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Bonsoir à tous,

C'est un phénomène fréquent quand on débute que de faire des fautes, notamment au tableau.
Pas d'inquiétude, tu ne seras pas brûlé en place publique. Ça passera.
La prochaine fois qu'un élève te corrige, tu dis.:ah oui ! Merci !  Et tu passes à la suite.
Ne démissionne pas pour cela !

hh

Franchement, tu te fais une montagne d'un terre-plein ! Tu as des connaissances qui dépassent LARGEMENT l'orthographe et, vu ton message, tu n'as pas de problème avec l'orthographe (la moindre faute me pique les yeux). Donc vraiment, respire un bon coup, et souris ! Ça arrive à tout le monde. Ton seul problème, en tant que prof, c'est ton manque de confiance en toi, mais ça viendra avec le temps (et/ou l'âge). Bon courage !

Et puis ce n’est pas grave de douter sur un mot. Le mieux est de laisser glisser avec un « oh là, je suis fatigué ! » et variantes comme « à force de voir des fautes, c’est que je ne sais plus écrire ».

Démissionner pour cela serait bien dommage.

Tu t’en fiches. Cela peut être l’occasion de faire ensuite un moment « private joke » avec les élèves quand tu retrouveras ce mot « et cette fois-ci je l’ecris Bien ! ».

Tes troisièmes, qui ont l'air bien, ont déjà oublié !
Fais comme eux, passe à la suite.
Quand j'ai commencé, j'ai eu un trou énorme : impossible de conjuguer au présent le verbe '' jeter''.

Merci infiniment ! Ça me rassure énormément...

Vespertillo a écrit:Mais aujourd'hui, à cause de la fatigue et du manque d'expérience, j'ai fait une grosse bêtise... L'un de mes troisièmes faisait une trace écrite au tableau, et j'ai littéralement bloqué sur un mot. Je lui dis "mais attends, ça ne s'écrit pas comme ça ? "X", tu es d'accord avec moi ?". (c'était ma sixième heure de cours). Je vérifie devant eux. Catastrophe, il avait la bonne orthographe. Là, j'entends un de mes troisièmes dire "oh chaud...". J'étais très vexé, je lui ai rétorqué "Et toi il ne t'arrive jamais de te tromper ?" et lui de me répondre "oh si, souvent, c'est pas moi qui vais dire le contraire". Et là, pris de panique, je commence à me justifier, à dire qu'avec la fatigue j'ai douté sur le mot et que ça peut arriver à tout le monde. Une élève rigole et me dit "mais Monsieur, ne vous justifiez pas, on n'a rien dit !". Et effectivement, on a repris le cours comme si de rien n'était.

Perso, au bout de six heures de cours, j'ai déjà dit ou écrit les pires horreurs pour ne les rectifier que le lendemain, après une bonne nuit de sommeil

La fatigue, la nervosité du débutant peuvent expliquer certains blocages ; tant que ça reste ponctuel et que tu n'as pas de problème avec l'orthographe en général, inutile de paniquer, ça se régulera au fur et à mesure. Et puis, personne n'est infaillible : des erreurs, tu en feras toujours, ce n'est pas grave tant que tu les corriges

Dans ton message initial, tu parlais de problèmes de définition également. Eh bien, j’ai eu plusieurs fois des problèmes pour expliquer simplement des mots. J’avais deux dictionnaires dans ma salle, et je faisais chercher le mot à un élève. C’est là que j’ai fait le constat que les collégiens ne savent pas se servir d’un dictionnaire (magie ! Il y a une partie pour les noms propres !). Ce peut être une solution ?

Vespertillo a écrit:Ça veut dire que ma réputation est faite dans tout le collège. Le professeur de français ne sait pas écrire. Je me demande si ce métier est fait pour moi. Je tiens à préciser que je n'ai jamais eu de problème avec l'orthographe, bien au contraire. Mais voilà, une fois devant le tableau, je vais bloquer sur des mots comme "marionnette", "trottinette", etc. Pourquoi ai-je ce blocage ?

Je suis désemparé. Pensez-vous qu'il serait préférable pour les élèves (et pour moi) que je démissionne ? Je sais que si je veux continuer dans le métier, je vais devoir me justifier auprès des parents et de mes collègues (qui ne sont pas tous tolérants). C'est un petit collège de trois cents élèves, tout le monde sera au courant de cet incident dans quelques jours. Certains collègues (et élèves) vont se régaler de cette anecdote et pourront s'en servir contre moi.

