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- Manu7Expert spécialisé
Oui, je suis d'accord avec toi Bouboule, le CAPES de P-C est assez compliqué, j'ai un ami ex-ingénieur qui s'est reconverti prof de P-C et il a enchaîné CAPES agrégation, il a bossé pendant 3-4 ans comme un malade et il avait commencé avant de démissionné. Il savait très bien où il allait.
Par contre, en math, actuellement, c'est relativement facile d'obtenir le CAPES et en attendant c'est encore plus facile d'obtenir un poste contractuel.
Par contre, en math, actuellement, c'est relativement facile d'obtenir le CAPES et en attendant c'est encore plus facile d'obtenir un poste contractuel.
- MathadorEmpereur
Au passage, le statut des certifiés autorise l'ouverture de CAPES et CAPET externes spéciaux.Bouboule a écrit:(certains docteurs en chimie ont tellement de mal à décrocher le capes qu'on leur a créé une agreg réservée afin de ne pas trop dévaloriser leur doctorat).
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- roxanneOracle
Tout à fait .J'ai lu dernièrement un bouquin sur les "bullshit jobs" à ce sujet. L'auteur expliquait d'ailleurs que ça expliquait la dureté" qu'on pouvait avoir à propos des enseignants (ente autres) qu(en fait on jalousait d'avoir un métier qui faisait sens (en gros)L'article est pas mal, honnête avec les parcours et les personnalités de chacun. Et je comprends l'idée de donner un sens à sa vie en enseignant (ou en soignant, défendant).Jenny a écrit:Je comprends l'idée.
Parfois, on exerce des métiers qui n'ont pas beaucoup de sens... et on cherche autre chose quand on se reconvertit.
- ZagaraGuide spirituel
Je me posais une question.
J'ai vu des articles équivalents à celui-ci dans 2 autres journaux (même angle, mais pas même auteur ni contenu).
Cela signifie que 3 rédactions ont fait un appel à pige en demandant "trouvez-nous des reconversions atypiques, des gens qui ont divisé leur salaire par 3 pour devenir prof".
Du coup je me demande : quelles sont les motivations qui ont poussé plusieurs rédactions à vouloir exactement cet article-ci ? Alors que ce n'est pas représentatif des recrutements du MEN (toute petite minorité) et que je ne sais pas si c'est significatif d'un mouvement plus profond (c'est pas en mettant 4 micros à la queueleuleu qu'on prouve que c'est un fait digne d'être rapporté dans un journal national : il aurait fallu comparer ces témoignages avec des statistiques, des données, bref faire un travail de journaliste et pas de porte-micro).
Hypothèses :
1. C'est un marronnier de rentrée, ces articles ressortent tous les ans (pas vérifié)
2. Ces articles font partie de la grande famille des articles "les millenials sont dépressifs au travail, ils veulent du sens" (insérez ici : témoignage d'un trader parti élever des escargots en Ardèche ; d'une DRH reconvertie en fabricante de fromages au lait d'alpagas, etc.) -> angle très classique qui ressort régulièrement
3. Biais exotique : les médias adorent ce qui n'est pas représentatif, l'étonnant, sous-catégorie du sensationnel. Un fait mérite d'être rapporté parce qu'il est chelou, unique, bizarre. Ces articles seraient alors à mettre dans la même catégorie que les "ivre, il mange sa voiture et conduit son chien" ; ou "un mammouth retrouvé congelé dans les catacombes de Paris". Parce qu'un cadre-sup qui divise son salaire par 3 pour aller encadrer des gamins, c'est tout aussi improbable et étonnant pour le lecteur moyen.
4. (hypothèse conspi) Ces articles sont là pour signifier au lectorat qu'être prof, c'est pas un métier mais une PÂSSÎÔN, c'est du social, c'est comme partir vacciner des bébés en Afrique. Cela participe à l'ambiance nécessaire au plan de comm du gouvernement : regardez on leur file des thunes alors qu'ils bossent par passion, on est trop gentils.
