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- CarmenLRNeoprof expérimenté
DesolationRow a écrit:Je ne sais pas, j'avais encore deux ans pour trouver
Mais je pensais (c'est facile à dire maintenant que j'ai un poste, j'en conviens) qu'il y a d'autres manières d'entretenir un lien avec nos disciplines que de participer à des colloques ou d'écrire des articles dans des revues universitaires. Je pense que j'aurais pu survivre en trouvant un travail stimulant, et en continuant à côté à lire beaucoup, et éventuellement à écrire hors cadre directement académique. J'aurais peut-être été extrêmement déçu. Mais je ne voulais en tout cas pas enseigner dans le secondaire tout en essayant de faire de la recherche : cela me paraissait pratiquement très difficile à concilier, et frustrant d'avoir un métier qui touchait à ce que j'avais eu envie de faire sans le permettre vraiment - je ne suis probablement pas clair, mais je me comprends.
En tout cas, j'ai beaucoup d'admiration pour les enseignants qui arrivent en plus à avoir une activité de recherche. C'est très impressionnant.
Je comprends pour le rapport à la discipline et à la littérature en particulier.
La partie en gras résume toute ma question. De quoi parle-t-on exactement ?
- ZagaraGuide spirituel
Ben la réponse va varier pour chaque personne. chacun trouve différentes choses stimulantes. Je connais quelqu'un que la compta fait vibrer, alors...CarmenLR a écrit:DesolationRow a écrit:Je ne sais pas, j'avais encore deux ans pour trouver
Mais je pensais (c'est facile à dire maintenant que j'ai un poste, j'en conviens) qu'il y a d'autres manières d'entretenir un lien avec nos disciplines que de participer à des colloques ou d'écrire des articles dans des revues universitaires. Je pense que j'aurais pu survivre en trouvant un travail stimulant, et en continuant à côté à lire beaucoup, et éventuellement à écrire hors cadre directement académique. J'aurais peut-être été extrêmement déçu. Mais je ne voulais en tout cas pas enseigner dans le secondaire tout en essayant de faire de la recherche : cela me paraissait pratiquement très difficile à concilier, et frustrant d'avoir un métier qui touchait à ce que j'avais eu envie de faire sans le permettre vraiment - je ne suis probablement pas clair, mais je me comprends.
En tout cas, j'ai beaucoup d'admiration pour les enseignants qui arrivent en plus à avoir une activité de recherche. C'est très impressionnant.
Je comprends pour le rapport à la discipline et à la littérature en particulier.
La partie en gras résume toute ma question. De quoi parle-t-on exactement ?
En tout cas ce qui est certain c'est que y'a pas que le MEN dans la vie. C'est même un tout petit monde parallèle.
- ElaïnaDevin
Concrètement, Carmen, j'ai des potes qui ont passé des concours comme attaché de recherche dans des centres d'archives. Un autre qui a basculé dans la diplomatie. Un autre fait des missions pour le ministère de la Défense.
A côté, j'ai des copines qui ont commencé à bosser comme assistante de leur mari dans la boîte d'icelui et qui ont fini par abandonner l'enseignement. Si mon mari ouvrait son cabinet d'avocat un jour, peut-être que je finirais par bosser avec lui, ça n'est pas ma vocation première mais ça m'irait.
A titre perso, j'aurais bien passé le concours d'inspecteur du travail, c'est vraiment un secteur qui m'attire, mais la perte de salaire serait trop conséquente alors je préfère me faire suer avec les secondes et continuer à me payer mes heures d'équitation. ça fait crevard dit comme ça mais bon.
A côté, j'ai des copines qui ont commencé à bosser comme assistante de leur mari dans la boîte d'icelui et qui ont fini par abandonner l'enseignement. Si mon mari ouvrait son cabinet d'avocat un jour, peut-être que je finirais par bosser avec lui, ça n'est pas ma vocation première mais ça m'irait.
A titre perso, j'aurais bien passé le concours d'inspecteur du travail, c'est vraiment un secteur qui m'attire, mais la perte de salaire serait trop conséquente alors je préfère me faire suer avec les secondes et continuer à me payer mes heures d'équitation. ça fait crevard dit comme ça mais bon.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- CarmenLRNeoprof expérimenté
Elaïna a écrit:Concrètement, Carmen, j'ai des potes qui ont passé des concours comme attaché de recherche dans des centres d'archives. Un autre qui a basculé dans la diplomatie. Un autre fait des missions pour le ministère de la Défense.
A côté, j'ai des copines qui ont commencé à bosser comme assistante de leur mari dans la boîte d'icelui et qui ont fini par abandonner l'enseignement. Si mon mari ouvrait son cabinet d'avocat un jour, peut-être que je finirais par bosser avec lui, ça n'est pas ma vocation première mais ça m'irait.
A titre perso, j'aurais bien passé le concours d'inspecteur du travail, c'est vraiment un secteur qui m'attire, mais la perte de salaire serait trop conséquente alors je préfère me faire suer avec les secondes et continuer à me payer mes heures d'équitation. ça fait crevard dit comme ça mais bon.
Je ne trouve pas le concours d'"attaché de recherches dans un centre d'archives". Lequel est-ce ?
L'inspection du travail est un secteur passionnant, mais qui subit un démantèlement profond également.
La difficulté avec l'agrégation, c'est qu'effectivement, tu as ardoise financièrement beaucoup à perdre en quittant un poste d'agrégée. Et plus le temps passe, plus c'est le cas...
- ShajarVénérable
C'est attaché de conservation, spécialité archives, je pense, pour le concours.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Merci. La grille indiciaire est, elle aussi, très en-dessous de celle des agrégés.
- ZagaraGuide spirituel
Mais l'argent apporte-t-il le bonheur ?
(vous avez 4h, la calculatrice est interdite)
(vous avez 4h, la calculatrice est interdite)
- NatalinoNiveau 10
NON MAIS IL Y CONTRIBUE !
J'ai combien sur vingt, m'dme ?
J'ai combien sur vingt, m'dme ?
- NatalinoNiveau 10
CarmenLR a écrit:Merci. La grille indiciaire est, elle aussi, très en-dessous de celle des agrégés.
Oui, c'est le cas de la plupart des grilles, de toute manière.
Mais je croyais qu'on ne pouvait pas baisser notre salaire si on restait dans la fonction publique et qu'on était systématiquement reclassé à l'échelon correspondant financièrement.
- ZagaraGuide spirituel
Il manque la thèse.Natalino a écrit:NON MAIS IL Y CONTRIBUE !
J'ai combien sur vingt, m'dme ?
Oui. Mais non. Mais en fait peut-être.
Cétébien/20
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Natalino a écrit:CarmenLR a écrit:Merci. La grille indiciaire est, elle aussi, très en-dessous de celle des agrégés.