Quel raccourci !
Non, ta réputation ne tient pas à cela... N'y pense plus. Si quelqu'un t'en reparle (ce qui serait fort étonnant), réponds : "Ah, oui, c'est vrai" et passe à autre chose. Ce n'est pas important.
Si c'est quelque chose qui te bloque, tu peux l'externaliser. Tu nommes un responsable de l'orthographe par semaine, qui a le droit de prendre le dictionnaire et de vérifier les mots au tableau. Tu trouveras des tas de volontaires enchantés de te débarrasser de ce souci et tu pourras te concentrer sur autre chose.
C'est toute cette concentration qui te fatigue et fait probablement de toi un très bon enseignant.
Edit : j'ai posté en même temps que Volo, on est d'accord : il te faut un élève porte-dico !

Ce forum est formidable. Vous avez réussi à me remonter le moral et à me donner des solutions qui me plaisent beaucoup ! Un élève porte-dico c'est une très bonne idée, ça me plaît beaucoup, je vais essayer cela.

Pour être honnête avec vous, je m'attendais à me faire limoger car on associe souvent le professeur de français à un dictionnaire ambulant. Cette étiquette me paralyse justement et le blocage est peut-être là. L'envie de bien faire, de tirer les élèves vers le haut, doit aussi me mettre la pression...

Tu es T1 en REP et tu tiens tes classes ? Une faute de ce type est anecdotique ! Tu as visiblement gagné le respect de tes élèves autrement ! C'est la confiance en toi qu'il faut travailler à présent. Le recours à l'humour me semble en effet intéressant dans ces situations : personnellement je dis à mes élèves que je suis fatigué et que des hommes vêtus de blanc vont venir me chercher dans une voiture avec une lumière clignotante. Ils adorent !
Anecdote pour te détendre. Le jour d'une inspection, une collègue - et amie - de lettres modernes lance à ses élèves : "Maintenant vous faisez un exercice"...  Un IPR bienveillant a préféré en sourire lors de l'entretien : il a mis cela sur le compte de la fatigue et du stress ! Sa séance était cohérente et il n'y avait aucune faute dans ses documents. Elle est toujours en poste, bien notée, et nous en rions parfois encore !
J'espère que tu es plus détendu à présent !

"Maintenant vous faisez un exercice" Elle n'est pas mal du tout ! Ça m'aide à dédramatiser effectivement. Merci beaucoup

Si tu veux dédramatiser encore un peu plus, va jeter un coup d'œil au fil qui recense les perles des profs, tu ne vas pas être déçu ! :lol:

Les collègues ont déjà tout dit mais les erreurs ça arrive et même si tu as fini cramoisi en voyant que l'orthographe de l'élève était la bonne, tu peux être sûr que les élèves qui t'ont repris auront tout oublié, si ce n'est demain, après les vacances.
Donc pas la peine de te faire du mouron.
Tu as réussi un concours difficile après un master difficile, tu as déjà été jugé sur ton niveau: maintenant à toi de prendre confiance et ça ira mieux au fil des ans.

Quand j'étais stagiaire, alors que dans ma classe se trouvaient un formateur et d'autres stagiaires, j'ai fait une énorme faute (j'ai oublié une des deux consonnes doubles), mes collègues stagiaires me l'ont signalée de loin, mais je n'ai pas compris...
Et j'ai quand même été titularisée
Tu dois vraiment déstresser avec cela, tu n'es pas un dictionnaire ambulant, mais un être humain, à qui il arrive aussi de commettre des erreurs, ou tout simplement de douter.
Et quand cela se passe en classe, c'est même plutôt sain, parce que les élèves voient que cela t'arrive à toi aussi, et tu leur montres comment résoudre le problème : en vérifiant dans le dictionnaire !
Et, mais cela ne va pas te rassurer, tu te rendras compte au fil des années que tu vas "perdre" ton orthographe : à force de lire des fautes dans les copies, on en vient à douter lorsqu'on écrit soi-même, alors même qu'il s'agit souvent de mots que tu écris souvent sans erreur. Ce qui est logique, tu as appris l'orthographe en lisant des mots correctement écrits dans les livres, à présent, tu vas lire tant et tant de fautes que cela peut perturber ce que tu maîtrisais initialement.
Une formatrice nous en avait d'ailleurs parlé pendant le stage, je crois que c'est le lot de tous les professeurs de lettres...

