- ZagaraGuide spirituel
Les patrons de FR télécom n'avaient ni honte, ni empathie, ni humanité, donc je ne vois pas pourquoi Blanquer, qui est du même moule technocratique, en aurait. Ce serait l'inverse qui serait surprenant.
- Baie d'OrNiveau 5
C'est hallucinant d'entendre des choses pareilles. Comme vous dites il n'a vraiment pas honte de sortir de telles énormités. Je préfère m'abstenir d'écouter l'émission et m'éviter un ulcère à l'estomac.
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Fear no more, says the heart.
- dansesNiveau 9
@Zagara : bien sûr... Je suis surtout dépitée qu'un tel individu nous représente, livre sa bonne parole libérale, et flatte la populace des mots qu'elle a envie d'entendre (en l'occurrence que nous sommes faibles psychologiquement, que nous sommes hostiles par principe à ses propositions fumeuses, que nous avons un sort finalement enviable). Opposer les gens entre eux, pour saper toute forme de solidarité et favoriser l'avènement d'une idéologie libérale, individualiste et liberticide, ça c'est écœurant et honteux.
- angelxxxÉrudit
Verdurette a écrit:Et quand (et comment ? ) allons-nous créer un tsunami pour le lui faire comprendre ? En nous unissant vraiment ?
Ce serait le moment, à condition que le nous soit : tous les français.
Tous les enseignants, ça ne sert à rien. Infirmière, service d'urgence, pompier... Rien n'a réussit à faire changer d'avis le gouvernement. Il serait capable d'embaucher des contractuels du jour au lendemain pour nous remplacer, envoyer le police chercher dans enseignants ou je ne sais quoi d’innovant.
Il faudrait par contre qu'on arrive à tous s'unir : pompier, infirmier, postier, enseignant, gilet jaune... Mais ça, c'est pas gagné. Un appel d'un syndicat ne suffira pas. C'est trop clivant. Il faut qu'une personne arrive à lancer l'idée, et être visible, et à convaincre. Et pas une grève juste le samedi, une grève illimitée, à partir de telle date.
Mais il faudrait encore un mot d'ordre clair. Le seul qui me semble possible, c'est la démission de notre président, tant qu'il sera là, rien ne changera. Mais c'est la porte ouverte à un changement pas forcément positif, c'est risqué.
Un mot d'ordre trop compliqué, multiple, c'est ouvrir le dialogue, sauf que le médias et le pouvoir ne faisant qu'un, ce sera un monologue. Et comme le problème est idéologique, les revendications seraient trop complexes.
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- CeladonDemi-dieu
L'humain est passé à la trappe, on ne fait que du technique.
Article de Marianne
https://www.marianne.net/societe/l-humain-est-passe-la-trappe-pompiers-et-personnels-hospitaliers-font-entendre-leur-colere
Où sont les enseignants ?
Ne pas déranger svp, en ce moment ils se suicident. :baoum:
Article de Marianne
https://www.marianne.net/societe/l-humain-est-passe-la-trappe-pompiers-et-personnels-hospitaliers-font-entendre-leur-colere
Où sont les enseignants ?
Ne pas déranger svp, en ce moment ils se suicident. :baoum:
- OrlandaFidèle du forum
J’en ai également assez que notre ministre, comme notre président, à chacune de ses interventions, glisse perfidement que nous sommes « un million ». Bien faire sentir aux gens le poids des sous, le budget que ces chouineuses représentent. Cela dit, ce nombre devrait être un avantage pour nous: un million de personnes qui débraient, qui pensent et disent « Non », ça aurait de l’allure.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- JayKewNiveau 9
Le quotidien Libération propose aujourd'hui (16/10/19) un dossier sur le malaise enseignant.
https://www.liberation.fr/france/2019/10/15/profs-on-se-sent-si-seuls-au-quotidien_1757837Profs : «On se sent si seuls au quotidien»
Sentiment d’impuissance, frustration, manque de reconnaissance, absence de soutien de la hiérarchie… Le suicide il y a près d’un mois d’une directrice d’école à Pantin a mis en lumière le malaise au sein des personnels de l’éducation nationale. Témoignages
- CassiusNiveau 6
Orlanda a écrit:J’en ai également assez que notre ministre, comme notre président, à chacune de ses interventions, glisse perfidement que nous sommes « un million ». Bien faire sentir aux gens le poids des sous, le budget que ces chouineuses représentent. Cela dit, ce nombre devrait être un avantage pour nous: un million de personnes qui débraient, qui pensent et disent « Non », ça aurait de l’allure.
Un million qui s'arrêtent serait l'occasion de faire passer une loi restreignant notre droit de grève j'en ai bien peur.
- EuphémiaNiveau 10
J'ai commencé à prendre des antidépresseurs (tous les ans de novembre / décembre à juin) dès ma deuxième année de carrière, sinon je craquais. Heureusement, les médecin et psychiatre qui me suivaient me répétaient que l'état dans lequel je me trouvais était normal, sain même, étant donné ce à quoi j'assistais et ce que je subissais quotidiennement. Malgré cela, j'ai fait un burn-out au bout de huit ans.
