Suicide de Christine Renon directrice d'école : des parents d'élèves interpellent le ministre sur les conditions de travail des directeurs.

Thalia de G a écrit:Il s'est passé tant de choses depuis que j'ai l'impression que cela fait une éternité.

Merci Ergo pour ton travail de veille.

Ergo a écrit:

Thalia de G a écrit:Il s'est passé tant de choses depuis que j'ai l'impression que cela fait une éternité.

Merci Ergo pour ton travail de veille.

C'est incroyable, n'est-ce pas, cette année 2019-2020 ? Et si encore on pouvait se dire que tout cela a permis que 2020-2021 aille mieux... Que de chemin à parcourir encore.

Ergo a écrit:Oui... des fois, j'ai des discussions avec mon ancienne directrice de thèse, et puis avec mon père retraité de l'EN -- et j'ai l'impression sûrement erronée qu'en fait, on régresse sur plein de choses depuis les années 70 (bon, sur d'autres, heureusement non mais quand même).

Une enquête récente[1] révélait que désormais 86% des enseignants n’avaient plus confiance dans le système. Jamais aucune enquête n’avait témoigné d’une telle perte de confiance.
La réalité crue d’un tel chiffre aura-t-elle cette fois-ci un impact ?
Ou faudra-t-il encore continuer à entendre, jour après jour, l'expression de la perte de confiance et même peut-être apprendre par un petit matin, à nouveau, le suicide d’une « directrice épuisée » ?

IEN courageux a écrit:Si nous voulons que l’école puisse assumer les missions qui lui sont confiées, il faut lui en donner les moyens. Les fantasmes technocratiques de rationalisation des organisations et du travail nous font croire qu’ils permettent de gagner en efficience tout en réduisant les moyens. La réalité est tout autre : celle d’une lente détérioration qui multiplie les risques psychosociaux pour les personnels et creuse les écarts pour les élèves. Alors évidemment, on peut toujours tenter de faire croire que l’échec des élèves viendrait des choix méthodologiques des enseignants pour leur apprendre à lire !

Le véritable courage politique n’est pas la réduction fiscale permanente et la diminution des dépenses de l’État mais la volonté de construire le consentement citoyen à l’impôt par la qualité des services publics et l’égalité qu’elle génère. Et que cette volonté vienne briser le scandale inégalitaire qui fait qu’aujourd’hui les territoires les plus pauvres sont ceux qui subissent le plus violemment le manque de moyens !
En résumé : si nous voulons une école capable de faire réussir tous ses élèves, il faut en assumer le coût.

Nous avons progressivement laissé se confondre la responsabilité des représentants de la nation à construire une politique éducative avec la volonté fluctuante des ministres à dicter les pratiques professionnelles au mépris de la reconnaissance de l’expertise des professeurs. Les finalités sont devenues confuses.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Ergo a écrit:Oui... des fois, j'ai des discussions avec mon ancienne directrice de thèse, et puis avec mon père retraité de l'EN -- et j'ai l'impression sûrement erronée qu'en fait, on régresse sur plein de choses depuis les années 70 (bon, sur d'autres, heureusement non mais quand même).

Pour ma part, si je compare l'atmosphère que j'ai connue en Lycée au début des années 80 et ce que je vois maintenant, je trouve une nette dégradation: les relations sont (re?)devenues plus autoritaires, plus verticales et certains profs sont traités comme on n'aurait pas osé à l'époque au point de vue des services et des conditions de travail… Pour ne rien dire des stagiaires…

Celadon a écrit:Un IEN courageux :
https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/230920/christine-renon-un-deja-mais-toujours-le-meme-epuisement

Une enquête récente[1] révélait que désormais 86% des enseignants n’avaient plus confiance dans le système. Jamais aucune enquête n’avait témoigné d’une telle perte de confiance.
La réalité crue d’un tel chiffre aura-t-elle cette fois-ci un impact ?
Ou faudra-t-il encore continuer à entendre, jour après jour, l'expression de la perte de confiance et même peut-être apprendre par un petit matin, à nouveau, le suicide d’une « directrice épuisée » ?

Ergo a écrit:Ah voilà, ça rejoint effectivement le genre de choses que disait mon père, qui était stupéfait de l'infantilisation et de ce côté vertical/autoritaire que tu décris.

Des fois je me demande comment on pourrait revenir en arrière.

Spoiler:

LE TRAVAIL AVEC ET POUR LES DIRECTEURS D’ÉCOLE SE POURSUIT /

Depuis la rentrée, plusieurs actions sont mises en place pour améliorer le quotidien des directeurs d’école. Elles seront complétées au fur et à mesure de l’avancée de l’agenda social, et des discussions engagées avec les partenaires sociaux : 

- une amélioration des outils, notamment l'application Onde, pour simplifier le service, limiter les sollicitations et permettre aux directeurs de gagner du temps par la dématérialisation de certaines procédures ;

- deux jours de formation minimum au cours de l'année ;

- des décharges ponctuelles complémentaires (en fonction des moyens de remplacement disponibles) ;

- l'expérimentation d'une nouvelle fonction de référent auprès du DASEN pour accompagner les directeurs d’école dans l'exercice de leurs missions ;

- plus d'autonomie dans la programmation et la mise en œuvre des 108 heures ;

- une meilleure visibilité sur le calendrier annuel des enquêtes nationales diffusé en début d'année scolaire, complété par les éventuelles demandes des académies et respectant des périodes sans enquête ;

- le versement durant l'automne d'une indemnité exceptionnelle de rentrée de 450€ ;

- un accompagnement administratif renforcé : - avec l'Agence nationale du Service civique, le nombre de jeunes en Service civique dans les écoles passe de 10 000 à 12 500 et - la poursuite de la mobilisation de la préprofessionnalisation en appui des écoles avec 900 nouveaux recrutements qui s'ajoutent aux 700 de l'année dernière.

Des groupes de travail thématiques (décharges des directeurs d’école, question des délégations de compétences, rémunération et avancement, questions de sécurité) continueront à se réunir dans les toutes prochaines semaines pour poursuivre cette démarche et finaliser des mesures qui pourraient entrer en vigueur en début d’année prochaine ou à la rentrée 2021.

Il s’agit donc d’un travail progressif, construit collectivement, afin de continuer à apporter des solutions aux difficultés rencontrées par les directeurs d’école.

Ergo a écrit:Ouais mais ça coûterait un pognon de dingue.

maikreeeesse a écrit:Ah tiens moi qui pensais faire venir un emploi civique pour m'aider. Que nenni, contrairement aux annonces, il ne peut effectuer  du secrétariat, aucune tâche administrative. Je pourrais toujours avoir une décharge exceptionnelle. Mais suis je bête, on a la pe d'ulis en arrêt depuis 1 semaine et pour 3 semaines, elle n'est pas remplacée car plus de TR. Mais je peux compter sur la simplification des tâches alors . Ah non, les élections des parents délégués à une liste ce n'est pas pour cette année non plus, contrairement aux annonces. A chaque question à notre IEN la réponse est "le non sens prévaut". Et les responsabilités ?