Bac 2019 : l’élève modèle accusé d’être un super tricheur

Le correcteur doit être content d'avoir fait du zèle. Ces brêles de collègues surveillants n'ont pas fait leur boulot, ta da ! Le redresseur de torts chevalier blanc pond son rapport et fait perdre à l'élève sa place dans le supérieur. Quelle importance ?

Apprendre par cœur n'est pas forcément une bonne solution, en l'occurrence l'élève a (si j'ai bien suivi) réécrit de mémoire un texte qui était hors sujet,  il n'en demeure pas moins que cela représente un travail autrement plus conséquent que faire du copié-collé pur et simple.

Si je comprends bien, un élève a eu 6/20 en philosophie car il était hors-sujet en récitant de mémoire le cours de son professeur qui utilisait un texte écrit par un agrégé connu. On publie ça, le gamin, en plus de sa mauvaise note, perd sa place dans le supérieur et voit son identité jetée sur la place publique. De plus, le titre sous-entend qu'il était bon (ce qui est un titre pour faire buzzer).

On cauchemarde.

Combien de fautes professionnelles compte-t-on là ?

Normalement, la note suffisait. Je ne comprends pas cette médiatisation et le fait que cela soit accepté. On ferait ça dans nos classes, c'est la lapidation immédiate pour nous.

La médiatisation vient de l'élève lui-même ou de sa famille, non ? Pour dénoncer au combien sa situation est injuste.
C'est quand même fort de café de le reprocher à "l'administration", qui est forcément le vilain dans l'histoire.

Visiblement le correcteur a soupçonné une tricherie, a trouvé le texte d'origine sur le net, a fait un rapport, et c'est la commission qui va trancher. Difficile d'y voir une faute professionnelle, tout au plus un peu de zèle.

Si l'histoire était inversée, à savoir qu'un professeur qui aurait mis en doute une des copies de ses élèves venait sur le forum pour expliquer que l'élève et la famille contestaient la triche alors qu'il a la source du texte d'origine, je suis prête à parier que les réactions du forum seraient bien différentes...

Il m'avait semblé que c'étaient le gamin et sa famille qui avaient médiatisé l'histoire, justement pour dénoncer une injustice.

La question, ce n'est pas de savoir si le gamin a bien fait ou non d'apprendre par cœur, ou de savoir si la prof a plagié ou non un auteur (cette envie, au passage, de jeter l'opprobre sur un collègue dont on ignore tout du travail). La question est de savoir si la simple suspicion de fraude par le correcteur est suffisante pour enclencher une telle machine juridique qu'elle prive un jeune homme de son diplôme et de l'orientation que son dossier lui avait permis d'obtenir. C'est en tous cas cette question que semble poser la famille dans l'article. En tant que correctrice, si jamais je trouvais un extrait dont je doute qu'il soit de la plume de l'élève, je n'hésiterais pas à le signaler car c'est mon travail. Que la machine qui se met ensuite en route soit lourde, qu'elle mette en difficulté des gamins qui, pour certains, en ressortiront pourtant blanchis et donc diplômes, cela est triste en effet. Mais si c'est bien le gamin ou sa famille qui ont choisi la médiatisation, je ne suis pas sûre que ce soit un choix judicieux pour l'avenir de ce jeune homme.

Il y a un peu un comportement schizophrène sur le forum à se plaindre à longueur d'année que les gamins puissent faire toutes les conneries du monde sans qu'ils ne soient jamais vraiment sanctionnés et déplorer le fait que parfois ils le soient (surtout que dans ce cas, il n'a pas encore été sanctionné, sa situation est en suspens, il est convoqué devant une commission qui va statuer, et si la commission décide que la triche n'est pas suffisamment prouvée, il aura son bac).

Il y a soupçon de triche signalé par le correcteur (comme dans le fil ouvert par Kalypso où il y a soupçon de triche lors d'un oral et où les réactions étaient l'exact inverse, expliquant qu'un correcteur ne se fadait pas un rapport pour le plaisir), le gamin est convoqué devant une commission devant laquelle il va pouvoir se défendre et en attendant son diplôme est suspendu, parler de "lourde machine juridique" pour une simple commission, n'est-ce-pas un tantinet exagéré ?
Et sinon, à quoi bon faire un rapport si on espère que cela n'aura aucune incidence sur le gamin soupçonné de triche ? Pour le principe ?

