- amalricuNeoprof expérimenté
Bon, pour un gamin, ça doit être oppressant pour un jeunot puceau cette surexposition à du sexe performatif et outrancier, si facile d'apparence et si disponible 24/24. Dans la vraie vie, c'est plus subtil et moins automatique. Ce culte de la performance dans le domaine de l'intime a de quoi inhiber du genre : "je suis nul, je serai jamais au niveau, je ferai jamais pareil".
Autre effet pervers et contraire : la stimulation précoce de jeunes gens. Une infirmière a déjà croisé des gamines de 15 ans qui font la "complète" comme dans les films au grand plaisir de leurs nombreux camarades. A 35 ans, que restera -t-il à ces jeunes femmes qui ont tout fait ?
Je pense que des ados font la part des choses, mais les plus vulnérables encaissant ces images peuvent être fragilisés davantage sans compter le risque d'addiction qui entrave un réel développement affectif et sexuel personnel.
Une fois j'ai eu un choc en 6ème : en plaisantant, après un exercice, je prononce sans penser à mal, la phrase : "on dit merci " et une gamine me répond "Jacquie et Michel" (site porno français)....je me suis senti décontenancé. J'ai préféré ne pas détailler de peur de trop dévoiler en espérant qu'il s'agissait de sa part d'une phrase mal venue.
Autre effet pervers et contraire : la stimulation précoce de jeunes gens. Une infirmière a déjà croisé des gamines de 15 ans qui font la "complète" comme dans les films au grand plaisir de leurs nombreux camarades. A 35 ans, que restera -t-il à ces jeunes femmes qui ont tout fait ?
Je pense que des ados font la part des choses, mais les plus vulnérables encaissant ces images peuvent être fragilisés davantage sans compter le risque d'addiction qui entrave un réel développement affectif et sexuel personnel.
Une fois j'ai eu un choc en 6ème : en plaisantant, après un exercice, je prononce sans penser à mal, la phrase : "on dit merci " et une gamine me répond "Jacquie et Michel" (site porno français)....je me suis senti décontenancé. J'ai préféré ne pas détailler de peur de trop dévoiler en espérant qu'il s'agissait de sa part d'une phrase mal venue.
- laMissSage
Zagara a écrit:
D'un côté, le factuel : oui le porno est plus facilement accessible qu'avant et oui plus de pré-ados en consomment. Oui cela a des effets sur la perception de la sexualité, sur les attentes des ados, sur leurs pratiques sexuelles aussi (démocratisation de la fellation plus jeune qu'avant, par exemple). Oui il semble que ça participe au maintien d'un sexisme très fort dans notre société.
Toujours côté factuel, cela a aussi des effets sur leur capacité à prendre du plaisir, des effets physiques (blocages sexuels/ "jamais assez par rapport à ce que j'ai vu" ou pression de la performance), cela a des effets sur les complexes développés, cela a des effets sur le nombre de consultations destinées à se refaire les parties génitales ("ma vulve est anormale / films"), cela a des effets les pratiques sexuelles extrêmes par mimétisme entre enfants (on mime des choses plus graves, plus tôt), entre ados, et même dans les fratries (souhaitons que ce soit à la marge, mais il y a des cas où les enfants ont dit clairement que c'était pour faire comme dans le film, voire où le garçon abuse de la fille parce que c'est comme ça dans les films). Cela a des effets sur le rapport à l'autre et sur la vie tout court en cas d'addiction.
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- VerduretteModérateur
Zagara, les ados n'ont pas attendu Internet pour répondre à leur légitime curiosité, mais là, c'était une démarche volontaire : entrer en catimini dans un cinéma X, aller acheter une revue osée ... Si tu ne vois pas la différence entre aller chercher aujourd'hui une vidéo porno à 14/15 ans, et se retrouver, sans doute parce que la vigilance parentale n'est pas au top, avec un grand frère ou seul(e) dans sa chambre, devant une vidéo trash à 8 ans après avoir tapé un mot banal dans le moteur de recherche, c'est ennuyeux.
Pour un enfant vraiment trop jeune, c'est clairement un traumatisme. (N'oublions pas que même voir ses parents en train de faire l'amour, alors qu'on est trop jeune, peut en être un aussi !! alors du porno ...) Merci de ne pas arriver avec la banderole de la sexualité infantile : elle est clairement différente de celle des adultes, et pour qu'elle soit saine, il fait précisément que l'enfant ait compris intuitivement qu'elle doit rester "cachée".
Et pour un ado, si le porno , éthique ou pas, est LA référence, c'est l'assurance de n'être pas à la hauteur quand on passera à l'acte. Dans le meilleur des cas : je n'ai pas les bonnes dimensions, je ne reste pas en érection des heures, je n'arrive pas à faire jouir ma partenaire (avec les hurlements adéquats) à chaque fois... Dans le pire : je considère que faire ce que je veux sans demander, c'est normal, que je peux exiger toutes les pratiques porno (contre lesquelles je n'ai rien, mais qui nécessitent l'envie et surtout l'accord des deux partenaires).
Bien des médecins te diront que ces jeunes ne parvenant pas, dans la réalité, à l'intensité de l'excitation ressentie devant le porno, n'arrivent pas à avoir des relations à la fois saines et satisfaisantes. Quel épanouissement, en effet!
Pour un enfant vraiment trop jeune, c'est clairement un traumatisme. (N'oublions pas que même voir ses parents en train de faire l'amour, alors qu'on est trop jeune, peut en être un aussi !! alors du porno ...) Merci de ne pas arriver avec la banderole de la sexualité infantile : elle est clairement différente de celle des adultes, et pour qu'elle soit saine, il fait précisément que l'enfant ait compris intuitivement qu'elle doit rester "cachée".
