- InvitéInvité
Le classement de Shanghaï des universités, dont la dernière édition est rendue publique jeudi 15 août, et les politiques d’excellence qui soutiennent cette compétition entre établissements ont accentué la polarisation de l’enseignement supérieur français, c’est-à-dire la logique de distinction de quelques établissements au détriment des autres.
Ces « champions » sont aussi ceux qui accueillent la population étudiante la plus favorisée socialement. C’est ce qu’explique Hugo Harari-Kermadec, maître de conférences en économie à l’Ecole normale supérieure (ENS) Paris-Saclay et spécialiste de l’enseignement supérieur. Il est l’auteur du livre Ce que Shanghaï a fait à l’université française, qui paraîtra en octobre aux éditions Le Bord de l’eau.
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- e-WandererGrand sage
Ce qui est assez rigolo, c'est que le classement de Shanghaï continue de classer l'ENS Paris à part, alors que cet établissement fait maintenant partie de l'université PSL (Paris Sciences et Lettres).
Pour le reste, rien de nouveau : ces regroupements d'universités à marche forcée et ce financement de la recherche à deux vitesses était au principe même de la réforme Pécresse, poursuivie par Fioraso et tous ceux qui ont suivi. 6 mois de grève et de blocages n'ont servi à rien, c'est de toute façon une lame de fond qui touche tous les pays.
Paradoxalement, il n'est pas forcément plus confortable de faire partie d'un de ces gros mammouths d'excellence : monter un dossier IDEX d'établissement pompe une énergie collective assez dingue, et ensuite le financement se fait encore sur le mode des appels à projets, qui eux aussi sont particulièrement chronophages et sans garantie de résultat.
On se dit parfois que c'est peut-être mieux pour faire de la recherche d'être dans une petite fac de seconde zone, où on est sûr de ne pas avoir de sous pour organiser des colloques, pour aller faire le zouave aux Etats-Unis et où on n'aura pas l'appui d'ingénieurs de recherche pour monter des sites internet à la mode mais où on bénéficie d'une tranquillité relative pour faire de la recherche à l'ancienne : lire des livres et des articles, produire de belles études philologiques solides au rythme qu'on souhaite… Les problématiques sont sans doute différentes dans les disciplines qui nécessitent de gros moyens (biologie, médecine, physique, chimie…) mais en maths ou en lettres, ça se discute vraiment.
Pour le reste, rien de nouveau : ces regroupements d'universités à marche forcée et ce financement de la recherche à deux vitesses était au principe même de la réforme Pécresse, poursuivie par Fioraso et tous ceux qui ont suivi. 6 mois de grève et de blocages n'ont servi à rien, c'est de toute façon une lame de fond qui touche tous les pays.
Paradoxalement, il n'est pas forcément plus confortable de faire partie d'un de ces gros mammouths d'excellence : monter un dossier IDEX d'établissement pompe une énergie collective assez dingue, et ensuite le financement se fait encore sur le mode des appels à projets, qui eux aussi sont particulièrement chronophages et sans garantie de résultat.
On se dit parfois que c'est peut-être mieux pour faire de la recherche d'être dans une petite fac de seconde zone, où on est sûr de ne pas avoir de sous pour organiser des colloques, pour aller faire le zouave aux Etats-Unis et où on n'aura pas l'appui d'ingénieurs de recherche pour monter des sites internet à la mode mais où on bénéficie d'une tranquillité relative pour faire de la recherche à l'ancienne : lire des livres et des articles, produire de belles études philologiques solides au rythme qu'on souhaite… Les problématiques sont sans doute différentes dans les disciplines qui nécessitent de gros moyens (biologie, médecine, physique, chimie…) mais en maths ou en lettres, ça se discute vraiment.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
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