Oui, c'est le cas de la plupart des grilles, de toute manière.
Mais je croyais qu'on ne pouvait pas baisser notre salaire si on restait dans la fonction publique et qu'on était systématiquement reclassé à l'échelon correspondant financièrement.
Oui, sauf si ton indice actuel est déjà supérieur à l'indice sommital du corps que tu intègres. Par ailleurs, tu déroules ensuite ta carrière dans le corps que tu intègres (rythme d'avancement, indice sommital, etc.). C'est expliqué
à plusieurs reprises sur les fils sur les changements de carrière. C'est une règle de la fonction publique.
- MathadorEmpereur
En règle générale, les corps dont le titre est « attaché » ont une grille similaire à celle des certifiés. C'est le cas des attachés d'administration (lauréats de l'IRA), des attachés statisticiens de l'INSEE, etc.CarmenLR a écrit:Merci. La grille indiciaire est, elle aussi, très en-dessous de celle des agrégés.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Natalino a écrit:Une demande de conseil après une journée difficile.
Après avoir soutenu ma thèse et obtenu mon agrégation, j'ai constaté, comme tout le monde, la raréfaction des postes de PRAG en lettres (ou du moins leur absence d'aspect littéraire). Et je ne peux pas prétendre vraiment à autre chose, n'ayant jamais eu le pied à la fac, sauf pour des vacations en "com'".
Il y a deux ans, j'ai décidé de continuer à travailler dans le secondaire et de néanmoins faire de la recherche, en continuant à participer à des colloques.
Aujourd'hui je me demande si c'est possible :
1) parce que ça doit avoir l'air aberrant, voire pathétique (c'est très rare, et un peu humiliant pour la personne concernée, de se voir décerner l'étiquette de "sans laboratoire fixe" …. j'ai l'impression d'être le seul dans mon cas).
2) parce que dans les faits, ça me semble vraiment difficile. Les chefs ne sont pas enchantés de vous voir partir, il faut rattraper les heures, pendant plusieurs jours vous déconnectez totalement, pour revenir après à votre train-train, puis repartir à travailler d'arrache-pied quand il faut rendre l'article qui suit, quelques mois plus tard. Si vous y arrivez.
Aujourd'hui, après avoir réussi à récupérer assez d'heures pour pouvoir partir en colloque et après l'acceptation de mes chefs, je réalise que je vais devoir faire un aller-retour : on place une réunion parents-profs le soir du colloque (qui dure deux jours). Et la même matinée, je reçois, pour la première fois, une réponse négative concernant un article qui ne répond pas aux critères de publication (tout à fait justement : je n'avais simplement pas trouvé le temps de rendre quelque chose de correct). Comme j'ai 38 ans (et bientôt 39), je me dis que je fatigue peut-être, tout simplement et qu'après avoir réussi à mener de front deux activités opposées, je n'en suis simplement plus capable.
Un conseil ? Une opinion ? Un partage d'expérience ? Je suis preneur !
Pour ma part, j'ai eu de la chance. D'abord, quand j'ai commencé ma thèse alors que j'étais en Lycée, dans les années 90, c'était plutôt bien vu, y compris par mon chef d'établissement de l'époque, qui l'avait appris incidemment et m'avait attendu un matin à la grille du Lycée pour me féliciter de m'être inscrit. J'ai aussi eu de la chance d'obtenir un poste de PRAG (j'avais 35 ans), sur lequel j'avais candidaté “pour voir”. Plus difficile d'être recruté, mais là aussi j'ai fini par décrocher un poste (pas mal, dans ma section, pour quelqu'un qui n'est pas normalien)…
Alors à ton premier point: “pathétique”? mais non, pas du tout, absolument pas!!! Ou alors, c'est que je suis aussi totalement pathétique à continuer à pondre des articles et à faire des colloques, sachant que je ne dépasserai jamais le niveau de MCF. Et dans ce cas-là, on doit quand même être un certain nombre à être pathétique… Je vois bien ce que tu veux dire: des chefs d'établissement, des inspecteurs ou certains collègues peuvent trouver ça “pathétique”: mais franchement… Bref: je ne dirai pas ce que je pense d'eux!
Sur le second point: oui, c'est hyper difficile pour les collègues qui sont dans le secondaire! Vu le service qu'ils doivent, les conditions de travail et le reste, je considère que ça relève de l'exploit: ils ont plus de mérite que moi, c'est certain! L'un des associés dans mon labo est docteur et enseigne dans le second degré: un type à la fois brillant et infiniment agréable; on fait ce qu'on peut pour lui faciliter les choses, (la dernière fois, on a calé une date de colloque sur son agenda: sans quoi, ça n'était pas possible et nous, ça ne nous coûtait rien), mais franchement, son proviseur ne fait rien pour rendre quoi que ce soit possible, pour dire le moins.
Pour moi, la première chose à faire si tu veux continuer à travailler, ça serait de candidater à être associé à un labo. C'est pas forcément facile, mais ça ne doit pas être impossible. Sur la question de savoir si tu veux ou non continuer à produire des travaux de recherche, ça, je ne peux pas répondre pour toi, évidemment. Reste que, sur un article refusé, je ne pense pas que ça doit un drame en soi: ça m'est arrivé (deux fois) qu'un de mes papiers soit refusé. Ça n'est pas grave, j'en ai fait d'autres et voilà.
Mais il est certain que le faire pour son propre épanouissement, quand on est dans le secondaire, c'est un choix délicat: honnêtement, là-dessus, je suis très très mal placé pour te donner un conseil dans un sens ou dans l'autre, vu ma position qui me donne toute latitude.
- NatalinoNiveau 10
Avec du retard, je réponds au message encourageant juste au dessus :
- bien entendu, je ne considère pas qu'en étant PRAG on n'a pas sa place dans la recherche !
- merci pour ton retour sur les articles, c'est vrai que j'ai été traumatisé
J'ai participé à un colloque depuis et je me sens plus serein, de manière générale. J'ai vraiment tellement apprécié ces deux jours (et, a contrario, la réunion parents-professeurs m'a plutôt agacé : "je suis fatiguée de racheter toutes les éditions possibles de Zadig de Voltaire" - Ca tombe bien, madame, j'ai demandé d'acheter Zaïre de Voltaire. Et la mère de ne pas se démonter pour autant "Je vous préviens pour une prochaine fois, alors".)
Je me suis décidé à faire une demande pour un poste en CPGE l'année prochaine, ce qui réglerait pas mal de problèmes.
Et si ça ne colle pas, je crois que je vais effectivement réduire mes heures et mes missions autant que possible et continuer la recherche comme une forme d'otium réjouissant.
- bien entendu, je ne considère pas qu'en étant PRAG on n'a pas sa place dans la recherche !
