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- *Ombre*Grand sage
Les collègues, je fais appel à votre sens critique pour m'aider à élaborer ma progression de 3e.
En fait, mon problème, c'est que ça loge jamais.
Avant la réforme, déjà, je finissais à l'arrache. Maintenant que nous sommes passés à 4 heures par semaine, c'est une catastrophe. J'ai eu deux fois des 3e depuis la réforme et, à chaque fois, j'ai terminé avec un retard colossal. J'ai essayé de reprendre certaines choses, de raccourcir des chapitres, mais je vois déjà que ça ne tiendra pas.
Voilà où j'en suis de ma réflexion.
Fil volontiers ouvert à tous ceux qui se posent des questions sur leur programmation pour ce niveau.
1. GT sur l'autobiographie. Objectifs méthodologiques sur l'étude de texte au brevet.
2. Écriture. Objectifs : travailler l'argu de façon méthodique. Ne me supprimez pas ce chapitre. En théorie, je pourrais dire que c'est la rédac qui suit le premier chapitre. Mais on passe tellement de temps, en début de 3e, à apprendre à faire un plan, trouver des argus, des exemples, les articuler, les développer, que je préfère en faire un chapitre à part entière (sinon, c'est trop déprimant de commencer l'année par un chapitre de 8 ou 9 semaines).
3. Du héros épique au soldat brisé : chapitre du TDL, qui devrait être court, articule des lectures d'À l'Ouest rien de nouveau, un truc bâtard entre OI et LC, et des études d'images. J'en fais peu les autres années (des études d'images), mais vu qu'il y en a presque systématiquement au brevet maintenant, il faut bien y former les élèves. Ce devrait être bouclé en 2 semaines et demie si je me tiens à mon calendrier.
4. GT L'écrivain témoin de l'histoire, qui mêle quelques textes réflexifs sur la soumission à l'autorité et l'acceptation de la barbarie, et des poèmes de la résistance (histoire d'être sûre d'avoir fait au moins quelques poème si (ah ! ah !) je ne finis pas mon programme.
5. OI La Ferme des Animaux. J'ai conscience que, si je m'en réfère aux seuls programmes, j'ai déjà traité cette entrée et que je pourrais supprimer ce chapitre. Mais je reste convaincue qu'Orwell est un auteur à découvrir avant de quitter le collège. Ça me ferait mal de supprimer totalement ce chapitre. Je l'ai réduit de manière drastique en espérant qu'ainsi, il logera, même tout petit, et que les élèves auront eu au moins un aperçu de cette analyse sans égale des mécanismes totalitaires.
6. Un chapitre sur le théâtre. Grosse interrogation ici. Dans les textes, rien ne nous oblige à traiter ce genre en 3e. Mais s'il tombe au brevet (sans parler de la suite), je vois mal les élèves réussir avec leurs seuls souvenirs de 4e. Si je supprime ce chapitre et me contente d'introduire un extrait de Delbo dans le chapitre 4, puis-je en toute honnêteté considérer ce rappel sur le genre théâtral comme suffisant ?
7. De la fuite du temps à la fureur de vivre : chapitre sur la poésie (entrée obligatoire) qui a très bien marché les deux années précédentes, qu'il faut juste que je réduise (je me suis un peu laissée emporter par l'enthousiasme en le remodelant l'an passé).
8. L'homme et la science : entrée facultative (c'est pourquoi je le place tout à la fin), mais que je trouve très adaptée à ce niveau, riche de réflexions et propice à réactiver en fin d'année le travail sur l'argumentation. OI inside avec des nouvelles de Bordage.
Vous voyez le problème. 8 chapitres en 4 heures par semaine, j'en suis incapable. J'en fais généralement 6. Si j'arrive vraiment à me discipliner sur les chapitres que je veux courts, j'arriverai peut-être à 7, et encore, même pas sûre.
Si je supprime Orwell ( :pleurs: ) et le théâtre, je n'ai plus les 3 OI réglementaires. Et une OI, ben c'est un chapitre.
J'ai beau retourner ça dans tous les sens, c'est la quadrature du cercle.
Que me conseillez-vous ?
Et vous, quels sont vos choix pour ce niveau ?
En fait, mon problème, c'est que ça loge jamais.
Avant la réforme, déjà, je finissais à l'arrache. Maintenant que nous sommes passés à 4 heures par semaine, c'est une catastrophe. J'ai eu deux fois des 3e depuis la réforme et, à chaque fois, j'ai terminé avec un retard colossal. J'ai essayé de reprendre certaines choses, de raccourcir des chapitres, mais je vois déjà que ça ne tiendra pas.
Voilà où j'en suis de ma réflexion.
Fil volontiers ouvert à tous ceux qui se posent des questions sur leur programmation pour ce niveau.
1. GT sur l'autobiographie. Objectifs méthodologiques sur l'étude de texte au brevet.
2. Écriture. Objectifs : travailler l'argu de façon méthodique. Ne me supprimez pas ce chapitre. En théorie, je pourrais dire que c'est la rédac qui suit le premier chapitre. Mais on passe tellement de temps, en début de 3e, à apprendre à faire un plan, trouver des argus, des exemples, les articuler, les développer, que je préfère en faire un chapitre à part entière (sinon, c'est trop déprimant de commencer l'année par un chapitre de 8 ou 9 semaines).
3. Du héros épique au soldat brisé : chapitre du TDL, qui devrait être court, articule des lectures d'À l'Ouest rien de nouveau, un truc bâtard entre OI et LC, et des études d'images. J'en fais peu les autres années (des études d'images), mais vu qu'il y en a presque systématiquement au brevet maintenant, il faut bien y former les élèves. Ce devrait être bouclé en 2 semaines et demie si je me tiens à mon calendrier.
4. GT L'écrivain témoin de l'histoire, qui mêle quelques textes réflexifs sur la soumission à l'autorité et l'acceptation de la barbarie, et des poèmes de la résistance (histoire d'être sûre d'avoir fait au moins quelques poème si (ah ! ah !) je ne finis pas mon programme.