Et pour un ado, si le porno , éthique ou pas, est LA référence, c'est l'assurance de n'être pas à la hauteur quand on passera à l'acte. Dans le meilleur des cas : je n'ai pas les bonnes dimensions, je ne reste pas en érection des heures, je n'arrive pas à faire jouir ma partenaire (avec les hurlements adéquats) à chaque fois... Dans le pire : je considère que faire ce que je veux sans demander, c'est normal, que je peux exiger toutes les pratiques porno (contre lesquelles je n'ai rien, mais qui nécessitent l'envie et surtout l'accord des deux partenaires).
Bien des médecins te diront que ces jeunes ne parvenant pas, dans la réalité, à l'intensité de l'excitation ressentie devant le porno, n'arrivent pas à avoir des relations à la fois saines et satisfaisantes. Quel épanouissement, en effet!
- amalricuNeoprof expérimenté
A ce titre, j'ai lu que les employés des plate-formes des sites porno qui trient, classent et filtrent les productions audiovisuelles sont souvent écoeurés, gavés et lassés.
Etre un spectateur passif de cette masse de chairs agitées est débilitant. Pour un gamin, une fois les premiers instants excitants de la découverte, c'est usant.
Il manque certainement la dimension personnelle, affective et sensorielle : pour être pleinement épanoui dans ce domaine, il faut payer de sa personne en chair et en os. Et ça un écran ne le fera jamais.
La pornographie c'est le pain et des jeux de la population. Que disait Huxley dans le Meilleur des Mondes ?
Etre un spectateur passif de cette masse de chairs agitées est débilitant. Pour un gamin, une fois les premiers instants excitants de la découverte, c'est usant.
Il manque certainement la dimension personnelle, affective et sensorielle : pour être pleinement épanoui dans ce domaine, il faut payer de sa personne en chair et en os. Et ça un écran ne le fera jamais.
La pornographie c'est le pain et des jeux de la population. Que disait Huxley dans le Meilleur des Mondes ?
- maikreeeesseGrand sage
Certains l'ont déjà dit mais penser mettre ses enfants à l'abri parce qu il n'y a qu'un écran dans le salon est une illusion. Les enfants sont invités, vont chez des copains ont des activités. ..Il faut leur parler et tôt.
- ZagaraGuide spirituel
Voilà c'est tout ce que je veux dire depuis le début.maikreeeesse a écrit:Certains l'ont déjà dit mais penser mettre ses enfants à l'abri parce qu il n'y a qu'un écran dans le salon est une illusion. Les enfants sont invités, vont chez des copains ont des activités. ..Il faut leur parler et tôt.
Eduquer plutôt que cacher.
- musaNeoprof expérimenté
"Le porno éthique"? Sans blague! Pourquoi pas "la luxure vertueuse" ou "l'esclavage solidaire"? ! Mode réac on: notre époque est vraiment créative pour désigner joliment les plus tristes réalités.
- pseudo-intelloSage
J'ai discuté avec un type plus jeune que moi (début de vingtaine), qui me disait qu'il devait de temps en temps rassurer des potes, en leur expliquant que non, si la fille ne crie pas de plaisir, ce n'est pas qu'il y a un problème, c'est juste normal, parce que non, la vie, c’est pas comme dans les films. Alors certes, il s'agit d'un milieu assez populaire et les étudiants en fac de philo ou dans les grandes écoles sont certainement plus avertis, mais on ne peut pas nier les problèmes sous prétextes que pour nous, ça va, merci.
Dire "j'ai regardé du porno quand j'étais ado et je vais bien, merci", certes, mais ça fait un peu "j'ai 80 ans, j'ai fumé deux paquets par jour toute ma vie et je vais bien, alors la cigarette c'est pas dangereux, cqfd".
Et puis, honnêtement, j'ai du mal à saisir la cohérence de société ; on ne fils plus du pinard à ses mômes comme par le passé (lisez la comtesse de Ségur..) et on considère que c'est une avancée ; on n'offre plus le premier paquet de clopes à la première communion et on considère que c'est une bonne chose, mais le "sexe" (je mets des guillemets parce que le porno ressemble autant au vrai sexe que moi à miss univers) pour les plus jeune, oh ben ça ça va, c'est ok, tant qu'on éduque et qu'on en parle...
... et tant pis si les personnes qui travaillent vraiment au contact des jeunes les voient arriver de plus en plus complexés pour certains par leur vit, ou parce que leur copain a été déçu du corps ou de la prestation de certaines, ou parce que le tout a paru bien fade à certain(e)s, pourtant plus ou moins au courant que le porno c'est que du cinéma, et qu'au cinéma, tout est souvent un peu exagéré (en vrai, c'était beaucoup plus exagéré que ça). Tant pis si ceux qui côtoient vraiment les collégiennes ou certaines jeunes lycéennes se rendent compte que le consentement, c'est pas gagné, ne serait-ce que parce qu'il est parfois feint, pour répondre à ce qu'on croit être des attentes normales. Bref.
En ce qui concerne le porno qui peut être vu chez les copains, effectivement, on ne peut pas pister ses enfants à la minute près et tant mieux, mais ce qui n'entre pas à la maison (ni au collège, si on applique la loi), entre de toute manières moins dans la vie de l'enfant. Même à 20 ans, dans un job d'été, j'ai bossé avec une nana qui fumait mais pas chez elle, et dont les parents savaient qu'elle fumait à l'extérieur, mais au moins, la plupart des soirs, de 18h à 8h, elle ne touchait pas au tabac, et ça c'est déjà un point qui limite fortement les risques d'addictions. Quand on prend en compte la consommation de porno de certains ados, c'est bien d'addiction qu'il s'agit.
On sait très bien bloquer le contenu payant des journaux, ou pister les contenus racistes et homophobes ; on doit donc être techniquement en mesure d'empêcher que dans un collège avec les protections parentales activées, taper "courgette" pour illustrer la semaine du goût n'amène à des images auxquelles ni le professeur ni les élèves de 6e s'attendaient.
