voyageur comme Chateaubriand ose prêter attention aux corneilles, aux abeilles, ou aux colonnes de fumée qui s'élèvent d'une montagne alors qu'il visite l'un des lieux les plus emblématiques de la culture occidentale ? Faut-il y voir l'échec d'un moderne qui peine à s'imprégner du lieu ou la sensibilité d'un être d'exception pour qui le plaisir du voyage et de la communion avec le passé ne se réduit pas au désir de retrouver in situ ce que l'érudit plongé dans ses livres a appris à l'école ? La lecture de ces quelques pages par un professeur de lettres modernes donnera peut-être envie à quelques élèves peu imprégnés de culture antique d'écrire à leur tour quelques lignes sur leur expérience de voyageur, prolongeant ainsi - petitement et modestement - l'éternité des chefs-d'oeuvre que nous ont légués les Anciens.

L’été grec de Lacarrière ou Hellade de Bernard Grasset (le poète, pas l’éditeur) peuvent être aussi de belles lectures pour se préparer à la rencontre de cet esprit grec aussi intemporel que les chemins de ce pays.
Il faut aussi amener les élèves à Syntagma et leur montrer la relève de la garde. Et bien sûr leur expliquer la résistance héroïque de ce pays comme la signification des evzones.

Et le drapeau sur l'Acropole  : l'épisode le 30 mai 1941 où le drapeau nazi fut décroché par 2 jeunes (dont Manolis Glezos devenu par la suit en élu du PASOK et de Syriza...) et remplacé par le drapeau grec.