5. OI La Ferme des Animaux. J'ai conscience que, si je m'en réfère aux seuls programmes, j'ai déjà traité cette entrée et que je pourrais supprimer ce chapitre. Mais je reste convaincue qu'Orwell est un auteur à découvrir avant de quitter le collège. Ça me ferait mal de supprimer totalement ce chapitre. Je l'ai réduit de manière drastique en espérant qu'ainsi, il logera, même tout petit, et que les élèves auront eu au moins un aperçu de cette analyse sans égale des mécanismes totalitaires.
6. Un chapitre sur le théâtre. Grosse interrogation ici. Dans les textes, rien ne nous oblige à traiter ce genre en 3e. Mais s'il tombe au brevet (sans parler de la suite), je vois mal les élèves réussir avec leurs seuls souvenirs de 4e. Si je supprime ce chapitre et me contente d'introduire un extrait de Delbo dans le chapitre 4, puis-je en toute honnêteté considérer ce rappel sur le genre théâtral comme suffisant ?
7. De la fuite du temps à la fureur de vivre : chapitre sur la poésie (entrée obligatoire) qui a très bien marché les deux années précédentes, qu'il faut juste que je réduise (je me suis un peu laissée emporter par l'enthousiasme en le remodelant l'an passé).
8. L'homme et la science : entrée facultative (c'est pourquoi je le place tout à la fin), mais que je trouve très adaptée à ce niveau, riche de réflexions et propice à réactiver en fin d'année le travail sur l'argumentation. OI inside avec des nouvelles de Bordage.
Vous voyez le problème. 8 chapitres en 4 heures par semaine, j'en suis incapable. J'en fais généralement 6. Si j'arrive vraiment à me discipliner sur les chapitres que je veux courts, j'arriverai peut-être à 7, et encore, même pas sûre.
Si je supprime Orwell ( :pleurs: ) et le théâtre, je n'ai plus les 3 OI réglementaires. Et une OI, ben c'est un chapitre.
J'ai beau retourner ça dans tous les sens, c'est la quadrature du cercle.
Que me conseillez-vous ?
Et vous, quels sont vos choix pour ce niveau ?
- DerborenceModérateur
Je pense qu'il faudrait que tu choisisses entre 3 et 4. Je cours aussi après le temps en 3e.
_________________
"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- *Ombre*Grand sage
Merci pour ta réponse, Derbo.
Bon, entre-temps, je viens d'apprendre que je me retrouve associée d'office à deux EPI en 3e, un autour des gueules cassées, l'autre sur Persépolis. Je vais donc exhumer mon chapitre sur cette dernière oeuvre, ce qui va vraisemblablement m'obliger à laisser tomber Orwell, ne pouvant me permettre deux chapitres traitant de la dictature.
Pour le premier, j'hésite. Je pourrais remanier le chapitre "du héros épique au soldat brisé" pour le tirer davantage vers cette thématique. Ou bien remplacer l'étude d'À l'Ouest rien de nouveau par un travail sur La Chambre des officiers. Je connais le film mais je n'ai jamais lu le roman. Certains l'ont-ils déjà étudié en classe ? Y a-t-il la matière pour une étude d'OI ou faut-il le considérer comme une simple cursive ? Je vais le lire de toue façon, mais si certains peuvent d'ores et déjà m'éclairer, merci à eux.
Bon, entre-temps, je viens d'apprendre que je me retrouve associée d'office à deux EPI en 3e, un autour des gueules cassées, l'autre sur Persépolis. Je vais donc exhumer mon chapitre sur cette dernière oeuvre, ce qui va vraisemblablement m'obliger à laisser tomber Orwell, ne pouvant me permettre deux chapitres traitant de la dictature.
Pour le premier, j'hésite. Je pourrais remanier le chapitre "du héros épique au soldat brisé" pour le tirer davantage vers cette thématique. Ou bien remplacer l'étude d'À l'Ouest rien de nouveau par un travail sur La Chambre des officiers. Je connais le film mais je n'ai jamais lu le roman. Certains l'ont-ils déjà étudié en classe ? Y a-t-il la matière pour une étude d'OI ou faut-il le considérer comme une simple cursive ? Je vais le lire de toue façon, mais si certains peuvent d'ores et déjà m'éclairer, merci à eux.
- DalvaVénérable
Tu ne peux pas refuser d'être associée aux EPI ? Ça va devenir tout bancal, sinon.
Sinon, pour répondre à ta question pré-EPI, tu pourrais "simplement" inverser tes chapitres 6 et 7 : tu es alors certaine de traiter la poésie, et de commencer le théâtre même si tu ne traites pas l'OI en entier.
Sinon, pour répondre à ta question pré-EPI, tu pourrais "simplement" inverser tes chapitres 6 et 7 : tu es alors certaine de traiter la poésie, et de commencer le théâtre même si tu ne traites pas l'OI en entier.
- AudreyOracle
Alors, moi, j'adore La Chambre des officiers, et sans que tout soit littérairement exploitable, je pense qu'il y a de quoi faire avec ce roman. La dernière fois que je l'ai travaillé, j'avais fait faire aux élèves une étude comparée (simple hein...) du célèbre extrait du Voyage au bout de la nuit ("Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi! ") et du début de La Chambre des officiers, la rencontre avec Clémence et la discussion qu'ils ont sur les horreurs de la guerre.
Le moment du réveil d'Adrien Fournier, de la reprise de conscience, est intéressant également, avec le passage progressif d'un détail au plafond (l'araignée guettant sa proie) au regard en contre plongée sur les mentons des médecins, qui parlent de lui comme s'il n'était pas là...
Travailler sur les points de vue, en lien avec les extraits du film, est vraiment intéressant, je trouve.
Faudra que je remette le nez dans tout ça vu que je risque bien d'avoir une 3e l'an prochain...