- merci pour ton retour sur les articles, c'est vrai que j'ai été traumatisé
J'ai participé à un colloque depuis et je me sens plus serein, de manière générale. J'ai vraiment tellement apprécié ces deux jours (et, a contrario, la réunion parents-professeurs m'a plutôt agacé : "je suis fatiguée de racheter toutes les éditions possibles de Zadig de Voltaire" - Ca tombe bien, madame, j'ai demandé d'acheter Zaïre de Voltaire. Et la mère de ne pas se démonter pour autant "Je vous préviens pour une prochaine fois, alors".)
Je me suis décidé à faire une demande pour un poste en CPGE l'année prochaine, ce qui réglerait pas mal de problèmes.
Et si ça ne colle pas, je crois que je vais effectivement réduire mes heures et mes missions autant que possible et continuer la recherche comme une forme d'otium réjouissant.
- Marie LaetitiaBon génie
epekeina.tes.ousias a écrit:
D'abord, quand j'ai commencé ma thèse alors que j'étais en Lycée, dans les années 90, c'était plutôt bien vu, y compris par mon chef d'établissement de l'époque, qui l'avait appris incidemment et m'avait attendu un matin à la grille du Lycée pour me féliciter de m'être inscrit.
[...] L'un des associés dans mon labo est docteur et enseigne dans le second degré: [...] mais franchement, son proviseur ne fait rien pour rendre quoi que ce soit possible, pour dire le moins.
Franchement, je ne me remets pas de la réaction de ton proviseur, epekeina.tes.ousias...
J'ai eu droit à un traitement de faveur inverse, avec convocations diverses et petites phrases du genre "vous êtes là pour faire le travail pour lequel vous êtes payée" (alors que j'assumais toutes mes missions que j'essayais seulement de négocier une charge de cours pas trop infernale qui aurait compromis ma fin de thèse. En pure perte)... O tempora o mores comme ils disaient...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Je sais…… C'est que la “reprise en main” de l'institution par un pouvoir autoritaire et vertical s'est effectuée à peu près au moment où j'en suis parti. J'en ai vu, vers 95 et après, arriver une nouvelle espèce, aussi mesquine qu'imbue de son pouvoir, à partir du milieu des années 90 (formés au schtroumpfoscope de Poitiers à un discours très libéral), mais ils n'étaient pas partout.
En gros, je considère qu'on est aujourd'hui revenu à un état de fait très proche de ce qui existait sous Pompidou! Les proviseurs et les inspecteurs se permettent de nos jours des choses qui n'auraient jamais été tolérées dans les années 80. Et le fait est que certains commencent à ramener leur fraise en Université (j'en ai “calmé” un l'année passée à l'ESPE) et, pour ce qui me concerne, le premier qui essaie aura du mouron à se faire. Mais je pense que ça ne durera pas autant que le Pont neuf (peut-être même pas jusqu'à ce que je doive prendre ma retraite).
Il y a à cela plusieurs ensembles de causes, dont deux que je crois prégnantes: d'une part, les politiques “de gauche” n'ont jamais “pardonné” aux profs leur échec de 95 et encore moins celui de 2002, raison pour laquelle ils se sont mis à les “punir”, ce qui a encouragé une droite qui n'en avait pas besoin (laquelle droite dure est actuellement au pouvoir pour ce qui concerne l'EN); d'autre part, il y a, à l'évidence pour moi, une droitisation générale de la société qui est possédée par l'envie de répression et par une forme de brutalisation des relations quotidiennes (de sorte que “punir” du prof, c'est une satisfaction infantile facile à procurer à tous les punis de la société: et pendant qu'on leur sert ça sur un plateau, ça leur fait oublier de penser au reste).
En gros, je considère qu'on est aujourd'hui revenu à un état de fait très proche de ce qui existait sous Pompidou! Les proviseurs et les inspecteurs se permettent de nos jours des choses qui n'auraient jamais été tolérées dans les années 80. Et le fait est que certains commencent à ramener leur fraise en Université (j'en ai “calmé” un l'année passée à l'ESPE) et, pour ce qui me concerne, le premier qui essaie aura du mouron à se faire. Mais je pense que ça ne durera pas autant que le Pont neuf (peut-être même pas jusqu'à ce que je doive prendre ma retraite).
Il y a à cela plusieurs ensembles de causes, dont deux que je crois prégnantes: d'une part, les politiques “de gauche” n'ont jamais “pardonné” aux profs leur échec de 95 et encore moins celui de 2002, raison pour laquelle ils se sont mis à les “punir”, ce qui a encouragé une droite qui n'en avait pas besoin (laquelle droite dure est actuellement au pouvoir pour ce qui concerne l'EN); d'autre part, il y a, à l'évidence pour moi, une droitisation générale de la société qui est possédée par l'envie de répression et par une forme de brutalisation des relations quotidiennes (de sorte que “punir” du prof, c'est une satisfaction infantile facile à procurer à tous les punis de la société: et pendant qu'on leur sert ça sur un plateau, ça leur fait oublier de penser au reste).
- LiquiddiamondsNiveau 1
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce topic et je me permets de l'ouvrir à nouveau pour apporter mon expérience. Même si je suis content de voir ce sujet, j'en suis aussi désolé, puisque je constate, une fois de plus, que je suis loin d'être le seul dans cette situation.
Après une licence d'Anglais, j'en ai fait une de Lettres Classiques, puis j'ai enchaîné sur la recherche. J'ai enseigné 4 ans à l'université en tant que lecteur de langue étrangère, puis en tant que doctorant contractuel, puis j'ai décidé (fait l'erreur ?) de ne pas demander de poste d'ATER pour diverses raisons. J'ai donc intégré le secondaire en 2013-2014 en tant qu'agrégé stagiaire en REP (j'ai obtenu l'agrégation pendant la dernière année du contrat doctoral) et j'ai vécu deux ans en enfer, puisqu'on m'a fait redoubler mon stage, sous prétexte que je ne savais pas enseigner ni écouter les conseils didactopédagogiques (alors que j'avais 5 ans d'expérience, dont un dans le secondaire en tant que contractuel). La principale du premier collège, qui m'a véritablement harcelé pendant l'année (chaque année elle choisissait son souffre-douleur), tout comme la tutrice et les inspecteurs et divers visiteurs-"conseilleurs" m'ont systématiquement attaqué sur le fait que j'avais le culot de faire une thèse.