Perso je penche pour 2+3.
J'ai vu des articles équivalents à celui-ci dans 2 autres journaux (même angle, mais pas même auteur ni contenu).
Cela signifie que 3 rédactions ont fait un appel à pige en demandant "trouvez-nous des reconversions atypiques, des gens qui ont divisé leur salaire par 3 pour devenir prof".
Du coup je me demande : quelles sont les motivations qui ont poussé plusieurs rédactions à vouloir exactement cet article-ci ? Alors que ce n'est pas représentatif des recrutements du MEN (toute petite minorité) et que je ne sais pas si c'est significatif d'un mouvement plus profond (c'est pas en mettant 4 micros à la queueleuleu qu'on prouve que c'est un fait digne d'être rapporté dans un journal national : il aurait fallu comparer ces témoignages avec des statistiques, des données, bref faire un travail de journaliste et pas de porte-micro).
Hypothèses :
1. C'est un marronnier de rentrée, ces articles ressortent tous les ans (pas vérifié)
2. Ces articles font partie de la grande famille des articles "les millenials sont dépressifs au travail, ils veulent du sens" (insérez ici : témoignage d'un trader parti élever des escargots en Ardèche ; d'une DRH reconvertie en fabricante de fromages au lait d'alpagas, etc.) -> angle très classique qui ressort régulièrement
3. Biais exotique : les médias adorent ce qui n'est pas représentatif, l'étonnant, sous-catégorie du sensationnel. Un fait mérite d'être rapporté parce qu'il est chelou, unique, bizarre. Ces articles seraient alors à mettre dans la même catégorie que les "ivre, il mange sa voiture et conduit son chien" ; ou "un mammouth retrouvé congelé dans les catacombes de Paris". Parce qu'un cadre-sup qui divise son salaire par 3 pour aller encadrer des gamins, c'est tout aussi improbable et étonnant pour le lecteur moyen.
4. (hypothèse conspi) Ces articles sont là pour signifier au lectorat qu'être prof, c'est pas un métier mais une PÂSSÎÔN, c'est du social, c'est comme partir vacciner des bébés en Afrique. Cela participe à l'ambiance nécessaire au plan de comm du gouvernement : regardez on leur file des thunes alors qu'ils bossent par passion, on est trop gentils.
Perso je penche pour 2+3.
- KimberliteExpert
Doit y avoir moyen de vérifier ça...
Déjà, un tour sur Google https://tinyurl.com/y3yl2oa8
Oh la vache... j'essaie de résister, mais je vois des titres et résumés qui font bien peur...
Ah, les suisses sont gâtés aussi, ça promet: https://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Les-etudiants-decideront-ce-qu-ils-veulent-apprendre-24894482
Oh, ben par contre Paris Match... https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Profs-en-premiere-ligne-enseigner-est-il-encore-possible-1631116
Déjà, un tour sur Google https://tinyurl.com/y3yl2oa8
Oh la vache... j'essaie de résister, mais je vois des titres et résumés qui font bien peur...
Ah, les suisses sont gâtés aussi, ça promet: https://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Les-etudiants-decideront-ce-qu-ils-veulent-apprendre-24894482
Oh, ben par contre Paris Match... https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Profs-en-premiere-ligne-enseigner-est-il-encore-possible-1631116
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- Spoiler:
- RGDNiveau 3
Zagara a écrit:
Du coup je me demande : quelles sont les motivations qui ont poussé plusieurs rédactions à vouloir exactement cet article-ci ? Alors que ce n'est pas représentatif des recrutements du MEN (toute petite minorité) et que je ne sais pas si c'est significatif d'un mouvement plus profond (c'est pas en mettant 4 micros à la queueleuleu qu'on prouve que c'est un fait digne d'être rapporté dans un journal national : il aurait fallu comparer ces témoignages avec des statistiques, des données, bref faire un travail de journaliste et pas de porte-micro).