En tout cas, cette oeuvre a toujours du succès auprès de mes élèves.
Et pour ton problème de progression: la solution ne serait-elle pas de traiter des oeuvres comme OI à l'intérieur d'un GT ? Je veux dire que tu peux peut-être faire lire des OI à tes élèves, et n'en travailler que quelques extraits, moins que dans une classique séquence OI, mais une OI quand même, à l'intérieur d'un GT.
Séquence 4 et 5 comme ça, ça ne fonctionnerait pas, quitte à faire quelques aménagements?
Le moment du réveil d'Adrien Fournier, de la reprise de conscience, est intéressant également, avec le passage progressif d'un détail au plafond (l'araignée guettant sa proie) au regard en contre plongée sur les mentons des médecins, qui parlent de lui comme s'il n'était pas là...
Travailler sur les points de vue, en lien avec les extraits du film, est vraiment intéressant, je trouve.
Faudra que je remette le nez dans tout ça vu que je risque bien d'avoir une 3e l'an prochain...
En tout cas, cette oeuvre a toujours du succès auprès de mes élèves.
Et pour ton problème de progression: la solution ne serait-elle pas de traiter des oeuvres comme OI à l'intérieur d'un GT ? Je veux dire que tu peux peut-être faire lire des OI à tes élèves, et n'en travailler que quelques extraits, moins que dans une classique séquence OI, mais une OI quand même, à l'intérieur d'un GT.
Séquence 4 et 5 comme ça, ça ne fonctionnerait pas, quitte à faire quelques aménagements?
- *Ombre*Grand sage
Merci pour vos réponses, les filles.
Oui, déjà, inverser théâtre et poésie pour être sûre de traiter les entrées obligatoires, ce serait mieux. Mais je vais tout de même ajouter un extrait de théâtre dans un GT pour que les élèves aient eu au moins un rappel si je ne vais pas jusque là.
Audrey, ça me parle, ce que tu dis. C'est ce que je fais avec À l'Ouest, quand je parle d'un truc bâtard entre OI et cursive : ça me permet d'intégrer ça dans un GT, d'établir des ponts avec d'autres oeuvres. Le travail sur le roman lui-même est moins approfondi, mais on fait tout de même quelques études analytiques, une étude transversale, et les élèves ont lu l'oeuvre intégrale. Et les autres textes du groupement permettent des éclairages différents. Je trouve ça pas si mal, l'un dans l'autre - pas ridicule, en tout cas.
Bon, il faut que je lise La Chambre des Officiers, alors, et que je voie comment je peux l'intégrer à mon travail. Merci pour tes pistes, Audrey.
Pour les EPI, c'est difficile de dire non. Ou alors il faut que je propose autre chose : il y a un EPI obligatoire sur le cycle 4 et, dans mon établissement, il a été décidé que ce serait en 3e dans la perspective de l'oral. L'équipe est bien, elle propose des choses intelligentes, dans lequel le français n'est pas instrumentalisé. Je respecte son travail et je n'ai pas vraiment envie de me positionner contre. De toute façon, cela m'obligerait à monter autre chose et je ne suis pas sûre d'en avoir envie...
Il faut que je continue de réfléchir à tout ça. Ensuite, je pourrai entrer dans le dur - les nouvelles oeuvres et nouveaux chapitres à préparer.
Oui, déjà, inverser théâtre et poésie pour être sûre de traiter les entrées obligatoires, ce serait mieux. Mais je vais tout de même ajouter un extrait de théâtre dans un GT pour que les élèves aient eu au moins un rappel si je ne vais pas jusque là.
Audrey, ça me parle, ce que tu dis. C'est ce que je fais avec À l'Ouest, quand je parle d'un truc bâtard entre OI et cursive : ça me permet d'intégrer ça dans un GT, d'établir des ponts avec d'autres oeuvres. Le travail sur le roman lui-même est moins approfondi, mais on fait tout de même quelques études analytiques, une étude transversale, et les élèves ont lu l'oeuvre intégrale. Et les autres textes du groupement permettent des éclairages différents. Je trouve ça pas si mal, l'un dans l'autre - pas ridicule, en tout cas.
Bon, il faut que je lise La Chambre des Officiers, alors, et que je voie comment je peux l'intégrer à mon travail. Merci pour tes pistes, Audrey.
Pour les EPI, c'est difficile de dire non. Ou alors il faut que je propose autre chose : il y a un EPI obligatoire sur le cycle 4 et, dans mon établissement, il a été décidé que ce serait en 3e dans la perspective de l'oral. L'équipe est bien, elle propose des choses intelligentes, dans lequel le français n'est pas instrumentalisé. Je respecte son travail et je n'ai pas vraiment envie de me positionner contre. De toute façon, cela m'obligerait à monter autre chose et je ne suis pas sûre d'en avoir envie...
Il faut que je continue de réfléchir à tout ça. Ensuite, je pourrai entrer dans le dur - les nouvelles oeuvres et nouveaux chapitres à préparer.
- DalvaVénérable
Eh bien, je mesure ma chance : des collègues de sciences et EPS font un EPI sur le cycle 4 (en 3e, d'ailleurs, et nous prennent les élèves deux jours entiers pour cela), ce qui nous permet, en français, de n'avoir à nous intégrer nulle part ni à nous soucier de penser un EPI. Nous manquons trop cruellement de temps pour cela.
- NadejdaGrand sage
A ta place je retirerais le chapitre 4 et intervertirais la poésie et le théâtre. Toutefois, il me paraît dommage de ne pas étudier de pièce de théâtre bien que les programmes ne nous y obligent pas.
Une idée comme ça : Charlotte Delbo a écrit aussi bien des pièces de théâtre que des récits entrelacés de poèmes. Peut-être est-il possible de créer un chapitre mélangeant les deux genres pour gagner du temps. C'est un très bel auteur.
Une idée comme ça : Charlotte Delbo a écrit aussi bien des pièces de théâtre que des récits entrelacés de poèmes. Peut-être est-il possible de créer un chapitre mélangeant les deux genres pour gagner du temps. C'est un très bel auteur.