ProvençalLeGaulois a écrit:Il y a un peu un comportement schizophrène sur le forum à se plaindre à longueur d'année que les gamins puissent faire toutes les conneries du monde sans qu'ils ne soient jamais vraiment sanctionnés et déplorer le fait que parfois ils le soient (surtout que dans ce cas, il n'a pas encore été sanctionné, sa situation est en suspens, il est convoqué devant une commission qui va statuer, et si la commission décide que la triche n'est pas suffisamment prouvée, il aura son bac).

Il y a soupçon de triche signalé par le correcteur (comme dans le fil ouvert par Kalypso où il y a soupçon de triche lors d'un oral et où les réactions étaient l'exact inverse, expliquant qu'un correcteur ne se fadait pas un rapport pour le plaisir), le gamin est convoqué devant une commission devant laquelle il va pouvoir se défendre et en attendant son diplôme est suspendu, parler de "lourde machine juridique" pour une simple commission, n'est-ce-pas un tantinet exagéré ?
Et sinon, à quoi bon faire un rapport si on espère que cela n'aura aucune incidence sur le gamin soupçonné de triche ? Pour le principe ?

Ce n'est pas un gamin, c'est un adulte et d'après la presse il a perdu sa place dans la filière sélective qui l'avait retenu. D'autre part, il y a un monde entre les triches avérées (prises en "flag") et ce genre de suspicion.

Evidemment, comme il a 19 ans, c'est un adulte, et il est incapable de tricherie... (comme si le mot gamin ne pouvait plus s'appliquer aux élèves de terminale)
Bref, je vous laisse à vos contradictions.

Juste que la triche d'un adulte me semble plus grave que celle d'un gamin. Un jour j'ai pris un élève avec un dictionnaire en épreuve de langues. Là, c'est une suspicion qui vient vraiment de très loin. Si tu ne vois pas la différence...

Dans cette histoire, le principal problème vient de l'administration qui sanctionne en faisant perdre la place obtenue avant le passage en commission. Et vu le communiqué du rectorat qui signale qu'il y aura un accompagnement pour trouver une orientation si l'élève est reconnu innocent cela laisse sous-entendre que sa place est définitivement perdue.

Le prof qui signale ses doutes a raison, quand nous avons un doute c'est normal de le signaler. Si ce prof avait su que l'élève avait recopié son cours il aurait compris, mais il ne pouvait pas le savoir.

Le problème vient de la procédure qui est injuste. Cela ne date pas d'hier, dès qu'on rentre dans cette procédure on est vite écraser, et la famille agit sans doute de cette manière (médiatisation) en suivant de bons conseils (qui viennent de ses profs). Il est malheureusement très courant que sans preuve des élèves se voient refuser le bac pour unique sanction, c'est plus simple pour l'administration et en plus il faut dire merci d'être autorisé à le repasser l'année suivante.
Je connais un cas qui remonte très loin (années 80), on avait soupsonné d'avoir recopié un sujet corrigé, l'élève l'avait lu par hasard la veille. On avait dit que c'était obligatoirement du recopiage puisque c'était recopié de A à Z, dans la réalité, quand la famille a enfin pu l'avoir dans les mains (après la décision de la commission), il y avait seulement quelques phrases identiques. Mais l'élève a du repasser son bac l'année suivante. Dans les années 80, on pensait qu'un élève pouvait recopier des annales pendant le Bac !!!

ProvençalLeGaulois a écrit:Bref, je vous laisse à vos contradictions.

As-tu bien lu l'article en entier, car le journaliste dit que les profs de l'élève confirment que c'est habituel pour cet élève de recopier ses cours de mémoire. On peut supposer que le journaliste a vérifié avant de l'écrire. Donc nous avons tendance à nous mettre à la place des profs de l'élève c'est assez logique comme position, non ?