La critique n'est pas justifiée. La journaliste a également publié un autre article qui donne quelques stats sur ce phénomène. https://www.liberation.fr/france/2019/08/29/prof-une-deuxieme-vie_1748170
- CathEnchanteur
Vendredi matin en allant à la pré-rentrée, j'entends sur france info l'annonce d'un reportage pour ces nouveaux enseignants, ceux pour qui l'enseignement est une reconversion : "Et Machin, qui a quitté son travail de ... et qui ne regrette rien".
On est vendredi, il est 8h55, la pré-rentrée n'a même pas encore commencé, heureusement qu'il ne regrette rien !
On est vendredi, il est 8h55, la pré-rentrée n'a même pas encore commencé, heureusement qu'il ne regrette rien !
- BalthazaardVénérable
Zagara a écrit:Je me posais une question.
J'ai vu des articles équivalents à celui-ci dans 2 autres journaux (même angle, mais pas même auteur ni contenu).
Cela signifie que 3 rédactions ont fait un appel à pige en demandant "trouvez-nous des reconversions atypiques, des gens qui ont divisé leur salaire par 3 pour devenir prof".
Du coup je me demande : quelles sont les motivations qui ont poussé plusieurs rédactions à vouloir exactement cet article-ci ? Alors que ce n'est pas représentatif des recrutements du MEN (toute petite minorité) et que je ne sais pas si c'est significatif d'un mouvement plus profond (c'est pas en mettant 4 micros à la queueleuleu qu'on prouve que c'est un fait digne d'être rapporté dans un journal national : il aurait fallu comparer ces témoignages avec des statistiques, des données, bref faire un travail de journaliste et pas de porte-micro).
Hypothèses :
1. C'est un marronnier de rentrée, ces articles ressortent tous les ans (pas vérifié)
2. Ces articles font partie de la grande famille des articles "les millenials sont dépressifs au travail, ils veulent du sens" (insérez ici : témoignage d'un trader parti élever des escargots en Ardèche ; d'une DRH reconvertie en fabricante de fromages au lait d'alpagas, etc.) -> angle très classique qui ressort régulièrement
3. Biais exotique : les médias adorent ce qui n'est pas représentatif, l'étonnant, sous-catégorie du sensationnel. Un fait mérite d'être rapporté parce qu'il est chelou, unique, bizarre. Ces articles seraient alors à mettre dans la même catégorie que les "ivre, il mange sa voiture et conduit son chien" ; ou "un mammouth retrouvé congelé dans les catacombes de Paris". Parce qu'un cadre-sup qui divise son salaire par 3 pour aller encadrer des gamins, c'est tout aussi improbable et étonnant pour le lecteur moyen.
4. (hypothèse conspi) Ces articles sont là pour signifier au lectorat qu'être prof, c'est pas un métier mais une PÂSSÎÔN, c'est du social, c'est comme partir vacciner des bébés en Afrique. Cela participe à l'ambiance nécessaire au plan de comm du gouvernement : regardez on leur file des thunes alors qu'ils bossent par passion, on est trop gentils.
Perso je penche pour 2+3.
Pas mal analysé je trouve...et puis même si on crache sur les profs l'idée véhiculée par le 4 est répandue.
Plus généralement pourquoi lit-on un article de société? Pour s'informer dans 10% des cas peut-être et pour conforter ses idées dans les 90% qui restent...je lis rarement le point ou le figaro sur ces sujets-là.
Beaucoup nous voient d'un mauvais œil car nous ne correspondons pas à l'image qu'ils se font du métier. Nous devrions être comme le 4!!! mais nous ne le sommes pas. René Haby avait dit un jour qu'un des problèmes était que la France avait 40 millions d'experts en éducation...l'article donne une image qui va dans le sens de ce que les gens croient. Bien joué!!!
- ZagaraGuide spirituel
J'adore lire le Figaro, je le fais tous les jours parce qu'il me sert de sonde pour évaluer ce que pensent les gens de droite. J'aborde le Figaro en entomologue.