- *Ombre*Grand sage
C'est peut-être une piste à explorer, merci Nadejda. Mais je ne connais pas du tout les récits dont tu parles. En aurais-tu à me recommander ? (Moi aussi, je trouve incroyable de ne pas revoir le théâtre en dernière année de collège.)
- NadejdaGrand sage
Je pense à sa trilogie Auschwitz et après.
Quelques extraits du premier volume :
Je réfléchis comme toi à mes progressions de 3e. C'est bien plus difficile que de bâtir une progression de 4e (sans la pression des exercices du brevet et avec cette demi-heure supplémentaire qui permet d'avancer un peu plus vite).
Quelques extraits du premier volume :
- Delbo:
- Extrait 1
RUE DE L’ARRIVEE, RUE DU DEPART
Il y a les gens qui arrivent. Ils cherchent des yeux dans la foule de ceux qui attendent ceux qui les attendent. Ils les embrassent et ils disent qu’ils sont fatigués du voyage.
Il y a les gens qui partent. Ils disent au revoir à ceux qui ne partent pas et ils embrassent les enfants.
Il y a une rue pour les gens qui arrivent et une rue pour les gens qui partent.
Il y a un café qui s’appelle « À l’arrivée » et un café qui s’appelle « Au départ ».
Il y a des gens qui arrivent et il y a des gens qui partent.
Mais il est une gare où ceux-là qui arrivent sont justement ceux-là qui partent
une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés, où ceux qui sont partis ne sont jamais revenus.
C’est la plus grande gare du monde.
C’est à cette gare qu’ils arrivent, qu’ils viennent de n’importe où.
Ils y arrivent après des jours et après des nuits
ayant traversé des pays entiers
ils y arrivent avec les enfants même les petits qui ne devaient pas être du voyage.
Ils ont emporté les enfants parce qu’on ne se sépare pas des enfants pour ce voyage-là.
Ceux qui en avaient ont emporté de l’or parce qu’ils croyaient que l’or pouvait être utile.
Tous ont emporté ce qu’ils avaient de plus cher parce qu’il ne faut pas laisser ce qui est cher quand on part au loin.
Tous ont emporté leur vie, c’était surtout sa vie qu’il fallait prendre avec soi.
Et quand ils arrivent
ils croient qu’ils sont arrivés
en enfer
possible. Pourtant ils n’y croyaient pas.
Ils ignoraient qu’on prît le train pour l’enfer mais puisqu’ils y sont ils s’arment et se sentent prêts à l’affronter
avec les enfants les femmes les vieux parents
avec les souvenirs de famille et les papiers de famille.
Ils ne savent pas qu’à cette gare-là on n’arrive pas.
Ils attendent le pire – ils n’attendent pas l’inconcevable.
Et quand on leur crie de se ranger par cinq, hommes d’un côté, femmes et enfants de l’autre, dans une langue qu’ils ne comprennent pas, ils comprennent aux coups de bâton et se rangent par cinq puisqu’ils s’attendent à tout.
Extrait 2
Ô vous qui savez
saviez-vous que la faim fait briller les yeux que la soif les ternit
Ô vous qui savez
saviez-vous qu’on peut voir sa mère morte
et rester sans larmes
Ô vous qui savez
saviez-vous que le matin on veut mourir
que le soir on a peur
Ô vous qui savez
saviez-vous qu’un jour est plus qu’une année
une minute plus qu’une vie
Ô vous qui savez
saviez-vous que les jambes sont plus vulnérables que les yeux
les nerfs plus durs que les os
le cœur plus solide que l’acier
Saviez-vous que les pierres du chemin ne pleurent pas
qu’il n’y a qu’un mot pour l’épouvante
qu’un mot pour l’angoisse
Saviez-vous que la souffrance n’a pas de limite
l’horreur pas de frontière
Le saviez-vous
Vous qui savez.
Extrait 3
Il y a la soif du soir et la soif de la nuit, la plus atroce. Parce que, la nuit, je bois, je bois et l’eau devient immédiatement sèche et solide dans ma bouche. Et plus je bois, plus ma bouche s'emplit de feuilles pourrie qui durcissent.
Ou bien c’est un quartier d’orange. Il crève entre mes dents et c’est bien un quartier d’orange — extraordinaire qu’on trouve des oranges ici —, c’est bien un quartier d’orange, j’ai le goût de l’orange dans la bouche, le jus se répand jusque sous ma langue, touche mon palais, mes gencives, coule dans ma gorge. C’est une orange un peu acide et merveilleusement fraîche. Ce goût d’orange et la sensation du frais qui coule me réveillent. Le réveil est affreux. Pourtant la seconde où la peau de l’orange cède entre mes dents est si délicieuse que je voudrais provoquer ce rêve-là. Je le poursuis, je le force. Mais c’est de nouveau la pâte de feuilles pourries en mortier qui pétrifie. Ma bouche est sèche. Pas amère. Lorsqu’on sent sa bouche amère, c’est qu’on n’a pas perdu le goût, c’est qu’on a encore de la salive dans la bouche.
Extrait 4
Partant pour le travail, les déportées sont un jour attirées, ensorcelées même, par une simple tulipe visible à travers la fenêtre d’une maison semble-t-il abandonnée.
Elle est au bord de la route. En briques rouges. La cheminée fume. Qui peut habiter cette maison perdue ? Elle se rapproche. On voit des rideaux blancs. Des rideaux de mousseline. Nous disons « mousseline » avec du doux dans la bouche.
Et, devant les rideaux, dans l'entre-deux des doubles fenêtres, il y a une tulipe.
[…] Ici, dans le désert de glace et de neige, une tulipe. Rose entre deux feuilles pâles. Nous la regardons. Nous oublions la grêle qui cingle1. La colonne ralentit. « Weiter2 », crie le SS. Nos têtes sont encore tournées vers la maison que nous l’avons depuis longtemps dépassée.