À la suite d'un congé longue maladie, j'ai demandé une disponibilité pour reprendre des études en vue d'une reconversion professionnelle puis ai passé quelques années à exercer un autre métier. Mais l'enseignement me manquais trop, c'est le métier que j'aime, pour lequel je suis faite. Alors je suis partie enseigner à l'étranger. Et durant ces années, je n'ai pas eu recours aux médicaments : je n'en avais pas besoin, j'exerçais mon métier dans des conditions simplement normales.
Pour des raisons familiales, j'ai dû rentrer en France et ai donc réintégré l'EN. Passé un an, j'ai senti que je commençais à trop tirer sur la ficelle et que je ne tiendrais pas sans béquilles. Mais l'idée d'avoir à nouveau à prendre des antidépresseurs uniquement pour pouvoir être en état d'exercer mon métier m'a profondément révoltée. Mon médecin l'a compris et s'est contenté de me prescrire le repos dont j'avais besoin pour recouvrer pleinement mes moyens. Depuis, dès que je sens que je suis au bord de l'épuisement, je consulte un médecin qui me prescrit du repos et non pas des antidépresseurs.
Nous n'avons pas à nous médicamenter pour palier des conditions de travail intolérables et tout médecin digne de ce nom le sait.
Certains collègues parviennent à tenir en se mettant en service minimum, en prenant des distances, et je les envie. Moi, je n'en suis pas capable. Même si je suis parvenue à réduire ma part de travail, il ne m'est pas possible de ne pas être pleinement avec mes élèves lorsque je suis en classe, de ne pas souffrir profondément quand je constate l'état dans lequel on les a mis, de ne pas être dans une colère noire à chaque fois que la direction ou la vie scolaire au lieu de nous aider à instaurer des conditions normales d'apprentissage nous coupent l'herbe sous le pied par lâcheté ou par démagogie, sans parler de tout le reste (les réunions bidons, la paperasse cache-misère, les déficiences informatiques, les pannes de photocopieuse, la chasse aux fournitures, les élèves et les parents agressifs, les chewing-gums dans les serrures, les hurlements dans les couloirs, les caïds jamais sanctionnés, les souffre-douleur jamais protégés, les emplois du temps qui sont de pire en pire, les pressions pour augmenter les moyennes...) Tout cela m'épuise, me mine. Lorsque le vase déborde, je le vide en me reposant et je reprends du service une fois mes forces retrouvées.
Nous exerçons un métier des plus pénibles, cela commence à se savoir et c'est tant mieux. Mais ce n'est surement pas en ayant des scrupules à demander à un médecin le repos dont nous avons besoin, que nous méritons, auquel nous avons droit, que nous ferons reconnaître cette pénibilité.
À la suite d'un congé longue maladie, j'ai demandé une disponibilité pour reprendre des études en vue d'une reconversion professionnelle puis ai passé quelques années à exercer un autre métier. Mais l'enseignement me manquais trop, c'est le métier que j'aime, pour lequel je suis faite. Alors je suis partie enseigner à l'étranger. Et durant ces années, je n'ai pas eu recours aux médicaments : je n'en avais pas besoin, j'exerçais mon métier dans des conditions simplement normales.
Pour des raisons familiales, j'ai dû rentrer en France et ai donc réintégré l'EN. Passé un an, j'ai senti que je commençais à trop tirer sur la ficelle et que je ne tiendrais pas sans béquilles. Mais l'idée d'avoir à nouveau à prendre des antidépresseurs uniquement pour pouvoir être en état d'exercer mon métier m'a profondément révoltée. Mon médecin l'a compris et s'est contenté de me prescrire le repos dont j'avais besoin pour recouvrer pleinement mes moyens. Depuis, dès que je sens que je suis au bord de l'épuisement, je consulte un médecin qui me prescrit du repos et non pas des antidépresseurs.
Nous n'avons pas à nous médicamenter pour palier des conditions de travail intolérables et tout médecin digne de ce nom le sait.
Certains collègues parviennent à tenir en se mettant en service minimum, en prenant des distances, et je les envie. Moi, je n'en suis pas capable. Même si je suis parvenue à réduire ma part de travail, il ne m'est pas possible de ne pas être pleinement avec mes élèves lorsque je suis en classe, de ne pas souffrir profondément quand je constate l'état dans lequel on les a mis, de ne pas être dans une colère noire à chaque fois que la direction ou la vie scolaire au lieu de nous aider à instaurer des conditions normales d'apprentissage nous coupent l'herbe sous le pied par lâcheté ou par démagogie, sans parler de tout le reste (les réunions bidons, la paperasse cache-misère, les déficiences informatiques, les pannes de photocopieuse, la chasse aux fournitures, les élèves et les parents agressifs, les chewing-gums dans les serrures, les hurlements dans les couloirs, les caïds jamais sanctionnés, les souffre-douleur jamais protégés, les emplois du temps qui sont de pire en pire, les pressions pour augmenter les moyennes...) Tout cela m'épuise, me mine. Lorsque le vase déborde, je le vide en me reposant et je reprends du service une fois mes forces retrouvées.