Par contre le point et valeurs actuelles, j'ai essayé mais je n'ai pas réussi, c'est trop hardcore.
Par contre le point et valeurs actuelles, j'ai essayé mais je n'ai pas réussi, c'est trop hardcore.
- BalthazaardVénérable
Cath a écrit:Vendredi matin en allant à la pré-rentrée, j'entends sur france info l'annonce d'un reportage pour ces nouveaux enseignants, ceux pour qui l'enseignement est une reconversion : "Et Machin, qui a quitté son travail de ... et qui ne regrette rien".
On est vendredi, il est 8h55, la pré-rentrée n'a même pas encore commencé, heureusement qu'il ne regrette rien !
Nous avons eu un ingénieur, parait-il, contractuel je pense (encore mieux question salaire...) il a tenu trois semaines...dans le bahut de mon épouse, un qui a accepté 23 heures (Il clamait haut et fort que comme il faisait des semaines de 193 heures dans le privé...il allait faire la leçon à ces feignants de profs) il a tenu guère plus longtemps. J'aimerais voir un article sur ce cas-là....
- BalthazaardVénérable
Zagara a écrit:J'adore lire le Figaro, je le fais tous les jours parce qu'il me sert de sonde pour évaluer ce que pensent les gens de droite. J'aborde le Figaro en entomologue.
Par contre le point et valeurs actuelles, j'ai essayé mais je n'ai pas réussi, c'est trop hardcore.
Entomologie, exoethnologie, psychiatrie...cela couvre pas mal de domaines, on peut ajouter un part de sadomasochisme et de mortification.
- pseudo-intelloSage
Zagara a écrit:Je me posais une question.
J'ai vu des articles équivalents à celui-ci dans 2 autres journaux (même angle, mais pas même auteur ni contenu).
Cela signifie que 3 rédactions ont fait un appel à pige en demandant "trouvez-nous des reconversions atypiques, des gens qui ont divisé leur salaire par 3 pour devenir prof".
Du coup je me demande : quelles sont les motivations qui ont poussé plusieurs rédactions à vouloir exactement cet article-ci ? Alors que ce n'est pas représentatif des recrutements du MEN (toute petite minorité) et que je ne sais pas si c'est significatif d'un mouvement plus profond (c'est pas en mettant 4 micros à la queueleuleu qu'on prouve que c'est un fait digne d'être rapporté dans un journal national : il aurait fallu comparer ces témoignages avec des statistiques, des données, bref faire un travail de journaliste et pas de porte-micro).
Hypothèses :
1. C'est un marronnier de rentrée, ces articles ressortent tous les ans (pas vérifié)
2. Ces articles font partie de la grande famille des articles "les millenials sont dépressifs au travail, ils veulent du sens" (insérez ici : témoignage d'un trader parti élever des escargots en Ardèche ; d'une DRH reconvertie en fabricante de fromages au lait d'alpagas, etc.) -> angle très classique qui ressort régulièrement
3. Biais exotique : les médias adorent ce qui n'est pas représentatif, l'étonnant, sous-catégorie du sensationnel. Un fait mérite d'être rapporté parce qu'il est chelou, unique, bizarre. Ces articles seraient alors à mettre dans la même catégorie que les "ivre, il mange sa voiture et conduit son chien" ; ou "un mammouth retrouvé congelé dans les catacombes de Paris". Parce qu'un cadre-sup qui divise son salaire par 3 pour aller encadrer des gamins, c'est tout aussi improbable et étonnant pour le lecteur moyen.
4. (hypothèse conspi) Ces articles sont là pour signifier au lectorat qu'être prof, c'est pas un métier mais une PÂSSÎÔN, c'est du social, c'est comme partir vacciner des bébés en Afrique. Cela participe à l'ambiance nécessaire au plan de comm du gouvernement : regardez on leur file des thunes alors qu'ils bossent par passion, on est trop gentils.
Perso je penche pour 2+3.