Tout le jour nous rêvons à la tulipe. La neige fondue tombait, collait au dos notre veste trempée et raidie. La journée était longue, aussi longue que toutes les journées.
Au fond du fossé nous creusions, la tulipe fleurissait dans sa corolle délicate.
Au retour, bien avant d’arriver à la maison du lac, nos yeux la guettaient. […] Et pendant l’appel, à des camarades qui n’étaient pas avec nous, nous disions : « Nous avons vu une tulipe. »
Extrait 5
C’est l’appel. Tous les blocks3 rendent leurs ombres. Avec des mouvements gourds [engourdis] de froid et de fatigue une foule titube vers la Lagerstrasse4. La foule s’ordonne par rangs de cinq dans une confusion de cris et de coups. Il faut longtemps pour que se rangent toutes ces ombres qui perdent pied dans le verglas, dans la boue ou dans la neige, toutes ces ombres qui se cherchent et se rapprochent pour être au vent glacé de moindre prise possible.
Puis le silence s’établit.
Le cou dans les épaules, le thorax rentré, chacune met ses mains sous les bras de celle qui est devant elle. Au premier rang, elles ne peuvent le faire, on les relaie. Dos contre poitrine, nous nous tenons serrées, et tout en établissant ainsi pour toutes une même circulation, un même réseau sanguin, nous sommes toutes glacées. Anéanties par le froid. Les pieds, qui restent extrémités lointaines et séparées, cessent d’exister. Les godasses étaient encore mouillées de la neige ou de la boue d’hier, de tous les hiers. Elles ne sèchent jamais.
Il faudra rester des heures immobiles dans le froid et dans le vent. Nous ne parlons pas. Les paroles glacent sur nos lèvres. Le froid frappe de stupeur tout un peuple de femmes qui restent debout immobiles. Dans la nuit. Dans le froid. Dans le vent.
Nous restons debout immobiles et l’admirable est que nous restions debout. Pourquoi ? Personne ne pense « à quoi bon » ou bien ne le dit pas. À la limite de nos forces, nous restons debout.
Je suis debout au milieu de mes camarades et je pense que si un jour je reviens et si je veux expliquer cet inexplicable, je dirai : « Je me disais : il faut que tu tiennes, il faut que tu tiennes debout pendant tout l’appel. Il faut que tu tiennes aujourd’hui encore. C’est parce que tu auras tenu aujourd’hui encore que tu reviendras si un jour tu reviens. » Et ce sera faux. Je ne me disais rien. Je ne pensais rien. La volonté de résister était sans doute dans un ressort beaucoup plus enfoui et secret qui s’est brisé depuis, je ne saurais jamais. Et si les mortes avaient exigé de celles qui reviendraient qu’elles rendissent des comptes, elles en seraient incapables. Je ne pensais rien. Je ne regardais rien. Je ne ressentais rien. J’étais un squelette de froid avec le froid qui souffle dans tous ces gouffres que font les côtes à un squelette.
Je suis debout au milieu de mes camarades. Je ne regarde pas les étoiles. Elles sont coupantes de froid. Je ne regarde pas les barbelés éclairés blanc dans la nuit. Ce sont des griffes de froid. Je ne regarde rien. Je vois ma mère avec ce masque de volonté durcie qu’est devenu son visage. Ma mère. Loin. Je ne regarde rien. Je ne pense rien.
Chaque bouffée aspirée est si froide qu’elle met à vif tout le circuit respiratoire. Le froid nous dévêt. La peau cesse d’être cette enveloppe protectrice bien fermée qu’elle est au corps, même au chaud du ventre. Les poumons claquent dans le vent de glace. Du linge sur une corde. Le cœur est rétréci de froid, contracté, contracté à faire mal, et soudain je sens quelque chose qui casse, là, à mon cœur. Mon cœur se décroche de sa poitrine et de tout ce qui l’entoure et le cale en place. Je sens une pierre qui tombe à l’intérieur de moi, tombe d’un coup. C’est mon cœur. Et un merveilleux bien-être m’envahit. Comme on est bien, débarrassé de ce cœur fragile et exigeant. On se détend dans une légèreté qui doit être celle du bonheur. Tout fond en moi, tout prend la fluidité du bonheur. Je m’abandonne et c’est doux de s’abandonner à la mort, plus doux qu’à l’amour et de savoir que c’est fini, fini de souffrir et de lutter, fini de demander l’impossible à ce cœur qui n’en peut plus. Le vertige dure moins qu’un éclair, assez pour toucher un bonheur qu’on ne savait pas exister.
Et quand je reviens à moi, c’est au choc des gifles que m’applique Viva sur les joues, de toute sa force, en serrant la bouche, en détournant les yeux. Viva est forte. Elle ne s’évanouit pas à l’appel. Moi, tous les matins. C’est un moment de bonheur indicible. Viva ne devra jamais le savoir.
Elle dit et dit encore mon nom qui m’arrive lointain du fond du vide – c’est la voix de ma mère que j’entends. La voix se fait dure : « Du cran. Debout. » Et je sens que je tiens après Viva autant que l’enfant après sa mère. Je suis suspendue à elle qui m’a retenue de tomber dans la boue, dans la neige d’où on ne se relève pas. Et il me faut lutter pour choisir entre cette conscience qui est souffrance et cet abandon qui était bonheur, et je choisis parce que Viva me dit : « Du cran. Debout. » Je ne discute pas son ordre, pourtant j’ai envie de céder une fois, une fois puisque ce sera la seule. C’est si facile de mourir ici. Seulement laisser aller son cœur.
Extrait 6
Regardez, vous avez vu, dans la cour…
– Oh ! » Yvonne P. laisse retomber sa cuiller. Elle n’a plus faim.