Nous exerçons un métier des plus pénibles, cela commence à se savoir et c'est tant mieux. Mais ce n'est surement pas en ayant des scrupules à demander à un médecin le repos dont nous avons besoin, que nous méritons, auquel nous avons droit, que nous ferons reconnaître cette pénibilité.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- LefterisEsprit sacré
Il n'y a hélas pas de place pour la notion de valeurs morales. La communication est une guerre, un combat serré, où le ministre réagit du tac au tac et retourne les armes. Tout lui est tribune, et force est de reconnaître que dans cette guerre sans merci du néolibéralisme contre la société française, où il joue sa partie contre l'EN, il possède l'avantage, avec 90 % de la presse à son service. Ce n'est pas un jeu avec des règles de fair play, c'est un combat à mort qui oppose deux visions non pas différentes, mais opposées, du monde, de la société, de l'homme, et en ce cas précis des finalités de l'instruction. Il n'a pas à se priver de dénigrer, mentir, travestir les faits, ni en avoir honte. Tous les coups lui sont permis, il doit vaincre, faire ce pour quoi il a été placé là, ayant fait ses preuves comme DGESCO de Châtel. Il n'a pas en face de lui des forces organisées, il en joue, dans ce qui est jusqu'ici une guerre asymétrique. En face, ça ressemble à la charge des lanciers polonais contre les panzers...danses a écrit:Un écodélégué et ça repart ??? J'ai honte pour lui.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- JayKewNiveau 9
Pour faire suite au témoignage d'Euphémia, toujours dans le même dossier de Libération:
«Dans l’éducation nationale, il y a une culpabilité monstrueuse à s’arrêter, c’est un problème»
https://www.liberation.fr/france/2019/10/15/dans-l-education-nationale-il-y-a-une-culpabilite-monstrueuse-a-s-arreter-c-est-un-probleme_1757840
«Dans l’éducation nationale, il y a une culpabilité monstrueuse à s’arrêter, c’est un problème»
[mention]Pour Florence Gaboreau, psychologue dans un centre destiné aux personnels en souffrance, les enseignants ont du mal à laisser leurs élèves s’ils vont mal.
Ex-enseignante de philosophie, Florence Gaboreau a décidé après une vingtaine d’années de se reconvertir. Elle exerce à présent comme psychologue clinicienne spécialisée en psychopathologie du travail. Elle intervient chaque mercredi à l’Espace d’accueil et d’écoute d’Orléans, destiné aux personnels de l’éducation nationale en souffrance, intégré aux réseaux Prévention, Aide et Suivi (PAS). Un dispositif limité à trois séances par an, mis en place par le ministère et la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN).[/mention] a écrit:
https://www.liberation.fr/france/2019/10/15/dans-l-education-nationale-il-y-a-une-culpabilite-monstrueuse-a-s-arreter-c-est-un-probleme_1757840
- CassiusNiveau 6
Lefteris a écrit:Il n'y a hélas pas de place pour la notion de valeurs morales. La communication est une guerre, un combat serré, où le ministre réagit du tac au tac et retourne les armes. Tout lui est tribune, et force est de reconnaître que dans cette guerre sans merci du néolibéralisme contre la société française, où il joue sa partie contre l'EN, il possède l'avantage, avec 90 % de la presse à son service. Ce n'est pas un jeu avec des règles de fair play, c'est un combat à mort qui oppose deux visions non pas différentes, mais opposées, du monde, de la société, de l'homme, et en ce cas précis des finalités de l'instruction. Il n'a pas à se priver de dénigrer, mentir, travestir les faits, ni en avoir honte. Tous les coups lui sont permis, il doit vaincre, faire ce pour quoi il a été placé là, ayant fait ses preuves comme DGESCO de Châtel. Il n'a pas en face de lui des forces organisées, il en joue, dans ce qui est jusqu'ici une guerre asymétrique. En face, ça ressemble à la charge des lanciers polonais contre les panzers...danses a écrit:Un écodélégué et ça repart ??? J'ai honte pour lui.
Quels sont les moyens d'agir pour une guérilla?
- IphigénieProphète
Je crois vraiment déjà : arrêter de s'user la santé pour accomplir l'impossible. SI les programmes ne sont pas bouclables, ne les bouclez pas: ça remontera au moment du bac. C'est le principe des "objectifs" dans le privé: si on les atteint on les repousse plus loin. Mais nous, on n'a aucune prime et donc rien à perdre. Il faut arrêter avec la "conscience professionnelle" vécue comme la nécessité de mourir à la tâche. C'est ça lâcher du lest: non ^pas bâcler son travail mais au contraire le faire correctement, sans vouloir gravir l'Everest en tongs.Cassius a écrit:Lefteris a écrit:Il n'y a hélas pas de place pour la notion de valeurs morales. La communication est une guerre, un combat serré, où le ministre réagit du tac au tac et retourne les armes. Tout lui est tribune, et force est de reconnaître que dans cette guerre sans merci du néolibéralisme contre la société française, où il joue sa partie contre l'EN, il possède l'avantage, avec 90 % de la presse à son service. Ce n'est pas un jeu avec des règles de fair play, c'est un combat à mort qui oppose deux visions non pas différentes, mais opposées, du monde, de la société, de l'homme, et en ce cas précis des finalités de l'instruction. Il n'a pas à se priver de dénigrer, mentir, travestir les faits, ni en avoir honte. Tous les coups lui sont permis, il doit vaincre, faire ce pour quoi il a été placé là, ayant fait ses preuves comme DGESCO de Châtel. Il n'a pas en face de lui des forces organisées, il en joue, dans ce qui est jusqu'ici une guerre asymétrique. En face, ça ressemble à la charge des lanciers polonais contre les panzers...danses a écrit:Un écodélégué et ça repart ??? J'ai honte pour lui.
