Homosexualité et enseignement catholique

Bonjour,

J'ai l'intention de m'inscrire à la prochaine session du concours pour enseigner dans le secondaire, mais j'hésite encore entre Capes et Cafep.
Le public a ses avantages, mais je redoute beaucoup de finir dans un établissement difficile et il y en a un paquet dans ma région.
Le privé m'attire donc un peu plus (même si je sais que tout n'est pas rose là-bas non plus), mais je crains que ma sexualité ne soit source de problèmes à cause de la mentalité catholique.
Certes, cela fait partie de ma vie privée et ce n'est pas écrit sur mon front. Mais que se passerait-il si mes futurs collègues venaient à le savoir d'une manière ou d'une autre ?
Pensez-vous qu'homosexualité et enseignement catho sont forcément incompatibles ?
Si vous exercez dans ce milieu, avez-vous déjà été rejeté à cause de cela ou avez-vous été témoin de situations conflictuelles avec des collègues ou des parents d'élèves ?

Merci d'avance pour vos retours d'expérience.

Je ne pense pas que le problème puisse venir des collègues. Il y en a très peu qui travaillent dans le privé par conviction religieuse. Et je ne pense pas non plus que l'on te pose la question lors de l'entretien pour le pré-accord collégial, cela n'a rien à voir avec le métier. J'ai des collègues homosexuels et lesbiennes et je n'ai jamais rien entendu concernant d'éventuels problèmes avec la hiérarchie.
Pour les parents c'est pareil (même si on n'est jamais à l'abri de rien): ce n'est pas la religion que recherchent les familles qui mettent leurs enfants dans le privé, pas la grande majorité en tout cas.

Jamais connu aucun problème.

Moi non plus !

Cela dépend des établissements, privé ou public tout pareil... Dans le mien (privé) il y a des hétéro, homo, lesbiennes (avec enfants même oulala, certains doivent s'arracher les cheveux haha) parmi les profs mais aussi le personnel administratif / encadrant et c'est très bien comme ça, tout le monde fait sa vie et se réjouit ensemble quand il y a des bonnes nouvelles. En fait, les seul(e)s à avoir posé pb ces dernières années, ce sont 2/3 ex-collègues un peu intégristes sur les bords et qui ont été écarté par tlm.
Dans l'autre étab de ma ville, il y a plus de gens style Manif pour tous, je ne sais pas ce que cela donne.

Je ne crois pas que la plupart des enseignants du privé y aille par vocation religieuse (ni la plupart des familles qui y mettent leurs enfants d'ailleurs). Ce qui est recherché correspond à ce que tu cites ; espoir de meilleur climat scolaire en tête (attention, les établissements privés en roue libre existent aussi). Du coup on retrouve grosso modo les mêmes gens dans le public et le privé. Donc il ne me semble pas qu'il y ait une difficulté particulière sur la question des discriminations liées à l'orientation sexuelle dans les établissements privés, mais peut-être que je me trompe.
Ce qui n'empêche pas de se renseigner sur la population de l'établissement avant d'y aller. Il y a quelques poches de cathos vraiment intégristes qui collent tous leurs enfants dans le même établissement. Mais on peut repérer ce genre de lieux si on se renseigne en amont.

Ma vie privée m'a posé des soucis dans un établissement catholique, ce que j'ai vécu relevait presque du harcèlement. Il faut dire que notre équipe de direction était composée de 4 intégristes. Ils ennuyaient de la même façon les collègues en union libre, les collègues divorcés... C'était il y a une grosse dizaine d'années.

En dehors de cette mésaventure, aucun soucis. La grande majorité des établissements catholiques sont très modérés désormais.

Après, il y a aussi quelques établissements privés non catholiques.

On ne connait pas la vie personnelle de tous nos collègues, donc bon...