Le carreau grillagé donne sur la cour du block 25, une cour fermée de mur. Il y a une porte qui ouvre dans le camp, mais si cette porte s’ouvre quand vous passez, vite vous courez, vous vous sauvez, vous ne cherchez à voir ni la porte ni ce qu’il peut y avoir derrière. Vous vous enfuyez. Nous, par le carreau, nous pouvons voir. Nous ne tournons jamais la tête de ce côté.
« Regardez. Regardez. »
D’abord, on doute de ce qu’on voit. Il faut les distinguer de la neige. Il y en a plein la cour. Nus. Rangés les uns contre les autres. Blancs, d’un blanc qui fait bleuté sur la neige. Les têtes sont rasées, les poils du pubis droits, raides. Les cadavres sont gelés. Blancs avec les ongles marron. Les orteils dressés sont ridicules à vrai dire. D’un ridicule terrible.
Boulevard de Courtais, à Montluçon. J’attendais mon père aux Nouvelles Galeries. C’était l’été, le soleil était chaud sur l’asphalte. Un camion était arrêté, que des hommes déchargeaient. On livrait des mannequins pour la vitrine. Chaque homme prenait dans ses bras un mannequin qu’il déposait à l’entrée du magasin. Les mannequins étaient nus, avec les articulations voyantes. Les hommes les portaient précieusement, les couchaient près du mur, sur le trottoir chaud.
Je regardais. J’étais troublée par la nudité des mannequins. J’avais souvent vu des mannequins dans la vitrine, avec leur robe, leurs souliers et leur perruque, leur bras plié dans un geste maniéré. Je n’avais jamais pensé qu’ils existaient nus, sans cheveux. Je n’avais jamais pensé qu’ils existaient en dehors de la vitrine, de la lumière électrique, de leur geste. Le découvrir me donnait le même malaise que de voir un mort pour la première fois.
Maintenant les mannequins sont couchés dans la neige, baignés dans la clarté d’hiver qui me fait ressouvenir du soleil sur l’asphalte.
Celles qui sont couchées là dans la neige, ce sont nos camarades d’hier. Hier elles étaient debout à l’appel. Elles se tenaient cinq par cinq en rangs, de chaque côté de la Lagerstrasse. Elles partaient au travail, elles se traînaient vers les marais. Hier elles avaient faim. Elles avaient des poux, elles se grattaient. Hier elles avalaient la soupe sale. Elles avaient la diarrhée et on les battait. Hier elles souffraient. Hier elles souhaitaient mourir.
Maintenant elles sont là, cadavres nus dans la neige. Elles sont mortes au block 25. La mort au block 25 n’a pas la sérénité qu’on attend d’elle, même ici.
Extrait 7
Lulu est le prénom (surnom) d'une déportée du même block que Charlotte Delbo. La scène se passe un jour où Charlotte Delbo perdait complètement espoir.
Lulu : « Mets-toi derrière moi, qu’on ne te voie pas. Tu pourras pleurer. »
« Je ne voulais pas pleurer, mais les larmes affleurent, coulent sur mes joues. Je les laisse couler et, quand une larme touche mes lèvres, je sens le salé et je continue de pleurer.
[…] Je ne sais plus pourquoi je pleure lorsque Lulu me tire : « C’est tout maintenant. Viens travailler. La voilà. » Avec tant de bonté que je n’ai pas honte d’avoir pleuré. C’est comme si j’avais pleuré contre la poitrine de ma mère.
Je réfléchis comme toi à mes progressions de 3e. C'est bien plus difficile que de bâtir une progression de 4e (sans la pression des exercices du brevet et avec cette demi-heure supplémentaire qui permet d'avancer un peu plus vite).
- *Ombre*Grand sage
Merci, Nadejda, c'est beau. Que je l'utilise ou pas, cela me donne envie de lire le texte.
- DalvaVénérable
Merci beaucoup Nadejda pour ces textes magnifiques.
- *Ombre*Grand sage
Bon, je mouline tout ça dans ma tête. Comme toi, Nadejda, je trouve que c'est devenu un vrai casse-tête, cette progression de 3e. Trop de contraintes et pas assez de temps.
- DalvaVénérable
Tu sais, *Ombre*, depuis la réforme, j'ai totalement abandonné l'idée de traiter tout le programme littéraire en 3e (alors que ça passe à peu près en 4e, c'est vrai), sachant tout ce qu'il faut faire en langue et en écriture.
Edit : et comme toi je trouve très peu souhaitable (pour ne pas dire pire) de n'aborder aucun texte théâtral durant cette année.
Edit : et comme toi je trouve très peu souhaitable (pour ne pas dire pire) de n'aborder aucun texte théâtral durant cette année.
- Hardy-LaclosNiveau 9
Je trouve que les pièces de théâtre sont, au contraire, nombreuses à piocher pour les entrées Dénoncer les travers de la société/Agir dans la cité.
L'année dernière, On purge Bébé ! a eu beaucoup de succès : ça fait du bien de rire avec un programme tellement mortifère... L'étude a été express mais les élèves ont adoré jouer des extraits. Cette année, j'ai tenté avec succès l'adaptation théâtrale de Sa Majesté des mouches qui a beaucoup parlé aux élèves.
J'ai aussi songé à La Leçon, Hedda Gabler, Une Maison de poupée, Caligula, Hiroshima mon amour... Tu as de quoi faire sérieusement.
Il me paraît indispensable d'étudier une oeuvre théâtrale par niveau.
Tu peux proposer Orwell en cursive. 1984 me semble peut-être encore plus adapté que La Ferme des animaux mais c'est une histoire de goût. Concernant le thème scientifique, ce sera aussi une cursive. Sans doute Fahrenheit 451. J'avais testé Le Meilleur des mondes mais le texte est quand même bien ardu.
Comme l'a souligné Nadejda, je te recommande très chaudement la lecture et l'étude de la trilogie de Delbo. C'est sublime, poignant, poétique et très évocateur de la réalité des camps. On a travaillé sur le premier tome cette année et les élèves ont accroché bien qu'ils aient trouvé le texte éprouvant, ce qui est normal.