Il ne faut donc pas hésiter à le dire quand tu as un doute, tu peux, comme cela été dit, arguer de la fatigue, ou des erreurs dans les copies, peu importe, tant que tu montres que tu sais agir comme il se doit face à une hésitation !

VicomteDeValmont a écrit:Les collègues ont déjà tout dit mais les erreurs ça arrive et même si tu as fini cramoisi en voyant que l'orthographe de l'élève était la bonne, tu peux être sûr que les élèves qui t'ont repris auront tout oublié, si ce n'est demain, après les vacances.
Donc pas la peine de te faire du mouron.
Tu as réussi un concours difficile après un master difficile, tu as déjà été jugé sur ton niveau: maintenant à toi de prendre confiance et ça ira mieux au fil des ans.

Merci infiniment

Une passante a écrit:Quand j'étais stagiaire, alors que dans ma classe se trouvaient un formateur et d'autres stagiaires, j'ai fait une énorme faute (j'ai oublié une des deux consonnes doubles), mes collègues stagiaires me l'ont signalée de loin, mais je n'ai pas compris...
Et j'ai quand même été titularisée
Tu dois vraiment déstresser avec cela, tu n'es pas un dictionnaire ambulant, mais un être humain, à qui il arrive aussi de commettre des erreurs, ou tout simplement de douter.
Et quand cela se passe en classe, c'est même plutôt sain, parce que les élèves voient que cela t'arrive à toi aussi, et tu leur montres comment résoudre le problème : en vérifiant dans le dictionnaire !
Et, mais cela ne va pas te rassurer, tu te rendras compte au fil des années que tu vas "perdre" ton orthographe : à force de lire des fautes dans les copies, on en vient à douter lorsqu'on écrit soi-même, alors même qu'il s'agit souvent de mots que tu écris souvent sans erreur. Ce qui est logique, tu as appris l'orthographe en lisant des mots correctement écrits dans les livres, à présent, tu vas lire tant et tant de fautes que cela peut perturber ce que tu maîtrisais initialement.
Une formatrice nous en avait d'ailleurs parlé pendant le stage, je crois que c'est le lot de tous les professeurs de lettres...

Il ne faut donc pas hésiter à le dire quand tu as un doute, tu peux, comme cela été dit, arguer de la fatigue, ou des erreurs dans les copies, peu importe, tant que tu montres que tu sais agir comme il se doit face à une hésitation !

Je me demande comment je vais faire si je "perds" mon orthographe ahah. Il est vrai que lire de nombreuses erreurs dans les copies ne m'aide pas non plus. Je me rends compte que ce métier fait énormément douter... On doute quand on a les connaissances, c'est paradoxal ?!

Vespertillo a écrit:On doute quand on a les connaissances, c'est paradoxal ?!

C'est l'effet Dunning-Kruger.

Quand j'étais en 3ème Vespertillo, mon super prof de français avait écrit "solitude"; avec deux L . On lui a dit que cela ne prenait qu'un L . Au départ il a dit "non" après on a beaucoup insisté , il a regardé le dictionnaire et a compris : il confondait avec "sollicitude". Il s'est excusé platement, mais on lui a pardonné , parce qu'on l'aimait beaucoup notre professeur . Je l'ai eu de la 4ème à la 2nde, et c'est lui qui m'a fait aimé la lecture.

Et il m' appris qu'il fallait savoir reconnaître ses erreurs et que cela ne t'enlevait nulle autorité loin de là. Et il m'arrive aussi de faire des fautes au tableau ( les fautes d'accord, mes mortelles ennemies....). Une fois mes élèves ont même fait le "S" du serpent pour me signifier la chose

Pas plus tard que la semaine dernière j'ai écrit "online dictionnary" (oui, avec 2 "n") au tableau. Personne ne s'en est rendu compte à part moi en fin d'heure en effaçant le tableau.
J'ai toujours été bonne en orthographe française et anglaise, cela fait une vingtaine d'années que j'enseigne l'anglais et je fais de plus en plus de fautes probablement à force d'en lire comme le disent les précédents intervenants du fil mais aussi certainement à cause de différences orthographiques entre le français et l'anglais. Ou tout simplement parce que je vieillis mal.
Donc effectivement ne te mets pas la rate au court bouillon. Bon courage, ce sont bientôt les vacances.

