[Français 5e] Ecrire un poème sur un objet du quotidien : quelles contraintes pour la forme ?

Bonjour

Dans le cadre d'un chapitre sur la poésie des objets du quotidien, mes élèves doivent rédiger un poème sur un objet du quotidien. Pour la première étape, ils doivent choisir leur objet, évoquer les sentiments qu'ils y attachent et résumer ce qu'ils pensent dire (nous avons étudié le vocabulaire des sentiments en classe).

Seulement, pour la suite, je ne sais pas quelles contraintes leur donner concernant la forme de leur poème... je ne veux pas que la forme soit trop contraignante mais en même temps, je dois vérifier que les notions sont bien comprises.

Que donnez-vous comme contraintes ?

(Pour l'instant je pense à :
- intégrer une figure de style : comparaison, métaphore et personnification (nous travaillerons dessus en classe)
- un nombre de strophes minimum ?
- exiger des quatrains ?
- qu'exiger pour les rimes ? et pour le mètre des vers ?)

Bon week-end !

Salut,

la seule fois où j'ai demandé la rédaction d'un poème, je n'ai demandé aucune contrainte (mais les élèves pouvaient adopter une forme fixe s'ils le souhaitaient). Globalement, voilà ce dont je me souviens pour ceux, finalement assez nombreux, qui ont choisi de se fixer des règles :

- les élèves n'ont pas trop de souci à faire des rimes; idem pour les strophes, je pense qu'exiger des quatrains, si ça a été vu en cours, est tout à fait recevable ;
- ils ont beaucoup de difficultés, en revanche, à se plier au mètre : même chez les meilleurs, quand ils veulent adopter un mètre régulier, j'ai toujours au moins deux ou trois vers faux ;
- je ne le demandais pas mais beaucoup d'élèves ont écrit des images assez spontanément ; si tu as vu les figures en cours, en exiger une me semble jouable.

Je précise que mes élèves étaient des quatrièmes de REP très faibles et globalement très éloignés de la culture.

Merci Austrucheerrante pour ton avis !

Ce sont des 5e rep+ (milieu culturel très défavorisé).
Je pense que je vais les laisser faire des vers libres, ça me paraît compliquer d'exiger cela effectivement, avec nombre de strophes et types de strophes imposés, rimes et figures de style.

En 5e, je leur fais faire un acrostiche, avec interdiction d'utiliser le nom de l'objet dans le poème : le poème doit être un peu comme une énigme, et l'acrostiche donne en quelque sorte la solution.
J'impose un mètre fixe ( ils ont le choix entre octo, décasyllabe ou alexandrin) mais je travaille avec eux sur la façon de faire tomber "juste" un vers (jouer sur l'ordre des mots / e muets ou non ; ajouter des petits mots, etc.).

Cette année je vais demander aux élèves de 5e d'écrire un calligramme sur un objet de leur quotidien qu'ils auront pris en photo chez eux (et reproduisant donc le dit objet). Comme toi j'attends d'eux qu'ils placent une figure de style dans leur poème mais en revanche je ne les oblige pas à faire des rimes. Les consignes devraient leur parler car les poèmes "La cravate" et "La montre" d'Apollinaire auront été étudiés en classe avant la rédaction. Je ne sais pas encore si je vais leur imposer un type de vers.

henriette a écrit:J'impose un mètre fixe ( ils ont le choix entre octo, décasyllabe ou alexandrin) mais je travaille avec eux sur la façon de faire tomber "juste" un vers (jouer sur l'ordre des mots / e muets ou non ; ajouter des petits mots, etc.).

Je trouve ce travail très important, parce qu'ils ne le font pas. Une fois écrite, la phrase est définitive. Montrer de quelle manière on peut modifier une première phrase, et la modifier encore et encore, avant d'obtenir le meilleur résultat, est une étape indispensable. Outre l'adjonction de mots, je leur montre aussi qu'on peut chercher des synonymes, remplacer un mot par un autre plus précis (arbre --> chêne, frêne, peuplier...) ou par une périphrase, ou modifier la place d'un mot dans la phrase. Pour l'instant je n'ai pas fait ce travail en vue d'écrire un quatrain, mais pour réaliser des assonances et des allitérations. On se donnait pour objectif de saturer au maximum la phrase (là aussi, tendance à s'arrêter dès qu'il y a trois ou quatre répétitions).

Oui, je trouve aussi ce travail tout à fait capital, et pas que pour l'écriture poétique : pour avoir le goût de reprendre, de chercher mieux, et ne pas avoir peur de remettre tout "par terre" : beaucoup d'élèves sont comme figés face au 1er jet, ont comme peur de casser, et préfère laisser en l'état plutôt que de risquer que ce soit moins bien et qu'il faille recommencer.

Pour ce travail, vous partez de vers construits individuellement par les élèves ou vous faites d'abord des exercices communs ?

Je commence par des exercices (il y en a dans le TDL qui fonctionnent bien).
Je donne aussi de vrais vers que j'ai rendus bancals en midifiant un mot, en ajoutant ou supprimant quelsue chose, de façon à trouver sur quoi on peut agir pour les corriger.
Puis en effet, on travaille sur leurs écrits.