Je songe sérieusement à caler une unité sur l'art de l'éloquence avec l'analyse de grands discours et exercice d'imitation + récitation incarnée.
J'avoue que je ne fais pratiquement pas d'étude d'images en 3eme vu à quel point on accepte tout et n'importe quoi au brevet alors bon..
Concernant la langue, je fais essayer de m'atteler à une dictée hebdomadaire avec de beaux textes. Le gros point de grammaire concernera les propositions. Ensuite beaucoup de grammaire de texte : modalisateurs, points de vue et cie.
L'année dernière, On purge Bébé ! a eu beaucoup de succès : ça fait du bien de rire avec un programme tellement mortifère... L'étude a été express mais les élèves ont adoré jouer des extraits. Cette année, j'ai tenté avec succès l'adaptation théâtrale de Sa Majesté des mouches qui a beaucoup parlé aux élèves.
J'ai aussi songé à La Leçon, Hedda Gabler, Une Maison de poupée, Caligula, Hiroshima mon amour... Tu as de quoi faire sérieusement.
Il me paraît indispensable d'étudier une oeuvre théâtrale par niveau.
Tu peux proposer Orwell en cursive. 1984 me semble peut-être encore plus adapté que La Ferme des animaux mais c'est une histoire de goût. Concernant le thème scientifique, ce sera aussi une cursive. Sans doute Fahrenheit 451. J'avais testé Le Meilleur des mondes mais le texte est quand même bien ardu.
Comme l'a souligné Nadejda, je te recommande très chaudement la lecture et l'étude de la trilogie de Delbo. C'est sublime, poignant, poétique et très évocateur de la réalité des camps. On a travaillé sur le premier tome cette année et les élèves ont accroché bien qu'ils aient trouvé le texte éprouvant, ce qui est normal.
Je songe sérieusement à caler une unité sur l'art de l'éloquence avec l'analyse de grands discours et exercice d'imitation + récitation incarnée.
J'avoue que je ne fais pratiquement pas d'étude d'images en 3eme vu à quel point on accepte tout et n'importe quoi au brevet alors bon..
Concernant la langue, je fais essayer de m'atteler à une dictée hebdomadaire avec de beaux textes. Le gros point de grammaire concernera les propositions. Ensuite beaucoup de grammaire de texte : modalisateurs, points de vue et cie.
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- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- NadejdaGrand sage
Orwell en cursive me semble bien difficile pour des 3e (en tout cas pour les miens) ! Le monde terne de 1984 et ses considérations politiques en déconcertent plus d'un. La Ferme des animaux nécessite un gros accompagnement pour comprendre les allusions historiques.
En théâtre j'aime bien aborder les tragiques grecs.
Ah oui, il y a la langue aussi... J'en ai un peu ras-le-bol de devoir faire toute l'année des rappels de primaire / début de collège : entre les natures, fonctions, propositions, repérage des conjugaisons aux différents modes et temps, rappels incessants sur l'accord du participe passé, la voix passive et les paroles rapportés, l'année est déjà finie. Alors, la grammaire de texte... Si un texte est écrit sous un point de vue original, nous l'évoquons mais sinon...
Je me réjouis de la parution du dernier manuel du GRIP CM2/Collège mais son contenu me déprime parce qu'aucun de mes élèves ne maîtrise tout cela en fin de 3e dans mon collège.
En théâtre j'aime bien aborder les tragiques grecs.
Ah oui, il y a la langue aussi... J'en ai un peu ras-le-bol de devoir faire toute l'année des rappels de primaire / début de collège : entre les natures, fonctions, propositions, repérage des conjugaisons aux différents modes et temps, rappels incessants sur l'accord du participe passé, la voix passive et les paroles rapportés, l'année est déjà finie. Alors, la grammaire de texte... Si un texte est écrit sous un point de vue original, nous l'évoquons mais sinon...
Je me réjouis de la parution du dernier manuel du GRIP CM2/Collège mais son contenu me déprime parce qu'aucun de mes élèves ne maîtrise tout cela en fin de 3e dans mon collège.
- *Ombre*Grand sage
Mes élèves non plus ne pourraient pas lire Orwell en cursive, encore moins 1984, plus épais et plus difficile que La Ferme.
Moi aussi, j'adorais étudier la tragédie grecque avec mes 3e. Mais avec les nouveaux programmes, je ne vois pas à quoi rattacher ce chapitre.
Caligula, je l'ai déjà fait, c'est très riche, mais c'est difficile : il faut une bonne classe.
Je vais plutôt m'orienter vers un chapitre mixte GT/OI, comme le suggérait Audrey - en sachant que ça fera un gros chapitre de toute façon.
Je crois qu'il faut se résigner, comme tu le dis, Dalva, à ne pas finir en littérature, si on veut préparer un minimum les élèves aux exigences du lycée en rédaction et en langue.
Moi aussi, j'adorais étudier la tragédie grecque avec mes 3e. Mais avec les nouveaux programmes, je ne vois pas à quoi rattacher ce chapitre.
Caligula, je l'ai déjà fait, c'est très riche, mais c'est difficile : il faut une bonne classe.
Je vais plutôt m'orienter vers un chapitre mixte GT/OI, comme le suggérait Audrey - en sachant que ça fera un gros chapitre de toute façon.
Je crois qu'il faut se résigner, comme tu le dis, Dalva, à ne pas finir en littérature, si on veut préparer un minimum les élèves aux exigences du lycée en rédaction et en langue.
- cléliaFidèle du forum
Dalva a écrit:Tu sais, *Ombre*, depuis la réforme, j'ai totalement abandonné l'idée de traiter tout le programme littéraire en 3e (alors que ça passe à peu près en 4e, c'est vrai), sachant tout ce qu'il faut faire en langue et en écriture.