Quels sont les moyens d'agir pour une guérilla?
Je suis certaine que c'est ce qu'on aurait dû faire en lettres classiques il y a trente ans: voyez le résultat de l'héroïsme pédagogique. Ça fait un point d'expérience, au moins: autant qu'il serve aux lettres modernes, on vous fait prendre la même pente à la Sisyphe.
- LefterisEsprit sacré
Tu as tout à fait raison, et tout ce que tu cites est vrai. Mais cela montre aussi que tu prends encore trop à coeur les problèmes, que tu essayes de les résoudre par toi-même. Quand le cours est rendu impossible, tu te croises les bras, tant pis. Moi aussi, ne pas pouvoir faire cours (caïds, refus de travail) me mettait dans des états pas possibles -et ça m'arrive encore, mais moins- , car c'est en effet inadmissible. Mais les élèves le voient, et ça leur fait plaisir. Tu croises les bras, et tu attends : une fois, deux fois, trois fois....Pour ceux qui veulent travailler tu donnes une consigne ou tu balances un cours au tableau. Pas de fournitures ? Tu utilises uniquement le manuel. Parents agressifs ? "Madame, Monsieur, je vous prie de changer immédiatement de ton, sans quoi je pars." Les moyennes ? Tu donnes un devoir facile qui ait monter la moyenne, mais tu mentionnes les lacunes dans le bulletin et tu dis clairement au conseil de classe que la notation est "bienveillante". Les EDT pourris ? Tu trouves une activité (je suis expert, j'ai des journées avec trous de 4H30 à 5H30 -ce n'st pas une faute de frappe).Euphémia a écrit:
Nous n'avons pas à nous médicamenter pour palier des conditions de travail intolérables et tout médecin digne de ce nom le sait.
Certains collègues parviennent à tenir en se mettant en service minimum, en prenant des distances, et je les envie. Moi, je n'en suis pas capable. Même si je suis parvenue à réduire ma part de travail, il ne m'est pas possible de ne pas être pleinement avec mes élèves lorsque je suis en classe, de ne pas souffrir profondément quand je constate l'état dans lequel on les a mis, de ne pas être dans une colère noire à chaque fois que la direction ou la vie scolaire au lieu de nous aider à instaurer des conditions normales d'apprentissage nous coupent l'herbe sous le pied par lâcheté ou par démagogie, sans parler de tout le reste (les réunions bidons, la paperasse cache-misère, les déficiences informatiques, les pannes de photocopieuse, la chasse aux fournitures, les élèves et les parents agressifs, les chewing-gums dans les serrures, les hurlements dans les couloirs, les caïds jamais sanctionnés, les souffre-douleur jamais protégés, les emplois du temps qui sont de pire en pire, les pressions pour augmenter les moyennes...) Tout cela m'épuise, me mine. Lorsque le vase déborde, je le vide en me reposant et je reprends du service une fois mes forces retrouvées.
Nous exerçons un métier des plus pénibles, cela commence à se savoir et c'est tant mieux. Mais ce n'est surement pas en ayant des scrupules à demander à un médecin le repos dont nous avons besoin, que nous méritons, auquel nous avons droit, que nous ferons reconnaître cette pénibilité.
La guerilla, ce sont les petites actions (ou non-actions de résistance passive) qui relèvent de l'individuel, du petit groupe, et qui permettent de survivre plus que d'influer sur le cours des choses. C'est un premier pas, mais c'est très insuffisant actuellement. Nous avons en face des gens qui sont mandatés pour détruire l'ensemble des structures de la république sociale à la Française, qui insupporte les marchés. Ce que Macron appelle "réformer en profondeur la société française". L'EN fait évidemment partie des cibles, et le combat de guérilla ne suffit plus.Cassius a écrit:
Quels sont les moyens d'agir pour une guérilla?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Ajonc35Sage
Je me retrouve dans les nombreux posts écrits récemment. Je suis en fin de carrière et ce matin, au bord des larmes devant ma glace. Depuis le début de l'année, je n'arrive pas à m'organiser. Je rappelle c'est ma xième rentrée. Certes il y a des événements familiaux qui ont perturbé mon démarrage ( un au-secours de mes enfants qui avaient des besoins pour mes petits-ajoncs. je n'allais pas laisser passer des moments avec mes petits-bonheurs) Mais trop d'éléments dans mon travail m'ont bloqué soit de manière concrète soit de manière psychologique/
Concrètement :
- nous venons seulement d'avoir nos codes pour le nouveau logiciel de l'etbt et non seulement cela vient de nous tomber dessus mais en guise d'utilisation, quelques pages à notre disposition. Nous sommes mercredi et à part envoyer un message à une collègue et ajouter trois notes pour une classe, rien fait encore. Rien fait car deux réunions hier et lundi qui font suite à d'autres.
- Des photos de classe que le photographe n'a pas encore remis au secrétariat. Il est aussi débordé (mise en place de nouveaux logiciel divers y compris pour la gestion de nos CCCF et c'est compliqué) et justement je venais lui proposer mon aide, mais il ne peut rien faire non plus faute de les avoir. ( les photos ont été faites la 3ème semaine)
- Un matériel obsolète dans les classes qui dans le meilleur des cas fonctionne de temps en temps donc stresse, et dans le pire vient juste d'être dépanné ou remplacé,
- Un emploi du temps déséquilibré: 7 heures le lundi, 3h30 le mardi et presque rien les trois autres jours. Je suis donc fatiguée dès le lundi soir et encore davantage quand il y a réunion.