Après cette première année éprouvante, j'ai donc dû refaire le stage ailleurs, avec une tutrice sympa, mais obsédée de didactopédagogie et, surtout, qui ne me lâchait pas : si je ne répondais pas à son e-mail dans les deux heures, elle m'envoyait un sms pour me dire qu'elle attendait... Bref, cette deuxième année fut tout aussi éprouvante, car bien qu'ayant 32 ans, j'avais l'impression d'en avoir 12 et de toujours être fautif sur tout... Toujours est-il que j'ai été validé, mais j'étais psychologiquement détruit. Ma troisième année dans le secondaire (et la première en région parisienne) fut cependant tout aussi éprouvante et douloureuse, car les élèves ont senti que j'avais zéro confiance en moi/assurance et j'ai tout simplement été bouffé. Avec le recul, je me rends compte qu'il était devenu tout à fait normal pour moi de faire l'objet de remarques humiliantes tout le temps, même de la part des élèves/parents.
À partir de la quatrième année, dans un autre collège dans lequel je suis resté, j'ai lentement commencé à remonter la pente pour diverses raisons. Ma thèse a aussi commencé à avancer à nouveau, puisque mes efforts entre 2013-2016 ne m'ont pas permis de faire grand chose à part rester vaguement dedans et refuser d'abandonner. J'ai enfin fini et soutenu en 2018, avec 19h30 de cours au collège (une classe supplémentaire avait ouvert en cours d'année et j'ai accepté de prendre le français). Le principal et la principale adjointe de ce collège étaient corrects et m'ont accordé une semaine en décembre pour finir la thèse. En janvier, j'ai aussi été absent une semaine pour finir ma thèse et personne ne m'a convoqué suite à ça ; j'étais aussi allé à des colloques etc. et jamais on ne m'a vraiment demandé de remplacer des cours. Sur le papier, je notais des créneaux possibles, mais à part une fois, on n'a jamais fait du zèle pour que je récupère les heures. Une seule fois, l'adjointe m'avait demandé de faire des surveillances en plus lors des deux DNB blancs et j'avais évidemment accepté. En tout cas, elle avait toujours été encourageante et ne m'avait jamais fait de remarque désagréable sur la recherche ou sur mes ambitions universitaires.
Mais depuis cette année, avec le changement de direction, je sens que ce n'est pas du tout la même chose.
Sinon, je me pose la même question. La question que quelqu'un a posé (pourquoi faire de la recherche ? qu'est-ce qui rend heureux ?) est vraiment intéressante. J'avoue me poser de plus en plus la question, car j'ai complètement sacrifié ma vie "personnelle" (déjà que je n'étais pas doué pour ça à l'origine LOL) pour gérer le secondaire et la recherche ; si j'avais voulu (et été une personne plus organisée) j'aurais pu finir deux articles cet été pour continuer sur deux de plus pendant l'année scolaire. Malheureusement, entre mon incapacité à être organisé, la déprime, et une envie de me reposer et de ne faire rien, je n'avance pas vraiment. Je sais pourtant que si je veux avoir une chance, il faudrait que je publie un max dans les deux années qui viennent et que je me dépêche de finir, puisque les délais d'acceptation puis de correction etc. sont extrêmement lents. Par conséquent, j'ai l'impression de stagner puisque j'avance, certes, mais très lentement et je suis continuellement dans une spirale négative (j'aurais dû faire telle chose, finir tel chapitre, rédiger telle chose).
C'est l'absence de perspectives qui m'est très douloureuse et, surtout, l'indifférence totale de toute une partie de la population universitaire qui se contente de me dire "allez, courage", alors que ce que je souhaite, c'est qu'on me prenne au sérieux et qu'on me traite comme un véritable chercheur/universitaire... J'avais pensé aux US et au Royaume Uni, deux pays qui me tentent. Mais entre le BREXIT et les grèves qu'ont faites les universitaires britanniques récemment, ce n'est même pas la peine. Pour les US, je n'ai pas assez de publications encore et je ne sais pas si je pourrais assumer la distance USA-Europe (mes parents ne vivent pas en France et nous ne nous voyons pas souvent, donc si je mettais encore plus de distance...). Sans compter que je ne suis tout simplement pas "marketable" pour l'étranger. Une des choses que je regrette le plus dans ce système c'est qu'il est entièrement refermé sur lui-même (comme si le reste du monde n'existait pas en dehors de la France), ne donne pas beaucoup de responsabilités aux doctorants (organisation de journées/colloques, responsabilités diverses) et ne fait pas grand chose pour les intégrer ou pour leur préparer un profil "marketable" pour d'autres pays. Là ou les docteurs américains finissent avec une thèse et, le plus souvent, deux ou trois publications, un réseau de connaissances et l'organisation d'une journée d'études etc, le docteur français peut se retrouver sans rien à part sa thèse, s'il ne cherche pas activement les colloques etc. C'est d'ailleurs intéressant que les appels à projets français ne sont que très rarement publiés sur une mailing-list internationale de classicistes que tous les étrangers utilisent et il m'est arrivé plus d'une fois de découvrir un colloque intéressant beaucoup trop tard, précisément à cause du manque de communication.
Bref tout ça pour dire que je ne sais pas trop quoi faire pour l'instant. Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas déprimé au collège, puisque les élèves que j'ai sont franchement agréables, après six ans insupportables, à cause de classes vraiment difficiles. Mais je n'avance pas très rapidement la rédaction d'articles, j'ai pratiquement 38 ans et cette situation me pèse de plus en plus. D'ailleurs, je crains que la seule raison pour laquelle je n'abandonne pas c'est parce que j'ai trop sacrifié les dernières années pour tout abandonner.
Mais est-ce une raison valable sur laquelle fonder des choix ?
Il y a certes ma conviction profonde que la recherche doit être "vulgarisée", que les littéraires/historiens/professeurs devraient se voir accordée la parole publique sur des questions de société (on invite toujours des "politologues" -ça fait chic- à la télé ; on n'invite pas un historien, un littéraire, un classiciste pour discuter des questions sociales, alors que nous sommes, par notre formation, "politologues") et il y a aussi le fait que j'aime vraiment la recherche, que je crois à l'utilité de celle-ci et à celle de l'université et que j'adore enseigner à des adultes. Je ne me vois pas oublier le savoir accumulé péniblement et, selon moi, utile, afin de faire autre chose.
Après une licence d'Anglais, j'en ai fait une de Lettres Classiques, puis j'ai enchaîné sur la recherche. J'ai enseigné 4 ans à l'université en tant que lecteur de langue étrangère, puis en tant que doctorant contractuel, puis j'ai décidé (fait l'erreur ?) de ne pas demander de poste d'ATER pour diverses raisons. J'ai donc intégré le secondaire en 2013-2014 en tant qu'agrégé stagiaire en REP (j'ai obtenu l'agrégation pendant la dernière année du contrat doctoral) et j'ai vécu deux ans en enfer, puisqu'on m'a fait redoubler mon stage, sous prétexte que je ne savais pas enseigner ni écouter les conseils didactopédagogiques (alors que j'avais 5 ans d'expérience, dont un dans le secondaire en tant que contractuel). La principale du premier collège, qui m'a véritablement harcelé pendant l'année (chaque année elle choisissait son souffre-douleur), tout comme la tutrice et les inspecteurs et divers visiteurs-"conseilleurs" m'ont systématiquement attaqué sur le fait que j'avais le culot de faire une thèse.