En 1971, Gilles Servat chantait l'histoire d'une institutrice divorcée ...
https://www.youtube.com/watch?v=2aIe9D52AKc

Ça dépend, est-ce que pour être prof dans l'enseignement catholique il faut respecter le catéchisme de l'Église catholique ?

Église catholique a écrit:L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.

Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté.

Non, sinon ils auraient bien du mal à recruter
Autant pour les chefs d'établissement, ils peuvent faire la fine bouche, autant pour les profs ils n'ont rien à dire, tant qu'on ne manifeste pas ouvertement son hostilité envers la religion catholique. En plus, quand on est titulaire on est agent de l'Etat, recruté sur concours comme les professeurs du public.

Public ou privé, vous aurez affaire des idiots partout, sachez le, que vous soyez gay, black, juif, maghrébin etc etc mais les gens sont, j'ose l'espérer, aujourd'hui majoritairement intelligents - ce qui n'empêche pas un "collègue " de ne pas m'adresser la parole, donc soyez quand même blindé.

Vos réponses sont positives dans l'ensemble, c'est rassurant !
J'ai passé une partie de ma scolarité dans le privé (collège et lycée) et je n'ai jamais ressenti d'intolérance à ce sujet chez mes professeurs.
Mais bon, quand on voit la position officielle de l'Église (citée par ylm), y a de quoi se poser des questions...

scot69 a écrit:Ma vie privée m'a posé des soucis dans un établissement catholique, ce que j'ai vécu relevait presque du harcèlement. Il faut dire que notre équipe de direction était composée de 4 intégristes. Ils ennuyaient de la même façon les collègues en union libre, les collègues divorcés... C'était il y a une grosse dizaine d'années.

Désolé pour toi scot69, j'espère que la situation a fini par s'arranger. Comme quoi, tout dépend des établissements.
Je vois que nous sommes du même coin : est-ce que l'établissement en question était en région lyonnaise ?

Lord Steven a écrit:Public ou privé, vous aurez affaire des idiots partout, sachez le, que vous soyez gay, black, juif, maghrébin etc etc mais les gens sont, j'ose l'espérer, aujourd'hui majoritairement intelligents - ce qui n'empêche pas un "collègue " de ne pas m'adresser la parole, donc soyez quand même blindé.

C'est sûr, être blindé face aux idiots est essentiel. Mais si on peut éviter de se diriger volontairement vers des ambiances toxiques, c'est toujours mieux...

Les choses ne sont pas arrangées car j'ai eu mon concours cette année là et je suis parti en courant!

Dans l'académie de Lyon oui, à la limite de la Suisse! Mais c'était il y a une grosse dizaine d'années, ça a peut-être changé depuis.

Tu sais, on est souvent jugés par les catholiques (et j'en suis une, pratiquante, de surcroît) ; tu es jugé si tu es homosexuel,pour l'euthanasie, la PMA ou que tu as eu un enfant hors-mariage (ce qui est mon cas, d'ailleurs) alors suis ce que te dicte ta conscience et si l'enseignement privé est vraiment ta "voie" et fonce ; il n'auront heureusement aucun moyen de découvrir la vérité au sujet de ta sexualité qui, de toute façon, ne les regarde en rien, principes catholiques ou non.

J'ai déjà enseigné dans un lycée catholique lorsque j'étais contractuelle et c'est comme partout : il y aura toujours des personnes pour juger / condamner et assez désagréables et d'autres formidables que tu te plairas à fréquenter !

J'ai bossé quelques années dans le privé catholique et je n'ai jamais eu le moindre soucis. Tout le monde était au courant. Seulement un ou deux profs étaient catholiques pratiquants et même eux ne m'ont jamais fait sentir mal à l'aise.
La personne en charge de la pastorale avait même essayé de me caser avec son fils...