Dire "j'ai regardé du porno quand j'étais ado et je vais bien, merci", certes, mais ça fait un peu "j'ai 80 ans, j'ai fumé deux paquets par jour toute ma vie et je vais bien, alors la cigarette c'est pas dangereux, cqfd".
Et puis, honnêtement, j'ai du mal à saisir la cohérence de société ; on ne fils plus du pinard à ses mômes comme par le passé (lisez la comtesse de Ségur..) et on considère que c'est une avancée ; on n'offre plus le premier paquet de clopes à la première communion et on considère que c'est une bonne chose, mais le "sexe" (je mets des guillemets parce que le porno ressemble autant au vrai sexe que moi à miss univers) pour les plus jeune, oh ben ça ça va, c'est ok, tant qu'on éduque et qu'on en parle...
... et tant pis si les personnes qui travaillent vraiment au contact des jeunes les voient arriver de plus en plus complexés pour certains par leur vit, ou parce que leur copain a été déçu du corps ou de la prestation de certaines, ou parce que le tout a paru bien fade à certain(e)s, pourtant plus ou moins au courant que le porno c'est que du cinéma, et qu'au cinéma, tout est souvent un peu exagéré (en vrai, c'était beaucoup plus exagéré que ça). Tant pis si ceux qui côtoient vraiment les collégiennes ou certaines jeunes lycéennes se rendent compte que le consentement, c'est pas gagné, ne serait-ce que parce qu'il est parfois feint, pour répondre à ce qu'on croit être des attentes normales. Bref.
En ce qui concerne le porno qui peut être vu chez les copains, effectivement, on ne peut pas pister ses enfants à la minute près et tant mieux, mais ce qui n'entre pas à la maison (ni au collège, si on applique la loi), entre de toute manières moins dans la vie de l'enfant. Même à 20 ans, dans un job d'été, j'ai bossé avec une nana qui fumait mais pas chez elle, et dont les parents savaient qu'elle fumait à l'extérieur, mais au moins, la plupart des soirs, de 18h à 8h, elle ne touchait pas au tabac, et ça c'est déjà un point qui limite fortement les risques d'addictions. Quand on prend en compte la consommation de porno de certains ados, c'est bien d'addiction qu'il s'agit.
On sait très bien bloquer le contenu payant des journaux, ou pister les contenus racistes et homophobes ; on doit donc être techniquement en mesure d'empêcher que dans un collège avec les protections parentales activées, taper "courgette" pour illustrer la semaine du goût n'amène à des images auxquelles ni le professeur ni les élèves de 6e s'attendaient.
- ZagaraGuide spirituel
Voilà le genre de réaction qui empêche de résoudre correctement ce type de problème.musa a écrit:"Le porno éthique"? Sans blague! Pourquoi pas "la luxure vertueuse" ou "l'esclavage solidaire"? ! Mode réac on: notre époque est vraiment créative pour désigner joliment les plus tristes réalités.
- Lowpow29Fidèle du forum
Bon ben j'ai tapé "courgette" et n'ai obtenu que des belles vraies courgettes, je suis déçue maintenant
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- lilith888Grand sage
maikreeeesse a écrit:Certains l'ont déjà dit mais penser mettre ses enfants à l'abri parce qu il n'y a qu'un écran dans le salon est une illusion. Les enfants sont invités, vont chez des copains ont des activités. ..Il faut leur parler et tôt.
Disons que, même si c'est une illusion, ça limite pas mal les risques déjà. Et si tout le monde faisait pareil, ben ça risquerait de résoudre le problème, mais bon, apparemment, c'est infaisable...
- musaNeoprof expérimenté
Zagara a écrit:Voilà le genre de réaction qui empêche de résoudre correctement ce type de problème.musa a écrit:"Le porno éthique"? Sans blague! Pourquoi pas "la luxure vertueuse" ou "l'esclavage solidaire"? ! Mode réac on: notre époque est vraiment créative pour désigner joliment les plus tristes réalités.
Oui mais heureusement il y a plein de gens comme toi qui ne se voilent pas la face et savent qu'on peut regarder du porno avec modération et en parler à ses ados. Je ne suis donc pas trop inquiète: le problème va pouvoir se résoudre correctement.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ce serait bien de lire les gens qui prennent la peine d'argumenter longuement avant de troller.
- VerduretteModérateur
Lowpow29 a écrit:Bon ben j'ai tapé "courgette" et n'ai obtenu que des belles vraies courgettes, je suis déçue maintenant
Comment ? Même pas une scène de légumophilie qui déchaineraient les foudres vegan, abuser d'une pauvre courgette non consentante !C'est moi qui suis déçue.
Il y a quelques années, j'avais cherché à illustrer un article sur la danse Renaissance, et spécifiquement le Bransle de Bourgone,j'ai vite compris mon erreur. Mais je reconnais que c'est plus connoté que "courgette".
La petite de 9 ans dont l'unité spéciale de Nîmes a dû retirer les photos qu'elle avait faites sur le chat porno avait tapé "faire des bébés". Ensuite elle a continué à visionner avec sa petite cousine de 8 ans.
Mais heureusement, grâce à l'école, on va tout résoudre. Je ne suis pas formellement contre, je l'ai dit plus haut, encore que j'ai besoin d'aide pour adapter mes propos, mais vous rendez-vous compte de la responsabilité qui est la nôtre, parfois ?
- maikreeeesseGrand sage
Vous deveinez sur quoi je suis tombée quand je voulais illustrer les fruits d'automne en maternelle et que j'ai tapé "gland" !