Même chose pour moi. J'essaie d'ailleurs de ne pas trop y penser parce que ça me met en colère : je trouve scandaleux qu'on ne nous donne pas les moyens horaires suffisants ! Et comme Nadejda, je suis lasse de revoir toutes les bases de grammaire chaque année en 3e. J'ai l'impression que c'est de pire en pire. Hier, certains élèves de 3e étaient incapables de me nommer les modes. A une semaine du brevet... Et pas nécessairement les élèves les plus en difficulté... :pleurs:
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- liskayaNeoprof expérimenté
clélia a écrit: Hier, certains élèves de 3e étaient incapables de me nommer les modes. A une semaine du brevet... Et pas nécessairement les élèves les plus en difficulté... :pleurs:
Oui, mais là, on n'y peut plus rien. C'est à eux d'aller combler les lacunes. Ce qui, dans ce cas-là, s'appelle simplement réviser, non ?
Je n'ai pas de formule magique non plus et ça me désespère tout autant que vous, mais je me dis que au moins en ce qui concerne les bases de grammaire (modes, temps, nature et fonctions, COD, CC, attribut, expansion du nom) les élèves et leur incapacité à travailler sont le problème.
Reste à savoir si cette incapacité à travailler est de notre fait (par "notre" j'entends le système tout entier bien sûr) ou pas ...
- *Ombre*Grand sage
En même temps, quand le fait de ne rien apprendre n'a plus aucune incidence ou presque sur la scolarité, il n'est pas étonnant que le principe de plaisir l'emporte sur un travail dont l'intérêt à court terme reste mystérieux.
- AudreyOracle
Depuis cette année, pour mon appréciation en français, je rédige systématiquement pour ceux qui sont loin d'avoir les connaissances de base: "Le niveau de fin de .... n'est pas acquis." Marre de voir que c'est la fuite vers le haut, et que ça laisse à penser aux gamins et aux familles que rien n'est grave, ou que le gamin va réussir l'année suivante s'il se secoue (miraculeusement...).
- *Ombre*Grand sage
Hi ! hi ! Audrey : encore une pratique que nous avons en commun...
- Vautrin84Niveau 10
J'ai longtemps eu honte de voir que certains élèves de fin de 3e n'avaient pas certaines bases...je ne sais pas, peur que mon IPR me brûle en place publique ?
Désormais, je me dis que finalement, tout est dans leur classeur, je passe beaucoup de temps à construire fiches de synthèse et autres... donc si on vient me demander des comptes, j'ai la conscience tranquille !
Ceci dit, cette année j'ai passé 4h sur le théâtre, avec forces fiches et bilans, et ça m'énerve comme vous de ne pas pouvoir terminer le programme et revoir tous les genres en 3e...
Désormais, je me dis que finalement, tout est dans leur classeur, je passe beaucoup de temps à construire fiches de synthèse et autres... donc si on vient me demander des comptes, j'ai la conscience tranquille !
Ceci dit, cette année j'ai passé 4h sur le théâtre, avec forces fiches et bilans, et ça m'énerve comme vous de ne pas pouvoir terminer le programme et revoir tous les genres en 3e...
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15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2022/2023 (T11) : 1 groupe de 6e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
- 2018/2019 (T7) : 2 groupes de 6e + 2 3e (PP) + UPE2A
- 2017/2018 (T6) : 1 5e + 2 4e + 1 3e (PP)
- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2015/2016 (T4) : 1 6e + 1 4e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2014/2015 (T3) : 1 6e + 1 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2013/2014 (T2) : 1 6e (PP) + 2 4e + 1 3e
- 2012/2013 (T1) : 2 5e + 2 3e
- 2011/2012 (stagiaire) : 2 5e + 2 4e
- 2009/2011 (AP Lettres) : 2de + 1re ES/L/S + Tle L
- *Ombre*Grand sage
Bon, finalement, après discussion avec les collègues, je vais bien proposer deux EPI à mes élèves, mais pas celui sur Persépolis (cela ferait trop de redites dans ma progression) mais, outre celui sur les gueules cassées, un EPI sur la surconsommation et l'écologie.
J'ai revu ma progression à partir de là, ça commence à prendre forme. Pas de vrai chapitre sur le théâtre, mais j'ai inclus un extrait de Caligula et un de Delbo dans un de mes chapitres, et je pense donner Antigone d'Anouilh en cursive.
Voilà ce que ça donne pour l'instant.
1. GT sur l'autobiographie
2. Écriture : l'argumentation
3. Du héros épique au soldat brisé, travail sur La Chambre des Officiers et des images
4. L'homme et la science : travail sur le mythe de Prométhée et des nouvelles de Bordage en OI
5. GT Sommés de consommer
6. L'écrivain témoin de l'Histoire, GT mêlant théâtre et poésie + travail sur Orwell en OI intégrée (Antigone en cursive)
7. La poésie, de la fuite du temps à la fureur de vivre
Ça me paraît jouable avec un chapitre 3 court. Même si je ne finis pas le dernier chapitre, il y a déjà des poèmes intégrés dans mes chapitres 1 et 6, donc ça devrait aller.
J'ai revu ma progression à partir de là, ça commence à prendre forme. Pas de vrai chapitre sur le théâtre, mais j'ai inclus un extrait de Caligula et un de Delbo dans un de mes chapitres, et je pense donner Antigone d'Anouilh en cursive.
Voilà ce que ça donne pour l'instant.
1. GT sur l'autobiographie
2. Écriture : l'argumentation
3. Du héros épique au soldat brisé, travail sur La Chambre des Officiers et des images
4. L'homme et la science : travail sur le mythe de Prométhée et des nouvelles de Bordage en OI
5. GT Sommés de consommer
6. L'écrivain témoin de l'Histoire, GT mêlant théâtre et poésie + travail sur Orwell en OI intégrée (Antigone en cursive)
7. La poésie, de la fuite du temps à la fureur de vivre
Ça me paraît jouable avec un chapitre 3 court. Même si je ne finis pas le dernier chapitre, il y a déjà des poèmes intégrés dans mes chapitres 1 et 6, donc ça devrait aller.
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