Je suis depuis toujours dans le privé sous-contrat (et donc catholique comme 95% des établissements). Tout le monde s'en f*** de la religion, il faut savoir que seuls 2% des parents y inscrivent leur progéniture pour des motifs religieux.
Aucune mention de la vie privée n'est faite que ce soit par la direction ou le rectorat (c'est totalement interdit d'ailleurs)! Donc aucun problème, ne t'inquiète pas.

Reste juste discret sur ta vie personnelle -comme tout le monde d'ailleurs- cela revient souvent en boomerang un moment ou à un autre si on en fait trop.

kaktus65 a écrit:Je suis depuis toujours dans le privé sous-contrat (et donc catholique comme 95% des établissements). Tout le monde s'en f*** de la religion, il faut savoir que seuls 2% des parents y inscrivent leur progéniture pour des motifs religieux.
Aucune mention de la vie privée n'est faite que ce soit par la direction ou le rectorat (c'est totalement interdit d'ailleurs)! Donc aucun problème, ne t'inquiète pas.

Reste juste discret sur ta vie personnelle -comme tout le monde d'ailleurs- cela revient souvent en boomerang un moment ou à un autre si on en fait trop.

Aucun problème pour moi, certains collègues le savent, qu'ils soient catholiques ou non, ils s'en foutent !

ylm a écrit:Ça dépend, est-ce que pour être prof dans l'enseignement catholique il faut respecter le catéchisme de l'Église catholique ?

Église catholique a écrit:L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.

Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté.

Je pense que la réponse est 'non', heureusement. La religion appartient à l'enfance de notre espèce.

Le Catéchisme de l'Eglise catholique n'est pas parole d'Evangile. Cet article, entre autres a essuyé les salves critiques de Golias pour n'en citer qu'un. Si cela se trouve, le rédacteur tripotait un petit garçon tout en écrivant, alors... camembert !

Bon, faut croire que je me suis fait des idées pour rien. Je suis content de voir que beaucoup d'entre vous n'ont jamais été ennuyés, ça me redonne espoir pour la suite

Oui, t'inquiète, on tend vers une parfaite indifférence!

Petit pois a écrit:En 1971, Gilles Servat chantait l'histoire d'une institutrice divorcée ...
https://www.youtube.com/watch?v=2aIe9D52AKc

Merci (la vache... je suis en train de me faire un cycle Gilles Servat... je connaissais quelques titres, mais pas tant que ça. Un peu HS mais je viens d'écouter celle-ci: https://www.youtube.com/watch?v=lDjzDIPppPw . Tellement d'actualité que ça fait peur).

Jezici a écrit:Bonjour,

J'ai l'intention de m'inscrire à la prochaine session du concours pour enseigner dans le secondaire, mais j'hésite encore entre Capes et Cafep.
Le public a ses avantages, mais je redoute beaucoup de finir dans un établissement difficile et il y en a un paquet dans ma région.
Le privé m'attire donc un peu plus (même si je sais que tout n'est pas rose là-bas non plus), mais je crains que ma sexualité ne soit source de problèmes à cause de la mentalité catholique.
Certes, cela fait partie de ma vie privée et ce n'est pas écrit sur mon front. Mais que se passerait-il si mes futurs collègues venaient à le savoir d'une manière ou d'une autre ?
Pensez-vous qu'homosexualité et enseignement catho sont forcément incompatibles ?
Si vous exercez dans ce milieu, avez-vous déjà été rejeté à cause de cela ou avez-vous été témoin de situations conflictuelles avec des collègues ou des parents d'élèves ?

Merci d'avance pour vos retours d'expérience.

rassure-toi ! nous avons des collègues homosexuels et ben.. rien !
Pour certains, on connait même les conjoints... et tout se passe bien !

Maintenant, tant que tu ne connais pas les gens, discrétion obligatoire, mais c'est valable pour tout !

Si problème il y a , ce n'est pas un problème d'enseignement privé ou public, catho ou pas...
Si problème il y a, c'est un problème de personne... et là, ma foi, des c***, il y en a partout, on ne peut rien y faire...