Lilith, j'aimerais que ce soit comme tu dis, maintenant je suis pragmatique, nous pouvons contrôler à la maison, mais nous ne pouvons pas à l'extérieur, autant préparer nos enfants. Mais peut-être suis-je devenue trop pessimiste
Lilith, j'aimerais que ce soit comme tu dis, maintenant je suis pragmatique, nous pouvons contrôler à la maison, mais nous ne pouvons pas à l'extérieur, autant préparer nos enfants. Mais peut-être suis-je devenue trop pessimiste
- CassiusNiveau 6
Verdurette a écrit:Lowpow29 a écrit:Bon ben j'ai tapé "courgette" et n'ai obtenu que des belles vraies courgettes, je suis déçue maintenant
Comment ? Même pas une scène de légumophilie qui déchaineraient les foudres vegan, abuser d'une pauvre courgette non consentante !C'est moi qui suis déçue.
Il y a quelques années, j'avais cherché à illustrer un article sur la danse Renaissance, et spécifiquement le Bransle de Bourgone,j'ai vite compris mon erreur. Mais je reconnais que c'est plus connoté que "courgette".
La petite de 9 ans dont l'unité spéciale de Nîmes a dû retirer les photos qu'elle avait faites sur le chat porno avait tapé "faire des bébés". Ensuite elle a continué à visionner avec sa petite cousine de 8 ans.
Mais heureusement, grâce à l'école, on va tout résoudre. Je ne suis pas formellement contre, je l'ai dit plus haut, encore que j'ai besoin d'aide pour adapter mes propos, mais vous rendez-vous compte de la responsabilité qui est la nôtre, parfois ?
Moyen tellement commode de jeter un voile pudique sur toutes sortes de problèmes. J'ai bien peur que ceux qui y croient soient à rechercher dans la cohorte des parents qui ne peuvent plus ou ne veulent plus éduquer leurs enfants.
- PrezboGrand Maître
Je n'ai pas le temps de répondre à tout, mais deux remarques au vol.
Qui est "on" ? Filtrer n'est pas si simple. Cela pose des problèmes techniques et juridiques complexes, et tant qu'il ne seront pas clairement analysés, les injonctions au filtrage risquent de rester au stade de pétitions de principes -ou de fiasco technique comme l'Hadopi.
Si les contenus des journaux payants ne sont pas accessibles, c'est parce que les journaux concernés en ont fait le choix. Les tubes pronos ont fait celui de diffuser gratuitement une quantité ahurissante de contenus (sans avoir l'autorisation des producteurs si j'ai bien compris ce que j'ai lu ici ou là.) Qui peut l'empêcher, pourquoi et comment ? Cela mériterait une réponse plus réfléchie que "on sait très bien faire si on veut".
Je suis très déçu : en tapant gland sous google et quwant, avec un filtre safesearch activé par défaut, je tombe sur des photos de thèmes divers, une seule photo de pénis en latex, une de déguisement de pénis, et rien qui soit pornographique, du moins si on se tient à ce qui est diffusé aujourd'hui sous ce terme.
Je l'avais déjà dit lors d'une préécédent discussion sur le thème : prendre le problème sous l'angle du risque qu'un enfant tombe sur des vidéos pornographiques non désirées en tapant un mot clef innocent, ça me semble passer à côté du gros des pratiques actuelles. Il suffit de lire les témoignages dans le fil : la plupart de mineurs rencontrent le porno dans un cadre familial ou amical, par défaut de surveillance des parents, parce que leurs copains ou frères plus âgés leur en montrent, ou parce qu'ils vont le chercher eux-même.
pseudo-intello a écrit:
On sait très bien bloquer le contenu payant des journaux, ou pister les contenus racistes et homophobes ; on doit donc être techniquement en mesure d'empêcher que dans un collège avec les protections parentales activées, taper "courgette" pour illustrer la semaine du goût n'amène à des images auxquelles ni le professeur ni les élèves de 6e s'attendaient.
Qui est "on" ? Filtrer n'est pas si simple. Cela pose des problèmes techniques et juridiques complexes, et tant qu'il ne seront pas clairement analysés, les injonctions au filtrage risquent de rester au stade de pétitions de principes -ou de fiasco technique comme l'Hadopi.
Si les contenus des journaux payants ne sont pas accessibles, c'est parce que les journaux concernés en ont fait le choix. Les tubes pronos ont fait celui de diffuser gratuitement une quantité ahurissante de contenus (sans avoir l'autorisation des producteurs si j'ai bien compris ce que j'ai lu ici ou là.) Qui peut l'empêcher, pourquoi et comment ? Cela mériterait une réponse plus réfléchie que "on sait très bien faire si on veut".
maikreeeesse a écrit:Vous deveinez sur quoi je suis tombée quand je voulais illustrer les fruits d'automne en maternelle et que j'ai tapé "gland" !
Je suis très déçu : en tapant gland sous google et quwant, avec un filtre safesearch activé par défaut, je tombe sur des photos de thèmes divers, une seule photo de pénis en latex, une de déguisement de pénis, et rien qui soit pornographique, du moins si on se tient à ce qui est diffusé aujourd'hui sous ce terme.
Je l'avais déjà dit lors d'une préécédent discussion sur le thème : prendre le problème sous l'angle du risque qu'un enfant tombe sur des vidéos pornographiques non désirées en tapant un mot clef innocent, ça me semble passer à côté du gros des pratiques actuelles. Il suffit de lire les témoignages dans le fil : la plupart de mineurs rencontrent le porno dans un cadre familial ou amical, par défaut de surveillance des parents, parce que leurs copains ou frères plus âgés leur en montrent, ou parce qu'ils vont le chercher eux-même.
- VerduretteModérateur
Mon propos était évidemment ironique. L'école a l'avantage d'être un vecteur partagé, on l'a utilisée pour lutter contre l'alcoolisme, la tuberculose, pour propager l'hygiène ... donc il s'agit bien de poursuivre une action traditionnelle, mais là on charge trop la barque et surtout on laisse trop les parents se reposer sur nous.
Comment fonctionne, techniquement parlant , le contrôle parental, pour filtrer les contenus ? Il était question de demander aux fournisseurs d'accès de le fournir gratuitement, ce qui me semble une assez bonne idée. Ce qui est très paradoxal, c'est qu'internet permet d'échapper à la législation coercitive qui régit les autres supports du porno, en France du moins. Et ne nous leurrons pas, les fournisseurs d'accès ne sont pas prêts à renoncer à ce qui leur rapporte.