- Des interventions extérieures qui font que je n'ai pas la classe concernée ( qu'il faudra récupérer!) ou une seule partie, je ne sais ce qui est pire. Hier matin, j'ai papoté avec les élèves pendant 20-25 minutes, j'ai distribué des papiers ce qui allégeait car j'avais décidé que quel que soit le temps ou une partie de la classe serait absente, je ne préparerai rien, ni n'avancerai sur le cours car les élèves absents n'étaient pas responsables ( une personne extérieure venant réaliser une vidéo sur nos formations pro)
- Des visites/un voyage à préparer ce qui génèrent beaucoup de temps parce que je suis partie et/ou que je pars et génèrent aussi des réunions. C'est chronophage et énergivore, surtout quand ce que les équipes ont préparé est contrecarré par le CDE adjoint pour divers motifs mais surtout qu'il veut imposer sa patte et faire croire que c'est lui qui fait le boulot. Là je suis plutôt en mode attente. Heureusement mes collègues sont plus tenaces en ce moment. Si l'un d'entre nous a fait une grande partie du travail en terme de contact, je suis la seule à avoir assurer ( pas seule) toutes les réunions et l'administration en grande partie. Disons qu'une moitié de l'équipe fait le travail, les autres font croire que.
- Une partie de mes élèves sont en réforme et c'est long, en tant que PP, d'expliquer aux parents que nous n'avons pas toutes les données et que parfois elles sont contradictoires avec ce que nous avons annoncé en fin d'année dernière et pire, depuis le début de l'année. Ils ne comprennent pas que la réforme ne soit pas ficelée. Ainsi nous venons d'envoyer en stage des élèves dont nous na savons pas s'ils peuvent faire tous leurs stages dans la même entreprise, un minimum de semaines dans la même ou s'il faut qu'ils en fassent obligatoirement 2 ou toute autre fantaisie. Et ça c'est juste le sommet de l'iceberg, il y a tout l'administratif derrière pour tous.
- Pour présenter nos métiers devant tel ou tel public reçu ( des politiques, des chefs d'entreprise, des représentants des collèges, etc... ) nous sommes sollicités (et cette année c'est très tôt dans l'année) au sein de notre établissement ou parfois à l'extérieur et notre CDE ou son adjoint "fait appel à nous, sur la base du bénévolat". ( perso, j'étais en sortie la première fois, la seconde, je n'ai pas proposé mes services et la troisième, mon emploi du temps ne me le permettait pas). ( cela dit ce bénévolat n'est pas comptabilisé et récemment un collègue qui n'a pu assurer une heure de cours s'est fait rappelé à l'ordre et il lui a été imposé de prendre un arrêt de travail). Pour ces interventions, le personnel administratif est sollicité parfois sur ses heures de travail mais personne ne leur demande de faire du bénévolat et heureusement. Quelle profession ait du bénévolat. ( je suis par ailleurs bénévole dans une association , mais c'est mon choix)
Psychologiquement:
- Notre CDE se fait un malin plaisir de nous "inviter" à des réunion 15 jours avant la date qu'il a choisie. Deux depuis le début de l'année et bien sur nous 'invite à venir nombreux". à 17 heures ou 17 heures 30 voire 18 heures, cela dépend.
- Notre CDE adjoint, nous adresse de nombreux mails et j'en ai fait une compilation tellement j'étais hallucinée. Je résume : "vous devez", 'il va falloir", "il faut" , "je vous rappelle que", "vous êtes dans l'obligation".
Si je n'avais des collègues sympa, si depuis toujours, je n'avais mis l'intérêt des élèves avant ma santé, je me serais arrêtée en ce début d'année et mon médecin n'aurait rien trouvé à dire d'autant que je ne dors pas ou très peu ( une nuit complète par semaine). Hier soir, alors que j'assistais à un super spectacle, j'en ai loupé un petit bout. J'ai lutté, lutté, lutté et je me suis endormie.
Je plains sincèrement nos jeunes collègues. Moi mes cours sont prêts. J'ai retardé mes premiers gros contrôles et j'ai M AJONC qui fait beaucoup à la maison.
Merci les néo.
Concrètement :
- nous venons seulement d'avoir nos codes pour le nouveau logiciel de l'etbt et non seulement cela vient de nous tomber dessus mais en guise d'utilisation, quelques pages à notre disposition. Nous sommes mercredi et à part envoyer un message à une collègue et ajouter trois notes pour une classe, rien fait encore. Rien fait car deux réunions hier et lundi qui font suite à d'autres.
- Des photos de classe que le photographe n'a pas encore remis au secrétariat. Il est aussi débordé (mise en place de nouveaux logiciel divers y compris pour la gestion de nos CCCF et c'est compliqué) et justement je venais lui proposer mon aide, mais il ne peut rien faire non plus faute de les avoir. ( les photos ont été faites la 3ème semaine)
- Un matériel obsolète dans les classes qui dans le meilleur des cas fonctionne de temps en temps donc stresse, et dans le pire vient juste d'être dépanné ou remplacé,
- Un emploi du temps déséquilibré: 7 heures le lundi, 3h30 le mardi et presque rien les trois autres jours. Je suis donc fatiguée dès le lundi soir et encore davantage quand il y a réunion.