Oh là là que d'angoisse pour une vétille ! J'ai toujours eu 20 sur 20 en dictée du CP à la 3e, je n'ai jamais fait de fautes, et maintenant que je suis agrégée de lettres et en poste pour la 8e année :
- j'écris des horreurs au tableau : hier encore un verbe au singulier avec le sujet au pluriel ; des fois des s oubliés, des mots oubliés...
- je fais des coquilles en tapant les polys, et pire, je ne les vois qu'après les avoir distribués ;
- au bout de la quinzième dictée corrigée, je dois regarder le sujet car je ne sais plus quelle est la bonne orthographe ;
- et, oui, en cas de fatigue intense j'ai parfois un doute sur une double consonne...

Après, l'important c'est de ne pas en faire une montagne et de traiter la chose avec humour - si un élève me la signale le premier, je dis "ah bah oui merci" et je corrige, fin de l'histoire ; si c'est moi qui la vois la première, j'aime bien en faire des caisses : "Ah quelle horreur, Mme Sphinx a fait une ÉNORME faute au tableau et personne ne voit rien !" Ça les fait marrer et on s'arrête là.

Il y a une seule fois, en début de cette année, où une élève un peu déplaisante a essayé de ricaner à propos d'une faute que j'avais faite. Je lui ai posément expliqué que oui je faisais des fautes au tableau, qu'elle me verrait certainement en faire d'autres, que quand on écrit verticalement d'énormes lettres tout en ayant le nez collé sur ce qu'on écrit, en expliquant ce qu'on écrit et en s'interrompant tous les deux mots pour répondre à la question d'Alphonse et pour demander à Kévin de se taire, c'est assez inévitable, et que quand elle serait elle-même irréprochable elle serait la bienvenue pour venir me faire des réflexions.

La prochaine fois qu'on t'en reparle, si jamais il y a une prochaine fois (ce qui m'étonnerait), prends-le à la blague, et si jamais ça t'arrive encore de douter sur un mot, idem. Et "6e heure de cours" est une excuse que les élèves comprennent parfaitement

Je viens apporter ma pierre à l'édifice :
Moi aussi, j'hésite régulièrement sur l'orthographe des mots au tableau, et dans ce cas, je le dis clairement aux élèves, je vérifie sur Internet et j'en profite pour leur expliquer comment faire la recherche, voire je la fais faire par un élève. Parfois, j'écris les 2 possibilités entre lesquelles j'hésite, et je leur demande laquelle leur semble la plus logique, et on cherche ensemble.
A l'oral aussi, il m'arrive de sortir des énormités, notamment parce que, quand on est prof, on pense souvent à plusieurs choses en même temps. Récemment, j'hésitais entre "si vous disiez" et "si vous dites", ça a donné "si vous disez". Je me suis reprise immédiatement, ils ont ri, une élève m'a fait remarquer que c'était la première fois qu'elle entendait une prof de français faire une telle faute, et je lui ai expliqué que la faute n'était pas grave en soi, tant qu'on savait la corriger. Elle a reconnu que c'était l'essentiel. Je n'ai pas l'impression que ma réputation soit faite (je suis nouvelle dans mon établissement) pour si peu.
Bref, relâche un peu la pression, essaie de te défaire de ce sentiment d'imposture. On est humain, c'est ça qui est beau.

+1, Sphinx!
déjà avec un peu moins d'anxiété, cela devrait s'améliorer. Mais il nous arrive à tous de faire un "blocage" (la correction de devoirs truffés d'erreurs n'aide pas, d'ailleurs...); dans ces cas-là il m'est arrivé de le dire tout simplement aux élèves! "là je bloque". Ou: "je doute sur ce mot, il faudra le vérifier".
Et si un élève fait le malin: "Rendez-vous à ton prochain devoir, Charles...", avec un grand sourire...
Sinon il reste la ressource d'envoyer les élèves écrire au tableau...
Bref, pas de quoi s'affoler.

Tu peux peut-être aussi tenter, quand tu as un doute sur l'écriture d'un mot, de demander à un élèves comment il l'écrit, de le lui faire chercher dans un dico.

Si ca peut te rassurer, tu n'es pas seul !
11 ans que j'enseigne, mais je laisse souvent passer des fautes quand j'écris au tableau, à penser à 100choses différentes en même temps que j'écris, et quand je tape sur clavier, c'est une catastrophe ; fautes de frappe, d'orthographe (je tape systématiquement certains mots faux alors que je sais parfaitement les écrire, comme "giraffe" ), d'accord. Et en plus j'ai beaucoup de mal à voir les fautes sur des textes tapés et plus encore sur un écran, me relire sur écran me demande une énooooorme concentration. Et pourtant je ne fais pas de faute , ou très rarement, quand j'écris à la main sur papier.