Comment fonctionne, techniquement parlant , le contrôle parental, pour filtrer les contenus ? Il était question de demander aux fournisseurs d'accès de le fournir gratuitement, ce qui me semble une assez bonne idée. Ce qui est très paradoxal, c'est qu'internet permet d'échapper à la législation coercitive qui régit les autres supports du porno, en France du moins. Et ne nous leurrons pas, les fournisseurs d'accès ne sont pas prêts à renoncer à ce qui leur rapporte.
- CassiusNiveau 6
@Verdurette : J'avais bien compris l'ironie, je voulais en rajouter une couche . Le ministère en premier lieu sait pertinemment qu'on charge trop la barque mais c'est voulu, plus nous serons débordés, plus nous serons privatisables.
- maikreeeesseGrand sage
Prezbo, je suis désolée de vous avoir causé une telle déception .
Nous avons eu aussi un problème sur notre ordinateur il y a quelques années, un virus qui ouvrait derrière des fenêtres innocentes de magnifiques images animées porno ! Le contraste était assez violent et nous avions dû condamner l'ordinateur familial quelques temps. Je n'ai aucune idée à mon époque (j'ai 45 ans) de quand et qui regardaient des pornos, on en parlait pas, les mots utilisés étaient de simples mots, sans réalité. Maintenant, comment garantir que son enfant de CM1 et CM2 qui va côtoyer des camarades avec téléphone, quoique l'on en pense, ne va pas tomber sur des images heurtantes, ou dans le tram, devant le collège ? Je trouve important en tant qu'enseignant de leur en parler, de mettre en garde comme on le fait en maternelle sur pour son corps, le droit de dire non...A la dernière rencontre avec le collège, les professeurs de SVT nous ont reproché de commencer l'éducation sexuelle en CM1 et CM2, mais nous avons des jeunes fille réglées, qui n'en parlent pas chez elles forcément. Ce n'est pas facile, cela demande pas mal de préparations mais cela rentre pour moi dans nos programmes. Cela ne remplace pas le rôle des parents bien sûr.
Nous avons eu aussi un problème sur notre ordinateur il y a quelques années, un virus qui ouvrait derrière des fenêtres innocentes de magnifiques images animées porno ! Le contraste était assez violent et nous avions dû condamner l'ordinateur familial quelques temps. Je n'ai aucune idée à mon époque (j'ai 45 ans) de quand et qui regardaient des pornos, on en parlait pas, les mots utilisés étaient de simples mots, sans réalité. Maintenant, comment garantir que son enfant de CM1 et CM2 qui va côtoyer des camarades avec téléphone, quoique l'on en pense, ne va pas tomber sur des images heurtantes, ou dans le tram, devant le collège ? Je trouve important en tant qu'enseignant de leur en parler, de mettre en garde comme on le fait en maternelle sur pour son corps, le droit de dire non...A la dernière rencontre avec le collège, les professeurs de SVT nous ont reproché de commencer l'éducation sexuelle en CM1 et CM2, mais nous avons des jeunes fille réglées, qui n'en parlent pas chez elles forcément. Ce n'est pas facile, cela demande pas mal de préparations mais cela rentre pour moi dans nos programmes. Cela ne remplace pas le rôle des parents bien sûr.
- pseudo-intelloSage
Les Chinois savent bloquer un peu ce qu'il veulent dans leur pays, on devrait se débrouiller pour bloquer le porno.Prezbo a écrit:Si les contenus des journaux payants ne sont pas accessibles, c'est parce que les journaux concernés en ont fait le choix. Les tubes pronos ont fait celui de diffuser gratuitement une quantité ahurissante de contenus (sans avoir l'autorisation des producteurs si j'ai bien compris ce que j'ai lu ici ou là.) Qui peut l'empêcher, pourquoi et comment ? Cela mériterait une réponse plus réfléchie que "on sait très bien faire si on veut".
Au pire, passer le porno obligatoirement payant, ne serait-ce qu'à un prix symbolique, juste pour rendre le tout plus difficile d'accès pour les ados.
Très certes, mais tu admettras qque la recherche n'est pas bien compliquée.Prezbo a écrit:Je l'avais déjà dit lors d'une préécédent discussion sur le thème : prendre le problème sous l'angle du risque qu'un enfant tombe sur des vidéos pornographiques non désirées en tapant un mot clef innocent, ça me semble passer à côté du gros des pratiques actuelles. Il suffit de lire les témoignages dans le fil : la plupart de mineurs rencontrent le porno dans un cadre familial ou amical, par défaut de surveillance des parents, parce que leurs copains ou frères plus âgés leur en montrent, ou parce qu'ils vont le chercher eux-même.
- TristanaVénérable
Zagara a écrit:Ovidie a fait un excellent documentaire sur la consommation de pornographie par les pré-ado : à voir.
Il est plus mesuré que "halala la société s'effondre what about the children ?" tout en prenant au sérieux les formes et les conséquences réelles du phénomène. C'est un docu et pas du sensationnel.
Et d'ailleurs, pour ceux que ça intéresse, on peut regarder ce documentaire (A quoi rêvent les jeunes filles) très réussi ici :
pseudo-intello a écrit:Et puis, honnêtement, j'ai du mal à saisir la cohérence de société ; on ne fils plus du pinard à ses mômes comme par le passé (lisez la comtesse de Ségur..) et on considère que c'est une avancée ; on n'offre plus le premier paquet de clopes à la première communion et on considère que c'est une bonne chose, mais le "sexe" (je mets des guillemets parce que le porno ressemble autant au vrai sexe que moi à miss univers) pour les plus jeune, oh ben ça ça va, c'est ok, tant qu'on éduque et qu'on en parle...
