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Tu peux peut-être aussi tenter, quand tu as un doute sur l'écriture d'un mot, de demander à un élèves comment il l'écrit, de le lui faire chercher dans un dico.

Si ca peut te rassurer, tu n'es pas seul !
11 ans que j'enseigne, mais je laisse souvent passer des fautes quand j'écris au tableau, à penser à 100choses différentes en même temps que j'écris, et quand je tape sur clavier, c'est une catastrophe ; fautes de frappe, d'orthographe (je tape systématiquement certains mots faux alors que je sais parfaitement les écrire, comme "giraffe" ), d'accord. Et en plus j'ai beaucoup de mal à voir les fautes sur des textes tapés et plus encore sur un écran, me relire sur écran me demande une énooooorme concentration. Et pourtant je ne fais pas de faute , ou très rarement, quand j'écris à la main sur papier.

Le tableau favorise les erreurs en effet. Chez moi, elles sont souvent liées au fait que j'écris en tableau tout en étant demi-tournée vers la classe pour éviter les bavardages et en tout en expliquant ce que j'écris: trois tâches en une, et voilà une consonne oubliée ou un "s" qui saute. En général, un élève le signale et je le remercie. Pour les doutes sur les mots, j'ai toujours le CNRTL ouvert sur l'ordinateur de la classe, et je regarde soit discrètement, pendant qu'ils travaillent, soit je dis "Oh, là, j'ai un doute, on va chercher. Vous l'écririez comment, vous?".
Quand je suis fatiguée, le phénomène s'aggrave. Je relis ainsi mes corrections, car plus mortifiant que le tableau, il y a la faute sur la copie, mais là, heureusement, je peux me relire.

Je trouve qu'au tableau, on fait plus de fautes qu'ailleurs. Je me mets parfois dans le fond de la classe pour relire.
Bref, ce n'est pas très grave. Et après 6h de cours, on est souvent très fatigué surtout en REP.

Si ça peut te rassurer, en tant que prof de maths il m'arrive de faire des erreurs de calcul au tableau (alors que je suis excellente en calcul mental), les élèves sont tous fiers de me les signaler et ils n'en font pas une montagne. Ou parfois je fais une erreur plus grave dans une notation ou un théorème ("heu... madame, ça marche que pour x différent de 0, non ?" ou "Vous êtes sûre, là ? parce que ça correspond pas à la figure"), là je félicite celui qui me corrige. Je leur explique que c'est que 8h30 et que je ne suis pas réveillée / qu'il est 11h30 et que comme eux, la faim me coupe les moyens / qu'on est en fin de journée... et tout un tas de raisons plus ou moins bonnes (voire ouvertement absurdes quand je n'ai aucune excuse valable, ça les fait rire).
Pour ton souci, il est possible que tu aies des automatismes quand tu écris à la main, sur une table horizontale, et que ta mémoire gestuelle fonctionne moins bien sur le tableau pour le moment... et ça viendra.

Il est possible aussi que ce soit ta nervosité qui crée le blocage : tu veux absolument être performant à 100% et, cmde ce fait, tu focalises sur le doute et tu bloques.
Là, Sphinx a raison : l'expérience et le fait de prendre confiance en toi t'aideront.

Vespertillo, les collègues l'ont bien dit : il faut dédramatiser et te rassurer. L'erreur est humaine et, en ce qui me concerne (mais, manifestement, je suis loin d'être la seule), je dis toujours que mon orthographe est un excellent témoin de mon degré de fatigue. Dans ton cas, le stress semble être un facteur aussi. Tu es encore une toute jeune enseignante : les choses devraient aller mieux à mesure que tu gagnes en expérience et en confiance en toi.

Je préparais presque mot pour mot le même message que Sphinx...
il m’arrive fréquemment de chercher ouvertement l’orthographe d’un mot, j’explique aux élèves que j’ai un doute... Cela leur permet aussi de comprendre que rien n’est inné, que les profs aussi peuvent faire des erreurs, mais que contrairement à (la plupart d’entre) eux, on essaie de se corriger.

Je me permets de faire une réponse groupée mais j'ai bien lu toutes vos réponses. Vos messages m'ont tellement réchauffé le cœur que je les ai lus ce matin et relus à midi.
Je ne pensais pas trouver un tel réconfort sur ce forum. Je me sens plus léger et j'ai pris conscience du fait que les enseignants ne sont pas des machines. Je devais le penser encore hier, probablement à tort. Finalement, je me demande si les élèves ne sont pas plus humains que moi sur certains points...