- Des interventions extérieures qui font que je n'ai pas la classe concernée ( qu'il faudra récupérer!) ou une seule partie, je ne sais ce qui est pire. Hier matin, j'ai papoté avec les élèves pendant 20-25 minutes, j'ai distribué des papiers ce qui allégeait car j'avais décidé que quel que soit le temps ou une partie de la classe serait absente, je ne préparerai rien, ni n'avancerai sur le cours car les élèves absents n'étaient pas responsables ( une personne extérieure venant réaliser une vidéo sur nos formations pro)
- Des visites/un voyage à préparer ce qui génèrent beaucoup de temps parce que je suis partie et/ou que je pars et génèrent aussi des réunions. C'est chronophage et énergivore, surtout quand ce que les équipes ont préparé est contrecarré par le CDE adjoint pour divers motifs mais surtout qu'il veut imposer sa patte et faire croire que c'est lui qui fait le boulot. Là je suis plutôt en mode attente. Heureusement mes collègues sont plus tenaces en ce moment. Si l'un d'entre nous a fait une grande partie du travail en terme de contact, je suis la seule à avoir assurer ( pas seule) toutes les réunions et l'administration en grande partie. Disons qu'une moitié de l'équipe fait le travail, les autres font croire que.
- Une partie de mes élèves sont en réforme et c'est long, en tant que PP, d'expliquer aux parents que nous n'avons pas toutes les données et que parfois elles sont contradictoires avec ce que nous avons annoncé en fin d'année dernière et pire, depuis le début de l'année. Ils ne comprennent pas que la réforme ne soit pas ficelée. Ainsi nous venons d'envoyer en stage des élèves dont nous na savons pas s'ils peuvent faire tous leurs stages dans la même entreprise, un minimum de semaines dans la même ou s'il faut qu'ils en fassent obligatoirement 2 ou toute autre fantaisie. Et ça c'est juste le sommet de l'iceberg, il y a tout l'administratif derrière pour tous.
- Pour présenter nos métiers devant tel ou tel public reçu ( des politiques, des chefs d'entreprise, des représentants des collèges, etc... ) nous sommes sollicités (et cette année c'est très tôt dans l'année) au sein de notre établissement ou parfois à l'extérieur et notre CDE ou son adjoint "fait appel à nous, sur la base du bénévolat". ( perso, j'étais en sortie la première fois, la seconde, je n'ai pas proposé mes services et la troisième, mon emploi du temps ne me le permettait pas). ( cela dit ce bénévolat n'est pas comptabilisé et récemment un collègue qui n'a pu assurer une heure de cours s'est fait rappelé à l'ordre et il lui a été imposé de prendre un arrêt de travail). Pour ces interventions, le personnel administratif est sollicité parfois sur ses heures de travail mais personne ne leur demande de faire du bénévolat et heureusement. Quelle profession ait du bénévolat. ( je suis par ailleurs bénévole dans une association , mais c'est mon choix)
Psychologiquement:
- Notre CDE se fait un malin plaisir de nous "inviter" à des réunion 15 jours avant la date qu'il a choisie. Deux depuis le début de l'année et bien sur nous 'invite à venir nombreux". à 17 heures ou 17 heures 30 voire 18 heures, cela dépend.
- Notre CDE adjoint, nous adresse de nombreux mails et j'en ai fait une compilation tellement j'étais hallucinée. Je résume : "vous devez", 'il va falloir", "il faut" , "je vous rappelle que", "vous êtes dans l'obligation".
Si je n'avais des collègues sympa, si depuis toujours, je n'avais mis l'intérêt des élèves avant ma santé, je me serais arrêtée en ce début d'année et mon médecin n'aurait rien trouvé à dire d'autant que je ne dors pas ou très peu ( une nuit complète par semaine). Hier soir, alors que j'assistais à un super spectacle, j'en ai loupé un petit bout. J'ai lutté, lutté, lutté et je me suis endormie.
Je plains sincèrement nos jeunes collègues. Moi mes cours sont prêts. J'ai retardé mes premiers gros contrôles et j'ai M AJONC qui fait beaucoup à la maison.
Merci les néo.
- User5455Niveau 5
Euphémia a écrit: Alors je suis partie enseigner à l'étranger. Et durant ces années, je n'ai pas eu recours aux médicaments : je n'en avais pas besoin, j'exerçais mon métier dans des conditions simplement normales.
Mon expérience confirme la tienne, et explique pourquoi j'encourage les collègues à partir à l'étranger, ou dans les DOM TOM. Bien entendu, le paradis n'existe nulle part, et il y a des choses difficiles à supporter partout. Cela dit, la situation à l'étranger est tout de même souvent bien meilleure que celle en France. C'est en tout cas mon point de vue.
J'entends déjà les réponses de ceux qui vont dire que tout le monde ne peut pas partir. Je le sais et le comprends parfaitement. Cependant, je reste convaincu que partir est plus facile qu'on ne le croit. En fait, c'est le premier départ qui est difficile. Ensuite, chaque départ est plus facile que le précédent. Quant au conjoint qui travaille, aux enfants qui sont en bas âge ou qui passent le bac, aux parents âgés, au crédit de la maison... j'ai vu trop de collègues qui étaient à l'étranger tout en étant confrontés à ce genre de situations pour croire qu'il s'agit d'un obstacle infranchissable. D'ailleurs, être à l'étranger, gagner plus d'argent, et être mieux dans sa peau aident souvent à gérer ces situations-là.