Je n'ai pas l'impression que grand monde considère que ça va, c'est pas grave, et tant pis si les enfants ont accès au porno. En réalité, l'accès des enfants à la pornographie est plutôt un truc sur lequel tout le monde est d'accord : c'est horrible, ça va être la fin du monde, les enfants une fois devenus adultes ne seront plus s'aimer, etc.
Pourtant, personne ne s'interroge vraiment sur les causes de la situation qu'on connaît actuellement. Et là je vous renvoie encore à un autre documentaire d'Ovidie, qui s'appelle Pornocratie, et qui parle de l'avènement des tubes à porno sur internet. En réalité, ils ont cassé le marché de la pornographie, ont fait des acteurs mais surtout des actrices des travailleurs pauvres et obligés d'accepter des conditions de travail plus dures pour pouvoir gagner leur vie (avec une grosse délocalisation, là aussi, dans les pays de l'est où ça compte moins cher, comme pour l'industrie), et ils ont offert les contenus porno gratuitement à tous les utilisateurs d'internet.
Qui s'est ému du sort des anciens réalisateurs, acteurs qui se sont retrouvés au chômage, avec des salaires de misère, car tout le monde estimait que le porno, on s'en fout, y'a pas besoin de payer pour ? Comme il s'agit de sexe, forcément, c'est un peu sale, donc tout le monde s'en est royalement moqué : ça ne touche personne, de savoir que Pornhub fait de l'évasion fiscale avec des sociétés écran, qu'on ne sache même pas qui véritablement détient les rênes de cette firme alors même qu'elle fait la pluie et le beau temps sur le web pornographique. Comme ça reste un truc de pauvres gens, avec des actrices qu'on invitait à la télé pour se moquer d'elles et montrer combien elles étaient bêtes, personne ne s'est battu pour défendre leurs conditions de travail et pour rappeler qu'un contenu pornographique, ça doit être payant. Tout travail mérite salaire, non ? Ah ça, on s'est pris des amendes avec Hadopi car on avait grugé 15€ à Johnny Hallyday mais en revanche, personne n'a été sanctionné pour avoir téléchargé illégalement Blanches fesses et les sept mains. Parce que tout le monde s'en fout, des actrices et acteurs de cul : ils n'avaient qu'à faire autre chose !
Alors maintenant on en est là : une industrie qui s'est effondrée et qui a créé de la misère, et la grande majorité de la population qui s'en moque, et pire, qui s'indigne de ce que ses enfants vont regarder du porno, tout en continuant à aller sur Youporn (on va quand même pas renoncer à notre petite branlette gratuite, non ?).
Pour moi le problème il se situe surtout là : c'est une question industrielle, en réalité, et comme il s'agit d'une industrie honteuse, personne n'a tenu à la soutenir ou à la défendre. Et maintenant on se retrouve avec des contenus gratuits partout, produits dans des conditions dégueulasses, et qui est à la portée du moindre clic.
On peut bien sûr exiger la censure des sites porno : on sait tous qu'ils rapportent trop de blé pour qu'un seul Etat puisse un jour prendre cette décision. Je persiste à penser qu'on pourrait aussi s'interroger tous, nous-mêmes, et nous demander pourquoi on trouve normal de payer une place de ciné mais pourquoi ça ne nous gêne pas de mater des contenus pourtant soumis aux droits d'auteur de façon totalement gratuite (j'imagine que la majorité des participants à ce fil vont nous dire qu'ils n'ont jamais jeté un seul œil sur un tube de porno...).
Certains se sont moqués de Zagara et de son porno éthique, mais en ce qui me concerne, j'ai pu payer pour des contenus produits dans de bonnes conditions et qui montraient justement autre chose de la sexualité. Je crois que c'est aussi en faisant ça qu'on changera les choses.
En attendant, je ne suis pas sûre qu'il soit nécessaire de s'alarmer outre mesure : non, les enfants ne sont pas faits pour voir des images pornographiques, mais l'âge du premier rapport sexuel n'a pas bougé depuis l'avènement du porno gratuit. En revanche, ce seraient les pratiques qui seraient plus "variées" : https://www.20minutes.fr/sante/2173955-20171122-sexualite-si-age-premier-rapport-change-experiences-plus-variees
Ce qui est essentiel, en réalité, c'est l'éducation au consentement. Et je ne crois pas que la pornographie soit le seul ressort qui fasse penser à certain garçons que non veut dire oui : il suffit de voir le nombre de films/livres/chansons où les mecs insistent après le non d'une femme, et qu'ils finissent par obtenir gain de cause... Penser que seul le porno inciterait à ne pas respecter les femmes, c'est vraiment se planter, dans les grandes largeurs.
A mon sens, cette éducation elle doit commencer très tôt : une fille qui ne veut pas qu'on l'embête, on ne l'embête pas — et vice versa. Combien d'adultes sont tout contents de voir des garçons jouer les durs avec les petites filles, "oh regarde on dirait un vrai petit homme" ?
Tout mettre sur le dos du porno, c'est un peu facile. Je n'ai certes pas d'enfants (avant qu'on me le reproche, vu que c'est l'argument ultime dès lors qu'on ose parler d'un problème qui a trait à eux), mais je pense sincèrement que ceux qui sont éduqués dans le respect, l'écoute des autres, le consentement n'auront pas vraiment de souci, porno ou pas. Evidemment qu'il faut aussi en parler (comme on le peut, ce n'est pas évident) ; de toute façon, on n'a plus vraiment le choix maintenant. Néanmoins, ce n'est pas à 12 ans qu'on apprend à un petit garçon qu'il faut écouter ce que veulent ou ne veulent pas les petites filles, ou qu'on apprend aux enfants que leur corps leur appartient et qu'ils ne doivent jamais rien faire avec dont ils n'ont pas envie.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- Aranel53Niveau 10
Merci beaucoup pour cette mise au point.Tristana a écrit:Ce qui est essentiel, en réalité, c'est l'éducation au consentement. Et je ne crois pas que la pornographie soit le seul ressort qui fasse penser à certain garçons que non veut dire oui : il suffit de voir le nombre de films/livres/chansons où les mecs insistent après le non d'une femme, et qu'ils finissent par obtenir gain de cause... Penser que seul le porno inciterait à ne pas respecter les femmes, c'est vraiment se planter, dans les grandes largeurs.