Après cette première année éprouvante, j'ai donc dû refaire le stage ailleurs, avec une tutrice sympa, mais obsédée de didactopédagogie et, surtout, qui ne me lâchait pas : si je ne répondais pas à son e-mail dans les deux heures, elle m'envoyait un sms pour me dire qu'elle attendait... Bref, cette deuxième année fut tout aussi éprouvante, car bien qu'ayant 32 ans, j'avais l'impression d'en avoir 12 et de toujours être fautif sur tout... Toujours est-il que j'ai été validé, mais j'étais psychologiquement détruit. Ma troisième année dans le secondaire (et la première en région parisienne) fut cependant tout aussi éprouvante et douloureuse, car les élèves ont senti que j'avais zéro confiance en moi/assurance et j'ai tout simplement été bouffé. Avec le recul, je me rends compte qu'il était devenu tout à fait normal pour moi de faire l'objet de remarques humiliantes tout le temps, même de la part des élèves/parents.
À partir de la quatrième année, dans un autre collège dans lequel je suis resté, j'ai lentement commencé à remonter la pente pour diverses raisons. Ma thèse a aussi commencé à avancer à nouveau, puisque mes efforts entre 2013-2016 ne m'ont pas permis de faire grand chose à part rester vaguement dedans et refuser d'abandonner. J'ai enfin fini et soutenu en 2018, avec 19h30 de cours au collège (une classe supplémentaire avait ouvert en cours d'année et j'ai accepté de prendre le français). Le principal et la principale adjointe de ce collège étaient corrects et m'ont accordé une semaine en décembre pour finir la thèse. En janvier, j'ai aussi été absent une semaine pour finir ma thèse et personne ne m'a convoqué suite à ça ; j'étais aussi allé à des colloques etc. et jamais on ne m'a vraiment demandé de remplacer des cours. Sur le papier, je notais des créneaux possibles, mais à part une fois, on n'a jamais fait du zèle pour que je récupère les heures. Une seule fois, l'adjointe m'avait demandé de faire des surveillances en plus lors des deux DNB blancs et j'avais évidemment accepté. En tout cas, elle avait toujours été encourageante et ne m'avait jamais fait de remarque désagréable sur la recherche ou sur mes ambitions universitaires.
Mais depuis cette année, avec le changement de direction, je sens que ce n'est pas du tout la même chose.
Sinon, je me pose la même question. La question que quelqu'un a posé (pourquoi faire de la recherche ? qu'est-ce qui rend heureux ?) est vraiment intéressante. J'avoue me poser de plus en plus la question, car j'ai complètement sacrifié ma vie "personnelle" (déjà que je n'étais pas doué pour ça à l'origine LOL) pour gérer le secondaire et la recherche ; si j'avais voulu (et été une personne plus organisée) j'aurais pu finir deux articles cet été pour continuer sur deux de plus pendant l'année scolaire. Malheureusement, entre mon incapacité à être organisé, la déprime, et une envie de me reposer et de ne faire rien, je n'avance pas vraiment. Je sais pourtant que si je veux avoir une chance, il faudrait que je publie un max dans les deux années qui viennent et que je me dépêche de finir, puisque les délais d'acceptation puis de correction etc. sont extrêmement lents. Par conséquent, j'ai l'impression de stagner puisque j'avance, certes, mais très lentement et je suis continuellement dans une spirale négative (j'aurais dû faire telle chose, finir tel chapitre, rédiger telle chose).
C'est l'absence de perspectives qui m'est très douloureuse et, surtout, l'indifférence totale de toute une partie de la population universitaire qui se contente de me dire "allez, courage", alors que ce que je souhaite, c'est qu'on me prenne au sérieux et qu'on me traite comme un véritable chercheur/universitaire... J'avais pensé aux US et au Royaume Uni, deux pays qui me tentent. Mais entre le BREXIT et les grèves qu'ont faites les universitaires britanniques récemment, ce n'est même pas la peine. Pour les US, je n'ai pas assez de publications encore et je ne sais pas si je pourrais assumer la distance USA-Europe (mes parents ne vivent pas en France et nous ne nous voyons pas souvent, donc si je mettais encore plus de distance...). Sans compter que je ne suis tout simplement pas "marketable" pour l'étranger. Une des choses que je regrette le plus dans ce système c'est qu'il est entièrement refermé sur lui-même (comme si le reste du monde n'existait pas en dehors de la France), ne donne pas beaucoup de responsabilités aux doctorants (organisation de journées/colloques, responsabilités diverses) et ne fait pas grand chose pour les intégrer ou pour leur préparer un profil "marketable" pour d'autres pays. Là ou les docteurs américains finissent avec une thèse et, le plus souvent, deux ou trois publications, un réseau de connaissances et l'organisation d'une journée d'études etc, le docteur français peut se retrouver sans rien à part sa thèse, s'il ne cherche pas activement les colloques etc. C'est d'ailleurs intéressant que les appels à projets français ne sont que très rarement publiés sur une mailing-list internationale de classicistes que tous les étrangers utilisent et il m'est arrivé plus d'une fois de découvrir un colloque intéressant beaucoup trop tard, précisément à cause du manque de communication.
Bref tout ça pour dire que je ne sais pas trop quoi faire pour l'instant. Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas déprimé au collège, puisque les élèves que j'ai sont franchement agréables, après six ans insupportables, à cause de classes vraiment difficiles. Mais je n'avance pas très rapidement la rédaction d'articles, j'ai pratiquement 38 ans et cette situation me pèse de plus en plus. D'ailleurs, je crains que la seule raison pour laquelle je n'abandonne pas c'est parce que j'ai trop sacrifié les dernières années pour tout abandonner.
Mais est-ce une raison valable sur laquelle fonder des choix ?
Il y a certes ma conviction profonde que la recherche doit être "vulgarisée", que les littéraires/historiens/professeurs devraient se voir accordée la parole publique sur des questions de société (on invite toujours des "politologues" -ça fait chic- à la télé ; on n'invite pas un historien, un littéraire, un classiciste pour discuter des questions sociales, alors que nous sommes, par notre formation, "politologues") et il y a aussi le fait que j'aime vraiment la recherche, que je crois à l'utilité de celle-ci et à celle de l'université et que j'adore enseigner à des adultes. Je ne me vois pas oublier le savoir accumulé péniblement et, selon moi, utile, afin de faire autre chose.
- AscagneGrand sage
Courage, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !
Je n'ai cependant pas rencontré les difficultés que tu évoques en ce qui concerne mon statut de doctorant. J'ai été conduit à déplacer mes cours pour pouvoir communiquer une fois, j'ai dû les rattraper, mais ça n'a pas posé de problème. Le problème, c'est qu'en deux ans de secondaire, j'ai perdu quasiment deux ans de travail pour ma thèse.