Et nous sommes un peu étonnés d'apprendre que l'élève est déjà sanctionné avant le passage en commission car il a perdu sa place... Et nous savons tous que le Bac sans une place dans le supérieur cela ne vaut rien, cela se termine souvent par un redoublement...

ProvençalLeGaulois a écrit:Il y a un peu un comportement schizophrène sur le forum à se plaindre à longueur d'année que les gamins puissent faire toutes les conneries du monde sans qu'ils ne soient jamais vraiment sanctionnés et déplorer le fait que parfois ils le soient (surtout que dans ce cas, il n'a pas encore été sanctionné, sa situation est en suspens, il est convoqué devant une commission qui va statuer, et si la commission décide que la triche n'est pas suffisamment prouvée, il aura son bac).

Il y a soupçon de triche signalé par le correcteur (comme dans le fil ouvert par Kalypso où il y a soupçon de triche lors d'un oral et où les réactions étaient l'exact inverse, expliquant qu'un correcteur ne se fadait pas un rapport pour le plaisir), le gamin est convoqué devant une commission devant laquelle il va pouvoir se défendre et en attendant son diplôme est suspendu, parler de "lourde machine juridique" pour une simple commission, n'est-ce-pas un tantinet exagéré ?
Et sinon, à quoi bon faire un rapport si on espère que cela n'aura aucune incidence sur le gamin soupçonné de triche ? Pour le principe ?

Si c'est mon post qui te fait réagir, il allait pourtant dans ton sens : ce qui se passe est "normal" s'il y a soupçon de fraude. SAUF qu'avant même la décision d'octroyer ou pas son bac au gamin, celui-ci est sanctionné puisqu'il a perdu sa place dans le supérieur. Cet aspect là me semble moins juste, parce qu'il est possible en effet qu'on conclue qu'il n'a pas triché. Je pense par ailleurs que c'est plutôt cet aspect là qui fonde la médiatisation de cette histoire. Savoir qu'un gamin soupçonné de triche risque de perdre sa place dans le supérieur ne m'empêcherait pas de faire un rapport si je l'estimais nécessaire (et je ne critique pas le collègue qui l'a fait et n'a fait que son boulot) mais, parce qu'on n'a pour le moment pas décidé sur la culpabilité ou non de l'élève, je trouve anormal qu'il y ait déjà sanction.
En bref, je suis d'accord avec @Manu7 sur ce point.

Manu7 a écrit:Dans cette histoire, le principal problème vient de l'administration qui sanctionne en faisant perdre la place obtenue avant le passage en commission. Et vu le communiqué du rectorat qui signale qu'il y aura un accompagnement pour trouver une orientation si l'élève est reconnu innocent cela laisse sous-entendre que sa place est définitivement perdue.

D'accord avec vous deux. Le fond du problème est bien là. Je ne comprends même pas qu'on puisse trouver normal de punir avant même que la culpabilité ait été déclarée et prouvée.

C’est aussi ça qui me pose problème.

Il a fait une mauvaise copie en utilisant sa tête. On lui met une mauvaise note. Toute autre mesure est scandaleuse.

ProvençalLeGaulois a écrit:Evidemment, comme il a 19 ans, c'est un adulte, et il est incapable de tricherie... (comme si le mot gamin ne pouvait plus s'appliquer aux élèves de terminale)
Bref, je vous laisse à vos contradictions.

En fait tu es prête pour un état fasciste. C'est bien. On sanctionne avant que la vérité ne soit faite, on restreint les libertés individuelles...

L'impression d'halluciner constamment en lisant tes commentaires.

@Seifer
Et si vous me lâchiez la grappe un peu ?
Vous allez participer à chaque fil où j'interviens pour me reprocher de ne pas avoir soutenu béatement le mouvement des gilets jaunes ou de ne pas associer camp d'internement, esclavage et port d'un vulgaire bracelet en tissu au camping
Ce gamin, cet adulte n'a pas encore été sanctionné, son bac est en suspens, et il a perdu sa place à cause de l'absurdité qu'est Parcoursup.