A mon sens, cette éducation elle doit commencer très tôt : une fille qui ne veut pas qu'on l'embête, on ne l'embête pas — et vice versa.
Et en effet, le porno éthique ça existe.
Pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler je vous conseille le lire ces planches de BD (je ne retrouve pas celle que je cherchais où ils faisaient la promotion d'une plate forme qui ne montrait que du sexe protégé, même oral, et avec un soin particulier à représenter de la diversité tant dans les corps que dans les sexualités pratiquées mais celles ci sont pas mal non plus ):
(Attention, c'est de la BD, mais le contenu est explicite néanmoins !)
https://www.ohjoysextoy.com/lucie-makes-porn/
https://www.ohjoysextoy.com/paying-for-porn/
https://www.ohjoysextoy.com/porn-set-visit/
Et pour revenir au sujet, je pense en effet que plus on parle de sexualité et expliquant, en déminant le porno bourrin et en répondant de façon positive aux doutes et aux interrogations des jeunes, moins ils iront vers du porno pourri pour apprendre "comment il faut faire"... Mais je ne suis pas sociologue ni spécialiste de ces questions... Le problème à mes yeux étant qu'ils tombent spontanément sur du porno crade, sexiste et montrant uniquement des rapports non protégés.
S'ils tombaient directement sur des vidéos de sexe "normal" où les acteurs s'embrassent tendrement, se sourient, rient, se parlent et vérifient le consentement de leur partenaire avant de commencer une pratique, ça poserait nettement moins de problèmes à mes yeux !
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« Comme le feu de la pierre ne sort, Sans la frapper du fer par violence : Semblablement sans faire grand effort, La Vérité ne sort en évidence. »
Guillaume De La Perrière, 1553.
- KimberliteExpert
A te lire, on croirait que c'est le citoyen lambda qui est responsable de la situation... le citoyen lambda, il n'est pas plus pour Hadopi que pour l'exploitation des acteurs et actrices pornos (enfin, à part le citoyen qui est pour, puisqu'il utilise les sites de fast porn).Tristana a écrit:Pourtant, personne ne s'interroge vraiment sur les causes de la situation qu'on connaît actuellement. Et là je vous renvoie encore à un autre documentaire d'Ovidie, qui s'appelle Pornocratie, et qui parle de l'avènement des tubes à porno sur internet. En réalité, ils ont cassé le marché de la pornographie, ont fait des acteurs mais surtout des actrices des travailleurs pauvres et obligés d'accepter des conditions de travail plus dures pour pouvoir gagner leur vie (avec une grosse délocalisation, là aussi, dans les pays de l'est où ça compte moins cher, comme pour l'industrie), et ils ont offert les contenus porno gratuitement à tous les utilisateurs d'internet.
Qui s'est ému du sort des anciens réalisateurs, acteurs qui se sont retrouvés au chômage, avec des salaires de misère, car tout le monde estimait que le porno, on s'en fout, y'a pas besoin de payer pour ? Comme il s'agit de sexe, forcément, c'est un peu sale, donc tout le monde s'en est royalement moqué : ça ne touche personne, de savoir que Pornhub fait de l'évasion fiscale avec des sociétés écran, qu'on ne sache même pas qui véritablement détient les rênes de cette firme alors même qu'elle fait la pluie et le beau temps sur le web pornographique. Comme ça reste un truc de pauvres gens, avec des actrices qu'on invitait à la télé pour se moquer d'elles et montrer combien elles étaient bêtes, personne ne s'est battu pour défendre leurs conditions de travail et pour rappeler qu'un contenu pornographique, ça doit être payant. Tout travail mérite salaire, non ? Ah ça, on s'est pris des amendes avec Hadopi car on avait grugé 15€ à Johnny Hallyday mais en revanche, personne n'a été sanctionné pour avoir téléchargé illégalement Blanches fesses et les sept mains. Parce que tout le monde s'en fout, des actrices et acteurs de cul : ils n'avaient qu'à faire autre chose !
Personnellement, ça me désole qu'on se retrouve avec du contenu qui circule librement et enrichit des trucs louches comme Youporn en utilisant des images volées, voire prises de force à des "acteurs" exerçant dans des conditions plus que contestables...
Pas grand monde ne défendait le reste de l'industrie audiovisuelle, hein... c'est bien elle qui a trouvé les appuis qu'il faut au niveau politique.Pour moi le problème il se situe surtout là : c'est une question industrielle, en réalité, et comme il s'agit d'une industrie honteuse, personne n'a tenu à la soutenir ou à la défendre.
L'industrie du porno, elle, en avait apparemment manifestement un peu moins à f... de ses acteurs (ou du moins elle a considéré qu'ils étaient plus facilement interchangeables et exploitables).
A mon sens, le problème est bien dans l'industrie (et dans la politique qui s'acoquine avec)...
Personnellement, la pornographie, ça m’indiffère, en effet. J'ai un rapport à la sexualité très personnel (en fait, je n'ai pas de tabou, je peux apprécier fortement la pratique, mais c'est loin d'être l'élément essentiel de ma vie... je peux m'en passer d'ailleurs sans impression de manque, ce qui semble incompréhensible à mon futur ex-copain...).On peut bien sûr exiger la censure des sites porno : on sait tous qu'ils rapportent trop de blé pour qu'un seul Etat puisse un jour prendre cette décision. Je persiste à penser qu'on pourrait aussi s'interroger tous, nous-mêmes, et nous demander pourquoi on trouve normal de payer une place de ciné mais pourquoi ça ne nous gêne pas de mater des contenus pourtant soumis aux droits d'auteur de façon totalement gratuite (j'imagine que la majorité des participants à ce fil vont nous dire qu'ils n'ont jamais jeté un seul œil sur un tube de porno...).