Réponse 2 et 4, avec un poil de 1, et du "c'est la rentrée, on va causer d'école, et comme le monde est dur, on va essayer de s'approcher du conte de fée, c'est ce que les gens veulen".
Je lisais un article sur le retour du happy end en littérature, il y a peu. J’ai constaté aussi un pic de feel-good books qui apportent du réconfort et de la guimauve au détriment de toute valeur littéraire.
On veut parler d'évole, on veut en parler positivement. Du sens, de l'envie de transmettre, de l'attachement aux élèves, du plusbeaumétierdumonde que parfois c'est difficile mais que ça en vaut la peine.
- AnaxagoreGuide spirituel
Balthazaard a écrit:Cath a écrit:Vendredi matin en allant à la pré-rentrée, j'entends sur france info l'annonce d'un reportage pour ces nouveaux enseignants, ceux pour qui l'enseignement est une reconversion : "Et Machin, qui a quitté son travail de ... et qui ne regrette rien".
On est vendredi, il est 8h55, la pré-rentrée n'a même pas encore commencé, heureusement qu'il ne regrette rien !
Nous avons eu un ingénieur, parait-il, contractuel je pense (encore mieux question salaire...) il a tenu trois semaines...dans le bahut de mon épouse, un qui a accepté 23 heures (Il clamait haut et fort que comme il faisait des semaines de 193 heures dans le privé...il allait faire la leçon à ces feignants de profs) il a tenu guère plus longtemps. J'aimerais voir un article sur ce cas-là....
Oui c'est assez drôle lorsqu'on les croise avec de belles valoches sous les yeux quelques semaines après leur arrivée en majesté...
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- SphinxProphète
L'hypothèse 4 ne semble pas coller avec l'article des Échos cité par Lisa81 en page précédente, article qui aborde la question de façon plus réaliste : baisse de salaire, classes difficiles à gérer, fatigue inhérente au métier, nouveaux entrants qui trouvent les "vieux" profs à la fois investis dans leur travail et fatigués et en colère contre leurs conditions de travail, désillusion sur la quantité de travail, etc. Même si une fois de plus c'est juste cinq témoignages entrecroisés pour donner l'impression d'en avoir plus, et même si l'article se termine par une conclusion licornes et sucre candi qui semble un peu forcée puisque deux sur cinq abandonnent.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- SimeonNiveau 10
Zagara a écrit:Je me posais une question.
J'ai vu des articles équivalents à celui-ci dans 2 autres journaux (même angle, mais pas même auteur ni contenu).
Cela signifie que 3 rédactions ont fait un appel à pige en demandant "trouvez-nous des reconversions atypiques, des gens qui ont divisé leur salaire par 3 pour devenir prof".
Du coup je me demande : quelles sont les motivations qui ont poussé plusieurs rédactions à vouloir exactement cet article-ci ? Alors que ce n'est pas représentatif des recrutements du MEN (toute petite minorité) et que je ne sais pas si c'est significatif d'un mouvement plus profond (c'est pas en mettant 4 micros à la queueleuleu qu'on prouve que c'est un fait digne d'être rapporté dans un journal national : il aurait fallu comparer ces témoignages avec des statistiques, des données, bref faire un travail de journaliste et pas de porte-micro).
Hypothèses :
1. C'est un marronnier de rentrée, ces articles ressortent tous les ans (pas vérifié)
2. Ces articles font partie de la grande famille des articles "les millenials sont dépressifs au travail, ils veulent du sens" (insérez ici : témoignage d'un trader parti élever des escargots en Ardèche ; d'une DRH reconvertie en fabricante de fromages au lait d'alpagas, etc.) -> angle très classique qui ressort régulièrement
3. Biais exotique : les médias adorent ce qui n'est pas représentatif, l'étonnant, sous-catégorie du sensationnel. Un fait mérite d'être rapporté parce qu'il est chelou, unique, bizarre. Ces articles seraient alors à mettre dans la même catégorie que les "ivre, il mange sa voiture et conduit son chien" ; ou "un mammouth retrouvé congelé dans les catacombes de Paris". Parce qu'un cadre-sup qui divise son salaire par 3 pour aller encadrer des gamins, c'est tout aussi improbable et étonnant pour le lecteur moyen.