Concernant la motivation, ça peut être difficile, étant donné qu'il n'y a pas de perspective directe. Je suis très content d'être ATER, mais la gestion de mon budget est devenue compliquée. Aurai-je un jour un poste de titulaire à la fac ? J'aimerais bien, certes, mais vu la concurrence, il faudrait être beaucoup plus productif... Le retour dans le secondaire me fait peur, car me retrouver de nouveau face à des classes compliquées empêcherait d'être motivé et d'avoir l'énergie pour la recherche.
J'ai vécu à peu près la même chose lors de ma première année en lycée. J'ai vécu une grosse dépression, au point de penser non seulement à démissionner de mon poste d'agrégé, mais aussi à arrêter la thèse, puisque je ne valais apparemment plus rien. C'est la pire situation dans ce métier, car quand on est affaibli comme ça, on ne peut pas vraiment progresser, et on est à la merci des élèves, de leurs parents mais aussi parfois de la hiérarchie et des collègues. Chance dans le malheur et malheur dans la chance, j'avais été titularisé par équivalence à la fac.Ma troisième année dans le secondaire (et la première en région parisienne) fut cependant tout aussi éprouvante et douloureuse, car les élèves ont senti que j'avais zéro confiance en moi/assurance et j'ai tout simplement été bouffé. Avec le recul, je me rends compte qu'il était devenu tout à fait normal pour moi de faire l'objet de remarques humiliantes tout le temps, même de la part des élèves/parents.
Je n'ai cependant pas rencontré les difficultés que tu évoques en ce qui concerne mon statut de doctorant. J'ai été conduit à déplacer mes cours pour pouvoir communiquer une fois, j'ai dû les rattraper, mais ça n'a pas posé de problème. Le problème, c'est qu'en deux ans de secondaire, j'ai perdu quasiment deux ans de travail pour ma thèse.
Cela dépend des équipes de recherche, des associations savantes : les pratiques varient...ne donne pas beaucoup de responsabilités aux doctorants (organisation de journées/colloques, responsabilités diverses)
Au-delà des écrivains eux-mêmes, les littéraires ne sont en effet pas souvent invités au-delà des émissions spécifiquement littéraires. C'est effectivement dommage, d'une part parce qu'ils peuvent apporter quelque chose de différent dans le débat public, d'autre part parce que la littérature a, elle aussi, un savoir de nature particulière à livrer.on n'invite pas un historien, un littéraire, un classiciste pour discuter des questions sociales, alors que nous sommes, par notre formation, "politologues")
Concernant la motivation, ça peut être difficile, étant donné qu'il n'y a pas de perspective directe. Je suis très content d'être ATER, mais la gestion de mon budget est devenue compliquée. Aurai-je un jour un poste de titulaire à la fac ? J'aimerais bien, certes, mais vu la concurrence, il faudrait être beaucoup plus productif... Le retour dans le secondaire me fait peur, car me retrouver de nouveau face à des classes compliquées empêcherait d'être motivé et d'avoir l'énergie pour la recherche.
- LiquiddiamondsNiveau 1
Merci pour les encouragements, Ascagne !
Pour l'instant, je tiens bon, mais franchement, je me pose des questions. Je me suis rendu compte que le salaire d'un mcf échelon 1 est risible. Actuellement, avec un salaire d'agrégé, je gagne plus, ça me fait halluciner ça ; je ne sais d'ailleurs pas si mes 4 années dans le supérieur ou les années en tant que titulaire dans le secondaire compteraient pour gagner en échelon, si par miracle j'arrivais à décrocher un poste. Déjà que vivre en région parisienne avec un salaire d'agrégé peut être compliqué...
Pour la dépression, j'avoue que ce n'est pas une expérience que je pourrais à nouveau traverser. Cette troisième année, non seulement, j'étais mentalement détruit, mais la principale avait peur des parents, donnait systématiquement raison à eux, le CPE ne faisait rien et les élèves savaient très bien qu'ils avaient tous les droits. Ce qui me désole dans cette affaire, c'est que je ne suis pas seul dans cette histoire. Je ne connais que trop de stagiaires qui ont démissionné ou de doctorants qui n'ont pas été soutenus par l'équipe de direction.
Pour ce qui est des "politologues" et autres grands spécialistes qu'on invite sur des plateaux, j'avoue être souvent agacé, car n'importe quel professeur de français ou de grec ancien/latin pourrait faire une analyse de discours des hommes politiques, puisque n'importe quel professeur détient, en théorie, les bases de la rhétorique... Et il serait, je pense, bienvenu, lors de discussions sur des questions sociales, que des historiens ou littéraires soient invités, histoire de faire le lien avec d'autres époques, d'autres pays, d'autres civilisations. À trop rester dans le présent et dans le seul problème actuel discuté, on ne parvient pas à prendre de la distance et voir les choses sous d'autres perspectives. Mais je trouve aussi que les beaucoup d'universitaires français sont déconnectés (il suffit de comparer avec des personnes comme Martha Nussbaum ou encore Mary Beard, pour se rendre compte que ce genre d'approche/interaction avec le public n'est pas du tout dans les moeurs ici).
Pour ce qui est des équipes de recherche/labos qui varient, certes. Je suis d'ailleurs heureux d'avoir eu une directrice de thèse merveilleuse sur tous les points. En revanche, je connais beaucoup de doctorants/docteurs dans la situation que je décris.
Pour l'instant, je tiens bon, mais franchement, je me pose des questions. Je me suis rendu compte que le salaire d'un mcf échelon 1 est risible. Actuellement, avec un salaire d'agrégé, je gagne plus, ça me fait halluciner ça ; je ne sais d'ailleurs pas si mes 4 années dans le supérieur ou les années en tant que titulaire dans le secondaire compteraient pour gagner en échelon, si par miracle j'arrivais à décrocher un poste. Déjà que vivre en région parisienne avec un salaire d'agrégé peut être compliqué...
Pour la dépression, j'avoue que ce n'est pas une expérience que je pourrais à nouveau traverser. Cette troisième année, non seulement, j'étais mentalement détruit, mais la principale avait peur des parents, donnait systématiquement raison à eux, le CPE ne faisait rien et les élèves savaient très bien qu'ils avaient tous les droits. Ce qui me désole dans cette affaire, c'est que je ne suis pas seul dans cette histoire. Je ne connais que trop de stagiaires qui ont démissionné ou de doctorants qui n'ont pas été soutenus par l'équipe de direction.