Je souhaiterais finir en disant que je suis très touché par tous les témoignages donnés sur ce fil. J'oscille entre tristesse et colère. Quoi qu'il en soit, je m'associe à tous les collègues qui rappellent qu'enseigner n'est que notre métier et qu'aucun métier ne mérite que l'on se fasse du mal.
Nous devons prendre soin de nous, car si nous ne le faisons pas, personne ne le fera.
- EuphémiaNiveau 10
Lefteris a écrit:Tu as tout à fait raison, et tout ce que tu cites est vrai. Mais cela montre aussi que tu prends encore trop à coeur les problèmes, que tu essayes de les résoudre par toi-même. Quand le cours est rendu impossible, tu te croises les bras, tant pis. Moi aussi, ne pas pouvoir faire cours (caïds, refus de travail) me mettait dans des états pas possibles -et ça m'arrive encore, mais moins- , car c'est en effet inadmissible. Mais les élèves le voient, et ça leur fait plaisir. Tu croises les bras, et tu attends : une fois, deux fois, trois fois....Pour ceux qui veulent travailler tu donnes une consigne ou tu balances un cours au tableau. Pas de fournitures ? Tu utilises uniquement le manuel. Parents agressifs ? "Madame, Monsieur, je vous prie de changer immédiatement de ton, sans quoi je pars." Les moyennes ? Tu donnes un devoir facile qui ait monter la moyenne, mais tu mentionnes les lacunes dans le bulletin et tu dis clairement au conseil de classe que la notation est "bienveillante". Les EDT pourris ? Tu trouves une activité (je suis expert, j'ai des journées avec trous de 4H30 à 5H30 -ce n'st pas une faute de frappe).Euphémia a écrit:
Nous n'avons pas à nous médicamenter pour palier des conditions de travail intolérables et tout médecin digne de ce nom le sait.
Certains collègues parviennent à tenir en se mettant en service minimum, en prenant des distances, et je les envie. Moi, je n'en suis pas capable. Même si je suis parvenue à réduire ma part de travail, il ne m'est pas possible de ne pas être pleinement avec mes élèves lorsque je suis en classe, de ne pas souffrir profondément quand je constate l'état dans lequel on les a mis, de ne pas être dans une colère noire à chaque fois que la direction ou la vie scolaire au lieu de nous aider à instaurer des conditions normales d'apprentissage nous coupent l'herbe sous le pied par lâcheté ou par démagogie, sans parler de tout le reste (les réunions bidons, la paperasse cache-misère, les déficiences informatiques, les pannes de photocopieuse, la chasse aux fournitures, les élèves et les parents agressifs, les chewing-gums dans les serrures, les hurlements dans les couloirs, les caïds jamais sanctionnés, les souffre-douleur jamais protégés, les emplois du temps qui sont de pire en pire, les pressions pour augmenter les moyennes...) Tout cela m'épuise, me mine. Lorsque le vase déborde, je le vide en me reposant et je reprends du service une fois mes forces retrouvées.
Nous exerçons un métier des plus pénibles, cela commence à se savoir et c'est tant mieux. Mais ce n'est surement pas en ayant des scrupules à demander à un médecin le repos dont nous avons besoin, que nous méritons, auquel nous avons droit, que nous ferons reconnaître cette pénibilité.
Ne crois pas que je ne connaisse pas ni n'applique tout ce que tu conseilles. Je suis devenue, même, plutôt douée en la matière. Pour autant, cela n'empêche pas que le simple fait de vivre cette situation me crève le cœur, me ronge de colère et de désespoir. J'ai besoin qu'exercer mon métier ait du sens, ce qui est de moins en moins le cas et j'en veux à tous ceux qui en sont responsables. C'est pourquoi j'ai à présent choisi de me préserver de la manière qui me convienne le mieux : non pas en souffrant en silence et en trouvant des dérivatifs pour tenir, somme toute en cachant la poussière sous le tapis, mais en assumant ouvertement ce que cela me fait. Un prof absent, ça se voit et ça dérange. Rien ne pourra me faire sortir de l'esprit que plus nous serons nombreux à nous soigner en restant chez nous, plus la déliquescence dans laquelle se trouve actuellement l'École sera difficile à cacher.[/quote]
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
J'aimerais bien voir la fin des voyages scolaires, aussi. Là ça ferait du foin.
- HORAHabitué du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'aimerais bien voir la fin des voyages scolaires, aussi. Là ça ferait du foin.
Exact. C'est l'exemple même du truc bricolé avec les meilleures intentions du monde (dans le jargon EN, un "projet") qui devient au fil des ans dans l'esprit de tous, élèves, parents, administration, et même enseignants, l'étape obligée de tout cursus. Du bénévolat officialisé et considéré comme un dû.
- VinZTDoyen
J'opine, plussoie et abonde. Voir tant de collègues râler (à juste titre) et en même temps continuer à se lancer dans des projets facultatifs ne laisse pas que de me sidérer.
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- gauvain31Empereur
Pour les Lettres Classiques , les voyages en Grèce et en Italie peuvent être une motivation pour les élèves. L'état des LC est telle que l'organisation d'un voyage ne me pose aucun problème.