4. (hypothèse conspi) Ces articles sont là pour signifier au lectorat qu'être prof, c'est pas un métier mais une PÂSSÎÔN, c'est du social, c'est comme partir vacciner des bébés en Afrique. Cela participe à l'ambiance nécessaire au plan de comm du gouvernement : regardez on leur file des thunes alors qu'ils bossent par passion, on est trop gentils.
Perso je penche pour 2+3.
5. On forme énormément de journalistes alors qu'il y a peu de demande (et encore moins de postes bien payées ou avec un statut correct). Beaucoup de journalistes quittent ou souhaitent quitter leur précarité instable pour rejoindre la précarité stable de l'EN (avec l'idée de plus de tps libre aussi). C'est donc une forme de proximité qui génère ces articles.
(dans l'article cité, le community manager travaille pour des journaux par exemple)
- pseudo-intelloSage
Sphinx, je pense que c'est parce qu'on atteint les limites de l'exercice.
Il y a 10 ans, avant le gel du point d'indice, la carence et les compétences, (et tout le reste), la charge de travail était moindre et le pouvoir d'achat plus élevé. Oh, nous n'étions pas riches, et pas spécialement désœuvrés non plus, mais par rapport à aujourd’hui, ça allait.
En 2019, même les candidats à témoigner les plus optimistes sont devenus plus modérés. Voire très modérés. Et certains, tout en sachant qu'ils n'étaient pas les candidats demandés par l'article, en ont peut-être eu le cœur assez gros pour envoyer un mail tout de même.
Il y a 10 ans, avant le gel du point d'indice, la carence et les compétences, (et tout le reste), la charge de travail était moindre et le pouvoir d'achat plus élevé. Oh, nous n'étions pas riches, et pas spécialement désœuvrés non plus, mais par rapport à aujourd’hui, ça allait.
En 2019, même les candidats à témoigner les plus optimistes sont devenus plus modérés. Voire très modérés. Et certains, tout en sachant qu'ils n'étaient pas les candidats demandés par l'article, en ont peut-être eu le cœur assez gros pour envoyer un mail tout de même.
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- ZagaraGuide spirituel
Sphinx a écrit:L'hypothèse 4 ne semble pas coller avec l'article des Échos cité par Lisa81 en page précédente, article qui aborde la question de façon plus réaliste : baisse de salaire, classes difficiles à gérer, fatigue inhérente au métier, nouveaux entrants qui trouvent les "vieux" profs à la fois investis dans leur travail et fatigués et en colère contre leurs conditions de travail, désillusion sur la quantité de travail, etc. Même si une fois de plus c'est juste cinq témoignages entrecroisés pour donner l'impression d'en avoir plus, et même si l'article se termine par une conclusion licornes et sucre candi qui semble un peu forcée puisque deux sur cinq abandonnent.
Je ne défends pas l'hypo un peu conspi, mais je crois que tu opposes deux registres de vérité qui sont très différents. L'article des Echos rapporte une forme de réalité statistique, concrète, qu'on pourrait qualifier de pertinente pour l'action publique et la compréhension du monde social.
Les articles sur la PASSION des (re)convertis en appellent à l'imaginaire construit du métier d'enseignant. Ce n'est pas le réel qui est mobilisé mais la légion de représentations que tout le monde a dans la tête, formées par le dialogue public et l'expérience personnelle. C'est ce que Bourdieu appelait "être parlé par la langue au lieu de la parler", toute cette doxa qu'on crache d'un seul souffle, en mode automatique. Un bel exemple pour notre métier est l'expression "leplusbeaumétierdumonde". En géopolitique, mon préféré est, en un seul mot, "laFrancepaysdesdroitsdelhommepuissancenucléaireetmembrepermanentduconseildesécurité".
