[Français lycée] Combien de temps pour préparer une séquence ?

Vous me rassurez aussi, je pensais jusqu'à présent que j'étais empotée, même après 7 rentrées... Pendant les vacances, je m'octroie 15 jours sans travail au mois de juillet, puis fin juillet en une semaine, je fais mes progressions annuelles de littérature et de langue ( cette dernière ne change pas beaucoup d'une année sur l'autre).

Début août j'attaque la construction du 1er chapitre de chaque niveau ( j'en ai 3 cette année) pour arriver à la rentrée avec une bonne visibilité et me dégager du temps pour toutes les contraintes administratives ( réunions, paperasse de PP, etc.). J'ai bien besoin tout comme vous d'une grosse semaine pour construire en détails un chapitre de littérature, à raison de 6-7h /jour.

Mais il est vrai qu'en été j'essaye de privilégier mes enfants ( jeunes ados) qui sont avec moi tout l'été ( mon mari a peu de vacances), par conséquent en août, toutes mes soirées sont consacrées au travail .

Je viens de réaliser un planning sur 7 semaines pour la séquence sur Baudelaire + le parcours (je pense que 7 semaines par grand objet d'étude compte tenu des bacs blancs, voyages et autres perturbations, on ne peut pas compter plus...)
Eh bien il va falloir courir!
En ce qui concerne l'objectif de 6 textes par séquence je le trouve irréaliste et chez nous cela fait plusieurs années que même dans des premières générales on ne vise plus cet objectif... Qui me paraît inutile, en plus.
J'espère qu'il y aura des ajustements...Mais je ne compte ni me justifier si je n'ai pas tous les textes (éventuellement par une mention: manque de temps!?), ni survoler des textes complexes en me disant que les élèves sauront bien se débrouiller à l'examen.
(un inspecteur a dit en off à un de mes collègues que pour l'étude de la langue il faudrait que les élèves la travaillent par eux mêmes!).
Bref pour en revenir au thème du fil: dans la construction de la séquence, tenir compte des exigences affichées d'une part et du temps limité de l'autre, c'est le grand écart. C'est cela aussi qui prend du temps, réfléchir aux adaptations, au temps nécessaire et aux stratégies pour obtenir un minimum d'adhésion des élèves...

Écusette de Noireuil a écrit:
(un inspecteur a dit en off à un de mes collègues que pour l'étude de la langue il faudrait que les élèves la travaillent par eux mêmes!).

Pendant que tu écrivais cela, j'étais en train de me dire que plus qu'avant, les élèves devront fournir un très important travail personnel. Le problème, c'est qu'ils auront sans cesse (ou presque, vous m'avez comprise) des épreuves ponctuelles dans les autres matières et vont dire qu'on les surcharge !

et oui...Comme je disais plus haut, un programme conçu pour des élèves imaginaires, ou réduits à une élite.
Je pense qu'à Louis Le Grand et à H IV ça va passer crème.

Écusette de Noireuil a écrit:et oui...Comme je disais plus haut, un programme conçu pour des élèves imaginaires, ou réduits à une élite.
Je pense qu'à Louis Le Grand et à H IV ça va passer crème.

Mais c'est uniquement cela qui compte. Le reste de la population est voué à faire de la maintenance de drones de livraison et de ménage.

Écusette de Noireuil a écrit: En ce qui concerne l'objectif de 6 textes par séquence je le trouve irréaliste et chez nous cela fait plusieurs années que même dans des premières générales on ne vise plus cet objectif... Qui me paraît inutile, en plus.

Je pense et ressens exactement la même chose. Cette façon qu'à l'EN de nous fixer des objectifs impossibles à atteindre me plonge dans un abîme d'incompréhension.

Kilmeny a écrit:

Écusette de Noireuil a écrit:
(un inspecteur a dit en off à un de mes collègues que pour l'étude de la langue il faudrait que les élèves la travaillent par eux mêmes!).

Pendant que tu écrivais cela, j'étais en train de me dire que plus qu'avant, les élèves devront fournir un très important travail personnel. Le problème, c'est qu'ils auront sans cesse (ou presque, vous m'avez comprise) des épreuves ponctuelles dans les autres matières et vont dire qu'on les surcharge !

Encore une fois, je partage entièrement vos réflexions. En outre, plus le temps passe, plus je trouve que les élèves ont du mal avec le travail personnel. En fait, j'ai souvent l'impression que plus on parle d'autonomie, moins les élèves sont autonomes ! Ce qui m'attriste, c'est que je suis convaincu que beaucoup sont sincères quand ils me disent qu'ils ne savent pas ce qu'il faut faire, alors même que je le leur ai expliqué, que je leur ai montré ce qu'il faut faire, et que j'ai fait une partie du travail avec eux. Je ne comprends pas ce qui bloque !

Certains collègues pensent que nous sommes trop souvent dans l'implicite et que nous ne verbalisons pas suffisamment nos attentes. J'ai cru pendant un certain temps que cela pouvait être une explication au problème, mais j'y crois de moins en moins. J'ai beau expliciter en permanence, montrer des exemples, faire avec eux, trop d'élèves me semblent encore perdus face à leur travail personnel sans que je comprenne pourquoi.

Et le poil dans la main comme explication à tout cela ?

@dita

Oui, le manque de motivation je pense est flagrant... la société actuelle ? le cadre familial ?

Et peut-être le manque d'habitude,puisque les devoirs à la maison sont régulièrement battus en brèche. Ils ont aussi beaucoup de sollicitations sur internet...

Peut-être aussi les exemples infiniment recommencés de ceux qui sont passés en classe supérieure sans en en fiche une ramée et à qui il n'est jamais rien arrivé de pire qu'une petite appréciation désagréable en pied de bulletin... (  bouh! trop peur!!!).