Marre du métalangage qui n'arrête pas de changer!

Bonjour, tout le monde!
On va dire que ce petit mot est un coup de gueule.
Je feuillette les specimens et les TP que j'ai reçus, et encore une fois, je note un véritable flou artistique en grammaire. C'est à n'y plus rien comprendre, et même les agrégés de grammaire qui nous pondent les manuels scolaires ne sont pas d'accord entre eux.
Alors, allons-y (Alonso, pour les plus vieux) :
- voix active ou forme active?
- phrase de type exclamatif, ou phrase de forme exclamative?
- dans le cas du futur dans le passé : indicatif conditionnel ou conditionnel présent?
- dès lors que, par exemple : conjonction de subordination ou locution conjonctive?

J'en passe, et des meilleures!
Même quand on emploie la terminologie correcte, les élèves en voient une autre quand ils font les exercices. C'est du grand n'importe quoi! Rien n'est pourtant plus précis dans notre discipline que la grammaire! Quand va-t-on une fois pour toutes accorder nos violons?

Pour moi, c'est simple, il n'y a pas d'hésitation à avoir : voix active, phrase exclamative, conditionnel présent à valeur de futur dans le passé, dès lors que conjonction de subordination.

Le plus simple est de ne pas s'appuyer sur tous ces TD et de prendre un manuel qui nous convienne. Pour ma part je n'ai pas ce genre de problème avec le TDL.

Milè a écrit: On va dire que ce petit mot est un coup de gueule.

Je partage votre exaspération. Depuis que j'enseigne, j'ai vu deux réformes du lycée et des programmes. Sur certains points, et peut-être même sur de nombreux points, j'ai vu l'institution prendre des positions exactement opposées à celles qu'elle avait prises précédemment. J'ai aussi vu qu'elle pouvait abandonner des pratiques ou des étiquettes qu'elle avait précédemment portées aux nues et défendues au moyen d'injonctions parfois féroces.  

J'ai déduit de tout cela que nombre d'idées étaient simplement des partis pris qui ne se fondaient sur rien d'incontestable. J'en suis aussi venu à rayer définitivement de mon esprit l'idée que l'éducation puisse être une science. Pour moi, c'est un art, et comme tous les arts, il échappe aux recettes et aux prescriptions univoques.

J'ai vraiment essayé de comprendre la logique et la valeur des préceptes et des prescriptions de l'EN. Malheureusement, beaucoup de choses m'échappent. D'autres sont en contradiction avec ce que je vois dans mes classes, ou avec ce qui m'a permis de réussir à l'école alors que je viens d'un milieu modeste, ou encore avec ce qui a permis à d'anciens élèves de réussir.

Désormais, je suis les programmes parce que je suis fonctionnaire, et parce que je reste convaincu que cela est globalement important pour la construction d'un parcours scolaire à peu près cohérent. Cela dit, j'essaie de me faire confiance et je n'hésite plus à abandonner telle étiquette que je trouve inutilement complexe, ou à pratiquer tel exercice que je juge utile. J'essaie aussi de former les élèves de façon à ce qu'ils soient capables de reconnaître ce qui est identique en dépit de la variété des étiquettes.

Lorsque j'ai commencé à enseigner, je ne manquais pas d'ambition, et je me suis assez tôt intéressé au concours d'IPR. Désormais, je sais que je n'ai plus assez confiance dans l'institution pour envisager une telle fonction. Mes objectifs professionnels ont bien évolué : je désire simplement travailler dans une école agréable dans laquelle je puisse faire de mon mieux.

Milè a écrit:
- dans le cas du futur dans le passé : indicatif conditionnel ou conditionnel présent?

Les programmes ne classent plus le conditionnel comme temps de l’indicatif.

Quand va-t-on une fois pour toutes accorder nos violons?

Il faudrait surtout arrêter de les désaccorder.

Qu'est ce que c'est que cette histoire de conditionnel comme temps ??

DesolationRow a écrit:Qu'est ce que c'est que cette histoire de conditionnel comme temps ??

La grammaire scolaire et traditionnelle considère le conditionnel comme un mode, mais la plupart des universitaires le considèrent comme un temps de l'indicatif. Certains enseignants considèrent même qu'il faut utiliser les deux étiquettes en fonction des emplois du conditionnel.

Pendant un temps, le point de vue universitaire a fait une percée dans les classes du secondaire. Il semble maintenant battre en retraite.

Je n'ai pas le temps de répondre car j'écris du téléphone, donc avec des moufles.
Dans un premier temps, il faut arrêter de croire au mythe de la terminologie exacte, vraie et immuable. Il faut le dire aux élèves, faire un choix. La plupart des grammaires, qu'on les apprécie ou pas, définissent les termes grammaticaux.
CoD, c'est déjà du métalangage.
Pour se rassurer, je conseille de lire chaque année, même si on a eu les concours, les rapports des épreuves de grammaire du capes, et des agrégations de grammaire et de lettres.
Les grammaires de référence sont précisées (j'ai un petit faible pour Le Goffic, le Riegel et Le Grévisse qui font le lien avec la grammaire dite traditionnelle).
Avec les élèves de seconde et de première, on évite les cas limite, on aide les élèves à expliquer le choix de la définition et puis sur chaque texte, on fait de l'analyse logique et grammaticale.

HS : Je me demande dans quelle mesure une question sur le lexique n'aurait pas mieux valu pour le bac qu'une question de grammaire, ne serait que pour ne pas avoir à recommencer à discuter de ces points jusqu'à la prochaine réforme (6 mois, un an ?)

Les manuels actuels sont trop récents pour en faire des bibles.

Pour moi, c'est simple, il n'y a pas d'hésitation à avoir : voix active, phrase exclamative, conditionnel présent à valeur de futur dans le passé, dès lors que conjonction de subordination.

Le plus simple est de ne pas s'appuyer sur tous ces TD et de prendre un manuel qui nous convienne. Pour ma part je n'ai pas ce genre de problème avec le TDL.