Ce n'est pas un registre de vérité inférieur au premier ; la réalité est tout autant le produit de nos catégories et représentations collectives que celui de faits quantifiables. On pourrait dire que l'un forme la réalité quantifiable et l'autre la réalité inquantifiable ; d'ailleurs l'action publique prend en compte les 2 versants (par exemple : les cambriolages sont en baisse constante, mais la peur du cambriolage est en hausse ; en passant des lois sécuritaires, les politiques agissent donc contre des cambriolages qui statistiquement n'existent pas, mais qui font tout de même partie de la réalité perçue, et donc vécue, des populations).
Bref, on peut très bien écrire un article qui invoque toutes les représentations qui gravitent autour du métier d'enseignant, en les illustrant par quelques témoignages. Ce processus peut être inconscient (le journaliste part des clichés et cherche à les confirmer dans le réel ; attitude ultra-classique du journalisme. C'est le fameux angle : "ya une manifestation, donc tu me trouves des black blocks Coco, yen a toujours") ; ou bien il peut être conscient, s'il a pour objectif de flatter son lectorat dans le sens de ce qu'il croit déjà (c'est la définition cynique de "ligne éditoriale" : faire des articles qui correspondent aux attentes supposées des gens qui achètent le journal).
- SphinxProphète
Je n'oppose rien du tout, je dis que s'il y avait une espèce de consigne cachée "azy faites-moi des articles dans tous les journaux sur les enseignants pour montrer que c'est trop des nantis", les Échos, journal pas franchement gauchiste, auraient fait un article pour montrer que c'est trop des nantis. J'ai bien compris que ce n'était pas ton hypothèse de préférence.
J'ai un petit cousin pigiste depuis deux ans et frais émoulu d'école de journalisme et sa petite sœur qui est en pleines études de journalisme et enchaîne les stages dans différents canards d'importance régionale. Je sais parfaitement à quoi ressemble le job et surtout je suis très consciente que beaucoup des journalistes à qui on confie ce genre d'article ne sont pas des grands reporters mais des gamins dont un certain nombre, surtout l'été, n'ont pas terminé leurs études et appliquent les consignes reçues à l'école (le book, ça compte pour la validation, et pour trouver du boulot après).
J'ai un petit cousin pigiste depuis deux ans et frais émoulu d'école de journalisme et sa petite sœur qui est en pleines études de journalisme et enchaîne les stages dans différents canards d'importance régionale. Je sais parfaitement à quoi ressemble le job et surtout je suis très consciente que beaucoup des journalistes à qui on confie ce genre d'article ne sont pas des grands reporters mais des gamins dont un certain nombre, surtout l'été, n'ont pas terminé leurs études et appliquent les consignes reçues à l'école (le book, ça compte pour la validation, et pour trouver du boulot après).
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- roxanneOracle
Ah ben, si ce n'est que ça, écoute Eric Brunet sur RMC. Ca me donnerait presque envie de devenir communiste, c'est dire..Zagara a écrit:J'adore lire le Figaro, je le fais tous les jours parce qu'il me sert de sonde pour évaluer ce que pensent les gens de droite. J'aborde le Figaro en entomologue.
Par contre le point et valeurs actuelles, j'ai essayé mais je n'ai pas réussi, c'est trop hardcore.
- InvitéInvité
«Pourquoi je suis devenu prof ? C’est la grande question ! J’avais déjà expérimenté pas mal de choses. J’ai commencé comme salarié dans les relations presse. J’aimais le contact avec les gens, mais j’avais parfois du mal à trouver du sens à ce que je faisais. J’ai quitté ce poste pour travailler en indépendant, comme community manager, notamment pour le magazine So Foot. J’animais les réseaux sociaux, les relations avec les lecteurs. J’aimais beaucoup, je m’épanouissais, mais c’était très exigeant en termes de disponibilité. Je travaillais tard, les soirs de matchs, les week-ends. J’étais obligé de prendre mon ordinateur en soirée chez des amis, je ne pouvais pas décrocher. Pour la vie de famille, ce n’est pas simple. J’ai une petite fille, je voulais plus de temps pour en profiter.
lien
- DerborenceModérateur
Sujets fusionnés.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- zigmag17Guide spirituel
Merci Will.T pour le lien
Et remercions Marie Piquemal!