N'hésitez pas à me partager d'autres anecdotes, je les lirai avec plaisir car ça me permet de dédramatiser. Merci infiniment, vraiment.

Je me joins au cortège des profs de français à qui il arrive de faire des fautes d'orthographe au tableau ; c'est encore pire, en ce qui me concerne, dans les powerpoints projetés que je prépare généralement le soir après avoir mis mon fils au lit, moment où ma concentration n'est pas des meilleures^^.

Quelques pirouettes dont j'use pour laver mon honneur :

- Si personne n'a vu la faute, je dis un truc du style "pourquoi vous ne réagissez pas quand j'écris des horreurs ?" ; parfois, je leur demande de me repérer ladite fautes, et ils me signalent environ quinze mots justes avant d'arriver au bon.
- Toujours expliquer, si possible (notamment dans les erreurs grammaticale), pourquoi ça ne s'écrit pas comme ça ; finir par un "vous voyez, ça arrive à tout le monde de se trompe, l'important c'est de voir qu'on se trompe et d'être capable de se corriger".
- Si la classe est un peu relou en cas d'erreurs multiples dans un cours (ça m'est arrivé cette année une ou deux fois avec mes cinquièmes de la fainéantise absolue), partir sur du "ah, je suis ravi de savoir que vous êtes particulièrement bon en orthographe, je vais donc pouvoir vous donner une dictée difficile la semaine prochaine, où tout le monde fera zéro faute" ; voire, en cas d'insistance, blanchir le tableau et dicter le cours, de préférence vite :diable: (à réserver quand même aux gros relous en étant sûr de son bon droit, parce qu'après bonjour l'ambiance pendant l'heure).

Pour finir, une anecdote rigolote : je suis en train (avec les cinquièmes susnommés) de travailler sur les Fourberies de Scapin ; dans mon édition, le valet d'Octave s'appelle Silvestre ; dans celle de mes élèves, Sylvestre ; bien sûr, en préparant mes cours, c'est la première forme que j'ai retenu dans mes projections, où le nom d'un des personnages principaux de la pièce était donc toujours "écorché", au grand plaisir des élèves... j'ai mis quinze jours avant de comprendre que le problème ne venait pas de moi.

Je rejoins le choeur : nobody's perfect, et même en tant que prof de lettres, il m'arrive d'avoir des doutes, voire de faire des erreurs d'inattention au tableau (on en est tellement près qu'on en oublie l'ensemble) : j'écris deux fois le même mot, j'en oublie un, je commence au singulier et finis au pluriel... parce que, comme cela a été dit, nous sommes multi-tâches à ce moment-là : j'écris, je parle, je réfléchis, je surveille la classe... Et je ne parle même pas de la fatigue ! Pour ma part, lorsque j'ai un doute, je n'hésite pas à le dire aux élèves et je vérifie immédiatement (à éviter avec une classe que tu ne "sens" pas, qui pourrait profiter de ta vérification sur internet pour faire n'importe quoi... pour ma part je n'ai jamais eu ce type de problème cela dit, même en rep). Dernièrement j'écrivais contre-pied et hésitais avec contrepied... ben en fait après vérification les deux sont corrects ^^ ! Et puis, même en cas d'erreur, il est facile de dramatiser en disant "oulà, je suis bien fatiguée !" ou encore "vous voyez, tout le monde peut faire des erreurs !". Allez, courage, ne doute pas de tes capacités en tant que prof pour des bagatelles pareilles !

J'en fait beaucoup (bientôt 30 ans dans l'EN), et je félicite l'élève qui me le fait remarquer poliment

... sinon :diable: :diable: j'utilise l'ironie !

Vespertillo a écrit:Je me permets de faire une réponse groupée mais j'ai bien lu toutes vos réponses. Vos messages m'ont tellement réchauffé le cœur que je les ai lus ce matin et relus à midi.
Je ne pensais pas trouver un tel réconfort sur ce forum. Je me sens plus léger et j'ai pris conscience du fait que les enseignants ne sont pas des machines. Je devais le penser encore hier, probablement à tort. Finalement, je me demande si les élèves ne sont pas plus humains que moi sur certains points...

N'hésitez pas à me partager d'autres anecdotes, je les lirai avec plaisir car ça me permet de dédramatiser. Merci infiniment, vraiment.

Tu veux dédramatiser et te détendre ? Alors va vite lire ce topic !
https://www.neoprofs.org/t3719-et-les-perles-de-profs

Je vous trouve bien légers...