Pour ce qui est des "politologues" et autres grands spécialistes qu'on invite sur des plateaux, j'avoue être souvent agacé, car n'importe quel professeur de français ou de grec ancien/latin pourrait faire une analyse de discours des hommes politiques, puisque n'importe quel professeur détient, en théorie, les bases de la rhétorique... Et il serait, je pense, bienvenu, lors de discussions sur des questions sociales, que des historiens ou littéraires soient invités, histoire de faire le lien avec d'autres époques, d'autres pays, d'autres civilisations. À trop rester dans le présent et dans le seul problème actuel discuté, on ne parvient pas à prendre de la distance et voir les choses sous d'autres perspectives. Mais je trouve aussi que les beaucoup d'universitaires français sont déconnectés (il suffit de comparer avec des personnes comme Martha Nussbaum ou encore Mary Beard, pour se rendre compte que ce genre d'approche/interaction avec le public n'est pas du tout dans les moeurs ici).
Pour ce qui est des équipes de recherche/labos qui varient, certes. Je suis d'ailleurs heureux d'avoir eu une directrice de thèse merveilleuse sur tous les points. En revanche, je connais beaucoup de doctorants/docteurs dans la situation que je décris.
- ElleDriverNiveau 6
Liquiddiamonds a écrit:
Pour l'instant, je tiens bon, mais franchement, je me pose des questions. Je me suis rendu compte que le salaire d'un mcf échelon 1 est risible. Actuellement, avec un salaire d'agrégé, je gagne plus, ça me fait halluciner ça ; je ne sais d'ailleurs pas si mes 4 années dans le supérieur ou les années en tant que titulaire dans le secondaire compteraient pour gagner en échelon, si par miracle j'arrivais à décrocher un poste. Déjà que vivre en région parisienne avec un salaire d'agrégé peut être compliqué...
Je réponds sur ce simple point: un fonctionnaire qui obtient un autre concours de la FP est "reclassé" à l'échelon égal ou à défaut immédiatement supérieur à celui qu'il possède, on ne recommence pas tout en bas de l'échelle
Néanmoins, le reclassement ne se fait pas automatiquement ni immédiatement, bien sûr, et à titre personnel je gagne toujours moins en tant que MCF qu'en tant qu'agrégée avec quelques tâches annexes et on peut bien sûr s'interroger sur le décrochage salarial en regard d'autres fonctionnaires réputés de catégorie "A+", mais c'est un autre débat. Par contre la durée des échelons est plus courte dans la grille MCF CN.
- LiquiddiamondsNiveau 1
ElleDriver, merci de la précision ! C'est toujours ça de gagné, de gagner certains échelons.
- ElaïnaDevin
Dans tous les cas, je l'ai déjà dit, je le redis encore, il faut se faire à l'idée que l'on ne doit rien attendre des autres. Ni de l'institution. La recherche, en particulier en sciences humaines et sociales, est bouchée à mort, on n'y peut rien. Dans mon domaine (histoire moderne) l'an passé, sept malheureux postes de maître de conf, et la plupart en histoire de l'art. Donc autant dire rien, puisqu'en plus les moustaches étaient du genre à faire pâlir Salvador Dali.
Par contre il faut aussi se dire que même si nous ne sommes "que" profs de lycée, ma foi, nous ne sommes pas des chercheurs indignes. Une fois, une seule, on m'a demandé si je n'avais "pas mieux à mettre" que "professeur agrégée au lycée de la Banlieue pour Riches" sous ma signature pour un colloque, j'ai répondu vertement et la personne s'est confondue en excuses (encore heureux me direz-vous). Ce n'est pas indigne d'être chercheur et prof dans le secondaire, et je n'ai pas de problème à voir écrit que je suis professeur en lycée à côté du professeur Bidule de la Sorbonne et de Machinette maîtresse de conférence Chépaou. Et même, zut à la fin, c'est plus que méritoire, puisque ça veut dire que nous avons double ration de boulot, vu que nous ne sommes pas déchargés de cours pour pondre nos articles.
D'ailleurs sur ce point, ma petite fierté, c'est d'avoir gueulé auprès de mon ancienne école, qui organise régulièrement des conférences d'anciens élèves et n'avait jusqu'à présent convié que des conservateurs, certes ayant donc suivi le cursus classique après l'école, mais cela occultait totalement les anciens élèves devenus enseignants (20 % des promos, parfois) alors que certains font des choses formidables dans leurs établissements. Ben ça a fini par marcher : ils ont convié en conférence l'un de mes anciens camarades devenu prof de lycée, et j'en suis fort aise.
(NDLR : je ne dis pas que les mcf et pu n'ont pas de mérite - sans blague. Seulement, ils n'en ont pas plus que nous).
Par contre il faut aussi se dire que même si nous ne sommes "que" profs de lycée, ma foi, nous ne sommes pas des chercheurs indignes. Une fois, une seule, on m'a demandé si je n'avais "pas mieux à mettre" que "professeur agrégée au lycée de la Banlieue pour Riches" sous ma signature pour un colloque, j'ai répondu vertement et la personne s'est confondue en excuses (encore heureux me direz-vous). Ce n'est pas indigne d'être chercheur et prof dans le secondaire, et je n'ai pas de problème à voir écrit que je suis professeur en lycée à côté du professeur Bidule de la Sorbonne et de Machinette maîtresse de conférence Chépaou. Et même, zut à la fin, c'est plus que méritoire, puisque ça veut dire que nous avons double ration de boulot, vu que nous ne sommes pas déchargés de cours pour pondre nos articles.
D'ailleurs sur ce point, ma petite fierté, c'est d'avoir gueulé auprès de mon ancienne école, qui organise régulièrement des conférences d'anciens élèves et n'avait jusqu'à présent convié que des conservateurs, certes ayant donc suivi le cursus classique après l'école, mais cela occultait totalement les anciens élèves devenus enseignants (20 % des promos, parfois) alors que certains font des choses formidables dans leurs établissements. Ben ça a fini par marcher : ils ont convié en conférence l'un de mes anciens camarades devenu prof de lycée, et j'en suis fort aise.
(NDLR : je ne dis pas que les mcf et pu n'ont pas de mérite - sans blague. Seulement, ils n'en ont pas plus que nous).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
- LiquiddiamondsNiveau 1
Elaïna, je suis tout à fait d'accord avec toi !
Je suis d'ailleurs fier de ma thèse finie tout en assurant 19h30 de cours.
Mon problème en revanche ne vient pas du fait que je suis dans le secondaire, mais du fait que je n'aime pas du tout enseigner à des non adultes. Cette année, ça se passe bien, les deux classes de 5ème que j'ai me font énormément rire et j'ai l'impression, à la fin du cours, d'avoir fait quelque chose, ce qui n'était pas le cas auparavant avec les classes que j'avais (et, justement, les anciens 4ème de l'année dernière, qui m'ont excédé, donnent bien du fil à retordre à leurs professeurs de 3ème cette année). Mais, ça ne m'intéresse pas et les adolescents, ce n'est pas ma tasse de thé. J'aime profondément l'université (avec tous ses défauts) et tou ce qui va avec.