J'ai eu un copain dont j'étais la première copine, à plus de 25ans... la pornographie (à haute dose, sans autre expérience), ça déforme quand même la vision des choses (au moins pendant un temps), et en fait ça peut durablement gâcher la pratique à deux.
Seul, certes non... mais ça en plus du reste, ça ne doit pas aider. J'ai eu la chance de grandir à une époque où les filles n'avaient pas autant la pression pour être "conformes" à une image, un rôle (du moins pendant la période enfance-adolescence), et j'étais déjà en révolte contre tout ce qui, dans un sens ou l'autre, était une "pression à se conformer". Quand j'étais au collège, il fallait "sortir avec un garçon" pour être dans le coup, mais on n'en était pas encore à "coucher/sucer"...Ce qui est essentiel, en réalité, c'est l'éducation au consentement. Et je ne crois pas que la pornographie soit le seul ressort qui fasse penser à certain garçons que non veut dire oui : il suffit de voir le nombre de films/livres/chansons où les mecs insistent après le non d'une femme, et qu'ils finissent par obtenir gain de cause... Penser que seul le porno inciterait à ne pas respecter les femmes, c'est vraiment se planter, dans les grandes largeurs.
Je ne sais comment j'aurais vécu l'époque actuelle.
Je ne pense pas que le souci viendra nécessairement de la confrontation directe avec le porno, mais plutôt de la façon dont d'autres, confrontés au porno sans aucun recul (sans jeu de mots... ) et sans éducation correcte se comporteront, en face.A mon sens, cette éducation elle doit commencer très tôt : une fille qui ne veut pas qu'on l'embête, on ne l'embête pas — et vice versa. Combien d'adultes sont tout contents de voir des garçons jouer les durs avec les petites filles, "oh regarde on dirait un vrai petit homme" ?
Tout mettre sur le dos du porno, c'est un peu facile. Je n'ai certes pas d'enfants (avant qu'on me le reproche, vu que c'est l'argument ultime dès lors qu'on ose parler d'un problème qui a trait à eux), mais je pense sincèrement que ceux qui sont éduqués dans le respect, l'écoute des autres, le consentement n'auront pas vraiment de souci, porno ou pas.
Dans une société, on en arrive cependant quand même à faire bien des choses à son corps dont on n'aurait pas envie. Les jeunes filles apprennent vite ça avec l'épilation: la pression sociétale est bien trop forte pour se dire "et puis zut, je m'en fiche, je garde mes poils". Dans une société où la fellation est considérée, par exemple, comme un truc "naturel si on aime son copain", j'imagine le calvaire de la fille qui n'aime pas ça, et qui, couple après couple, aura droit à des mecs qui se disent malheureux qu'elle ne le fasse pas, que les autres le faisaient, etc...qu'on apprend aux enfants que leur corps leur appartient et qu'ils ne doivent jamais rien faire avec dont ils n'ont pas envie.
Truc rigolo: un garçon, en classe, m'a bêtement demandé quel goût avait le sperme (avec, évidemment, certaines idées derrière la tête). Je lui ai répondu que ça ne devait pas être difficile pour lui de faire le test... expressions et exclamations dégoûtées de la part des garçons (je n'ai pas fait attention pour les filles, qui ont été nettement plus discrètes). C'est quand même rigolo, je trouve, qu'ils considèrent ça comme "normal de la part d'une fille" mais aient idée que, pour eux, goûter leur propre sperme serait un truc horrible et dégoûtant.
Personnellement, je ne crois de toute façon pas à la possibilité d'une quelconque régulation (à part évidemment pour les plus jeunes, avec un contrôle parental), et, dans le monde dans lequel nous vivons, je ne crois pas, ou peu à une éducation des consommateurs (vers une consommation éthique...). J'essaie, en tant que prof de SVT, de faire passer quelques messages, pas moralisateurs, mais clairs, quand on aborde le sujet de la sexualité en 4ème, mais je ne me fais pas d'illusion sur leur efficacité.
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- Spoiler:
- freakfeatherfallNiveau 5
Tristana a écrit:
Ce qui est essentiel, en réalité, c'est l'éducation au consentement. Et je ne crois pas que la pornographie soit le seul ressort qui fasse penser à certain garçons que non veut dire oui : il suffit de voir le nombre de films/livres/chansons où les mecs insistent après le non d'une femme, et qu'ils finissent par obtenir gain de cause... Penser que seul le porno inciterait à ne pas respecter les femmes, c'est vraiment se planter, dans les grandes largeurs.
A mon sens, cette éducation elle doit commencer très tôt : une fille qui ne veut pas qu'on l'embête, on ne l'embête pas — et vice versa. Combien d'adultes sont tout contents de voir des garçons jouer les durs avec les petites filles, "oh regarde on dirait un vrai petit homme" ?
Tout mettre sur le dos du porno, c'est un peu facile. Je n'ai certes pas d'enfants (avant qu'on me le reproche, vu que c'est l'argument ultime dès lors qu'on ose parler d'un problème qui a trait à eux), mais je pense sincèrement que ceux qui sont éduqués dans le respect, l'écoute des autres, le consentement n'auront pas vraiment de souci, porno ou pas. Evidemment qu'il faut aussi en parler (comme on le peut, ce n'est pas évident) ; de toute façon, on n'a plus vraiment le choix maintenant. Néanmoins, ce n'est pas à 12 ans qu'on apprend à un petit garçon qu'il faut écouter ce que veulent ou ne veulent pas les petites filles, ou qu'on apprend aux enfants que leur corps leur appartient et qu'ils ne doivent jamais rien faire avec dont ils n'ont pas envie.
Oui, voilà, tout est dit.
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