Je pense pour ma part que tout cela tourne déjà sur les réseaux sociaux et que la presse s'est sans doute emparée du sujet. Bref, Vespertillo est fichu et ferait bien de penser tout de suite à une reconversion, d'autant que ses élèves ont eux-mêmes cherché à le rassurer en lui disant (par fourberie sans doute) que ça arrive à tout le monde, preuve s'il en est qu'ils vont se précipiter pour se moquer de lui, ces traîtres.

¨Punaise, merci pour ce topic ! C'était toute mon angoisse il y a deux ans ! J'avais l'impression qu'on allait me prendre pour une mauvaise prof, à faire des erreurs ! Aujourd'hui, je fais plus attention lorsque je tape, je remercie quand on me signale je corrige et basta ya. j'ne profite aussi pour montrer que même moi je me trompe et que donc, un élève peut dédramatiser.

Vespertillo a écrit:Merci pour cette réponse, déjà ô combien rassurante ! Ce qui m'inquiète c'est que les élèves ont vraiment vu ce doute s'emparer de moi. J'ai interrogé deux élèves et je me suis permis de leur dire "vous êtes d'accord avec "X" ?" Pour ensuite qu'ils se rendent compte que je me suis trompé sur l'orthographe du mot.

Franchement, la seule chose que tu aies à faire, c'est de trouver le moyen de louvoyer. Autrement dit, tu ne donnes jamais ton avis : tu poses des questions et, si débat il y a dans la classe, eh bien tu demandes à quelqu'un de vérifier (en prétextant que ça familiarise avec l'utilisation du dictionnaire).
Si tu ritualises ça une fois par cours, même pour des mots que tu connais, ça doit bien passer.
Quand j'étais au collège, j'offrais 1 point pour les fautes que les élèves repéraient au tableau. Ils pouvaient croire que je faisais exprès pour leur faire gagner des points (ce que je faisais, parfois).
Moi, je suis décomplexée. J'ai du mal avec les consonnes doubles, car je n'ai absolument aucune mémoire visuelle. Eh bien, je le dis tout carrément. Et je montre que je vérifie quand j'ai besoin.
Et j'apprends au passage à mes élèves qu'il faut choisir, parmi les mots synonymes, celui qu'on sait écrire. :dehors2:

Swald a écrit:

Vespertillo a écrit:Merci pour cette réponse, déjà ô combien rassurante ! Ce qui m'inquiète c'est que les élèves ont vraiment vu ce doute s'emparer de moi. J'ai interrogé deux élèves et je me suis permis de leur dire "vous êtes d'accord avec "X" ?" Pour ensuite qu'ils se rendent compte que je me suis trompé sur l'orthographe du mot.

Franchement, la seule chose que tu aies à faire, c'est de trouver le moyen de louvoyer.

Ou le prendre à la rigolade, selon la classe et ton humeur du moment : ça peut passer par une remarque ouvertement absurde, par exemple.

- "oulà, c'est dur de vieillir" (si tu parais très jeune physiquement, c'est encore mieux )
- "ah, oui, je ne suis pas encore bien réveillé, il est un peu tôt pour moi" (à partir de 17h)
- son contraire : "oups, exact, il va être temps que la journée se finisse" (à 8h)
- "oups, je suis fatigué, moi, vivement les vacances !" (le jour de la rentrée), etc.


Ou bien tout simplement être honnête, si tu ne te sens pas à l'aise avec l'humour : "oups, désolé, c'est moi qui commence à fatiguer, je raconte n'importe quoi. Allez, on continue le cours."

Haha, c'était ma grande angoisse quand je débutais.
Maintenant, j'ai un dico sur mon bureau et parfois je leur dis que je vais vérifier parce que j'ai un doute.
Et en cas d'erreur au tableau, je remercie celui qui me le fait remarquer. Errare humanum est : pour eux et pour nous, donc !

Dalva a écrit:Je vous trouve bien légers...

Je pense pour ma part que tout cela tourne déjà sur les réseaux sociaux et que la presse s'est sans doute emparée du sujet. Bref, Vespertillo est fichu et ferait bien de penser tout de suite à une reconversion, d'autant que ses élèves ont eux-mêmes cherché à le rassurer en lui disant (par fourberie sans doute) que ça arrive à tout le monde, preuve s'il en est qu'ils vont se précipiter pour se moquer de lui, ces traîtres.

Vivement l'article dans La Gazette du Canton !