Et remercions Marie Piquemal!
- BalthazaardVénérable
roxanne a écrit:Ah ben, si ce n'est que ça, écoute Eric Brunet sur RMC. Ca me donnerait presque envie de devenir communiste, c'est dire..Zagara a écrit:J'adore lire le Figaro, je le fais tous les jours parce qu'il me sert de sonde pour évaluer ce que pensent les gens de droite. J'aborde le Figaro en entomologue.
Par contre le point et valeurs actuelles, j'ai essayé mais je n'ai pas réussi, c'est trop hardcore.
Et si tu l'es déjà comme moi...je ne te dis pas!!!
- nigousseHabitué du forum
En ce qui me concerne, ce genre d'articles me fout les boules. Je suis PLP Lettres-histoire et devant l'horreur de la réforme qui commence en LP, j'ai demandé à mon inspecteur ( celui qui me déteste mais je suis obligée de passer par lui), si un détachement en collège en lettres était possible ( ma valence est l'HG) mais il m'a répondu que c'était impossible et qu'il me fallait retourner à la fac passer une licence. Là je vois que n'importe qui peut postuler donc ça passe mal, j'enseigne les lettres en LP depuis 17 ans, j'ai enseigné à des BTS de nombreuses années mais je ne suis pas assez qualifiée visiblement). Je pensais à la liste d'aptitude mais ça fait 2 ans que je n'arrive pas à y avoir accès sur iprof ( seule la LA pour l'agrégation apparait).
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Ton IPR t'a baratiné. Les changements de discipline et de corps ne sont pas conditionnés par le cursus universitaire. Je te conseille de te rapprocher d'un syndicat.nigousse a écrit:En ce qui me concerne, ce genre d'articles me fout les boules. Je suis PLP Lettres-histoire et devant l'horreur de la réforme qui commence en LP, j'ai demandé à mon inspecteur ( celui qui me déteste mais je suis obligée de passer par lui), si un détachement en collège en lettres était possible ( ma valence est l'HG) mais il m'a répondu que c'était impossible et qu'il me fallait retourner à la fac passer une licence. Là je vois que n'importe qui peut postuler donc ça passe mal, j'enseigne les lettres en LP depuis 17 ans, j'ai enseigné à des BTS de nombreuses années mais je ne suis pas assez qualifiée visiblement). Je pensais à la liste d'aptitude mais ça fait 2 ans que je n'arrive pas à y avoir accès sur iprof ( seule la LA pour l'agrégation apparait).
- VolubilysGrand sage
Sans être nul ou détester la matière, il est vrai que d'y avoir rencontré des difficultés aide à l'enseigner, car on comprend mieux les élèves en difficultés.muon a écrit:au contraire, c'est très tendance, les IPR doivent adorer.Danska a écrit:Consacrer sa vie à une discipline qu'on déteste, c'est tout de même une forme raffiné de masochisme
Plus on est nul dans une matière, plus on est à même de comprendre les élèves en difficulté....parait-il
Dans les matières où on comprend tout instinctivement, où tout est évident, il est bien plus difficile de se mettre à la place de l'élève qui peine à comprendre, on ne comprend pas ce qu'il ne comprend pas...
Sans vivre à l'époque de Zola, ce qu'elle décrit est courant à l'école primaire, l'absence de chauffage, la vermine, la crasse, les locaux vétustes, le non équipement des classes... ben c'est c'est le quotidien de beaucoup d'école.Lord Steven a écrit:Cette Marion à part vendre son bouquin elle a vécu sous Zola? Un seul manuel et des crottes de rats, franchement....
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
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