Mais dans les collèges où il n'y a plus de Latin ou de Grec ,alors la fin de tout voyage scolaire ferait l'effet d'une petite bombe
Mais dans les collèges où il n'y a plus de Latin ou de Grec ,alors la fin de tout voyage scolaire ferait l'effet d'une petite bombe
- HORAHabitué du forum
gauvain31 a écrit:Pour les Lettres Classiques , les voyages en Grève et en Italie peuvent être une motivation pour les élèves. L'état des LC est telle que l'organisation d'un voyage ne me pose aucun problème.
Mais dans les collèges où il n'y a plus de Latin ou de Grec ,alors la fin de tout voyage scolaire ferait l'effet d'une petite bombe
Je suis en LC et je ne veux plus organiser le moindre voyage, malgré les suggestions appuyées de mon CDE et de mon IPR. Je ne suis pas guide bénévole, je ne suis pas voyagiste bénévole, je ne suis pas encadrante bénévole d'ados H24 à l'étranger, j'enseigne une discipline et si, de par son statut d'option dans le système scolaire, il est laissé toute latitude aux élèves de s'en priver, tant pis pour eux.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
HORA a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'aimerais bien voir la fin des voyages scolaires, aussi. Là ça ferait du foin.
Exact. C'est l'exemple même du truc bricolé avec les meilleures intentions du monde (dans le jargon EN, un "projet") qui devient au fil des ans dans l'esprit de tous, élèves, parents, administration, et même enseignants, l'étape obligée de tout cursus. Du bénévolat officialisé et considéré comme un dû.
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
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Tchuang Tseu
- pseudo-intelloSage
Je ne suis pas pp, ne rentre pas les gommettes de compétences (enfin UNE fois, en fin d'année), ne faisais pas de vie de classe quand j'étais pp, ne me lance pas dans des projets, pourtant, il y a UN truc auquel je vais continuer à tenir, c'est le voyage scolaire pour les latinistes, parce que c'est soit ça soit à moyen terme je perds l’option, donc selon la conjoncture, soit je perds mon poste, soit je ne fais que du français, et je ne veux pas, sinon, j'aurais fait Lettres Modernes et pas Lettres Classiques.
En réalité, prévaut la même règle pour tout le reste : la balance bénéfice / emcambronneries.
En réalité, prévaut la même règle pour tout le reste : la balance bénéfice / emcambronneries.
- LefterisEsprit sacré
Un bénévolat obligatoire. Tu peux garder l'exemple quand tu enseigneras les figures de style.HORA a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'aimerais bien voir la fin des voyages scolaires, aussi. Là ça ferait du foin.
Exact. C'est l'exemple même du truc bricolé avec les meilleures intentions du monde (dans le jargon EN, un "projet") qui devient au fil des ans dans l'esprit de tous, élèves, parents, administration, et même enseignants, l'étape obligée de tout cursus. Du bénévolat officialisé et considéré comme un dû.
Les voyages en Grève sont surtout pour les enseignants en ce moment.gauvain31 a écrit:Pour les Lettres Classiques , les voyages en Grève et en Italie peuvent être une motivation pour les élèves. L'état des LC est telle que l'organisation d'un voyage ne me pose aucun problème.
Mais dans les collèges où il n'y a plus de Latin ou de Grec ,alors la fin de tout voyage scolaire ferait l'effet d'une petite bombe
Le voyage est à double tranchant : il attire aussi tous les glandeurs qui ne viennent que pour ça. Anecdote révélatrice : quand mon établissement a ouvert, nous avons reçu des élèves venant d'ailleurs (redéploiement de la carte scolaire). On leur avait "vendu" le latin dans leur établissement précédent en leur faisant miroiter des jeux et des voyages. Quand ils ont vu qu'il n'en était rien (nous n'avions même pas de manuels), qu'il y avait de la grammaire, ils se sont organisés pour que le cours devienne un enfer.
La seule année où j'étais prêt à en faire un, je me tâtais, un père de la Fédération des Consommateurs Parentaux de l'Ecole a demandé d'un air arrogant "où en étaient les voyages" en général, et le latin en particulier, en s'adressant à tout le monde sauf à moi, comme s'il attendait une décision m'enjoignant d'en organiser un. Dans la même seconde, j'ai décidé que je ne bougerai pas le petit doigt pour un voyage. S'ils veulent aller en Italie, qu'ils se débrouillent et y aillent sans moi. Depuis, les LC ont subi de tels avatars, que la question ne se pose même plus. Même ceux qui ont fait les pieds au mur pour racoler ont subi le même sort. Je défends les LC, mais pas dans n'importe quelles conditions. Que ceux qui veulent en voir la fin assument leur position. Je n'ai pas fait ce métier pour enseigner le français, mais pas non plus pour faire voyagiste ou amuseur.HORA a écrit:
Je suis en LC et je ne veux plus organiser le moindre voyage, malgré les suggestions appuyées de mon CDE et de mon IPR. Je ne suis pas guide bénévole, je ne suis pas voyagiste bénévole, je ne suis pas encadrante bénévole d'ados H24 à l'étranger, j'enseigne une discipline et si, de par son statut d'option dans le système scolaire, il est laissé toute latitude aux élèves de s'en priver, tant pis pour eux.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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