Mais je te rejoins tout à fait sur ce que tu dis et j'aurais d'ailleurs bien d'autres choses à dire, mais pour l'instant je me tais. Je ne mentionnerai que certains postes tout aussi moustachus dans ma section l'année dernière. C'est ce genre de choses qui par moments me fait vraiment mal. Mais ça fait partie de la vie...
Je suis d'ailleurs fier de ma thèse finie tout en assurant 19h30 de cours.
Mon problème en revanche ne vient pas du fait que je suis dans le secondaire, mais du fait que je n'aime pas du tout enseigner à des non adultes. Cette année, ça se passe bien, les deux classes de 5ème que j'ai me font énormément rire et j'ai l'impression, à la fin du cours, d'avoir fait quelque chose, ce qui n'était pas le cas auparavant avec les classes que j'avais (et, justement, les anciens 4ème de l'année dernière, qui m'ont excédé, donnent bien du fil à retordre à leurs professeurs de 3ème cette année). Mais, ça ne m'intéresse pas et les adolescents, ce n'est pas ma tasse de thé. J'aime profondément l'université (avec tous ses défauts) et tou ce qui va avec.
Mais je te rejoins tout à fait sur ce que tu dis et j'aurais d'ailleurs bien d'autres choses à dire, mais pour l'instant je me tais. Je ne mentionnerai que certains postes tout aussi moustachus dans ma section l'année dernière. C'est ce genre de choses qui par moments me fait vraiment mal. Mais ça fait partie de la vie...
- ElleDriverNiveau 6
Je suis aussi tout à fait d'accord avec Elaïna et il ne faut pas se leurrer, être MCF dans nos disciplines, effectivement à mérite égal, c'est avoir beaucoup de chance. Pour moi en tout cas, c'est un facteur qui a été déterminant tout simplement parce que l'année de mon recrutement, il y a eu des postes (nombre ridicule en regard d'autres sections mais trois fois plus, par exemple, que l'année passée).
Et ce en quoi je m'estime par ailleurs chanceuse dans mes fonctions n'est pas une question de statut ou de prestige mais bien d'avoir du temps pour ma recherche, bien plus que quand j'étais dans le secondaire. Et oui, c'est un mérite immense des chercheurs qui enseignent en étant en poste à temps plein en collège et/ou lycée (voire en primaire même si c'est bien plus rare). Mais un nombre certain de collègues du Sup' ne sont jamais passés par le secondaire...
Et ce en quoi je m'estime par ailleurs chanceuse dans mes fonctions n'est pas une question de statut ou de prestige mais bien d'avoir du temps pour ma recherche, bien plus que quand j'étais dans le secondaire. Et oui, c'est un mérite immense des chercheurs qui enseignent en étant en poste à temps plein en collège et/ou lycée (voire en primaire même si c'est bien plus rare). Mais un nombre certain de collègues du Sup' ne sont jamais passés par le secondaire...
- SphinxProphète
J'ai soutenu il y a quelques années après six ans de thèse (trois sous contrat doctoral, trois en ayant pris mon poste d'agreg en collège à Pétaouchnok parce qu'il fallait bien manger). J'ai fini au bord du burn-out.
J'ai participé dans la foulée à un colloque à l'étranger (pour lequel j'ai dû suer sang et eau pour me faire dispenser de correction du brevet par le rectorat) puis donné une communication qui a ensuite été publiée. Donc deux communications en un an mais qui partaient pas mal de ma thèse quand même.
J'ai vu que si je voulais le faire correctement (i. e. afin d'espérer être recrutée plus tard) ça équivalait à assurer deux boulots à temps plein dont l'un n'était pas rémunéré, voire pour lequel je devrais raquer (pour le colloque à l'étranger, plus de six cent balles de ma poche, entre l'avion, l'hôtel et les frais d'inscription).
J'ai vu que les trois années suivantes aucun poste ne paraissait dans ma spécialité (un poste publié au bout de trois ans, à la Sorbonne, je n'avais rien publié depuis deux ans, je n'ai même pas essayé). Que les postes publiés en latin (je suis classée dans deux sections), c'était pour faire des "humanités numériques" et de la remise à niveau en français en L1.
Je me suis demandé si ça valait tellement le coup, et je me suis rappelé ces six ans de thèse + deux de master à regarder d'éminents chercheurs se bouffer le nez, se tirer dans les pattes et se planter des couteaux dans le dos pour des questions d'ego (ça a fini par m'éclabousser d'ailleurs). J'ai vu que les chercheurs que je connaissais se plaignaient du niveau des étudiants qui s'inscrivent (de moins en moins) en archéologie romaine sans avoir jamais fait de latin, et de la fonte des effectifs qui menace les postes, et ne bougeaient pas le petit doigt quand je leur expliquais que ça allait empirer (c'était en pleine réforme du collège).
J'ai lâché l'affaire. Je cherche encore où est mon bonheur mais clairement pas là.
J'ai participé dans la foulée à un colloque à l'étranger (pour lequel j'ai dû suer sang et eau pour me faire dispenser de correction du brevet par le rectorat) puis donné une communication qui a ensuite été publiée. Donc deux communications en un an mais qui partaient pas mal de ma thèse quand même.
J'ai vu que si je voulais le faire correctement (i. e. afin d'espérer être recrutée plus tard) ça équivalait à assurer deux boulots à temps plein dont l'un n'était pas rémunéré, voire pour lequel je devrais raquer (pour le colloque à l'étranger, plus de six cent balles de ma poche, entre l'avion, l'hôtel et les frais d'inscription).
J'ai vu que les trois années suivantes aucun poste ne paraissait dans ma spécialité (un poste publié au bout de trois ans, à la Sorbonne, je n'avais rien publié depuis deux ans, je n'ai même pas essayé). Que les postes publiés en latin (je suis classée dans deux sections), c'était pour faire des "humanités numériques" et de la remise à niveau en français en L1.
Je me suis demandé si ça valait tellement le coup, et je me suis rappelé ces six ans de thèse + deux de master à regarder d'éminents chercheurs se bouffer le nez, se tirer dans les pattes et se planter des couteaux dans le dos pour des questions d'ego (ça a fini par m'éclabousser d'ailleurs). J'ai vu que les chercheurs que je connaissais se plaignaient du niveau des étudiants qui s'inscrivent (de moins en moins) en archéologie romaine sans avoir jamais fait de latin, et de la fonte des effectifs qui menace les postes, et ne bougeaient pas le petit doigt quand je leur expliquais que ça allait empirer (c'était en pleine réforme du collège).
J'ai lâché l'affaire. Je cherche encore où est mon bonheur mais clairement pas là.
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